Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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GUDESONN
- Par asbl-creabulles
- Le 22/03/2017
Tome 1: La nuit de Walpurgis.
Scénario : Didier Convard, Pierre Boisserie et Eric Adam
Dessin : Mr Fab.
Couleurs : Mr Fab.
Editeur : Delcourt
Nombre de pages : 56.
Dépôt légal : Mars 2017.Histoire :
Un massacre a eu lieu dans une crèche à Vörstorp, un village au nord de Stokholm, le soir de la fête scandinave de Walpurgis dont les rites païens de fécondité célèbrent l’arrivée des divinités et du printemps. Uniquement des enfants en bas âge et des bébés. Cette nouvelle qui a fait rapidement le tour du monde, déplaît fortement aux plus hautes autorités de la Guilde Nordique qui demandent au commandant Nolden de trouver rapidement des coupables. En effet, l’affaire risque de faire des vagues dans les médias, ce qui n'est pas vraiment ce dont la Guilde a besoin en ce moment. Le capitaine Martin Gudesonn et son équipe sont chargés de l'affaire. Arrivé de Stockholm, Gudesonn rejoint sur place le sergent Jonna Liberg qui a perdu sa sœur dans ce massacre, son neveu Nils ayant miraculeusement survécu. Sa mère avait réussi à le cacher dans une bouche d'aération des toilettes avant d'être abattue par les assassins. Malgré leur discrétion, l’info va fuiter et l'enfant pris en chasse. Martin et Jonna vont tout mettre en œuvre pour le protéger. Mais que peut-on faire lorsque l'ennemi accueille au sein de ses rangs des oracles annonçant des prophéties ?
Mon avis : Dans un monde où le monothéisme n'est pas encore apparu, on découvre cette uchronie surprenante où les polythéismes bataillent pour survivre et préserver leur suprématie face à l'arrivée d'un messager annonciateur d’un dieu unique source de bouleversements et de fin du monde. L’enquête policière sur le crime perpétré vient rapidement révéler une conspiration bien plus vaste sur fond d’affrontements interreligieux que l’on voit se préparer et il ne faut pas moins de trois scénaristes pour nous tenir en haleine dans cette nouvelle série : Didier Convard, Pierre Boisserie et Éric Adam. Les fidèles des dieux incas, hindous, égyptiens ou scandinaves, etc. sont sur le point de s'affronter n’hésitant pas si nécessaire à recourir à des moyens extrêmes pour favoriser l’un ou l’autre dieu mais surtout empêcher l’arrivée annoncée de ce messager.
Au dessin, Mr Fab nous propose un dessin réaliste et efficace. Les personnages sont bien rendus, en dépit parfois d’un très léger manque de précision sur ceux de quelques arrière-plans, les décors urbains modernes et les paysages bien détaillés et typiques de l’univers scandinave que nous connaissons. La mise en couleurs ajoute encore de la clarté et de la lisibilité aux illustrations. Mêlant les genres fantastique et policier, le récit peut surprendre de prime abord mais se révèle original au point de susciter notre intérêt par les enjeux politiques et de société qu’il soulève.
SDJ
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B.P.R.D. ORIGINES 3
- Par asbl-creabulles
- Le 22/03/2017
Volume III
Scénario: Mike Mignola, John Arcudi et Scott Allie
Dessins: Karl Moline, Richard Corben, Ben Stenbeck, Guy Davis , Andy Owens, Jo Chen, Herb Trimpe, John Severin et Peter Snejbjerg
Couleurs: Dave Stewart et Bjarne Hansen.
Editeur: Delcourt
Dépot légal: Mars 2017.
300 pages
Histoire: Nous revoici au Bureau de Recherche et de Défense sur le Paranormal, autrement dit le célébrissime B.P.R.D. (Bureau for Paranormal Research and Defense) dirigé par le non moins célèbre professeur Trevor "Broom" Bruttenholm, spécialiste du surnaturel et véritable détective de l'étrange. Liz Sherman qui a le pouvoir de contrôler le feu à distance, n'a pas beaucoup vu la lumière du jour depuis qu’elle a rejoint le groupe, osant à peine sortir à cause de ses pouvoirs "pyrokynétiques". Il faut dire qu’elle a accidentellement tué sa famille en déclenchant un incendie chez elle. Elle s’est progressivement entrainée et aguerrie au sein du BPRD pour reprendre confiance en soi. Pour l’aider, Hellboy a suggéré à Bruttenholm, son mentor et père d’adoption, de l'emmener avec lui lors de sa prochaine mission. Cette première sortie pour chasser des fantômes de la maison du père Vafidès sera pour elle une source de surprises, bonnes et mauvaises. Pour sa mission suivante, elle sera accompagnée par Abraham "Abe" Sapien et cette fois les loups-garous ne seront pas loin, voire trop près ! De son côté Hellboy poursuit ses missions au sein du BPRD. Pour cela, il s'entoure des meilleurs éléments, à commencer par son mentor mais également par d'autres membres triés sur le volet pour être en phase avec chacune des missions entreprises comme cette fois où pour faire face à un groupe de morts-vivants, il a demandé à Roger, un homoncule créé à partir d'herbes et de sang humain, de combattre à ses côtés.Mon avis : Chacune des histoires de ce beau recueil s’appuie sur un scénario haletant qui réussit à maintenir le suspense et à prolonger le mystère le plus total jusqu’au bout du récit. Mike Mignola, John Arcudi et Scott Allie nous immergent dans le surnaturel des mythes et légendes avec leur cortège de sorcières, de fantômes, morts-vivants, vampires et autres créatures de l'étrange qui ne semblent plus avoir aucun secret pour eux. Ils les font vivre ou revivre sous nos yeux au travers d’enquêtes bien construites et captivantes à souhait. Mike Mignola a su créer cet univers devenu culte où évolue une kyrielle de personnages plus récurrents les uns que les autres mais aussi s'entourer de la fine fleur du monde du comics tant pour les scénarios que pour les dessins. Précisément, nous retrouvons ici au dessin Karl Moline (Avengers, X-Men, Scion, Rising Star, etc.), Richard Corben (Creepy, Vampirella, Hell Blazer, Aliens, Cage, Batman, Punisher, etc.), Ben Stenbeck (Lord Baltimore, Witchfinder, Hellboy, etc.), Guy Davis (Sandman, Hell Blazer, Catwoman, etc.), Andy Owens, Jo Chen, Herb Trimpe, John Severin et Peter Snejbjerg qui nous font vivre ces aventures dans des styles certes différents mais toujours d'une qualité irréprochable. Inutile de vouloir les comparer, ce serait même dommage d'ailleurs, tant le niveau de qualité est élevé. Le dessin est précis et bien encré, dans le respect du style de Mignola sans toutefois le copier, car chacun conserve sa marque, sa griffe. La qualité est également au rendez-vous du côté des couleurs. Dave Stewart réalise un travail quasi irréprochable, secondé par un autre talent, Bjarne Hansen qui a fait ses preuves aux côtés de Snejbjerg sur "La terre comme au ciel", "Superman for all seasons", "Starman", entre autres. Un recueil d’histoires courtes qui vaut tous les détours, mais avec un tel univers il n’y a rien d'étonnant !
SDJ
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DARK MUSEUM
- Par asbl-creabulles
- Le 17/03/2017
Tome 1: American Gothic
Scénario : Alcante et Gihef
Dessin : Stéphane Perger
Couleurs : Stéphane Perger
Editeur : Delcourt
Collection : Machination
Dépot légal : Février 2017
Nombre de planches : 54« Pour entrer au Dark Museum, une toile doit provoquer chez son observateur une impression morbide que seule une origine mystérieuse semble pouvoir expliquer.
Telle est la règle de base du jeu de transposition œuvre d’art / bd établies que nous proposent les coauteurs Alcante et Gihef.
L’austère American Gothic de Wood ouvre cette macabre galerie.
Quelques mots sur l’œuvre …
American Gothic est sans aucun doute l'un des plus célèbres tableaux du peintre américain Grant Wood. Le tableau peint en 1930 se veut d'un réalisme pur et dur en montrant la réalité du Middle West. Il connaissait on ne peut mieux ce sujet. Deux personnages posent devant leur ferme, une fille (sa sœur Nan) et son dentiste (le docteur McKeeby), celui-ci tenant une fourche, symbole de l'Amérique profonde. Le regard grave et sévère, les deux personnages et le décor montrent la réalité rurale américaine. Pour les curieux, je vous conseille la visite suivante : http://www.grantwoodartgallery.org/
Nan Wood et le docteur McKeeby posant devant le tableau American Gothic
Le récit démarre à la foire d’Eldon Iowa en 1930. Grant Wood, photographe, y immortalise des scènes authentiques de la vie rurale . Le fermier Lazarus Henkel et sa fille Epiphanys après avoir vendu du matériel de ferme, se font prendre en photo.
Les conséquences de la Grande Dépression sont terribles dans ce bassin agricole. La région est ravagée par la sécheresse et par de terribles tempêtes de poussière (Dust Bowl) asséchant et étouffant toute production agricole.
A Watermills, lors de l’installation d’un cirque en pleine sècheresse, la misère se transforme bientôt en colère. Lazarus désespère de pouvoir nourrir sa famille et sauver son fils Caleb se meure, faute de soins.
Lorsqu’un accident de voiture se produit près de sa ferme, l ’odeur du corps en train de brûler lui rappelle soudain « le poulet rôti que Mman nous préparait le dimanche matin ». A chacun sa « madeleine ».Une idée de série originale.
Tous les tomes de la série Dark Museum seront co-scénarisés par Alcante et Gihef. Ils ont déjà travaillé ensemble pour la série Complot. Stéphane Berger a quant à lui a dessiné le tome 4 de cette série.
Prochain titre : Le Cri de Munch avec Luc Brahy . A noter que la vie de Munch a fait l’objet d’une bd en 2014 de la part du dessinateur et auteur norvégien Steffen Kverneland.Les scénaristes nous propose un récit d’horreur se déroulant durant la Grande Dépression des années 30. Par une progression inéluctable d’un récit mêlant les sentiments de misère, d’égoïsme, de rage et de haine, les auteurs, nous entraîne en crescendo, dans un vrais délire gore. A souligner aux pinceaux, Stéphane Perger qui réussit, par une magnifique mise en images et couleurs, à rythmer parfaitement la narration et donner identité et profondeur (noire) aux personnages.
Premier volume réussi ! "Engore", on en redemande !MDC
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HYPNOS
- Par asbl-creabulles
- Le 13/03/2017
T1: L'apprentie.
Scénario : Laurent Galandon
Dessin : Futaki Attila
Couleurs : Greg Lofé
Editeur : Le Lombard
Dépot légal : Février 2017Histoire:
« Je ne comprends pas la société actuelle... Elle est autoritaire et n'engendre qu'une foule de malheurs. Cette autorité a toujours été un épouvantail entre les mains des gouvernants au détriment de la masse. Je tiens tous les gouvernements responsables de toutes les guerres ayant eu pour résultat le meurtre de millions d'individus. » - déclare l’anarchiste Émile Cottin à son procès en 1919.
1919, année de la conférence de paix de Paris organisée par les vainqueurs de la Première Guerre mondiale afin de négocier les traités de paix entre les Alliés et les vaincus. La France recouvre la paix oui mais la paix est une chose fragile, qui a besoin de personnes pour la préserver des gens qui oeuvrent dans l’ombre comme Camille et ses talents d’hypnotiseuse.Mon avis: S’entourant des évènements géo politiques de l’après guerre, Laurent Galandon nous propose une très bonne série fiction : Hypnos. L’apprentie (T1) est un récit bien construit, intelligent et intéressant. Le scénariste nous entraine par le biais des talents de son héroine, à la réflexion sur cette période trouble et instable d’après-guerre.
Pour illustrer les aventures de l’hypnotiseuse et « planter le décor », Galandon a choisi le dessinateur, talentueux et eclectique, Attila Futaki.
Dans un style semi réaliste, le dessinateur Futaki, adapte son graphisme avec beaucoup de réussite a un style classique de bd .
On peux « neanmoins » et ce sans jeu de mots, reprocher au dessinateur, l’emploi à l’excès de modèles de nez caricaturaux (en trompette, en patate, busqué et bourbonien.) ce qui combiné à une mise en couleurs trop sombre de Guilhaumond , rendent la lecture confuse par moments .
Je terminerai par la couverture ou tout a commencé pour moi : Magnifique !MDC
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HEL'BLAR
- Par asbl-creabulles
- Le 12/03/2017
Tome 1: les Chasseurs de Draugar.
Scénario: Sergio A. Sierra
Dessin: Alex Sierra.
Couleur: Alex Sierra.
Editeur: Sandawe
Dépot légal: février 2017
Nombre de pages: 46.Histoire:
De retour à Lagarvik avec un butin abondant récupéré lors d’une expédition particulièrement fructueuse, Harek et ses hommes sont pétrifiés et médusés en découvrant leur village complètement dévasté où gisent partout des cadavres. Mais à peine ont-ils le temps de se demander ce qui a pu se passer qu'ils sont attaqués par un être ayant tout du vampire. C’est l'intervention d'Astrid accompagnée par quelques rescapés qui va permettre d’éviter un nouveau drame. Elle n’hésite pas à trancher la tête du monstre, seul moyen de défense efficace contre ces êtres malfaisants. Astrid informe Harek et ses hommes que beaucoup de leurs voisins et anciens compagnons sont morts et que cinq enfants dont ceux d’Harek, Hakon et Vin, ont été kidnappés. Harek et la mage du village décident de monter une expédition punitive pour récupérer les enfants. Un groupe de 13 guerriers parmi lesquels le fils de la mage du village, lui-même sorcier, est rapidement constitué et se met en route. Pendant ce temps, les autres rescapés entreprennent de reconstruire le village pour parer à toute nouvelle agression de monstres ou attaque d’habitants de villages voisins profitant de la situation pour s'emparer de Lagarvik. A la poursuite des assassins kidnappeurs d'enfants, les membres de l’expédition vont devoir affronter des Draugar, puissants guerriers aux pouvoirs surnaturels revenus d'entre les morts, mais aussi des Aptergangr, des êtres mi-homme mi-animal certainement des vampires, ainsi que des loups ayant le pouvoir de se transformer en créatures beaucoup plus féroces.
Mon avis: Dans la droite ligne de Thorgal et Beowulf ou de Game of Thrones et Conan le Barbare, le scénariste Sergio A. Sierra nous transporte avec Hel'Blar aux confins des légendes nordiques. Pas celles où interviennent les dieux tels Odin ou Thor mais plutôt celles où les portes de l'enfer se sont ouvertes pour libérer des créatures et monstres fantastiques. Le scénario bien construit accroche tout de suite au point qu’on passe sans trop s’en rendre compte d'une présentation rapide et efficace des personnages à une action haletante et trépidante sans aucun temps mort.
Cette aventure pleine de rebondissements est parfaitement illustrée par Alex Sierra qui mélange avec aisance différentes scènes, action pure, personnages ou simples décors. L’ensemble est construit dans un style cinématographique alternant des plans larges sur deux pages avec des images plus conventionnelles caractéristiques des cases et vignettes BD. Le rendu est agréable et rythmé. Des personnages charismatiques bien reconnaissables et une bonne maîtrise des "effets spéciaux" font de cet album une belle réussite scénaristique et graphique. Côté couleurs la qualité est également au rendez-vous avec des tons lumineux et clairs qui facilitent la lecture. Bravo aux auteurs d’un récit mêlant les genres aventure et médiéval fantastique dont on lira la suite et fin chez Sandawe!
SDJ
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ELFES 16
- Par asbl-creabulles
- Le 25/02/2017
Rouge comme la lave
Scénario: Jean-Luc Istin
Dessin: Kyko Duarte
Couleurs: Olivier Héban
Edition: Soleil Production
Dépot légal: Février 2017
Histoire:Lah'saa la nécromancienne a perdu la moitié de ses pouvoirs surnaturels en prenant le contrôle simultané de deux elfes. Certes, son entité s’est à demi désagrégée après le suicide de l’elfe blanche Fall, mais elle est toujours en possession de l'elfe bleue Lanawyn et de son pouvoir sur le cristal bleu. Avec le soutien de ses goules de plus en plus nombreuses, Lah’saa décide de lancer un ultimatum aux Elfes Noirs de la citadelle de Slurce: se rendre ou mourir ! En réalité ceux-ci ont élaboré un plan consistant à laisser Lah'Saa entrer dans la citadelle en espérant qu'elle abaissera sa garde. De son côté, Athénon, qui a survécu à la charge des goules sur la forteresse de Kastennroc où il a perdu sa bien-aimée et au poison qu'on lui avait administré, est fermement décidé à se venger de Lah’saa. Contre toute attente, il s’allie avec les puissants guerriers Orks et avec Ora, la déesse des Elfes Verts, arrivée in extremis pour les sauver lors de leur combat à mort contre une horde de dents de sabres. Ora propose à ses nouveaux alliés d’aller détruire les reliques de Lah’saa au lieu de prêter main-forte aux Elfes Noirs de Slurce. La contre-attaque prend forme contre la nécromancienne et reçoit le soutien d’une armée multiraciale qui fait route vers Slurce. Mais si l’étau se resserre, Lah’saa possède toujours Lanawyn et son cristal bleu et peut compter sur la centaine de milliers de goules prêtes à se sacrifier pour la protéger. La diversion de cette armée sera-t-elle suffisante pour permettre à Aamnon, Redwin, Bthloran et Torroni de s'approcher suffisamment de Lah'Saa pour la tuer? Seront-ils assez nombreux et puissants face à une telle puissance maléfique et sa troupe de goules dont chaque guerrier mort au combat vient grossir les rangs?
Mon avis : Cet album bien plus dense que d'habitude avec ses 66 pages porte principalement sur le dernier affrontement de Lah'saa et son armée de goules contre l'élite des diverses autres races – nains, elfes de toutes sortes, quelques orks, dragons et tigres – mais aussi sur l'influence qu’exerce l’elfe bleue Lanawyn sur la nécromancienne. Les rebondissements sont nombreux et variés, notamment son histoire en lien avec celle des Elfes Volcans ou Elfes Rouges, une race à présent éteinte à propos de laquelle Istin nous fait des révélations plus que surprenantes. Quelques indices laissent présager une suite obscure mais attendons de voir le prochain album avant de nous prononcer. On est abasourdi par la capacité d’Istin à maîtriser sans fléchir une telle masse d’informations concernant les races, les noms, les territoires proposées dans cette série.
Si le scénario est dense et chargé en événements et en révélations, les dessins eux aussi sont plus denses et plus riches, comme en témoigne l’augmentation du nombre de cases par page et, il faut le souligner, sans aucune perte de qualité. C'est une véritable prouesse de la part de Kyko Duarte qui n'a pas ménagé ses efforts pour nous offrir un tel album. Il ne cesse de nous surprendre par son talent, à en juger par le niveau de détail de chacune des cases même les plus petites. Rien ne semble l'effrayer et on en redemande. La mise en couleurs réalisée par Olivier Héban accompagne cette prouesse graphique avec brio.
SDJ
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A CHEVAL
- Par asbl-creabulles
- Le 24/02/2017
A Cheval, Tome 3 "Quel Toupet !
Scénario: Laurent Dufreney
Dessin: Miss Prickly (Isabelle Mandrou),
Couleur: Magali Paillat.
Editeur: Delcourt Jean-Michel
Dépot légal: Février 2017
40 pages.Histoire:
C’est avec plaisir que nous retrouvons notre très sympathique bande d’amis chevaux et poneys auprès de leur écurie au moment où apparaît une troupe inconnue dans la prairie voisine. Alors que Bijou est déjà prêt à rembarrer les nouveaux venus, nos amis découvrent que ceux-ci sont en fait venus leur annoncer la première édition d’un concours interclubs où ils pourraient montrer de quoi ils sont capables. Ni une, ni deux, Bijou, Flash, Rafal, Mylord, Noisette, Kara et tous les autres se déclarent partants et se préparent avec enthousiasme et rigueur tant pour la présentation, la toilette, la coiffure que pour l’épreuve de saut d'obstacles ou le concours de poneys, etc. Si leur préparation semble un peu improvisée, plus rien ne pourra les démotiver, bien au contraire surtout depuis qu’ils savent qu’ils vont côtoyer l’idole de Bijou, la star du groupe adverse, un étalon noir nommé Orage de Fer de Lance !
Mon avis : "A cheval !" est une BD très agréable à lire. Le scénario de Laurent Dufreney est plein d'humour, les gags sont bien amenés, et les thème récurrents chez les jeunes abordés de manière intelligente et drôle. Côté dessin, le défi est largement relevé par Miss Prickly (de son vrai nom Isabelle Mandrou), une charmante dessinatrice douée d’un talent certain comme en témoignent nos amis chevaux et poneys. Elle maîtrise son sujet à fond, qu’il s’agisse de leur anatomie, de leurs proportions ou de leurs différentes attitudes et postures selon les situations. Les décors et personnages ne sont pas en reste non plus et bénéficient des couleurs plutôt pastel de Magali Paillat dont l’aspect visuel est très agréable. Avec ce tome 3, Delcourt étoffe avec succès son catalogue Jeunesse déjà bien fourni avec sa série-phare "Les blagues de Toto" mais aussi "Les légendaires" ou "Le vent dans les saules" ou encore "La rose écarlate" pour n’en citer que quelques-unes. Une série qui n’’est pas seulement réservée à nos petites têtes blondes ou à tous les passionnés d'équitation et de beaux chevaux mais ouverte à un public plus large.
SDJ
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ROSE
- Par asbl-creabulles
- Le 23/02/2017
Tome 1: Double Vie.
Scénario: Emilie Alibert et Denis Lapière.
Dessin: Valérie Vernay.
Couleurs: Valérie Vernay.
Editeur: Dupuis.
Dépot légal: Janvier 2017.
Nombre de pages: 46.Histoire:
Depuis sa plus tendre enfance, Rose possède le don exceptionnel de pouvoir se dédoubler. Elle a bien essayé d'en parler à son père détective, mais a fini par se lasser de son indifférence et se faire une raison. Elle a donc grandi avec ce qu'elle a toujours considéré comme une maladie. Alors qu’il vient d'être assassiné, elle se rend chez lui pour la première fois depuis bien longtemps et se retrouve confrontée à trois fantômes avec qui elle peut converser. Grâce à eux elle va en apprendre beaucoup sur lui mais va également découvrir que la maison est maudite car des sorcières lui ont jeté un sort il y a plus d'un demi-siècle de cela.
Mon avis : Voici le premier tome d'une trilogie qui se révèle être une belle surprise dissimulée derrière une couverture qui prend tout son sens lorsqu’on referme l’album. On se laisse vite prendre par ce thriller fantastique construit par Denis Lapière et Émilie Alibert sur une intrigue simple mais originale et solide, de plus en plus captivante au fil des pages et agrémentée de quelques touches d'humour comme lorsque Rose espionne ses collègues et s'en amuse.
Les illustrations de Valérie Vernay sont soignées et très agréables notamment dans le rendu de notre héroïne tout à fait mignonne, proche d'une super-héroïne, mais ne soyons pas dupes car la dessinatrice passe très vite du style quasi cartoonesque au genre sérieux en quelques cases, comme lorsqu’elle évoque les sorcières brûlées vives ou des démons sortis des enfers. Les scènes de dédoublement tout comme celles évoquant des événements du passé sont habilement mises en valeur grâce à l’utilisation du noir et blanc autour de Rose.
Vous l'aurez compris, un nouveau titre Dupuis qui vaut le détour !
SDJ