Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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SUPER SONS
- Par asbl-creabulles
- Le 29/05/2018
Tome 1 : Quand je serai grand
Scénario : Peter J. Tomasi
Dessin : Jorge Jiménez, Alisson Borges Da Costa
Couleurs : Hi-Fi et Alejandro Sánchez
Couverture : Alejandro Sánchez et Jorge Jiménez
Dépot légal : Avril 2018
Editeur :
Collection : DC Rebirth
Nombre de planches : 100Jonathan Kent et Damian Wayne ne sont pas ce que l'on peut appeler des gamins ordinaires. Jon vient de découvrir qu'il possède la plupart des super-pouvoirs de son père Clark Kent, alias Superman. Damian, quant à lui, a été entraîné depuis sa plus tendre enfance à se battre pour devenir un assassin comme son grand-père Ra’s al Ghul et sa mère Talia. Dans un premier temps, Damian va mettre à profit la droiture et la naïveté de Jon pour les utiliser comme diversion dans son enquête au sein de LexCorp où un vol vient d’être commis. Un gamin doté de super-pouvoirs s'est emparé de l'armure Amazo. Mais contrairement à ce que pensait Damian, Jon va finalement se révéler un partenaire tout à fait qualifié.
Mon avis: Aux commandes de la série Superman Rebirth, Peter J. Tomasi nous propose un album plutôt sympathique et amusant, mais déroutant dans la mesure où il met en scène les fils des super-héros Batman et Superman, rien que ça ! D'un côté, un Superboy bien éduqué, style boy-scout doté de super-pouvoirs et de l’autre, Robin, un gamin hautain, imbu de soi-même, super doué, provocateur et manipulateur mais ayant bon cœur. Entre eux, les chamailleries vont bon train. Ils ne cessent de se jauger et de s'évaluer, de se provoquer, surtout Damian envers Jon, ce qui donne des dialogues légers et drôles voire croustillants. L'un, raisonnable, est d’avis que les adultes doivent se charger de régler l’affaire du vol de l’armure. L'autre, plutôt téméraire et fonceur, préfère s’en charger avec son coéquipier.
Ce scénario maîtrisé et réussi est accompagné d’un dessin original et de qualité réalisé par Jorge Jimenez et Alisson Borges da Costa. L’ensemble est dynamique et le trait plutôt tendance. Les gamins un rien maigrichons mais en permanence survoltés sont très bien rendus. Des scènes ultra nerveuses et pleines d’action côtoient des passages franchement drôles sans nuire au sérieux de l'histoire. Les cadrages sont très variés mais toujours efficaces pour la lisibilité de l’album.
Les couleurs sont également de très bonne tenue. Une réussite pour ce premier tome d’une série inédite qui s’annonce prometteuse.
SDJuan
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ALIX SÉNATOR 7
- Par asbl-creabulles
- Le 28/05/2018
Tome 7: La Puissance et l'éternité
Scénario : Valérie Mangin
Dessin : Thierry Démarez
Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud
Direction artistique : Denis Bajram
D'après l'oeuvre de : Jacques Martin
Dépot légal : Mai 2018
Editeur :
Nombre de planches : 46La rumeur de la mort d’Alix et Kephren s’est largement répandue. Barbarus s’est même chargé d’organiser la cérémonie de funérailles à laquelle tout le monde s’est rendu. Mais en réalité leur sort est bien pire car Barbarus les a enfermés dans le tombeau d'Auguste où il compte les laisser mourir lentement de faim et d’épuisement avec de l’eau comme seule ressource. Entretemps l'empereur et sa sœur Lidia ont décidé que la statue de la déesse Cybèle d'orichalque devait être détruite. Alors que Lidia se met en route pour accomplir la volonté d’Auguste, Livie l’épouse de l'empereur est bien décidée à concrétiser son projet de s’emparer de la statue dont elle sait qu’elle a le pouvoir de donner la puissance et l’éternité à celui ou celle qui la détient. Dans le tombeau où Alix et Kephren s’approchent de la mort et des portes de l'enfer, Alix voit Kephren en proie au délire s'imaginer avoir été choisi par Cybèle pour être l'élu!
Mon avis: L’intrigue va bon train ainsi que les machinations autour de la déesse Cybèle, les guerres de pouvoir et autres complots sur fond de mythes et croyances. Valérie Mangin maintient la tension et notre intérêt tout au long de ce nouvel opus où les personnages sont bien ancrés dans leurs rôles respectifs. Pensé sur la durée, le scénario de cette aventure de fiction reposant sur un fond historique porte ses fruits.
Une nouvelle fois, les dessins de Thierry Démarez sont bluffants, notamment les vues aériennes particulièrement réussies. Mais la qualité de son dessin se révèle également dans le rendu général des décors et des ambiances historiques. On apprécie toujours autant son adaptation réussie des personnages de la série mère.
Jean-Jacques Chagnaud réalise une belle mise en couleurs tout à fait respectueuse du dessin de Démarez.
SDJuan
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DEADPOOL 2
- Par asbl-creabulles
- Le 28/05/2018
Un film de David Leitch
Avec Ryan Reynolds, Josh Brolin, Morena Baccarin, ...
Genres Action, Comédie, Aventure, Super-Héros
Nationalité Américain
Date de sortie 16 mai 2018
Durée du film: 2hSinopsis:
L’insolent mercenaire de Marvel remet le masque !
Plus grand, plus-mieux, et occasionnellement les fesses à l’air, il devra affronter un Super-Soldat dressé pour tuer, repenser l’amitié, la famille, et ce que signifie l’héroïsme – tout en bottant cinquante nuances de culs, car comme chacun sait, pour faire le Bien, il faut parfois se salir les doigts.Action, gore, humour potache et logorrhée, autodérision et 1000e degré... tous les ingrédients sont réunis et boostés par des nouveaux venus qui parviennent même à se faire une vraie place aux côtés de Deadpool.
Un gros OUI pour Josh Brolin en Cable (décidément c'est son année, après Thanos dans Avengers et avant Sicario) et un vrai coup de cœur pour la nouvelle "badasse" de service, Domino.
Le point faible reste pour moi Colossus .... et le scénario qui tire fort du côté de la simplicité pour mieux laisser la part belle aux incongruités du justicier masqué.
On peut ne pas aimer. Personnellement, je trouve ça déjanté et jubilatoire.
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CONAN le CIMMÉRIEN 1
- Par asbl-creabulles
- Le 25/05/2018
Tome 1: La Reine de la Côte noire
Scénario : Jean-David Morvan
Dessin : Pierre Alary
Couleurs : Sergio Sedyas
Autres : Louinet, Patrice
Adapté de l'oeuvre de: Howard, Robert E.
Dépot légal : Mai 2018
Editeur : Glénat
Collection : Grafica
Nombre de planches : 46Conan le cimmérien est en fuite. Il a refusé de révéler le lieu où l'un de ses amis mercenaires se cachait et s'en est pris au juge de la manière la plus expéditive qui soit. Fuyant Argos, il se retrouve sur le navire du commandant Tito qui se dirige vers Kush où il fait du troc avec les rois noirs. Mais rien ne se passe comme prévu. Arrivés sur place, ce n'est que ruines et désolation. Ils n'auront même pas l'occasion de faire demi-tour car un navire leur barre la route, celui de Bêlit, la "Reine de la Côte Noire", à la tête de sa troupe de flibustiers noirs. Le combat tant attendu par Conan va enfin avoir lieu ! Mais il va prendre une tournure que personne ne pouvait présager.
Mon avis: Jean-David Morvan a pris le temps nécessaire pour mettre sur pied la collection Conan dont il est désormais le directeur. Les premiers contacts avec celui qui est la référence en la matière remontent à 2012, à savoir Patrice Louinet qui, en 2007, avait publié la version française des travaux de Robert E. Howard aux éditions Bragelonne. Cette année 2018 voit donc le lancement des deux premiers albums de la version française des "Nouvelles" originelles de Conan. Ce personnage nous est déjà familier grâce aux versions comics du personnage parues sous l'appellation Conan the Barbarian / Conan le Barbare chez Marvel, Lug ou Semic. Aujourd’hui la surprise nous arrive tout droit des éditions Glénat et, cerise sur le gâteau, dans le format BD européen classique.
Ce premier tome est des plus surprenants car nous découvrons un nouveau héros, comme si on avait métamorphosé le Conan que nous avons découvert et apprécié grâce aux multiples publications qui l’ont fait connaître. Mais en y prêtant un peu plus d'attention, on se rend compte que ces nouvelles versions se rapprochent davantage du Conan des origines, celui de son créateur Robert E. Howard. Un Conan guerrier certes, mais qui combat principalement pour vivre ou survivre au jour le jour et non pour gagner un trône ou la gloire. Et même lorsque cela se produit, c’est par la force des choses et non par ambition. On le découvre ici tour à tour mercenaire fidèle à ses amis, marin impitoyable, amant passionné et protecteur, en tout cas toujours prêt à vivre de nouvelles aventures.
Ma seconde surprise vient du dessin de Pierre Alary. Je n’aurais jamais imaginé voir son trait donner vie au personnage du Conan de Robert E. Howard. Le pari est gagné haut la main. Toute l'énergie, toute la puissance du personnage sont magnifiquement rendues et l’ensemble est très dynamique. On appréciera notamment une grande diversité de cadrages et plusieurs scènes de haut vol, comme celle où Conan se jette dans le vide à dos de cheval pour fuir vers la mer. Bluffant ! Les scènes de combat valent aussi le détour ainsi que plusieurs passages d’une sensualité torride. Les décors sont riches et détaillés tout au long d’un album qui bénéficie d’une belle mise en couleurs de Sergio Sedyas. Pierre Alary a su donner vie au personnage et à son univers en préservant son style et c'est une belle réussite. En fin d’album un cahier bonus de 16 pages réservé à la première édition comportant une partie explicative sur la collection et la nouvelle de Robert E. Howard retenue pour cet album, rédigée par Patrice Louinet et illustrée par Pierre Alary ainsi que plusieurs illustrations d’hommage à Conan réalisées par Roberto Ricci, Andreas, Didier Poli, Gess et Tanino Liberatore.
A noter: Une version N&B est sorti également ! Dimensions 36 x 27 x 1 cm.
SDJuan
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AMAZONIE 3
- Par asbl-creabulles
- Le 24/05/2018
Amazonie (Kenya – Saison 3) Episode 3
Scénario : Rodolphe – Leo
Dessins : Bertrand Marchal
Couleurs : Sébastien Bouët
Dépôt légal : avril 2018
Editeur :
Nombre de planche : 46Dans ce troisième volet d’Amazonie, sous le regard discret du mystérieux humanoïde, Kathy Austin du MI6, accompagnée de Delio, découvre une carte pour mener à Eldorado, la mythique citée remplie d’or. Pendant ce temps-là, les "méchants" allemands continuent la recherche de l’or nazi qui aurait échappé aux recherches des alliés et Oscar et Clyde, membres de la Bram Stoker Society poursuivent leurs investigations en Transylvanie puis au Texas.
Leo et Rodolphe, inventeurs du "pentaptyque BD", continuent de diluer harmonieusement les éléments des différentes intrigues et sous-intrigues de cette saison 3 du cycle Kenya. Les liens de ces trames suivront dans les derniers opus. Le scénario, qui flirte sans complexe avec la parodie des genres (SF, espionnage, fantastique, …) avec un brin d’humour indispensable, reste passionnant et brillamment construit.
Aux pinceaux, le dessinateur Marchal colle parfaitement à l’ambiance rétro du récit. La mise en page est fluide, agréable et homogène. Et les décors "hollywoodiens" !
Mon avis: On en redemande ! De la très bonne rétro BD d’aventures, parodique des récits populaires d’après-guerre, bien documentée et inventive à souhait. Les dialogues sonnent justes et sont souvent croustillants, les personnages jouent en nuance, l’intrigue est bien ficelée.
Michel
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GAGNER LA GUERRE
- Par asbl-creabulles
- Le 22/05/2018
Tome 1: Ciudalia
Scénario : Frédéric Genêt
Dessin : Frédéric Genêt
Couleurs : Frédéric Genêt
Préface : Jean-Philippe Jaworski
Adapté de : Jean-Philippe Jaworski
Dépot légal : Mai 2018
Editeur :
Nombre de planches : 52Benvenuto est de retour à Cuidala, capitale du "Vieux Royaume", une république maritime dirigée par deux podestats et un Sénat. L'équilibre qui maintenait la paix dans la région vient d'être mis à mal par une attaque de pirates ressiniens dirigée contre le fils d'un des deux podestats qui s’est aussitôt déclaré en faveur d’une guerre contre le royaume de Ressine en accord et avec le soutien du second podestat. En vérité, ce n’est pas la perspective d’une guerre qui dérange Benvenuto, mais plutôt la terrible sensation d'avoir été trahi par Don Mascarina qui vient tout juste de le recruter comme tueur à gage connu pour son efficacité au sein de la guilde d’assassins des "Chuchoteurs" dont il est le chef. Benvenuto devait éliminer au couteau ou à l'épée à l’heure indiquée un homme portant un masque de renard en route vers son domicile. Rien de bien compliqué ou d'original pour un tueur à gage de son gabarit. Sauf que rien ne s'est déroulé comme prévu. Tout porte à croire qu’il s’agissait d’un piège car des hommes de main dont certains utilisaient de la magie, l'attendaient de pied ferme. Benvenuto en réchappera in extremis et se rendra aussitôt chez Don Mascarina pour lui demander des comptes, bien décidé à lui faire payer sa trahison, mais une fois sur place une surprise et même plusieurs l'attendent.
Mon avis: Constituant une mise en place conséquente, ce premier tome est riche en informations, personnages et événements. Frédéric Genêt s’est concentré sur l’adaptation de la nouvelle de Jean-Philippe Jaworski intitulée "Mauvaise Donne", prologue au roman "Gagner la Guerre" qui fera l’objet des prochains albums. C’est une première pour Philippe Genêt qui gère ici la totalité du projet: l’adaptation du roman pour le scénario, le dessin évidemment mais également la mise en couleurs. Comme il l’a déclaré, il s’agissait pour lui d’un défi personnel, voir s’il était capable de gérer l’entièreté d’un album. Disons-le tout de suite, malgré la difficulté que constituait l’adaptation BD d’un roman de cette qualité, le défi est relevé avec succès.
La découverte du roman en 2015 a été le déclencheur de ce processus d’une manière d’autant plus motivante que la nature du récit dans le genre "low fantasy" (où le monde imaginaire se mêle au monde normal) l’a littéralement subjugué. On découvre donc le personnage titre, Benvenuto Gesufal, un truand héros du roman "Gagner la Guerre" dans un récit d’aventure en forme de thriller mêlant conspiration politique, sorcellerie mais aussi environnement à dominante maritime avec une touche de cape et d’épée. La région glisse doucement vers un conflit auquel Benvenuto se retrouvera mêlé et qui lui fera vite comprendre que pour une fois il ne maîtrise pas tous les tenants et aboutissants de ses actions puisqu’il va même tomber dans un piège qui aurait dû lui être fatal.
Après sa série "Samurai" dans laquelle nombre de cases s’apparentaient à des estampes, l’auteur nous propose ici un album dynamique et riche en décors Renaissance et personnages charismatiques à souhait. De l’avis même de Jean-Philippe Jaworski, Frédéric Genêt (qui est l’un de ses plus grands fans) a parfaitement respecté l’histoire à laquelle il donne un rythme très cinématographique, passage obligé de la transposition de la prose, des joutes verbales et plus généralement du récit subjectif du roman en dialogues et surtout en décors, en expressions, gestuelle et attitudes des personnages. Le résultat est bluffant, tant les scènes de combat que la diversité des cadrages et la richesse des décors. Il réussit même à nous faire apprécier le personnage de Benvenuto, pourtant plutôt anti-héros. Un premier tome qui augure du meilleur pour la suite, sans aucun doute tout aussi épique et pleine d’intrigue et de suspense, d’un projet que notre ami Frédéric Genêt qui, avouons-le, nous a manqué depuis trop longtemps, pilote d’une main de maître dans la continuité de ses précédentes réalisations.
A noter: Existe également en tirage N&B limité (1000 exemplaires) avec couverture bichrome grenat/beige clair et carnet de croquis de 5 pages.
SDJuan
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EN ROUE LIBRE
- Par asbl-creabulles
- Le 22/05/2018
One shot
Scénario : Gilles Rochier
Dessin : Nicolas Moog
Couleurs : Jiip Garn
Dépot légal : Mai 2018
Editeur :
Nombre de planches : 88Gilles et Tonio, deux copains, ont grandi ensemble dans leur quartier n’hésitant pas comme beaucoup de jeunes à faire toutes sortes de conneries. Mais Tonio a eu beaucoup moins de chance. Il a perdu une jambe et va devoir être amputé de l’autre. Bien qu’il ait désormais une famille, son copain de toujours passe le voir dès qu’il le peut pour lui tenir compagnie et lui changer les idées. Il a toujours su rester présent pour Tonio. Mais Tonio, lui, qu'en pense-t-il au final ?
Mon avis: C’est l’histoire de deux potes de quartier qui font face à la dure réalité de l’infirmité de l’un d’eux et de l’annonce qu’il devra être inévitablement amputé de sa seconde jambe. La plupart du temps dépressif, renfrogné et irritable avec sa sœur, il ne l'est pas avec son copain. Tonio boit pour faire passer le temps, noyer sa peur dans l'alcool. Mais il est aussi parfois irrationnel car il tient à cette amitié, mais il ne sait plus quoi faire, à part rire de son malheur et continuer. Ce qu’il ne veut surtout pas, c’est de pitié et d’aide qui le rende encore plus dépendant. Gilles Rochier nous propose une histoire simple, se déroulant de manière calme et posée, qui fonctionne et accroche le lecteur.
Les dessins de Nicolas Moog sont touchants, drôles, parfois tristes, en tout cas toujours efficaces, avec des personnages bien rendus et charismatiques auxquels on s'attache très vite. Les rêveries, les souvenirs tels des flashs-back apparaissant dans des tons orangés tranchant sur un ensemble de nuances de gris viennent nous rappeler la préoccupation que ressent l'ami de Tonio pour lui. Qu'il occupe ses pensées même lorsqu'il se retrouve seul et même pendant son sommeil. Un bon moment de lecture.
SDJuan
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DC UNIVERSE REBIRTH
- Par asbl-creabulles
- Le 18/05/2018
One Shot: Le Badge
Scénario : Josh Williamson et Tom King
Dessin : Howard Porter et Jason Fabok
Couleurs : Brad Anderson et Hi-Fi
Dépot légal : Avril 2018
Editeur :
Collection : DC Rebirth
Nombre de planches : 112Batman a pris conscience que le Flash "Wally West" – libéré des limbes grâce au Flash "Barry Allen" qui s’est souvenu de lui – avait raison car tous les indices concordent: le badge jaune taché de sang portant un smiley, la lettre remise à Flash par le père de Bruce devenu le Batman dans la réalité du Flashpoint et surtout le fait que le badge provoque une réaction interdimensionnelle lorsqu’il se trouve à proximité du masque de Méduse du Psycho-Pirate. Contacté par Batman, Flash fait aussi vite qu'il le peut, et c'est peu de le dire pour un Flash. Malgré tout, il sera devancé de 58 secondes par Eobard Thawne, le Néga-Flash, et malheureusement pour Batman, ce délai va se révéler largement suffisant pour qu’il lui mette une dérouillée monumentale. Il le laissera presque pour mort. Mais ce qui se produit ensuite est des plus étranges. Après avoir volé son badge à Batman, le Néga-Flash disparaît dans le temps aussi vite qu'il est venu pour comprendre le mystère qui l'entoure. Mais lorsqu’il revient, précédant de peu l'arrivée de Flash Barry Allen, il s'écroule et son corps est à moitié dissous comme s’il avait été brûlé. Batman, le plus grand détective du monde, est prêt à aider Flash à enquêter sur cette affaire à travers le temps, l’espace et les dimensions à l'aide du tapis cosmique.
Mon avis: Un avis teinté d’une légère déception car au lieu d’obtenir les réponses promises et attendues depuis des mois, on reste une nouvelle fois sur sa faim. En fait, c’est typique du comics: distiller des indices çà et là pour tenir le lecteur en haleine sur la durée. Et ça marche! Et même si on se sent légèrement frustré, on en redemande. Le récit principal est interrompu par de nouvelles aventures annexes qui viennent s’y greffer, comme l'arrivée de Néga-Flash. Pourquoi déroger à une règle qui a fait ses preuves depuis des décennies dans le comics? Et Rebirth oblige, on comprend mieux ainsi le lien entre le badge, le masque de Méduse et le père de Bruce devenu Batman dans l’univers Flashpoint. Un récit nerveux, sans temps mort, une intrigue bien menée et des voyages dans le temps plutôt réussis font de cet album un incontournable si on veut voir arriver les Watchmen de manière crédible et convaincante.
Côté dessin c'est du tout bon offrant un ensemble très dynamique. Les combats sont spectaculaires avec des effets de vitesse et de voyage dans le temps et l'espace plutôt bluffants. Jason Fabock et Howard Porter travaillent les pages dans un style efficace aussi bien celles contenant 9 cases, que les pleines pages (splash) voire doubles pages ou celles mélangeant petites et grandes cases, tout en préservant pour le lecteur l'ordre de lecture ou des mouvements. Plongées, contre-plongées, effets de vitesse, émotions, rien ne leur échappe. Une réussite dans le plus pur style du comics made in USA.
Les couleurs assurent une grande lisibilité de l'album tout en donnant à Batman sa noirceur légendaire et aux différents Flash une énergie flamboyante très réussie.
SDJuan