Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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CHRONIQUES DIPLOMATIQUES 2
- Par asbl-creabulles
- Le 11/10/2023
Tome 2 - Birmanie 1954
Scénario : Tristan ROULOT
Dessin : Christophe SIMON
Couleurs : Alexandre CARPENTIER
Dépot légal : septembre 2023
Editeur :
Grand format
EAN/ISBN : 978-2-8082-0263-3
Nombre de pages : 54Depuis l’album de Corentin dessiné par Christophe Simon, je ne rate plus un seul de ses albums.
En effet, ce dessinateur a du talent et c’est avec plaisir que j’ai lu ce deuxième volume des Chroniques diplomatiques.
Après l’Iran pour le premier, le lecteur va découvrir la Birmanie en 1954 au travers des aventures de l’ambassadeur de France, Jean d’Arven et de son ami Jacques.
Nous les retrouvons à Paris où Jacques essaye de convaincre Jean de remplacer avec satisfaction un ambassadeur malade à Rangoon.
Sur place, ils rencontreront l’énigmatique Damien Vayssier, un attaché militaire dont ils ne se méfient pas suffisamment.
Également le premier ministre et le ministre des armées.
Ainsi qu’une ancienne propriétaire terrienne dépouillée de ses biens depuis l’invasion japonaise et qui veut les récupérer.
Sans oublier le père Bazin, représentant de l’église catholique et d’autres encore…Tous ces personnages prennent vie sous la plume du scénariste Tristan Roulot et le pinceau de Christophe Simon pour nous offrir un récit passionnant dans cette Birmanie à la merci de tous.
En plus de la tournure politique et historique du récit, nos deux auteurs y ajoutent une recherche de coffres chargés de jade et cachés en 1945 par un capitaine japonais sur le sol birman.
Mais peut-être n’est-ce qu’une histoire enjolivée… qui donne un côté aventurier à ce récit sérieux.
Christophe Simon est un dessinateur classique dans le bon sens du terme, j’en veux pour preuve ces deux cartes représentées aux pages 6 et 7.
Pas de numérique ici et le lecteur ainsi est bien ancré dans les années du récit.Merci.
Quelle évolution depuis l’écurie Martin.
Bravo !
Avant de vous laisser partir trouver une librairie pour vous offrir ce beau livre, j’ajouterai que vous aurez la surprise d’y voir Charlotte Rampling et Noël Roquevert (mais lui je ne peux pas le certifier).
Bonne lecture.
Merci Tristan et Christophe, grâce à vous je connais l’histoire de la Birmanie.
Dans ma chronique, je n’ai pas voulu entrer dans des considérations politiques, militaires et économiques.
C’est un autre débat dont l’actualité nous prouve sans arrêt que quelques ignobles individus décident de la mort de peuples entiers au nom de leur idéologie, soif de pouvoir, appât du gain et religion.M.Destrée
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LE NOM DE LA ROSE
- Par asbl-creabulles
- Le 11/10/2023
Livre premier
Scénario : Milo MANARA
Dessin : Milo MANARA
Couleurs : Simona MANARA
Adaption d'Umberto ECO
Dépot légal : septembre 2023
Editeur :
Grand format
EAN/ISBN : 978-2-344-04975-4
Nombre de pages : 60Très belle adaptation par Manara de ce roman très connu depuis le film de Jean-Jacques Annaud.
Le dessinateur a voulu aussi montrer au travers de ce qui ne semble être qu’une enquête toute la symbolique du roman d’Umberto Ecco.Les trois premières pages présentent les recherches de l’écrivain qui l’amèneront à l’élaboration de son œuvre.
Vient une grande case dans le style gravure puis des dessins didactiques qui situent l’époque avant d’entrer réellement dans la BD.
La plupart des planches ont des teintes pâles comme effacées par le temps.
Nous commençons avec des gris et des bruns.
Guillaume et Adso (l’enquêteur et son assistant), à dos de mulets, sont écrasés par la masse gigantesque qui soutient le monastère, tout aussi impressionnant.
C’est le moine cellérier tout dodu qui sera le premier présenté.
Il y en aura d’autres tout aussi inquiétants et impressionnants dans leurs traits, leur allure et leur physique.
Vue magnifique du domaine sous la neige et protégé par une muraille.Manara tant pour les personnages et les décors a soigné son travail. On perçoit tout le plaisir qu’il a eu à réaliser tous ces dessins.
Un peu de couleurs dans le cloître.
Ce travail sur la couleur est vraiment lié aux ambiances et aux lieux visités.
L’homme est souvent tout petit devant de grands espaces, de grands bâtiments. L’absence des couleurs gaies est un véritable langage signifiant une vie monotone, de privations et de recueillement, écrasée par la grandeur des espaces.
L’infiniment grand règne dans le monastère.
Le diable aussi.
La perversion, la tentation…Et Manara parvient à installer un climat trouble et inquiétant.
Le lecteur accompagne vraiment les personnages et souvent, est tout aussi impressionné en tournant les pages.
Si l’enquête sur les meurtres est le fil conducteur, il se perd dans les phylactères énonçant des paroles ambiguës ou amenant les héros dans des endroits plus interpellants les uns que les autres.
Mais tout aussi passionnants pour le lecteur qui tout à sa réflexion oublie le fil.
Il admire, contemple, tressaille, s’interroge…
Manara utilise d’autres procédés de dessin pour les chromos historiques et les enluminures qui elles sont bien colorées.
Il a employé également l’outil numérique pour certains effets lumineux.
Le fantastique semble aussi présent au travers des couloirs sombres et des escaliers menant vers l’inconnu ou des passages secrets aboutissant à la bibliothèque labyrinthique.
Mais ce monastère si froid, si sombre et peuplé par des êtres voués à Dieu mais marqués par une vie solitaire et rituelle cache aussi d’innommables secrets qui semblent vouloir montrer leurs faces diaboliques au grand jour.
Guillaume de Baskerville et Adso bravent les interdits pour essayer de comprendre ce qui se cache dans les écrits des moines copistes et les amène à ces actes cruels.
Ce premier tome se referme sur une apparition dont la nudité divine (sic) subjugue Adso tellement sa beauté est éblouissante.M.Destrée
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BELLATRIX T1
- Par asbl-creabulles
- Le 11/10/2023
Tome 1 - Épisode 1
Scénario : LEO
Dessin : LEO
Couleurs : LEO
Dépot légal : septembre 2023
Editeur :
Collection : Les mondes d'Aldébaran
Format normal
EAN/ISBN : 978-2-205-20617-3
Nombre de pages : 46Après nous avoir offert des cycles de 5 ou 6 volumes, Léo se contente de 2 ou 3.
C’est pourquoi après Neptune voici déjà Bellatrix.
Manon et Kim sont envoyées sur cette planète par la secrétaire de l’ONU et des représentants d’un peuple d’extra-terrestres pour observer le mode de vie de ses habitants qui semblent vivre comme les premiers colons en Amérique au XIXe siècle… et surveiller cette partie de la population prête à obliger tous les habitants à suivre ses idées rétrogrades.Comme toujours Leo installe une intrigue captivante et même si elle n’est plus aussi forte que dans les longs cycles, l’envie de découvrir ce qu’il a mijoté est toujours là.
Et encore une fois, il parvient à ce que le lecteur s’interroge.
Qui sont ces créatures mystérieuses qui vivent dans les grottes et qui sont totalement indécelables malgré les techniques de surveillance haut de gamme utilisées par les extra- terrestres alliés à l’ONU ?Attention, lecture réservée aux amateurs des Mondes d’Aldébaran.
Et si vous n’en avez encore lu aucun et que vous aimez la SF, sachez que cette série de 27 albums est une des meilleures en BD.
Même la meilleure actuellement car il n’y en a plus aucune de ce niveau.
Aucun film également n’arrive à sa hauteur.
Elle est tellement riche en jamais vu.
Quel bonheur de la découvrir seulement aujourd’hui et d’avoir le plaisir de lire ces livres l’un à la suite de l’autre sans devoir subir un suspense intenable.M.Destrée
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WESTERN LOVE T1
- Par asbl-creabulles
- Le 01/10/2023
Tome 1 - La teigne et le gentil
Scénario : Augustin LEBON
Dessin : Augustin LEBON
Couleurs : Augustin LEBON
Dépot légal : septembre 2023
Editeur :
Grand format
ISBN : 9782302091641
Nombre de pages : 56Gentil a trouvé refuge au sein d’une bande de hors-la-loi devenue en quelque sorte sa famille vu son passé. Ce jour-là, il est supposé faire du repérage dans la ville de Tucumcari en prévision d'un futur braquage. En réalité, il a surtout remarqué une fille et a tôt fait de la suivre jusqu'au restaurant "La belle irlandaise". Là, il s'installe à table et commence plutôt maladroitement son jeu de séduction. Gentil aimerait changer de vie et se voit même déjà la partager avec Molly quelque part bien loin, le plus loin possible de ses comparses. Il ne cesse de revenir à la charge de manière de plus en plus lourde. Molly qui a du mal à croire qu'il puisse être cow-boy comme il le prétend finit par le chasser du restaurant même si elle n'est pas totalement insensible à son charme. Plus tard, lorsqu'elle recroise le chemin de Gentil elle est même prête à accepter une ballade à cheval… Mais la vérité ne va pas tarder à éclater et cela risque bien de chauffer. Tout commence avec l'arrivée inopinée de Teresa, la fille du chef de la bande, qui s'inquiète de ne pas avoir reçu d'infos de la part de Gentil. Les surprises ne vont pas s'arrêter là dont plusieurs seront de taille !
Mon avis : Pour cette nouvelle aventure, Augustin Lebon nous revient en auteur complet : scénariste, dessinateur et coloriste… et on sent qu'il y a pris du plaisir !
Les premières pages sont accrocheuses grâce au héros qui nous fait partager en voix off ses idées, ses envies, son humeur… Cela assure une narration agréable et sympathique d'autant que l'on sent assez vite que les choses ne vont pas se passer comme il l'aurait souhaité : une drague un rien maladroite qui finit par déraper et du coup, on attend de savoir comment Molly va réagir. Mais il y a aussi son passé qui va lui revenir à la figure plus vite que prévu.
Les deux personnages sont tout de suite attachants : Gentil plutôt maladroit et gaffeur et Molly qui porte bien son surnom de "teigne" mais qui sous son extérieur rugueux a un cœur tendre et honnête… sans oublier des "méchants" bien déterminés à le rester.Un premier tome d'une nouvelle série plutôt prometteur.
Il y a de l'action, de la castagne, des règlements de compte mais on n'est pas à O.K. Corral ni à Tombstone mais plutôt dans un bled poussiéreux où par chance une certaine Molly prépare de bons petits plats.
Le récit est bien épicé d'un humour piquant, le scénario réserve de nombreux rebondissements, les personnages sont tous charismatiques − certains étant plus attachants que d'autres − avec une belle galerie de gueules westerniennes, l'intrigue est bien ficelée.
De belles scènes d'action dosées comme il en faut pour réussir un western certes romancé mais fidèle aux codes du genre.
Les dessins sont dynamiques, parfois décapants, romanesques ou même sexy mais ni trop ni trop peu…
Et pour un premier essai de mise en couleurs, je n'ai qu'un mot : bravo ! L'ensemble est réussi et donne de l'énergie au récit.À lire pour tous les amateurs de western mais pas seulement !
SDJuan
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SPIROU ET FANTASIO PAR ... Yann et Dany
- Par asbl-creabulles
- Le 29/09/2023
Spirou et la Gorgone bleue
Scénario : YANN
Dessin : DANY
Couleurs : DANY
Dépot légal : Septembre 2023
Grand format
EAN/ISBN : 978-2-8001-6780-0
Nombre de pages : 86Au cinéma, il y a le prix citron pour les nanars.
Il faudrait le créer pour cet album.
Attention, certains nanars deviennent cultes.
Celui-ci le deviendra certainement.
Ça commence comme une pub.
Une île paradisiaque.
Une naïade.
C’est bien une pub… pour la malbouffe.
Le réalisateur est vautré au milieu de ses canettes vides.
La star !
Lara, enlevée par la Gorgone bleue !Changement de décor !
Une plage belge, on dirait… une fois.
Encore des nénettes.
Et Spirou, et Fantasio qui attrapera des taches de rousseur à la page 8 et dont le nez va grossir de page en page, et Spip.
Je vous laisse découvrir le poulpito, créature génétiquement modifiée qui se nourrit de l’emballage des hamburgers Mac Burgy.
Le gang des Gorgones très en formes (ce n’est pas une faute) de partout entre en scène dans un Mac Burgy où se régalent nos deux héros.Le pitch: les Gorgones bleues ont kidnappé Lara, la star de la pub pour les Mac Burgy et petite amie de Trump. Oups Simon Santo plutôt à qui elles réclament 1 milliard de dollars.
Voilà le thème : protéger notre planète et agir contre tous ces milliardaires pollueurs.
Les surprises sont nombreuses :
Vous découvrirez le grand Marsupilami blanc.
Le boostignac qui vous fait bander votre arc aisément (tel quel dans la BD).
Le château du comte.
Des bolides.
Kay Mc Cloud, non pas Jo Nuage.
Seccotine, sexy en diable. Elle n’a jamais été aussi jolie. Franquin l’aurait appréciée.
Un porte-avions furtif grâce à son revêtement de caoutchouc noir.
Le lieutenant Jones.
Le 7e continent.
Un suspense intolérable pour enfin découvrir le vrai visage du chef des Gorgones.
J’allais oublier les amanites phallusoïdes.De l’action, oui Spirou agit quand même. Fantasio lui, il photographie.
Du sexe…oui ! Enfin presque… sous-tendu (non ce n’est pas une faute) en tout cas.
Même que franchement, toutes ces allusions si évidentes m’ont ennuyé dans cette BD grand public surtout que ce n’est pas toujours de l’humour ou alors mal placé. J’en profite pour ajouter que j’ai constaté la même dérive dans la suite de La Bête de Frank Pé et Zidrou et je ne comprends pas la nécessité d’en arriver là.
Sinon le monde moderne et ses folies névrotiques est bien représenté.DANY a eu la pêche pour cet album.
Son dessin est toujours époustouflant.
Parfois très réaliste ou humoristique.
Des rendus impressionnants dans les couleurs ou les ombres.
Des scènes d’action d’anthologie.
Et surtout des pin-up, des pin-up, des pin-up mais il n’y en a pas encore assez car Spirou et Fantasio ne semblent pas les voir.
Ce qui n’est pas le cas de Boostignac, heu pardon je voulais dire Champignac !
La preuve ? Voyez la dernière page.
Et Spip ?
Le véritable héros finalement avec ses réflexions intéressantes, philosophiques et hilarantes.
Une pinaillerie pour terminer, je me trompe ou il manque une jambe à Spirou dans l’avant-dernière dernière case ?
Sacré nanar !
Culte ?MDestrée
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LE GRAND MIGRATEUR
- Par asbl-creabulles
- Le 28/09/2023
Le Grand Migrateur
Scénario : Augustin LEBON
Dessin : Louise JOOR
Couleurs : Louise JOOR
Dépot légal : Août 2023
Editeur : Rue de Sèvres
Format : 21.6X28.2CM
ISBN :9782810202874
Nombre de pages : 72La planète O'Zhinn où vit Dame Odette dépérit peu à peu à cause de l'avancée d'une glaire noire qui en a déjà envahi une grande partie. Odette est une vieille femme dont on peut dire qu'elle a du caractère. Elle n'en fait qu'à sa tête et ne se fie qu'à ses convictions. Pour elle, ce désastre est lié à la disparition des grands migrateurs, ces géants végétaux qui tous les 200 ans sortaient de leur hibernation pour migrer vers les steppes du nord de la planète. Au fil du temps, la population humaine n'ayant cessé d'augmenter, leur migration a causé de plus en plus de dégâts et la mort de nombreux humains. Ceux-ci les ont alors accusé d'apporter le mauvais sort et se sont acharnés à les éliminer. Pour Odette, le lien de cause à effet entre la disparition des grands migrateurs et l'apparition de cette glaire noire est une évidence. Aussi, lorsqu'elle apprend qu'un géant serait réapparu dans les collines d'Armor, elle décide, accompagnée de son fidèle et craintif jeune ami albinos Childebert, de trouver et de protéger ce dernier géant et de l'accompagner vers le nord. C'est l'ultime espoir de restaurer l'équilibre naturel et de sauver la planète O'Zhinn. Mais pour cela, elle doit absolument le protéger du Roi et de ses hommes car, eux, sont bien décidés à le détruire. Mon avis : Dès la couverture, le lecteur embarque dans une aventure se déroulant en pleine nature, une aventure qui s'annonce pleine de merveilles et qui fait du bien. Et c'est bien ce que j'ai ressenti tout au long de ma lecture. Certes on navigue dans le fantastique avec une planète ou vivent d'étranges créatures, des géants impressionnants et naturellement maladroits en communication, d'autres personnages charismatiques mais ce ne sont pas les seuls, évidemment, car et surtout, comme sur notre Terre, il y a des humains. Et sur O'Zhinn, ils ne peuvent s'empêcher de détruire leur environnement et d'agir contre eux-mêmes.
L'album est certes ciblé "jeunesse" mais s'adresse à tous les publics puisque son contenu est un sujet d'actualité brûlant. On sent tout de suite la symbiose entre Louise Joor au dessin et la couleur et Augustin Lebon au scénario. Ils ont exploité le meilleur de chacun pour se mettre au service de l'autre… même si l'album est resté dans les tiroirs de nos deux auteurs pendant une dizaine d'années, un peu en hibernation comme notre géant migrateur. Une belle narration scénaristique qui va crescendo mais également une superbe narration visuelle avec des planches, des cases bien détaillées et très agréables à lire et à regarder.
Les personnages sont bien pensés et pour certains très attachants dans cet univers de créatures imaginaires devenu, du coup, très crédible dans l'air du temps.
Le dessin de Louise Joor permet d'aborder des sujets graves en douceur sans risquer que le message perde en crédibilité. Un bon moyen de le rendre plus assimilable par tous, jeunes et moins jeunes.
Une histoire bien construite avec des flashbacks venant à point nommé pour aider le lecteur à cerner un peu plus les personnages.
Les couleurs savamment étudiées jouent également un rôle important, offrant une douceur particulière à l'ensemble même sur les scènes ou pages évoquant une saison difficile ou un sujet plus grave.Un bel hymne à la tolérance et la différence, s'appliquant aussi aux parasites dont on sait qu'ils sont indispensables à la vie même s'ils nous font horreur.
Un livre, je le disais plus haut, qui ne peut que nous faire du bien.SDJuan
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BATMAN, One Bad Day T7 Ra's Al Ghul
- Par asbl-creabulles
- Le 26/09/2023
Tome 7 - Ra's al Ghul
Scénario : Tom TAYLOR
Dessin : Ivan REIS
Couleurs : Brad ANDERSON
Encrage : Danny MIKI
Dépot légal : Septembre 2023
Editeur :
Collection : DC Deluxe
Format comics cartonné
EAN/ISBN : 979-10-26825-42-5
Nombre de pages : 72Après avoir assisté à la mort de sa plus fidèle amie, la louve Najia, dernière survivante de la race des loups qui le sauvèrent il y a près de 7 siècles, et constaté ensuite le déclin inexorable de la planète tout au long de ces années, Ra’s al Ghul est bien décidé à éliminer les plus grands chefs d’entreprise qu’il considère comme responsables car néfastes et dévastateurs pour la planète et l’avenir de l’humanité. Seulement, dès la troisième cible éliminée, Batman, le plus grand détective au monde, se rend compte que ces accidents sont bel et bien des meurtres déguisés. Assisté de Damian, ce fils qu'il a eu avec Talía la fille de Ra’s Al Ghul, Batman a tôt fait de soupçonner Ra’s Al Ghul d'en être l’auteur et le prend en chasse. Qui sera la proie ou le chasseur ?
Mon avis: Tom Taylor revient sur les origines de celui qui deviendra Maître de la Guilde des Assassins, Ra's Al Ghul, le grand-père de Damian et l'ennemi juré de Batman. Son scénario nous fait pénétrer dans la tête de Ra's Al Ghul à la recherche de ce qui a bien pu le conduire jusqu'à (faire) tuer les 30 chefs d'entreprise les plus puissants de la Terre afin de placer ses pions et assurer un avenir plus sain et plus durable à la planète. Pour lui, c'est une évidence, il en est persuadé, il doit "sauver" la planète. Persuadé au point d'imaginer que Batman pourrait se joindre à lui et ce en tenant en otage Damian. Dès les premières pages, ce récit tout à fait en lien avec une actualité récente et grave aux conséquences dramatiques pour la Terre nous prend aux tripes. Le scénariste réussit à capter toute notre attention et on a envie de connaître la fin. Mais jusqu'où la détermination qui anime les protagonistes de cette histoire va-t-elle pouvoir aller ? Qui aura le dernier mot ?Au dessin, Ivan Reis (Aquaman, Superman, etc.) nous subjugue par sa maîtrise d'un personnage que l'on sent intelligent et déterminé. Il lui donne un aspect sauvage, violent, sans pitié. On a rarement vu le côté émotionnel de Ra's al Ghul prendre le dessus de la sorte même si son pouvoir et sa puissance restent toujours bien présents.
Un album fort, illustré par plusieurs pleines pages (splashs) et diverses scènes d'action impressionnantes. Ivan Reis, qui maîtrise parfaitement la narration visuelle pour notre plus grand plaisir, nous régale avec cette aventure dynamique tout à fait réussie qui bénéficie en outre d'un encrage de Brad Anderson et de couleurs de Danny Miki de toute beauté.
Il ne faut pas hésiter, une fois la lecture terminée, à feuilleter de nouveau l'album pour prendre le temps d'admirer certaines cases et/ou pages. Cela en vaut vraiment la peine.SDJuan
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WINTER QUEEN
- Par asbl-creabulles
- Le 19/09/2023
Scénario : Fernando DAGNINO
Dessin : Fernando DAGNINO
Couleurs : Marco LESCO
Dépot légal : Août 2023
Editeur :
Format : 213 x 320 mm
ISBN : 9782344034446
Nombre de pages : 144Elisabeth Stuart, princesse d'Écosse venue tout droit du 17e siècle se retrouve propulsée en 2019 à la Nouvelle-Orléans. Même si ce monde n'est pas le sien, elle est certaine d'y être déjà venue et sait qu’elle a un rôle à jouer puisque l’être maléfique qu’elle a connu à Prague en 1619 alors qu'elle régnait comme reine de Bohême l’a précédée lors de ce bon vertigineux dans le temps. Elle doit absolument mettre fin à cette menace avant qu’il ne soit trop tard mais les obstacles semblent se multiplier sur sa route. La police est déjà à sa poursuite car un témoin l’a vue s'enfuir du bâtiment où un incendie s'est déclaré et où le cadavre d'un vieux hippie a été découvert. Elle est à présent une fugitive recherchée. Lors de son interpellation, tout bascule. Pour ne pas être capturée, elle n'hésite pas à blesser l’un des policiers. Elle court se réfugier dans le cabaret "House of Voodoo" en pleine représentation du "Magical Voodoo Show", le spectacle d’Eddie, plus connu sous le nom de "Chicken Man Jr." Mais les policiers sont derrière elle et en tentant de fuir par la scène Elisabeth va accidentellement dévoiler au public que ce spectacle est une anarque. Eddie, le soi-disant sorcier vaudou, n’est qu’un escroc car tout son numéro de voyance est truqué. Elisabeth aurait pu s’en sortir en utilisant ses pouvoirs mais elle préfère se faire capturer pour ne pas faire de nouvelles victimes. C’est pourtant Eddie, cet arnaqueur porteur de dons qu'il ignore, qui sera sa dernière chance mais aussi celle de la police pour élucider une affaire qui sort complètement des sentiers battus. Elisabeth n’aura d’autre choix que de travailler avec lui pour éradiquer la menace au plus vite.Mon avis : Fernando Dagnino a roulé sa bosse dans l'univers du comics avec tout dernièrement Ki-6 Killers avec B. Clay Moore au scénario et José Villarubia aux couleurs publié chez Bliss Comics dans la collection Valiant (où l'on trouve aussi d'autres séries comme Bloodshot et Ninjak). Mais, en parallèle, dès qu'il en a la possibilité Fernando Dagnino s'efforce de mener à bien ses projets personnels.
Après avoir lancé, seul aux commandes, la série Smart Girl (deux tomes parus chez Réflexions en 2019, voir notre chronique ici), et illustré L'Agent (voir notre chronique ici) sur un scénario de Mathieu Gabella (2019 chez Glénat), Dagnino nous revient en forme avec ce polar ésotérique de haut vol.
Dès le début, la tension est palpable, le danger bien présent.
Fernando Dagnino joue avec les codes de la BD du genre pour bien nous tenir en haleine. En auteur complet, il joue aussi bien avec la narration scénaristique que visuelle.
Les événements s'enchaînent à un rythme effréné en multipliant les rebondissements. Le lecteur ne voit pas le temps passer tant le récit pourtant développé sur 144 pages est accrocheur et le suspense bien entretenu jusqu'au bout.
En tant que fan de comics, je devine quelques références à des personnages bien connus de Marvel, DC et/ou Vertigo mais il se peut aussi que je fantasme un peu… Côté illustration, Fernando maîtrise toujours aussi bien la situation. On le sent très à l'aise avec cet univers ésotérique et urbain. On sent sa touche "comics" pour les scènes d'action et la beauté plastique et charismatique de ses personnages qui bénéficient largement de son sens du détail tout autant que les différents environnements et ambiances servant de décor à l'histoire.
On sent que Fernando Dagnino a mis toute son énergie et son savoir-faire au service de ce nouvel album.Les couleurs de Marco Lesco sont en symbiose avec le travail de Dagnino. Ajoutant une atmosphère stressante, voire même oppressante / terrifiante par moment. Collant parfaitement au récit.
Si vous aimez l'univers des sorciers, de la magie, des grimoires ou tout simplement les polars ou thrillers qui déménagent, cet album est fait pour vous.À lire sans faute !
SDJuan