Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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NOIR BURLESQUE 1 & 2
- Par asbl-creabulles
- Le 01/12/2022
Tome 1 & Tome 2
Scénario : Enrico MARINI
Dessin : Enrico MARINI
Couleurs : Enrico MARINI
Dépot légal : Novembre 2021 et Novembre 2022
Editeur : Dargaud
Format normal
ISBN : 978-2-505-08373-3 & 978-2-505-11399-7
Nombre de pages : Tome 1 : 95 & 125 pour le tome 2Le tome 1 de Noir burlesque est paru il y a un an.
Je l’avais feuilleté.
Mais pas acheté.
Le tome 2 vient de paraître.
Je l’ai feuilleté.
Et j’ai acheté les deux.
Et j’ai bien fait !
Ainsi le film est plus long.
Bravo M. Marini pour votre interprétation remarquable des films américains de gangsters des années 50 !
Les belles carrosseries, les jolies pépées, les gueules patibulaires, les flingues, le héros ténébreux, la mafia, les buildings, les chapeaux, les costards cravates…tout y est.
Ce traitement au lavis est de toute beauté. Avec une seule touche de couleur, le grenat éclairci qui recouvre certains éléments des dessins.
Une véritable chorégraphie des cases qui s’alignent sur les pages pour donner du rythme à l’histoire ou pour permettre au lecteur de contempler l’ambiance.
Des grandes cases, quand ce n’est pas un dessin sur une double page tout simplement.
Le film commence…Une case seule sur fond noir présentant deux pieds féminins en escarpins noirs et en mouvement.
Une double page montrant un décor sombre et inquiétant. La femme à la silhouette élégante longe un mur où stationnent des poubelles et son ombre allongée la précède vers un quartier misérable.
L’impressionnante calandre d’une oldsmobile semble délimiter le chemin qu’elle va prendre.
Elle rentre dans un hôtel borgne où l’attend Terry (le héros).
Elle, c’est Caprice la femme fatale, la pin-up, la chanteuse de cabaret.Lui c’est Slick, le gangster honnête et intègre. Mais aussi brutal et très rapide.
Ils se connaissent.
On retrouve Slick en pleine attaque de bijouterie avec la complicité de la jolie vendeuse.
Puis au night-club où Caprice est la reine du spectacle.
Où les sbires du patron le dénommé Rex, sont nombreux tel Punch, le nabot qui déteste Slick ou l’armoire à glace, Butcher. Sans oublier Sharky, le minable neveu.
Slick a une dette envers Rex.
Et comme il ne veut pas travailler pour lui, il va avoir affaire à son ramassis de truands.
Caprice lui viendra en aide.
L’idylle entre eux va-t-elle renaître ?
Va-t-il échapper à toutes les tentatives d’assassinat à son encontre ?
Un autre personnage apparaît, un ami d‘enfance de Terry, l’inspecteur Connelly.
Ce premier tome se termine avec Slick mal en point amené à Rex.
Le tome 2 présente aussi une seule case en introduction.
La main de Terry (Slick) tenant un verre de whisky.
Sur une double page, la grosse villa du boss dans un parc et en surimpression Slick assis.
Il n’aura pas d’autre choix que de voler un tableau auquel Don Zizzi, patron d‘une mafia tient comme à la prunelle de ses yeux.C’est le rival de Rex qui veut l’anéantir par ce vol.
Slick n’a pas le choix sinon ils toucheront à sa sœur et à son neveu.
L’excitante Caprice apaise ses ennuis.
Mais le voilà sur place avec Sharky, Butcher, Punch et le très inquiétant Crazy Horse.
Le vol du tableau est un morceau d’anthologie.
De plus, Marini tire encore quelques personnages intéressants de son chapeau comme la jolie Pearl Zizzi ou Capo dont l’apparition est un choc artistique.
Je vous laisse découvrir la suite à l’écran ou plutôt dans ces deux magnifiques volumes.
Vous y trouverez de l’érotisme romantique, de l’action, de l’action et encore de l’action.Un véritable plaisir de lecture.
Marini doit avoir vu tous les films de gangsters pour parvenir à créer une telle histoire, de telles scènes, de tels personnages et saupoudrer le tout de traits d’humour irrésistibles (d’où le burlesque du titre).
Un véritable sans-faute.
Il mérite le prix d’Angoulême.M.Destrée
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BLAKE ET MORTIMER (Les aventures de) T29
- Par asbl-creabulles
- Le 28/11/2022
Tome 29 : Huit heures à Berlin (édition bibliophile reliée)
Scénario : José-Louis BOCQUET, Jean-Luc FROMENTAL
Dessin : Antoine AUBIN
Couleurs : Laurence CROIX
Autres : BrunoTATTI et Philippe GHIELMETTI
Dépot légal : Novembre 2022
Editeur : Blake et Mortimer
Grand format
ISBN 2505118434
Nombre de pages : 60Le 26 juin 1963, le président Kennedy se rend à Berlin pour y prononcer son célèbre discours "Ich bin ein Berliner !" C’est dans ce contexte que le duo de scénaristes Bocquet et Fromental place le récit du dernier opus en date de Blake et Mortimer. Dans ce contexte, l’histoire débute avec un homme qui franchit le mur de Berlin, grièvement blessé, il prononce un mot avant de mourir : "dopplegänger". Ce mot allemand des mythes et légendes germaniques a été popularisé par les frères Grimm, il signifie double ou sosie. Dans le même temps, Mortimer, en voyage dans l’Oural sur l’invitation d’une amie, est amené à étudier des cadavres fraichement découverts, la peau du visage arraché. Il soupçonne aussitôt un chirurgien allemand spécialiste de la manipulation cérébrale, d’être derrière ses atrocités. Mais dans quel but ? De son côté, le capitaine Blake, qui supervise la partie anglaise de la sécurité berlinoise pour la venue de Kennedy, est victime d’un attentat qui le met sur la piste de l’homme tué en passant le mur.
Comme il s’agit d’un épisode de Blake et Mortimer, personne ne sera surpris d’y retrouver l’incontournable colonel Olrik, toujours ulcéré de ne pas avoir pu triompher avec Bassam Damdu, et qui prépare un plan hallucinant qui risque de changer définitivement la face du monde.
On sait que Jacobs n’avait jamais donné de détails chronologiques aux aventures de ses héros, même si certains petits points pouvaient les situer, comme la notion de l’ONU au début de l’espadon. Ici, la situation chronologique est nette : entre juin et novembre 1963. Ce qui globalement, avec l’Affaire du Collier et l’aventure immobile mise à part, en fait une des péripéties les plus récentes de nos deux héros. Si l’Espadon date d’après 1945, 20 ans plus tard les deux résidents du 99bis Park Lane ont toujours bon pied bon œil !
L’histoire en elle-même est riche en rebondissements, largement au-dessus de ce qu’avait pu être le diptyque Septimus, dont le tome 2, Le Cri du Moloch, n’avait soulevé chez moi qu’un intérêt poli. Ici, nouveau duo de scénaristes, Bocquet et Fromental trouvent bien leur place et parviennent à maintenir le rythme d’une histoire assez touffue. Nous sommes dans une ambiance propre aux romans d’espionnage de John le Carré et Graham Greene.Au dessin, on retrouve Antoine Aubin, qui après le tome 2 de la malédiction des Trente Deniers et justement L’Onde Septimus, s’était fait discret dans l’univers Jacobsien. C’est pourtant à mon avis un de ceux qui s’y illustrent le mieux. Comme pour le personnage de Williams Gibbons dans La Vallée des Immortels, un nouveau petit clin d’œil à l’univers Tintin se trouve ici avec l’hôtel Cornavin où réside Blake, comme la chute dans le lac qui rappelle celle de Tintin et Haddock. Une aventure certes plus actuelle et plus politique mais qui ne nuit pas à la crédibilité de Blake et Mortimer.Si je n’avais qu’un regret à formuler, ce serait que, à l’instar des successeurs d’Henri Vernes avec l’Ombre Jaune, ou d’Axel Borg dans la série Lefranc, Olrik soit omniprésent, et je rêve de la naissance d’une nouveau méchant particulièrement bien ficelé. L’édition bibliophile s’enrichit d’un carnet de croquis d’une dizaine de pages au début de l’ouvrage, ainsi que d’un ex-libris représentant Blake flottant entre deux eaux.
R.Colombo
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AIRBORNE 44 T10
- Par asbl-creabulles
- Le 21/11/2022
Tome 10 . Wild Men
Scénario : Philippe JARBINET
Dessin : Philippe JARBINET
Couleurs : Philippe JARBINET
Dépot légal : Octobre 2022
Achev. impr. : Août 2022
Editeur :
Cycle 5
Grand format
EAN/ISBN : 978-2-203-23757-5
Nombre de pages : 60Ardennes belges, région de Saint-Vith non loin de la frontière allemande. Isolés, loins de leurs unités, au milieu des lignes ennemies, Virgil et Jared (Jay) tentent de rejoindre les leurs à bord de leur jeep. Lorsque leur route croise celle d’un petit groupe de compagnons d’armes, Virgil est vite pris à partie. De par ses origines, il sait que l'ennemi n'est pas le seul à lui poser des problèmes. Une fois de plus, c’est le cas lorsque l’un d’eux lui fait comprendre qu’étant black il peut continuer à pied. Sauf que c’est lui le mécano. Et la jeep qu’il a déjà bricolée a tôt fait de retomber en panne. Dépités, les soldats secourus ne vont pas faire de cadeau à Jay non plus. Ils l’abandonnent sur la route en lui prenant presque tout ce qui lui restait de nourriture. De son côté, Virgil a trouvé de l’aide auprès d'un père et de sa fille Edith. Cherchant à sauver leurs moutons, ils lui proposent de le rapprocher de ses lignes dans leur camionnette. Peu après les avoir quittés, Virgil retrouve Jay et la jeep en panne. Leurs retrouvailles sont plutôt froides et tendues, Virgil n’ayant pas du tout apprécié la non-intervention de Jay lorsque ses "nouveaux potes" l’ont insulté. Finalement, ils reprennent leur route. Obligés de rebrousser chemin pour éviter un champ de mine, leur jeep renverse accidentellement la jeune Edith que Virgil a croisé plus tôt dans la journée. Ils décident de la transporter jusqu’à la ferme de sa famille qu’ils ont aperçue plus haut. Arrivés sur place, il est trop tard. Les "boches" sont passés et ont massacré tout le monde, même Loli, la petite chienne d’Edith. Rien ne va plus et l’ennemi semble surgir de tous côtés. Virgil et Jay vont devoir réagir vite et faire des choix cruciaux.
Mon avis : Dans la seconde partie de ce dyptique, les désaccords entre Virgil et Jay passent au second plan, supplantés par les propos et attitudes xénophobes d’autres soldats. Leurs différends vont du coup prendre une tout autre forme pour se transformer en quelque chose de bien plus fort et plus solide : l'amitié. Le cheminement de leurs sentiments est savamment amené par Philippe Jarbinet qui évite les clichés. Il serait en effet difficile de croire qu'un simple événement va transformer des propos sur les "différences", en clair un racisme bien ancré parmi les soldats US, en une belle histoire féérique. N’oublions pas que la fiction s’appuie sur une histoire bien réelle. L’évolution des personnages découle des circonstances, de toute la suite des événements liés à cette guerre impitoyable, en particulier ses victimes collatérales ou non, aggravés par des conditions hivernales glaciales.
On est toujours impressionné par les superbes illustrations que nous offre Jarbinet Le rendu est réaliste et d’une qualité visuelle bluffante sans oublier une mise en page très poussée. Page après page, on ressent le froid, au fil des routes enneigées où les flocons recouvrent les traces de pas ou de pneu des roues des rares véhicules. Dans cette nature blanchie par la rudesse de l’hiver, chaque pointe de couleur tranche encore plus fortement.
A noter la qualité des couleurs ultraréalistes sur les véhicules, les vêtements des personnages, les uniformes des soldats donnant l’impression qu’il s’agit de photos.Un grand bravo à Philippe Jarbinet pour la qualité de son travail d’auteur complet.
Quelle évolution formidable depuis ses débuts ! On l’encourage à garder ce cap, vers l’excellence.SDJuan
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ADÈLE BLANC-SEC 10
- Par asbl-creabulles
- Le 14/11/2022
Tome 10 . Le Bébé des Buttes-Chaumont
Scénario : Jacques TARDI
Dessin : Jacques TARDI
Couleurs : Jean-Luc RUAULT
Dépot légal : novembre 2022
Editeur :
Format normal
EAN/ISBN : 978-2-203-01313-1
Pages : 62Moi et Adèle Blanc-Sec, c’est un incessant aller-retour.
Aller : en 1976, je découvre la série.
Genre policier mêlé de fantastique avec la jolie Adèle en détective. Tout pour me plaire.
Et ça continue avec le tome 2, la même année.
Puis en 77, 78.
Cette histoire me passionne.
Mais il faut attendre 81 puis 85.
Je les relirai pour suivre l’histoire vu l’intervalle de parution mais je suis toujours admiratif.
Retour : 9 ans plus tard, le 7e album voit Tardi s’amuser un peu trop avec ses personnages et son dessin. La jolie Adèle devient Bécassine et il ne m’amuse plus.
Je relis encore cette longue histoire en 7 tomes et influencé par tous ces monstres, je me lasse.
La plupart seront vendus.Aller : le film et Le noyé à deux têtes avec ses 4 phénoménales premières pages encore plus impressionnantes dans la réédition. Tout le talent de Tardi s’y trouve.
Je rachète toute la collection dans la nouvelle édition (fourreau et nouvelle couverture).
Et je reprends plaisir à les relire.
Retour : je rachète les éditions originales pour les sept premiers… sans dédicaces :-).
Et voilà que le petit dernier paraît.
Le Der des Ders (clin d’œil à Tardi).
C’est fini ! Le grand-guignolesque des derniers albums prend fin et les dernières pages retrouvent presque l’atmosphère des premiers albums.
Tous les acteurs sont de sortie et les absents pour raison médicale font un coucou dans des flashbacks.
Tardi s’en sort bien et c’est une fin honorable vu le virage qu’il avait pris.
Il ne se prive pas de donner son avis acide sur quelques faits contemporains au travers de ce récit du début du 20e comme cette stupide trottinette qui fait aussi des aller-retours en vol plané dans le coin des cases.
10 volumes en 46 ans.
Il aurait pu y en avoir 46… Ha ! ha ! ha !
-Commissaire?
-Mouais… Punais…
-Un deuxième bébé vient de se faire enlever…
-Comment?
-Comme le premier… un tentacule rouge…
-Où?
-Ici à la page 59…
-Fermez ce livre Punais et allez le donner au premier bébé qui a grandi.
Ça l’occupera.
Vous savez où on le garde?
-Oui commissaire.
(Mais d’abord un jambon beurre…)FIN!
M.Destrée
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LUCKY LUKE 10 Les aventures de...
- Par asbl-creabulles
- Le 14/11/2022
Tome 10 . L'arche de Rantanplan
Scénario : JUL
Dessin : ACHDÉ
Couleurs : MEL
Dépot légal : octobre 2022
Achev. impr. : Août 2022
Editeur : Lucky Comics
Format normal
EAN/ISBN : 978-2-88471-492-1
Nombre de pages : 48L’arche de Rantaplan est le dernier opus des nouvelles aventures de Lucky Luke. Dixième aventure dessinée par Achdé, qui maîtrise parfaitement le personnage, et quatrième album du duo Achdé & Jul. Cette fois, le cowboy qui tire plus vite que son ombre va venir en aide à un original du nom d’Ovide Byrde, qui s’est mis en tête de sauver tous les animaux du far-west. Comme toujours, il y a derrière une réalité historique avec celle du fondateur de la SPA. Dans une région attachée à l’élevage bovin et aux steaks, forcément, ça fait tâche. Entre temps, Lucky va retrouver Rantanplan miraculeusement sauvé par Byrde et découvreur de pépites, convoyer du bétail, passer par le pénitencier où les Dalton font juste figure imposée pour s’intéresser à un mexicain du nom de Tacos Cornseed, et retrouver des amis Indiens dont le fils est devenu végane…
Bref, vous l’aurez compris, cet album est bien rempli et contient son pesant de surprise, comme la blessure de Jolly Jumper (mais je n’en dis pas plus). Actualité oblige, Jul nous glisse une petite blague sur le pangolin et la distanciation sociale.
Mais, finalement, que vaut cet opus ? C’est là que le bât blesse. Fan des aventures du Cowboy comme de celles du Gaulois, je ne manque jamais de me précipiter sur chaque sortie. Rien à redire sur le dessin de Achdé, surtout lorsqu’on relit les ultimes titres dessinés par Morris. En fait, comme pour les derniers Astérix, il m’a manqué une petite étincelle de folie, celle que savait insuffler Goscinny. Si Julien Berjeaut s’en tire là aussi honorablement, et à mon avis mieux que dans un cow-boy dans le coton, j’ai eu l’impression de chercher ce petit « truc » en plus, un peu comme on cherche à rajouter une petite pincée de sel dans la préparation.
Sans être passionnant, l’arche de Rantanplan m’aura fait passer au moins un bon moment de lecture, ce qui après tout est l’essentiel dans un album de BD.R.Colombo
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COMPLAINTE DES LANDES PERDUES
- Par asbl-creabulles
- Le 09/11/2022
Tome 12 . Aylissa
Scénario : Jean DUFAUX
Dessin : Paul TENG
Couleurs : Bérengère MARQUEBREUCQ
Dépot légal : Octobre 2022
Editeur : Dargaud
Cycle : 4 - Les Sudenne
Grand format
ISBN :978-2-505-11154-2
Nombre de pages : 54Ce deuxième volume du cycle Les Sudenne dessiné par Paul TENG fait suite aux précédents cycles de l’univers de la Complainte des Landes perdues imaginé avec talent par Jean DUFAUX.
Il n’a rien à leur envier car TENG est à l’aise dans ce monde. Il maîtrise les décors et surtout tous ces personnages typiques de ces récits à la frontière du monde de Tolkien et de l’heroic fantasy.
Son talent pour représenter la redoutable Aylissa au travers d’une beauté menaçante ne laisse pas le lecteur sans réaction.
Et l’intrépide Sioban ne laissera pas non plus le lecteur indifférent.
Leurs regards de papier est rendu si vivant par le dessinateur qu’il en devient troublant.Dans l’épisode précédent, Sioban arrivait chez sa cousine Aylissa et son oncle Lord Heron.
On découvrait la grotte du Niddhog et la force obscure de Sioban et bien d’autres faits plus sombres encore.
Ce deuxième récit commence par la rencontre de Sioban et du chef du peuple des Greenwald.
Les sacrifiés qui gardaient le Niddhog veulent s’emparer du harffing. Ils déclarent la guerre mais Sioban trouvera une alternative qui aboutira à une fin plus positive durant laquelle Lord Heron interviendra à nouveau dans sa destinée et tous deux retourneront dans la grotte du Niddhog.
Seulement la maléfique cousine tisse sa toile et s’empare de l’esprit de Seamus sans doute pour nuire à Sioban.
Ces quelques notes sont loin de décrire tous les événements, les passions, les émotions, les actions…qui se passent dans ce récit.
Si vous avez aimé le premier cycle dessiné par le talentueux Grzegorz ROSINSKI, vous ne serez pas déçu par celui-ci qui s’en rapproche plus peut-être que les deux autres tout aussi superbes mais d’un registre différent.M.Destrée
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LE PREMIER MIRACLE T2
- Par asbl-creabulles
- Le 25/10/2022
Tome 2
Scénario : Didier CONVARD
Dessin : Olivier BRAZAO
Couleurs : Elvire De COCK
Dépot légal : Octobre 2022
Editeur : Glénat
Grand format
ISBN :978-2-344-04775-0Poursuivant leurs investigations, Karen Kolt et Benjamin Horwood vont de découverte en découverte. Ils remarquent que la lumière joue un rôle extrêmement important dans le secret du légendaire manuscrit Spendor Solis. En le positionnant dans un angle précis par rapport à une source de lumière, on peut y découvrir des messages et de nouvelles images qui renvoient à un texte d'Hermès Trismégiste, l'un des pères de l'alchimie. Entre autres un message en rapport avec la lumière, son pouvoir et la connaissance des arcanes mais aussi du premier miracle, l'offrande de l'avenir. D'autres révélations déchiffrées sur le papyrus vont venir à point nommé, notamment à propos d'Ânkhti, la dernière prêtresse et gardienne du terrifiant secret du "Premier miracle", décédée et inhumée à l’époque de Ramsès. Mais Benjamin s’inquiète de ces nouvelles découvertes et encore plus de ses propres songes et rêves mystiques dans lesquels il prend "contact" avec Ânkhti. Il réalise la gravité des phénomènes liés aux effets de la lumière qui, sur base des connaissances les plus récentes, s’apparentent à une déflagration nucléaire. Mais comment les personnes alors présentes ont-elles pu survivre ? Si tout se précise, dans le même temps cela justifie largement que Karen et lui protègent à tout prix ce secret. Mais ils doivent à présent partir pour l’Écosse afin de découvrir et comprendre ce qui est arrivé au professeur Ronald Wheelan.
Mon avis : Ce deuxième tome met bien plus la pression que le précédent en multipliant les révélations à l’origine de nombreux retournements de situations qui captivent l’attention au point de ne plus lâcher l’album avant de connaître la fin.
Didier Convard confirme qu’il est toujours aussi à l’aise et efficace dans les récits mêlant polar, religion et ésotérisme (voir Le Triangle Secret) où il utilise de nombreux flashes-back qui combinent habilement la fiction et l’histoire enjambant deux périodes bien différentes.On vit pleinement cette intrigue à travers les dessins d'Olivier Brazao.
Un dessin clair et agréable avec des décors du monde moderne bien détaillés mais le dessinateur fait preuve d’une aisance tout aussi déconcertante pour ceux de l’Antiquité évoqués dans les flashes-back.
La narration visuelle accompagne parfaitement le récit quel que soit le cadre ou l’époque, en pleine ville, dans un espace à huis clos, à l’époque des pharaons, etc. Cela fonctionne de manière efficace.
Il en va de même du rendu émotionnel et des ambiances de suspense.Les couleurs lumineuses d'Elvire De Cock apportent vie et volume aux illustrations.
SDJuan
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LE TUEUR - Affaires d'Etat T4
- Par asbl-creabulles
- Le 24/10/2022
Tome 4 - Frères humains
Scénario : MATZ
Dessin : Luc JACAMON
Couleurs : Luc JACAMON
Dépot légal : Octobre 2022
Editeur :
Format normal
ISBN : 978-2-203-23184-9
Planches : 62Nouveau cycle, nouvel environnement. Après les événements du Havre (cycle 1, trois tomes), le Tueur doit se faire oublier pendant un petit temps. Sa hiérarchie lui a trouvé une planque isolée au sud du Massif Central, au cœur des Cévennes, dans un endroit reculé et éloigné de tout, en pleine nature. Chaque jour, il part à pied à la découverte de son nouvel environnement. Mais les vieilles habitudes sont tenaces. Non loin de sa planque, il remarque près d’un chalet un va-et-vient de personnes qui lui paraît suspect. Cela ressemble fort à du trafic d'êtres humains et les passeurs sont clairement peu aimables et scrupuleux avec les clandestins. Comme il est là pour se faire discret, il choisit d’ignorer le problème et de rentrer. Barbara l’attend pour lui assigner un nouveau contrat concernant un notaire corrompu installé à Nîmes. La routine, filature discrète, photos, repérages. Malgré tout, il doit repasser chez lui. En arrivant, il a vite des soupçons en apercevant des traces de pas dans la neige et une vitre brisée. Il entre prudemment et découvre deux gamins apeurés qui se cachent dans son lit. Il est clair qu’il ne s’agit pas de voleurs mais plus certainement de victimes des malfrats qu’il avait aperçus. Même si cela tombe plutôt mal puisqu’il est censé se faire oublier, la chasse commence…
Mon avis : Voici donc le tueur dans un tout nouvel environnement. Dans l’immensité ce de paysage enneigé des montagnes, le tueur cherche des repères, quadrille la zone, évalue les dangers potentiels pour établir sa zone de sécurité même si ses contrats l’envoient ailleurs. Nous le voyons agir comme il en a l’habitude. Mais le scénariste le confronte habilement à une situation dont il ne se serait pas mêlé si des gamins ne s’étaient pas introduits chez lui. Il va donc devoir gérer deux affaires et pas forcément comme lui l’aurait fait puisqu’il sera hors de sa fameuse zone de confort… le tout en donnant en voix off sa vision du monde. On n’en perd pas une miette. Tout est fait pour soutenir la tension, cette tension si typique de la série et dont on ne se lasse pas.
Luc Jacamon nous régale une nouvelle fois d’illustrations magnifiques dans des gammes de couleurs parfois différentes qu’à son habitude mais toujours aussi agréables et plaisantes à regarder.
On sent la tension quand les choses s’aggravent et en même temps la quiétude et le self-control du personnage principal. Et même sous un calme apparent, on sent que tout peut dégénérer à tout instant. Chaque émotion filtre à travers son dessin et ses couleurs.
Un nouveau cycle qui va faire du bruit, et pas seulement celui des armes.SDJuan