Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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CATWOMAN Eternal 2
- Par asbl-creabulles
- Le 07/06/2016
Tome 2: Héritage.
Scénario : Genevieve Valentine.
Dessin : David Messina. Encrage: Gaetano Carlucci.
Couleurs : Lee Loughridge.
Couvertures: Kevin Wada.
Editeur: Urban Comics.
Dépot légal: Mai 2016.Histoire:
Devenue reine de la mafia depuis la disparition de son père du milieu de la mafia, Selina Calabrese fait tout ce qu'elle peut pour sauver Gotham d'une guerre des clans. Heureusement, elle bénéficie de l'aide de ses cousins Nicke et Antonia mais aussi de Spoiler et de Eiko Hasegawa, une fille du clan adverse. Celle-ci a même accepté d’endosser le costume de Catwoman un certain temps pour permettre à Selina de régler les problèmes au sein de sa propre famille, les Calabrese. Aujourd'hui, Selina doit reprendre du service en tant que justicière masquée, même si ce secret n’en est plus vraiment un. Elle doit faire jouer ses anciennes et nouvelles relations pour rétablir la paix au plus vite à Gotham. Car trop de requins ont profité de l'occasion pour s’emparer de quartiers où ils s’efforcent de garder le contrôle coûte que coûte.
Mon avis: Entre polar et comics de super-héros, cet album écrit par Valentine, tout droit sortie de l'univers du roman, fait la part belle à l'aspect mafieux de l’héritage de notre héroine avec les multiples implications que cela peut avoir sur sa vie privée, qu’elle n’hésite d’ailleurs pas à mettre entre parenthèses le temps de stabiliser la situation. Et ce d’autant plus que le Bruce Wayne qu'elle a connu n'est plus que l'ombre de lui-même et qu'elle a absolument besoin de nouveaux soutiens. Les dessins de David Messina (Angel, Star Trek, True Bloood, Ultimate Spider-Man, Ultimate Wolverine, Wolverine and the X-Men) sont parfaits pour ce récit relevant davantage du genre série noire mais agrémenté de quelques superbes scènes de combat. L'ambiance sombre du polar urbain n'a aucun secret pour lui. Sans oublier le très bon travail à l'encrage de Gaetano Carlucci et les très belles couvertures des VO de Kevin Wada ainsi que pas mal de couverures alternatives de Javier Pullido, Amanuala Lupachino et Laura Martin, Robbi Rodriguez, et du regreté Darwyn Cooke et Spike Nrandt en fin d'album. Ce second tome conclut la série de Catwoman Eternal de manière ingénieuse, connaissant le personnage de cette super-héroïne à laquelle on attribue parfois une réputation bien plus cruelle qu'elle ne l'est en réalité.SDJ
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Sherlock Holmes & les Voyageurs du Temps 2
- Par asbl-creabulles
- Le 07/06/2016
Tome 2/2: Fugit Irreparabile Tempus.
Scénario : Sylvain Cordurié.
Dessin : Laci.
Couleurs : Axel Gonzalbo.
Couverture: Bertrand benoît.
Editeur: Soleil collection 1800.
Dépot légal: Mai 2016.Histoire:
Ayant la capacité de voyager dans le temps, Aaron McBride a disparu de Londres en 1874. De retour dix ans plus tard, il retrouve Marcellus Gunderson, un mage ayant le pouvoir magiques et plus spécialement de se déplacer dans l’espace en traversant des tableaux et peintures. Il découvre aussi que la reine Victoria et le High Lord, porte-parole des créatures non-humaines, sont à leur poursuite estimant qu’ils constituent une menace pour le pays. La reine ayant reçu Holmes pour lui faire part de ses craintes, Aaron McBride fait venir Holmes chez lui grâce aux pouvoirs du mage Gunderson et d’une télépathe nommée Gwendoline que Holmes connaît bien. Gunderson fait également appel à son amie la Mandragore, Lynn Redstone, pour assurer leur sécurité. Aaron McBride confirme à Holmes qu’il est capable de voyager dans le temps et qu'il revient d'un futur lointain où il a été kidnappé par des métamorphes voulant lui soutirer des informations sur notre monde. Ils projettent d’utiliser son invention qui a le pouvoir de voyager dans le temps pour retourner dans le passé afin de conquérir le monde, remplacer la reine par l'un d'entre eux et construire une machine destinée à sceller l'avenir du monde tel que les hommes le connaissent pour le remplacer par un monde façonné selon leurs propres critères.
Mon avis:
Cordurié nous propose ici un cross-over très original en BD franco-belge (car davantage répandu et connu dans l’univers du comics américain) entre ses séries Sherlock et ses dérivés et la celle de la Mandragore. Les voyages dans le temps constituent un réservoir pour de belles aventures et c'est bien le cas ici. Sur un scénario bien construit, Cordurié nous fait aller et venir dans le temps sans faux bonds ni approximations ou erreurs. Ici, tout est bien réglé. Il fallait oser mélanger mythe, fantastique et ésotérisme dans cette enquête où intervient Sherlock Holmes, un personnage qui ne croit pourtant guère à l’imaginaire et encore moins au surnaturel. Le pari est gagné haut la main. Laci illustre ce diptyque de façon magistrale en nous offrant des décors d’époque grandioses hyper détaillés, des scènes d'actions pleines de dynamisme et des personnages haut en couleurs, aux tenues toujours précises et soignées. Les belles couleurs d'Axel Gonzalbo accompagnent et épousent parfaitement les dessins de Laci et rehaussent encore la lisibilité de la case, la page, du récit.
Sherlock Holmes et les Voyageurs du Temps sont invités à nous rendre visite le plus vite possible, à moins qu'il y ait distorsion du temps et de l'espace.
SDJ
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Batman et Robin Eternal
- Par asbl-creabulles
- Le 04/06/2016
Scénario : Scott Snyder et James Tynion IV, Tim Seeley, Steve Orlando, Genevieve Valentine, Jackson Lanzing, Colin Kelly et Ed Brisson.
Dessin : Tony Daniel, Paul Pelletier, Scot Eaton, Ronan Cliquet, Steve Pugh, Alvaro Martinez, Roge Antonio, Geraldo Borges, Fernando Blanco, Christian Duce, Javier Pina et Goran Sudzuka.
Couleurs : Tomeu Morey, Rain beredo, Gabe Eltaeb, Sandra Molina, Allen Passalaqua et John Rauch.
Editeur: Urban Comics collection: DC Renaissance.
Dépot légal: Mai 2016.Histoire:
Premier de la lignée des Robin, Dick Grayson a accompagné son mentor Batman il y a quelques années lors de la première intervention qu’ils ont menée ensemble contre le professeur Crane, un super criminel qui avait l’habitude de commettre ses méfaits sous le pseudo de l'épouvantail. Aujourd'hui, tel un boomerang cette première mission revient en pleine figure de Grayson. Cassandra Cain, une gamine surentraînée au combat a réussi à le battre de manière écrasante, tout en lui laissant la vie sauve alors qu’elle aurait pu le tuer sans difficulté. Elle lui remet une clé USB en ne prononçant qu'un seul mot: "Maman". Grayson se rend compte que la clé contient une liste de noms qui semble être celle des prochaines victimes d'un homme super entraîné vêtu d’un costume blanc, le visage dissimulé sous un masque à gaz et découvre que Cassandra figure sur la liste. Cassandra semble décidée à venir renforcer les rangs de la Bat famille pour mener à bien sa mission: retrouver la personne qu'elle nomme maman. Pour cela, Dick Grayson va avoir besoin de tous ses alliés mais aussi de toutes les informations que Spyral, la nouvelle organisation pour laquelle il travaille désormais, pourra lui dévoiler au sujet de cette mystérieuse maman. Mais il doit se méfier car une ancienne espionne également au service de Spyral a retourné sa veste et tente de l'éliminer. Quel est le lien entre Batman et cette dénommée "Maman" ? Le Chevalier noir ayant disparu, Bruce Wayne n’étant plus que l’ombre de lui-même, qu’a pu donc faire Batman dans le passé pour que cette ancienne affaire revienne leur exploser à la figure ?
Mon avis: Cela fait bizarre de lire des albums intitulés "Batman" dans lesquels le super-héros n’apparaît que sporadiquement ou n’est que l'ombre de lui-même ! Cette fois, la part belle est laissée à la Bat-Famille et à des nouveaux venus comme Cassandra Cain et Harper Row, qui agissent sous la direction de Dick Grayson, le premier Robin. On ne s’ennuie pas un instant pendant 296 pages grâce à un scénario bien ficelé qui maintient en haleine jusqu’au bout. On tourne les pages, on enchaîne les épisodes avec plaisir sans voir le temps passer grâce à un récit captivant. Ce premier tome est l’occasion de faire le point sur les multiples personnages qui constituent la nouvelle grande famille de Batman, des différents Robin et consorts. La qualité des épisodes que j’ai lus ces derniers mois m’incite à penser que DC s'est entouré des meilleurs scénaristes et dessinateurs pour arriver à nous fournir d’aussi bons albums en si peu de temps.Une nouvelle fois, voici un album réalisé par une belle brochette de dessinateurs de talent satisfaisant les goûts et préférences de chaque lecteur tout en parvenant à proposer un dessin d’une qualité homogène exceptionnelle qui semble devenir l’habitude pour chaque nouvelle parution. Les couleurs sont tout aussi travaillées et les professionnels reconnaîtront aussi la qualité de tel ou tel encreur. Un premier tome de la série Batman et Robin Eternal dans la collection DC Renaissance à acquérir au plus vite si la Bat-Famille vous intéresse un tant soit peu.
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Le BOURREAU
- Par asbl-creabulles
- Le 27/05/2016
Tome 1: Justice Divine ?
Scénario : Mathieu Gabella.
Story-Board: Virginie Augustin.
Dessin : Julien Carette.
Décors: Jérôme Benoît.
Couleurs : Jean-Baptiste Hostache.
Couverture: Jean Bastide.
Editeur: Delcourt.
Dépot légal: Mai 2016.Histoire:
Celui que l'on nomme le Bourreau possède un don, un pouvoir peu ordinaire, celui de contrôler les criminels. Dès qu'il a récupéré un objet ayant appartenu à une victime, il prend le contrôle de son assassin et en fait ce qu'il veut, le menant à l’endroit de son choix, en l'occurrence le Parvis, là où il peut l’exécuter sans jugement. Voilà bien longtemps que le Bourreau exerce ce pouvoir de contrôler les meurtriers sans aucune faille jusqu'au jour où, subitement, apparaît un autre personnage au don aussi étrange que le sien, un saltimbanque qu'on appelle le Bouffon et qui va faire vaciller ses certitudes. Il vient même d'humilier sur le parvis celui-là même qui, sous l’autorité du Parlement de Paris, représentait et exerçait la justice de Dieu. Le Bourreau pensait bien être le dernier à assumer cet héritage, le seul à avoir reçu cette mission directement de Dieu. Désormais, le Parlement exige de lui qu’il apporte la preuve qu'il est toujours à la hauteur et le charge d’éliminer ce Bouffon qui met à mal son autorité. Du coup le Bourreau a perdu toutes ses convictions.
Mon avis: Le suspense monte progressivement, d’abord en douceur puis de manière plus intense, tout au long de cette aventure, y compris dans les flashes-back. On découvre assez rapidement le don "divin" ainsi que les principaux personnages mais un certain mystère persiste pour nous tenir en haleine de bout en bout. En tant qu’amateur de comics, j’ai pris plaisir à retrouver des personnages dotés de pouvoirs extraordinaires, presque des super-héros comme ceux de chez Marvel ou DC mais accommodés à la sauce moyenâgeuse.
Le graphisme bien noir convient parfaitement aux divers rebondissements d’une aventure pleine d’intrigues dans les rues du Paris de l'époque agrémentée de belles scènes de combat et de course poursuite. Les couleurs sont parfaitement adaptées à l'ambiance générale, avec des tons chauds pour l’atmosphère légère de la journée mais bien sombres pour les scènes de nuit dans les ruelles de Paris. Un beau résultat rendu possible grâce au travail d’une équipe regroupant des auteurs de talent: au scénario, Mathieu Gabella (La Licorne, 3 Souhaits, etc.); au story-board, Virginie Augustin (Alim le Tanneur, Les Gens normaux, Whaligoë, etc.); au dessin, Julien Carette (Nomad 2.0); aux décors, Jérôme Benoît (Les nouvelles aventures du Petit Prince); aux couleurs, Jean-Baptiste Hostache (dessinateur de Neige Fondation et des Seigneurs de Guerre aux côtés de Didier Poli, etc.); à la couverture, Jean Bastide (Le Cinquième Evangile, Griffe Blanche, Notre Dame, Sherlock Holmes Society, etc.) et enfin à la coordination artistique l’équipe de Nautilus Studio.
SDJ
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La Maison
- Par asbl-creabulles
- Le 24/05/2016
Scénariste : Paco Roca.
Dessinateur : Paco Roca.
Coloriste : Paco Roca.
Editeur: Delcourt, Collection: Mirages
Dépot légal: Mai 2016Histoire:
Voilà un an qu'Antonio a quitté ce monde, laissant sa maison désormais inhabitée. Lorsque ses enfants finissent par y revenir, chaque pièce, chaque recoin et même chaque objet est source de souvenirs. Arrivés les premiers, José et sa femme Carla se démènent pour tout nettoyer, astiquer ou réparer. En fait, ils n’ont qu’une idée en tête, vendre la maison au plus vite. Car José, le cadet de la famille, est persuadé que son père ne s'est jamais intéressé à lui. Et lorsque le voisin lui apprend que son père était fier d’un fils devenu écrivain, José tombe des nues et a beaucoup de mal à l’admettre. Quant à Vicente, le fils aîné, lui aussi est vite submergé par tous les souvenirs de bricolage partagés avec son père dans cette maison où ils étaient toujours occupés à réparer ou rafistoler quelque chose. Une maison, somme toute, pleine d'émotions.
Mon avis:Paco Roca est un auteur qui poursuit son petit bonhomme de chemin avec brio. Il a été récompensé à diverses reprises pour ses travaux sur la Guerre civile d'Espagne, puis sur l'imaginaire de Salvador Dali, sans oublier des œuvres plus intimistes particulièrement réussies dont lui seul a le secret. Avec son album intitulé "La maison" dans lequel il évoque la disparition d'un être cher de son foyer où tout est désormais sujet à souvenir, Paco Roca frappe là où il faut mais toujours avec modération, sachant rester dans la simplicité et le naturel. Cette justesse de jugement est tout à fait remarquable.
Les dessins, la narration, les couleurs, tout lui réussit dans cette histoire sur la vie, la mort, les enfants survivants du disparu et tout ce qui en émane de beau et de touchant. Un roman graphique intimiste de petit format à l'italienne qu'il ne faut surtout pas rater car, à l’image de son auteur, il est trop discret pour qu'on le remarque à sa juste valeur. A nous donc d’y prêter toute l'attention qu'il mérite.
SDJ
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Le Pouvoir des Innocents. Cycle 2. Car l'enfer est ici tome 4
- Par asbl-creabulles
- Le 23/05/2016
Tome 4: la loi de la jungle.
Scénario : Luc Brunschwig
Dessin : Laurent Hirn et David Nouhaud.
Couleurs : Laurent Hirn et David Nouhaud.
Editeur: Futuropolis.
Dépot légal: Avril 2016.Menacé d’être lynché par d’autres prisonniers, Joshua Logan s’est réfugié dans un casier du vestiaire mais n’aura la vie sauve que grâce à l’arrivée à la prison Rykers de Jessica Rupert, et de son ami, le démocrate Lou Mac Arthur nouvellement élu à la tête de New York. Ils sont venus présenter leurs idées et projets pour réformer les prisons visant à faciliter la réinsertion des détenus à leur sortie et à les faire participer au fonctionnement quotidien soit par des propositions soit par des votes internes. Le premier vote concerne le maintien ou non de Joshua à Rikers. Pendant ce temps à New York, Lucy Balmer a frôlé la mort après avoir été tabassée. Elle ne doit sa survie qu'à l'intervention de Domenico Coracci. Ne pouvant se résoudre à la laisser mourir, Coracci en l’aidant a pris de très gros risques car il travaille toujours pour l’ignoble Frazzy. Beaucoup de questions se posent concernant l'avenir de Joshua, l’avenir du pays à l’occasion des élections présidentielles pour trouver le bon candidat républicain et enfin concernant l’avenir de Lucy considérée pour l'instant comme morte par Frazzy.
Mon avis: Dès la première page et les premières cases, l'effet est immédiat, on est littéralement happé par le récit et on ne lâche plus l'album jusqu'à la dernière page, regrettant déjà de devoir attendre sans doute plusieurs mois pour connaître la suite tant l'histoire est prenante et entraînante. On ne se lasse pas de vivre tous ces événements, toutes ces intrigues. Luc Brunschwig réussit à nous rendre tout de suite accro en multipliant les ramifications qui auront des répercussions sur le long terme et c'est un réel plaisir. Au terme du premier cycle, on avait regretté que ce soit déjà fini et attendu la suite avec impatience, inquiet de savoir si le défi de la qualité serait relevé. Sur ce plan, c’est gagné haut la main. A présent, on revit la même situation à l’approche de la fin de ce second cycle.
Côté illustration, on n'est pas en reste non plus, le duo David Nouhaud et Laurent Hirn a fait du très bon travail au dessin mais aussi pour la mise en couleurs particulièrement agréable. Chaque personnage par son charisme, ses expressions, prend vie et nous devient familier à l’image des meilleures séries télé du style House of Cards ou The Good Wife. Vous l'aurez compris, je suis complètement conquis. Une série à suivre ou à découvrir sans aucun doute possible.
SDJ
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ELFES 13
- Par asbl-creabulles
- Le 23/05/2016
Tome 13: Heureux le guerrier mort.
Scénariste : Olivier Péru.
Dessinateur : Stéphane Bileau.
Coloriste : Luca Merli.
Editeur: Soleil
Dépot légal: Avril 2016Histoire:
La guerre fait rage et la mort rôde partout comme jamais auparavant. Lah’saa, la nécromancienne elfe noire tue et tue encore, ne cessant de renforcer les rangs de son armée de morts-vivants. Plus rien ni personne ne semble pouvoir l'arrêter. L’elfe blanc Fall et ses dragons paraissent peu de chose face à un tel rouleau compresseur. En réalité, cela n'a pas toujours été le cas. Il y a plus de cinq siècles en effet, Fall s’était lancé à la recherche des reliques de Lah’saa pour l'empêcher de revenir d'entre les morts, mais il s’était heurté à un sort puissant, gardien et protecteur de son esprit immortel, interdisant à quiconque de le découvrir. Puis il avait reçu l'aide des centaures réfugiés dans le sanctuaire Vert, sans plus de succès. Fall s’était alors tourné vers Jonesh, un autre pisteur des elfes blancs, en espérant qu’il parviendrait, grâce à ses extraordinaires dons divinatoires, à retrouver les reliques et lui donner la possibilité de les détruire avant qu'il ne soit trop tard. Mais rien n’y a fait car aujourd’hui, plus le temps passe et plus la menace grandit. L'affrontement Elfe Blanc/Elfe Noire possédée par Lah'saa semble inévitable et l'un des deux y laissera certainement la vie.
Mon avis: Le combat final entre deux des Elfes les plus puissants approche à grands pas. Le dénouement de cette grande bataille orchestrée depuis un certain temps déjà (au fil des précédents albums) prend tournure d’une manière forte et surprenante, tout à fait fidèle à la série. Et les événements surviennent là où on ne les attendait pas. Les dessins de Stéphane Bileau sont soignés et très riches et parfaitement adaptés à cet univers d'héroïc fantasy. La lutte interne de Fall contre l'esprit de la nécromancienne tranche bien sur le reste de l'histoire grâce à l’utilisation d’un fond noir.
La taille gigantesque des dragons, orks, etc. dans les scènes de bataille sur terre ou vues depuis le ciel rapetisse le reste des personnages, même si l’échelle entre elfes, humains et animaux fabuleux est respectée. La nécessité de réduire des planches originales sans aucun doute de plus grande taille lors de l’impression des pages au format album explique sans doute en partie cela. Il n’en reste pas moins que les dessins sont de très bonne facture et valent le détour. Et loin d'écraser les détails, la mise en couleurs de Luca Merli les met bien en valeur, ce qui facilite grandement la lecture surtout dans les scènes de combats où dominent de larges vues d'ensemble. Une certaine perplexité se fait jour à la fin de l’album car rien n’indique que la dernière case signifie bien ce à quoi l’on pense lorsqu’on s’apprête à tourner la page...
Une série qui ne cesse de prouver sa valeur au fil des albums tant par son histoire que par ses auteurs. -
WORLD WAR WOLVES 2
- Par asbl-creabulles
- Le 30/04/2016
Tome 2: Autrefois un homme, aujourd'hui un loup..
Scénariste : Jean-Luc Istin.
Dessinateur : Kyko Duarte.
Coloriste : Digikore Studios.
Editeur: Soleil Collection: French Comics.
Dépot légal: Avril 2016Histoire:
En charge de la sécurité de Las Cruces, le Shérif Dennis veille à ce qu’aucun lycanthrope ne puisse pénétrer dans sa ville. L'invasion du continent nord-américain par des meutes de loups-garous de plus en plus organisées a obligé les humains à fortifier leurs villes et à se construire des abris plus ou moins fiables. Par chance, Las Cruces fait partie de ces villes qui ont eu le temps de voir venir la menace et d’agir en conséquence en installant des murs et des barbelés autour de la ville et en s'armant. A l'intérieur, tout le monde s'efforce de vivre normalement, comme le prédicateur Elia Lloyd qui s’emploie à donner de l'espoir aux habitants même si lui-même n'y croit plus vraiment ou comme la famille Marshall qui vient juste d'arriver en ville. Mais malgré tous leurs efforts, un lycanthrope a réussi à pénétrer dans la cité par la ruse du cheval de Troie. La chasse à l'homme-loup s’organise sous la direction du shérif mais malgré tous ses efforts pour le débusquer on compte déjà des victimes. Le seul en mesure de les aider, Jérémy Lesther, un aveugle passionné de musique blues auquel on attribue le pouvoir de détecter la présence d’un loup-garou, est parti pour Lancaster rejoindre Sarah, une gamine qu’il a prise sous sa protection et ça fonctionne puisqu'il a découvert par hasard que sa musique avait pour effet d'éloigner l'ennemi. A l’extérieur de Las Cruces, la situation se dégrade rapidement. Retenu prisonnier par les Lycanthropes pour son don de pouvoir tout réparer, Malcolm Spolding s’efforce de trouver un moyen de s'évader. Il ne supporte plus d’assister impuissant au rassemblement des différentes meutes dans le but de ne former au final qu’une seule immense et puissante nation de Lycanthropes. Comment survivre dans un environnement aussi hostile? Pourquoi l'ONU et tous les autres États ne réagissent-ils pas contre cette menace pour l’instant limitée aux États-Unis mais qui ne devrait plus tarder à devenir planétaire?
Mon avis : Comment se protéger et réagir face à une telle invasion ? Jean-Luc Istin nous propose un scénario qui passe en revue les différents points de vue: l’espoir qui permet aux survivants de tenir, le besoin de comprendre l'origine de cette infection pour essayer de trouver au plus vite un remède et l'éradiquer, l’état d'esprit et la réaction de chacun face à une telle situation et un tel ennemi. Outre les planches dessinées classiques, le récit est largement étayé par des pages reproduisant des articles de journaux, de sites internet ou de blogs qui viennent enrichir une histoire déjà très dense et rondement menée.
Au dessin, Kyko Duarte nous propose des illustrations comme à son habitude d'une qualité sans faille, cette fois sombres et noires, très bien encrées soulignant la terreur dans laquelle sont plongés les humains. Rien à voir avec ses deux tomes de la série Elfes d'une qualité exceptionnelle et d’autres séries (De Sang Froid, Capitaine Fracasse, Chroniques de la Guerre des Fées, Dans la Paume du Diable dont le tome 2 sort très bientôt, Hero Corp, etc.) illustrées par l'auteur espagnol, preuve que Duarte sait se renouveler et adapter avec brio son dessin et son style aux divers genres de bande dessinée.
Il travaille d’ailleurs quotidiennement pour un blog espagnol dans un style humoristique et satirique totalement différent mais tout aussi efficace. Il est sans conteste un maître actuel de la bande dessinée sous toutes ses formes. A noter un bonus de 8 pages en fin d'album contenant des illustrations d'auteurs comme Stéphane Créty, Jacques Lamontagne, Paolo Deplano, Jésus Hervás Millán ou Jean-Paul Bordier pour ne citer qu’eux.
SDJ