Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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MÉDICIS 3
- Par asbl-creabulles
- Le 25/08/2017
Tome 3: Jules, de l'or à la croix.
Scénario : Olivier Peru
Dessin : Emanuela Negrin et Lucio Leoni
Couleurs : Elodie Jacquemoire
Couverture : Kyko Duarte
Dépot légal : 08/2017
Editeur : Soleil Productions
Nombre de pages: 76Pierre de Médicis comptait bien profiter de la notoriété de son nom pour vivre jusqu'à la fin de ses jours sans trop s’interroger sur son avenir. Mais c'était sans compter avec la montée en puissance de Savonarole, un frère dominicain ayant entrepris de dénoncer la corruption morale à Florence et qui rassemble de plus en plus de fidèles autour de lui. Et lorsque Pierre commencera à s'en rendre compte, il sera déjà trop tard. Pendant ce temps, le roi de France Charles VIII est bien décidé à concrétiser ses visées sur le Royaume de Naples. En lançant son expédition pour s’en emparer et l’annexer à la couronne de France, son armée devra passer sur les terres des Médicis. Affaibli et ayant perdu son autorité par son attitude désinvolte, hautaine et égoiste, mais aussi ses soutiens politiques et autres, Pierre de Médicis devra se courber devant Charles VIII, et lui offrir davantage que ce qu'il pouvait. Désormais, il s’est mis à dos presque tous les habitants et ne fera que rendre Savonarole encore plus populaire. Conforté dans ses convictions, Savonarole ira même jusqu’à rencontrer Charles VIII et tenter de lui faire comprendre qu’en faisant tomber les Borgia à Rome, il n'en serait que plus puissant encore. C'est donc à Rome que l'avenir de Florence risque bien de se jouer.
Mon avis : L'épopée des Médicis se poursuit, nous révélant comment cette famille patricienne a fait de Florence l’une des villes les plus puissantes et les plus convoitées. Olivier Peru (Androïdes, Elfes, Oracles, Maîtres inquisiteurs, etc.) persiste et signe ce troisième volet une nouvelle fois très instructif et riche en événements produisant sur nous une impression de crescendo. Les manipulations, les conspirations, les retournements de situations, les trahisons vont bon train en même temps que se multiplient et se succèdent les rebondissements. Si l’album offre un scénario particulièrement riche, il est également réussi côté illustrations. Les dessins de Lucio Leoni ( Templier, Zombies, Oracle, les Brumes d'Asceltis, etc.) et Emanuela Degrin sont excellents et fidèles à la qualité générale de cette mini-série prévue en cinq tomes, ce qui pourrait constituer un gros défi à relever pour le dessinateur du prochain album et lui mettre la pression. Les cases sont riches en personnages, en décors somptueux, en perspectives selon un découpage agréable tout au long de ce gros volume de 73 pages de pur bonheur, qui donne vraiment envie de se replonger dans l'histoire de cette grande famille, terrible, souvent cruelle mais tellement active en faveur de sa ville, Florence qui nous conte sa propre vie comme si elle était vivante. Les couleurs d’Élodie Jacquemoire sont du plus bel effet et mettent bien en valeur le travail du dessinateur. Et n'oublions pas la très belle couverture de Kyko Duarte (Elfes, World War Wolves, Dans la Paume du diable, etc.). On attendra donc avec impatience la suite d’une série qui mérite largement de devenir culte.SDJ
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Que dios nos perdone
- Par asbl-creabulles
- Le 19/08/2017
Film espagnol de Rodrigo Sorogoyen
Acteurs : Antonio de la Torre, Roberto Álamo, Javier Pereira, Luis Zahera, María Ballesteros, Raúl Prieto, Maria De Nati
Genres : Policier, Thriller
Durée : 2h06
Date de sortie (France) : 9 août 2017
Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement
Autant le dire tout de suite, je ne mets pas 5 étoiles parce que c'est très très noir et que cette exploration redoutablement efficace de la noirceur de l'âme humaine (celle des policiers comme celle du criminel qu'ils traquent) est douloureuse, tant elle est absolue jusque dans son dénouement ...
Ceci dit, ce film est une grande réussite tant au niveau de l'écriture que de la mise en scène. Les personnages, taiseux et rugueux, sont intéressants, ambivalents, et soutiennent cette atmosphère moite et glauque, cette enquête très dérangeante (le criminel viole et assassine des personnes âgées) d'une manière équivoque et non manichéenne...
Pour moi, le réalisateur puise avec justesse dans des références de genre honorables et parvient à y apporter sa touche personnelle : en effet, on pense à L'Étrangleur de Boston, à French Connection, à Seven et Zodiac, au Silence des Agneaux mais surtout à Taxi Driver ou ...
On pense aussi à From Hell de Alan Moore...
On a fait plus médiocre comme références !
Un diamant brut et noir...
À voir...Si vous avez le coeur et l'âme solidement accrochés... -
VALÉRIAN et la Cité des mille Planètes
- Par asbl-creabulles
- Le 11/08/2017
Un film de Luc Besson d'après la BD de Christin et Mézières.
Avec Dane DeHaan, Cara Delevingne, Clive Owen plus
Genres: BD, Science fiction, Aventure, Action, Fantastique
Nationalités Français, Chinois, Belge, Émirati, Américain, Allemand, Canadien, Britannique
Date de sortie 26 juillet 2017
Durée: 2h 17minUne opinion partagée concernant la dernière oeuvre de Besson "Valérian et la Cité des mille Planètes". N'étant pas un fan absolu de Besson dans ses dernières productions, j'aurais peut-être une opinion plus sévère que de coutume...
Commençons par ce qui dans Valérian est à placer à l'actif de notre "mogul" national : une profusion d'idées inventives, de couleurs vives et chatoyantes, d’extraterrestres bigarrés, d'images flashy et fluo qui dépaysent et rendent l'espace incontestablement pop... On s'inscrit ici dans la tendance initiée par le Cinquième Élément (mais aussi plus récemment les Gardiens de la Galaxie), avec beaucoup plus de moyens et beaucoup moins de fautes de goût... La première heure du film est par ailleurs rythmée et haletante, les mouvements de caméra sont un peu nombreux mais fluides et élégants (dans l'ensemble).
On est dans un vrai Space Opera qui se démarque volontiers des poids lourds du genre, ou du moins est-on plus dans la tendance Trekkies que Skywalkienne... Et on touche ici la vraie origine 60's et 70's de la BD, plus utopiste et progressiste dans son essence.
On sent l'envie et l'ambition de Besson de nous en mettre plein la vue, d’opposer une vraie et consistante alternative aux canons Star Wars en tenant compte des enseignements d'expériences réussis (comme Avatar) ou boudées par le public (Jupiter : Le destin de l’Univers, John Carter...). Chacun des (nombreux) dollars dépensés se voit clairement.
Des clins d’œils, des caméos et seconds rôles pour le fun (Alain Chabas, Ethan Hawk, Rutger Hauer...) ou pour le marketing (Rihanna...). Voilà pour les points forts de ce film...
Les faiblesses : des séquences qui s’enchaînent parfois comme les niveaux d'un jeu vidéo, comme des perles qu'on enfile parce qu'elles sont disponibles, là, sur la table, et non parce qu'elles font significativement et en toute rigueur avancer l'intrigue. D'ailleurs, c'est le point qui m'a personnellement clairement gêné à certains moments du film : quel est l'enjeu de la séquence, quel est le drame qui doit trouver une issue favorable par l'action des personnages? Et quand on se pose cette question, on s'aperçoit que certaines séquences ne s'imposaient pas vraiment... Besson s'est parfois laissé en roue libre.Autres faiblesses : les dialogues qui parfois manquent un peu de naturel. Les acteurs ne sont pas toujours super justes, mais certains dialogues ne les aident pas vraiment.
Besson est meilleur réalisateur que scénariste... Et quel dommage qu'il s’évertue systématiquement à écrire ses films... Mais, ne soyons pas injustes et ne boudons pas notre plaisir. Besson livre là un film ambitieux et passionné qui manque parfois vraiment de rigueur et joue régulièrement la facilité, mais ça reste un grand divertissement, grand public, esthétique et positif... et qui rachète un peu le calamiteux (selon moi) Lucy qui avait les mêmes défauts, en pire, et sans les points forts par lesquels j'ai entamé cette critique.
Par Frédéric Briones
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La PLANETE DES SINGES Suprématie
- Par asbl-creabulles
- Le 08/08/2017
De Matt Reeves
Avec Andy Serkis, Woody Harrelson, Steve Zahn plus
Genres Science fiction, Action, Aventure
Nationalité: Américain
Durée: 2h20Ce dernier opus de la Trilogie de la planète des singes est excellent.
Il conclut parfaitement une trilogie qui s'avère brillante dans son ensemble, et qui est peut-être, avec un peu de recul, l'une des sagas cinématographiques de fantastique parmi les plus abouties de cette décennie.
Le propos est fort, le spectacle est intense, la tension est permanente, l'évasion est au rendez-vous. Mais surtout, et c'est ce qui distingue ce film de beaucoup de blockbusters hollywoodiens de ces derniers temps, la forme n'occulte jamais le fond : les effets spéciaux ont atteint un niveau inégalé (chapeau à Weta Workshop pour le rendu des singes) qui est tel qu'il nous fait oublier... la présence d'effet spéciaux !
Le jeu des acteurs transparaît dans chaque expression, dans chaque geste, dans chaque regard des singes animés... Et nous donne à explorer les émotions de César comme rarement on n'avait pu le faire avec un personnage animé. Amour, haine, colère, vengeance, pardon, tolérance, mépris... Toute la palette des émotions "humaines" est là, amenée par une histoire parfaitement construite, avec des personnages très bien caractérisés (y compris un singe plus drôle que la moyenne et qui allège judicieusement l'ambiance parfois)
Le film prend son temps afin de nous permettre de nous regarder en face, dans ce miroir étonnant que sont ces singes... L'antagoniste humain n'en est pas pour autant systématiquement répugnant ou monstrueux, comme dans les opus précédents : au-delà de sa folie apparente, son idéologie a un sens, une logique, le tout servi par un Woody Harrelson dont on ne dira jamais assez que c'est un excellent acteur à qui il faut servir des grands rôles, bien écrits... De fait, au travers lui, le scénario répond astucieusement à cette lancinante question non seulement de comment les signes ont pris le pas sur l'Homme, mais surtout de ce qui a fait de ces hommes du 21e siècle des presque animaux muets dans le film des 60's...
Ce film est un spectacle puissant, un cinéma total qui embrasse de nombreuses références pour les sublimer et les mettre au service de son propos ; parmi ses nombreuses références, la plus évidente est celle d'Apocalypse Now, même si la Jungle est devenue le nord enneigé des Etats-Unis, et le Colonel Kurtz de Coppola n'est plus un poussah informe et moite, mais prend les traits de Harrelson, rasé pour l'occasion.
Enfin, la dernière des élégances de ce film est de disséminer ici et là des références aux films de Schaffner avec Charlton Heston (Nova, la cavalcade à cheval en bord de mer, le lac, le nom du fils de César...), ce qui donne une grande cohérence à ce projet de préquelle et de boucler la boucle d'une manière réellement excellente.
Frédéric Briones
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JUSTICE LEAGUE Récits complets
- Par asbl-creabulles
- Le 30/07/2017
Tome 1: Le retour des Titans
Scénario: Dan Abnett
Dessin : Brett Booth
Couleurs : Carrie Strachan, Andrew Dalhouse
Encrage : Norm Rapmund, Marc Deering
Couverture : Nick Bradshaw et Laura Martin
Dépot légal : Mai 2017
Editeur : Urban Comics
Collection : DC Presse
Nombre de pages: 140
Contient "Titans: Rebirth (2016)" #1 + "Titans (2016)" #1-6.Wally West (Flash ou Kid Flash des Titans) est revenu du fin fond de la force véloce dont il était prisonnier depuis près de 10 ans. Mais, il doit encore trouver quelqu'un qui se souvienne de lui, seule possibilité pour lui de demeurer dans la réalité du temps présent, dans notre espace-temps. Barry Allen (le Flash de la JLA) est celui qui va se souvenir de Wally et qui, du coup, va le sauver. Mais un danger plane sur notre réalité, et c'est tout naturellement vers les Titans – Donna Troy, Arsenal, Garth, Lilith et l’ancien Robin devenu Nightwing – que Wally West va se rapprocher pour leur demander de l’aide. Mais ceux-ci n’ont plus aucun souvenir de lui. Tout a été effacé. Heureusement, la force véloce et ses éclairs vont permettre aux Titans de raviver leurs souvenirs volés, leur permettant ensuite d’affronter celui qui a poussé Wally dans le tourbillon de la force véloce, un magicien fou nommé Abra Kadabra venu d'un futur lointain et assoiffé de reconnaissance mondiale. Ce dernier a même découvert le point faible de Flash – son amour pour Linda Park est la seule chose qui le maintient dans la réalité actuelle même si elle ne l'a jamais rencontré dans sa réalité à elle au cours des dix années où il était retenu dans la force véloce – et il va s’en servir pour y renvoyer Flash, avec l’aide d’une équipe de Titans qu’il va créer de toutes pièces à l’aide de sa magie, une équipe beaucoup plus puissante et totalement soumise à sa volonté d'anéantir Wally West et les vrais Titans.
Mon avis : Pour le retour des Titans chez Urban, il n’y avait pas mieux que Wally West en maillon déclencheur de l’ensemble du DC Rebirth. L'ancien Kid Flash est donc de retour sous la plume de Dan Abnett. Le scénario est plutôt convaincant, même si la fin est quelque peu prévisible, car il vient chambouler tout l'univers DC. Chaque personnage y trouve son rôle. Wally West, apeuré, déstabilisé tout en restant déterminé et plein d’énergie, va devoir se faire accepter non seulement par son ancienne équipe qui l’avait complètement oublié mais également par tout l'univers des super-héros. Trop âgé pour se faire appeler Kid Flash, d’autant qu’un nouveau Kid Flash est arrivé et fait partie des Teen Titans, Wally West va lui aussi prendre le nom de Flash. Plusieurs générations de Flash se côtoient mais deux restent présents chacun dans une équipe des Titans / Teen Titans.
Les dessins de Brett Booth sont parfaits pour ce récit bourré d'énergie et de rebondissements. Les personnages sont fidèles à mes meilleurs souvenirs, c’est-à-dire de toute beauté. Le nouveau costume du héros, à mi-chemin entre celui du Flash connu de tous et le Kid Flash, est très réussi. Les cases s'entrecoupent, se superposent, s'enchaînent avec beaucoup de dynamisme et sans nuire à la lisibilité. Le travail soigné réalisé par Carrie Strachan et Andrew Dalhouse à la mise en couleurs et par Norm Rapmund et Marc Deering à l’encrage met bien en valeur le trait assez fin de Booth. Ce Justice League / Titans est une belle réussite. Malgré tout, en tant que lecteur européen, je me pose la question de savoir ce qu’il en sera chez nous de la nouvelle équipe des Teen Titans, scénarisée par Benjamin Percy et illustrée par Khoi Pham, parue simultanément à celle des Titans aux États-Unis. La maison d’édition Urban aurait-elle boudé cette série parallèle regroupant Damian/Robin, Raven, Starfire et Changeling accompagnés des nouveaux Kid Flash et du nouveau Aqualad ? Cet album vient confirmer que DC Rebirth est une nouvelle approche des auteurs visant à nous faire découvrir de nouvelles aventures qui sont tout à fait accessibles à un nouveau lectorat, sous réserve peut-être d’avoir au préalable parcouru et assimilé l’album DC Rebirth (voir ici).
SDJ
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DUNKERQUE
- Par asbl-creabulles
- Le 27/07/2017
DUNKERQUE (DUNKIRK)
Fikm de: Christopher Nolan
Acteurs: : Fionn Whitehead, Cillian Murphy, Tom Hardy, Harry Styles, Mark Rylance, Kenneth Branagh, Tom Glynn-Carney, Jack Lowden, James d’Arcy
Genre : Guerre, Action, Drame, Film historique
Durée : 1h47
Date de sortie : 19 juillet 2017
Étonnante expérience que celle de ce film : faire d'une déroute un moment poignant, épique et finalement "positif" (pour la suite de la guerre). Raconter d'une manière originale une histoire peu connue... Faire un film de guerre immersif, mais en se démarquant des très forts (et violents) "Il faut sauver le Soldat Ryan" de S. Spielberg ou dernièrement "Tu ne tueras point" de M. Gibson qui sont, selon moi, des références absolues de films de guerre (avec Platoon et Apocalypse Now).ET je dois avouer que Christopher Nolan réussit son pari et en fait même un tour de force: une image au plus près des visages et des émotions, des cadres grandioses magnifiés par le format IMAX, une tension permanente amenée par l'action et les silences plutôt que par de longs dialogues explicatifs... C'est pour moi un point fort du film: c'est un film taiseux qui traduit les pensées et les émotions en actes visibles et conséquents. On comprend ce que l'on voit, on devine les pensées et les décisions derrière chaque acte, on se projette donc dans ces pensées, dans ces peurs et dans les pulsions des personnages. C'est un cinéma empathique et viscéral que nous propose C. Nolan. Au-delà de la rigueur et du réalisme global du film, c'est bien l'expérience de 3-4 personnages que Nolan cherche à nous faire partager. Il tord le temps et l'espace de sorte à réunir le micro et le macrocosme, de resynchroniser des séquences distinctes et linéaires pour donner de la complétude de points de vues sur une action. La forme mène au fond, mais il faut accepter de se laisser faire, d'être dérangé, d'être perturbé... ce qui n'est pas toujours évident.
Pour moi, un très grand film... mais tout le monde ne pourra pas l’apprécier ainsi.
Frédéric Briones
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SPIDER-MAN Homecoming, le film
- Par asbl-creabulles
- Le 24/07/2017
Spider-Man Homecoming
De Jon Watts
Avec Tom Holland, Michael Keaton, Robert Downey Jr. ...
Genres Action, Aventure
Date de sortie 12 juillet 2017 (2h 14min)Que dire de "Spider-Man : Homecoming" ?
Qu'enfin, l'adolescent chouchou des marvelophiles rentre à la maison et s'intègre assez bien dans le MCU* construit sans lui jusqu'alors...
Qu'il le fait avec panache, efficacité et avec une personnalité propre à l'écran, ce qui lui permettra de se développer sans problème dans les canons du Spiderman des origines comme dans l'univers cinématographique développé depuis 10 ans par les studios Marvel.
Pour ce qui est du film en lui-même, il allie rythme, légèreté, fun, action explosive (qui manque parfois un peu de lisibilité) et développement du personnage de l'adolescent tout feu tout flamme et un peu inconséquent, incompris, léger...
Et c'est là, selon moi, l'une des vraies bonnes idées du film : en faire un adolescent inscrit dans un monde de jeunes et non dans une vie d'adulte, trop mûr et responsable, mélancolique et écrasé par le poids de ses erreurs...
On nous épargne aussi la scène des origines et du drame de l'oncle Ben, une autre bonne idée qui permet au film de rester léger et fun. Le film pioche dans le répertoire des "soaps" pour ado, des séries comme Glee ou autres "How I Met Your Mother" … C'est pop, c'est fun et c'est geek...
Cela colle bien avec une envie de régénérer la franchise. Ce sera peut-être aussi son écueil narratif : le rythme ping-pong, les répliques splasticks et les références geek, les gimmicks de comédies étudiants ou de serials conviennent pour des apparitions journalières ou hebdomadaires voire mensuelles des séries TV ou des comics; pour un film hollywoodien ou une franchise qui sortira une aventure tous les 2-3 ans, ce sera plus compliqué de maintenir ce ressort vivant et nécessitera sans doute des évolutions régulières et rapides...
Les acteurs sont bons, le méchant est intéressant, les scènes d'actions sont efficaces et juste assez nombreuses pour qu'on suive autant Peter que Spidey... Mickael Keaton est très bien en Vautour... Les présences de Tony Stark et de Happy Hogan sont excellentes et cohérentes, la séquence d'intro filmée avec le téléphone portable de Peter donne un angle de vue original sur les premières expériences de Peter au sein des Avengers tout en étant fun et très "dans l'air du temps".
Ce qui me fait plafonner ma note à 4/5 tient en quelques éléments :
- la lisibilité de certaines scènes d'action ;
- la caractérisation de certains personnages secondaires un peu légère (l'agent Hoag, Shocker...) ;
- la BO quelconque et un peu pompier (mais je ne suis pas fan de Giacchino) ;
- la (dernière) séquence post générique qui nécessite vraiment beaucoup mais alors beaucoup d'humour pour qu'on ne se sente pas victime d'une farce pitoyable...Mais globalement, un très bon pop-corn movie (et c'est un compliment chez moi), très cohérent avec le MCU*, dans la veine fun de AntMan, Dr Strange, ou des Gardiens, qui respecte l'oeuvre et les fans, et qui fait rentrer Spider-Man à la maison avec la Manière...
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* Marvel Cinematic Universe ou Univers cinématographique Marvel en français
Frédéric Briones.
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DOCTOR STRANGE
- Par asbl-creabulles
- Le 21/07/2017
Du sang dans l'éther
Scénario: Jason Aaron
Dessin: Chris Bachalo, Kevin Nowlan, Jorge Fornes, Leanardo Romero et Cory Smith
Encrage: Chris Bachalo, Kevin Nowlan, Jorge Fornes, Leanardo Romero, Tom Townsend, Al Vey, John Livesay, Victor Olazaba, Richard Griend, Wayne Faucher et Cory Smith
Couleurs: Chris Bachalo, Java Tartaglia, Antonio Fabela, Kevin Nowlan et Jordie Bellaire
Editeur: Panini France
Nombre de pages: 120
Dépot légal: Juillet 2017Depuis qu'Empirikul a effacé toute trace de magie dans les différentes dimensions qu’il a parcourues l’une après l’autre, le Dr Strange et ses collègues magiciens ont bien du mal à sauver le peu qu’il en reste. Les grimoires du sorcier suprême contenant ses formules magiques ne fonctionnent plus, toute sa connaissance passée de la magie ne sert plus à rien. Il doit tout réinventer, réécrire et recréer chaque sortilège et s’efforcer de retrouver avec l'aide de la Sorcière Rouge et de Wong la moindre parcelle de terre qui pourrait encore contenir de la magie ou le moindre artéfact car il en aura besoin pour se préparer à faire face à toute nouvelle menace. Il doit encore affronter Mister Misery, cette créature qui emmagasinait à sa place toute la souffrance et la douleur provoquées par les sorts que Strange utilisait. Avec si peu de magie ou d'armes magiques disponibles, il va de soi que les ennemis de Strange, notamment le Baron Mordo, Cauchemar, Satana la fille du diable, l'Orbe et enfin Dormamu vont en profiter pour régler leurs comptes avec lui. L’un après l’autre, ils vont tous affronter le sorcier suprême.
Mon avis : Suite des aventures du Dr Strange dans ses efforts pour sauver la magie sur la Terre. Il passe du coq à l'âne ou plutôt du baron Mordo à Dormamu sans relâche, sans un seul instant de répit. Les rebondissements s'enchaînent à grande vitesse et d’une manière très originale. Au scénario, Jason Aaron ne le laisse pas respirer une seconde et le résultat est plutôt jouissif. On finirait même par se demander si ce n'est pas seulement Strange qui est privé de magie quand on voit tous ceux qui en détiennent encore et qui l'attaquent sans cesse. Ou alors, leur magie manque de puissance et d’efficacité pour provoquer aussi peu de dégâts !
Les dessins efficaces de Chris Bachalo, Kevin Nowlan, Jorge Fornes, Leanardo Romero et Cory Smith épaulés par une kyrielle d'encreurs et de coloristes font de ce tome 3 un album particulièrement impressionnant. Le mélange des styles y compris sur un même épisode peut sembler parfois un peu dérangeant mais au final on en retient une aventure puissante. Certaines cases resteront même ancrées dans notre mémoire. Car cet album contient de véritables bijoux, non pas en matière de magie mais de dessins et d'illustrations. Les couleurs jouent un rôle important car sans elles, la magie s’imposerait d’une manière peut-être moins marquante. Un album qu’il faut avoir lu tant pour son scénario énergique que pour ses planches tout aussi dynamiques. Couvertures variantes en fin d'album.
SDJ