Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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RIC HOCHET (Les nouvelles enquêtes de) T3
- Par asbl-creabulles
- Le 26/06/2018
Tome 3: Comment réussir un assassinat
Scénario: Zidrou
Dessins: Simon Van Liemt
Couleurs: Cerminaro
Dépôt légal: mai 2018
Editeur:
Nombre de planches: 54Depuis quelques semaines, on note à travers le pays une recrudescence préoccupante des homicides. Rien que depuis début décembre, on a enregistré à Paris 77 crimes pour 8 l’an dernier, à la même époque. Les meurtres ont été commis avec méthode, du travail de professionnel, mais aucun de ces crimes ne semble lié aux autres. Dépassé, le Commissaire Bourdon sollicite l’avis du reporter et ami Ric Hochet qui lance immédiatement ses propres investigations. Et si finalement le Commissaire met la main sur le coupable, un manuel du crime parfait discrètement placé dans diverses librairies, il reste à découvrir qui est l’auteur de cette machination.
En 2015, Ric Hochet, le héros légendaire du duo Duchâteau – Tibet, nous revenait scénarisé par Zidrou et mis en images par le dessinateur Simon Van Liemt. "Le" Ric que nous retrouvons dans ce troisième opus des nouvelles enquêtes de Ric Hochet ("Comment réussir un assassinat") est très proche du personnage original développé par ses créateurs. Les nouveaux auteurs l’ont situé dans le contexte des années 60, tout en lui gardant son look le plus élégant, "à la Simon Templar".
En flirtant intelligemment entre l’hommage et la parodie, les auteurs parviennent à faire plaisir à une majorité de fans tout en intéressant le lecteur d’aujourd’hui. Certains personnages sont modernisés ou reçoivent un nouvel éclairage. Nadine, la nièce du Commissaire Bourdon, passe ainsi du statut de personnage féminin un peu nunuche et décoratif, propre à l’époque, à celui de personnage principal dans cette nouvelle enquête. Cette Nadine 2.0 ne manque plus de sex-appeal, ni de bagout. Je vous en laisse juge en la citant: "-Tu parles d’une enquête ! Je m’attendais à …Je ne sais pas, moi ! Des bagarres ! Des poursuites ! De la tôle froissée ! Au lieu de cela, on passe son temps à interviewer des ploucs dont l’haleine empeste la rancœur."
Zidrou revisite la série la série tout en respectant son essence. Scénariste multidisciplinaire, il semble prendre autant de plaisir à reprendre un personnage qu’à en créer un nouveau. Il n’hésite pas à multiplier les clins d’œil à Hitchcock et Agatha Christie tout en teintant sa narration d’un humour jubilatoire. À noter qu’il y a moins de cases par planche que sur la série-mère (trois strips en moyenne au lieu de quatre). Quant au nombre de planches, il a grimpé de 44 à 54.
Simon Van Lient met son art au service du récit. En trois tomes il s’est accaparé les personnages classiques pour en faire quelque chose de personnel. Pas d’imitation ici, mais du travail minutieux et efficace "à l’ancienne" (Rothrings, pinceaux et lettrage des bulles à la plume).
Mon avis: Ce troisième volume confirme, sans aucun doute, la réussite d’une relance de la série populaire Ric Hochet. Les auteurs conjuguent pour notre plus grand plaisir: humour, dérision, sérieux et respect de la série.
Par Michel
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GHOST WAR
- Par asbl-creabulles
- Le 17/06/2018
Tome 1- L'aube rouge
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessin : Stefano Martino
Couleurs : Elmer Santos
Dépot légal : Juin 2018
Editeur :
Collection : Science fiction
Nombre de planches :46En 2030 sur la plateforme de forage pétrolier Exxon 1 au large de la Norvège. Pour ses tâches quotidiennes, Terry Mc Keane utilise des bots, sorte d'armure pour les travaux les plus difficiles ou de scaphandre pour les réparations en plongée. Alors qu’il achève l’entretien de son bot, il se réjouit à l’idée de profiter d’un congé bien mérité en voyant arriver l’hélicoptère assurant la liaison avec le continent. C’est alors que, surgissant de l’eau, un groupe de bots surarmés déboule sur la plateforme, tirant sur tout ce qui bouge. Il a juste le temps d’endosser son robot-scaphandre et de sauter à l’eau pour s'enfuir et gagner la terre ferme. Mais là aussi d'autres bots sont apparus faisant feu sur toute personne armée ou ayant l’air menaçant. Dans le restaurant familial où elle travaille, Lida a vite réagi pour s'armer face au danger pendant que son frère est parti chercher du secours. De son côté, Terry équipé de son bot s’est lui aussi mis en quête d’une arme afin de pouvoir riposter à toute attaque. Mais leurs chemins vont croiser celui d’un ennemi bien plus redoutable encore.
Mon avis: L'histoire démarre sur les chapeaux de roue et le rythme se maintient sans discontinuer. Dans ce premier tome, Jean-Pierre Pécau installe les personnages et pose le mystère autour de ces bots qui n'hésitent pas une seconde à tirer sur tout ce qui bouge, laissant le lecteur s’interroger sur le fait de savoir s’ils sont habités ou non et plus globalement avec beaucoup de questions pouvant donner l’impression d’un récit un rien nébuleux mais le style particulièrement enlevé rend l’ensemble très plaisant et annonce un second album certainement tout aussi explosif.
Les dessins de Stefano Martino donnent le ton: les cases explosent d'énergie et de dynamisme et on vit réellement l'action, le tout avec beaucoup de rythme et de fluidité. On reconnait tout de suite les personnages et les différents bots dans des décors bien rendus, en mer comme sur la terre ferme. Et même si l'album se lit assez rapidement, on a l’agréable sensation d'avoir passé un bon moment. Les couleurs d’Elmer Santos sont très efficaces, mettant bien en valeur le travail du dessinateur. On attendra donc de lire la suite avec intérêt et impatience.
SDJuan
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SHELTON & FELTER 2
- Par asbl-creabulles
- Le 12/06/2018
Tome 2 . Le spectre de l'Adriatic
Scénario : Jacques Lamontagne
Dessin : Jacques Lamontagne
Couleurs : Scarlett Smulkowski
Dépot légal : Mai 2018
Editeur : Kennes Éditions
Nombre de pages: 46Bien que souffrant du mal de mer, Thomas Felter doit prendre le bateau pour se rendre en Angleterre afin d’y assister aux funérailles de sa sœur. Solidaire de son ami, Isaac Shelton, un ancien boxeur reconverti au journalisme, propose de l'accompagner et de partager une cabine avec lui. A bord du paquebot Adriatic qui relie Boston à Liverpool, Felter peine à surmonter son mal-être malgré les nombreux médicaments qu’il ingurgite chaque jour. C’est alors qu’un passager est retrouvé mort dans sa cabine. On parle aussitôt de suicide mais pour Felter, libraire passionné de bons romans policiers, cette thèse paraît peu crédible. Il soupçonne une mise en scène et, qui plus est, des plus maladroites car la victime tient l’arme de la main gauche alors que la balle a été tirée dans la tempe droite. Ce voyage va rapidement prendre une tournure agitée qui n’est pas forcément due aux vagues.
Mon avis: Auteur complet sur la série, Jacques Lamontagne non seulement pilote le récit de main de maître, préservant le suspense jusqu’à la fin tout en égrenant les indices à l’intention du lecteur, mais on sent bien qu’il s'amuse. Les personnages ont une personnalité attachante, sachant se montrer sérieux quand il le faut mais se révélant très souvent drôles dans des situations loufoques. Toutefois, ne nous méprenons pas, le duo Shelton & Felter s’avère des plus efficaces pour mener l’enquête policière en pleine mer malgré le désagrément causé à Felter.
Le dessin semi-réaliste est précis et soigné comme d'habitude quant on connaît la minutie qu'apporte Lamontagne à son travail. Les personnages sont attachants et aisément reconnaissables, les décors du début du 20è siècle sont riches et détaillés, tout comme les costumes et l'ensemble du paquebot. Le tout est bien mis en valeur par les couleurs dans des tons à dominante chaude de Scarlett Smulkowski. La marque Lamontagne est bien présente dans ce deuxième album qui, tout comme le premier, garantit un très agréable moment de lecture. Et pour parachever l’ensemble, on reconnaîtra diverses personnalités tout au long des deux albums.
SDJuan
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IRON FIST 1
- Par asbl-creabulles
- Le 12/06/2018
Tome 1: L'épreuve des sept Maîtres
Scénario: Ed Brisson
Dessin: Mike Perkins
Couleurs: Andy Troy
Editeur: Panini comics
Collection: 100% Marvel
Dépot légal: Mai 2018Plus rien ne va pour Danny Rand qui sent son chi diminuer de puissance chaque jour. Pour contrecarrer cette perte d’énergie qui commence à l'inquiéter fortement, il multiplie les participations à des combats organisés. Lors de son 11e combat, un certain Chochin vient le défier pour le persuader de le suivre sur une île mystique du kung-fu où il pourrait trouver les réponses qu'il cherche désespérément afin de retrouver son chi. Sur place, Danny va vite se rendre compte que ces maîtres du kung-fu, divisés en sept maisons, dont chacune a un style différent, ont un lien avec K’Un L'Un, la cité mystique cachée au cœur de l'Himalaya et qui n'apparait que tous les 15 ans que lui, Iron Fist, est supposé protéger. Il devra battre chaque champion de chaque maison et s’emparer de son chi pour prouver qu'il mérite le titre de champion de K’Un L’Un.
Mon avis : Iron Fist renoue avec son passé mythique de champion de K'Un L'Un en reprenant le rôle qui lui a valu sa réputation de maître des arts martiaux. On apprécie beaucoup de le voir combattre en tant qu’Iron Fist malgré son look "bad boy" souhaité par les auteurs qui ne lui sied pas vraiment. Gravir les échelons jusqu’au combat final nous fait tout naturellement penser aux premiers épisodes d’Immortal Iron Fist superbement dessinés et découpés par l’espagnol Aja sauf que le scénario d’Ed Brisson ne convainc pas autant que celui de Matt Fraction et Ed Brubaker.
Ces derniers temps chez Marvel, on semble nous resservir la même idée de scénario en scénario, par exemple lorsque la magie du Docteur Strange perd de sa puissance sur Terre et qu’ensuite ron Fist perd lui aussi la puissance de son chi. Plusieurs invraisemblances contribuent à donner une impression de scénario trop simple pour être crédible. Cela dit, l'album offre un moment de lecture distrayant, même si l’on espère secrètement que la suite soit plus intéressante et plus constructive.
Côté dessin, Mike Perkins nous livre un Iron Fist tout à fait conforme au héros qu'on connaît hormis une chevelure désormais blond foncé. Le récit l’amène à croiser la route de nombreux personnages charismatiques et il livre des combats énergiques et puissants qui bien que manquant parfois de clarté ou de fluidité restent efficaces.
Un nouveau départ pour Iron Fist dont on espère que les prochains albums seront l’occasion de le faire évoluer dans des aventures plus complexes, plus originales.
SDJuan
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CONAN le CIMMÉRIEN 2
- Par asbl-creabulles
- Le 10/06/2018
Tome 2 : Le Colosse noir
Scénario : Vincent Brugeas
Dessin : Ronan Toulhoat
Couleurs : Ronan Toulhoat
Autres : Patrice Louinet
Adapté de : Robert E. Howard
Dépot légal : Mai 2018
Editeur : Glénat
Collection : Grafica
Nombre de planches :63Shevatas, le roi des voleurs, s'est mis en tête de s'emparer d’un présumé trésor qui serait dissimulé dans l'antique cité de Kutchemes. Malgré les mises en garde de son entourage et la peur qui l'envahit, il continue d’avancer vers son destin. Pendant ce temps, dans la cité de Khoraja, Conan le cimmérien, devenu soldat mercenaire aux ordres du seigneur Amalric, n'en peut plus de rester inactif. Combattre un ennemi, quel qu’il soit, est sa véritable raison d’être. Son destin bascule un soir dans une ruelle sombre où une femme vient vers lui et l’invite à la suivre au palais. Rien ne pouvait préparer Conan à ce qui l'attend mais pour un guerrier qui vit au jour le jour, tout est bon à prendre tant qu'il y a de l'action.
Mon avis: Jean-David Morvan s'est entouré de très bons auteurs pour adapter les nouvelles désormais libres de droits de Robert E. Howard. Il s’agit bien des nouvelles authentiques, des vraies, des pures puisque celles reprises et modifiées par Lyon Sprague De Camp ne le sont pas, et c'est mieux ainsi ! Saluons aussi l’énorme travail fourni par Patrice Louinet qui s’est chargé de démêler le texte d’Howard des modifications apportées par Sprague de Camp. Dans ce second tome confié à Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat (paru en même temps que le premier album réalisé par Morvan et Pierre Alary), on découvre un Conan, guerrier puissant et imposant à souhait, devenu général des armées. Ce changement s’est opéré tout naturellement, comme le faisait Howard de son personnage qu’il aimait placer dans des situations régulièrement nouvelles, un jour voleur, le jour suivant pirate ou soldat. Cette adaptation de l'une des nouvelles (une vingtaine au total) d’Howard insiste justement sur cette capacité du héros à s'adapter à toute nouvelle situation. C’est ainsi que prendre la tête d'une armée ne l'impressionne pas plus que ça. Vincent Brugeas nous fait vivre cette aventure intensément, sans temps mort. On passe de la quête du trésor à la sorcellerie, de l'aventure à la charge épique sur un rythme effréné jusqu'au combat titanesque final.
Les dessins de Ronan Toulhoat sont très réussis, mêlant de superbes grandes pages, ou doubles pages, notamment des vues générales ou représentations de corps d’armée, et des petites cases verticales du plus bel effet et très efficaces qui rendent la lecture encore plus agréable. Beaucoup de scènes d'action, de combat ou de charge très impressionnantes par la force et la puissance qui s'en dégagent tout au long d’un album particulièrement dynamique jusqu'à la case finale ! On a l'impression, mais je me trompe peut-être, que Toulhoat a utilisé des styles et des matériaux différents pour ses illustrations. L'encrage et les couleurs donnent encore plus de puissance et d'énergie à l'ensemble. Une adaptation parfaitement réussie, Brugeas et Toulhoat s’étant bien accaparé le personnage de Conan dans le plus pur style du genre.
Comme pour le premier tome, en fin d’album figure un cahier bonus de 8 pages réservé à la première édition comportant une partie explicative sur la collection et la nouvelle de Robert E. Howard retenue pour cet album, rédigée par Patrice Louinet et illustrée par Ronan Toulhoat, ainsi que plusieurs illustrations d’hommage à Conan réalisées par Yoann Guillo, Djet, Julien Carette, Thibaud de Rochebrune, Julien Telo et Alexis Sentenac.
Les deux premiers tomes de cette nouvelle collection sont réussis et promettent de faire des heureux (comme moi) mais aussi des malheureux, tous ceux qui ne peuvent imaginer Conan autrement dessiné ou illustré que par Buscuma, Frazetta, Barry Windsor Smith ou autres. Je leur conseille de faire preuve d’ouverture d'esprit et d’essayer d'apprécier cette nouvelle collection comme un nouveau départ, mais à la "franco-belge" cette fois.
Note: Existe aussi en grand format Noir et Blanc.
SDJuan
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SKYBOURNE
- Par asbl-creabulles
- Le 03/06/2018
One shot
Scénario : Frank Cho
Dessin : Frank Cho
Couleurs : Marcio Menyz
Dépot légal : Mai 2018
Editeur :
Collection : Contrebande
Nombre de pages : 133Sur les docks d’Istanbul, de nos jours. Grace Skybourne travaille pour la Fondation Mountain Top. Elle est venue récupérer un artefact, l'épée mythique Excalibur. Seulement, la transaction ne va pas se passer comme prévu. En fait, le négociant et ses hommes de main manifestent une certaine réticence car ils jugent la valeur de l’artefact sous-évaluée et en veulent davantage. Le ton monte, l’affrontement semble inévitable et c’est à mains nues que Grace Skybourne va finalement réussir à se débarrasser de cette bande criminelle. En route avec l’épée pour son extraction, elle tombe nez à nez avec un homme étrange muni d'un bâton qui ne lui inspire pas confiance. C'est Merlin l'Enchanteur en personne qui se dresse devant elle. Et même si Grace est une immortelle dotée d’une force hors norme, Merlin va réussir à lui subtiliser l'épée qu’il lui plante en plein cœur avant de s’enfuir avec son butin. La Fondation décide de se tourner vers Thomas, le frère de Grace, pour régler cette affaire. Immortel comme sa sœur, Thomas, ancien membre de la Fondation, a raccroché depuis longtemps et vit reclus dans un monastère de la province chinoise du Henan. Ne supportant pas son immortalité, c’est là qu’il essaye de surmonter ses tendances suicidaires. Finalement, il acceptera uniquement pour venger sa sœur mais aussi pour affronter Merlin qu'il pensait avoir tué par le passé, un passé lointain.
Mon avis: Tous les fans de comics connaissent Frank Cho pour son souci de la plastique des corps de ses créatures, qu'elles soient masculines, féminines ou même animalières, mais aussi pour son travail sur les détails vestimentaires ou les décors. Le résultat est là: beau, puissant et envoûtant. On l'a connu et apprécié sur des séries phares Marvel comme les X-Men ou Hulk, mais aussi Shanna et chez DC sur Wonder Woman.
Avec Skybourne, il s’agit d’un projet personnel d’abord publié aux USA à partir de septembre 2016 chez Boom! Studios (cinq tomes de 28 pages chacun), qui sort aujourd’hui en français chez Delcourt Comics dans la collection Contrebande (un tome de 140 pages). Un savant mélange de super pouvoirs et de mythes mettant en scène un frère et sa sœur, dotés d’une force exceptionnelle et d’une peau impénétrable mais surtout tous deux immortels. Grace Skybourne est tout naturellement une héroïne super puissante des plus plantureuses et belle à souhait mais on trouve aussi d'autres personnages aussi mythiques que Merlin l'enchanteur, des créatures fantastiques comme les dragons, licornes, lycanthropes et bien d'autres encore. Un one shot plutôt original et captivant, réunissant action, mystère et fantastique, le tout sur un rythme soutenu et une mise en pages très dynamique, assez pour espérer que les autres projets de Cho soient au moins de la même qualité. Aux couleurs, Marcio Menyz se révèle très respectueux du dessin détaillé de Cho qui est bien mis en valeur et dont la clarté est bien soulignée. L’ensemble donne un visuel coloré et intense très agréable. Un bon moment de lecture que je recommande surtout si vous appréciez le travail de l’artiste d’origine coréenne Frank Cho.
SDJuan
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JOE GOLEM, détective de l'occulte
- Par asbl-creabulles
- Le 01/06/2018
Tome 1
Scénario : Mike Mignola & Christopher Golden
Dessin : Patric Reynolds
Couleurs : Dave Stewart
Couverture : David Palumbo
Dépot légal : Mai 2018
Editeur :
Collection : Contrebande
Nombre de planches : 108Bien qu’il ne soit plus tout jeune, le détective Simon Church reste le plus grand détective de l'occulte. Mais en cette seconde moitié du 20e siècle, il doit se faire aider davantage par le non moins réputé détective Joe Golem. En fait, les deux hommes travaillent ensemble depuis très longtemps, depuis le Grand Désastre qui a submergé la moitié de Manhattan et englouti une bonne partie du cœur de New York. Cela fait bien longtemps qu’ils se connaissent depuis qu’une nouvelle ère semble avoir pris possession du Lower Manhattan après le tremblement de terre et le raz-de-marée qui s’en est suivi. En effet, des enfants disparaissent enlevés par une créature aquatique effrayante qui les emmène sous les eaux. Church et Golem sont déterminés à les retrouver.
Mon avis: Indépendante de la série Hellboy, "Joe Golem" en est pourtant très proche sur pas mal de points. Toutes deux mettent en scène des enquêtes autour d'événements occultes et de scientifiques s’adonnant à des opérations plus que douteuses mêlant alchimie, sorcellerie et croyances diverses. Pouvant être lue tout à fait indépendamment, cette nouvelle série commence très fort, sorte de récit trépidant à l'ambiance pulp dans un New York dévasté et noyé par les flots. Nos deux détectives de l'occulte risquent bien de faire des vagues dans cet univers fantastique. Et quand on sait que Mike Mignola, le créateur, l'encreur et l’un des dessinateurs de la série Hellboy, est à la tête de ce nouveau titre aux côtés de Christopher Golden, il n’y a rien d'étonnant à cela.
De son côté, Patrick Reynolds nous propose un dessin dans un style réaliste de très bonne facture, caractérisé par un encrage prononcé, en particulier pour représenter les ambiances sombres et intrigantes sur fond de décor new yorkais des années 60, mais aussi pour nous immerger dans les eaux à la découverte de la cité engloutie et à la recherche des gamins disparus ou nous faire sursauter face à l’inquiétante créature marine et autres créatures maléfiques mythiques. La mise en couleurs réalisée par Dave Stewart accentue encore cet aspect pénible et terrifiant.
À en juger d’après ce premier album dans le genre polar fantastique écrit dans un style vif et percutant et agréablement illustré, "Joe Golem, Détective de l’occulte" s’annonce comme une série prometteuse.
A découvrir également en fin d'album: les 15 pages de galerie de couvertures et d'illustrations et son sketchbook.
SDJuan
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Les MAÎTRES INQUISITEURS 9
- Par asbl-creabulles
- Le 31/05/2018
Tome 9: Bakael
Scénario : Jean-Luc Istin
Dessin : Laci
Couleurs : Digikore Studios
Lettrage : Laurence Istin
Couverture : Olivier Héban
Dépot légal : Mai 2018
Editeur :
Collection : Heroic Fantasy
Nombre de planches : 56Depuis peu, dans la petite ville de Kalera en Oscitan, un monstre attaque les mineurs qui travaillent dans les mines d'argent et de fer. L'Inquisition a été sollicitée pour résoudre cette affaire. Le Maître Inquisiteur Bakael, qui est originaire de Kalera, et son elfe Tanaween ont été chargés de se rendre sur place pour y débusquer la bête sauvage. C’est là qu'une tragédie s'est produite le jour où, alors que Bakael n'était encore qu'un enfant, ses pouvoirs se sont manifestés pour la première fois de manière fatale pour sa mère. Cet événement lui avait valu d'être envoyé à Ares pour apprendre à contrôler ses pouvoirs et devenir un maître Inquisiteur. En tout cas, c’est ce que sa famille lui avait dit à l’époque même si dans ses souvenirs, c'était surtout pour l'éloigner le plus loin possible de Kalera où sa présence n’était plus souhaitée. C'est dans cette ville pleine de souvenirs, bons et mauvais, d’où il a été chassé qu’il va devoir enquêter avec Tanaween sur ces mystérieuses attaques meurtrières, tout en affrontant ses souvenirs douloureux qui vont remonter au fil de l'enquête.
Mon avis: Nous retrouvons Jean-Luc Istin au scénario pour ce troisième tome du second cycle. Depuis quelque temps, il a développé l’aspect subjectif du personnage principal auquel il apporte une belle profondeur. Mais si cette aventure prend une forme plus introspective en apparence, l'enquête suit bien son cours et ne cesse de nous surprendre à mesure qu’elle progresse. On va de surprise en surprise, de révélations en révélations et ce jusqu'à la dernière page. Istin distille les indices, y compris en ce qui concerne les pouvoirs de Bakael et sa relation avec Tanaween, tout au long d’une histoire qui nous tient en haleine.
Côté illustration, l’arrivée de Laci constitue le plus de cet album, telle la cerise sur le gâteau. Son dessin est l'un des plus riches que le marché franco-belge nous ait proposé actuellement. Le trait est fin et détaillé. Chaque page, chaque case abonde en décors plus majestueux les uns que les autres. Les personnages, aisément reconnaissables, et leurs costumes sont travaillés avec le plus grand soin. L’ensemble est parfaitement maîtrisé. Loin de ralentir la lecture, l’abondance et la richesse du dessin la rendent très agréable et fluide. Un petit bémol de nouveau en ce qui concerne les couleurs, très belles dans les scènes éclairées, mais qui écrasent légèrement le trait détaillé de Laci dès qu'il y a de l'ombre ou de l'obscurité.
Un neuvième tome réussi, scénario et dessin confondus, et vivement conseillé d’autant qu’il peut se lire, comme c’est le cas des précédents albums, comme un one shot.
SDJuan