Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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Les Trois Grognards
- Par asbl-creabulles
- Le 11/06/2016
Tome 1: L'armée de la lune.
Scénario : Régis Hautière.
Dessin : Frédéric Salsedo.
Couleurs : Greg Salsedo.
Editeur: Casterman.
Dépot légal: Mai 2016.Histoire:
Ancien lieutenant, Honoré Dimanche essaye sans relâche de s'échapper de prison même si à chaque fois il se fait rattraper. Emprisonné à Fort-Joux, il a presque réussi sa dernière tentative d’évasion – presque, car Honoré qui a pu sortir du bâtiment est approché par un mystérieux visiteur haut placé qui lui propose un marché en échange de sa totale liberté : se faire engager dans l’armée napoléonienne du camp de Boulogne qui s'apprête à livrer bataille contre l'Angleterre et attendre des instructions pour une mission. Ce mystérieux visiteur n'a aucun doute que grâce à ses talents d’évasion des prisons les mieux protégées, Honoré parviendra à s’introduire dans le bureau de Napoléon pour y dérober un plan de la plus haute importance. Sur place, alors qu'il est plutôt discret et préfère travailler seul, Honoré fait malgré tout connaissance avec deux autres soldats: Félicien, un homme frêle, malchanceux mais vif et Kémeneur, une force de la nature mais au tempérament plutôt naïf. A eux trois, ils vont créer une équipe improbable et mener cette mission non sans difficultés, et c'est rien de le dire.
Mon avis: Malgré un contexte historique sérieux dont on pense qu’il s’y prêtera mal, Régis Hautière au scénario, Fred Salsedo au dessin et Greg Salsedo aux couleurs réussissent à nous surprendre du début à la fin. Non seulement par le déroulement de la mission des plus risquées que le héros, Honoré, doit accomplir mais aussi par les personnalités surprenantes et drôles de Félicien et Kémeneur. L’ensemble fonctionne bien, mêlant des scènes somme toute "classiques" compte tenu du contexte mais également d'autres qui viennent régulièrement s’intercaler pour notre plus grand plaisir dans des cases délirantes qui frôlent parfois le burlesque façon Charlie Chaplin comme le combat de Félicien, ou lorsque les supérieurs hurlent dans les oreilles des soldats, et des cases dans le plus pur style manga pour illustrer la dynamique des combats.
Le duo des frères Salsedo est épatant et nous propose une illustration de haut niveau. On attend donc avec impatience la suite de cette aventure très plaisante où les rebondissements imprévus se suivent à un rythme soutenu.
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Nains 4
- Par asbl-creabulles
- Le 09/06/2016
Tome 4: Oôsram des Errants.
Scénario : Nicolas Jarry.
Dessin : Jean-paul Bordier.
Couleurs : Digikore Studio.
Couverture: Pierre-Denis Goux.
Editeur: Soleil.
Dépot légal: Mai 2016.Histoire:
Au terme d’une guerre sans merci de plus d’un an, le général Oösram et son armée de Nains ont vaincu les Elfes Sylvains et leur reine Alyess. Grâce à cette victoire, ils ont conquis la forêt de Chênes-Temples qui est offerte au roi Doran et permettra de construire une importante flotte de guerre. Bien qu’il soit devenu le plus puissant parmi ses pairs, le général Oösram ne peut s'empêcher de dérober les trésors de guerre pour lui et deux ou trois soldats qui lui sont proches. Dénoncé auprès de son roi, il est chassé de ses terres, ses biens sont confisqués, il est banni du clan du bouclier et condamné à mener une vie d’errance avec sa famille, en dehors de toute communauté et de tout ordre. Il finira par s’adapter à cette nouvelle vie, travaillant la terre avec les siens, et aura même l'impression d'y prendre goût. La réalité va se rappeler à lui lorsqu’après s’être absenté pour aller acheter la robe de mariage de sa fille, il retrouve ses enfants malades et est dans l’incapacité de les protéger contre la maladie. Plus tard, lors d'un combat pour sauver ses proches, il se rend compte que protéger sa famille a fait de lui un homme encore plus fort et plus puissant que jamais. Désormais il estime qu'il est temps pour les errants, les paysans, les ouvriers, les artisans de se faire respecter comme il se doit, car c’est grâce à leur travail que les membres des castes de la haute société peuvent se nourrir, se loger, autrement dire vivre.
Mon avis: Nicolas Jarry nous surprend par son scénario qui propose une vision très différente des nains, généralement présentés comme des ouvriers, des forgerons ou comme des combattants appartenant à des castes ou comme des suppléants armuriers. Ici, nous découvrons des nains ayant été chassés de leur caste, de leur armée ou se retrouvant sans maître et ayant perdu leur honneur tels des ronins dans le monde des samuraïs. Le plus grand général de la forteresse de Goll-Garsëm, Oösram, bénéficiant de tous les honneurs et du respect de ses pairs dus à son rang, devient donc un simple Errant tout comme sa famille et ses voisins. Malgré tout, il demeure un chef et finira par devenir le leader des rebelles révoltés contre les puissants. La révolution des nains, version Jarry, montre toute sa force. L'univers des nains n'a plus aucun secret pour Jean-Paul Bordier qui nous propose de fort belles illustrations aussi bien dans les scènes de combat contre les Elfes que dans celle de la vie quotidienne à l’intérieur des petites maisons. Le soin apporté au cadre de vie, aux décors de montagnes et de forêts et aux costumes (armures de combat ou vêtements de travail) est saisissant. Et tout est à la bonne taille ! Les couleurs de Digikore Studio sont réussies, mettant bien en valeur le travail réalisé par Bordier. Sans oublier de souligner les superbes couvertures de Pierre-Denis Goux ! -
ULYSSE 1781 Tome 2
- Par asbl-creabulles
- Le 07/06/2016
Le Cyclope 2/2.
Scénario : Xavier Dorison.
Dessin : Eric Herenguel.
Couleurs : Sébastien Lamirand.
Editeur: Delcourt.
Dépot légal: Mai 2016.Histoire:
1781. Poursuivis par les Iroquois, le capitaine Ulysse Mc Hendricks, son fils Mack et les rescapés de sa troupe de Minutemen s’engagent dans une vallée dans l’espoir d’échapper à la mort. Lorsqu’ils se rendent compte qu'ils ont été manipulés, il est déjà trop tard. En réalité, les Iroquois les ont conduits tout droit sur le territoire Wishita. A présent, ils se sont enfoncés trop profondément dans cette vallée maudite où une mystérieuse créature massacre ou capture un à un les derniers membres de l'équipage du capitaine pour les amener dans son repaire et garde-manger. Ulysse assiste impuissant à la capture de son fils qui essayait de le libérer de ses liens. Rendu fou furieux et bien que blessé aux avant-bras, il réussit à fuir mais avec la ferme intention de revenir pour libérer son fils et les survivants de son équipage. Yuma, un indien à qui Mack a sauvé la vie, lui vient en aide pour payer sa dette envers le fils d’Ulysse. Il connaît cette créature sous le nom de Wendigo et pense avoir une idée de l’endroit où elle pourrait retenir Mack et les autres survivants. Mais s’il apporte son aide à Ulysse, c’est uniquement pour Mack car au fond de lui il sait que l'affrontement entre Ulysse et le Wendigo n'augure rien de bon. Pendant ce temps, à New Itakee dans le Maryland, Penn attend avec la plus vive impatience le retour d’Ulysse et de Mack en essayant même de gagner du temps car dans la ville désormais aux mains des Anglais, elle est menacée d’être mariée de force au Colonel Montrose.
Mon avis:
Suite de l'Odyssée revue et corrigée par Xavier Dorison et Eric Herenguel et transposée durant l'après-guerre d'indépendance des Etats-Unis. Une nouvelle fois, c’est un véritable régal pour les yeux. Les dessins d'Eric Hérenguel nous transportent dans cette forêt maudite avec une intensité saisissante, le tout en symbiose avec les couleurs de Sébastien Lamirand. On ne peut s’empêcher de penser à la célèbre créature du marais (Swamp Thing) d’Alan Moore et au film Predator pour les poursuites et parties de chasse où les chasseurs deviennent la proie, autant de gages de qualité pour cette aventure menée tambour battant qui n'en finit pas de nous surprendre à chaque attaque de ce monstre griffu et brutal.
Des personnages comme Mack et Penn prennent déjà de plus en plus d'importance et devraient après ce très bon diptyque nous surprendre dans une suite qui s'annonce prometteuse, musclée et animée par la vengeance. Coté scénario, cette adaptation fonctionne à merveille même si on connaît déjà plus ou moins la trame du récit. On accroche très vite à l’aventure de personnages qui sont tous charismatiques et que l’on voit se développer au fil du récit au point d’attendre déjà une suite même si, à ce stade, on n’a encore aucune idée de la manière dont Dorison va pouvoir continuer de transposer l’épopée de l’Odyssée. Un album qui, sans conteste, se détache du lot et dont la lecture s’impose de toute urgence.
SDJ
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CATWOMAN Eternal 2
- Par asbl-creabulles
- Le 07/06/2016
Tome 2: Héritage.
Scénario : Genevieve Valentine.
Dessin : David Messina. Encrage: Gaetano Carlucci.
Couleurs : Lee Loughridge.
Couvertures: Kevin Wada.
Editeur: Urban Comics.
Dépot légal: Mai 2016.Histoire:
Devenue reine de la mafia depuis la disparition de son père du milieu de la mafia, Selina Calabrese fait tout ce qu'elle peut pour sauver Gotham d'une guerre des clans. Heureusement, elle bénéficie de l'aide de ses cousins Nicke et Antonia mais aussi de Spoiler et de Eiko Hasegawa, une fille du clan adverse. Celle-ci a même accepté d’endosser le costume de Catwoman un certain temps pour permettre à Selina de régler les problèmes au sein de sa propre famille, les Calabrese. Aujourd'hui, Selina doit reprendre du service en tant que justicière masquée, même si ce secret n’en est plus vraiment un. Elle doit faire jouer ses anciennes et nouvelles relations pour rétablir la paix au plus vite à Gotham. Car trop de requins ont profité de l'occasion pour s’emparer de quartiers où ils s’efforcent de garder le contrôle coûte que coûte.
Mon avis: Entre polar et comics de super-héros, cet album écrit par Valentine, tout droit sortie de l'univers du roman, fait la part belle à l'aspect mafieux de l’héritage de notre héroine avec les multiples implications que cela peut avoir sur sa vie privée, qu’elle n’hésite d’ailleurs pas à mettre entre parenthèses le temps de stabiliser la situation. Et ce d’autant plus que le Bruce Wayne qu'elle a connu n'est plus que l'ombre de lui-même et qu'elle a absolument besoin de nouveaux soutiens. Les dessins de David Messina (Angel, Star Trek, True Bloood, Ultimate Spider-Man, Ultimate Wolverine, Wolverine and the X-Men) sont parfaits pour ce récit relevant davantage du genre série noire mais agrémenté de quelques superbes scènes de combat. L'ambiance sombre du polar urbain n'a aucun secret pour lui. Sans oublier le très bon travail à l'encrage de Gaetano Carlucci et les très belles couvertures des VO de Kevin Wada ainsi que pas mal de couverures alternatives de Javier Pullido, Amanuala Lupachino et Laura Martin, Robbi Rodriguez, et du regreté Darwyn Cooke et Spike Nrandt en fin d'album. Ce second tome conclut la série de Catwoman Eternal de manière ingénieuse, connaissant le personnage de cette super-héroïne à laquelle on attribue parfois une réputation bien plus cruelle qu'elle ne l'est en réalité.SDJ
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Sherlock Holmes & les Voyageurs du Temps 2
- Par asbl-creabulles
- Le 07/06/2016
Tome 2/2: Fugit Irreparabile Tempus.
Scénario : Sylvain Cordurié.
Dessin : Laci.
Couleurs : Axel Gonzalbo.
Couverture: Bertrand benoît.
Editeur: Soleil collection 1800.
Dépot légal: Mai 2016.Histoire:
Ayant la capacité de voyager dans le temps, Aaron McBride a disparu de Londres en 1874. De retour dix ans plus tard, il retrouve Marcellus Gunderson, un mage ayant le pouvoir magiques et plus spécialement de se déplacer dans l’espace en traversant des tableaux et peintures. Il découvre aussi que la reine Victoria et le High Lord, porte-parole des créatures non-humaines, sont à leur poursuite estimant qu’ils constituent une menace pour le pays. La reine ayant reçu Holmes pour lui faire part de ses craintes, Aaron McBride fait venir Holmes chez lui grâce aux pouvoirs du mage Gunderson et d’une télépathe nommée Gwendoline que Holmes connaît bien. Gunderson fait également appel à son amie la Mandragore, Lynn Redstone, pour assurer leur sécurité. Aaron McBride confirme à Holmes qu’il est capable de voyager dans le temps et qu'il revient d'un futur lointain où il a été kidnappé par des métamorphes voulant lui soutirer des informations sur notre monde. Ils projettent d’utiliser son invention qui a le pouvoir de voyager dans le temps pour retourner dans le passé afin de conquérir le monde, remplacer la reine par l'un d'entre eux et construire une machine destinée à sceller l'avenir du monde tel que les hommes le connaissent pour le remplacer par un monde façonné selon leurs propres critères.
Mon avis:
Cordurié nous propose ici un cross-over très original en BD franco-belge (car davantage répandu et connu dans l’univers du comics américain) entre ses séries Sherlock et ses dérivés et la celle de la Mandragore. Les voyages dans le temps constituent un réservoir pour de belles aventures et c'est bien le cas ici. Sur un scénario bien construit, Cordurié nous fait aller et venir dans le temps sans faux bonds ni approximations ou erreurs. Ici, tout est bien réglé. Il fallait oser mélanger mythe, fantastique et ésotérisme dans cette enquête où intervient Sherlock Holmes, un personnage qui ne croit pourtant guère à l’imaginaire et encore moins au surnaturel. Le pari est gagné haut la main. Laci illustre ce diptyque de façon magistrale en nous offrant des décors d’époque grandioses hyper détaillés, des scènes d'actions pleines de dynamisme et des personnages haut en couleurs, aux tenues toujours précises et soignées. Les belles couleurs d'Axel Gonzalbo accompagnent et épousent parfaitement les dessins de Laci et rehaussent encore la lisibilité de la case, la page, du récit.
Sherlock Holmes et les Voyageurs du Temps sont invités à nous rendre visite le plus vite possible, à moins qu'il y ait distorsion du temps et de l'espace.
SDJ
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Batman et Robin Eternal
- Par asbl-creabulles
- Le 04/06/2016
Scénario : Scott Snyder et James Tynion IV, Tim Seeley, Steve Orlando, Genevieve Valentine, Jackson Lanzing, Colin Kelly et Ed Brisson.
Dessin : Tony Daniel, Paul Pelletier, Scot Eaton, Ronan Cliquet, Steve Pugh, Alvaro Martinez, Roge Antonio, Geraldo Borges, Fernando Blanco, Christian Duce, Javier Pina et Goran Sudzuka.
Couleurs : Tomeu Morey, Rain beredo, Gabe Eltaeb, Sandra Molina, Allen Passalaqua et John Rauch.
Editeur: Urban Comics collection: DC Renaissance.
Dépot légal: Mai 2016.Histoire:
Premier de la lignée des Robin, Dick Grayson a accompagné son mentor Batman il y a quelques années lors de la première intervention qu’ils ont menée ensemble contre le professeur Crane, un super criminel qui avait l’habitude de commettre ses méfaits sous le pseudo de l'épouvantail. Aujourd'hui, tel un boomerang cette première mission revient en pleine figure de Grayson. Cassandra Cain, une gamine surentraînée au combat a réussi à le battre de manière écrasante, tout en lui laissant la vie sauve alors qu’elle aurait pu le tuer sans difficulté. Elle lui remet une clé USB en ne prononçant qu'un seul mot: "Maman". Grayson se rend compte que la clé contient une liste de noms qui semble être celle des prochaines victimes d'un homme super entraîné vêtu d’un costume blanc, le visage dissimulé sous un masque à gaz et découvre que Cassandra figure sur la liste. Cassandra semble décidée à venir renforcer les rangs de la Bat famille pour mener à bien sa mission: retrouver la personne qu'elle nomme maman. Pour cela, Dick Grayson va avoir besoin de tous ses alliés mais aussi de toutes les informations que Spyral, la nouvelle organisation pour laquelle il travaille désormais, pourra lui dévoiler au sujet de cette mystérieuse maman. Mais il doit se méfier car une ancienne espionne également au service de Spyral a retourné sa veste et tente de l'éliminer. Quel est le lien entre Batman et cette dénommée "Maman" ? Le Chevalier noir ayant disparu, Bruce Wayne n’étant plus que l’ombre de lui-même, qu’a pu donc faire Batman dans le passé pour que cette ancienne affaire revienne leur exploser à la figure ?
Mon avis: Cela fait bizarre de lire des albums intitulés "Batman" dans lesquels le super-héros n’apparaît que sporadiquement ou n’est que l'ombre de lui-même ! Cette fois, la part belle est laissée à la Bat-Famille et à des nouveaux venus comme Cassandra Cain et Harper Row, qui agissent sous la direction de Dick Grayson, le premier Robin. On ne s’ennuie pas un instant pendant 296 pages grâce à un scénario bien ficelé qui maintient en haleine jusqu’au bout. On tourne les pages, on enchaîne les épisodes avec plaisir sans voir le temps passer grâce à un récit captivant. Ce premier tome est l’occasion de faire le point sur les multiples personnages qui constituent la nouvelle grande famille de Batman, des différents Robin et consorts. La qualité des épisodes que j’ai lus ces derniers mois m’incite à penser que DC s'est entouré des meilleurs scénaristes et dessinateurs pour arriver à nous fournir d’aussi bons albums en si peu de temps.Une nouvelle fois, voici un album réalisé par une belle brochette de dessinateurs de talent satisfaisant les goûts et préférences de chaque lecteur tout en parvenant à proposer un dessin d’une qualité homogène exceptionnelle qui semble devenir l’habitude pour chaque nouvelle parution. Les couleurs sont tout aussi travaillées et les professionnels reconnaîtront aussi la qualité de tel ou tel encreur. Un premier tome de la série Batman et Robin Eternal dans la collection DC Renaissance à acquérir au plus vite si la Bat-Famille vous intéresse un tant soit peu.
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Le BOURREAU
- Par asbl-creabulles
- Le 27/05/2016
Tome 1: Justice Divine ?
Scénario : Mathieu Gabella.
Story-Board: Virginie Augustin.
Dessin : Julien Carette.
Décors: Jérôme Benoît.
Couleurs : Jean-Baptiste Hostache.
Couverture: Jean Bastide.
Editeur: Delcourt.
Dépot légal: Mai 2016.Histoire:
Celui que l'on nomme le Bourreau possède un don, un pouvoir peu ordinaire, celui de contrôler les criminels. Dès qu'il a récupéré un objet ayant appartenu à une victime, il prend le contrôle de son assassin et en fait ce qu'il veut, le menant à l’endroit de son choix, en l'occurrence le Parvis, là où il peut l’exécuter sans jugement. Voilà bien longtemps que le Bourreau exerce ce pouvoir de contrôler les meurtriers sans aucune faille jusqu'au jour où, subitement, apparaît un autre personnage au don aussi étrange que le sien, un saltimbanque qu'on appelle le Bouffon et qui va faire vaciller ses certitudes. Il vient même d'humilier sur le parvis celui-là même qui, sous l’autorité du Parlement de Paris, représentait et exerçait la justice de Dieu. Le Bourreau pensait bien être le dernier à assumer cet héritage, le seul à avoir reçu cette mission directement de Dieu. Désormais, le Parlement exige de lui qu’il apporte la preuve qu'il est toujours à la hauteur et le charge d’éliminer ce Bouffon qui met à mal son autorité. Du coup le Bourreau a perdu toutes ses convictions.
Mon avis: Le suspense monte progressivement, d’abord en douceur puis de manière plus intense, tout au long de cette aventure, y compris dans les flashes-back. On découvre assez rapidement le don "divin" ainsi que les principaux personnages mais un certain mystère persiste pour nous tenir en haleine de bout en bout. En tant qu’amateur de comics, j’ai pris plaisir à retrouver des personnages dotés de pouvoirs extraordinaires, presque des super-héros comme ceux de chez Marvel ou DC mais accommodés à la sauce moyenâgeuse.
Le graphisme bien noir convient parfaitement aux divers rebondissements d’une aventure pleine d’intrigues dans les rues du Paris de l'époque agrémentée de belles scènes de combat et de course poursuite. Les couleurs sont parfaitement adaptées à l'ambiance générale, avec des tons chauds pour l’atmosphère légère de la journée mais bien sombres pour les scènes de nuit dans les ruelles de Paris. Un beau résultat rendu possible grâce au travail d’une équipe regroupant des auteurs de talent: au scénario, Mathieu Gabella (La Licorne, 3 Souhaits, etc.); au story-board, Virginie Augustin (Alim le Tanneur, Les Gens normaux, Whaligoë, etc.); au dessin, Julien Carette (Nomad 2.0); aux décors, Jérôme Benoît (Les nouvelles aventures du Petit Prince); aux couleurs, Jean-Baptiste Hostache (dessinateur de Neige Fondation et des Seigneurs de Guerre aux côtés de Didier Poli, etc.); à la couverture, Jean Bastide (Le Cinquième Evangile, Griffe Blanche, Notre Dame, Sherlock Holmes Society, etc.) et enfin à la coordination artistique l’équipe de Nautilus Studio.
SDJ
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La Maison
- Par asbl-creabulles
- Le 24/05/2016
Scénariste : Paco Roca.
Dessinateur : Paco Roca.
Coloriste : Paco Roca.
Editeur: Delcourt, Collection: Mirages
Dépot légal: Mai 2016Histoire:
Voilà un an qu'Antonio a quitté ce monde, laissant sa maison désormais inhabitée. Lorsque ses enfants finissent par y revenir, chaque pièce, chaque recoin et même chaque objet est source de souvenirs. Arrivés les premiers, José et sa femme Carla se démènent pour tout nettoyer, astiquer ou réparer. En fait, ils n’ont qu’une idée en tête, vendre la maison au plus vite. Car José, le cadet de la famille, est persuadé que son père ne s'est jamais intéressé à lui. Et lorsque le voisin lui apprend que son père était fier d’un fils devenu écrivain, José tombe des nues et a beaucoup de mal à l’admettre. Quant à Vicente, le fils aîné, lui aussi est vite submergé par tous les souvenirs de bricolage partagés avec son père dans cette maison où ils étaient toujours occupés à réparer ou rafistoler quelque chose. Une maison, somme toute, pleine d'émotions.
Mon avis:Paco Roca est un auteur qui poursuit son petit bonhomme de chemin avec brio. Il a été récompensé à diverses reprises pour ses travaux sur la Guerre civile d'Espagne, puis sur l'imaginaire de Salvador Dali, sans oublier des œuvres plus intimistes particulièrement réussies dont lui seul a le secret. Avec son album intitulé "La maison" dans lequel il évoque la disparition d'un être cher de son foyer où tout est désormais sujet à souvenir, Paco Roca frappe là où il faut mais toujours avec modération, sachant rester dans la simplicité et le naturel. Cette justesse de jugement est tout à fait remarquable.
Les dessins, la narration, les couleurs, tout lui réussit dans cette histoire sur la vie, la mort, les enfants survivants du disparu et tout ce qui en émane de beau et de touchant. Un roman graphique intimiste de petit format à l'italienne qu'il ne faut surtout pas rater car, à l’image de son auteur, il est trop discret pour qu'on le remarque à sa juste valeur. A nous donc d’y prêter toute l'attention qu'il mérite.
SDJ