Créabulles, Expositions, Dédicaces, Rencontres.

Chroniques

Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture. 

  • CLIFTON 23

     

    Clifton 23Tome 23: Just Married 
    Dessinateur: TURK 
    Scénariste: ZIDROU 
    Couleurs: KAËL 
    Editeur : Le Lombard 
    Dépot légal: septembre 2017

    Un bon moment de lecture avec le mythique Colonel Clifton! "Nouveau scandale au Royaume-Uni: un mystérieux tueur assassine les jeunes mariés à la fin des cérémonies. Pour le démasquer, une seule solution: Sir Harold Wilberforce Clifton, le meilleur détective du royaume, doit accepter de convoler à son tour en justes noces."

    Clifton 23 planche n bCréé par Marcherot en 1959 pour le journal "Tintin", Clifton résulte de trois caractères typiquement britanniques: l'officier en retraite, le chef scout et le détective amateur. Dans les années 80, la série rencontre un beau succès sous la plume de De Groot et le pinceau de Turk pour ensuite disparaître lentement du paysage des bulles. En 2016, Zidrou reprend les commandes du personnage avec le dessinateur Turk qui avait délaissé la série. Plus qu'un enjeu commercial, Clifton est pour moi surtout un personnage iconique de la maison Lombard. Ambiance très british et effet "Madeleine" assuré pour cet opus 23 qui plaira à de nombreux nostalgiques du colonel. On est loin du chef- d'oeuvre, mais le binôme très professionnel Turk/Zidrou nous propose une BD attachante et amusante. A noter que les nouvelles aventures du colonel Clifton se déroule dans les années 60. On sourit souvent. L'humour et les éléments qui on fait le mythe de la série sont présents.

    Clifton 23 pageMon avis: L'histoire manque de rythme et l'intrigue se révèle assez minimaliste. On est dans une BD parodique, bien loin du suspense efficace "à la De Groot" de la série Clifton des années 80. L'humour est bien présent mais souvent trop appuyé. Et le méchant manque "vachement" de consistance.

    MDC

  • "Ça"

    CaUn film d'Andy Muschietti
    Avec Bill Skarsgård, Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard, etc
    Genre: Epouvante-Horreur, Thriller
    Nationalité Américain
    Date de sortie 20 septembre 2017 
    Durée: 2h15min

    Vu en avant première, "Ça" est une oeuvre littéraire à laquelle j'accorde une importance particulière. Elle est une belle illustration et réponse à la citation de Goya "le sommeil de la raison engendre les monstres". Elle en propose aussi le remède.

    "Ça" est une oeuvre puissante parce qu’elle raconte une histoire universelle : c'est une quête initiatique, l'épreuve de la fin de l'enfance et de la perte (parfois brutale) de l'innocence.

    Ca egout Ca image des enfants

    De l'enfance, il reste quelques grands serments à la vie à la mort, des batailles épiques pour de faux ou non, les peurs et les gamins cruels du bahut ou des moments d'insouciance... Puis viennent les premiers émois amoureux, les adultes et les parents décevants ou pathétiques, les premiers deuils, la rupture parentale, l'épreuve des responsabilités et des dilemmes moraux... Et tout est là, dans le livre. Et une grande partie est intelligemment mise en scène à l'écran. 

    Une excellente adaptation à la fois conforme dans les grandes lignes, qui en reprend l'essentiel mais qui s'en démarque et s'adapte au ciné d'aujourd'hui. En faisant notamment le choix audacieux de se focaliser sur l'enfance des héros en laissant de côté pour une probable suite l'époque adulte.

    Ca la peur Ca terrible

    Les scènes chocs sont là, visuellement et dramatiquement réussies.

    Les jeunes acteurs sont convaincants. Et ce n'est pas ce clown ni son interprète qui vous guériront de votre phobie. Ah ça non !

    Ca image Ca le clown

    À voir sans hésiter.

    Frédéric Briones

  • Seven Sisters

    7 sistersUn film de Tommy Wirkola
    Avec Noomi Rapace, Glenn Close, Willem Dafoe, ...
    Genres Science fiction, Thriller
    Nationalités Américain, Britannique, Français, Belge
    Date de sortie 30 août 2017 
    Duré du film: 2h 04min

    Une dystopie (le contraire d'une utopie) puissante, dérangeante dans son thème de base (la surpopulation et le contrôle massif et intime des foules). On pense à "Soleil Vert", "Bienvenue à Gattaca", "Looper", "Time Out", et bien sûr "1984" ou "Le Meilleur des mondes" ...

    Certes, le film a des moyens limités, et cela se voit parfois, eu égard aux standards de plus en plus élevés des blockbusters ciné (et même TV). Mais il les utilise avec intelligence et efficacité (décors, gadgets high-tech ...), particulièrement avec un casting excellent et surtout le tour de force réalisé par Noomi Rapace qui rend distinctes et touchantes chacune des 7 soeurs. Un tour de force comme rarement porté à l'écran (à part dans "Orphan Black", sans doute) avec un seul acteur.

    Seven sisters 2 Seven sisters 1

    Le film mélange efficacement dystopie, thriller et action pure. Les rebondissements de l'intrigue sont parfois plus téléphonés que les experts marketing ne le croient (quand on a un peu de sens de la dramaturgie et de culture cinéma) mais cela passe plutôt bien.

    Seven sisters bande Seven sisters bande 2

    "What happened to Monday" (le titre original du film, plus intrigant mais plus pertinent) prend aux tripes grâce à quelques séquences chocs (le doigt blessé, la première attaque mortelle...) et donne l'occasion de scènes parfois douloureuses, parfois d'une vengeance jubilatoire, et atteint à sa façon sa cible avec des messages humanistes et écologiques frontalement présentés.

    Seven sisters affiche Seven sisters Seven sisters 3

    Un film audacieux, ambitieux qui mérite sa chance.

    Frédéric Briones

  • La SORCIÈRE ROUGE 3

    Sorciere rouge 3Scénario : James Robinson
    Dessin : Vanessa Del Rey, Annpaola Martello
    Couleurs : Jordie Bellaire, Felipe Sobreiro, Yackey Matt, Chris Brunner et Rachelle Rosenberg 
    Editeur : Panini Comics
    Collection : 100% Marvel
    Format : Format comics
    Dépot légal : septembre 2017

    Wanda Maxomoff tente par tous les moyens de retrouver les traces de sa mère, la première Scarlet Witch. Depuis qu'elle a appris que Magneto n'est pas son père et que son frère et elle ne sont pas des mutants, elle a besoin de retrouver ses véritables origines et comprendre ce qui s’est passé au moment de leur naissance, découvrir par qui ils ont été élevés, qui a fait d’eux des êtres dotés de super-pouvoirs puisqu’ils ne sont pas des mutants, et quel rôle le Maître de l'Evolution a réellement joué dans tout cela. Elle se rendra en Serbie et avec son ancienne tutrice Agatha Harckness, elle va communiquer et même combattre aux côtés de sa mère, Natalya.

    Sorciere rouge 3 plancheMon avis: Ces derniers changements laissent la Sorcière Rouge un peu orpheline, surtout orpheline de tout ce qui la rendait crédible, puissante, et aujourd'hui c'est comme si elle avait tout perdu. On a beau essayer de lui redonner un passé solide, cela ne marche plus trop, du moins en ce qui me concerne. Déception donc, d'autant que c'était l’un de mes personnages préférés. Idem pour la magie, quand on sait que dans le cas du Dr Strange, les scénaristes rivalisent d’inventivité pour retrouver chaque parcelle de magie restante. Ici, cela n’a plus rien à voir. On oublie tout, on se limite à évoquer l’existence d’une déesse des sorcières emprisonnée quelque part, etc. La continuité chez Marvel n'est plus vraiment ce qu'elle était. C'est le dernier tome, et franchement, il était temps de limiter les dégâts. Espérons que le retour de la Sorcière Rouge chez les Vengeurs sera plus convaincant. Les dessins et illustrations sont originaux et efficaces, parfois sombres et tantôt lumineux, hormis sur quelques cases, heureusement plutôt rares, où le beau et le très réussi cède la place à des cases pas très bien finies. Les nouveaux costumes de la Sorcière Rouge sont originaux même si je préfère les anciens. Les couleurs sont très réussies et coté couvertures, de toute beauté, lorsqu'on sait de qui elles sont, rien d'étrange, c'est du David Aja tout craché !

    SDJ

  • CHEVALIER BRAYARD

    Chevalier brayard 1Scénario: Zidrou
    Dessin: Francisco Porcel 
    Couleurs: Francisco Porcel 
    Editeur: Dargaud 
    Dépot légal: Septembre 2017
    Nombre de pages: 76

    De retour de sa deuxième croisade, le chevalier Brayard revient en son domaine de Porcelle-Sainte-Bertrude, après une absence de sept ans loin des siens. Il est accompagné d’un moine nommé Rignomer qui est chargé de ramener les reliques de Sainte Bertrude la Prude. Sur la route du retour, ils sont soudain attaqués par un agresseur qui se présente à eux comme la princesse Hadiyatallah. L’adolescente de 13 ans a été kidnappée par des compagnons de croisade de Brayard qui vont vite les rejoindre et leur annoncer que le prince d'Alep est prêt à payer une forte rançon pour récupérer sa fille. Seule condition, elle doit être escortée et arriver à Alep saine, sauve et pure. Le chevalier Brayard et le moine décident, contre toute attente, de faire partie de son escorte.

    Chevalier brayard planche 1Mon avis: Ce nouvel album de Zidrou est avant tout un récit d'aventures plein de rebondissements et de surprises, souvent très drôle, parfois touchant mais surtout très efficace. Le chevalier Brayard, qui porte bien son nom, est un homme plein de force et au répertoire de chansons paillardes bien fourni. On se surprend à tenter de trouver les rimes souvent très osées mais toujours très drôles et on finit même par se prendre au jeu. Au fond de chacun de nous se cache certainement un chevalier Brayard. Zidrou nous propose à travers ce récit une vision très crédible du Moyen Âge, avec ses folies, ses exagérations, l’omniprésence de la religion et ses dérives ainsi que la difficile condition de la femme dans cette société. Les personnages sont tout de suite attachants malgré leurs défauts, ce qui les rend plus humains.

    Chevalier brayard plancheEn charge du dessin, Francis Porcel nous surprend à chacune de ses nouveautés. Cette fois, il adopte un style hésitant entre le semi-réalisme et le réalisme, penchant bien vers le réalisme tout de même. Il nous fait vivre cette aventure comme personne d'autre, passant avec une aisance déconcertante du burlesque et de la parodie à des chevauchées puissantes et meurtrières ou à des scènes prenantes et émouvantes. Son dessin est clair et aéré, légèrement caricatural pour cette aventure moyenâgeuse captivante agrémentée de cases rocambolesques parfois des plus croustillantes. Les couleurs respectent parfaitement l'aspect aéré du dessin en mettant bien en valeur les paysages et les personnages.

    Un peu ours mais pas du tout maladroit, le Chevalier Brayard va en surprendre plus d'un. Une belle réussite.

    SDJ

  • GIANT

    GiantScénario: Mikaël
    Dessin: Mikaël
    Couleur: Mikaël
    Préface : Jean-Louis Tripp
    Editeur: Dargaud
    Dépot légale: juin 2017
    Nombre de pages: 54

    Au départ de l'histoire de la BD "Giant", une photo célèbre, prise en 1932, mettant en scène 11 ouvriers anonymes assis sur une poutre, les pieds dans le vide, prenant leur lunch au 69e étage de la tour principale du Rockefeller Center alors en construction.

    Giant photo Charles Ebbets - 1932

    Synopsis:

    Dans le New York de 1932, les buildings s'élèvent toujours plus haut. Malgré la grande dépression qui frappe durement l'Amérique, les chantiers prolifèrent.
    Notre héros, Giant est un colosse irlandais, taciturne, avare en mots. Comme nombre de ses compatriotes, il travaille sur les poutrelles où les accidents sont monnaie courante. Un jour, ses collègues ouvriers le chargent d'avertir la famille d'un compatriote irlandais décédé accidentellement sur le chantier...

    Giant planche 10La BD "Giant" croque le quotidien des ouvriers des années 30 aux Etats-Unis : la violence économique, les conditions de vie sordides, les relations difficiles entre communautés, les cadences infernales, l'alcool, la prostitution...
    Le récit de Mikael est intelligent, très habilement construit.
    On appréciera le quotidien raconté en images sépia : les quartiers sombres, la dureté et l'humanité de ces équilibristes des années trente. L'auteur nous conte aussi avec beaucoup de subtilité la personnalité cachée de Giant et les vérités tronquées.
    Un récit brillant solidement ficelé dont le dénouement est prévu en janvier 2018.

    Giant planche suiteMon avis : On est pris et ce dès la couverture par l'ambiance du New York de la grande dépression, par des personnages crédibles et des dialogues impeccables de justesse. A acheter si ce n 'est déjà fait !
    Ci-après, un lien qui vous amènera en photos au chantier du Rockfeller Centerhttps://www.youtube.com/watch?v=U8Of5EAkFX8

    MIchel

    Voir la chronique du tome 2

    Giant 2

  • Annabelle 2

    Annabelle 2 la creation du mal afficheDe David F. Sandberg
    Avec Stephanie Sigman, Miranda Otto, Lulu Wilson, Anthony LaPaghlia, plus
    Genre Epouvante-horreur
    Nationalité Américain
    Date de sortie 9 août 2017 (1h 50min)

     

    Synopsis officiel:
    Elle est de retour ! Encore traumatisés par la mort tragique de leur petite fille, un fabricant de poupées et sa femme recueillent une bonne sœur et les toutes jeunes pensionnaires d'un orphelinat dévasté. Mais ce petit monde est bientôt la cible d'Annabelle, créature du fabricant possédée par un démon…

    Annabelle 2 avec la soeur Annabelle 2 avec la poupee

    Critique de Frédéric Briones:
    Sans être aussi prenant (sur la durée) que ces grands frères Conjuring 1 & 2, un bon film qui fait le job (largement mieux que le premier opus des aventures de la poupée possédée) : à savoir poser une ambiance, distiller petit à petit des indications tout va partir en sucette à un moment donné, puis faire la bascule dans le frissons, via des effets spéciaux distillés au compte goutte, et des effets plateau visant le sursaut régulier du spectateur...

    Annabelle Annabelle lapaglia
    A moins d’être terriblement blasé, on cède volontiers aux réactions escomptées...avec une certaine délectation... Les actrice jouent plutôt bien, même si certains personnages sont traités de manière un peu superficielle... La mise en scène est efficace...L'isolement des lieux est perceptible... 
    Tout juste quelques (petites) longueurs empêchent une note meilleure...
    Soyons toutefois bon public et ne boudons pas ce petit plaisir...en attendant un prochain Conjuring ou autre pépite ibérique (les œuvres et les réalisateurs ibères et latinos sont les meilleurs en ce moment pour vous ficher la trouille au cinéma...

    Frédéric Briones

  • CLÉOPÂTRE, La reine fatale

    CleopatreTome 1.
    Scénario: Marie & Thierry Gloris 
    Dessin: Joël Mouclier
    Couleur: Joël Mouclier
    Edition: Delcourt 
    Collection: Les Reines de Sang
    Dépot légal: Août 2017
    Nombre de pages: 56

    Un demi-siècle avant Jésus-Christ, Cléopâtre VII Théa Philopator, fille ainée et héritière testamentaire de Ptolémée Aulète va bientôt partager le trône des Pharaons après avoir célébré au temple de Karnak son union avec son frère cadet Ptolémée XIII Philopator. Cléopâtre est jeune, impétueuse, orgueilleuse, hautaine et parfois désinvolte mais déterminée à régner sur la haute et la basse Egypte. Elle est considérée comme une déesse. Malgré tous ses efforts, son frère cadet Ptolémée n'arrive pas à la dominer, à la faire plier. Cléopâtre n’hésitera pas à l’humilier publiquement devant la cour. Frustré, rabaissé, il n'aura plus qu'une seule idée en tête, l'éliminer au plus vite. Il s’en faudra de peu qu’elle soit assassinée mais Cléopâtre aidée par Apollodore va finalement réussir à s'enfuir jusqu'en Judée. Là, elle va chercher un moyen de constituer une armée pour revenir chasser son frère du trône. Alors que la guerre civile entre César et Pompée fait rage dans la République romaine, Rome qui entretient déjà de nombreux contacts commerciaux avec l’Égypte, exerce déjà un contrôle sur le pays. Nombreux sont les Romains déjà présents en Égypte. Les chemins de César et de Cléopâtre ne vont pas tarder à se croiser suite à l’assassinat de Pompée sur le sol égyptien. Mais quel camp va choisir César : celui de Ptolémée XIII ou celui de sa sœur Cléopâtre ?

    Cleopatre plancheMon avis: Nouvelle fresque historique menée de main de maître par Thierry Gloris qui nous relate l’arrivée au pouvoir d’une jeune reine de 17 ans qui va s’emparer du trône d'Egypte puis s'allier avec Jules César pour faire tomber son frère Ptolémée XIII. Après "Isabelle, la Louve de France" aux côtés du dessinateur espagnol Jaime Calderon, Gloris se penche sur le destin de cette reine d'Egypte aux mœurs légères qui n'avait pas peur d'utiliser ses charmes pour atteindre son but. Elle savait ce qu'elle voulait et Thierry Gloris nous fait vivre son histoire avec beaucoup d'entrain, nous fait partager cette épopée avec brio en captivant notre attention dès les premières cases. Les dessins de Joël Mouclier contribuent beaucoup à l’attrait de cet album. En utilisant des traits plus fins pour les décors, il fait davantage ressortir les personnages, donnant une impression de relief aux cases. Les costumes, les décors intérieurs et extérieurs sont particulièrement réussis et somptueux, ainsi que les scènes de guerre entre Pompée et César, tout comme les scènes plus métaphysiques comme les rêves et cauchemars de Cléopâtre au milieu des divinités égyptiennes. A noter que Joël Mouclier s’est également chargé de la mise en couleurs qui se révèle très agréable et éclatante même si certaines pages semblent avoir été imprimées de manière un rien trop sombre. Un bel album à mettre entre toutes les mains sans hésiter une seconde.

    SDJ