Créabulles, Expositions, Dédicaces, Rencontres.

Chroniques

Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture. 

  • LE ROI LOUVE 1

    Roi louveTome 1 - La rébellion de Petigré
    Scénario : Denis LAPIÈRE & Émilie ALIBERT
    Dessin : ADRIÁN
    Couleurs : ADRIÁN
    Dépot légal : Janvier 2022
    Editeur :
    Dupuis 1
    Grand format
    ISBN : 979-10-34746-31-6
    Nombre de pages : 54

    Le monde a bien changé. Chez les humains, les femmes mettent leur progéniture au monde dans des œufs, qui font aussi l’objet de vols et d’un trafic de la part de certains hommes. Les coupables sont mis à mort et leur corps jeté dans le marais des "sanzames". Désormais, ils sont certes des zombies mais ont conscience qu’ils sont morts. Ces œufs sont d’une importance capitale car ils assurent la paix avec les loups. Chaque mois deux œufs leur sont offerts. En effet, les jeunes loups changent de sexe à chaque pleine lune. Lorsqu’ils atteignent leur majorité, ils doivent manger un œuf humain pour fixer définitivement leur sexe, un œuf mâle pour devenir un loup, un œuf femelle pour devenir une louve. Petigré, l’enfant unique du roi loup, veut rester femme tandis que son père veut un mâle pour lui succéder sur le trône. Il a déjà tout prévu, une belle cérémonie avec un œuf humain mâle. Sauf que Petigré ne compte pas s’incliner. D’autant qu’elle est amoureuse de Rum, un humain adopté par les loups. Ensemble, ils décident de fuguer, trouver une planque et y rester cachés le temps qu’elle se fixe définitivement en femme pour ensuite revenir et, si possible, devenir la première reine louve ! Ils ignorent que le roi a lancé sa troupe de loups soldats sur leurs traces et que Petigré n’est pas la seule à viser le trône …. Roi louve planche 1Mon avis: Émilie Alibert et Denis Lapière nous proposent un récit original et inédit dans son contenu. Ils nous entraînent dans un univers sombre largement inspiré de fantastique où ce sont les femmes qui détiennent l’autorité chez les humains alors que ce sont les mâles chez les loups, des loups présentés dans un style anthropomorphe. Une ambiance fantastique mais qui s’aventure sur des thématiques plutôt contemporaines. Le scénario est très dense, multipliant les péripéties, les surprises, les mystères : des femmes humaines devenues ovipares; de jeunes loups changeant de sexe selon un rythme lunaire avec obligation de manger un œuf humain pour fixer définitivement leur genre; Petigré, héritier désigné de la meute et héros de l’album, qui en souhaitant devenir louve pour s’unir à Rum, un humain, va entrer en rébellion et ne pas hésiter à défier l’autorité; Kourgane, le commandant des loups-soldats qui brigue ouvertement le pouvoir et souhaite le retour des guerres avec les humains ; et même une magicienne … Avec beaucoup de maîtrise vu la richesse de ce premier tome, les scénaristes nous tiennent rapidement en haleine et nous captivent tout au long de récits de vie qui ne cessent de s’entrecroiser.Roi louve plancheAu dessin, l’espagnol Adrián sait comment poser les ambiances, les actions et les huis clos avec élégance. La narration visuelle est très aérée, parfois avec peu de décors, pour se concentrer sur les personnages. Là où les décors s’imposent, il sait comment les travailler avec soin et de manière détaillée. Le découpage plein d’énergie associé à un trait moderne et une mise en couleurs plutôt sobre donne aux pages beaucoup de dynamisme.

    Une aventure entraînante qui redonne du peps au genre heroic fantasy. 

    SDJuan

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  • PIERRE ROUGE PLUME NOIRE

    Pierre rouge plume noireUne histoire de Hai Long Tun
    Scénario : Thierry ROBIN
    Dessin : Thierry ROBIN
    Couleurs : Pan ZHIMING
    Dépot légal : Février 2022
    Editeur : Dargaud logo
    Collection : Hors collection
    Format normal
    ISBN : 978-2-205-08723-9
    Planches : 128

    C’est l’histoire du siège d’un château dans la Chine médiévale : l’armée de l’empereur Ming assiège le château du roi Yang. Mais cette histoire n’est pas contée de manière ordinaire. Le conteur est un corbeau (Plume noire) et son audience est la montagne (Pierre rouge), aveugle, sur laquelle le siège se tient. On est, dès la première (double) page, captivé par le regard de ce corbeau, qui nous mène, tel un fil d’Ariane, tambour battant, jusqu’au bout du récit.Pierre rouge plume noire planche Ce livre est, au départ, une commande des autorités locales chinoises à Thierry Robin, le dessinateur de Mort au Tsar et l’auteur complet de Rouge de Chine. Dans la postface, l’auteur raconte d’ailleurs la genèse de ce projet et son expérience en Chine, où il a habité plusieurs années, au moment de la réalisation de cet ouvrage.Pierre rouge plume noire planchesLe graphisme de Thierry Robin est séduisant avec de larges plans de paysages offerts par notre corbeau, mais également d’impressionnantes scènes de bataille, parsemées de quelques belles idées de mise en scène (par exemple la projection des ombres des soldats, pages 94 et 95). L’utilisation des contrastes offre aussi relief et lisibilité au dessin. Le cadre, la Chine médiévale, est sans doute sous-exploité dans l’offre éditoriale de bandes dessinées. Pierre rouge Plume noire trouve donc toute sa place dans la production actuelle.
    Le récit est fluide et plaisant, pour autant, évidemment, que l’on apprécie les récits de batailles médiévales. Si c’est votre cas, foncez !

    Jean-BaptisteL

  • MEZKAL

    MezkalCoup de coeurScénario : Kevan STEVENS & JEF
    Dessin : JEF
    Couleurs : JEF
    Dépot légal : janvier 2022
    Editeur : Soleil Productions
    Format normal
    ISBN : 978-2-302-09638-7
    Nombre de pages : 186

    Chicago. Vananka Darmont a à peine connu son père qui a quitté la maison familiale lorsqu’il avait 4 ans. Aujourd’hui, après une nuit agitée ponctuée de cauchemars, il se rend au travail en traînant les pieds. La routine quotidienne. Mais s’il n’est pas très motivé, il n’est pas non plus très efficace ni fiable. Et ce même jour, il se fait virer sans ménagement. En rentrant, il découvre sa mère morte sur son lit d’un mélange alcool et médicaments. Il a à peine le temps de l’enterrer que l’on vient lui réclamer les dettes "familiales" qu’il ne peut évidemment pas rembourser. La maison ayant été saisie, il n’a guère d’autre choix que de partir loin avec sa guitare bon marché pour éventuellement refaire sa vie. "Faut avancer sans cesse, sinon tu crèves". Il atteint El Paso en stop et rejoint sa ville jumelle de l’autre côté de la frontière, Ciudad Juarez. Il ne s’attarde pas dans cette ville réputée la plus dangereuse au monde car son choix est simple : se buter, se faire buter ou se barrer… En route vers un ailleurs incertain, il fait la connaissance de Mateo, un gamin aveugle, et de son grand-père, un chamane, qu’il aide à charger leur pickup. Invité à manger chez eux, il fait la rencontre de Leila, d’origine indienne, à laquelle il n’est pas insensible. Au fil des jours, il se rapproche d’elle tout en donnant un bon coup de main à la ferme. Tout aurait pu aller dans le meilleur des mondes si la famille n’était pas harcelée par leur cousin Felipe et sa bande de trafiquants maffieux. D’ailleurs, peu après, Vananka toujours en quête d’un job rémunéré, croise Felipe qui lui propose un "taf" : juste conduire des camions… mais un travail qui va mener Vananka directement entre les griffes de la DEA. Vananka n’a jamais eu une vie facile, ce n’est pas aujourd’hui que cela va changer. Mezkal plancheMon avis : Mezkal est une véritable surprise. D’abord en le feuilletant, on ne peut que se dire que l’on va en prendre plein la figure. Du coup, on espère que le scénario de Kevan Stevens est à la hauteur des images "extravagantes" que l’on vient d’entrevoir. Et c’est bien le cas. On suit le parcours hasardeux de Vananka qui va de surprises en surprises, pour la plupart mauvaises, mais qui fait aussi de nombreuses rencontres plus folles et plus impressionnantes les unes que les autres. La violence n’est jamais bien loin, peut-être un peu trop proche pour Vananka et ses nouveaux amis et des décisions doivent être prises rapidement… mais c’est bien souvent la moins pire de toutes qui est retenue. Kevan Stevens nous offre un scénario rigoureux, savamment construit qui enchaîne les scènes d’action et les passages spectaculaires, un "road movie" déjanté où il faut vraiment s’accrocher pour suivre. Assurément, on ne s’ennuie pas un seul instant.Mezkal autreLe graphisme reflète et souligne bien ce côté délirant. Jef force le trait tout au long d’une succession effrénée d’événements souvent hyper-violents mais qui passent bien en alternance avec quelques moments plus apaisés. Les ambiances des divers lieux traversés sont bien rendues, dépaysantes et parfois caricaturées, tout comme les expressions des personnages, souvent truculentes, les allusions aux Hells Angels ou aux méchants des cartels.
    Jef
    nous propose aussi des images plus réalistes et plus fines parfois, quelques magnifiques pleines pages enluminées aux effets quasi psychédéliques. L’ensemble est bien mis en valeur par une mise en couleurs utilisant des teintes accentuées qui claquent.
    Un très bon moment de lecture et d’évasion.

    SDJuan

  • FANG 1

    FangTome 1 - Chasseuse de démons
    Scénario : Joe KELLY
    Dessin : Niko HENRICHON
    Couleurs : Niko HENRICHON
    Dépot légal : octobre 2021
    Editeur : Les Humanoïdes Associés
    Grand format
    ISBN : 978-2-7316-1359-9
    Nombre de pages: 64

    Mois après mois, les conditions de vie n’ont cessé de se dégrader au village de Stonefield dans la cité-État de Shanta’Droni. Faute d’eau en suffisance, la famine menace sérieusement les habitants partagés en humains et animaux dotés de la parole qui n’hésitent plus à se lancer dans une chasse aux sorcières. Un homme est sur le point d’être mis à mort car il serait, d’après les dires de plusieurs villageois, le démon responsable de la situation actuelle. En réalité, personne n’ose ou n’a le courage de le tuer. C’est alors qu’arrive Maître Jie qui se présente à eux comme un chasseur. Contre 50 pièces d’or, il se déclare prêt à exécuter le supposé "démon" selon le rituel établi. Alors qu’il brandit son épée pour lui trancher la tête, une petite renarde surgit et lance une chaine de fer sur l’arme, stoppant in extremis la mise à mort. "Mademoiselle Renarde" se lance alors dans un combat acharné contre "Messire Jie", le soi-disant chasseur de démons. En réalité, elle a déjà repéré le démon parmi les personnes venues assister à l’exécution. Rapidement, grâce à un sac de sel de montagne qu’elle lance en direction d’une femme, celle-ci prend l’apparence du démon tant recherché.Fang planche 1Mon avis : Le récit nous entraîne dans un monde fantastique où sévissent des démons asiatiques et où évoluent divers personnages, tant humains qu’animaux anthropomorphes.
    L’héroïne, la renarde Fang qui n’a peur de rien malgré sa petite taille, est précisément chasseuse de démons.
    Personnages, dialogues, narration, on retrouve les éléments typiques d’un récit dynamique avec l’évocation de castes, la présence de guerriers de tous poils mais aussi de démons ancestraux, sans oublier les habituelles trahisons et tueries.
    L’arrivée d’un ours et d’un cerf aux côtés de Fang laisse augurer d’une suite plus étonnante encore.Fang planchesLes dessins de Niko Henrichon qui nous a fait découvrir par le passé différents univers fantastiques – Méta-Baron, Les Lions de Bagdad – mais qui a aussi beaucoup travaillé pour le comics US, illustrent parfaitement cette aventure réunissant humains, animaux anthropomorphes et démons. Tous sont clairement identifiables, et on avance sans problème dans l’histoire. Les scènes d’actions sont spectaculaires. Tout comme les armes foudroyantes – il fallait bien ça – que cette petite renarde brandit avec force et dextérité pour venir à bout des démons impressionnants qui se cachent dans les corps d’innocents humains.
    Un beau trait fin et léger, un soin tout particulier du détail sur les fourrures des animaux, les costumes, les armures, les paysages, la végétation. Une très belle couverture qui donne envie d’ouvrir cet album dont l’intérieur est tout aussi beau et élégant.
    Le tout est accompagné de couleurs douces et majoritairement claires à l’aquarelle qui mettent bien en valeur le dessin.
    L’album est enrichi d’un cahier de recherches graphiques et croquis de 9 pages.

    SDJuan

  • SOLO ALPHAS

    Solo alphasSolo : Alphas
    Scénario : Oscar MARTÍN
    Dessin : Juan ÁLVAREZ
    Couleurs : Manuel J. RODRIGUEZ, Oscar MARTÍN & Juan ÁLVAREZ
    Préface : Oscar MARTÍN
    Dépot légal : Janvier 2022
    Editeur : Delcourt
    Format normal
    ISBN : 978-2-413-04492-5
    Nombre de pages : 80

    Voici l’histoire des alphas. Au terme d’une longue période de relations pacifiques, deux clans de chiens ont décidé de s’unir pour sceller leur fraternité et devenir ainsi la force brute la plus puissante du monde cannibale depuis les marais du nord jusqu’aux terres inconnues du sud. Plus puissante que n’importe quel autre clan de chiens ou que n’importe quelle autre horde, meute ou tribu d’êtres vivants. Cette union se fera par celle de leurs enfants. Étoile, la fille du chef Aurore, doit épouser Désir, le fils du chef Montagne… Mais cette union ne réjouit pas vraiment Étoile car elle est amoureuse d’Origine, le neveu d’Aurore. Aussi, lorsque les deux tourtereaux sont surpris tendrement enlacés, une bagarre éclate entre Origine et Désir. Décidé à se débarrasser une fois pour toute d’Origine, Désir et ses amis n’hésitent pas à le tabasser et le pousser dans le vide du haut d’une carrière. Et s’il ne succombe pas à sa chute, les charognards finiront bien le travail… Du moins, c’est ce que pense Désir. C’était sans compter avec l’aide inopinée de Roche, un ami et membre du clan de Montagne venu au secours d’Originie... Mais malgré l’avertissement de Roche qui l’exhorte à se sauver et changer de vie, Origine n’a plus qu’une idée en tête : prendre sa revanche en retournant chercher Étoile et fuir le plus loin possible avec elle... sauf que les choses ne vont pas se dérouler de manière aussi simple. Solo alphas planche 1Mon avis : Avec ce one shot, conçu comme un préquel de l’univers Solo, Oscar Martín nous propose en quelque sorte une variante de West Side Story en mode "monde cannibale".
    Nous voici en plein univers post-apocalyptique comme l’auteur semble l’affectionner, au milieu des rivalités et conflits qui opposent les différentes races mais aussi au sein même d’une espèce sur fond d’un amour impossible entre deux membres issus de clans opposés.
    Un récit sombre et empreint de violence, fertile en combats, laissant la part belle à l’anarchie et aux trahisons et où s’exerce une ferme volonté de suprématie de la part de certains.
    Un ensemble bien dosé qui nous accroche dès le début et ne cesse de nous tenir en haleine durant tout l’album. Sans oublier cette fin en apothéose !
    Du grand Oscar Martín.Solo alphas plancheJuan Álvarez a réussi haut la main le concours organisé par Ominiky Ediciones pour découvrir de nouveaux talents et avoir la chance de participer à un ouvrage de l’univers Solo.
    On le comprend tout de suite en parcourant l’album.
    Il réalise un dessin fidèle à l’univers d’Oscar Martín, parfaitement respecté jusqu’à adopter le graphisme du créateur de la série.
    On note quelques petites différences toutefois, quelques rares faiblesses aussi, mais il faut dire qu’Oscar a mis la barre tellement haut qu’on ne peut que féliciter le nouveau dessinateur pour le travail accompli sur cet univers si particulier.
    Les planches sont toujours aussi dynamiques et les personnages forts de caractère, une vertu indispensable pour survivre dans ce monde, ne l’oublions pas.
    Juan Álvarez vient étoffer les rangs de "l’équipe Solo" aux côtés d’Álvaro Iglesias (Solo : Chemins tracés).
    Un bel album qui relance certains personnages et constitue une grande réussite à l’avantage d’une série dans laquelle on a envie de se replonger. 

    SDJuan

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  • ADELIN & IRINA 3

    Adelin et irina 3Tome 3 - La révolte des esclaves
    Scénario : Nicolas VAN DE WALLE
    Dessin : Nicolas VAN DE WALLE
    Couleurs : Nicolas VAN DE WALLE

    Couleurs de la couverture : USAGI

    Dépot légal : janvier 2022
    Editeur :
    Editions du tiroir
    Format normal
    ISBN : 978-2-931027-45-5
    Nombre de pages : 64

    Empire des amazones. C’est l’effervescence à la veille de l'anniversaire de la toute jeune Impératrix Gazolba III qui va célébrer ses 11 ans. La capitale est en liesse. Les touristes venus en nombre ont même le privilège d'assister à une exécution capitale, celle de Dame Ysyldra, la ministre des finances de l'impératrix, accusée de vol dans les caisses de l’État. En pleine préparation du grand événement, on vient annoncer une mauvaise nouvelle à l’impératrix. Et cela risque bien de troubler les festivités. Un groupe d’amazone projette d’organiser une manifestation pour protester contre les mauvaises conditions de travail des ouvriers-esclaves occupés sur le chantier du nouveau palais impérial. Mais il y a pire encore. La baronne Ulcéra et ses "vierges de fer" fomentent un coup d’État. Elles comptent bien faire tomber le pouvoir en place pour en instaurer un nouveau plus fidèle aux traditions et bien plus ferme qui fera revenir sur le devant de la scène la grandeur et la puissance d'antan et le respect qu'elles inspiraient et qu'elles méritent. Sans oublier ce jeûne imposé à tous les esclaves qui ne va avoir l’effet escompté…Adelin et irina 3 plancheMon avis : On retrouve avec plaisir l’univers de fantasy et d’humour que nous propose Nicolas Van de Walle, alias Nico.
    Les hommes sont devenus esclaves ou aspirent ouvertement à le devenir au service de femmes arborant les stéréotypes de la femme fatale.
    Nico réinterprète les relations homme-femme d’une manière plaisante, souvent caricaturale, en tout cas drôle et efficace.
    Les références ne manquent pas, chacun y trouvera ce qu’il veut, d’autant que son scénario est souvent en prise avec l’actualité et le quotidien et qu’il joue facilement sur les mots pour le plus grand plaisir du lecteur. Cela donne lieu à de nombreuses situations hors du commun (à l’image de la décision de priver les esclaves de poulet qui va déclencher une révolte) et à une succession de péripéties et rebondissements largement teintés de burlesque et agrémentés de scènes de combat très animées où évolue une galerie de personnages volontairement exagérés. Adelin et irina 3 planche autreL’ensemble est bien représenté ou décrit mais également bien dessiné. En effet, Nicolas Van de Walle nous propose des cases et des pages particulièrement fournies et détaillées.
    Les personnages – y compris et surtout les amazones – sont fortement caricaturés dans leur silhouette, leurs expressions et tenues diverses – classiques, à la grecque antique, en armure et même en costume sexy d’allure sado-maso – collant tout à fait au scénario.
    Un dessin d’humour réussi avec beaucoup d’effets visuels, notamment avec les couleurs, pour un bon moment de lecture.  Adelin et irina les 3 tomes
    Ce tome 3 vient compléter les deux premiers albums publiés en auto-édition en 2018 (Le complot des Capes Noires) et 2019 (L’épée de la domination) qui ont fait l’objet d’une réédition en 2020 et 2021 dans le même habillage avec dos rouge aux Éditions du Tiroir.

  • JACQUES MARTIN, LE VOYAGEUR DU TEMPS

    Jacques martin le voyageur du temps 12021 . Jacques Martin, le voyageur du temps
    Scénario :Gaumer, Patrick GAUMER
    Dessin : Jacques MARTIN
    Dépot légal : novembre 2021
    Editeur : Casterman
    Format : 22.8 x 30.4 cm
    ISBN : 978-2-203-13688-5
    Nombre de pages : 416

    Je viens de terminer cette brique de 416 pages. 
    Je félicite l’auteur car ce ne devait pas être évident de caser le parcours de ce grand artiste aux multiples idées et personnages. 
    C’est sans doute pour cela que ce livre n’est pas sans défauts. 
    Il aurait sans doute fallu le double de pages pour avoir une monographie prestigieuse tant l’œuvre est riche. 
    Ainsi, il n’y a pas de sommaire, de bibliographie, de portraits de tous les collaborateurs de Jacques Martin…
    Parfois dans les notes sur les albums d’une série viennent se glisser des éléments antérieurs plus biographiques. 
    Mais qu’à cela ne tienne, ce livre est une mine riche de documents, de surprises comme quelques collaborations inattendues dans les albums des divers auteurs de bande dessinée surtout quand Martin était au studio Hergé. Jacques martin le voyageur du temps planche 1Ce livre se découpe en 6 chapitres. 
    Les premiers sont très agréables à lire. 
    On y découvre les débuts du jeune dessinateur (illustrations médiévales, bandes humoristiques…)
    Très loin du dessin réaliste qui va prendre forme dès l’entrée au journal Tintin. 
    Je vous laisse découvrir ces pages passionnantes. 
    Jacques Martin a fait partie des Studios Hergé de 1954 à 1975 et c’est une autre partie très intéressante. 
    Autant il collaborait aux aventures du célèbre reporter, autant l’équipe de coloristes s’occupait aussi de ses propres albums. 
    Vous apprendrez beaucoup d’anecdotes.Jacques martin le voyageur du temps planche 4Aussi pourquoi Jacobs et Martin maintenaient une certaine distance. 
    La vie du journal Tintin était aussi importante pour tous ces dessinateurs et les griefs entre Martin et Guy Leblanc (directeur des publications au Lombard) étaient nombreux. 
    Mais le dessinateur d’Alix confie que Paul Cuvelier était un grand ami pour lui. 
    Il se veut que j’aie rencontré Jacques Martin dans son magasin/atelier, place Flagey, en 1976-77 et, à cette époque, j’avais déjà rendu plusieurs fois visite à Paul, rue Bouré, et une amitié prenait forme. D’où mon étonnement en entendant M. Martin à qui j’avais raconté mes visites chez Paul, que celui-ci était pour lui comme un élève qui lui devait presque tout. Je pensais plutôt le contraire. Mais passons. 
    Il est vrai que Martin était un scénariste hors pair, ce que ne pouvait pas être Paul qui vivait uniquement pour le trait exhalant la beauté humaine, animale. La beauté du vivant. Jacques martin le voyageur du temps planche 3Les deux derniers chapitres se consacrent à tous les héros que notre dessinateur ne cessait de créer sans parler des collections historiques…
    M. Patrick Gaumer devait être entouré, noyé peut-être d’une multitude de documents et d’informations sur tous ces scénarios, personnages, dessinateurs et c’est sans doute la raison d’avoir l’impression de lire des notes qui se suivent apportant des infos successives jusqu’aux dernières années toujours riches de nouvelles idées. 
    Mais plutôt que de se perdre dans un imbroglio de pistes, il fallait peut-être mieux adopter cette méthode. 
    Jacques Martin, jusqu’à la fin de ses jours avait toujours le cerveau en effervescence et contrôlait tout. Parfois au dépit de ces dessinateurs (ce n’est pas dans le livre mais entendu chez des amateurs). Jacques martin le voyageur du temps planchePersonne n’aurait osé lui dire pour ces dernières années de privilégier peut-être la qualité à la quantité…
    Aujourd’hui encore, rares sont les albums de grande qualité présents dans ceux qui continuent à paraître. 
    Ils maintiennent la vie des personnages oui, mais est-ce suffisant ?
    Mais la période d’or restera éternelle. Et c’est le plus important. 
    Les premiers Alix et les premiers Lefranc apporteront toujours des heures de lecture passionnantes aux jeunes lecteurs qui auront la curiosité de les ouvrir. 
    S’ils ne sont pas tous plongés dans les mangas qui se vendent par millions…

    SDJuan

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  • CONAN LE CIMMÉRIEN 13

    Conan le cimmerien 13Conan le cimmerien 13 n b tlCoup de coeurTome 13 - Xuthal la Crépusculaire
    Scénario : Christophe BEC
    Dessin : Stevan SUBIC
    Couleurs : Giulia BRUSCO
    Aidés de Patrice LOUINET et David DEMARET
    Adapté de l'oeuvre de Robert E. HOWARD
    Dépot légal : Janvier 2022
    Editeur :
    Editions glenat logo
    Grand format
    ISBN : 978-2-344-03581-8
    Nombre de pages : 60

    Alors qu’ils accompagnent la horde du prince Almuric face à l’armée stygienne, Conan et l’ancienne esclave Natala ne sont qu’au début de leurs mésaventures. Après la sévère défaite subie par des troupes princières littéralement anéanties, Conan et Natala n’ont d’autre solution que la fuite à travers le désert du Sud. Mais se déplaçant à pied, ils ont vite conscience qu’ils ne tiendront pas longtemps sans eau ni nourriture… Alors que Conan est sur le point d’abréger d’un simple coup d’épée les souffrances de Natala, il aperçoit un point lumineux au loin. Encouragé par la vision d’une cité en plein désert et l’espoir de survivre, Conan, bien qu’épuisé, retrouve cette force qui lui a fait traverser tant de contrées barbares. Il soulève Natala pour la porter à bout de bras jusqu’aux portes de Xuthal. Si Natala se montre réticente, craignant de trouver des habitants hostiles dans cette cité inconnue, Conan sait que c’est là que se trouve leur seule chance de salut, quitte à se battre s’il le faut. De fait, les ennuis vont rapidement les rattraper. Comme ce point d’eau qui leur semble si près et pourtant inaccessible. Comme cet homme à la peau jaune et aux yeux bridés qu’ils croyaient mort mais qui se redresse soudain et se jette sur eux épée à la main. Conan a vite fait de régler ce problème d’un seul coup d’épée comme il en a l’habitude. Plus loin dans la cité, ils découvrent un festin de victuailles de toutes sortes. Est-ce un piège ? Les aliments sont-ils empoisonnés ? Mais ils ont trop faim pour résister à la tentation. Comme le dit Conan : "Je préfère mourir empoisonné que de faim ou de soif". Rassasiés, Conan propose à Natala de prendre un peu de repos mais celle-ci est inquiète. La cité est maléfique, elle le sent… Ayant entendu un bruit, Conan et Natala s’approchent d’une pièce sombre où ils aperçoivent un homme étendu sur un baldaquin, identique à celui que Conan a tué dehors. Soudain l’ombre gigantesque d’une mystérieuse créature surgie de nulle part apparaît sur un mur. L’énorme tache noire englobe le baldaquin et lorsqu’elle se retire le corps de l’homme a disparu, laissant une simple giclée de sang. Plus loin, ils tombent sur un troisième homme, identique aux deux premiers… Effrayés ils décident de fuir la cité. Mais d’autres êtres et créatures vont tout faire pour les retenir de force. Conan le cimmerien 13 plancheMon avis: Reprenant le récit paru en 1933 sous le titre The Slithering Shadow (mot à mot, L’ombre rampante) également connu sous le titre Xuthal of the Dusk, publié en VF en 1972 sous le titre L’ombre de Xuthal, il s’agit bien ici d’une nouvelle pépite dans cette série Conan le Cimmérien qui reprend les meilleures nouvelles du génial auteur Robert E. Howard.
    Chargé de faire l’adaptation du texte d’Howard, Christophe Bec nous propose une intrigue des plus prenantes où la violence et la peur sont omniprésentes.
    Son scénario restitue parfaitement le côté sombre et l’atmosphère angoissante du récit originel.
    Il maîtrise parfaitement le sujet au profit d’une narration captivante de bout en bout… grâce également au fabuleux travail effectué par le serbe Stevan Subic, comme en témoigne leur précédente collaboration sur Tarzan (voir chronique ici).Conan le cimmerien 13 splash
    Subic nous régale une nouvelle fois d’un dessin impressionnant et bien maîtrisé.
    On retrouve un trait et un encrage marqués venant souligner le côté sombre du récit, une mise en page dynamique quasi cinématographique, des scènes de combats toujours aussi spectaculaires insistant sur la brutalité, la violence des événements, une galerie de personnages éloquents, un ensemble de décors saisissants, des arrière-plans mystérieux, bien mis en avant dans la version N&B également. Conan le cimmerien 13 planche n b tlLa version couleur de Giulia Brusco offre une lecture claire et très réaliste restituant bien les différentes ambiances et atmosphères des divers lieux ou situations.Conan le cimmerien 13 guerriersUn album de haute qualité.

    SDJuan

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