Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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IN ONE'S LAST MOMENT
- Par asbl-creabulles
- Le 28/02/2019
One shot
Scénario : Kentaro Fukuda
Dessin : Kentaro Fukuda
Couleurs : N&B
Dépot légal : novembre 2018
Editeur :
Format : format manga
ISBN : 978-2-302-07281-7
Nombre de pages : 200
"Il y a autant de façons de mourir que d’êtres humains en ce monde…"Enfant, Mamoru Kaname découvre qu’il possède un don étrange. Un simple contact physique avec une personne lui permet de prédire sa mort. Mais ce don se transforme vite en une malédiction car après avoir vu la mort de son père et prévenu sa mère qui ne l’a pas cru, il découvre qu’il est dans l’incapacité de le sauver. Cette révélation et cette impuissance face à la fatalité vont le persuader de tout faire pour sauver les autres. Cela lui vaudra plus tard le surnom de "Dieu de la mort". Mais s’il est persuadé de pouvoir changer les choses en prévenant la future victime bien en amont, cela ne se passe pas vraiment comme il l'imagine. En effet, même s’il réussit à la sauver, la mort en décide autrement. Et si elle ne peut avoir la personne prévenue par Mamoru, elle prend la vie de quelqu'un d'autre. De plus, il semble que Mamoru doive en payer le prix: des modifications physiques apparaissent sur son corps sous forme de taches noires. Et surtout, il est seul et isolé car personne n’ose le toucher. Mais lorsqu'à l’occasion d’une fête, il touche la main de son amie Kana Shiraishi et "voit" aussitôt qu’elle va bientôt mourir, il décide d'intervenir coûte que coûte. Sauf que sa copine Takeshita, risque bien d'en pâtir. Pourtant une surprise l'attend.
Mon avis: On ne peut s’empêcher de penser à la série de films d’horreurs que le cinéma américain nous a proposée pendant plus de dix ans dans lesquels le héros, qui lui aussi a des visions, s’efforce de sauver les futures victimes tout en constatant que la mort les rattrape puisque tel était leur destin. Dans le one shot de Kentaro Fukuda, la grande faucheuse, contrairement à Destination Finale, a besoin d’autres victimes faisant de ce récit une histoire riche en rebondissements et en surprises. Elle commence sur les chapeaux de roues pour ne plus s'arrêter et nous interpelle car qu'aurait-on fait à la place du héros? Le choix de se limiter à un one shot est audacieux car de multiples possibilités s’offrait à l'auteur sur ce thème aussi sérieux et, du coup, cela semble développé de manière un peu superficielle et, surtout, on aurait aimé avoir davantage de réponses. Espérons que d’autres récits sont déjà en route.
Coté dessin, Kentaro Fukuda s’en tient aux codes du manga et l'énergie est bien présente. Les flashs de la mort des personnes que le héros touche, sa panique et sa rage à vouloir prévenir ses ami(e)s sont restitués de manière efficace et impressionnante. Le trait est précis, les cases plutôt détaillées et les personnages aisément reconnaissables même si on peut regretter une certaine dureté dans leur allure générale. Encore un manga qui me conforte dans l’idée qu’il y a du bon dans le genre.
SDJuan
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DUKE 3
- Par asbl-creabulles
- Le 27/02/2019
Tome 3 - Je suis une ombre
Scénario : Yves H.
Dessin : Hermann
Couleurs : Hermann
Dépot légal : Janvier 2019
Editeur :
Format : Grand format
ISBN : 978-2-8036-7475-6
Nombre de pages : 56Nous avions laissé Morgan "Duke" Finch, à la fin du tome 2, avec une mission délicate: garantir la sécurité d’un convoi avec à son bord 100.000 dollars. La mission lui a été confiée par Mullins, un homme puissant aussi riche qu’imprévisible. Il ne faut pas attendre bien longtemps avant de voir qu’un arbre bloquant la route, ça sent le piège à plein nez. Duke est alors prêt à dégainer son arme, à sortir son permis de tuer et à plomber quelques âmes ne le connaissant pas encore. Le Diable va encore avoir un colis de la part de Morgan Finch. Il est prêt à titiller la gâchette jusqu’à ce qu’il se rende compte que c’est son propre frère qui attaque le convoi… Il décide de ne pas intervenir, de laisser son frère et sa bande s’enfuir. Ce n’est pas pour autant qu’il lâche l’affaire! Le but est de récupérer l’argent mais sans que le sang coule. Lorsque dans votre vie la couleur rouge a toujours été omniprésente, il est difficile d’y échapper… Ce livre utilise les codes bien connus du western: une chasse à l’homme, des coups bas, des fusillades, du sang et la mort qui rôde… Place à l’aventure!
Mon avis: Toutes les personnes qui me connaissent savent que je suis un fan inconditionnel d’Hermann. Cela ne changera pas après la lecture de cet album. C’est noir, c’est beau et ça percute. Point à la ligne. Et la scène de Duke sous la pluie, quel talent! C’est à couper le souffle. Il est certain que la série ne bouscule pas les codes du western mais c’est un bon album. Une dernière chose: la couverture de l’album est juste magnifique et rien que pour cela, allez l’acheter!
MJordan
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AQUAMAN REBIRTH 3 & 4
- Par asbl-creabulles
- Le 25/02/2019
Tome 3 . Underworld
Scénario : Dan Abnett
Dessin : Stjepan Šejić
Couleurs : Stjepan Šejić
Dépot légal : Août 2018
Editeur :
Collection : DC Rebirth
Format : Format comics
Nombre de pages :152Tome 4 - Détrôné
Scénario : Dan Abnett
Dessin : Max Fiumara et Riccardo Federici
Couleurs : Dave Stewart et Sunny Gho
Couverture : Joshua Middleton
Dépot légal : Novembre 2018
Editeur :
Collection : DC Rebirth
Format : Format comics
Nombre de pages :120 -
AMER BÉTON
- Par asbl-creabulles
- Le 22/02/2019
Amer Béton
Scénario : Taiyou Matsumoto
Dessin : Taiyou Matsumoto
Couleurs : <N&B>
Dépot légal : Janvier 2019
Editeur : /Tonkam
Collection : Découverte
ISBN : 978-2-7595-0007-9
Planches : + de 600Noiro et Blanko sont deux orphelins inséparables qui vivent ou plutôt survivent, perchés la plupart du temps – d’où leur surnom familier de "Chats" – sur les toits ou les poteaux d’un quartier de Takara où règnent la pauvreté et la violence. Ils survivent comme ils peuvent de divers petits larcins mais surtout règlent leur compte à tous ceux qui cherchent à s'approprier leur territoire, véritable périmètre de survie auquel il ne faut pas toucher. Si Noiro est un pragmatique, Blanko est plutôt un rêveur peu débrouillard. Une chose est sûre, ils ne peuvent vivre l'un sans l'autre. Un jour, un groupe de Yakuzas mené par Suzuki que tout le monde surnomme le Rat, prétend s'emparer du quartier pour y écouler sa drogue, ce qui équivaut à envahir le territoire des Chats mais aussi celui des Apaches que dirige un certain Chokola. Kimura, l’homme de main de Suzuki, est chargé d'expliquer à Chokola qu'il n'est plus le caïd du quartier mais qu'à présent il devra vendre la drogue pour lui et les yakuzas de Susuki. Noiro et Blanko ont toujours évité d'interférer dans les histoires de gangs, mais cette fois Noiro, même s'il n'apprécie pas trop Chokola, sent bien que son quartier ne sera plus le même si les yakuzas l'envahissent.
Mon avis: Voici un gros volume compilant près de 600 pages qui nécessitera sans doute pour certains, comme ce fut le cas pour moi, un bon moment de lecture afin d’"entrer" dans un graphisme pour le moins surprenant et perturbant quand on est davantage habitué au style franco-belge, comics ou même manga. Mais une fois "captée" la griffe Taiyou Matsumoto, on se sent transporté, absorbé, happé comme cela se produit rarement. Là où on pourrait croire que tout est confusion et désordre, en réalité on découvre un découpage et une mise en scène efficaces. Les cases s’enchaînent, se coupent, s'entrecoupent à l’infini sur fond de décors riches – chargés diront certains – en détails. Mais cela ne gêne en aucune façon la lisibilité du récit. On va à l'essentiel, là où l'auteur veut que notre œil se pose! Les scènes d'action, souvent très violentes, sont superbement rendues, avec un dynamisme à couper le souffle.
Les personnages sont charismatiques à souhait. Blanko, un peu attardé, est largement mis en avant car il aime parler, penser tout haut, écrire des paroles de chanson, donner son avis sur tout. Quant à Noiro, il est plus taiseux, plus pessimiste, plus cérébral jusqu’au moment où il passe à l'action de manière soudaine et souvent très violente. La venue des yakuzas ne sera pas pour arranger les choses, au contraire. L'un ne va pas sans l'autre, un peu comme l'ombre et la lumière, le blanc(o) et le noir(o). On retrouve ici la notion d’opposés où chaque chose a besoin de son contraire et chacune a besoin de l'autre pour ne faire qu'une et se compléter. Leur seul repère se situe dans les rues de Takara où ils ont appris à survivre mais avec un code d'honneur qui leur est propre. Pour la ville, Taiyou Matsumoto a créé un univers de béton, chasse gardée de nos deux Chats que d’autres veulent grignoter, qui se présente comme un personnage à part entière et qui évolue tout autant que Chokola, le grand-père devenu SDF, les yakuzas ou les policiers. Chaque personnage, même secondaire, a son importance dans ce récit habilement pensé et construit. Difficile d’en décrocher même lorsqu’on ressent le besoin de faire une pause après avoir lu une centaine de pages ! Pas étonnant que le Festival d'Angoulême lui ait consacré une exposition lors de son édition 2019.
Je n'ai pas aimé cette intégrale en (amer) béton, je l'ai adorée !
SDJuan
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BATMAN REBIRTH 6
- Par asbl-creabulles
- Le 20/02/2019
Tome 6 - Tout le monde aime Ivy
Scénario : Tom King
Dessin : Joëlle Jones, Mikel Janín, Tony S. Daniel & Hugo Petrus
Couleurs : Jordie Bellaire, June Chung & Tomeu Morey
Encrage additionnel : Joëlle Jones, John Livesay, Sandu Florea & Danny Miki
Couverture : Tony S. Daniel et Tomeu Morey
Dépot légal : Janvier 2019
Editeur :
Collection : DC Rebirth
Format : Format comics
Nombre de pages: 192Ce nouvel album qui contient les épisodes US Batman (2016) #39-43 et 45-47 se compose de trois histoires différentes.
1) Il y a peu, Wonder Woman et Batman ont aidé le Gentil Homme à se battre contre des monstres venus de la région infernale de la Géhenne cherchant à pénétrer dans notre dimension. Aujourd'hui, celui-ci a pris contact avec Wonder Woman qui demande à Batman de le remplacer afin qu’il puisse avoir un moment de répit puisque cela fait une éternité qu’il garde ce passage sans jamais revenir dans notre dimension. Ayant pris sa place, Batman et Wonder Woman doivent affronter une horde continue de monstres qui les attaquent pour passer dans notre dimension. Mais le Gentil Homme qui pourtant leur avait promis de vite reprendre sa place décide de prolonger sa pause. Sauf que quelques minutes dans notre monde correspondent à des années dans l'autre dimension.
2) Poison Ivy qui s'était alliée au Sphinx en causant au passage plusieurs victimes humaines a décidé de prendre la situation en mains pour sauver la Terre. Elle estime qu’il y a trop de guerres, trop de misère, trop peu de respect pour la nature ce qui aggrave le dérèglement climatique. Elle prend donc le pouvoir, contrôlant désormais toute la planète, les plantes comme les animaux et les milliards d’humains qui la peuplent. Seuls Batman et Catwoman ont réussi à se soustraire à cette emprise grâce à un antidote. Mais que peuvent-ils bien faire à eux deux contre un monde sous le contrôle de Poison Ivy, y compris la JLA? L'affrontement s’annonce terrible !
3) Après un long voyage dans le passé, Booster Gold est revenu à notre époque avec ce qu’il pensait être un beau cadeau pour Batman et Catwoman mais il se rend vite compte que la situation n’est pas normale. Il a eu vent des méfaits commis par Poison Ivy et se devait de venir sachant qu'une menace approche. Sauf que les choses ne se déroulent pas comme il l’avait prévu. Bruce Wayne n'est pas Batman, Jason Todd (Robin) s'en donne à cœur joie même si ses gadgets de haute technologie sont mortels, Catwoman semble avoir perdu toute humanité et pris toutes les caractéristiques du chat, quant à Cobblepot (le pingouin), il est devenu l'actuel président, etc... Où est l'erreur ?
Mon avis: Nous retrouvons avec plaisir Tom King aux commandes pour nous faire vivre ces différentes aventures du Chevalier noir. Alors que Batman doit bientôt se marier avec Catwoman, Tom King n’hésite pas à l’envoyer dans une autre dimension se faire démolir par ses propres amis et, pire, ne jamais avoir vécu la vie que nous lui connaissons car son passé a été modifié. Il y a de quoi devenir fou. Sauf que Tom King tient bien les rênes et pilote parfaitement le récit. Intrigue et suspense sont bien présents dans chaque histoire et on accroche vite. Si j’ai bien aimé les trois histoires, l’une d’elles se distingue nettement, non seulement par le sujet abordé mais aussi par le dessin. Non pas que l'épisode à l’encrage plus lourd illustré par Joëlle Jones ou celui de Tony S. Daniel, de facture plus classique mais avec des cases et planches vraiment impressionnantes, m'aient déplu, mais c’est bien celui dessiné par Mikel Janin et mis en couleurs par June Chung qui m’a le plus frappé. Finesse du trait, visages de toute beauté, mouvements pleins de grâce, pleines pages superbes de Poison Ivy, scènes d'action réussies avec des couleurs tout en douceur au service du dessin et donnant de la clarté à l'ensemble. Un bel album Urban Comics enrichi d’un cahier graphique reprenant des couvertures et crayonnés encrés.
SDJuan
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CONSTANCE D'ANTIOCHE - Les Reines de Sang
- Par asbl-creabulles
- Le 14/02/2019
Tome 1
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessin : Gabriele Parma
Couleurs : Dimitri Fogolin
Dépot légal : Janvier 2019
Editeur :
Format : Grand format
Nombre de planches : 54À l'âge de trois ans, la petite Constance qui vient de perdre son père Bohémond II, prince de Tarente et d'Antioche, est désormais l’héritière de la principauté d’Antioche. Mais trop jeune pour régner, la régence de la principauté revient à sa mère Alix, princesse d'Antioche et de Laodicée, fille du Roi Baudouin II d’Édesse (un comté chevauchant l’actuelle frontière entre la Turquie et la Syrie). Prête à tout pour garder le pouvoir, Alix fait aussitôt enfermer la petite Constance dans un couvent. Devant le Conseil d'Antioche, elle décide même de s'allier avec des émirs plutôt qu'avec le pape, confirmant le profond désaccord qui l’oppose à son père Baudouin II, entretemps devenu Roi de Jérusalem. Au fil des complots, des alliances, des plans secrètement établis contre sa fille, Alix conforte sa place dans l’espoir de devenir princesse d'Antioche sans se douter que Constance, elle aussi, a des alliés. Et la surprise sera d’autant plus inattendue que Raymond de Poitiers avec lequel elle croyait se marier épousera en fait Constance pourtant âgée d’à peine 10 ans. C’est ce mariage qui va donner à Constance le pouvoir de faire valoir ses droits de princesse d’Antioche.
Mon avis: Nouvelle histoire dans la série des Reines de Sang consacrée à Constance d’Antioche de Hauteville, princesse d’Antioche jusqu’à sa mort en 1163 à l’âge de 36 ans. Dans ce premier tome, Jean-Pierre Pécau pose le cadre général d’un récit qui s’annonce prometteur puisqu’il est sous-titré "La princesse rebelle". Pour le moment, nous découvrons surtout l’enfance et le contexte général du drame qui se joue autour d’une gamine destinée à devenir princesse, dont le père a été tué, le grand-père absent car occupé par ses devoirs en tant que Roi de Jérusalem et qui se retrouve mise à l’écart, enfermée et malmenée par une mère assoiffée de pouvoir pendant les longues années de sa régence. Un véritable calvaire pour cette enfant confrontée à de multiples conjurations et manipulations qui ont certainement influencé son caractère d’adulte. On est témoin de l'évolution de Constance, d’abord simple spectatrice puis devenant acteur principal et protagoniste de son destin. Un premier tome plutôt dynamique sur un scénario clair, construit de manière chronologique, qui pose bien le cadre de cet univers riche en péripéties et rebondissements.
Le dessin de Gabriele Parma, net et précis et plutôt réaliste, illustre de belle manière le récit. Les planches sont riches en paysages orientaux typiques, points de vue sur les villes, décors urbains, intérieurs somptueux, avec des personnages tous expressifs et un découpage soigné. L’album bénéficie d’une belle mise en couleurs dans des tons à dominante chaude de la part de Dimitri Fogolin. Un premier tome qui augure bien de la suite.
SDJuan
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COMPLAINTE DES LANDES PERDUES C3 T2
- Par asbl-creabulles
- Le 13/02/2019
Cycle 3 tome 2 - Inferno
Scénario : Jean Dufaux
Dessin : Béatrice Tillier
Couleurs : Béatrice Tillier
Lettrage : Jean-Marie Minguez
Dépot légal : Janvier 2019
Achevé d'imprimer : 12/2018
Editeur :
ISBN : 978-2-505-06399-5
Nombre de pages :56La sorcière Brynia a convoqué ses consœurs dans le but de les convaincre de ramener le démon Tête Noire à la vie. Mais la réunion qu’elle pensait maîtriser ne va pas se dérouler comme elle l’aurait souhaité. En effet, elles ont bien compris que Brynia cherche surtout à consolider son pouvoir auprès de la reine Jamaniel en l’aidant à installer son fils Elgar sur le trône. Parlant au nom des autres sorcières, Sanctus explique qu’elles ont toutes vu l'insigne Inferno Flamina porté par Vivien, le bâtard du roi et non par Elgar. C'est donc lui qui doit monter sur le trône. En profond désaccord avec Brynia, Sanctus joint alors l’acte à la parole et la tue froidement. Animée par l’esprit de vengeance, la sœur de Brynia, qui réside au château du roi Brendam, va s’efforcer d’éliminer Vivien pour accomplir le projet de sa sœur: écarter le roi au profit de son fils Elgar. Pour cela, il faut ramener Tête Noire à la vie et d’abord retrouver ses restes. Sous les traits de la reine Jamaniel dont elle a pris possession, elle approche Dame Ceylan qui seule connaît le lieu où ils se trouvent car elle a eu une fille nommée Oriane avec le démon. Dame Ceylan ne résistera pas longtemps et dévoilera l'emplacement des ossements de Tête Noire. Une course effrénée s'engage alors pour devancer la reine/sorcière et empêcher ce terrible démon de revenir à la vie. Mais à quel prix ?
Mon avis: Disposant les pions sur un échiquier contrôlé par des sorcières, Jean Dufaux nous démontre une fois de plus son savoir-faire sur une série qui a connu de nombreux rebondissements répartis sur plusieurs époques. Ce nouveau cycle – déjà le troisième – consacré aux sorcières, en est le préquel. Et ce deuxième tome est de nouveau une réussite. Dufaux nous tient en haleine et nous captive grâce à des personnages qui ont pris du volume et un scénario toujours aussi efficace. L’enjeu est immense puisqu’il faut éviter une guerre et empêcher la "résurrection" de Tête Noire. A noter que ce cycle avec la présence des sorcières, d’Oriane l’héroïne, de sa mère et de la reine revêt un caractère bien plus féminin que les précédents et ce pour notre plus grand plaisir.
D’autant que l’album bénéficie de l’élégant dessin de Béatrice Tillier avec qui Jean Dufaux a déjà travaillé sur "Le Bois des Vierges". La mise en page et le découpage sont soigneusement étudiés, alternant des cases qui constituent en quelque sorte des pauses, immédiatement suivies par un regain d’action. Le lecteur est ainsi judicieusement guidé dans sa lecture, en particulier son regard afin qu’il porte sur certains éléments plutôt que d'autres. Si le dessin au trait fin et léger capte notre attention au gré du positionnement des objets et/ou personnages sur chaque page, la mise en couleurs dans des tons plutôt pastel est également importante en accentuant certains éléments, de même que le jeu d’ombres et de lumière. Un soin minutieux est donc apporté à l’illustration, tant en ce qui concerne les personnages hauts en couleur (c'est le cas de le dire) que les décors, extrêmement travaillés et riches. Mes visites à plusieurs de ses expositions confirment que Béatrice Tillier est une grande artiste qui par son talent s’est imposée comme l'une des valeurs centrales du monde de la BD. Après un premier cycle illustré par Grzegorz Rosinski et un deuxième par le regretté Philippe Delaby, Béatrice Tillier confirme avec Jean Dufaux que cette saga du genre Heroic Fantasy (médiévale-fantastique en bon français) fait partie des incontournables de la BD.
A noter: "Inferno" est également paru dans une édition noir et blanc collector numérotée.
Voir notre chronique du tome 1
SDJuan
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VALOIS 2
- Par asbl-creabulles
- Le 11/02/2019
Tome 2 - Si deus pro nobis, quis contra nos ?
Scénario : Thierry Gloris
Dessin : Jaime Calderón
Couleurs : Felideus
Dépot légal : Janvier 2019
Editeur :
Collection : Histoire & Histoires
Format : Grand format
ISBN : 978-2-413-00535-3
Nombre de pages : 48Château de Ravaldino en Émilie-Romagne. Grâce à l’action de la troupe de mercenaires que commande le célèbre condottiere Vitellozzo Vitelli et qui compte désormais dans ses rangs Henri Guivre de Tersac et Blasco de Villallonga, la signora Sforza est désormais en lieu sûr, à l'abri des Borgia. Alors que Blasco passe la plupart de son temps à lire principalement des ouvrages consacrés à l'art de la guerre dans la riche bibliothèque du château – ce qui réjouit beaucoup Vitellozzo – Henri supporte mal sa rupture brutale avec la signora Sforza. Le calme étant revenu, décision est prise de lever le camp. Dans le même temps à Milan, le roi Charles VIII s’attache à préserver son alliance avec Ludovic Sforza, l'oncle de Jean Galéas qui a épousé Isabelle, la fille du Roi de Naples, Alphonse II. Malgré tout, leur première rencontre ne va pas être des plus diplomatiques, d’autant qu’Isabelle a donné rendez-vous dans le plus grand secret au roi pour lui demander son aide. A Gênes, alors que les vaisseaux napolitains sont prêts à débarquer pour lancer l’attaque sur la région, Vitellozzo parvient à arracher au nez et à la barbe des condottieres Alviano et Colonna un contrat en or auprès de Louis d'Orléans (le futur roi Louis XII), cousin de Charles VIII, pour se faire engager, lui et sa troupe de mercenaires aguerris, dans les rangs de l'armée française. Leur bravoure à combattre les Napolitains pour sauver Rapallo à une trentaine de kilomètres de Gênes vaudra d’ailleurs à Henri d'être fait chevalier pour avoir sauvé la vie de Louis d'Orléans. L'affrontement est proche, les forces inégales, mais Rome n'a pourtant pas dit son dernier mot.
Mon avis: L’épisode des guerres d’Italie, en pleine Renaissance, constitue un cadre privilégié pour Thierry Gloris qui fait vivre à nos deux héros une grande aventure au cœur d’événements historiques majeurs. En tant que mercenaires, Henri et Blasco peuvent en effet passer d’un camp à l’autre, un jour français, un jour italiens, avec beaucoup d’aisance. Cela nous offre plusieurs points de vue et c'est plutôt ingénieux pour décrire une époque où chacun place ses pions pour vaincre et/ou déjouer l'adversaire. Thierry Gloris réussit à capter toute notre attention pour ne rien perdre des multiples enjeux politiques et stratégiques qui se croisent sous nos yeux… d'autant plus que la France et l'Espagne veulent également leur part du gâteau. Amateurs d’histoire et autres, Valois est bien l’une des meilleures séries à suivre actuellement.
Côté dessin, force est de constater que Jaime Calderón est au plus haut de sa forme. Il nous livre un album somptueux, travaillé d’une manière des plus efficaces. Chaque case est une petite merveille de dessin réaliste. Soin du détail et précision dans les décors qui sont époustouflants. Cadrage et découpage aux effets impressionnants grâce à l’utilisation habile de plans larges, plongées, contre-plongées. Visages de toute beauté aux expressions tout simplement à couper le souffle. Scènes de guerre et de combat parfaitement restituées. Jaime Calderón est un maître du dessin réaliste et il est vivement conseillé de prendre le temps d’admirer chaque case, chaque planche comme elle le mérite, plans en extérieur, scène du banquet, point de vue sur l’armada napolitaine, etc.. car tout est simplement impressionnant. La décision de prendre des acteurs, des sportifs ou des amis comme modèle pour les personnages se révèle également très plaisante.
On apprécie également la très belle mise en couleurs de Felideus qui souligne un peu plus le soin apporté aux détails et donne du volume aux personnages, aux voiles des bateaux, aux forteresses, etc. Le duo Calderón/Felideus donne un album littéralement éblouissant. Valois, une série historique ayant sa place parmi les musts de la BD franco-belge et que chacun se doit d’avoir dans sa bibliothèque !
SDJuan