Chroniques

​Tome 8 - La Cité des poisons
Scénario : Valérie Mangin
Dessin : Thierry Démarez
Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud
Autres : Denis Bajram
Adapté de : Jacques Martin
Dépot légal : Novembre 2018
Editeur :
Cycle : 3
Nombre de planches :46

Effondrés après la mort de Khephren, Alix et Enak doivent se ressaisir et aller de l'avant. Accompagnés de Titus et du centurion Quintus, ils sont envoyés par Auguste en mission diplomatique dans la mystérieuse et imprenable cité de Pétra pour renforcer les liens entre Rome et le Roi Obodas. Alix est également chargé de proposer au roi le soutien de Rome à condition que celui-ci ouvre à l'empereur les routes commerciales vers l'Inde et l'Arabie dont Rome a besoin pour s’approvisionner en Orient sans transiter par Pétra. Mais la situation n’est pas aussi simple qu’il y paraît car des conspirateurs agissent dans l’ombre contre la royauté. Bien décidé à faire tomber le roi Obodas qui le considère pourtant comme son frère, l’ambitieux ministre Syllaios demande également à s’entretenir avec Alix. Quant à son fils Alexandre, il est tout autant impliqué que son père dans la cabale qui vise à renverser le roi.

Mon avis: Ce nouvel album scénarisé par Valérie Mangin se caractérise par une bonne intrigue teintée de géopolitique, bien menée sans fioritures et sans excès tout au long d’un récit captivant. L'album fait la part belle à Titus, le fils d'Alix, jaloux de voir Camma sa promise s'amouracher d'Alexandre, le fils du ministre Syllaios, mais aussi à son père, Alix, dans le rôle de médiateur-négociateur entre Romains et Nabatéens afin de tirer le meilleur parti de la rivalité croissante entre Syllaios et Obodas, tout en s’efforçant de redonner du tonus au pauvre Enak, son ami de toujours.

Mais ce qui a retenu toute mon attention, c'est le dessin de Thierry Demarez. Un vrai régal surtout lorsqu’on découvre des paysages et décors aussi majestueux et grandioses. On ressent même une certaine crainte lorsqu’on suit les personnages progresser dans d​es gorges et canyons étroits entre les montagnes jusqu’à cette énorme claque lorsqu’on découvre le tombe​au mythique et la cité de Pétra. Les temples, les palais mais aussi les costumes et drapés sont magnifiquement rendus, sans oublier les traits et expressions des visages. Du très beau travail au fil de cases qui bénéficient aussi d’une magnifique mise en couleurs de la part de Jean-Jacques Chagnaud. Un résultat de toute beauté, tout en finesse. On sent presque la poussière et la chaleur sortir de l'album! 

A noter: Édition de luxe à dos toilé, avec un cahier historique supplémentaire de 8 pages, "Pétra - La Cité cachée du désert". 

SDJuan

Tome 23 - Sur les traces de l'Épervier Bleu
Scénario : François Walthéry & Sirius
Dessin : François Walthéry
Couleurs : Cerise
Dépot légal :Novembre 2018
Editeur :
Nombre de planches : 46

Nous retrouvons notre Natacha – euh, pardon, la grand-mère de Natacha –, Walter (qui est en fait son grand-père) et Chacha (qui n’est la grand-mère de personne), tous trois accompagnés par Jane, cette jeune dame ayant perdu son frère, assassiné et gisant au fond de l’océan pour une sombre histoire de perles, j’ai déjà vu ça. Nous les avions laissés, dans le tome 22, en pleine fusillade. En effet, le vil et gredin Blackmoon n’était pas très content suite au vol de ses perles. C’est un peu le voleur qui se moque du voleur! Il avait donc décidé d’éliminer nos quatre amis… La vie peut être si simple parfois! Quoi qu’il en soit, c’était mal embarqué pour notre hôtesse de l’air, j’ai déjà vu ça. C’est alors que surgit le vrai héros de tous les temps (non, pas Bob Morane, décidément il ne nous quitte plus), j’ai nommé Franck, ce jeune Robinson coincé sur l’île depuis un an et cherchant vainement son Vendredi. L’homme tire plusieurs coups en direction de Blackmoon et ses sbires, laissant le temps à Natacha de rejoindre l’épervier bleu et de fuir, toutes voiles dehors! Il subsiste pourtant un problème. Suite à la fusillade, l’épervier bleu est endommagé! Qu’à cela ne tienne, il existe une petite île avec un port où ils pourront réparer le bateau. Manque de bol, l’île appartient à un ami de Blackmoon: le chinois Lee Kong! Je vous laisse découvrir le reste. Qui de Natacha, de Blackmoon ou Lee Kong fera des colliers de perles en sirotant un jus de fruits aux Bahamas? 

Mon avis: Je suis content de lire la suite du tome 22. Cela faisait quelques années qu’on l’attendait et je ne suis pas déçu. Je ne suis pas objectif car je suis un grand fan du travail de François Walthéry. On y retrouve tout ce qui fait le succès de notre hôtesse de l’air: des rebondissements à n’en plus finir, des bagarres, de l’humour et une relation spéciale entre Walter et Natacha. Cet album sent bon la bande dessinée des années 80-90 et j’adore ça! 

MJordan

Tome 2
Scénario : Lewis Trondheim
Dessin : Stan & Vince
Couleurs : Walter
Dépot légal :Juillet 2018
Editeur :
Collection : Comics Fabric
Format : comics
Nombre de planches : 96

On se souvient que Chloé a reçu d’un extra-terrestre, un peu par accident, le pouvoir de contrôler sa densité corporelle. Cet alien fait partie d’une race d'observateurs plutôt pacifiques mais décidés à protéger et sauver la Terre de l'invasion des Pouss, une espèce extraterrestre au contraire très belliqueuse. Gilles, le frère de Chloé, profite de chaque instant pour entraîner sa sœur à maîtriser ses pouvoirs. En effet lorsqu'elle diminue fortement sa densité, elle peut littéralement planer et traverser les objets, et lorsqu'elle densifie son corps au maximum, son poids augmente de façon vertigineuse au point qu’il devient à l'épreuve des balles mais aussi un danger dans certaines circonstances. Chloé et son frère sont chargés de réunir un maximum d'armes pour défendre la planète Terre. Mais pour se fournir auprès de l’un des plus gros trafiquants d'armes au monde, il faut de l’argent, beaucoup d’argent. Ils projettent donc d’utiliser les pouvoirs de Chloé pour braquer le casino où travaille leur ami Marco car une énorme somme d’argent doit y être livrée pour un tournoi de poker. Sauf que Marco va leur réserver une mauvaise surprise. 

Mon avis: Agréable poursuite de cette aventure de science-fiction concoctée par Lewis Trondheim sur un ton qui ne se veut pas sérieux mais plutôt drôle et léger, comme lorsque les extra-terrestres prétendent vouloir voir la fin d’une série télévisée pour justifier leur venue sur Terre. Mais aussi lorsque Gilles s’efforce de réveiller Chloé en douceur pendant ses phases d’immatérialité ou d’inconscience car la densification soudaine de son corps pourrait lui être fatale. Les personnages des comics sont à la fois source d’inspiration et objet de dérision en particulier Gilles qui n’est pas téléporté mais dématérialisé/rematérialisé par copie de sa structure moléculaire reproduisible à l’infini, ce qui en fait un être quasiment immortel. Les scènes saugrenues et drôles rythment bien l’album et nous font passer un très bon moment.
Stan & Vince nous régalent de nouveau d’un dessin précis et clair, mélange de science-fiction, super-héros et comique qui colle à merveille à des personnages attachants, aux mimiques drôles et divertissantes. Les périodes de phases de Chloé sont très bien rendues et très explicites ce qui n'était pas évident à restituer de façon simple. L’ensemble bénéficie d’une belle mise en couleurs réalisée par Walter.

SDJuan

Tome 12 - Kardum du Talion
Scénario : Nicolas Jarry 
Dessin : Stéphane Créty
Couleurs : Digikore Studios
Lettrage : Laurence Istin
Couverture : Diogo Saïto
Design : Pierre-Denis Goux
Dépot légal : Octobre 2018
Editeur :
Collection : Heroic Fantasy
Nombre de pages :53

Kardum n'était pas destiné à devenir ce qu'il est aujourd'hui puisque ses parents espéraient bien qu’il reprendrait l’atelier familial d’artisan verrier. Mais ayant refusé de marcher dans les pas de son père, le voici à présent devenu homme d'affaire aguerri. Après une première expérience dans le commerce du vin, il est finalement devenu le principal marchand d'armes de toute la région. Il a su s'imposer auprès des Orcs en éliminant l'un des plus redoutables d’entre eux, forçant du même coup le respect et la crainte auprès des autres races. Dorénavant il commerce avec tous, qu'ils soient Orcs, Gobelins, Humains, Nains ou Elfes. Il suffit d'avoir les moyens de se payer ses services. Mais pour y arriver, il a également dû s'entourer de personnes triées sur le volet, les plus proches étant même devenues de véritables amis sur qui il peut compter. Et il en faut dans ce monde largement peuplé d’ennemis dont certains sont bien décidés à le faire tomber. 

Mon avis: Ce nouvel album sort un peu du lot de la série. Nicolas Jarry a davantage privilégié la géopolitique par le biais de la vente d’armes et le personnage de Kardum dans son ascension vers la gloire. Moins de combats par conséquent et un accent mis sur la psychologie des personnages qui sont plus développés. Dense et bien construit, le scénario nous relate en détail l’ascension non sans mal et sans heurts de Kardum à la tête d’un empire illicite de trafic d’armes. Et on peine à avoir de l'empathie pour ce personnage principal, mais ce n'était pas le but du récit je pense. 

Au dessin, on retrouve avec plaisir Stéphane Créty qui nous propose des paysages et décors très fouillés et visuellement très plaisants et des personnages tous bien maîtrisés malgré leur diversité. S’il y a "moins" de combats (il y en a tout de même, je rassure les fans du genre) que dans les tomes précédents, il n'en reste pas moins que ses cadrages, ses "prises de vues" sont toujours aussi dynamiques. Si le texte est souvent dense dans cet album, les dessins le sont également, on en a largement pour son compte. Créty ne néglige pas ses lecteurs quand il illustre un album BD, c'est le moins que l'on puisse dire. La mise en couleurs de Digikore Studio accompagne parfaitement le dessin, mettant souvent en valeur le travail du dessinateur sans trop foncer (cette fois) les zones d'ombres.

SDJuan

Tome 1 - Les Bijoux de la Bégum
Scénario : Yann
Dessin : Olivier Schwartz
Couleurs : Hubert
Dépot légal : Octobre 2018
Editeur :
Format : Grand format
Nombre de planches : 54

Côte d'Azur, août 1949. En route vers Nice, la voiture qui transporte Karim Aga Khan, l'homme le plus riche du monde, et son épouse dite la Bégum est soudain bloquée par un autre véhicule. En quelques secondes, le hold-up va rapporter à ses auteurs un butin de plus de deux cents millions de francs en bijoux, dont un diamant de 22 carats! A Paris, Atom Vercorian, fils d’un commissaire affecté au Quai des Orfèvres, a toujours rêvé de devenir détective. L’affaire de la Bégum est pain bénit pour son agence, en réalité un duo qu’il forme avec Mireille dite Mimi, une fille qui a plus d'un tour dans son sac, auquel va bientôt se joindre Jojo la Toupie, ancienne star du catch poids lourds qui dans un passé lointain a fréquenté la Bégum. Tandis que l’enquête piétine et que son père refuse de l’aider et de lui refiler des infos, Atom se tourne vers ses parrains au sein de la police. Un rien plus bavards, ceux-ci lui fournissent discrètement des indices comme ce rouge à lèvre "Crimson" retrouvé sur des mégots de cigarettes très utilisé par les "poules des caïds" mais aussi le garage qui a vendu la batterie neuve de la Citroën Traction ayant servi pour le hold-up. Une véritable aubaine pour l’Atom Agency ! 

Mon avis: Scénarisé par Yann, cet album bourré d’énergie de bout en bout est l’occasion de mettre en scène le célèbre Quai des Orfèvres comme on ne l'a jamais vu, des inspecteurs d’origine arménienne de la famille de Charles Aznavour, un fils de commissaire d’un entêtement incroyable et enfin la pègre marseillaise. Rien que ça! On y retrouve l'ambiance des films rétro interprétés par Gabin ou Lino Ventura pour ne citer qu’eux ainsi que de nombreuses références de l'époque, et en BD on pense aussitôt à l'univers de Tillieux. L’intrigue sous forme d’enquête policière est rondement menée par divers personnages hauts en couleurs, surtout Mimi et Joseph Villain, alias Jojo La Toupie, mais également Atom, le fiston du commissaire Vercorian, dont on découvre qu’il est un observateur lucide et très perspicace pour mener l’enquête. N’oublions pas en toile de fond ce mystère qui plane autour de la "filière arménienne" ni l’utilisation très savoureuse de termes d’argot parisien ou marseillais. 

Les dessins de Schwartz sont de même nature, offrant des cadrages dynamiques et des mises en scène très actuelles tout en conservant un style purement hérité de la "ligne claire" d'où Schwartz tire toute son énergie en y ajoutant sa griffe, sa marque de fabrique. Bien que nombreux, les personnages sont parfaitement reconnaissables et identifiables, facilitant la lecture et la compréhension. On apprécie la richesse des décors et d’une manière générale un dessin soigné jusque dans les moindres détails, le tout bénéficiant d’une mise en couleurs agréable et équilibrée. Bel hommage à Tillieux.

A noter qu'il existe plusieurs tirages dont celui en Édition spéciale dite "Vintage" tirée à 700 exemplaires réalisée pour les librairies La Parenthèse, Brüsel et Krazy-Kat. Cette édition contient :une couverture alternative non pelliculée, un dos papier rouge et un buvard publicitaire en supplément. Le second en tirage Grand Format avec supplément de 16 pages reprenant les travaux de recherche des personnages et illustrations, commenté par Olivier SCHWARTZ, tirage 1500 exemplaires.

SDJuan

Tome 4 - Esmeralda
Scénario : Yann
Dessin : Félix Meynet 
Couleurs : Félix Meynet 
Dépot légal : Novembre 2018
Editeur :
Nombre de planches : 46

Non seulement Félix Sauvage a assouvi son besoin de vengeance et retrouvé son honneur mais il a décidé de reprendre son vrai nom. Voici donc Félix de Castelbajac, commandant du 3^e escadron de chasseurs d’Afrique et de plusieurs pelotons de Turcos" algériens, au service de l’empereur Maximilien, chargé d’une mission pour le compte de la France. La mission s’annonce périlleuse car il faut franchir la cordillère des Andes par l'Échine du Diable pour rejoindre la région du Silanoa. Là Félix devra éliminer le général Corona qui commande les troupes républicaines du président Juarez hostiles à l’occupation française. La toute jeune Esmeralda qui a été placée dans un couvent carmélite réputé pour sa rigueur et sa discipline aura beau supplier Félix de rester auprès d’elle dans l’espoir qu’il l’épouse, celui-ci n’aura cure de ses avances car il veut absolument partir en mission. Sur le terrain, Félix va se révéler impitoyable. Contre toute attente depuis la promulgation du "décret noir" impérial, le jeune commandant applique à la lettre les ordres reçus de sa hiérarchie d'exécuter les prisonniers sur place et n’hésite pas à le faire au grand étonnement de ses soldats qui ayant connu un homme bon, généreux et plein d'illusions et de principes découvrent à présent ce qu’il est devenu.

Mon avis: Yann nous a habitués à des scénarios un peu plus "enjoués", même si on doit attendre la chute prévue pour émettre un avis définitif. On sent toutefois que ce cycle sera plus sombre que le premier et que la guerre a transformé Félix (le héros de la BD, pas le dessinateur, heureusement) en un être froid, presque une machine à tuer qui suit les ordres sans broncher, sans (presque) aucun remord... c'est du moins ce que l'on ressent en lisant ce tome. Le récit plutôt dynamique et violent se déroule sur un fond historique bien présent à travers l’état d’esprit des soldats après tant de tueries et de massacres, d'amis tombés au combat ou d'accidents. Un second cycle qui s’annonce plus froid, plus dur, plus "sauvage", y compris pour Esmeralda qui ne pouvait espérer davantage d’un homme qui est avant tout soldat dans l’âme. Yann pose ici les bases d’une trame qui ménage le suspense pour le moment. A suivre donc.

Au dessin, Félix Meynet que l'on connaît dans des registres plus drôles avec la série des Fanfoué ou plus "sexy" d’une manière générale avec ses séries de "pin up" toutes plus belles les unes que les autres, s'attaque à un thème dur et sans concession. Mais on reconnaît et on retrouve avec plaisir des jeunes femmes aux courbes généreuses en alternance avec des scènes plus imposantes mettant en avant les soldats dans des combats très violents. On apprécie son travail sur les costumes, robes et uniformes mais également sur les visages des protagonistes, ainsi que sur les décors en particulier le désert, la poussière. Énorme travail également sur les couleurs très présentes dans cet album. Nouvelle bonne série avec le duo Yann / Meynet.

SDJuan

Tome 11 . Zakariel
Scénario : Nicolas Jarry
Dessin : Augustin Popescu
Couleurs : Digikore Studios
Couverture : Héban, Olivier
Dépot légal : Novembre 2018
Editeur : ​
Collection : Heroic Fantasy Soleil
Nombre de planches : 54

À l’issue du combat ayant opposé les Maîtres Inquisiteurs à l'Impératrice Assinya et détruit une grande partie d'Ares, personne n'aurait imaginé ce qui allait se préparer. Le Juge Adrael qui a combattu et tué sa propre fille lors de ce terrible affrontement sent qu’elle cherche à entrer en contact avec lui. De fait, Assinya s’est réincarnée dans le corps d’une gamine et elle a besoin d'aide car un clan orc cherche déjà à la récupérer pour contrôler le fleuve-monde et étendre son pouvoir en Oscitan. Pour s'assurer que c'est bien sa réincarnation, Adrael fait appel à l'Elfe Alwënn qui n’aime pas trop être ainsi utilisée, tout en s’efforçant dans le même temps de retrouver le mage Gadaël, un ancien Maître inquisiteur qui sans doute préfère l'or à la justice mais qui est bien le seul à pouvoir le renseigner sans que cela s'ébruite. En réalité, Adrael à travers Alwënn cherche surtout à atteindre Zakariel, son Maître Inquisiteur, car c’est le meilleur pisteur qui soit, même si d’après Alwënn, c’est aussi un lâche. Sauf qu’il est à présent le seul à pouvoir sauver la fille d'Adrael, ou plutôt sa réincarnation.

Mon avis: L’aventure des Maîtres Inquisiteurs se poursuit pour notre plus grand plaisir. Et après le conflit final qui a clôturé le premier cycle, chaque tome est à présent l’occasion de découvrir de nouveaux venus. Nous voici donc bien repartis et la toile des Maîtres Inquisiteurs s'étend et s'étoffe en évitant le piège des récits parfois trop tirés en longueur. Avec Nicolas Jarry, la qualité est toujours au rendez-vous grâce à un scénario bien construit et une intrigue qui fonctionne parfaitement en arrivant encore à nous surprendre. De rebondissement en rebondissement, l'histoire se révèle efficace et la tension permanente jusqu’à une conclusion assez inattendue. Un avant-dernier tome d'un deuxième cycle peut-être moins surprenant que le premier mais toujours aussi prenant.

Les dessins d’Augustin Popescu viennent également confirmer le succès de la série avec des décors très fournis mais précis et des personnages bien reconnaissables. Le dessinateur restitue parfaitement l'ambiance des villes et nous plonge dans la nature au milieu d’animaux de toutes sortes. Popescu maintient la barre très haut, l’ensemble étant une nouvelle fois agréablement mis en couleurs par Digikore Studios. Encore de bons moments de lecture.

SDJuan

Tome 4 : César et Vercingétorix
Scénario : Laurent Moënard
Dessin : Manuel Garcia
Couleurs : Sebastián Facio
Couverture : Pierre Loyvet
Dépot légal : Novembre 2018
Editeur :
Nombre de pages : 46

En ce début d’année 52 avant J.-C., la confusion qui règne à Rome contraint César à quitter la Gaule pour rentrer mettre de l’ordre. Profitant de la situation pour se soulever face à un ennemi affaibli, les différentes tribus gauloises gagnent de plus en plus de terrain face à l'envahisseur romain, n’hésitant pas à massacrer des garnisons romaines entières comme à Cenabum. Vercingétorix, le chef et roi des Arvernes, a même été désigné pour fédérer plusieurs peuplades et va se révéler un adversaire de taille pour César. La situation incite l’Ordre du Troisième fils de Rome à prendre contact avec les druides dont l’influence est forte chez les Gaulois en révolte. En s’immisçant dans le conflit, l’Ordre espère abattre son ennemi en Gaule mais aussi, de manière indirecte, à Rome pour y prendre le pouvoir. Mais le danger grandissant oblige rapidement César à revenir ​en Gaule.

Mon avis: Le thème du Troisième fils de Rome passe ici au second plan, laissant la part belle à la montée en puissance et à la révolte des peuplades gauloises. La lecture se révèle passionnante en nous entraînant dans une nouvelle aventure bien rythmée et sans temps mort marquée par la présence de deux acteurs illustres de l’histoire romaine, César et Vercingétorix. Cela pourrait paraître frustrant compte tenu du thème de la série, mais Laurent Moënard réussit malgré tout à assurer (bien que de façon moins marquée) le mélange fiction et Histoire de manière efficace.

Les dessins réalistes de Manuel Garcia nous plongent tout de suite dans cette ambiance de guerre, de massacres et de violence qui constitue l’essentiel du récit. Il n’hésite pas à multiplier les personnages et les décors dans ses cases. On sent presque la poussière et le sang, on entend le bruit des sabots des chevaux, celui du métal qui s'entrechoque ou qui pénètre la chair. Venu du comics US, Manuel Garcia est à présent bien présent dans la catégorie franco-belge où ses collaborations ont bien augmenté ces derniers mois.

La mise en couleurs de Sabastián Facio est sobre et efficace. Une lecture toujours aussi captivante. 

SDJuan