Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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AVENGERS
- Par asbl-creabulles
- Le 03/01/2016
La Rage d'Ultron
Scénario: Rick Remender
Dessin: Jerome Opeña et Pepe Larraz
Encrage: Mark Morales
Couleurs: Dean White, Rachelle Rosenberg et Dono Sanchez Almara
Edition: Marvel chez Panini Comics
Dépot légal: Novembre 2015.
Hank Pym a créé il y a bien longtemps déjà un robot intelligent appelé Ultron. Très rapidement, ce robot doté d’une intelligence artificielle unique a cherché à se venger de son créateur et est devenu hors de contrôle, se déclarant l'ennemi juré des Avengers. Ne trouvant pas chez son créateur l'amour qu'il aurait aimé recevoir, Ultron va même parvenir à créer des "êtres" en fait des humanoïdes synthétiques qu'il considère comme sa famille, notamment un pseudo fils, la Vision. Mais leur trahison ne fera que le rendre encore plus fou et toujours plus fort et plus puissant. Un jour, lors de l'un de ses nombreux combats contre les Avengers, il est piégé par l’équipe de super-héros qui décide de s’en débarrasser en l’expédiant dans l'espace. Des années plus tard, sa course se terminera sur Titan, principale lune de la planète Saturne et domaine des Eternels. Dès qu’il atteint la planète, Ultron qui ne se déclare pas vaincu pour autant, infecte et possède à vitesse folle la planète au point de ne faire plus qu'un avec elle. Fou de rage, il décide de venir droit sur la Terre déverser sa haine sur les Avengers, sur son "fils" et surtout sur son "père", Hank Pym.
Mon avis: Cet album m’a réconcilié avec l'univers Marvel qui avait pas mal perdu de son attrait depuis quelque temps (en fait, depuis la série Infinity) dans des aventures de plus en plus loufoques ou sans réel intérêt à mon goût mais aussi à cause d’une prolifération de titres et de bouleversements sans réel fondement. Enfin, voici une aventure épique orchestrée par un Rick Remender au plus haut de sa forme, comme celles qu'on pouvait lire à la grande époque de "la maison des idées". Ultron fait son grand retour et ça déménage chez les Avengers, les anciens comme les actuels. Même s'il y a quelques uchronies, on se laisse vite prendre par la relation de haine entre un père et son fils et la controverse sur la place des intelligences artificielles androïdes (Ultron et la Vision) dans le coeur des humains mais aussi parmi les Avengers.Les dessins de Jerome Opeña et Pepe Larraz sont vraiment à la hauteur de cette aventure, avec des scènes fortes et impressionnantes comme celle de la possession d’Ultron par la Vision. Ils sont tout autant à l’aise dans les scènes à huis clos où les émotions sont habilement exprimées que dans les nombreuses scènes de combats titanesques aux plans multiples, en milieu urbain ou dans l’espace. A souligner le travail remarquable des coloristes Dean White, Rachelle Rosenberg et Dono Sanchez Almara sans qui cet album n'aurait certainement pas un tel impact visuel !
L’action va bon train tout au long d’un album qui nous propose une histoire complète et redore le blason de la maison Marvel. Espérons qu’il sera suivi de nombreux autres récits de même nature et aussi bien illustrés.
SDJ
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Méta-Baron
- Par asbl-creabulles
- Le 23/12/2015
Tome 1: Wilhelm-100, le Techno-Amiral
Scénario: Jerry Frissen sur un synopsis d'Alexandro Jodorowsky
Dessins et couleurs: Valentin Sécher
Editeur: Humanoïdes Associés
Dépot légal: Novembre 2015.
Histoire:
Malgré la destruction de leur néo-planète et d’une grande partie de l’Empire par le Méta-Baron, les Techno-Technos, véritables tyrans sans scrupules, se sont vite relevés et tiennent désormais le monde à leur merci. Pour diriger son Empire, le Techno-Pape a ordonné la construction d'une nouvelle Néo-Planète d’Or, plus gigantesque encore que la précédente, ce qui va obliger à puiser toujours plus d'épiphyte sur la planète Marmola, unique source connue de cette huile miraculeuse, beaucoup trop même aux yeux d’une partie des Techno-Technos.
Après sa victoire, le Méta-Baron, retiré sur son vaisseau, le Méta-Bunker, s’est plongé dans une sorte de méditation sur sa vie passée en se jurant de ne plus tuer qui que ce soit. Sur le point de tomber à court de carburant, il décide d’aller se ravitailler sur Marmola où il découvre les dégâts et le pillage en règle auxquels se livrent les Techno-Technos. Voyant Marmola, sa planète natale, ainsi malmenée, vidée, saccagée par ses pires ennemis, il décide d’y rester en orbite pour trouver un moyen de la sauver. Pour le Techno-Vatican, la menace est réelle. Après l’échec d’une première attaque lancée contre le Méta-Bunker par les gérants privés au service des Techno-Technos, ces derniers terrifiés par le retour du Méta-Baron décident de faire appel à leur meilleur atout, le Techno-Amiral Wilhelm-100, un être mi-humain mi-machine dont la réputation de guerrier invincible, cruel et sanguinaire n’est plus à faire!
Mon avis: Reprendre une série bien établie, brillamment scénarisée par Alejandro Jodorowski et dessinée par Juan Gimenez au mieux de leur forme était un gros défi à relever. Il l’a été haut la main. Certes différemment car Jodorowski reste inimitable, mais d’une manière solide et efficace, car le scénario de Jerry Frissen vaut le détour, en donnant de nouveau toute sa puissance au personnage hors pair du Méta-Baron dans cet univers cosmique impitoyable.
Au dessin, même si là aussi le défi était de taille face à Juan Gimenez, Valentin Sécher a trouvé sa place grâce à ses dessins super-réalistes et détaillés tant sur les personnages que les décors. Un dessin qui force notre admiration grâce aussi au travail incroyable réalisé sur la mise en couleurs qui donne toute son ampleur à la dimension cosmique du récit et au travail sur les effets de lumière maîtrisé jusqu'au moindre détail. Une belle réussite pour tous les fans de la Caste des Méta-Barons. On attend donc le second tome de ce diptyque avec impatience !
Note: Il existe une édition luxe spéciale commentée.
SDJ
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Sykes
- Par asbl-creabulles
- Le 21/12/2015
Scénario: Pierre Dubois
Dessin: Dimitri Armand
Couleurs: Dimitri Armand et Sébastien Gérard.
Editions: Le Lombard, collection Signé.
Dépot légal: Novembre 2015.
Histoire:
Quand il arrive en ville, le Marshal "Sentence" Sykes n’a qu’une idée en tête : retrouver et arrêter le clan Clayton auteur d’une multitude de hold-up et de massacres perpétrés avec une violence extrême. Sur sa route, il croise Jim et sa mère auxquels il recommande d’être très vigilants, sans se douter qu’ils seront leur prochaine victime. Déterminé à venger sa mère assassinée dans des conditions horribles, le gamin essaye de retrouver cet homme qui l'a tant impressionné et auprès duquel il compte trouver de l’aide pour se venger. Pour stopper cette engeance du mal, Sykes pourra heureusement compter sur ses amis de toujours, l'indien Renard Gris pisteur hors pair et O-Malley qui n'hésite pas à tirer quand il le faut. L’affrontement est désormais inévitable et avec Jim, ils sont prêts à l’affronter.
Mon Avis : Un nouvel univers pour nos deux auteurs. Dimitri Armand a fait du chemin depuis Salamandre et son dessin s’en ressent. Après la renaissance de Bob Morane, voici un album de toute beauté. Du pur western comme on les aime : colts, carabines, pisteurs indiens, paysages pittoresques, chevaux fringants et magnifiques sur fond de poursuite et de vengeance. Les diverses scènes d’action parfois violentes côtoient des scènes plus tendres et d'autres emplies d’une certaine tristesse.
Si les personnages se découpent bien sur les décors, ce qui leur donne davantage de profondeur, les paysages n’ont pas été négligés pour autant et permettent d’admirer le travail de précision d’Armand qui nous dévoile ainsi une nouvelle facette de son talent qui bénéficie d’une très belle mise en couleurs du même Dimitri Armand avec la complicité de Sébastien Gérard. Au scénario, il en va de même de Pierre Dubois qui, délaissant ses univers habituels le temps de ce magnifique one shot, nous offre son premier western. Espérons qu'il a d'autres projets du même genre dans ses tiroirs !
SDJ
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Maudit Allende !
- Par asbl-creabulles
- Le 04/12/2015
Maudit Allende !
Scénario: Olivier Bras
Dessin et couleur: Jorge González
Edition: Futuropolis
Dépot légal: Novembre 2015
Histoire:
Fuyant le Chili en 1970 à la suite de l'élection de Salvador Allende, Léo et ses parents se sont installés à Pretoria en Afrique du Sud. Même si Allende a été élu démocratiquement, ils ont vécu sa venue au pouvoir comme l’arrivée du communisme. Ce n’est que bien des années plus tard que Léo va se décider à revenir au Chili, un pays qu'il n'a quasiment pas connu ou seulement à travers les propos de ses parents, leur vision d’un Pinochet sauveur de la nation, leurs souvenirs, leurs espoirs et désespoirs ou encore les matches de l’équipe chilienne de football. Léo tient à retrouver les traces d'Allende et de Pinochet afin de se faire sa propre idée de son pays et comprendre ce qu'il a pu traverser durant cette période troublée. Pour cela, il doit en savoir davantage sur Augusto Pinochet et Salvador Allende, leur vie, leur parcours, en s’informant sur ce qu’ils estimaient être le meilleur pour le Chili. C’est ainsi qu’il va découvrir qu’Allende devenu sénateur avait participé en 1952 à un duel qui n’avait fait aucune victime, les deux adversaires s'étant ratés mutuellement. Et comprendre que si pour certains Allende avait été ce qu'il y avait de mieux pour le pays, l’arrivée du général des armées Pinochet à la présidence lors du coup d’État de 1973 avait été perçue par d'autres comme le seul moyen de sauver le pays du communisme.
Mon avis: La narration de cette période sombre de l'histoire du Chili, perçue par certains comme un espoir de démocratie et de mesures sociales sous Allende mais brutalement avortée lors du coup d'état du 11 septembre 1973 qui a instauré la dictature de Pinochet, est portée avec passion tant par le scénariste Olivier Bras que par le dessinateur Jorge Gonzales. A travers les yeux de Léo, on voit défiler les différents points de vue, celui de ses parents, celui du peuple, celui de l'histoire par le biais des journaux internationaux, de la télévision et enfin le sien une fois rentré au Chili pour se faire sa propre idée.On s’habitue vite à l'illustration qui peut paraître un rien chaotique au début par ses multiples alternances de couleurs, de formats et de styles. Mais on reconnaît vite une succession de scènes et de périodes qui au final forment un tout cohérent et passionnant sur l’histoire du Chili qui plaira à tous les amateurs de récits historiques.
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Marvel Saga Hors Série 5
- Par asbl-creabulles
- Le 25/11/2015
INHUMAN 3/3
Scénario: Charles Soule
Dessin: Ryan Stegman, Joe Madureira, Pépé Larraz et André Araùjo
Couleur: Marte Garcia, Richard Isanove, Rachelle Rosenberg
Histoire: Après la bataille contre Thanos, Flèche Noire, le roi des Inhumains, a détruit la cité d'Attilan, libérant sur la Terre les brumes tératogènes qui ont révélé l'existence d’inhumains ignorant jusqu’ici qu’ils faisaient partie eux aussi de cette espèce remontant aux origines de l'humanité, des hommes de Cro-Magnon ayant été manipulés par les Krees, des extra-terrestres. Sous l’action de ces brumes, ces humains descendant d'Inhumains vont acquérir de nouveaux pouvoirs multiples et aléatoires. Le chaos provoqué par l’apparition de tels "surhumains" aux pouvoirs parfois effrayants va diviser non seulement l'humanité, mais aussi les super-héros ainsi que la famille royale des Inhumains. Avec la disparition de Flèche Noire, tenu pour mort, et le suicide de Karnak, la reine Médusa, son épouse, se retrouve contrainte et forcée d’apporter une aide à tous ces nouveaux inhumains qu’on appelle désormais "novhumains". Elle entreprend de reconstruire en toute hâte Attilan et les invite à la rejoindre dans ce nouveau refuge, prenant de gros risques en faisant confiance, sans vraiment en avoir le choix, à tous ces nouveaux arrivants. Car au sein même des novhumains, des factions se créent et s’affrontent entre anciens et nouveaux inhumains, venant même défier le pouvoir de la reine. L’un de ces novhumains, Lignée, doté du pouvoir de puiser son savoir dans la mémoire des Inhumains, va ainsi exercer une influence de plus en plus grande sur la reine. Étrangement, la réapparition du roi ne va pas faciliter la tâche de Médusa. Flèche Noire, quant à lui, estime que la reine n’a plus sa place à ses côtés sur le trône à cause de son attitude et des décisions qu’elle a prises. Médusa, quant à elle, insiste sur le fait qu’ayant été seule à tout prendre en charge, elle compte bien continuer à diriger Attilan. Car ce n'est pas son cœur mais bien son statut de reine qui lui a fait prendre ces décisions.
Mon avis : Cette nouvelle saga des Inhumains marquée par un nouveau bouleversement au sein de cette famille atypique va nous mener tout droit vers le cross-over Secret Wars dans lequel les Inhumains vont occuper une place de choix. Ce titre a peiné à prendre son envol car après des débuts prometteurs, la qualité a diminué au fil des épisodes et il a été à plusieurs reprises abandonné. Cette équipe a pourtant beaucoup d’atouts pour devenir une série-phare mais rien ne semble y faire. Espérons que cette fois sera la bonne. Ce n'est pas faute d'avoir eu de très bons dessinateurs dont le grand Neil Adams pour ne citer que lui. Elle redémarre sur du très bon côté dessin avec Ryan Stegman, Joe Madureira, Pepe Larraz et André Araùjo qui ont tous fait un travail remarquable. Le souci demeure la profusion de novhumains comme à l'époque de la prolifération des mutants dans les séries X-Men. On risque de finir par s'y perdre. Le scénario original développé par Charles Soule pour cette mini-série nous tient en haleine pour le moment, même s’il s’achève de manière un peu trop abrupte, peut-être à cause justement de cette prolifération de cross-over chez Marvel, devenue monnaie trop courante à mon goût. Attendons la suite de ce titre « Inhuman » pour se faire une idée et porter un jugement définitif. Petite cerise sur le gâteau, une mini-série est prévue sur Karnak, maître des arts martiaux, chez Marvel. Espérons que Panini la publiera aussi en VF. -
En descendant le fleuve et autres histoires
- Par asbl-creabulles
- Le 11/11/2015
Scénario, dessin et couleur: Gipi
Editeur: Futuropolis
Dépot légal: Novembre 2015
Histoires:
Deux hommes sont engagés dans une course effrénée sur le fleuve pour atteindre la mer au plus vite. Un cow-boy complètement déjanté collectionne les cœurs de ses victimes. Des "managers" prennent des paris contre le boxeur qu’ils entraînent. Des promeneurs partis à la cueillette aux champignons font attention de ne pas confondre les bons et les vénéneux. Un homme buvant un Campari la tête plongée dans un récipient rempli de la précieuse liqueur, est-ce cela le génie? A l’origine d’un accident impliquant une fillette, un homme est persuadé de ne pas avoir renversé une "renarde". Question: voyage à Venise ou histoire de la merde (sic)?
Mon avis: Nous partons à la découverte des petites histoires de Gipi, parfois drôles, parfois philosophiques, parfois dramatiques, mais toujours étonnantes et souvent troublantes par l'effet de surprise, l’inattendu qui survient à chaque récit, tout comme le dessin qui alterne sans aucune transition des planches couleurs superbes à des pages simplement crayonnées ou encrées. On est surpris voire désorienté de passer ainsi de la très belle illustration au dessin le plus simple voire rudimentaire, sauf si l’on devine une sorte d'improvisation derrière cette alternance. Les dessins ayant été réalisés à des époques différentes, on peut comprendre cette particularité.On retrouve tout l'esprit de Gipi dans chacune de ces histoires, la saisie d’un moment ou d’un souvenir, voire d’un récit plus élaboré qu’il transpose sur papier comme cela lui vient. C'est aussi tout le charme de ces histoires courtes rassemblées dans un seul album. Mais si la spontanéité colle parfaitement à certains récits, je pense qu’un album entièrement dessiné ou mis en couleurs aurait eu plus d'impact.
SDJ
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La Complainte des Landes Perdues, Cycle 3 les Sorcières
- Par asbl-creabulles
- Le 07/11/2015
Cycle 3 tome 1: Tête Noire
Scénario: Jean Dufaux
Dessin et couleurs: Béatrice Tillier
Couleurs: Béatrice Tillier
Lettrage : Jean-Marie Minguez
Editeur:
Dépot légal: Octobre 2015
Cycle : 3
ISBN : 978-2-505-06350-6
Nombre de pages :56Histoire:
Pour se présenter devant le roi Brendam, un jeune homme téméraire n’hésite pas à s'aventurer dans la forêt du royaume de Tête Noire. Bien mal va lui en prendre car il y sera mortellement blessé par Gus, son serviteur, qui l’a piégé et trahi. Vivien venait remettre une amulette au roi car, selon les dires de son père seigneur des Aguries, le souverain la reconnaîtrait immédiatement et en gage de gratitude permettrait au jeune homme d’entrer à sa cour. Bien que laissé pour mort, Vivien survivra, sauvé et ramené à la vie par Oriane, la fille de la sorcière régnant sur Tête Noire. Oriane confesse à Vivien qu’elle a entendu beaucoup de choses peu aimables à propos du roi Brendam et de son épouse, mais surtout son épouse. En effet, des rumeurs horribles circulent au sujet de la reine Jamaniel qui, dit-on, aurait ensorcelé le roi son époux.
Mon avis : Succédant à Rosinski et Philippe Delaby, c’est désormais la dessinatrice Béatrice Tillier qui est en charge de l’illustration de la série "Complaintes des landes perdues". Une touche féminine d’importance quand on sait que les femmes ne représentent que 15% de l’ensemble des auteurs de BD.On connaît Béatrice Tillier depuis 1996 par la série "Fée et Tendres Automates" grâce à son dessin admirable et reconnaissable entre tous. Puis elle a poursuivi son petit bonhomme de chemin, "sans hâte, sans bruit mais sûrement" selon la définition du Petit Robert et s’est fait un grand nom au sein de la bande dessinée franco-belge à travers sa participation à plusieurs collectifs, la mise en couleurs de Sheewokees dessiné par Olivier Brazao en 2003-2004, divers one shots comme "Mon voisin le Père Noël" en 2005 ou la réalisation de plusieurs couvertures de la série "La Compagnie des Glaces" à partir de 2006, avant d’affirmer, si besoin en est, son talent lors de sa première collaboration avec Jean Dufaux sur le "Bois des Vierges" en 2008.
C'est donc tout naturellement qu'elle s'impose – après le cycle du regretté Philippe Delaby terminé par Jérémy – sur "Complainte des landes perdues". Ce nouveau cycle intitulé "les Sorcières" lui sied à merveille. Une touche féminine élégante pour des héroïnes tantôt magnifiques, tantôt hideuses, mais toujours impressionnantes. Non seulement, elle maîtrise parfaitement ses personnages, tous charismatiques, mais aussi les costumes et les décors, notamment cette forêt luxuriante qui lui permet d’exprimer tout son savoir-faire et son talent de coloriste.
L’histoire ouvrant ce nouveau cycle, le troisième de la série, s’annonce prometteuse. On retrouve tous les éléments des premiers cycles, chevaliers, monstres, trahisons, etc. Mais Dufaux nous propose ici un récit plus ensorcelant mettant peut-être plus l’accent sur les femmes et davantage imprégné de fantastique, où les deux magies, la blanche et la noire, vont devoir s'affronter à un moment ou un autre pour qu’un nouveau monarque puisse monter sur le trône. Il s’appuie sur une dessinatrice brillante dont le travail soigné et fouillé mis en page de manière cinématographique semble lui faciliter la tâche. Comme toujours, Dufaux nous captive dès le début et on peut lui faire confiance pour gérer avec virtuosité l’insertion d’événements déclencheurs de nouvelles péripéties et la montée en puissance de ce nouveau cycle d’une série qui, rappelons-le, a été lancée en 1993.
Un nouveau cycle à ne pas rater.
Voir notre chronique du tome 2
SDJuan
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Meutes
- Par asbl-creabulles
- Le 04/11/2015
Lune Rouge
Scénario: Jean Dufaux
Dessin et couleur: Olivier Boiscommun
Editeur: Glénat
Dépot légal: Octobre 2015.
Histoire:
Otis Keller est une jeune adolescente qui comme toutes les filles de son âge aspire à sortir avec un garçon et en faire son petit ami. Otis a un petit frère, Oscar, âgé de 14 ans. Membre d’une confrérie secrète, leur père a prévu de faire son initiation lors de la fête du loup blanc afin qu’il accède à un rang supérieur au sein de la confrérie et puisse participer aux chasses durant certaines nuits de pleine lune. En fait, Otis déteste ces chasses où seuls les mâles sont acceptés. Un jour, un meurtre a été commis. Van Esse, le garagiste de la famille Keller, qui a découvert des gouttelettes de sang dans le coffre d'une voiture, décide de demander une grosse somme d'argent en échange de son silence car les affaires vont mal en ce moment. Son chantage sera bref car on retrouve son corps atrocement mutilé. Chargé de l’enquête, l'inspecteur Azedian découvre un carnet où figurent les noms de Keller et Becker ainsi que l’indication d’une somme de 100.000 euros. Une partie de chasse est alors organisée plus tôt que prévu, le gibier étant un certain inspecteur un peu trop curieux et tenace.
Mon avis: Un premier tome au scénario truffé de rebondissements, ce qui ne nous surprend guère compte tenu du tempérament impétueux des personnages créés par Dufaux pour cette histoire en deux tomes. Les loups-garous faisant partie intégrante de notre culture fantasmagorique comme les vampires, monstres et autres créatures fantastiques, Jean Dufaux s’en est emparés pour créer cet univers de confrérie exerçant un contrôle total sur ses membres mais les protégeant coûte que coûte, très semblable aux meutes aux mâles dominants, d’où le titre de la série. L’intrigue est bien construite et le résultat captivant.Le travail d’Olivier Boiscommun en couleurs directes contribue énormément à l’attrait de l’album, déjà par sa superbe couverture, empreinte de mystère et de mysticisme, qui nous intrigue et donne envie d'aller plus loin et de découvrir l’histoire, mais contrairement à cette couverture de couleur sombre, noir et rouge vif, l’album se présente dans des tons pastel, rendant la lecture très (trop ?) agréable. On attend donc la suite avec impatience pour connaître le destin à tout le moins préoccupant de la famille Keller et ses proches.
SDJ