Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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BATMAN - TROIS JOKERS
- Par asbl-creabulles
- Le 08/02/2022
Trois Jokers
Scénario : Geoff JOHNS
Dessin et encrage : Jason FABOK
Couleurs : Brad ANDERSON
Dépot légal : octobre 2021
Editeur : Urban Comics
Collection : DC Black Label
Format comics
ISBN : 979-10-26818-35-9
Nombre de pages : 176La révélation a de quoi surprendre mais Batman n’a pas un mais plusieurs pires ennemis. En effet, ce n’est pas un, mais trois Jokers différents – le criminel, le clown et le comique – qui se seraient attaqués au Chevalier Noir ainsi qu’à ses alliés. Chacun a sa propre manière de travailler et d’atteindre sa cible. Pour espérer percer ce secret si bien gardé depuis des années, Batman va devoir travailler avec deux de ses alliés, Batgirl et Red Hood qui, dans le passé, ont été les victimes du Joker qui les a mortellement agressées ou laissées pour mortes. Ils restent néanmoins convaincus que parmi ces trois Joker, un seul est l’original. Pour Red Hood, le plus touché physiquement et psychologiquement, la solution est d’éliminer les trois sans aucune pitié. Et d’ailleurs, il n’hésitera pas à en tuer un. Ne partageant pas cette manière de faire, Batman et Batgirl vont-ils devoir écarter Red Hood avant qu’il ne fasse d’autres victimes, compte tenu de la présence menaçante dans la nature de trois Jokers, chacun d’eux pouvant être le pire ennemi de Batman et de sa Bat-Family ? Mon avis: Lorsque j’ai lu l’album, je l’avoue, j'ai eu du mal à y croire. Mais c'est une histoire de super-héros et donc ça n'existe pas vraiment… Malgré tout, Batman est censé être "le plus grand détective au monde", comme Wolverine "est le meilleur dans son domaine" ?!? Comment un détective de cette envergure a-t-il pu laisser passer un tel fait si longtemps ? Il n'y a pas un mais trois Joker ! Il fallait oser mettre en scène Batgirl, Redhood et Batman en train de chercher à découvrir lequel des trois est le Joker original, ou en train d’évaluer des indices et d’en tirer des déductions jamais soupçonnés jusque-là… il fallait oser. Le scénariste Geoff Johns, lui, a osé. Et montrer Redhood tuer à bout portant l'un des trois Joker sous les yeux de Batgirl... il fallait oser aussi.
Les discussions qui s'ensuivent avec Batman à ce sujet sont tout de même une grosse pilule à avaler. Le ton est bien trop doux à mon sens alors qu'un meurtre vient d'avoir lieu… même si celui qui tenait l’arme (Redhood) est connu comme un "gentil", ou plutôt un "super-héros" et non un "super-vilain".
Une fois acceptées (ou digérées, selon) ces "incohérences", je me suis laissé entraîner dans l'aventure et là, j'ai passé un agréable moment de lecture. La fin est même surprenante.
Au final, pour tout à fait apprécier cet album, il faut le lire sans aucun préjugé et éviter de penser que cela puisse être crédible. Alors, pourquoi pas en fin de compte même si une partie du lectorat pensera qu’il aurait mieux valu laisser comme ils étaient des chefs-d’œuvre comme Killing Joke, Deuil dans la famille etc. et ne pas revenir dessus.Heureusement, le canadien Jason Fabok nous régale de dessins sympas et de qualité comme il en a l’habitude avec de nombreux premiers plans pour les principaux personnages, notamment Batman mais aussi les trois Joker.
Les scènes d'action sont spectaculaires tant en intérieur qu’à l’extérieur dans des décors souvent impressionnants. Un très bon travail de Jason Fabok sur l'encrage et les couleurs de Brad Anderson donnant une belle clarté au dessin et offrant une qualité visuelle d’exception.L’album est proposé en 4 versions dont trois variant covers représentant Redhood, Batgirl et Batman accompagnées d’une carte à jouer correspondante.
L'album existe également en grand format dans la collection Urban Limited tiré à 1500 exemplaires
SDJuan
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HARLEM
- Par asbl-creabulles
- Le 07/02/2022
Tome 1 - Harlem 1/2
Scénario : MIKAËL
Dessin : MIKAËL
Couleurs : MIKAËL
Dépot légal : Janvier 2022
Editeur :
Grand format
ISBN : 978-2-505-11080-4
Nombre de pages : 64Harlem, 1931. Queenie tient absolument à préserver ce pourquoi elle s’est battue depuis son arrivée à New York vingt ans plut tôt : la loterie clandestine qu’elle a créée dans le quartier de Harlem. Cette activité prohibée qui lui assure un business florissant lui permet aussi de donner du travail à pas mal de personnes dans le quartier ainsi qu’un petit coup de pouce à d’autres "frères". Mais cette activité suscite bien des convoitises. Se surnommant lui-même "le nouveau king des nombres", Dutch Schultz "Le Hollandais" s’efforce d’élargir son trafic mafieux sur Harlem. Désormais Queenie est devenue sa cible. Elle doit céder son territoire ou travailler pour lui. Aussi, quand une fusillade éclate dans un cabaret qu’elle fréquente, elle n’hésite à s’impliquer personnellement lorsqu’elle reconnaît Schultz. Queenie se lance à sa poursuite avec son ami et amant mais également garde du corps, Ellsworth Johnson. La police rapidement arrivée sur les lieux met fin à la querelle. La tension est palpable entre les policiers et Queenie. C'est toujours la même chose, la police ferme les yeux sur le trafic d'alcool et de drogue tant que ce sont des blancs. Elle monte d’un cran lorsque le chef du détachement au lieu de cibler l'agresseur s’en prend à Queenie, la "négresse française", et à Ellsworth, le "p’tit cerbère à sa mémère" qui malheureusement portait une arme sur lui, un calibre 38. Il est aussitôt embarqué au poste de police. Pour Queenie, c'en est trop, le moment est venu de mettre un terme à cette situation en faisant appel à la presse locale même si elle a conscience que cela va énerver pas mal de monde. La corruption de la police et des institutions politiques et judiciaires de New York tombées sous la coupe des mafieux n'a que trop duré. Et ce Dutch Schultz est bien trop agressif pour qu’elle puisse espérer négocier quoi que ce soit. Queenie va devoir réagir et frapper bien plus fort que d’habitude à présent ! Mon avis : Pour son troisième diptyque new-yorkais, Mikaël nous propose une histoire portant sur la communauté afro-américaine new-yorkaise dans laquelle il fait référence à un personnage de Harlem hors du commun, Stéphanie St. Clair, plus connue sous le nom de Queenie.
Avec ce nouveau récit, on apprend comment, passée de simple servante à femme, elle a tenu tête à Dutch Schultz mais aussi comment elle est arrivée à préserver ses activités clandestines sans demander l’aide de mafieux aussi connus que Lucky Luciano. Elle voulait à tout prix réussir, mais aussi rester indépendante et ne rien devoir qu’à ses propres talents. C’est ainsi qu’elle n’a jamais voulu se lancer dans une relation amoureuse au nom de cette indépendance.
Elle vient de loin et s’est faite toute seule.
L’évocation de son passé égrenée au fil des pages nous éclaire sur sa personnalité. Son origine antillaise, qu’on lui fait sans cesse remarquer au cas où elle l’oublierait. Et surtout elle est une femme dans un milieu réservé aux hommes à l’époque.
La tension se ressent à travers la narration de Robert Bishop alias Bob, qu’il s’agisse de situations dures ou plaisantes.
Un récit passionnant, largement documenté, qui aurait dû s’intituler Queenie mais l’annonce d’une parution portant ce titre ont contraint l’auteur à le renommer Harlem. Mikaël nous régale d’une mise en page dans un style très cinématographique. Il donne le ton en multipliant les aplats noirs, plus nombreux que dans ses précédents albums (Giant en 2017-18 ou Bootblack en 2019-20), pour nous ancrer un peu plus dans l’atmosphère des années 30 et plus globalement dans une ambiance polar, avec un savoir-faire impressionnant sur chaque case.
Le dessin offre une belle lisibilité avec des personnages parfaitement reconnaissables.
Si le scénario contribue beaucoup à créer une ambiance intense, on y plonge totalement dès la couverture où le noir domine et où la reine est déjà superbement impressionnante et intrigante.
Une fois l’album ouvert, on entre dans un polar bien "noir" digne des meilleurs films sur la mafia, la prohibition, la corruption et le racisme.
L’ambiance et l’habillage "années 30" sont largement documentés et bien restitués (décors et costumes). L’ensemble est bien mis en valeur par une colorisation simple mais efficace qui différencie le récit proprement dit et les flashes-back.Un must à ne rater sous aucun prétexte et la première édition est accompagnée d'un cahier graphique.SDJuan
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CONAN LE CIMMÉRIEN 12
- Par asbl-creabulles
- Le 04/02/2022
Tome 12 - L' Heure du Dragon
Scénario : Julien BLONDEL
Dessin : Valentin SÉCHER
Couleurs : Valentin SÉCHER
Autres : Patrice LOUINET et David DEMARET
D'aprèse l'oeuvre de Robert E. HOWARD
Dépot légal : Décembre 2021
Editeur :
Grand format
ISBN : 978-2-344-03549-8
Nombre de pages : 81Cela fait près de trois millénaires que le corps du cruel empereur et sorcier Xaltotun de Python est plongé dans le sommeil éternel du Lotus Noir. Deux puissants seigneurs animés par une ambition sans scrupules se tiennent près de son mausolée en compagnie d’Orastes, un prêtre renégat, pour procéder au rituel devant permettre de le ramener à la vie. En lui rendant sa source d’immortalité, le cœur d’Ahriman, qui lui a été arraché il y a 3000 ans, le terrible sorcier revient enfin du royaume des morts. En échange, ses "sauveurs" réclament son aide pour récupérer leur pouvoir face à un cimmérien pas comme les autres, Conan, qui s’est emparé du trône du royaume hyborien d’Aquilonie. L’affrontement des forces en présence est désormais inéluctable. Usant de ruses, Conan envoie une section, faisant croire qu’il est à sa tête. Ses hommes sont écrasés et lui considéré comme mort. Prévenu qu’il s’agissait d’un subterfuge et qu’en réalité Conan est toujours vivant, Xaltotum redouble d’efforts. Il finit par le retrouver et cette fois ne va pas hésiter à user de sa magie directement contre lui. L’affrontement tourne alors à la défaite de Conan qui est capturé...
Mon avis: Encore un Conan comme on les aime, riche en péripéties, combats spectaculaires, créatures mystérieuses et sorcier redoutable. Un album épais (81 pages) adapté du roman "L’heure du dragon", le seul qu’ait écrit Howard pour le personnage de Conan.
Julien Blondel nous propose un scénario intense et particulièrement fertile en événements.
Dans cette intrigue, l’action est particulièrement soutenue et s’appuie sur tous les ingrédients d’un récit aux multiples rebondissements : rivalités, luttes de pouvoir, batailles épiques…. Pour faire une bonne histoire de héros, l’ennemi doit être à la hauteur. C’est clairement le cas ici avec Xaltotum, ses hommes et sa magie. Conan a de nouveau de quoi s’inquiéter.Côté dessin, on ne peut que s’enthousiasmer du dessin de Valentin Sécher. Il donne à l’ensemble de ses personnages, à commencer par Conan, une carrure impressionnante à souhait. Le sorcier n’est pas en reste en ennemi redoutable aussi puissant que sa représentation graphique.
Ajoutons une abondance de décors grandioses et quelques héroïnes à la beauté éclatante quasi mortifère… bref une succession de pages tout à fait fascinantes.
C’est décidément une très belle série.À noter en fin d’album, un cahier explicatif de Patrice Louinet et deux pages d’illustrations réservés à la première édition. Comme toujours, l’album existe aussi en tirage unique N&B grand format limité à 1300 exemplaires avec cahier graphique de 12 pages.
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TANGO T6
- Par asbl-creabulles
- Le 02/02/2022
Tome 6 : Le fleuve aux trois frontières
Scénario : MATZ & Philippe XAVIER
Dessin : Philippe XAVIER
Couleurs : Jérôme MAFFRE
Dépot légal : Octobre 2021
Editeur :
Grand format
ISBN : 978-2-8036-8028-3
Nombre de pages : 56Nos deux compères se la coulent douce, chacun de son côté, Tango quelque part dans la cordillère des Andes et Mario à Buenos Aires. Mario reçoit un appel plutôt inquiétant de Mike qui s’est installé près des chutes d’Iguazú, le fleuve des trois frontières entre l’Argentine, le Brésil et la Paraguay. L’endroit n’a pas bonne image et est plutôt réputé dangereux de par la présence de nombreux trafiquants, truands et même tueurs. Peu après, Tango et Mario se présentent chez Mike. Il a besoin d’un coup de main pour régler leur compte à des racketteurs qui s’en prennent à Porfirio, son ami depuis l'époque des Marines. Voyant que John (Tango) et Mario ne mordent pas à l’hameçon, trop simple pour être crédible, Mike leur explique qu’il a dû quitter l’île dont il était le propriétaire en titre et où il s’était installé avec ses amis Camillo et Alma après avoir reçu la visite de truands de haut vol agissant aux ordres d’un certain Augusto Hernandez, dit Fish. Propriétaire de casinos un peu partout et ayant des liens avec la pègre et des hommes politiques, c’est un homme redoutable et apparemment intouchable. Mike ayant refusé de lui céder son île, Fish n’a pas hésité à faire tuer son ami Camillo pour se faire bien comprendre. Tango et Mario sentent qu’une fois de plus, pour aider un ami, ils mettent les pieds dans un nid de guêpes dont ils risquent bien de ne pas sortir indemnes. Mon avis : Nous voici embarqués dans une nouvelle (més)aventure de nos deux héros qui ont su tisser une belle et grande amitié, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. "Oh oui, parlons-en des copains ! Pour foutre la merde, ils sont champions" comme disait une chanson de 1983 interprétée par Jackie Quartz. Mike dont nous avions fait la connaissance dans les albums précédents est ici le trouble-fête. Et au lieu de parler franchement, il laisse place aux ennuis qui vont conduire Tango et Mario à se frotter à de dangereux barons du crime organisé.
Matz reste fidèle à une recette désormais éprouvée : une intrigue largement teintée d’aventure suivant un scénario dynamique mêlant habilement vengeance, bagarres, courses poursuites, etc. Il respecte le cahier des charges du bon divertissement.
En n’étant pas toujours là où on les attend, les surprises maintiennent l’intérêt et suscitent la curiosité. Si en plus c'est pour la bonne cause et au nom d’une amitié sans faille, on en redemande.
À noter que cet album clôture le premier cycle de la série.Au dessin, Philippe Xavier nous apporte son savoir-faire pour la mise en page et le découpage au profit d’une narration visuelle efficace et claire. Un ensemble dynamique et bien maîtrisé comme il nous l’a déjà prouvé, bien fourni en décors particulièrement soignés, tant les grands espaces naturels majestueux que les environnements urbains ou les simples villages voire les maisons isolées.
De très belles scènes d’action et de bagarres en tous genres.
Une belle impression d'espace et de clarté (dont il a le secret), soutenue et mise en valeur par le travail effectué sur les couleurs par Jérôme Maffre.Album également édité en version N&B (850 ex.) qui a du caractère et permet d’apprécier encore plus le talent de Philippe Xavier.
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L'OGRE LION
- Par asbl-creabulles
- Le 31/01/2022
Tome 1 : Le lion barbare
Scénario : Bruno BESSADI
Dessin : Bruno BESSADI
Couleurs : JOO
Dépot légal : Janvier 2022
Editeur : Drakoo
Grand format
ISBN : 978-2-490-73535-8
Nombre de pages : 56Un vieux lion désespéré se laisse tomber du haut de la falaise et vient s’écraser sur un rocher. Au même moment, un jeune cabri nommé Wilt surgit affolé de la forêt pour mettre en garde le grand prêtre de la communauté. Une meute de loups fonce droit sur le village de la secte des adorateurs du dieu cornu. Mais rien n'y fait, personne ne l'écoute. Erreur fatale car les loups déboulent en force et s'en donnent à cœur joie, pillant les cabanes, tuant et massacrant un maximum d’occupants et capturant d’autres membres de la secte pour leur futur "buffet". C’est à ce moment que Wilt, qui s’était caché derrière un rocher, voit apparaître derrière lui une créature étrange. Elle a une tête de chèvre licorne surmontée de cornes tordues et en spirales, un torse et des bras faits de muscles sans peau ni fourrure et… elle se tient debout. S’attaquant aux carnivores, la créature les massacre à coups de sabre en quelques instants à peine. Le calme revenu, Wilt l’interroge pour savoir si c’est elle le "dieu cornu" dont parle leur grand prêtre. La créature se présente comme étant Bakham Tyholi, l’écorché, l’esprit de la force et de la colère, l’esprit de la vengeance. Wilt insiste. Il a vu ce qu’il croit être un lynx se transformer sous ses yeux. Bakham lui apprend qu’il n'est pas un lynx mais un lion… qui plus est un lion très dangereux nommé Kgosi Bombataa Begazi, qui vient des terres du Sud. Et d’ailleurs la créature commence à se réincarner en lion car son corps de démon se consume au contact de l’atmosphère du royaume du Nord. L’un des prêtres mourant, témoin des événements, a juste le temps de dire à Wilt qu’il est l’élu car le dieu cornu lui a fait des révélations. Le lion Kgosi accepte que Wilt l’accompagne vers les terres du Sud pour retrouver sa famille. Chemin faisant, Kgosi raconte qu’il n’a que des bribes de souvenirs de sa propre existence antérieure. S’il prend la forme du démon dans cette réalité c’est parce qu’il se donne volontairement la mort ou se fait tuer afin d’échapper aux voix dont celles de ses enfants et du démon qui parlent sans cesse dans sa tête. Cette fois, qui sait, grâce à son nouveau compagnon de route, Kgosi arrivera-t-il à savoir ce qui lui est arrivé ainsi qu’à sa famille qu'il voit en rêves ensanglantés…Mon avis : En voyant la couverture avec les titres de la série "L'Ogre Lion" et du premier tome "Le Lion Barbare" et ce visuel de lion balafré avec de nombreuses cicatrices sur le corps et tenant une épée, je m'attendais à lire un récit très dur, très sombre et sans concession. Finalement, en tournant la dernière page, loin de moi l'envie de me plaindre.
Au fil des pages et de la découverte de personnages hauts en couleurs, la dureté et la violence des situations s’amoindrit, laissant place à une bonne BD d'aventure, âpre et tendre à la fois, violente et même drôle par moments aussi. J’ai plutôt apprécié. On suit cette quête de vérité avec plaisir même si elle s'annonce impitoyable pour le lion Kgosi. Désireux de retrouver les membres de sa famille, Wilt n'a d'autre choix que de l’accompagner et de l'assister pour qu'à chaque fois que le vieux lion devient démon, il en sache un peu plus sur lui et sur ce qui a bien pu lui arriver dans les terres du Sud.
Cette nouvelle mini-série (annoncée en trois tomes) met en scène des animaux anthropomorphes. Rien d'original me direz-vous puisqu’on a déjà "Solo", "Blacksad", "Les 5 Terres", "Robilar ou le Maistre Chat", "Le Château des Animaux", etc... Bien au contraire. Déjà, elle fait très bonne figure sur les rayonnages et dans les vitrines des librairies. Surtout, Bruno Bessadi se lance cette fois comme auteur complet dans un récit aux allures d’un Conan des terres du Sud en version lion.
Ce voyage en terre animale nous entraîne dans un univers médiéval fantastique, sur fond de quête de soi, mélangeant habilement plusieurs thèmes, l'oppression des plus faibles et des plus petits, l’influence des sectes et de la religion, le surnaturel et ses démons, etc.
On note une belle mise en place du contexte et des différents protagonistes dans ce premier tome qui soulève pas mal de questions.
On va de surprises en rebondissements au fil d’une lecture captivante et richement illustrée dès la première page.
Côté dessin justement, Bruno Bessadi projetait la série depuis très longtemps. Il s'est même entraîné à illustrer Kgosi sous toutes les coutures durant l'Inktober de 2018. Il a d’ailleurs publié un artbook par le biais d'un financement participatif Ulule. D'où sa belle maîtrise du personnage. On retrouve le genre de mise en page énergique à laquelle il nous a habitués avec "Amazing Grace" ou "Bad Ass", servie pas des dessins bien détaillés tant pour les personnages que pour les très nombreux décors, tant en milieu naturel qu’en intérieur, notamment dans le château, avec de belles perspectives.
Les couleurs de Joo donnent de la profondeur aux illustrations et restituent bien l’atmosphère générale et les différentes ambiances.En fin d'album, Bruno Bessadi nous offre un cahier supplémentaire qui nous raconte cet univers à travers la présentation en image des principaux personnages.
SDJuan
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ARKHAM MYSTERIES 1
- Par asbl-creabulles
- Le 29/01/2022
Tome 1 : Le Ciel des grands anciens
Scénario : Richard D. NOLANE
Dessin : Manuel GARCIA
Couleurs : Dijjo LIMA
Couverture : Jean-Sébastien ROSSBACH
Dépot légal : Janvier 2022
Editeur :
Grand format
ISBN : 978-2-302-09372-0
Nombre de pages : 56Automne 1919, université de Harvard, Cambridge, Massachussets. Le professeur d’histoire ancienne Seth Armitage vient de recevoir de Chine une lettre désespérée de son ancien collègue, Calvin Tanner, qui avait quitté l’université deux ans plus tôt pour partir en Asie trouver les traces et ramener des preuves de l’existence d’une civilisation pré-sumérienne. Dans son message, il implore Armitage de venir l’aider personnellement et financièrement à Oulan-Bator en Mongolie. Mais c’était sans compter avec le refus formel du président de l’université, Abbot Lawrence Lowell, d’accorder des congés au professeur Armitage pour aller aider son ami. Un président qui brandit même des menaces d’exclusion de Harvard. Mais Seth fait le choix de tout ignorer et s’empresse de partir secourir Calvin. Lorsqu’il parvient sur les lieux après de longues et périlleuses péripéties, il le trouve étendu au sol inconscient dans une sorte de caverne. Calvin finit par lui dire qu’il a été capturé par des membres de la tribu des Cho-chos [Tcho-tchos]. C’est alors qu’ils comprennent tous les deux qu’en réalité ils sont victimes d’un piège. Devant cette situation insupportable, Calvin, navré d’avoir ainsi piégé son ami, se donne la mort. Seth promet de le venger et tente en vain de trouver ceux qui l’ont ainsi capturé … mais trois jours plus tard il se retrouve en ville complètement désorienté avec comme seule preuve de son périple un tatouage sur son dos, sans aucun souvenir de ce qui lui est arrivé dans cette caverne. De retour aux États-Unis, Seth essaye en vain de réintégrer Harvard. Face au refus du président de l’université, il décide de tenter sa chance ailleurs. Dépité, il constate qu’il est désormais sur une liste noire car toutes ses lettres de candidature lui reviennent avec des réponses négatives. Un jour, il reçoit une proposition de l’Université Miskatonic d’Arkham. Le doyen accepte de laisser de côté ses mésaventures récentes et lui propose le poste du professeur Egbert Talmage qui est mort de manière suspecte alors qu’il menait des recherches proches de celles de son ami Calvin. Coïncidence ?!? Dans ses nouvelles missions Seth Armitage sera rapidement amené à faire la connaissance de Skylark Duquesne, la propriétaire et rédactrice en chef du journal local, Arkham Sentinel, et de son correspondant à Providence, un certain Howard Lovecraft …Mon avis : Voici un album très "lovecraftien" dans la forme et le contenu comme on aime en lire surtout si l’on est féru de ce genre de récits mêlant fantastique et horreur. S’il a une longue bibliographie à son actif, Richard D. Nolane est surtout un passionné de SF et de fantastique. Il connaît donc bien le genre et en rajoute même ici pour notre plus grand bonheur en nous entraînant à la recherche d’une civilisation ancienne cachée, sauvage, cannibale et terrifiante.
Le récit baigne dans une atmosphère glauque et angoissante, soutenu par un scénario captivant qui multiplie les péripéties et les mystères. Tout au long des 50 planches de l’album, l’intrigue se maintient au summum. L’auteur nous livre quelques indices çà et là, les rebondissements s’enchaînent mais il reste parfois des zones floues, des moments en suspens voire expressément non élucidés afin de mieux nous les expliquer par la suite.Manuel Garcia nous offre le meilleur de son art en matière de panel sombre. Et le résultat est d’une efficacité déconcertante. Du polar bien noir dans un récit lovecraftien des plus intenses et des plus efficaces.
Davantage connu du public "comics" par son travail sur des séries comme Avengers, Justice League, Spider-Man ou, plus récemment, Empyre (2021) et Daredevil Lockdown Part 6 (2022) pour ne citer que celles-ci, Manuel Garcia n’en a pas moins illustré des albums franco-belges de qualité comme Barbecue Marseillais, Ghengis Khan (dans la série des Grands personnages de l’histoire en bande dessinée), La Terre des Vampires, La désobéissance d’Andreas Kupler, et bien d’autres encore.
Beau travail sur les décors et costumes, atmosphère angoissante de polar bien noir bien restituée, encrage très marqué venant souligner l’ambiance très sombre d’un récit empreint de mystère et de secrets.
Derrière la belle couverture de Jean-Sébastien Rossbach, n’hésitez pas à vous plonger dans l’aventure, vous ne serez pas déçu (contrairement à certains comics dont l’intérieur peut parfois décevoir).
Atmosphère générale sombre et inquiétante bien soulignée par les couleurs de Dijjo Lima.SDJuan
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FCB - Football Club Barcelone
- Par asbl-creabulles
- Le 27/01/2022
Tome 2 - Éternel Barcelone
Scénario : Eduard TORRENTS
Dessin : Cesc DALMASES
Couleurs : Isàvena COMERAS et Miquel ALOY
Dépot légal : Octobre 2021
Editeur :
Collection : Sport Collection
Format normal
ISBN : 979-10-34748-37-2
Nombre de pages : 62Joana vit très mal la séparation de ses parents. Depuis leur divorce, elle vit avec sa mère, Maite, qui n’a pas vraiment de temps à lui consacrer. Celle-ci travaille énormément pour leur assurer une vie décente, même si elle ne réussit pas toujours à joindre les deux bouts. Quant à Joana, elle aurait aimé rejoindre son père, Liam, qui vit désormais à Londres où il a fondé un nouveau foyer… sauf qu’il remet sans cesse ce projet à plus tard prétextant que son travail et sa nouvelle famille accaparent tout son temps et qu’il ne pourrait pas bien s’occuper d’elle. Vivant mal cette situation de crise, Joana ne cesse d’en rendre sa mère responsable et est en plein décrochage scolaire. Elle se désintéresse des cours, ne fait plus ses devoirs et a même raté ses examens. Les vacances arrivant, décision est donc prise de l’envoyer chez sa grand-mère à Port de la Selva, à 180 km au nord de Barcelone, car sa mère n’aura guère de temps de s’occuper d’elle à cause de son travail. Pour ne pas redoubler, Rosa, la directrice de l’école, va proposer à Joana de profiter des vacances pour effectuer un travail de recherche de 30 pages sur un sujet qui l’intéresse. Joana se souvient que c’est à Port de la Selva qu’elle passait du bon temps à jouer au foot avec ses amis lorsqu’elle était petite. Et c’est là qu’elle va apprendre que les femmes de sa famille ont des liens étroits avec le football et même certains grands joueurs du club de Barcelone…Mon avis: Dans ce deuxième tome de la série consacrée au Fútbol Club Barcelona (FCB), Eduard Torrents, dessinateur mais aussi scénariste, nous parle de foot évidemment, mais pas seulement. Il s’agit davantage de l’histoire d’un conflit familial mère-fille, conséquence d’un divorce dont cette dernière rend sa mère responsable. Joana est persuadée de déranger sa mère et lui reproche d’avoir trouvé l’excuse des vacances pour se débarrasser d’elle. Le scénariste nous fait vivre cette histoire d’ado mal dans sa peau avec beaucoup de tact et de psychologie, sans pour autant tomber dans les clichés ou le larmoyant. On passe par différents stades du comportement, la jeune fille rebelle va découvrir l’introspection un peu grâce à sa grand-mère et surtout grâce à une histoire familiale hors du commun où le football tient une place prépondérante.Le dessinateur Cesc Dalmases qui est également professeur à la célèbre école d’art Joso de Barcelone illustre cette histoire d’une manière à la fois touchante et dynamique. Même les huis clos sont aérés et toniques. Le choix des cadrages contribue beaucoup à rendre la narration énergique. Les personnages sont plutôt charismatiques et expressifs. Leurs émotions sont presque palpables, reflétant leur vécu comme cette tendresse et cette sympathie qui caractérisent la grand-mère.
La mise en couleurs se veut plutôt douce et claire assez proche du manga. La coloriste Isàvena Comeras, assistée par Miquel Aloy, enseigne d’ailleurs le dessin manga à la Escola Joso de Sabadell.
Un album jeunesse inspiré de faits réels qui aborde une question actuelle sous un angle plutôt divertissant.SDJuan
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DJINN 13
- Par asbl-creabulles
- Le 26/01/2022
Tome 13: Kim Nelson.
Scénario : Jean DUFAUX
Dessin : Ana MIRALLÈS
Couleurs : Ana MIRALLÈS
Editeur:
Dépot légal: Octobre 2021
Grand format
ISBN : 978-2-505-08642-0
Nombre de pages : 56Histoire:
Lorsqu'elle reçoit une invitation à se rendre au palais d’Eschnapur, Kim Nelson ne peut résister à la tentation, pleine d’espoir d'en apprendre davantage sur ses aïeux. Mais une mauvaise surprise l'attend à son arrivée. Elle retrouve une ancienne connaissance qu'elle aurait souhaité ne jamais revoir : Ebu Sarki, un homme infâme qui jadis l'avait complètement soumise et qui lui inspire de la répugnance. Sa surprise sera encore plus grande lorsqu’elle rencontre Saru Rakti, la Rani d'Eschnapur, sœur du défunt Maharadjah. Kim Nelson est littéralement sidérée par la jeunesse de la Rani. En effet, une malédiction l’a enfermée dans le corps d’une jeune fille tant que le Maharadjah vivra. Mais, anéanti par la mort de son épouse Tamyla, le Maharadjah finit par se donner la mort, mettant ainsi fin à la malédiction. Cependant, pour retrouver son apparence physique de femme âgée, la Rani demande à Kim Nelson de partir à la recherche d’une perle noire contenant l’antidote. Cette perle fait partie du fabuleux trésor ottoman que Kim a toujours espéré découvrir. Elle se réjouit de ce voyage en Afrique qui lui permettra également de connaître ses origines. Seule une Djinn peut effectuer une telle mission, mais cette fois elle va devoir l’accomplir en compagnie d’Ebu Sarki qui lui est à la recherche du trésor et qui revendique déjà la moitié du butin.
Mon avis: Pour ceux qui n'ont pas suivi cette série incontournable de 2001 à 2016, ou pour ceux qui ont tout simplement envie de la relire en grand format pour encore mieux apprécier les superbes illustrations d'Ana Miralles, cette collection est évidemment pour vous !Jean Dufaux termine la série en beauté.
Il fait en quelque sorte le point sur le déroulement des événements et leurs nombreux développements.
Ce dernier cycle se situant avant le cycle africain, cet éclairage chronologique nous apporte des réponses qui sont les bienvenues.
Jean Dufaux a su entretenir le suspense jusqu'au bout avec beaucoup d'habileté et d’efficacité. Le récit est très explicite et rondement mené.
On est impressionné de voir comment il a réussi à refermer autant de ramifications et conclure cette saga.Côté illustration, Ana Miralles a fait preuve d’une remarquable évolution tout au long de cette série.
On ne peut qu’admirer sa maîtrise de l’art du dessin et de la couleur magnifiée.
Cette minutie dans les moindres détails, reconnaissable entre mille, rend la série tellement exceptionnelle qu'on ne se lasse pas de la contempler.
Chaque personnage, chaque case constitue en soi une splendide illustration, sans oublier les couvertures, toutes plus belles les unes que les autres.
On est presque attristé de savoir que cet album est à nouveau (réédition oblige) le dernier de la série et on en redemande volontiers.
Ana Miralles, reviens-nous vite, tu nous manques !A noter: une version limitée à 999 exemplaires avait été tirée en 2016 avec cette couverture pour les magasins Slumberland et BD-World en Belgique.
SDJuan