Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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CATAMOUNT 3
- Par asbl-creabulles
- Le 05/08/2019
Tome 3: La Justice des corbeaux
Scénario : Gaet's & Benjamin Blasco-Martinez
Dessin : Benjamin Blasco-Martinez
Couleurs : Emilie Beaud & Benjamin Blasco-Martinez.
Dépot légal : Mars 2019
Editeur : Petit à petit
ISBN : 979-1-09-567021-6
Nombre de pages : 60
Adaptation libre des œuvres d’Albert Bonneau (Le défi de Catamount et L’arrestation de Catamount)Retour sur le tome 2: Le vil et gredin Berton lorgne sur les terres et la ferme des parents de Catamount. Jusqu’à présent, la famille faisait front et arrivait à repousser les assauts mais Berton a plus d’un tour dans son sac. Il a décidé d’organiser l’assassinat de la sœur, du beau-frère et du neveu de Catamount et, bien sûr, de faire porter le chapeau à notre héros! Catamount a dû fuir…mais pour mieux préparer sa vengeance!
Tome 3: Pad et Clark, les deux amis de Catamount ont décidé de retrouver la trace de notre héros. Ils retrouvent des indices dans un lieu bien dangereux: le territoire des Crows, une tribu indienne sanguinaire. Nos deux acolytes sont rapidement encerclés et bien obligés de se rendre… Il se trouve qu’en arrivant au campement, Catamount s’y trouve! Réunis mais prisonniers, Pad apprend que le fils de la sœur de Catamount (vous me suivez toujours?) est bien vivant et pourrait innocenter son ami car il a vu qui a tué ses parents! Paul, l’enfant en question, se trouverait dans un campement de gitans, pris sous l’aile protectrice de Nelly, la Reine aux cheveux de feu et à la tête des gens du voyage.
Catamount promet aux Crows de les aider à se venger de Berton. Depuis longtemps le torchon brûle entre les indiens et notre méchant. Les Crows sont parqués dans des wagons et déportés car Berton a besoin des terres afin d’y faire passer le train. Si les indiens laissent partir nos trois amis, ils reviendront prêter main forte! Catamount retrouve son neveu dans le camp des gens du voyage et décide donc de revenir respecter sa parole. Son plan est simple: Berton et le shérif se retrouvent dans un saloon tous les jours. Il sera donc simple de dégainer son gun et de tirer. Manque de chance, tout ne se passe pas comme prévu et c’est en prison que le plan se termine. Comment le plan a-t-il pu foirer? Berton était-il au courant? Qui a craché le morceau? Les soupçons se tournent très vite vers Clark, l’ancien chef de la sécurité de…Berton! Le lendemain, Catamount sera exécuté sur la route de son transfert dans une prison fédérale. Je vous laisse deviner qui s’occupera de l’exécution…CLARK! A vous de lire pour connaître la fin!
Mon avis: Excellente série que Catamount! Le dessin est très beau et le scénario est excellent. Je conseille vivement, si ce n’est pas encore fait, de lire les trois tomes au plus vite!
Jordan M.
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BATMAN, les derniers jours du Chevalier Noir
- Par asbl-creabulles
- Le 02/08/2019
Scénario : Neil Gaiman
Dessin : Andy Kubert
Encrage : Scott Williams
Couleur : Alex Sinclair
Dépot légal : Mai 2019
Editeur :
Collection: DC Deluxe
ISBN : 9791026821427
Nombre de pages : 152Batman est mort. En un clin d’œil, la nouvelle s’est répandue. L’un après l’autre, amis comme ennemis, gentils comme vilains, tous sont venus se recueillir devant sa dépouille installée dans l’arrière-salle d’un bar. Nombreux sont les invités à cette veillée funèbre si particulière tant le Chevalier Noir semblait invincible, voire immortel. D’ailleurs, même Ra’s al Ghul lui avait proposé mais sans succès de s’immerger dans son puits de Lazare afin d'être ramené à la vie. Parmi ceux venus lui rendre hommage, Catwoman, mais aussi Double-Face, le commissaire Gordon, le Joker, le Sphynx, Superman et tant d’autres. Chacun s’incline devant ce corps inerte revêtu du célèbre costume, ne pouvant s'empêcher de raconter qui leur première rencontre, qui une anecdote, qui un souvenir, une prière, une histoire… à son propos. Pourtant Batman a l'air de se regarder et d’assister impuissant à ce défilé, totalement incapable de réagir. Que se passe-t-il vraiment. Est-ce la réalité, un mauvais rêve, un cauchemar ?
Mon avis: Le scénario de Neil Gaiman est tout simplement jouissif. Tous ceux qui ont suivi les aventures du Chevalier Noir seront d’accord tant Gaiman a touché juste en revenant sur les points forts du parcours de Batman et en y incluant diverses anecdotes et autres souvenirs qui sont l’occasion de retrouver les personnages les plus importants dans la vie de Batman. La voix off du Gardien de Gotham, spectateur de l’événement sans bien comprendre ce qui se passe, est aussi une trouvaille ingénieuse. Gaiman nous régale de plongées directes dans divers épisodes des aventures de Batman réalisées par d’autres auteurs par le passé, qu’il nous raconte à sa manière qui est unique. Il nous livre sa propre vision des deux épisodes qui devaient être les derniers des séries Batman et Détective Comics. Tout contribue à faire de cet album un ouvrage des plus originaux et passionnants. Comme pour la fin de Superman d’Alan Moore, il fallait un auteur de cette trempe pour accompagner Batman. Un incontournable!
Andy Kubert, fils du célébrissime Joe Kubert, met en scène et en images le défilé des grands personnages ayant accompagné Batman mais aussi les aventures illustrées par d’autres avant lui. Comme Gaiman au scénario, son dessin laisse transparaître celui des autres auteurs, ou inversement, offrant du même coup à cet album une richesse inouïe. Il réussit à donner l’impression de passer à autre chose lorsqu’on tourne les pages alors qu’il s’agit en réalité des mêmes personnages. C’est d’une efficacité redoutable et cela démontre une fois de plus le talent, la force et la créativité de ces auteurs qui sont reconnus comme géniaux avec raison. Dans sa première partie, l’album propose l’histoire en format traditionnel – encrage et mise en couleurs – démontrant au passage le savoir-faire de l’encreur et du coloriste, et dans la seconde partie la superbe version crayonnée de Kubert qui permet d’admirer et d’apprécier son trait parfait et dynamique. Urban nous gâte avec cet album également complété par une galerie d’illustrations.
SDJuan
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EL BOXEADOR
- Par asbl-creabulles
- Le 01/08/2019
Scénario : Manolo Carot & Rubén Del Rincón
Dessin : Manolo Carot & Rubén Del Rincón
Couleur : Manolo Carot & Rubén Del Rincón
Dépot légal : Mai 2018
Format : à l'italienne
Editeur :
ISBN : 979-10-92499-71-1
Nombre de pages : 208C’est l’histoire de deux hommes, véritables forces de la nature, nés pour devenir boxeurs. Le premier, Rafa, est une force brute, violente, sans contrôle. Issu du peuple, sans réel avenir mais prêt à tout pour mettre à profit son don pour la boxe. Le second, Hector, est issu d’un milieu aisé. Replié sur lui-même, plutôt solitaire, il semble promis à un bel avenir bien que brouillé avec son père violent, ancien champion olympique d’athlétisme qui rêve d’en faire un athlète comme lui. Mais le destin va en décider autrement quand un jour, lancé à la poursuite de voleurs à la tire, Hector se retrouve devant la salle de boxe. Ce sera l’élément déclencheur d’une carrière de boxeur dont la force réside dans l’adresse, la discipline, la technique. Rafa s’est d’abord entraîné seul, en regardant les autres à travers la fenêtre du club de boxe. Mais l’entraîneur l’a remarqué et décidé de le prendre sous sa coupe, persuadé d’avoir entre ses mains un futur champion. Rafa va devenir très bon, remporter des combats, croquer la vie à pleine dents mais un tournoi truqué va le conduire en prison. Hector, entraîné par son père, va aller à l’encontre de la facilité qui lui était promise en se jetant à fond dans la boxe et finira par s’imposer comme un grand boxeur. Deux destins qui vont inévitablement se croiser.
Mon avis: Un très beau livre au format à l’italienne réunissant deux histoires qui se suivent pour se rejoindre au milieu de l’album, à lire donc dans un sens et dans l’autre. En lisant ce roman graphique, je me suis pris une véritable claque (un coup de poing, vu le récit!). Manolo Carot et Rubén del Rincón en auteurs complets se sont fait plaisir, cela se voit et se ressent. Deux histoires, deux personnages et deux dessinateurs différents pour arriver à un final de toute beauté. Un scénario soigné, fort bien construit – l’histoire de deux vies que tout oppose mais qui vont se retrouver liées par la boxe, développées presque en parallèle – qui nous tient en haleine de bout en bout pour aboutir à ce point de convergence des plus surprenants.
L’illustration est également de grande qualité. Manolo Carot et Rubén Del Rincón nous plongent dans le monde de la boxe avec beaucoup de savoir-faire par le biais d’un dessin à dominante rouge dont le rendu fait penser à de la peinture. Plusieurs pages et/ou cases vont à l’essentiel, les cadrages sont percutants, l'énergie qui s'en dégage assez bluffante, notamment dans des scènes de combat violentes. Deux récits intenses, brut pour l'un et plutôt technique pour l'autre, deux héros issus de milieux opposés aux personnalités attachantes, un mode de narration où deux histoires se rejoignent au centre de l’album, un découpage dynamique, la qualité du dessin, le format à l’italienne, tout contribue à faire de cet album un indispensable!
La BD a reçu le prix de la meilleure BD sportive: Prix Bulles de Sport 2018 !
SDJuan
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OBLIVION SONG 2
- Par asbl-creabulles
- Le 31/07/2019
Tome 2
Scénario : Robert Kirkman
Dessin : Lorenzo De Felici
Couleurs : Annalisa Leoni
Couverture : Bertrand Benoît, Jesús Hervás Milán et Olivier Héban
Dépot légal : Mai 2019
Editeur :
Collection: Contrebande
ISBN : 978-2-413-00725-8
Nombre de pages : 130Cela fait dix ans que 300 000 habitants de Philadelphie ont disparu dans une autre dimension appelée Oblivion. En garde à vue, Nathan Cole vient d’avouer qu’il est responsable de la transférence interdimensionnelle ayant provoqué cette disparition. Ce sont donc bien ses expériences qui ont abouti à ce désastre. Seul survivant de son équipe, il en assume l’entière responsabilité. Depuis, il n’a eu de cesse de trouver un moyen d’y remédier afin de ramener les disparus dans notre dimension, multipliant les voyages pour les retrouver, à commencer par son frère Ed également disparu depuis l’événement. Mais alors qu’il a enfin réussi et qu’il est décidé à ramener un maximum de monde de cette dimension remplie de monstres plus effrayants les uns que les autres, Ed le supplie de le laisser repartir dans cette autre dimension où il a enfin trouvé un équilibre, un but, une raison de vivre… et où les humains se sont rassemblés dans la paix et l’entente générale. Nathan ne peut le concevoir. Il est résolu à sauver tout le monde quitte à le faire malgré eux... quitte à affronter son propre frère pour y arriver.
Mon avis: Avec son lot de révélations et d’explications sur l’origine du phénomène, ce deuxième tome scénarisé par Robert Kirkman apporte du solide au récit resté un rien trop vague, à mon goût, dans le premier volet. Il est vrai que Kirkman se bonifie sur la durée. Et c'est bien le cas avec Oblivion Song. Les multiples rebondissements s’appuient surtout sur la relation conflictuelle entre ces deux frères aux avis diamétralement opposés notamment à propos de ce monde parallèle. Lequel des deux arrivera à convaincre l'autre, Nathan, qui est convaincu qu’il faut faire cesser ce désastre dimensionnel mais dont les travaux ont déjà attisé bien des convoitises, ou Ed pour qui Oblivion constitue le point de départ d’une nouvelle humanité plus solidaire en dépit du caractère sauvage et dangereux de ce nouveau monde? Lorenzo De Felici illustre parfaitement cette épopée interdimensionnelle agréablement mise en couleurs par Annalisa Leoni. Même si je ne suis pas fan de ce type de graphisme qui mélange dessin classique et comics, je dois avouer son efficacité puisqu’au fil de la lecture on l’apprécie de plus en plus. De belles scènes de chaos, une panoplie d’animaux fantastiques riche et très colorée, des scènes d’action bien rendues. Des cases qui se suffisent à elles-mêmes, sans texte ni bulles. Des personnages aisément reconnaissables par leur physique et leurs vêtements. Tout contribue à la lisibilité et la compréhension du récit. A noter en fin d’album un bonus d'illustrations et de couvertures de 11 pages. Une série qui a un véritable potentiel à condition que l’aventure ne se résume pas sans fin au conflit personnel entre les deux frères. Nous devrions être vite fixés avec le tome 3.
SDJuan
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ORCS et GOBELINS 6
- Par asbl-creabulles
- Le 30/07/2019
Tome 6: Ayraak
Scénario : Nicolas Jarry
Dessin : Jesús Hervás Milán
Couleurs : Nanjan J.
Couverture : Bertrand Benoît, Jesús Hervás Milán et Olivier Héban
Dépot légal : Mai 2019
Editeur :
Collection: Heroic Fantasy
ISBN : 978-2-302-07645-7
Nombre de pages : 54Elfes et Gobelins se sont affrontés dans une guerre sans merci. Et malheureusement pour Ayraak et ses compagnons mercenaires, une trêve et un accord ont été obtenus les empêchant de donner le coup de grâce à l’ennemi. A présent, Ayraak a reçu une nouvelle mission contre la promesse d’une énorme récompense. Il doit exfiltrer le fils du chef adverse retenu en otage par les Elfes sur leur territoire. Étrangement, les Elfes ne seront par le plus gros obstacle à la réussite de la mission d’Ayraak et de son équipe de choc que beaucoup nommeraient suicidaire.
Mon avis: Disons-le tout de suite, des mercenaires orcs qui discutent et réfléchissent autant, j'ai du mal à m'y faire. Sans doute à cause de l'image qu'on nous a ancrée dans la tête depuis un certain temps à propos de ces êtres humanoïdes imaginaires. Une fois ce (gros) détail mis de côté et embarqué aux côtés de la "compagnie du Croc de Fer", on profite du récit. On est vite pris par le rythme de cette aventure qui se révèle plutôt dynamique et entraînante. On a envie de connaître le fin mot de l'histoire.
Les dessins de Jesús Hervás Milán sont très fournis, parfois trop même, que ce soit en décors ou en personnages pouvant donner un aspect confus. Une chose est sûre, Jesús n’a pas ménagé ses efforts et nous offre des pages d’une grande richesse pouvant nuire à la précision compte tenu de la difficulté sur l'une ou l'autre case de distinguer les protagonistes. Cela peut arriver vu le nombre de personnages qu'il met en situation, même si je crois qu’on est capable de reconnaître facilement nos mercenaires ! Des scènes d'action à couper le souffle me restent en mémoire après avoir lu l'album. Les couleurs de J. Nanjan où dominent les teintes vert et brun apportent volume et clarté à l’ensemble et contribuent à focaliser notre regard au bon endroit. Pas sublime mais très correct.
SDJuan
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CHER CORPS
- Par asbl-creabulles
- Le 29/07/2019
Scénario : Léa Bordier
Dessinatrices: Mathou, Karensac, Eve Gentilhomme, Marie Boiseau, Cy, Sibylline Meynet, Mirion Malle, Anne-Olivia Messana, Daphné Collignon, Carole Maurel, Lucile Gomez, Mademoiselle Caroline
Couverture : Eve Gentilhomme
Dépot légal : mai 2019
Editeur :
Collection : Mirages
ISBN : 978-2-413-01359-4
Nombre de pages : 54Voici un album peu commun, adaptation dessinée de plusieurs témoignages de femmes sur leur rapport au corps, autant de témoignages devant lesquels on ne peut rester insensible. Ainsi, Marie-Paule a dû patienter jusqu’à ses 70 ans pour s’accepter pleinement. Léna, 14 ans, découvre la puberté, constatant qu’elle devient femme beaucoup trop tôt. Emma qui n’était pas vraiment en phase avec son corps est victime d’un viol et doit absolument trouver un moyen de reprendre sa vie en main. Shonah dont la vie est gâchée par des rapports sexuels douloureux apprend enfin d’un médecin qu’il s’agit d’un "simple" trouble hormonal. Blaise, à la recherche de son identité, refuse que ses attributs physiques définissent son genre. Sophie, blessée au Bataclan et malgré une cicatrice visible sur sa jambe, veut faire la paix avec elle-même. Lucie, tatoueuse de profession, s’interroge sur la nature des tatouages que lui demandent ses clients, ayant elle-même une marque sur son corps. Mathilde, de corpulence forte, aimerait qu’on la laisse tranquille car elle se sent bien comme elle est. Aurélie, en proie à l’anorexie, témoigne de son combat au quotidien pour s’en sortir et Mayalan de la difficulté d’être noire dans un monde de blanches. Camille enfin a toujours vécue handicapée mais cela ne l’empêche pas d’être bien vivante et Mai reste perpétuellement à l’écoute de son corps.
Mon avis: Alors que nous vivons dans une société où le paraître est plus important que l'être, saluons cette initiative partie de divers témoignages initialement diffusés sur le vidéo blog "Cher corps" auquel la BD ajoute deux inédits. Cette version papier sous forme de roman graphique est un hymne à l'acceptation de soi et à la tolérance, en commençant par soi-même. Vaste débat en effet que celui du rapport au corps car on touche à des questions personnelles et très intimes, à ce qui se passe dans la tête ou dans le cœur. Chaque cas en dit long sur la difficulté à s'accepter à cause de son aspect physique, de son âge, d’une pathologie ou d’un drame vécu et le chemin qu’il faut (parfois) parcourir pour le surmonter et reprendre sa vie en main. Des récits très sobres, toujours intéressants, émouvants et même parfois douloureux.
Léa Bordier s’est chargée de coordonner le travail d’illustration de 12 auteures auquel elle a donné toute liberté pour s’exprimer. A chaque récit une illustratrice qui lui donne vie dans un style très personnel permettant ainsi à chaque intervenante de montrer sa particularité, sa différence. Le défi était risqué mais a été relevé haut la main et de toute beauté. Une amitié sincère s’est même établie entre témoins, illustratrices et scénariste et les personnes ayant travaillé pour ce beau projet.
Un album fort à mettre entre toutes les mains sans hésiter.
SDJuan
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BUCK
- Par asbl-creabulles
- Le 27/07/2019
Le Chien Perdu
Scénario : Adrien Dumont
Dessin : Adrien Dumont
Couleurs : Adrien Dumont
Dépot légal : Mai 2019
Editeur :
Collection Métamorphose
Format à L'italienne
ISBN : 978-2-302-07641-9
Nombre de pages : 64Buck aurait dû devenir chien-berger si sa vie n’avait pas été bouleversée de façon aussi radicale. En effet, tout petit, il a vu ses parents partir pour ne plus jamais revenir. S’il a eu la tentation de sortir pour les retrouver, il a toutefois préféré attendre et attendre encore. A tel point qu’il n’est jamais sorti. En fait, il voyage par l’esprit et, pour lui, les nuages sont des moutons partant au loin. Jusqu’au jour où une tempête va l’emmener au gré du vent avec sa niche sur la tête.
Dans ce récit sans parole, Adrien Demont nous revient avec son chien Buck qu’il a mis en scène dans "La nuit des trolls" parue en 2016 dans cette même collection Métamorphose chez Soleil qui par le biais de livres jeunesse, bandes dessinées et livres illustrés "aborde des thématiques philosophiques, poétiques, fantastiques, portées par une narration inspirée du style fin de siècle, victorienne, gothique…" Dans cette nouvelle histoire, Buck qui a été abandonné par ses parents, se retrouve seul, en proie à son agoraphobie, face à un monde qui lui fait peur, avec comme seul compagnon extérieur ce pivert qui l’aide comme il peut. Adrien Demont nous entraîne dans l’imaginaire du canidé qui voit tout prendre vie autour de lui, les arbres comme les nuages, etc. et qui conçoit aussi des monstres en la personne de ce hibou ou de la tempête. Les dessins sont somptueux, parfois impressionnants de terreur mais également empreints de poésie... donnant toute liberté au lecteur d’interpréter l’une ou l’autre image à sa propre guise.
Une BD en format à l'italienne à consommer à tout âge.
SDJuan
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AIRBORNE 44 Tome 8
- Par asbl-creabulles
- Le 26/07/2019
Tome 8: Sur nos ruines
Scénario : Philippe Jarbinet
Dessin : Philippe Jarbinet
Couleurs : Philippe Jarbinet
Dépot légal : mai 2019
Editeur :
ISBN : 978-2-203-13382-2
Nombre de pages : 56 dont 6 pages graphiques en fin d'albumSi les Alliés progressent, la guerre n’en demeure pas moins une réalité. L’espionne Solveig et le nazi repenti Aurélius ont été chargés d’organiser la fuite des ingénieurs aéronautiques allemands tant que leur statut leur garantit la vie sauve. Parmi eux, Stadler, qui, tout comme Werner von Braun, est convoité par les Américains. Rejoints par Jörg, Aurélius et Solveig espèrent aussi retrouver les deux enfants juifs, Nathan et Nadia, dans la plaine grâce au plan que leur a laissé Aurélius. Malheureusement le village est en feu et reste occupé par les Allemands. Recherchés et en possession de faux papiers, Aurélius, Solveig et Jörg poursuivent malgré tout leur mission à bord d’un camion volé dans lequel ils transportent également des lingots d’or dérobés aux SS. Alors qu’ils aperçoivent les enfants, ils se retrouvent face à un barrage en travers de la route. Ils vont devoir inventer une histoire solide pour pouvoir les récupérer. La guerre n’est pas vraiment finie, c’est le moins qu’on puisse dire…
Mon avis: Philippe Jarbinet nous livre ce quatrième diptyque avec toujours autant de réalisme. Le travail de recherche et de documentation effectué transparaît clairement aussi dans cet épisode où les destins se (re)croisent, s'entremêlent ou s'éloignent. Les échappées de tous bords, souvent risquées, rythment l'album: scientifiques qui passent du côté américain, soldats allemands transfuges, sans oublier les nazis pure souche qui doivent fuirent au plus vite. Un scénario bien construit et bien pensé qui nous tient de nouveau en haleine tout au long de l’album.
Ses dessins en couleur directe me font penser à ceux de Servais ou de Hermann dans des tons majoritairement pastel qui sont toujours aussi minutieux et contribuent largement au réalisme du récit. Une belle réussite avec de beaux décors particulièrement soignés imposant l'ambiance dure et cruelle de la guerre mais également quelques belles scènes de répit pour les divers personnages. Un découpage agréable, des cases harmonieuses et, cerise sur le gâteau, l’évocation de la conquête spatiale en fin d’album, notamment des vues de l’espace, de fusées et des premiers pas de l'homme sur la lune qui coïncident avec l'anniversaire (le 20 juillet) de ce moment historique pour l'humanité!
SDJuan1