Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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SHELTON & FELTER
- Par asbl-creabulles
- Le 05/07/2017
Tome 1: La mort noire
Scénario: Lamontagne Jacques
Dessins: Lamontagne Jacques
Mise en couleurs: Scarlett Smulkowskii
Editeur: Kennes
Date de parution: 23/08/2017
48 pages + cahier graphique"La mort noire" est le premier tome de la nouvelle série Shelton & Felton de ET par Jacques Lamontagne. Depuis une dizaine d'année, cette série accumulait les faux départs, mais la voici enfin qui sort chez l'éditeur Kennes ... enfin, le 23 août prochain.
L'intrigue de ce premier opus s'articule autour d'un épisode noir et surréaliste de l'histoire de Boston : l'explosion d'une citerne destinée à produire de l'éthanol qui provoqua un tsunami de près de 9 000 000 de litres de sirop qui coûta la vie à 21 personnes (la grande inondation de mélasse de 1919). Dans ce premier volume "La mort noire", nous faisons la connaissance d'un duo des plus mal assortis : Shelton & Felton. Isaac Shelton est un ancien boxeur poids lourds et débardeur fauché contraint, suite à un douloureux combat, à se reconvertir dans le journalisme free-lance et le minuscule Thomas Felton, un libraire hypocondriaque doté d'un précieux talent analytique. Shelton, animé par l'ambition d'écrire un scoop rémunérateur réussit à convaincre le fin analyste Felton à s'associer afin de faire la lumière sur une série de meurtres fort insolites.
Jacques Lamontagne nous propose, dans le Boston de la prohibition, une BD bien divertissante mélangeant l'humour découlant des nombreuses prises de bec de nos deux enquêteurs amateurs et une intrigue théâtrale au final digne des meilleurs auteurs policiers classiques. Un scénario intelligemment construit, mis en scène avec brio par Jacques Lamontagne et colorisé par Scarlett Smulkowski. La représentation graphique semi réaliste des personnages est expressive et soignée. Néanmoins, dans "La mort noire" les décors sont plus épurés, moins "fouillés" que dans les productions précédentes de Lamontagne et les personnages féminins peu présents, voire absents. A la palette numérique, Scarlett Smulkowski réalise un sans faute mais n'égale pas encore le travail tout en finesse d'un Lorien Aureyre qui accompagnait parfaitement le dessin de Lamontagne dans les deux derniers volumes de la série Aspic qu'il a réalisés. La série et son univers doivent vraisemblablement encore un peu se mettre en place, mais la mise en bouche est d'excellente cuvée et au vu des premiers dessins préparatoires du second volume, je m'impatiente déjà.
La première édition s'accompagne d'un cahier graphique intégré, bien documenté détaillant la genèse mouvementée de la série.MDC
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DC UNIVERS REBIRTH
- Par asbl-creabulles
- Le 04/07/2017
DC Univers Rebirth
Scénario: Dan Jurgens, Robert Venditti, Steve Orlando, Simon Oliver, Bryan Hitch, Geoff Johns, Rob Williams, Scott Lobdell, Benjamin Percy, Keith Giffen, Josh Williamson, Christopher Priest, Greg Rucka, Tim Seeley, Peter J. Tomasi, Dan Abnett et Scott Snyder.
Dessins: Carlo Pagulayan, Scott Kolins, Moritat, Carmine Di Giandomenico, Gary Frank, Ryan Sook, Yanick Paquette, Phil Jimenez, Matthew Clark, Brett Booth, Patrick Gleason, Sam Humphries, Philip Tan, Paul Pelletier, Emanuela Lupacchino, Ethan Van Sciver, Dexter Soy, Tom Grummett, Ivan Reis, Tom King, Jonboy Meyers, Otto Schmidt.
Couleurs: Jason Wright, Joe Prado, Hi-Fi, Brad Anderson.
Editeur: Urban Comics
Dépot légal: Mai 2017
Nombre de pages: 592Saluons l’initiative d’Urban Comics qui nous propose un gros album (sorte de DC pour les nuls) principalement destiné à faire connaître et comprendre le nouvel univers que DC est en train de mettre en place sous le nom générique de Rebirth, en réunissant "l’intégralité des récits introductifs de la nouvelle ère des comics DC".
Depuis les débuts de DC, les univers, les héros, les super-vilains n’ont cessé de se multiplier à l’infini à l’initiative de dizaines de scénaristes différents au point qu’une refonte de l’ensemble est devenue inévitable. Infinite Earth a ainsi marqué la disparition de plusieurs dimensions, la mort de nombreux personnages afin de recréer un semblant d’ensemble cohérent. Infinite Earth est donc un nouveau départ (relaunch) pour l’univers DC, sans toutefois repartir de zéro. Mais au fil du temps, les mêmes défauts sont réapparus (trop de scénaristes, trop de personnages, trop de dimensions, etc.) qui ont nécessité une nouvelle refonte connue sous le nom de DC Renaissance (New 52) avec Flashpoint comme point de départ et Barry Allen (déjà un Flash) comme personnage principal. Mais en faisant repartir Barry Allen dans le passé pour sauver les siens, tout l’avenir de l’univers DC s’est trouvé complètement bouleversé, obligeant les scénaristes à créer de nouvelles origines (reboot) pour presque tous les super-héros. Malgré tout, loin d’attirer le nouveau lectorat espéré par DC, ce reboot présentait un énorme défaut, il n’avait aucune continuité avec les précédents cycles et pour les puristes de DC, il manquait de profondeur. D’où la nouvelle étape, DC Rebirth, qui tout en s’appuyant sur ce reboot y réinjecte des bases et des éléments plus anciens de l’univers DC mais surtout plus solides afin de rétablir une sorte de continuité entre la période Renaissance (New 52) qui marquait un nouveau départ pour tous les héros et l’ancien univers (d’avant New 52), en leur rendant les dix années de vie qui leur ont été mentalement volées.
De même que Flash (Barry Allen) avait été la source du cycle Renaissance (New 52), c’est un autre Flash (Wally West) qui est mis à contribution pour Rebirth. Autre personnage mythique, Superman, plus exactement l’ancien Superman qui va assister malgré tous ses efforts à la mort du nouveau Superman. Un grand bouleversement est donc en route et plusieurs indices, çà et là, nous portent à croire qu’un des personnages des Watchmen y sera mêlé d’une manière ou d’une autre.
Totalisant 593 pages l’album "DC Univers Rebirth" est un nouveau départ dans l'univers DC comics, proposant de nouvelles aventures qui s’inscrivent dans la continuité des séries sans imposer au lecteur de connaître le passé de chaque personnage. Cet "omnibus" ou compilation contient tous les numéros 1 qualifiés de rebirth des différentes séries comme Superman, Batman, Green Lantern, Flash, Aquaman, Red Hood, Wonder Woman, Nightwing, etc., chaque section étant précédée d’un résumé et d’un descriptif du héros, ainsi que des bonus en fin d’album, notamment une galerie d’illustrations et un cahier de recherches de personnages. Et pour une fois, et c’est une première, les Teen Titans tiennent la tête d’affiche en tant que personnages "principaux". C’est aussi l’occasion de retrouver les grands auteurs (scénaristes et dessinateurs) du comics comme Geoff Johns, Gary Frank, Greg Rucka, Dan Abnett, Ivan Reis, Phil Jimenez, Bryan Hitch, etc.Cet album a déclenché une remise à l’heure des pendules de DC Comics qui est vraiment bienvenue mais il faut souhaiter que la cohérence de ce retour aux sources se confirme bien au fil des prochains épisodes.
Contenu : DC Universe Rebirth #1, The Flash Rebirth #1, Titans Rebirth #1, Superman Rebirth #1, Justice League #52, Justice League Rebirth #1, Hal Jordan and the Green Lantern Corps Rebirth #1, Green Lanterns Rebirth #1, Wonder Woman Rebirth #1, Aquaman Rebirth #1, Cyborg Rebirth #1, Green Arrow Rebirth #1, Suicide Squad Rebirth #1, Deathstroke Rebirth #1, The Hellblazer Rebirth #1, Batman Rebirth #1, Nightwing Rebirth #1, Batman Beyond Rebirth #1, etc.
SDJ
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Les CaptainZ
- Par asbl-creabulles
- Le 04/07/2017
Les CaptainZ
Scénario: Olivier Texier et Yoann
Dessin: Yoann
Couleur: p1 à 32 Marie Huet, p 33 à 52 Laurence Croix.
Edition: Le Lombard
Dépot légal: Mai 2017
Nombre de pages: 56Un nouveau groupe de super-héros a débarqué en ville. Parmi eux, Captain Wawa, un chien enveloppé dans un exosquelette ; Captain Mystérieux, un jeune homme aux rayons super puissants dont le corps disloqué a été reconstitué dans une combinaison par des extraterrestres; Captain Déprime, une jeune fille capable en quelques secondes de vous donner le cafard au point de vous pousser au suicide ; Captain Bisou, un ancien play-boy qui se change en monstre puissant et dévastateur lorsqu'on lui donne un bisou ; enfin Captain Ondes, le dernier arrivé capable de voyager à travers n'importe quelle onde. Ensemble, ils doivent trouver un être qui est à l’origine de perturbations dans l'ordre cosmique. En effet, ce mystérieux personnage a réussi à rendre perméables les séparations entre les différentes dimensions. Il faut donc le retrouver au plus vite, seul moyen de stopper l'arrivée de monstres toujours plus puissants et chaque jour plus nombreux.
Mon avis: Qui ne connaît pas les groupes de super-héros Marvel comme les X-Men ou les Avengers, mais aussi les Defenders ou les Inhumans (qui vont bientôt débarquer au cinéma) ou même la JLA (Justice League of America) cette équipe de super-héros de l'éditeur DC Comics ? Préparez-vous à accueillir un nouveau groupe baptisé les CaptainZ. Bon, c'est vrai il s’agit d’une équipe bien plus improbable, plus déjantée, plus loufoque... encore que !!
Une chose est sûre, Olivier Texier et Yoann ont bien dû s'amuser en imaginant ces super-héros plus charismatiques les uns que les autres. Multipliant les références au monde des comics, ils nous proposent presque une caricature, une parodie qui nous fait passer un très bon moment.
Le dessin de Yoann y contribue certainement beaucoup avec toute cette panoplie de baffes, gaffes et autres bévues. Une belle galerie de personnages dans des cases complètement déjantées, beaucoup d'action mais surtout du délire... Une BD à mettre entre toutes les mains, que l’on soit fan de comics... ou pas !
SDJ
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SUPERMAN REQUIEM
- Par asbl-creabulles
- Le 04/07/2017
Requiem
Scénario: Peter J. Tomasi.
Dessin: Ed Benes, Dale Eagleshman, Scot Eaton, Mikel Janín, Jorge Jiménez, Doug Mahnke et Paul Pelletier.
Encrage: Christian Alamy, Sandre Hope Archer, Ed Benes, Dale Eaglesham, Wayne Faucher, Mikel Janín, Jorge Jimenez, John Livesay, Jaime Mendoza, Tom Nguyen.
Couleurs: Jeromy Cox, Mikel Janín, Tomeu Morey, Wil Quintana, Alejandro Sanchez, Alex Sinclair.
Editeur: Urban Comics.
Dépot légal: Mai 2017
Nombre de pages: 200.Clark Kent, alias Superman, sait qu’il est mourant. De toute évidence, sa descente aux enfers lorsqu’il est allé sur Apokolips, puis son séjour dans la salle de kryptonite de l'A.R.G.U.S.S. et enfin son terrible combat contre Rao lui auront été fatals. Au terme d’un dernier sursaut, animé par son désir de sauver un maximum d’humains avant de disparaître, la première personne qu’il va informer de son état sera sa plus vieille amie, Lana Lang. Il ressent le besoin de vivre pleinement ses derniers instants et lorsque sa cousine Kara, alias Super Girl, et ses alliés apprennent enfin la nouvelle, leur seul désir sera de lui venir en aide, de trouver un moyen de le soigner, sans oublier Wonder Woman qui va tenter l’impossible pour le sauver jusqu'à ce que Clark leur fasse comprendre qu'il n'y a plus rien à faire et qu'il veut profiter de chaque instant qu'il lui reste à vivre pour être utile à quelque chose. C'est alors qu'apparaît son double, persuadé d'être le seul et unique Superman, revêtant même son apparence lorsqu'il utilise son pouvoir d'éruption solaire qui le rend visuellement incandescent. Est-ce un double, un clone et d'où vient-il ? Autant de questions auxquelles Superman et ses amis devront trouver des réponses alors même qu'un troisième Superman se retrouve mêlé de près ou de loin à ce possible imposteur.
Mon avis: Cet album a le principal mérite de remettre en place les Superman des différentes époques ayant résulté du bouleversement que constitue le nouveau point de départ baptisé "DC Rebirth". Le Superman de DC Renaissance (New 52) n'aura pas fait long feu mais on lui doit d’avoir fait revenir le Superman d'avant DC Renaissance (pour une meilleure compréhension de la relance DC Rebirth, voir notre chronique à ce sujet). En résumé on pourrait dire "Superman est mort, vive Superman!", mais en réalité c’est un peu plus compliqué que cela. L’album Superman Requiem fait fort, car il nous fait vivre la mort du plus puissant super-héros de tous les temps. Un album touchant, évidemment, sans pour autant tomber dans le larmoyant. Un album qui soulève pas mal de nouvelles questions dont les réponses ne vont pas arriver de sitôt, ou alors au compte-gouttes lorsque l’on voit comment se comporte le "revenant" (le troisième Superman) qui a désormais une famille à laquelle il donne une priorité presque absolue. Les dessins sont spectaculaires et bluffants et d’un niveau de qualité équivalent bien qu’ils aient été réalisés par plusieurs artistes (Ed Benes, Dale Eagleshman, Scot Eaton, Mikel Janín, Jorge Jiménez, Doug Mahnke et Paul Pelletier). L’encrage et la mise en couleurs sont également au top de la qualité. Cela s’imposait pour un album qui constitue une sorte de requiem venant clore l'univers du Superman de DC Renaissance.
S.D.J.
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La VISION 2
- Par asbl-creabulles
- Le 03/07/2017
Tome 2: À peine mieux qu'une bête
Scénario: Tom King
Dessin: Gabriel Hernandez Walta
Couleurs: Jordie Bellaire
Couvertures: Michael Del Mundo
Edition: Panini Comics
Dépot légal: Avril 2017
Nombre de pages: 120Depuis que sa femme Virgnia a tué le Moissonneur qui menaçait sa famille, rien ne va plus dans la famille de La Vision. Quand elle en parle à sa fille Viv, c'est pire encore. Aussi quand leur oncle Victor Mancha vient leur rendre visite, c'est un vrai bol d'air pour tous. Mais son fils Vin surprend son oncle en train de parler avec les Avengers et a vite fait de comprendre qu’ils l'ont envoyé espionner la nouvelle famille de La Vision. Le pire est encore à venir lorsque sous l'emprise de l'uranium, sa drogue habituelle, l'oncle tue accidentellement Vin. Tout bascule soudainement car la mort du garçon va chambouler le peu d'équilibre qui subsistait dans la famille. La Vision, qui a sauvé le monde trente-sept fois aux côtés des Avengers, va donc les affronter avec une froideur dont seul un synthézoïde est capable. Mais aucun de ses alliés ne l'auraient cru à ce point capable de vouloir tuer aussi froidement son frère. D’où provient ce changement d’attitude et que signifie-t-il exactement ? Même la Sorcière Rouge avec laquelle La Vision a eu une relation amoureuse il y a bien longtemps déjà n'y pourra rien cette fois.
Mon avis: Ce deuxième tome est tout aussi impressionnant que le premier, sinon plus. On découvre le point de vue d’un synthézoide : une analyse froide et calculée comportant malgré tout une forte charge émotionnelle de la part d’une machine. En effet, cette machine androïde s’efforce de comprendre ce qui lui arrive et de prendre des décisions sur ce qu'elle doit faire pour préserver le cocon qu'elle a essayé de construire autour des siens pour s'adapter à son environnement humain. Elle s’efforce de se faire accepter par des voisins malgré tout accueillants, du moins pour certains car, pour d’autres, du fait de leur différence, ces androïdes signifient automatiquement une menace ou des problèmes pouvant aller jusqu'au chantage.
Un scénario de Tom King bien structuré et très impressionnant a fait de ce récit une très belle surprise. Les dessins de Gabriel Hernandez Walta épousent parfaitement l'esprit du scénario avec une vision, évidemment voulue, de type robotique de la famille des synthézoides, globalement froids et dépourvus d'émotions même si Walta parvient à en transmettre quelques-unes comme le sourire, l’étonnement ou l’agressivité. Le dessin est clair, épuré et soigné. Les couleurs de Jordie Bellaire sont vives mais conviennent parfaitement au récit et aux personnages. Les différentes couvertures de Michael Del Mundo sont superbes. Un second tome captivant qui se lit d'une traite.
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MICHIGAN
- Par asbl-creabulles
- Le 02/07/2017
Sur la route d'une War Bride
Dessinateur: Lucas Varela
Scénariste: Julien Frey
Coloriste: Lucas Varela
Éditeur : Dargaud
Parution : Avril 2017
142 pages
Julien débarque dans le Midwest, région marquée par la crise des subprimes et la désindustrialisation, pour y rencontrer la famille américaine de sa femme. Il y découvre des cousins très "made in USA": accueillants, ouverts mais très surprenants. Julien est des plus surpris par les habitudes et pratiques locales. Sarcastique, amusé et puis séduit, il rencontre ensuite Odette, la grand-tante française au caractère bien trempé.
Au delà des clichés amusants, un peu éculés, les auteurs nous content habilement deux amériques. Celle du Rêve Américain de milliers de femmes, les War brides*, qui ont quitté leurs pays et leurs familles en 1945 et celle de l'amérique en 2010, dans le Midwest où il faut avoir deux jobs pour survivre ! Michigan est à la fois une bd touchante, amusante et une chronique sociale authentique. Cette bd met l'accent sur la "fraternisation amicale" entre les GI's et les jeunes Françaises et sur l'amérique d'aujourd'hui.
Le scénariste Julien Frey, auteur de "Un jour il viendra frapper à ta porte" chez Delcourt, nous propose une narration sobre et légère d'une histoire intime et émouvante. Les caractères des personnages sont finement décrits. Le dessin de l'argentin Lucas Varela est quant à lui précis, juste et expressif. La mise en couleurs est agréable rendant la lecture très fluide et rapide.
*War brides (épouses de GI): "Elles furent environ 6 500 après 1945, à rejoindre leur époux aux États-Unis.
Ces femmes ont franchi le pas, connu les tracas administratifs, la vie dans les baraques d'un "cigarette camp", puis la traversée de l'Atlantique sur des paquebots spécialement dédiés. Elles sont, en quelque sorte, les premières aventurières de l'après-guerre. Quittant une France ruinée et étriquée, elles ont connu un véritable choc culturel, découvrant une société opulente et ouverte, mais aussi matérialiste et marquée par la ségrégation raciale. Elles ont souvent supporté des époux traumatisés par la guerre le choc de 39-45. Au total, elles ont relevé le défi. La moitié ont divorcé, mais seules 150 sont rentrées en France. La plupart, au contraire, ont saisi l'occasion et réalisé, à leur façon, le rêve américain."
liens intéressants:
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-des-amours-de-gi-s-les-petites-fiancees-du-debarquement-60869297.html
http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2014/05/30/a-l-amour-comme-a-la-guerre_4428003_4497186.html
Michigan - interview de Julien Frey
https://www.youtube.com/watch?v=s3Ch6s6bRj8MDC
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SEPT Athlètes
- Par asbl-creabulles
- Le 22/06/2017
Sept sportifs entraînés dans la guerre d'Espagne
Scénario; Bertrand Galic et Kris
Dessin: David Morancho
Couleurs: javi Montes
Editeur: Delcourt
Dépot légal: Mai 2017
Nombre de pages :64Boulogne-Billancourt près de Paris, fin juin 1936. Athlètes confirmés, Antoine, Jeanne, Nicole, Francisco et Carlo se retrouvent au Café des Sports après le travail. C’est Francisco qui leur a demandé de venir au sujet des Olympiades populaires. Il aimerait les convaincre de participer à cette manifestation organisée à Barcelone en signe de protestation et de résistance contre la tenue à Berlin des Jeux Olympiques devenus un instrument de la propagande nazie. Les épreuves éliminatoires sont prévues au stade Pershing à Paris et leur route semble toute tracée vers Barcelone. Ils s’en sortent tous haut la main dans différentes disciplines, course à pied, course de haies, saut en hauteur, saut en longueur. Leur slogan: "Étoile rouge de Montreuil brise et passe tous les écueils". Dans le train qui les mène en Espagne, ils aident et sympathisent avec un athlète juif allemand nommé Rudi fuyant les autorités nazies. A Barcelone, Francisco se lie d’amitié avec Niallán dit Neil, un irlandais croisé dans la rue en train de scander des slogans antifascistes. Désormais sept, ils vont rapidement se trouver plongés dans une situation complètement inattendue et chaotique. En effet, le "pronunciamiento" du général Franco va mettre le pays sens dessus-dessous et nos 7 athlètes vont rapidement se retrouver au milieu d’une guerre civile qui sera longue et meutrière. Chacun choisit son camp. Ainsi Francisco retrouve sa petite amie, qu'il n'avait plus vue depuis deux ans, mariée à un militaire qui a pris tout son village en otage. Mais surtout lorsqu’ils assistent à l’exécution du père de Francisco, fusillé sous leurs yeux, nos 7 amis savent désormais qu’ils sont personnellement impliqués dans ce conflit.
Mon avis : On prend plaisir à côtoyer le temps d’un album ce petit groupe de sportifs rejoints par de nouveaux amis partageant le même idéal. Mais que vont réellement pouvoir faire nos 7 athlètes face à la montée du fascisme en Europe et après le soulèvement des nationalistes, point de départ de la guerre civile en Espagne?
En maintenant le suspense sur le déroulement des événements, le scénario qui débute en France se poursuit sur un rythme soutenu qui fait l'originalité de cet album riche en rebondissements. On apprécie des personnages ayant du tempérament et de la profondeur, ce qui est, avouons-le, assez rare dans le cas d’une histoire complète. Les scénaristes qui avaient déjà collaboré avec Javi Rey sur l’album "Un maillot pour l’Algérie", paru chez Dupuis dans la collection Aire libre en avril 2016, nous offrent ici un superbe album dessiné de manière élégante par David Morancho, qui nous a déjà régalé de son savoir-faire avec la belle série "Sara Lone".
Ses personnages sont bien vivants grâce à un trait fin, clair et précis qui leur donne du charisme et de l’âme. Les cases sont aérées, bien lisibles et les pages bien équilibrées. Les couleurs claires et lumineuses de Javi Montes accentuent cette belle visibilité, y compris dans les scènes de nuit. Le succès de la série ne se dément pas. Cet album en apporte la preuve, démontrant que les valeurs d’amitié, de fraternité, d’esprit d’équipe ne sont pas que de vains mots, et que l'amour est toujours plus fort que tout. Encore une belle aventure et un régal pour les yeux.
SDJ
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LADY OF SHALOTT
- Par asbl-creabulles
- Le 22/06/2017
Scénario: Daniel CEPPI
Dessin Daniel CEPPI
Couleurs: Daniel CEPPI
Editions: Le Lombard
Dépot légal: juin 2017
Nombre de pages: 58Après 5 ans d'absence, Daniel CEPPI nous revient chez Le Lombard, avec un "polar": Lady of Shalott. Les lecteurs et fans y retrouvent, les personnages familiers et l'ambiance de deux de ses séries phares ("CH Confidentiel" et "Stéphane Clément, chroniques d'un voyageur"). Ce cross over et one shot se lit indépendamment des aventures précédentes ! Synopsis La "Brigade des Affaires Réservées" (B.E.R.) est confrontée à une série de meutres particulièrement sordides qui tous mettent en scène des oeuvres picturales célèbres de Bacon, Picasso, Schiele, Goya.... Un manuscrit découvert par Stéphane Clément semble démontrer que les victimes sont toutes liées à la promo 67/71 des Arts Décoratifs de Genève. Une course contre la mort s'engage.Qui peut donc bien vouloir solder des comptes vieux de 40 ans ?
Avec ce thriller policier très dense, CEPPI nous entraine dans le monde de l’Art avec la présence de nombreuses toiles de Maîtres dont une en particulier. Il s’agit de celle qui donne son titre à la BD et qui en a inspirée la couverture: The Lady of Shalott!
peinture originale: "The Lady of Shalott" du peintre anglais John William Waterhouse (1888)
Les dessins et textes sont très précis, les décors sont soignés, documentés et les personnages contemporains et réalistes. Une grande partie de l'histoire se déroule le soir ou la nuit rendant volontairement l'ambiance du récit encore plus sourde et sombre. La raideur du trait reste une marque de fabrique des personnages de CEPPI. Un grand plaisir de lecture que je conseille fortement et surtout un retour remarqué d'un maitre de la BD.
MDC