Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
-
Gloria Victis 3
- Par asbl-creabulles
- Le 10/02/2016
Tome 3 Némesis.
Scénariste : Juanra Fernández.
Illustrateur : Mateo Guerrero.
Coloriste : Javi Montes.
Editeur: Le Lombard.
Dépot légal: Janvier 2016Histoire:
Après avoir traversé une profonde remise en question et vécu un nouveau drame, Aelio Hermeros a quitté Valeria en Hispania Citerior Tarraconensis, galopant à bride abattue en direction de Gallia Narbonensis (Gaule narbonnaise). Il arrive épuisé et inconscient sur les terres de Marcus Lacanio auquel il doit remettre un objet que lui a confié le gladiateur Catulix. Pour lui exprimer sa gratitude, Lacanio propose à Aelios de l’héberger et de lui prêter ses chevaux pour poursuivre son entraînement. Une course de chars doit avoir lieu à Arelate (Arles) réunissant plusieurs auriges parmi lesquels le fameux Victor et un nouveau venu d’origine phénicienne nommé El Ishat. Grâce aux conseils avisés d'Aelio, El Ishat, renonçant à la victoire, réussit à empêcher Victor, le fils de Pluton, d’emporter la course. Aelio que le destin a mis sur le chemin de Dioclès son ancien maître se retrouve en présence de l'empereur Lucius Aurelius Verus. Celui-ci n’hésite pas à lui confier son meilleur cheval issu de la descendance du célèbre Bucéphale, la monture d’Alexandre Le Grand, pour la course du lendemain. Rien que cela ! Une occasion rêvée pour Aelio de redorer le nom de sa famille, d’assouvir sa vengeance et de conquérir Rome.
Mon avis: Troisième tome de cette saga au cœur de l’Hispanie et de la Gaule romaines dans l'univers des jeux du cirque, combats de gladiateurs mais aussi courses de chars dont les héros sont les auriges, ces conducteurs de chars prêts à tout pour la gloire et le spectacle. Juanra Fernández introduit dans ce drame un suspense soutenu, bien orchestré et haletant dont on attend le dénouement avec impatience et une revanche tant attendue.
Au dessin, on retrouve Mateo Guerrero au mieux de sa forme. Il nous livre un péplum épique, savoureux et visuellement efficace et plaisant. Les courses de chars et scènes de combats sont particulièrement impressionnants et les principaux acteurs, personnages et chevaux, du récit sont très réussis. On sent une évolution de l'auteur vers davantage de réalisme et de détails. Un auteur qui ne devrait pas avoir de difficulté à trouver de nouveaux et bons scénaristes pour faire évoluer sa carrière et, le cas échéant, progresser vers la réalisation de ses objectifs. Pour couronner le tout, les couleurs de Javi Montes sont très réussies donnant du volume et un très bon résultat final à cet album, cette série qui vaut vraiment le détour.
SDJ
-
L'homme qui ne disait jamais non
- Par asbl-creabulles
- Le 10/02/2016
Scénariste : Tronchet.
Illustrateur : Olivier Balez.
Coloriste : Olivier Balez
Editeur: Futuropolis.
Dépot légal: janvier 2016Histoire:
Exerçant le métier d’hôtesse de l'air, Violette a entrepris une formation en psychologie car elle ambitionne de travailler comme "profiler" dans un aéroport. Dans l’avion qui la ramène de Madrid à Lyon, elle s'amuse avec une collègue à découvrir le profil psychologique des passagers, mais malgré ses efforts elle n'arrive pas à cerner l’un d’entre eux. En fait, Étienne Rambert est dans un état tout à fait anormal. Sans un sou en poche, il se montre complètement désorienté et semble avoir perdu la mémoire. Violette décide de lui venir en aide. Elle lui conseille de se comporter comme s'il n'avait pas perdu la mémoire afin de provoquer un choc qui pourrait l’aider à retrouver ses souvenirs : retourner dans son appartement, revoir ses collègues et même répondre aux avances de sa maîtresse présumée. Mais rien n'y fait, rien ne semble fonctionner à tel point qu'Étienne en vient à douter de sa propre identité qui lui semble étrangère. Pour Violette, la seule explication vient du fait qu’Etienne ne sait pas dire non ! Il dit oui à tout le monde sachant que cela fera plaisir aux personnes qu’il croise, quitte à faire dire et accepter ce que lui n'aime pas uniquement pour leur faire plaisir.
Mon avis : Un ton drôle et délirant pour cette enquête menée sur une personne toujours prête à s'effacer devant les autres et ne disant jamais non pour faire plaisir à son entourage. Nous connaissons tous ce genre de personnes se dévouant corps et âme pour autrui. Le scénario qui met en jeu un amnésique aidé par une hôtesse de l'air prévenante, douée et cocasse est entraînant et séduit rapidement, aboutissant à une histoire à la fois humaine, parfois dérangeante tout en restant amusante.Les dessins de Balez s’accordent parfaitement au récit donnant à nos deux héros un côté sympathique et enthousiaste qui leur colle bien à la peau. On prend du plaisir à déambuler avec eux dans les quartiers de Lyon mais aussi à Quito, à découvrir des paysages, des lieux de passage ou touristiques sensés aider Étienne à retrouver un passé complètement oublié, enfoui dans sa tête. Un album qui met de bonne humeur grâce au traitement intelligent et drôle d’un sujet sérieux.
SDJ
-
L'Homme de l'Année
- Par asbl-creabulles
- Le 10/02/2016
Tome 11: 1886 - La Muse qui inspira la statue de la Liberté.
Scénariste : Céka
Illustrateur : Senad Mavric et Filip Andronic
Coloriste : Thorn
Editeur: Delcourt Histoire & Histoires.
Dépot légal: Janvier 2016Histoire:
Auguste Bartholdi a toujours rêvé de créer une œuvre de grande taille, une œuvre titanesque, en quelque sorte la huitième merveille du monde. Il y est presque parvenu en Égypte en 1869 avec son projet de colosse féminin, en réalité une statue-phare nommée "l’Égypte éclairant l'Orient" installée à l’entrée du futur canal de Suez en cours de percement sous la direction de Ferdinand de Lesseps. Malheureusement, son projet présenté au khédive Ismaël Pacha dans son palais royal de Ras El Tin à Alexandrie n’aura pas le succès escompté et ne verra jamais le jour. A Paris des années plus tard, il poursuit son idée avec "Miss Liberty" qui doit célébrer l'indépendance des Etats-Unis. Mais les difficultés s’accumulent. Au plan politique, la France ne s'est pas encore ouverte à une véritable démocratie pour sceller l’amitié avec celle d’outre-Atlantique. Les multiples vérifications et calculs savants effectués sur sa prochaine sculpture avec l’aide de Viollet-le-Duc démontrent qu’elle serait bien trop lourde pour tenir debout, ce qui obligera finalement Bartholdi à se tourner vers Gustave Eiffel, maître incontestable de l'acier pour des œuvres gigantesques. Mais ce qui lui manque surtout, c'est un visage ayant une âme, un beau visage apaisant, protecteur, rassembleur. Où trouver un tel visage?
Mon avis: Une mère envahissante et autoritaire, l’échec d’un premier projet en Égypte, un autre qui s’éternise, et enfin un visage manquant pour finaliser "Miss Liberty", Bartholdi a bien failli tout perdre même si, comme tout le monde le sait, le succès sera au rendez-vous puisque sa statue enfin terminée se trouve à New York. Jouant sur le suspense, le scénario situé dans le monde artistique de la fin du 19è siècle évoque de grands artistes aujourd’hui reconnus et confirmés. Filip Andronik et Senad Mavric nous proposent un dessin réaliste et précis, mais assez statique en raison d’une répétition de poses et cadrages directement liés au métier du héros, la sculpture et de certaines réceptions mondaines. On se sent proche des personnages dans une sorte de huis clos, un peu comme au théâtre lorsqu’on regarde les acteurs évoluant sur scène. Le récit étant surtout centré sur la question du visage, ceci explique sans doute cela. L’ensemble n’en demeure pas moins agréable et intéressant en faisant découvrir ce que peu de personnes savent au sujet du visage de la Statue de la Liberté. -
Neska
- Par asbl-creabulles
- Le 04/02/2016
Tome 1: Les Anges de Nostradamus.
Scénariste : Louise Joor
Illustrateur : Louise Joor
Coloriste : Louise Joor
Editeur: Delcourt dans la collection Terres et Légendes.
Dépot légal: Janvier 2016Histoire:
Depuis toujours le peuple des "deux-pattes" du Clan du Lierre vit avec les escargots qui lui procure les ressources indispensables à sa survie. Pour pérenniser cette alliance, il leur fournit un mélange dont la recette, connue de ceux qu’on appelle les "appeleurs", contient un ingrédient qu’on trouve uniquement dans la zone interdite. Seule appeleuse encore en vie après la disparition de Tabsié, Maélisse emmène sa fille Neska de l’autre côté du mur pour lui apprendre son futur rôle d’appeleuse, là où se trouve la plante servant à confectionner le mélange destiné à appâter les escargots. Mais elle l'emmène aussi là où vivent les "Immenses", des êtres qui pour Neska n’existent que dans d’anciennes légendes. Neska dont un pouvoir vient de se manifester attire l'attention d'un Immense qui a aussitôt fait de les découvrir. Malgré leurs efforts pour s'échapper, l'Immense s’empare de Maélisse. Neska se retrouvant seule rentre prévenir son peuple de la disparition de sa mère, mais du coup elle ignore tout du rôle d’appeleuse indispensable à sa survie et celle de son peuple.
Mon avis: Dans ce premier tome, Louise Joor met en place le cadre et les divers personnages – "deux-pattes", insectes, Immenses, etc. – de ce qui s’apparente à un conte au sens propre du terme, c’est-à-dire un récit d’aventures imaginaires. L'histoire se lit avec plaisir et nous entraîne dans un monde à l’échelle des insectes. Au dessin, Louise Joor nous avait déjà agréablement surpris avec Kanopé, son précédent album paru en 2014. Il en va de même avec Neska du Clan du Lierre où l’on retrouve ses illustrations dynamiques et précises, revêtant un aspect quasi documentaire et d’inspiration écologique, avec des personnages toujours aussi charismatiques et bien dessinés, le tout agrémenté de couleurs chatoyantes.
Original et bien mené, ce récit en ravira plus d'un, y compris parmi le public adulte aimant ce genre d’univers original et inhabituel. Perçus comme des dieux par tous ces petits êtres, les Immenses nous intriguent et l’on attend quelques éclaircissements à leur sujet. Le tome deux devrait nous apporter son lot d’explications, alors rendez-vous bientôt pour la suite.
-
Polar
- Par asbl-creabulles
- Le 30/01/2016
Venu du froid..
Scénariste : Victor Santos.
Illustrateur : Victor Santos.
Coloriste : Victor Santos.
Editeur: Glénat Comics.
Dépot légal: Janvier 2016Histoire:
Meilleur espion au monde, Black Kaiser est considéré comme une légende. Quand l'agence envoie une équipe l'éliminer, elle aurait dû d’emblée choisir la plus apte pour s’en charger, même si les hommes envoyés étaient censés faire l'affaire ainsi que la belle Katia qui, telle une veuve noire, tue ses amants durant l'acte sexuel au moyen d’une lame de rasoir qu’elle dissimule dans sa bouche. Mais, malheureusement pour l'agence, ce n'est pas pour rien que Black Keiser est considéré comme le meilleur, comme il l’a encore démontré en échappant à ses poursuivants. Mais cette fois, il a décidé de se lancer aux trousses des commanditaires de son assassinat programmé, en l’occurrence l'agence Damoclès, et plus précisément Mademoiselle Vian qui a entrepris de "nettoyer" l’agence des agents pouvant représenter un danger pour ses activités.
Mon avis: Victor Santos nous démontre sa maîtrise du visuel, de l'image. La mise en scène est spectaculaire et le graphisme, d’un niveau rarement atteint, se suffit à lui-même pour raconter l’histoire. Les cases, empreintes de violence et d’effets impressionnants, sont si expressives que le texte semble superflu et d’ailleurs utilisé à dose homéopathique, ce qui ne gâche en rien le plaisir de la "lecture".Entre Frank Miller sur Sin City et le célèbre Kill-Bill de Tarantino, Victor Santos nous plonge dans cet univers glacial en noir et blanc, plus exactement en noir et rouge, telle une giclée de sang à la manière japonaise. Une excellente surprise et une réussite grâce à un graphisme impeccable qui le place au rang des plus grands du genre.
SDJ
-
Arthus Trivium
- Par asbl-creabulles
- Le 29/01/2016
Tome 1: Les Anges de Nostradamus.
Scénariste : Raule
Illustrateur : Juan Luis Landa
Coloriste : Juan Luis Landa
Editeur: Dargaud
Dépot légal: Janvier 2016Histoire:
Médecin, astrologue mais aussi medium, Nostradamus, auteur des célèbres Prophéties, s'est donné corps et âme à son combat contre la peste noire au XVIe siècle, n'hésitant pas à quitter sa famille pour aller de ville en ville aider à endiguer ce fléau, sauvant ainsi des milliers de personnes. Mais à son retour, ce sont ses trois enfants qui viennent de décéder. Profondément meurtri et en proie à un sentiment de culpabilité, il était bien décidé à les rejoindre si son mentor César Scalinger, n'avait été présent à ses côtés pour le soutenir et l'empêcher de passer à l'acte. Ce n’est que bien des années plus tard, vers 1560, qu’il se souvient qu'il a eu une vision: le mal allait bientôt s’incarner sur Terre et il ignore comment empêcher cette monstruosité de se réaliser. Mais d'autres affaires étranges réclament son attention car pour nombre de personnes il semble être le seul à pouvoir les résoudre de par sa stature ou en raison de leur caractère surnaturel. Ayant fondé une nouvelle famille, il a également formé trois disciples, Angélique Obscura, Angulus Dante et Arthus Trivium, qui ont toute sa confiance. Ayant reçu son enseignement, ils sont vite devenus ses représentants d’autant qu’il est à présent trop âgé et trop fragilisé pour mener à bien de nouvelles enquêtes dans le monde de l'étrange, de l'occulte et de la religion, là où aucune autre personne n'ose ou n'a le droit de s'aventurer.
Mon avis: Raule ne cesse de nous surprendre, alternant des univers très différents, tantôt urbain avec Jazz Maynard, tantôt mythologique en plein Japon médiéval avec Isabellae et à présent historique teinté d’occultisme avec les révélations de Nostradamus. À chaque fois, il relève le défi avec aisance et brio. Le scénario est solidement structuré autour de l’univers de Nostradamus et nous tient en haleine au fil des pages tout en évoquant ses épouses, ses enfants, ses disciples, ses liens avec la royauté, la religion, le monde de la voyance et tout ce qui va en découler. Mais ce qui caractérise aussi Raule, c'est aussi son extraodinaire capacité à dénicher des dessinateurs hors pair comme Roger, Gabor et, plus généralement, tous ceux avec lesquels il travaille en Espagne.C’est encore le cas ici avec Juan Luis Landa pour ce petit bijou somptueusement illustré dans lequel il mélange avec une aisance déconcertante les genres cape et d'épée et surnaturel, en donnant à certaines pages un effet de livre ancien. Il maîtrise parfaitement son travail d’encrage et les nuances de couleurs au point de nous donner l’impression qu’il fait appel aux effets spéciaux tant à la mode au cinéma. Pas étonnant dès lors qu’Enrico Marini fasse son éloge en première page. Une petite merveille, rien que ça !
A noter que cet album fait l'objet d'un tirage spécial Canal BD avec dos toilé et suppléments !
-
Meutes
- Par asbl-creabulles
- Le 29/01/2016
Tome 2 Lune Rouge
Scénariste : Jean Dufaux
Illustrateur : Olivier Boiscommun
Coloriste : Olivier Boiscommun
Editeur: Glénat
Dépot légal: Janvier 2016Histoire:
Même s’il ne s’agit pas d’un vrai pacte, les clans sont convenus de faire une pause. Dorénavant, les chasses seront organisées seulement à chaque pleine lune et soumises à un contrôle très strict, tous les chefs étant amenés à jouer un rôle capital dans l’application de cette décision. Oscar, qui a grandi et quitté le monde de l’enfance, entend bien se faire une place parmi les adultes au sein d’une société qui, bien qu’en apparence régie et gouvernée par de simples humains, n’ignore pas et ressent parfaitement leur présence. Il a surtout atteint l'âge de recevoir l’héritage qui lui revient de droit puisqu’il est le fils des Keller. La fête du Loup Blanc, dont la 16e édition approche, sera le moment propice pour cette transmission. Bien qu’il n’ait guère d’intérêt ni de passion pour la chasse, il va devoir montrer à tous de quoi il est capable, car il n’ignore pas que beaucoup le jugent encore trop jeune et trop faible pour jouer dans la cour des grands. Il est prévu que la chasse se déroule sur deux nuits d'affilée. Mais la rivalité entre les clans va vite reprendre le dessus et provoquer ce qui était inévitable, une tuerie dans laquelle chacun devra choisir son camp.Mon avis: Rien à redire car comme toujours Boiscommun maîtrise dessin et couleurs avec brio. Son style est reconnaissable entre tous ne serait-ce que dans l’ampleur qu’il donne à chacun de ses personnages. Même s’il les fait évoluer dans un univers violent – le Paris actuel transformé en territoire de chasse – où ressortent crocs et griffes, il réussit à conserver une certaine douceur par le choix de ses couleurs. Coté scénario, contrairement à certaines séries dont nous regrettons qu’elles soient tirées en longueur de manière exagérée sans doute pour des raisons commerciales, ici deux tomes paraissent peu de la part de Jean Dufaux pour autant de personnages tous aussi charismatiques les uns que les autres. Cette enquête policière dans l’univers des clans de Loups-Garous nous fait même penser à son ancienne et superbe série "Rapaces" dans le milieu des Vampires. En tout cas, l’ensemble constitue une belle histoire pilotée par deux grands auteurs de la BD, que demander de plus !
SDJ
-
Le Masque de Fudo
- Par asbl-creabulles
- Le 26/01/2016
Tome 1 BRUME
Scénariste : Saverio Tenuta
Illustrateur : Saverio Tenuta
Coloriste : Saverio Tenuta
Editeur: Humanoïdes Associés
Dépot légal: Janvier 2016Histoire:
Japon, dojo Dôkutsu en l’an 283 de l'ère Shiranui. Avec ses compagnons, Fudo quitte le dojo pour se rendre à "la ville qui parle au ciel". Une seule chose l’anime : se venger du shôgun Totecu Fujiwara. Il se souvient de ce jour où jeune hinin exclu de la société japonaise comme tous les membres de cette classe sociale rejetée et alors qu’il était encore connu sous le nom de Shinnosuke, il avait revêtu un vieux masque en bois trouvé dans un temple abandonné pour sauver sa soeur Mikiko agressée par un homme essayant de la violer. Ainsi masqué, il s’était senti plus fort et avait réussi à tenir tête et même à repousser et blesser l'assaillant au visage. C’est par hasard qu’ils vont se retrouver. Alors qu’il cherche du secours pour sa mère malade, Shinnosuke entend qu'un médecin est venu en ville trouver des adeptes du culte Hiruko dont sa mère est précisément l’une des prêtresses. L’ayant convaincu de venir voir sa mère, il découvre que son fils Mokay n'est autre que l’agresseur de sa soeur. Mais ce dernier a également reconnu le masque. Furieux et surtout inquiet que son secret ait été découvert, Shinnosuke fait l’erreur de s’enfuir car à son retour il constate que sa soeur Mikiko a été emmenée par les Fujiwara. A compter de ce jour, Shinnosuke, ou plus exactement Fudo, n'aura plus qu'une idée en tête, se venger des Fujiwara.
Mon avis: Après sa splendide série sur "La Légende des Nuées Écarlates", Saverio Tenuta nous offre une nouvelle fois de superbes illustrations qui nous plongent dans le Japon médiéval des mythes et légendes avec de magnifiques paysages, dont plusieurs font directement penser à des estampes. Les scènes d'action ne manquent pas non plus et sont de la même qualité. Touchants et appelant au respect ou bien répugnants, les personnages sont clairement dépeints et leur caractère parfaitement défini.
Si ce premier tome pourra donner une impression de one shot à certains du fait que l’histoire semble complète et achevée, en réalité le scénario est prévu en quatre tomes et constitue un prequel des Nuées Écarlates. Nous en apprendrons certainement davantage sur la vie de Shinnosuke dans les prochains albums, ne serait-ce que pour clarifier certaines zones d'ombre, notamment comment le hinin qu’il est a pu se faire accepter au sein d'un dojo normalement interdit aux membres de cette classe la plus basse de la société Japonaise médiévale. Une belle histoire de vengeance dans laquelle le masque va sans doute jouer un rôle prépondérant et lui faire suivre une route qui reste encore à découvrir.