Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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RAWHERO
- Par asbl-creabulles
- Le 24/08/2021
Tome 1
Scénario : Akira HIRAMOTO
Dessin : Akira HIRAMOTO
Couleurs : <N&B>
Traduction : Florent GORGEST
Dépot légal : juin 2021
Editeur :
Collection : Manga Seinen
Format Manga
ISBN : 978-2-302-09426-0
Nombre de pages : 176Chiaki et ses deux frères sont orphelins depuis la mort de leur père. Chiaki l’aîné de la fratrie assure l’entretien de Chiharu, le cadet, et Chinatsu le plus jeune afin qu’ils poursuivent leurs études. Cela fait des mois qu’il recherche un emploi mais jusqu’ici aucun de ses entretiens d’embauche n’a abouti. Malgré tout, il persiste car il n’est pas question qu’ils retournent vivre chez leur oncle. Cette fois, il leur promet que ce sera la bonne. Mais dans le métro qui le conduit à son entretien du jour, il est témoin d’attouchements sexuels d’une incroyable indécence de la part d’un homme sur une jeune fille. Il se sent obligé d’intervenir. Il leur demande d’arrêter immédiatement et de descendre au prochain arrêt. L’homme lui réplique que la jeune fille est consentante et que ce n’est qu‘un petit jeu entre elle et lui. Sur le quai, la conversation s’envenime, l’homme propose d’arranger les choses mais Chiaki finit par regretter d’être intervenu en expliquant, dépité, qu’il vient de rater son entretien d’embauche. Par un heureux hasard, l’homme séduit par tant de franchise et de courage propose à Chiaki un emploi très bien rémunéré car il occupe un poste important au service renseignement de la police-justice. Chiaki devra infiltrer un Front de libération appelé SALF qui s’efforce de discréditer tous ceux désignés comme des "monstres", c’est-à-dire tous ceux qui acquièrent illégalement des super-pouvoirs pour défier l’autorité. L’objectif final du SALF est d’anéantir les super-héros…
Mon avis : Soleil Manga Seinen nous propose en VF le premier tome d’une mini-série dont les premières pages pourraient dérouter des lecteurs de par la nature des événements relatés et illustrés. Si d’autres évocations du même genre reviendront ensuite à intervalle régulier, le fait d’être clairement explicitées et assumées par les protagonistes les rendront moins "libertines"… Cela dit, il s’agit plutôt de l’arbre qui cache la forêt car on découvre très vite l’objet principal du récit, le SALF (Special Ability Liberation Front). Ce front de libération réclame du gouvernement une transparence totale concernant les super pouvoirs et tous ceux qui les détiennent. Il prétend agir pour la paix sociale et la justice… en mettant un terme aux nuisances prétendument provoquées par ceux désignés comme des "monstres". Chiaki se voit offrir la possibilité de devenir un héros, un justicier puisqu’on surnomme aussi parfois JMT (Justice Management Team) le service police-justice qu’il va rejoindre. Un scénario qui démarre sur les chapeaux de roues… dans le métro, et qui ne nous lâche plus ensuite. Et finalement le tout devient cohérent et plutôt captivant et l’on se prend même à sourire sur certains dialogues et/ou situations aux côtés de Chiaki qui a enfin trouvé un job auquel il n’aurait sans doute jamais pensé et qui se retrouvera même impliqué dans les déviances et autres pratiques fétichistes de son nouveau patron.
Le dessin d’Akira Hiramoto est impressionnant de réalisme en particulier sur les scènes érotiques dont il renforce et on pourrait même dire exagère le côté cru. C’est en quelque sorte sa marque de fabrique. Cela dit, le trait, les cadrages, la mise en page, tout est net, clair, efficace. Un style très dynamique restituant bien les tensions et les émotions y compris les plus inattendues.
RaWhero est sans aucun doute surprenant, peut-être choquant (manga Seinen à réserver aux majeur(e)s sexuel(e)s, 15 ans en France, 16 ans en Belgique, en Suisse et au Québec), en tout cas captivant.SDJuan
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I.S.S. SNIPERS
- Par asbl-creabulles
- Le 23/08/2021
Tome 1 : Reid Eckart
Scénario : Jean-Luc ISTIN
Dessin : Erwan SEURE-LE BIHAN
Couleurs : Erwan SEURE-LE BIHAN
Storyboard : Jean-Luc ISTIN
Couverture : Bertrand BENOÎT
Dépot légal : Juin 2021
Editeur :
Collection : Anticipation
Grand format
ISBN : 978-2-302-09134-4
Nombre de pages : 72Le commandant Reid Eckart œuvre au service de la Fédération des Planètes Unies. Il fait partie de l’immense armada qui sillonne l’espace pour apporter la paix aux 339 colonies humaines dispersées dans l’univers connu. Il commande un bataillon d'une centaine d'hommes, mi-humains mi-machines, mi-soldats mi-tueurs, qui lui obéissent au doigt et à l’œil pour écraser toute résistance à la Fédération. Sous les ordres de l’amiral, il enchaîne mission sur mission mais cela ne veut pas dire qu'il n'a pas un minimum de règles. Ses hommes ne tuent jamais d'enfants ni de femmes tant qu'ils ne représentent pas une menace pour eux ou pour la Fédération. Pour sa dernière mission, la FPU l’a envoyé sur la planète Okeelia dans le cadre d’un code rouge pour éliminer tout ce qui pourrait être assimilé à de la résistance. Cette planète possède des gisements importants de koropnite, un minerai qui a une valeur inestimable – une fois refroidi il est plus dur que le diamant et lorsqu'il est chauffé, il devient une drogue addictive au plus haut point. Bref, une mission qui aurait dû ressembler à tant d'autres. Mais une fois sur place, Reid Eckart sent que quelque chose cloche. Il s'imaginait débarquer sur une planète revendiquant son indépendance pour vendre cette koropnite au plus offrant et empocher le pactole. Sauf qu'il n'y a aucun humain, aucune résistance, juste des autochtones pacifistes qui ne demandent qu'à vivre en paix. Reid et ses hommes, décidés à ne pas les assassiner pour le seul profit de la Fédération, deviennent du coup des ennemis à éliminer de toute urgence.Mon avis : Allons droit au but, ça castagne dur dans I.S.S. Snipers !
Si les missions s'enchaînent rapidement, cette fois ce n'est pas la population qui se rebelle contre la Fédération mais le héros qui s’interroge sur la véritable nature de la mission qui lui a été confiée, entraînant sa bande de potes (peu recommandables) des I.S.S Snipers à se rebeller contre la hiérarchie. Reid Eckart va devenir le grain de sable qui va enrayer le mécanisme bien huilé de racket que la Fédération pratique en toute impunité partout dans les différents systèmes qu’elle contrôle. Du coup elle va devoir envoyer un autre I.S.S. Snipers encore plus violent et dévastateur !
Jean-Luc Istin ne fait pas dans la dentelle. Les dialogues souvent crus et parfois sous-entendus fonctionnent à merveille.
Les scènes d’action se succèdent à une fréquence accrue. Le récit est captivant.
Un régal pour tous ceux qui aiment le genre bastons intergalactiques, mais pas que...
Une histoire bien ficelée et riche en action tout au long de laquelle Istin prend également le temps de dresser le portrait détaillé du héros et de ses principaux compagnons.Au dessin, Erwan Seure-Le Bihan rend particulièrement vivant ce space opéra hors normes grâce à des illustrations incroyables de précision et de détail, aussi bien l’espace intersidéral et ses paysages et décors que les vaisseaux de transport, les personnages, les tenues de combat, les armes…
Tout est pensé pour captiver notre attention dès les premières cases et il y en a à profusion y compris plusieurs superbes gros plans.
Les couleurs contribuent largement à créer l’ambiance des récits de science-fiction.
Album enrichi d’un cahier de 4 pages de croquis, recherches et crayonnés.SDJuan
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MADELEINE, RÉSISTANTE T1
- Par asbl-creabulles
- Le 20/08/2021
Tome 1/3 . La Rose dégoupillée
Scénario : Jean-David MORVAN & Madeleine RIFFAUD
Dessin : Dominique BERTAIL
Couleurs : <Bichromie>
Archives : Eloise DE LA MAISON
Dépot légal : août 2021
Editeur :
Grand format
ISBN : 979-10-34742-75-2
Nombre de pages : 1291931, Madeleine Riffaud n'a que 6 ans lorsque dans l’arbre où elle a grimpé lui parviennent les appels de ses amis lui demandant de venir voir "un truc qui fait peur". Si d’autres filles n'auraient pas osé y aller, elle en revanche, ne faisant ni une ni deux, saute rejoindre ses amis pour leur prouver qu'elle n'est pas pareille et aussi un peu par curiosité. Il s'agit d'un obus que les gamins ont décidé de démonter pour le vendre en pièces détachées. Apercevant sa mère qui l’appelle en marchant dans leur direction, Madeleine court pour faire diversion et l’empêcher d’atteindre le buisson où se trouve l’obus, laissant aux autres le temps de se cacher ou de filer, persuadée qu’ils attendront son retour le lendemain pour continuer leur démontage. En fait, il n'en est rien et ce qui devait arriver arriva. Ses amis seront littéralement pulvérisés par l’explosion de l'obus. Ce ne sera qu'un début pour Madeleine. Plus tard ce seront les humiliations, une attaque de tuberculose, son premier rapport sexuel, plutôt un viol, très mal vécu et enfoui au plus profond de son inconscient pendant très longtemps, la peur des soldats allemands omniprésents face auxquels elle se montrera toujours stoïque. Expérience d’un déjà long chemin en dents de scie qui va la pousser à vouloir faire quelque chose de sa vie, en commençant par rejoindre la résistance sans trop savoir comment, tout en découvrant son premier amour... Mon avis : C'est après l’avoir vue dans un reportage télévisé que Jean-David Morvan a souhaité entrer en contact avec Madeleine Riffaud dans l’idée de raconter son histoire en bande dessinée.
Aujourd’hui âgée de 97 ans, Madeleine Riffaud a une mémoire prodigieuse même si elle a connu une période d’amnésie post-traumatique après la Libération. Elle est animée par le besoin de raconter sa vie, mais pour elle la BD, c’est pour les enfants. Son mari a réussi à la convaincre et accepter de faire le récit de sa vie pour une publication en bande dessinée car, selon lui, tout le monde et pas seulement les jeunes lisent de la BD.
Lors de ses nombreuses rencontres avec Jean-David Morvan et le dessinateur Dominique Bertail, qui sont devenus des amis, Madeleine a raconté son histoire mais aussi d’innombrables anecdotes et on le ressent dans l'album. À partir de ces centaines d’heures d’entretiens enregistrés, Jean-David Morvan a relevé le défi d’écrire l’exceptionnelle histoire de la vie de Madeleine. Il nous a donné l’occasion de la découvrir dès juillet 2020 avec la parution du premier de trois cahiers "Madeleine" d’une quarantaine de pages chacun (le second ayant paru en février 2021 et le troisième en juin 2021) constituant le premier tome (publié ce 21 août 2021) d’un premier cycle racontant la guerre vue par Madeleine Riffaud. On notera en couverture du premier cahier un portrait de Madeleine dessiné par Picasso car, oui, elle l’a rencontré comme beaucoup d’autres personnalités de l’époque…Madeleine est une personne que la vie n'a pas épargnée mais qui a une énergie incroyable. C’est une battante, une survivante, dernier témoin encore vivant de la Libération de Paris. Organisée en chapitres, la narration est très fluide évitant le sentimentalisme et le sensationnalisme malgré le sujet traité.
On vit littéralement sa vie à ses côtés, tout au long d’un parcours extraordinairement difficile. On accroche tout de suite et on n'arrive plus à lâcher l'album tant on est pris par cette vie riche en événements et le parcours atypique si incroyable de cette femme qui entrera dans la Résistance à l’âge de 17 ans (sous le pseudo Rainer) durant la période de l'Occupation puis deviendra combattante lors de la Libération.
Dominique Bertail s'est lui aussi longuement entretenu avec Madeleine pour son travail d’illustrateur. Il a mis à profit ses rencontres pour bâtir des storyboards et capter sur le vif des attitudes, des silhouettes. Il illustre parfaitement son témoignage en nous offrant ce très bel album dans des tons bleutés alternativement prononcés ou légers, selon l'ambiance, mais toujours élégants. Les paysages et les décors sont impressionnants. S’agissant des personnages, il s’attache beaucoup à leurs regards, adultes et enfants, qu’il représente par des yeux ronds, mais aussi à l’expression des sentiments qui les animent, la tension, la tendresse, l’amour sans oublier la détermination de l’héroïne qui, dans ce premier tome, relate son entrée dans la Résistance.
A découvrir en fin d’album plusieurs pages illustrant les rencontres parfois croustillantes entre les auteurs et Madeleine.Une lecture passionnante que chacun peut compléter par plusieurs vidéos sur Youtube, un livre d'entretiens intitulé "On l'appelait Rainer" paru lors du cinquantenaire de la Libération, et un documentaire réalisé en 2010 intitulé "Les trois guerres de Madeleine Riffaud". La chaîne télé Arte diffuse fin août un reportage qui lui est consacré à l’occasion de la commémoration du 77e anniversaire de la Libération de Paris (25 août 1944) et la sortie, presqie simultatnée avec la BD, du livre "Les Lignes de la Nuit".
Un album à ne surtout pas rater et à mettre entre toutes les mains pour que son histoire ne soit jamais oubliée.SDJuan
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ÏOUTUBEURS
- Par asbl-creabulles
- Le 18/08/2021
Tome 1 : #hashtagwar
Scénario : LOUIS
Dessin : Ivan BIGARELLA
Couleurs : Véra DAVIET
Dépot légal : mai 2021
Editeur :
Collection : Pop
Format normal
ISBN : 978-2-302-08951-8
Nombre de pages : 48Abordant tous les thèmes d’actualité et explorant toutes les spécialités ou presque, comme le confirme cet album, les youtubeurs et youtubeuses sont très populaires et ont la cote. En France, l’actualité récente l’a encore confirmé quand McFly et Carlito ont eu les honneurs du Palais de l’Élysée où un certain Emmanuel M… tente lui aussi de percer… mais sur Tik Tok, l’appli désormais la plus téléchargée au monde. Cet album nous propose une galerie de portraits de quelques membres de cette immense communauté. Les bons, les utiles, les bricoleurs, les débrouillards, et même des artistes. Mais aussi (et ils sont nombreux) ceux qui se distinguent plutôt par leurs gaffes et leurs bourdes, bref par leur naïveté, même s’ils sont persuadés d’être bons et d’avoir quelque chose d’intelligent ou de drôle à nous faire partager mais sur lesquels, au final, nous allons nous apitoyer et que nous allons fuir. Malgré tout, ils et elles ont leurs fidèles "followers" et deviennent parfois célèbres comme l’illustre cet album où chacun s’efforce de se donner à fond, avec succès pour les uns même si c’est parfois de manière maladroite (c’est le moins que l’on puisse dire), ou de manière rocambolesque voire burlesque pour d’autres comme ce maître en arts martiaux nommé Sean Norris, la gymnaste Jenny Flex, l’influenceuse Babila, le top-chef Jean Miche-Muche assisté par … son fils, Cap Man et sa team "défis" qui se lancent toutes sortes de challenges improbables, etc.Mon avis : Un album léger, drôle, reflétant bien les modes de consommation actuels et les nouvelles tendances. Branché sur l’actualité et ses multiples contenus, et sur la réalité, il est plutôt révélateur de notre société où le paraître est plus important que l’être et où le ridicule s’il ne tue pas fait heureusement rire. Que demander de plus ?
Louis lorsqu’il était dessinateur sur "Tessa agent intergalactique" entre autres nous proposait déjà quelques gags croustillants dans ses cases mais ici il donne libre cours à ses gags les plus fous et le sujet des youtubeurs semble inépuisable.
La chute est toujours réussie.
Les dessins d’Ivan Bigarella sont très réussis et illustrent parfaitement les propos évoqués et les situations parfois et/ou souvent maladroites qu’ils occasionnent.
Ces stars du net ont des bouilles hyper expressives, des attitudes poussés à l’extrême dans le burlesque, en tout cas très efficaces (comme en témoigne la couverture avec cet enchevêtrement plus qu’improbable mais qui fonctionne à merveille).
Un dessin largement illuminé par le travail de qualité réalisé sur la mise en couleurs par Véra Daviet.SDJuan
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RUBINE 14
- Par asbl-creabulles
- Le 16/08/2021
Tome 14 : Serial Lover
Scénario : MYTHIC
Dessin : Bruno DI SANO et François WALTHÉRY
Couleurs : STIBANE
Dépot légal : mars 2021
Editeur : Éditions du Tiroir
Format normal
ISBN : 978-2-931027-27-1
Planches : 46Il y a des jours ou des occasions qui vous marquent à vie. Le mariage en est un. Qui plus est lorsque votre cher et tendre, bellâtre, cadre moyen dans une entreprise, gentil et j’en passe, se fait la malle le jour tant attendu…
C’est ce qui est arrivé à Mademoiselle Le Rouge, une jeune et jolie fille de Bourbonville en Louisiane.
Rubine entre alors en action et va tout mettre en œuvre pour retrouver notre fiancé en fuite mais elle va vite se rendre compte que notre homme porte bien des noms, s’est marié à plusieurs reprises, est même décédé plus d’une fois et est en fait un serial lover… ah oui? Et si la vérité était tout autre? Un homme ne peut-il pas changer mais se faire rattraper par un passé qu’il voulait oublier?
La suite dans les enquêtes improbables de Rubine…Mon avis: Le quatorzième album s’est fait attendre mais qu’il est jouissif de retrouver notre Colombo féminin plus sexy que jamais!
J’ai aimé la construction de l’album, je le sens abouti et bien travaillé. L’humour est bien présent et il s’inscrit très bien dans la suite des treize autres.
Le dessin est bon, on reconnaît le trait de Di Sano et on sent que l’album est bien abouti. Ce n’est pas fait à la hâte, le scénario et le dessin ont eu le temps de mûrir.
C’est un très bon album, je le recommande aux nombreux fan de la série mais aussi du travail des grands Walthéry, De Lazare et Di Sano.MJordan
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CLEBS !
- Par asbl-creabulles
- Le 13/08/2021
Tome 1 : Pas de chienchien pour sa mémère
Scénario : Olivier SUPIOT
Dessin : Olivier SUPIOT
Couleurs : Olivier SUPIOT
Dépot légal : avril 2021
Editeur :
Collection : Soleil pop
Format normal
ISBN : 978-2-302-09359-1
Nombre de pages : 48Clebs!, c'est peut-être l'histoire que vivent nos chers toutous lorsqu'ils sont lâchés et se retrouvent ensemble pour faire les 400 coups. La plupart ont des caractères bien trempés, quelques-uns sont plutôt bêtes et méchants. Mais une fois réunis, ça déménage, comme ce chien obsédé sexuel qui cible mal sa proie à cause de sa très mauvaise vue ou cette chienne se prenant pour une fashionista un peu influenceuse ou encore ce chien grande gueule mais plutôt maladroit …Mon avis : Agréable recueil d’histoires courtes prenant la forme d’une succession de gags plus farfelus les uns que les autres.
On est assez loin de nos compagnons obéissants et qui rentrent à la niche à la moindre bêtise. C’est plutôt le contraire. Cabot, canaille, cerbère, chienchien, corniaud, gardien, grigou, limier, molosse, nain, pataud, roquet, tous ces toutous ont les rênes en main et décident de tout.
Un véritable paradis pour chiens… et pas mal de points communs avec nous, les humains. En fait, nous sommes des bêtes tout autant qu'eux. On ne va donc pas trop leur en vouloir… pour cette fois.De bonnes idées, originales et drôles, dont plusieurs de nature à nous faire regarder nos chiens d'une autre manière, moins indulgente tout compte fait...
Olivier Supiot s'en donne à cœur joie, les gags se succèdent rapidement, le trait se veut caricatural dans cette succession haute en couleurs – dans tous les sens du terme – de frimousses sympathiques et amusantes se retrouvant dans des situations farfelues et loufoques.
Une lecture propice à la détente. On ne va pas s'en plaindre surtout en cette période.SDJuan
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LES VEUVES ÉLECTRIQUES
- Par asbl-creabulles
- Le 11/08/2021
Tome 1 : Deuil atomique
Scénario : RELOM
Dessin : Damien GEFFROY
Couleurs : DEGREFF
Dépot légal : Mai 2021
Editeur :
Collection : Machination
Grand format
ISBN : 978-2-413-03759-0
Nombre de pages : 64C’était une journée comme les autres à la centrale nucléaire de Chissouane … enfin pas tout à fait car elle a viré au cauchemar quand la sirène d’alarme a soudain retenti. Trois techniciens, Sébastien Prençat, Jean-Pierre Hévaquence et Piéric Larçulrique se sont retrouvés accidentellement enfermés dans une zone à risque à la suite d’une mauvaise communication avec leur collègue Brendan, le fils de Jean-Pierre. Parti en panique chercher les combinaisons anti-particules, Brendan n’a pas entendu la seconde partie des consignes de son père lui disant de ne pas oublier d’activer le déverrouillage du sas. Le protocole automatique de sécurité a fait le reste en verrouillant la porte, l’empêchant d’entrer avec les combinaisons et enfermant les trois techniciens dans l’espace exposé aux radiations, les condamnant dès lors à mourir dans d'atroces souffrances... Les autorités représentées par la sénatrice, le président de région et la sous-préfète affublés de combinaisons anti-radiations passent en coup de vent leur rendre hommage et délivrer un message rassurant qui va donner lieu à une litanie d’interprétations, de discussions de comptoir et même de désinformations médiatiques. Tout est fait pour minimiser l’événement. Mais les trois veuves et un orphelin de père réclament la vérité sur les risques que représente la centrale. Prenant les choses en main, ils vont appeler à manifester contre le nucléaire et en faveur de la fermeture de la centrale. S’ils ne sont que quatre plus un "ami", la situation va pourtant très vite dégénérer...Mon avis : Sur un sujet grave et tragique – le nucléaire et toutes les inquiétudes et/ou peurs qu’il suscite chez certain(e)s et le décès accidentel de trois techniciens – Relom nous entraîne dans une aventure qui devient rapidement plus légère, plutôt caricaturale et surtout pleine d’humour et d’espièglerie… même si derrière le rire transparaît la dénonciation de vérités parfois gênantes qu’il prend plaisir à tourner en dérision.
Comme la plupart des habitants de Chissouane, ses héroïnes rapidement devenues veuves sont naïves et niaises. Malgré tout, elles prennent vite les choses en main. Et même si elles sont maladroites, elles sont souvent efficaces – parfois par le plus grand des hasards – mais en tout cas toujours déterminées. Elles reçoivent même de l'aide… pas vraiment celle qu’elles espéraient, mais elle est là et elles vont devoir s'en accommoder.
C'est drôle et interpellant surtout quand les politiques en prennent largement pour leur grade et quand les médias eux aussi sont largement critiqués sur leur propension à transformer et manipuler les faits à leur guise, en les minimisant ou en les dramatisant à souhait comme cela les arrange. Pour preuve, cela n’ira pas toujours dans le sens que les veuves auraient souhaité.
Les situations sont très souvent rocambolesques et drôlissimes.
L’écriture se révèle très efficace pour aborder avec intelligence un sujet grave sur un ton amusant agrémenté d’une bonne dose de provoc. Les dessins de Damien Geffroy vont exactement dans le même sens. Un trait plaisant, clair et dynamique.
Ses personnages ont des bouilles attachantes et il arrive à nous faire sourire sur des situations graves qui seraient insoutenables si on devait les vivre dans la réalité.
Une mise en pages agréable, des cases parfois très percutantes.
On se laisse entraîner dans cette aventure faite d’une succession toujours bien maîtrisée de scènes burlesques et drôles.
Les couleurs de Degreef sont réussies et appuient encore un peu plus la clarté du trait et donne du tonus, de l'énergie (pas nucléaire cette fois) à l'album.SDJuan
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NEVADA
- Par asbl-creabulles
- Le 09/08/2021
NEVADA 1, 2 et 3
Tome 3 : Blue canyon
Scénario : Fred DUVAL et Jean-Pierre PECAU
Dessin : Colin WILSON
Couleurs : Jean-Paul FERNANDEZ
Dépot légal : Juin 2021
Editeur :
Collection : Neopolis
Grand format
ISBN : 978-2-413-03050-8
Nompbre de pages : 56Comme les deux précédents, je feuillette le tome 3 de Nevada : Blue Canyon.
Cette fois, je suis plus que décidé à l’acheter.
Est-ce vraiment pour le dessin de Wilson qui reste excellent après trois albums ou le fait que ça commence à faire longtemps que je n’ai pas découvert une nouvelle BD ?Le premier tome : L’Étoile Solitaire, me plaît.
La première page introduit un vrai décor de western. Deux indiens à la mine fripée campés sur leurs chevaux eux-mêmes dressés sur un plateau des Rocheuses, observent une… moto traçant son chemin sur un sentier poussiéreux.
C’est Nevada en chasse pour ramener une actrice fugueuse sur le plateau de cinéma de son amie la productrice Louise Hathaway.
Qu’on découvre un mois plus tard au milieu des stars à Beverly Hills.
Voilà pour le décor : le chic d’un monde du cinéma naissant et un extérieur pas encore trop abîmé par l’urbanisme galopant.
Nevada est chargé d’une nouvelle mission : retrouver le cow-boy légendaire L’Étoile Solitaire.
Tel un justicier, sur sa moto il ira à sa recherche dans une ambiance très western avec ses truands, son propriétaire terrien.
Les décors sont impressionnants.
La mise en couleur de Jean-Paul Fernandez joue un rôle important.
Si certaines trognes font penser à la jeunesse de Blueberry, le dessin de Wilson semble plus maîtrisé.Deuxième tome : Route 69.
Encore une belle découverte.
La première page digne d’une scène de cinéma voit se dérouler une poursuite interrompue par un "cable car" dans cette rue si connue de San Francisco.
Cette fois Nevada recherche des informations sur un ancien ennemi.
Apparemment, Louise a vécu un passé mouvementé qui va sans doute être dévoilé d’épisode en épisode.
En attendant, elle a le béguin pour James Cagney. Elle demande à Nevada de lui rapporter la meilleure héroïne en allant chez Wong dans Chinatown.
Où ça se complique, ce Wong est surveillé par Cheng et ses sbires, eux-mêmes sous la vigilance de deux inspecteurs du FBI.
Avant que tout ce beau monde ne s’affronte dans une zone désertique, Nevada viendra en aide à une charmante journaliste aux prises avec deux sales individus à la libido galopante.
Et quand Dorothy Johnson apprendra que son sauveur est cascadeur au cinéma quand il ne fait pas les courses de sa patronne et amie, elle insistera pour l’accompagner et prouvera qu’elle sait y faire dans ce monde de brutes.
Le décor urbain est plus présent dans ce livre ainsi que les véhicules.
Wilson s’en sort très bien même si les gros plans des visages féminins lui posent encore problème (case 4 page 55).Troisième tome : Blue Canyon.
Aïe… je suis déçu.
Pourtant l’histoire commence en pleine action cinématographique dans un saloon quand le héros s’effondre…
L’acteur déjà rencontré dans le premier épisode veut d’abord s’imprégner de l’Ouest sauvage avant de reprendre le rôle et c’est Nevada qui lui servira de guide.
Un mystérieux marchand de viande de Chicago veut capturer l’acteur et il envoie des hommes à sa poursuite menés par le fameux Carlsen dont il était question aussi dans le premier récit.
Les deux inspecteurs sont également de retour.
Pour terminer Louise et Dorothy prendront également part à l’action.
Action éclatante quand tout ce monde finira par se rencontrer.
Un peu trop d’intervenants peut-être car j’ai eu difficile à m’y retrouver. Assez confuse cette finale avec un dessin un peu moins précis d’où ma déception.
Peut-être aussi due au rôle plus effacé de Nevada.MDestrée