Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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SOEURS GRÉMILLET 2
- Par asbl-creabulles
- Le 07/08/2021
Tome 2 . Le Rêve de Sarah
Scénario : Giovanni DI GREGORIO & Alessandro BARBUCCI
Dessin : Alessandro BARBUCCI
Couleurs : Alessandro BARBUCCI
Traduction : Camille PAUL-SINGEOT
Dépot légal : juin 2020
Editeur :
Format normal
ISBN : 979-10-34736-97-3
Nombre de pages : 69Voici enfin revenu le temps des grandes vacances pour les sœurs Grémillet : Sarah, Cassiopée et Lucille ! Comme chaque année, elles vont rendre visite à leur grand-mère dans son petit village si sympathique à la campagne. Cette année toutefois, même si elle est contente de partir en vacances, Cassiopée ressent un petit déchirement car elle doit quitter Ulysse, son amoureux. Arrivées à la gare de destination, personne ne les attend. Leur grand-mère semble avoir oublié que les filles arrivaient un jour plus tôt. Depuis peu, elle a des soucis de mémoire… Les filles décident de prendre la route à pied, heureusement c'est à vingt minutes. Sauf que les bagages sont un peu lourds et encombrants. Mais la chance leur sourit car une voiture apparaît. Olivier et François, des amis d'enfance de la région, passaient justement par là. En arrivant près du château, Olivier raconte aux filles que depuis quelque temps les clochent sonnent en pleine nuit et qu'un fantôme, dit-on, rôderait dans le coin, éveillant aussitôt la curiosité des trois filles. Une fois passé les retrouvailles avec la grand-mère et le temps de s'installer, les trois filles tombent d'accord pour faire une petite expédition au château et découvrir ce qu'il s'y passe. Auparavant, Cassiopée doit trouver un moyen de rester en contact avec Ulysse, depuis que sa sœur lui a interdit d'utiliser son mobile. C'est la grand-mère qui va lui rappeler que le courrier par la poste fonctionne encore et qu'une jolie lettre fait toujours son effet. Mon avis : Après un tome 1 nous ayant présenté Sarah, l’ainée des trois sœurs Grémillet, Giovanni Di Gregorio et Alessandro Barbucci, tous deux italiens et tous deux installés à Barcelone, nous proposent de faire la connaissance de Cassiopée, la cadette. Quittant la ville, l’action se déroule à la campagne et est l’occasion d’évoquer les grands-parents. On se souvient que Cassiopée est à l’âge des premières fois, des amourettes de l’adolescence… Grande romantique, elle est persuadée que sa grand-mère a vécu un bonheur parfait mais finira par prendre conscience que la réalité est bien différente, en tout cas éloignée de son idéal. L’aventure se poursuit donc avec une bonne dose d’humour, sur fond d’amitié et d’entente familiale n’excluant pas les habituelles petites chamailleries entre des sœurs un peu espiègles, agrémentée de quelques secrets de famille et d’une toute petite touche de fantastique…Alessandro Barbucci nous régale d’un superbe dessin. Des décors soignés, des personnages toujours aussi vivants et tellement expressifs, une belle mise en page aux cases variées et rythmées pour une lecture agréable et dynamique. Beau travail de mise en couleurs dans des tons globalement légers et lumineux.
Une très belle histoire pour cette série "jeunesse".
SDJuan
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BLOUSÉS
- Par asbl-creabulles
- Le 06/08/2021
Scénario : RENAUD
Dessin : RENAUD
Couleurs : RENAUD
Dialogues : Anne
Création graphique : Morgane DUFERMONT
Dépot légal : avril 2021
Editeur : Éditions du Aner
Format normal
ISBN : 978-2-9602729-0-1
Planches : 46C’est fou ce que la vie peut faire en sorte que les êtres humains soient liés l’un à l’autre. Des personnages n’ayant rien en commun, évoluant dans des mondes différents et pourtant…
Karol est belle et jeune et elle est l’épouse d’un chef d’entreprise dont les affaires fonctionnent plutôt bien. Son mari, Bastian, n’est pas un mari modèle. Dès qu’on le voit on sent poindre en nous une violence rare. On le sait, on le sent, c’est un type malhonnête et ce n’est pas après la lecture de la première planche qu’on change d’avis : môssieur est au lit avec Léna, sa maîtresse. La scène est vachement précise, merci Renaud pour cette séance de Kamasutra gratuite.
La suite est assez simple: un mari violent, des viols, des humiliations et une Karol qui, malgré la venue du beau flic vengeur Badinski et de son collègue, n’en peut plus. Une nuit de trop et pan. On ne Badinski pas avec ces choses-là. Au revoir monsieur Bastian et bonjour au diable.
Oui mais "et le titre me direz-vous?" Eh bien, bravo monsieur Renaud, j’ai moi-même était blousé! Ça avait l’air trop simple : on se dit que c’est la femme ou le flic pour qu’ils puissent ensuite dilapider l’argent du méchant en sirotant des Gin to’ dans une île paradisiaque – et on se dit qu’ils ont raison – eh bien non!
Et si Léna et Karol étaient liées? Ou le flic Badinski et Karol? Ou le collègue et Léna? Des liens, mesdames et messieurs, des liens… le monde est petit…
Je vous laisse découvrir la fin dans "Blousés".Mon avis : Argh ! Le dernier album du grand Renaud… Je me souviens encore des heures passées sur Jessica Blandy… euh à lire, bien évidemment, les aventures de cette jolie blonde, ou Santiag… Les enfants de la Salamandre… Vénus H ou encore Brelan de dames… Quelle carrière !
L’album est surprenant et j’ai moi-même été blousé. Pour cela, bravo !
Il y a quelques cases à revoir en ce qui concerne le dessin mais, à son âge, on lui pardonne tout et on lui dit merci pour toutes ces aventures et ces heures de lecture !
En conclusion, merci pour ce dernier opus. Le dessin n’est pas toujours à la hauteur mais il est compensé par un bon scénario. Encore une fois, Renaud est un grand du neuvième art et il nous manquera. Je sais qu’on le verra toujours en festival, accompagné de sa charmante épouse Anne et de Swarovski.
Bonne retraite et merci pour ces jolies dames…MJordan
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LUCKY LUKE Le Juge B&W 6
- Par asbl-creabulles
- Le 31/07/2021
Lucky Luke en noir & blanc, vol.6 : "Le Juge"
Scénario : René GOSCINNY & MORRIS
Dessin : MORRIS
Couleurs :<N&B>
Dépot légal : juin 2021
Editeur : Black & White
Format : 25x35com
Nombre de pages : 64Déjà le 6e choix pour les Éditions Black and White parmi les aventures de Lucky Luke pour ce tirage noir et blanc tiré à 950 exemplaires.
Et les six sont déjà épuisés.
Ce qui est normal. Cette édition est somptueuse pour un prix somme tout démocratique.
Une couverture deux couleurs de jolie facture introduit les pages de garde sur fond rouge.
Ensuite une reproduction d’un article de journal pour décrire le vrai juge Roy Bean. Cette page était une feuille volante glissée dans certains albums de l’édition originale.
Vient la page de titre qui est tramée.Succède la page de justification du tirage avec les 4 jolis timbres cachetés.
Et arrive l’histoire dans une reproduction de grande qualité des planches noir et blanc.Elles permettent de mieux s’arrêter sur des détails dans les cases et d’observer les visages si caractéristiques dus au trait de Morris, ainsi ce vacher chiqueur de la page 6 ou l’ingénieur de la page suivante. Un vrai régal.
Cette histoire scénarisée par Goscinny fait partie des meilleures de Lucky Luke.
Ce juge avait une façon très personnelle de faire la loi. Il ne s’embarrassait guère de la justice pour orienter les jugements en sa faveur. Lucky Luke en fera la fâcheuse expérience. Et s’il aidera un futur rival, il constatera aussi que ce fameux juge n’a pas que des défauts.Mais on ne raconte pas une histoire de Lucky Luke, on la lit. On accompagne tous ces caractères bien typés. On rigole de l’humour caractéristique de Goscinny et on admire toute la gestuelle des nombreux personnages des grandes cases.
Un dossier de 17 pages enrichit cette très belle aventure.
Deux très beaux fac-similés en hors-d’œuvre.MDestrée
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SÉLÉNIE
- Par asbl-creabulles
- Le 30/07/2021
Scénario : Fabrice LEBEAULT
Dessin : Fabrice LEBEAULT
Couleurs : Greg LOFÉ
Dépot légal : avril 2021
Editeur :
Collection : Neopolis
Grand format
ISBN : 978-2-413-01521-5
Nombre de pages : 62Depuis l’arrivée d’envahisseurs, la guerre fait rage sur Terre, laissant une planète dévastée. Une petite communauté terrienne a pu fuir et s’établir sur la face cachée de la Lune où elle vit sous un dôme. Un Conseil a été créé, dirigé par Sélénie qui, jouant la prudence, refuse de prendre contact avec la Terre, de peur des conséquences que cela pourrait avoir pour la communauté, notamment son petit frère Méliès et son ami Verne. D'ailleurs, ce sont les terriens survivants de la Résistance qui doivent en principe les prévenir par l’intermédiaire du robot androïde Cacochyme venu sur la Lune lorsque tout danger aura été écarté. Au sein du Conseil, des désaccords sont apparus à ce sujet et commencent à se multiplier. Un certain Charpin a même pris la tête de ceux qui militent en faveur de la construction d’une navette spatiale pour effectuer une mission d’observation en direction de la Terre. Mais Sélénie s’oppose à tout projet. Un jour, une capsule spatiale s'écrase sur la Lune. Une expédition est prévue pour aller enquêter sur le lieu du crash. Sélénie, Méliès et Verne vont s’en charger car ils sont dotés de "super" pouvoirs. En effet, la route est dangereuse à cause de la présence d’animaux hostiles et agressifs et il faut anticiper la rencontre avec d’éventuels rescapés du crash. Mon avis: Un one shot original au moment où les humains s’intéressent chaque jour un peu plus à la planète Mars sans pour autant délaisser le satellite de la Terre.
Fabrice Lebeault nous entraîne donc sur la face cachée de la Lune dans cette aventure d’anticipation qui lui permet de donner libre cours à son imagination.
Le mystère est omniprésent et savamment entretenu, notamment par l’intermédiaire de Cacochyme devenu la mémoire vivante de cette communauté.
L’auteur installe le doute dès le début mais surtout lors du retournement final. On partage les aventures des héros sans trop s’interroger… jusqu’à ce dénouement inattendu qui semble refermer la boucle. Côtoyant les humains dont on retrouve tous les défauts, souvent tournés en dérision, on trouve des robots androïdes, des sélénites (nom donné aux habitants imaginaires de la Lune) sauvages et d’autres dits "service", transformés en domestiques, une faune très singulière (certains animaux sont de véritables pièges mortels pour nos amis, d’autres ont été apprivoisés comme ceux ressemblant à des hippocampes volants).
Un récit de science-fiction traité en fable et en mode rétro (surtout visible dans les illustrations), également truffé de références et/ou d’hommages (nom, objets, dialogues…) à Jules Verne, à Georges Méliès, aux Aventures du Baron de Münchhausen, à Tintin pour ne citer qu’eux et même au "grand poète"… Maître Gims (page 23). Un dessin soigné et fin pour les personnages, les décors, les objets, le design général dans un style futuriste traité à l’ancienne, bref la griffe Lebeault dans toute sa splendeur.
Un album riche et beau agréablement mis en page et bénéficiant d’une très jolie et délicate mise en couleurs de la part de Greg Lofé.
À noter en fin d’album, un cahier graphique de 6 pages dans lequel Fabrice Lebeault présente son travail sur les principaux personnages et objets de cette aventure fantastique.SDJuan
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SIDESHOW 1
- Par asbl-creabulles
- Le 29/07/2021
Tome 1 : Charly
Scénario : Éric CORBEYRAN
Dessin : Emmanuel DESPUJOL
Couleurs : Fabien ALQUIER
Dépot légal : mai 2021
Editeur :
Collection : Fantastique
Grand format
ISBN : 978-2-302-09163-4
Nombre de pages : 56Cimetière de Brooklyn, 1952. Hormis le prêtre récitant une prière pour le défunt, un vieil homme assiste seul aux funérailles de Charly Chamber. Enfin presque car une jeune femme s’est lentement rapprochée et vient lui demander s’il connaissait bien Charly. L’homme hésite et accepte de lui parler en échange d’un repas. Attablé devant un bon steak, il entreprend de lui raconter comment il a fait la connaissance de Charly. Cela remonte à l’époque où ils n’étaient encore que des ados. Charly lui avait alors fait un récit étrange. Avec deux copains ils étaient entrés dans une vieille maison où, selon la légende, auraient vécu une sorcière et un vampire. Seul Charly en était ressorti vivant, comme épargné par le vampire qui avait tué ses deux amis sous ses yeux. Personne ne l’avait cru et sa famille avait dû déménager. Au fil de la conversation, le vieil homme révèle aussi qu’il a un don de guérisseur et qu’il l’a déjà utilisé sur Charly blessé lors d’une bagarre. Il poursuit son récit en évoquant la crise de 1929 qui a plongé le pays dans le chaos. Les monstres de tout poil ont alors cessé de se cacher et du coup pour gagner sa vie Charly a pu utiliser son don contre les vampires, lamies, kobolds, korrigans et autres créatures légendaires et/ou monstrueuses en les rendant inoffensives. Mais l’une de ces missions va lui apporter plus de problèmes que prévu. C’est là que son chemin va croiser celui de Patricia, alias Trixie – son nom de scène dans le cirque ambulant où elle travaille – qui a aidé Charly au bord d’une route alors qu’il ramenait à New York une lamie transformée en fillette.Mon avis : Un scénario bien bâti, avec d'entrée de jeu une bonne mise en place des personnages. L’intrigue est bien lancée grâce à plusieurs flashes-back et captive rapidement notre attention. On a tout de suite envie de savoir ce qui relie cette jeune femme et ce vieil homme.
Éric Corbeyran distille des indices en évitant la facilité afin que le lecteur puisse se laisser surprendre par les multiples révélations qui jalonnent ensuite le récit.
Un bon thriller fait d’un habile mélange des genres : un contexte historique avéré, du fantastique avec des personnages dotés de super-pouvoirs, des monstres mythiques de toutes sortes et, bien sûr une enquête personnelle qui va prendre le dessus.
Corbeyran nous prouve une nouvelle fois qu’il est un auteur aux talents multiples ayant plusieurs cordes à son arc. Il maîtrise à merveille les divers styles d’histoires et d’aventures qu’il nous propose. Un premier tome qui témoigne d’un potentiel non négligeable pour cette nouvelle BD.Côté dessin, Emmanuel Despujol concilie de manière appropriée le mélange des styles.
On est à la frontière du réel mais le fantastique est bien présent aussi, de même que le côté polar noir. Ce mix des genres est très bien rendu. On voit clairement les liens se créer ou se défaire entre des personnages plutôt atypiques et originaux.
On notera également au passage pas mal de références cinématographiques.
Despujol nous propose un dessin précis et clair, dans une grande variété de cases riches en décors et personnages, et reflétant bien les ambiances de l'époque pour le plus grand bonheur des fans du genre.
Les couleurs dues à Fabien Alquier soulignent ces différentes ambiances et animent l’album de nombreux jeux de lumière qui accrochent le lecteur.
Notre œil est également attiré par une illustration de couverture qui sert tout à fait le propos de l’album.SDJuan
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DOG MAN 1
- Par asbl-creabulles
- Le 27/07/2021
Tome 1
Scénario : Dav PILKEY
Dessin : Dav PILKEY
Couleurs : Dav PILKEY
Dépot légal : Mai 2021
Editeur :
Format Manga
ISBN : 979-10-34749-12-6
Nombre de pages : 240Le lieutenant Chevalier est un flic plutôt bon et coriace. Il est grand et fort et bien entraîné mais il manque de subtilité et de capacité d’analyse. Il n'est pas vraiment très apprécié par ses collègues à cause des poils que son chien Greg laisse partout. À l’inverse, Greg est très intelligent mais dans un corps qui n’est pas du tout adapté. Leur pire ennemi est un chat au pelage roux nommé Monpetit. Il déborde d’idées insensées et extravagantes pour dominer le monde. Mais, à chaque fois ses projets rencontrent un obstacle majeur : Chevalier et son chien Greg. Monpetit réfléchit alors à un plan machiavélique pour s’en débarrasser : les attirer dans un piège mortel, là où il aura au préalable caché une bombe. Et cela fonctionne, l’explosion envoyant nos deux représentants de la justice agonisants à l'hôpital. C'est là qu'une infirmière a une idée géniale: mettre la tête du chien sur le corps du lieutenant ! Depuis ce jour un super flic est né: DOG MAN ! Monpetit va devoir trouver d'autres moyens pour s'en débarrasser mais il n'est pas le seul !!!Mon avis : David "Dav" Pilkey est surtout connu comme auteur jeunesse. On lui doit notamment la série "Le Capitaine Superslip" (au Québec, Les Aventures du Capitaine Bobette), version française de Captain Underpants.
Avec Dog Man, on retrouve ses deux personnages fétiches, Georges et Harold (George Beard et Harold Hutchins, devenus Georges Barnabé et Harold Hébert dans la version québécoise parue sous le titre Super Chien à partir de 2016 aux Éditions Scholastic, puis Georges Glousse et Harold Golade dans cette nouvelle édition publiée chez Dupuis sous son titre original Dog Man).Voici donc une BD déjantée destinée à la jeunesse ce qui n'empêche pas les adultes jeunes de corps et d’esprit de s’en emparer pour passer un bon moment de (sou)rire et de détente. Drôles et farfelus et agrémentés d’une bonne dose d’absurde, les gags et surprises s'enchaînent à un rythme fou tout au long d’une narration dynamique qui devient assez rapidement addictive. Le fantastique se mêle habilement à toutes sortes de situations abracadabrantes. Le charme opère.
Les dessins cartoonesques collent parfaitement aux péripéties de ce super flic mi humain mi chien. Un trait nerveux, des personnages caricaturaux, une mise en page dynamique et colorée pour cette avalanche de situations burlesques. C'est simple, divertissant, et très souvent amusant.SDJuan
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EVEN
- Par asbl-creabulles
- Le 26/07/2021
One Shot
Scénario : ZIDROU
Dessin : ALEXEI
Couleurs : ALEXEI
Dépot légal : juin 2021
Editeur :
Grand format
ISBN : 978-2-413-01326-6
Nombre de pages : 80"Montpellier 2" dans un monde futuriste pratiquant la ségrégation esthétique. Ceux qui sont beaux mènent une vie de rêve – on les appelle les Swiiits – tandis que ceux qui sont disgraciés par la nature – les ugs – vivent en marge et ne bénéficient pas des mêmes droits. Le docteur Sidibe et Jahida Belinsky ont créé un centre spécialisé appelé Érospital. Leur but est de pourvoir à tous les désirs des patients grâce à Even, un traitement émotivo-sexuel par réplico-thérapie utilisant des orgasmogrammes. Pour cela, ils utilisent une entité virtuelle prenant le sexe et l’apparence humaine selon le désir et le choix du patient afin qu’il/elle atteigne le bonheur sexuel. Un jour, la journaliste Ann Seymour, se présente à l’érospital pour écrire un article sur Even. En réalité, elle mène une enquête après avoir pris contact avec un homme dont l’épouse s’est suicidée en se jetant dans le vide depuis le 112e étage de son immeuble. Or, il s’avère que cette femme était Jahida Belinsky, la cofondatrice de l’érospital aux côtés du Dr Sidibe, désormais seul maître à bord. Mon avis: Voici un album de nature à susciter des réactions très diverses de par son contenu. Zidrou y traite de la "beauté à tout prix", de la prééminence du beau dans une société devenue du coup fortement inégalitaire car laissant au bord de la route toute une catégorie de "défavorisés" n’ayant d’autre choix que de travailler au service d’une élite profitant à la fois de la beauté et de la richesse. Mais il y est aussi question de thérapie par le sexe uniquement réservée aux "Swiiits" visant à "améliorer le bien-être socio-affectif de chaque citoyen et, par là-même, celui de la société tout entière…". Les publicités de l’érospital mettent d’ailleurs largement en avant les différentes formes de cette thérapie innovante y compris la possibilité de réaliser tous ses fantasmes quels qu'ils soient… grâce aux entités virtuelles du programme Even.
Vaste réflexion sur une société dominée par la double dictature de la beauté et du plaisir mais qui dissimule d’autres desseins bien plus sombres et surtout beaucoup moins altruistes comme le soupçonne la journaliste Ann Seymour. Mais n'en disons pas trop pour ne pas spoiler.
Suspense et rebondissements pour ce récit dense mais surtout tout à fait hors du commun et assez déroutant jusqu’à sa conclusion.Alexei met parfaitement en images cet univers singulier qui devient de plus en plus angoissant et parfois même dérangeant grâce à un trait réduit au minimum allant à l’essentiel.
Les personnages sont expressifs, les regards, les gestes, les attitudes sont très parlants.
La mise en page très variée et les couleurs évoluant de tonalités claires et lumineuses au début à des teintes très contrastées et parfois très dures au fil du récit font le reste.Un one shot étonnant à découvrir.
SDJuan
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TROIS YAKUZAS POUR UNE OTAKU
- Par asbl-creabulles
- Le 25/07/2021
Tome 1
Scénario : Narumi HASEGAKI
Dessin : Narumi HASEGAKI
Couleurs : <N&B>
Dépot légal : mai 2021
Editeur :
Collection : Shojo
Format Manga
ISBN : 978-2-302-09061-3
Pages : 192Sakura Kisaragi est une jeune fille plutôt réservée. La plupart de son temps, elle le passe chez elle dans sa chambre. Elle répond parfaitement à la définition du terme "otaku". C’est aussi une fan de jeux vidéo, en particulier ceux à base de scènes de combat et d’histoires d’amour. "Yakuzas" est son jeu préféré. Elle était loin de se douter qu’elle vivrait une situation identique en sortant de chez elle pour aller à l’école. Plus précisément, ce jour où elle sauve la vie d’un homme âgé en l’empêchant de se faire renverser par une voiture. Elle ignore encore qu’il s’agit du chef du gang Amô. Un grand-père ayant trois petits-fils en lice pour lui succéder à la tête du clan, une véritable guerre de succession et un énorme dilemme pour lui. C’est alors qu’il lui vient une idée. Celui des trois qui réussira à séduire Sakura sera le nouveau chef. D’abord éberluée par la nouvelle, Sakura s’y résout finalement pour animer un peu son existence tout en se demandant lequel serait le meilleur pour elle, Léo le cadet imbattable au combat, Ryûsei le benjamin au QI impressionnant ou Shûsuke l’aîné expert en relations sociales. Le choix risque d’être bien compliqué. Mon avis : Sakura aurait pu s’imaginer être au paradis, elle qui vit virtuellement dans ce monde à travers ses jeux et qui en est fan, en se retrouvant ainsi dans un harem de jeunes hommes même s’il s’agit de yakuzas. Sauf qu’elle va vite se rendre compte que dans la vie réelle cela n’est pas aussi simple. Et heureusement, elle a la chance de ne pas avoir affaire à des "machos-tombeurs".
Un récit au rythme endiablé et parsemé d’embûches, et pas seulement pour Sakura, qui nous donne l’occasion de découvrir ou d’en apprendre davantage sur l’univers si particulier des yakuzas.
La jeune mangaka Narumi Hasegaki nous propose un manga mêlant amourette de jeune fille et concurrence entre garçons pour la séduire, sur fond de mafia japonaise dont on connaît le côté sombre et fascinant. Tout un programme qui réserve quelques moments plutôt drôles.
Les dessins sont dans le plus pur style manga, mêlant action et caricature surtout pour exprimer les émotions, l’étonnement ou la gêne de Sakura par exemple. Il n’y a pas vraiment de scènes de combat acharné.
Ciblant jeunes lecteurs et plutôt les filles, les scènes d’action sont davantage axées sur les idylles amoureuses. On ne s’ennuie pas une seconde pour autant. Une lecture agréable grâce à son style énergique et accrocheur voire addictif. Une histoire à suivre.SDJuan