Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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Justice League 9
- Par asbl-creabulles
- Le 22/06/2016
Tome 9: La Guerre de Darseid - 1re partie.
Scénario : Geoff Johns.
Dessin : Jason Fabok Jim Lee, Kévin Maggie, Phil Jimenez, Dan Jurgens et Scott Kolins. Encrage additionnel: Scott Williams.
Couleurs : Brad Anderson, Alex Sinclair et Rob Leich.
Couvertures alternatives: David Finch, Tomeu Morey et Darwyn Cook.
Editeur: Urban Comics.
Dépot légal: Juin 2016.La guerre menace d’éclater entre les planètes Apokolips et Neo-Genesis où règnent respectivement Darkseid et le Haut-Père. Au lieu de rester le "simple" Gardien des Connaissances qu’il a toujours été, Metron décide d’intervenir car cette fois il sait que si l'univers est de nouveau détruit ce sera définitif, alors qu’auparavant d’autres mondes renaissaient de leurs cendres. Il invite Darkseid et le Haut-Père à conclure un pacte consistant à échanger l’un de leurs fils qui partira vivre sur le monde de l'autre. Metron, qui n’est pas sans savoir que Darkseid finira par briser ce pacte et entrer en guerre, décide de ne pas en informer le Haut-Père. Mais tout ce qui va s’ensuivre va aller à l'encontre des attentes de Metron. Occupant jadis le siège de Metron, Mobius, qu’on appelle désormais l'Anti-Monitor ou le Destructeur, vient de dévaster la dimension du Syndicat du Crime, une autre dimension parallèle à celle de la Justice League. Metron constatant que passer un pacte avec Darkseid et le Haut-Père ne suffit plus à sauver l’univers, veut conclure un nouveau pacte avec Mobius pour éviter qu’il entre en guerre avec Darkseid. Les événements vont s’enchaîner apportant leur lot de révélations concernant, entre autres, Miracle Man, Jessica Cruz et Hippolythe, la reine des amazones, la mère de Wonder Woman. La Terre s'apprête à subir la guerre des néo-dieux.
Mon avis: Voici la dernière des grandes – et c’est peu dire – sagas orchestrées par Geoff Johns sur la Justice League. Celle-ci va nous mener vers l'affrontement entre les deux plus puissants néo-dieux de l'univers mais également souligner les rivalités qui se manifestent au sein de la JLA. Nous faire découvrir un Batman omniscient, un Superman submergé par l'énergie solaire au cœur d'Apokolips et faisant l’objet d’une totale transformation, un Flash devenant un portail entre les univers, une Wonder Woman se découvrant des liens insoupçonnés avec Darkseid, etc. Une nouvelle fois, Geoff Johns nous montre qu’il est le maître en la matière, achevant son story arc sur la série en toute beauté.Il sait également s'entourer de la fleur des dessinateurs de comics: Jason Fabok (pour la quasi-totalité de l’album), Jim Lee, Kévin Maggie, Phil Jimenez, Dan Jurgens et Scott Kolins qui par leur talent donnent toute son ampleur et sa dimension à cette première partie intergalactique et post apocalyptique. Tout y est parfaitement rendu, aussi bien les décors que les personnages. La force, la puissance des héros se révèle dans les scènes de combat d'une intensité comme seul le trait des dessinateurs de comics peut la transcrire. L’ensemble est de toute beauté et on ne s’en lasse pas. L'encrage additionnel de Scott Williams et les couleurs de Brad Anderson, Alex Sinclair et Rob Leich font également honneur au travail réalisé. Un album à ajouter à la liste des meilleures sagas depuis le lancement de DC Renaissance.
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Les Ogres-Dieux
- Par asbl-creabulles
- Le 21/06/2016
Demi-Sang.
Scénario : Hubert.
Dessin : Bertrand Gatignol.
Couleurs : Noir & Blanc.
Editeur: Soleil.
Dépot légal: Juin 2016.Histoire:
Bien qu’il ne soit pas un pur Noble-Né, Yori vit comme tel parmi les grands du royaume au pied du château des Ogres-Dieux. En réalité, il n’est qu’un Demi-Sang car noble uniquement du côté de son père, sa mère n’étant qu’une simple courtisane devenue la favorite du roi. Gamin très doué, Yori est élevé comme un Noble-Né et connaît une enfance facile et agréable. Il ne va prendre conscience de sa différence que lorsqu’il sera humilié et trahi par ses propres demi-frères légitimes, jaloux du favoritisme dont il a toujours fait l’objet, et dès lors contraint et forcé d’abandonner sa vie de fêtes et de réjouissances. En effet, le roi ne peut faire autrement que les chasser lui et sa mère du palais. Leur déchéance va alors les mener dans les bas-fonds de la ville où Yori va devoir se débrouiller seul pour subvenir à ses besoins et ceux de sa mère qu'il veut à tout prix protéger.
Animé par une haine grandissante envers les Nobles-Nés, il souhaite rejoindre le monde qui l’a rejeté, n’hésitant pas à vivre de ses charmes pour y parvenir, et allant jusqu'à épouser une Noble-Née qui pourrait être sa grand-mère. Son intelligence, sa ruse et sa détermination vont ainsi le mener jusqu’au Chambellan poussé par l’espoir d’atteindre les géants de la montagne qui en lui conférant un pouvoir sans pareil sur les Nobles-Nés lui permettraient de se venger de ces derniers.
Mon avis: Dans la série "Les Ogres-Dieux", après "Petit" paru en 2014, voici un deuxième album intitulé "Demi-Sang" réellement de toute beauté, où la qualité est de nouveau au rendez-vous. Hubert nous offre un scénario bien construit, en béton armé, mêlant habilement une trame générale au standard BD et des éléments plus narratifs permettant de mieux décrire les personnages, le tout avec finesse et intelligence, sur le thème général des différences entre classes sociales avec tout ce que cela peut engendrer de jalousie, haine et vengeance.L’ensemble est magnifiquement illustré par Bertrand Gatignol qui donne littéralement vie à ses personnages en forçant leurs émotions par exemple lorsqu’il dessine des yeux ensorcelants, joyeux, passionnés et écarquillés qui donnent tout son charme au personnage de Yori qui peut être aussi repoussant que froid et calculateur. La magie du récit opère dans toute sa splendeur.
Un album rigoureusement écrit et magnifiquement illustré à mettre entre toutes les mains et de toute urgence !
SDJ
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DURANGO 17
- Par asbl-creabulles
- Le 21/06/2016
Jessie
Scénario : Yves Swolfs.
Dessin : IKO.
Couleurs : Stéphane Paitreau.
Editeur: Soleil.
Dépot légal: Juin 2016.Histoire:
Blessé en Californie par Steiner et sa bande, Durango compte bien se reposer chez son ami Jerry Haynes, le shérif de la ville de Hancock. Les faits semblent lui donner raison car tout se passe bien. Mais, c’est un calme précaire d’autant plus que peu avant son arrivée en ville un fourgon a été attaqué et une grosse somme d’argent dérobée. Et comme si ce cela ne suffisait pas, une belle jeune femme nommé Jessie est surprise en train de fouiller le bureau de Maxwell, le tenancier du saloon. Elle est sauvée in extremis par le shérif qui décide de lui faire quitter la ville au plus vite. Mais la diligence qui les emmène à la gare est attaquée, Jessie kidnappée et le shérif abattu. Désormais, c'est à Durango qu’il appartient de résoudre ces trois affaires au moment où un certain Franck refait surface, bien décidé à découvrir la personne qui s’est permise de déterrer et dérober son magot dissimulé près de Hancock.
Mon avis: Avec ce tome 17, Yves Swolfs nous propose un western certes des plus classiques mais on en redemande. On y retrouve avec plaisir une brochette toujours aussi pittoresque de gangsters en tous genres, un shérif droit dans ses bottes, un saloon et ses jolies filles, des paysages typiques du Far West, etc. et, bien sûr, un Durango qui bien que blessé va devoir reprendre le collier pour faire respecter la loi et la justice à Hancock, prêt à venger son ami et protéger la gent féminine. Que demander de plus ! Paraissant facile au début, l’enquête va en fait se complexifier au fur et à mesure que le récit se déroule. Iko nous propose un dessin de qualité. Ses illustrations sont soignées, précises et détaillées tant dans les scènes d’intérieur comme celles du saloon qu’en extérieur dans de majestueux paysages comme Monument Valley, avec tous les ingrédients du western, diligences, chevaux, gueules patibulaires, etc. Iko n'a pas peur d’en remettre une couche pour le plus grand plaisir des yeux des amateurs du genre. Un beau résultat dans la continuité de Swolfs et Girod. Excellent travail de Stéphane Paitreau pour la mise en couleurs jouant avec les divers tons et nuances de rouge, brun ou sable qui collent parfaitement à ce style de western traditionnel.
A noter: ex-libris de Swolfs offert avec l'édition originale.
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Le Spirou de Benoît Feroumont
- Par asbl-creabulles
- Le 13/06/2016
Fantasio se marie.
Scénario : Benoît Feroumont.
Dessin : Benoît Feroumont.
Couleurs : Christelle Coopman.
Editeur: Dupuis.
Dépot légal: Juin 2016.Histoire:
Bruxelles, 1942. Hilda et sa mère ont été dénoncées aux Allemands par René Van De Roode. Elles espèrent bien leur échapper grâce à un collier miraculeux ayant le pouvoir de rajeunir les personnes qui le portent en prononçant une incantation magique. Malheureusement, alors que tout fonctionne pour la gamine qui arrive à s'en sortir, la mère est arrêtée en plein rituel avant d’avoir pu rajeunir et le collier tombe entre les mains de la gestapo.
De nos jours, Fantasio annonce à Spirou qu’il va se marier. Il doit épouser Clothilde Gallantine, l'héritière de la richissime impératrice de la presse féminine. Lors des présentations chez Mme Gallantine, une étrange silhouette noire de motarde dérobe sous leurs yeux un collier qui ressemble à celui disparu en 1942. Fantasio ayant décidé de raccrocher notamment par manque de disponibilité, Seccotine propose à Spirou de devenir sa partenaire. Alors qu’ils assistent à l’un des défilés les plus courus où s’affichent les plus grands noms de la mode, le dernier mannequin prévue en robe de mariée n'exécute pas le programme annoncé et semble même avoir été kidnappée. Mais la réalité est bien plus compliquée que cela. Pour couronner le tout, la famille de Spirou serait mêlée, même de loin à cette affaire.
Mon avis: Benoît Féroumont nous propose sa vision tout à fait personnelle de Spirou et, avouons-le, on s'amuse bien. Déjà en voyant comment Spirou réussit à "gérer" toutes ces femmes plus extravagantes, plus déjantées, farfelues, loufoques, hystériques les unes que les autres, sorties de l’imaginaire fructueux de Féroumont (on voit qu’il s’en donne à cœur joie) et souvent dans les pires situations. Une évasion du quotidien garantie grâce à cette nouvelle version du Diable s'habille en Prada, très actuelle dans les mimiques, les expressions et les attitudes.
Évidemment, Spirou s'en tire haut la main avec Seccotine, sa nouvelle partenaire aventureuse, espiègle, décidée et très sportive. Spirou a trouvé son alter ego féminin et risque bien de se voir voler la vedette s'il n'y prête pas attention. Une chose est sûre, Fantasio amoureux est complètement largué ! Les dessins de Féroumont sont agréables à suivre, clairs, fluides et très souvent drôles. Une très belle surprise mais on ne pouvait s'attendre à moins en termes d'humour par l’auteur de la série "Le Royaume" mais aussi de frissons après "Wondertown".
SDJ
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Superman & Wonder Woman 2
- Par asbl-creabulles
- Le 12/06/2016
Tome 2: "Très chère vengeance".
Scénario : Peter J. Tomasi.
Dessin : Doug Mahnke et Ed Benes; Encrage: Jaime Mendoza, Don Ho, Norm Rapmund, Christian Alamy, Mark Irwin, Ed Benes, Doug Mahnke et Keith Champagne.
Couleurs : Tomeu Morey, Hi-Fi, Marcelo Maiolo, Pete Patazis et Wil Quintana.
Couvertures: Doug Mahnke, Tomeu Morey, Ken W. Lashley et Ed Benes.
Editeur: Urban Comics.
Dépot légal: Mai 2016.Depuis qu'ils sont en couple, Wonder Woman et Superman s’interrogent sur leur union et se demandent si c’était véritablement une bonne idée. Si Superman s’attache toujours davantage à protéger les humains, Wonder Woman, devenue depuis peu la déesse de la guerre, privilégie pour sa part le combat immédiat afin d’anéantir la menace au plus vite et réduire au minimum les victimes collatérales. Cinq ans plus tôt, une invasion de démons avait été l'occasion de souligner leur différence. Aujourd'hui, elle s’est atténuée car ils ont appris à mieux se connaître en situation de combat. Mais par exemple face à la puissance inattendue de Crâne Atomique et Major Désastre, ils n’ont pu s’en sortir que grâce à l'arrivée d’un nouveau jeune super-héros, un certain Wonderstar qui en volant à leur secours a réussi à stopper net les deux super méchants. Intrigué par ce Wonderstar qui est doté d’une puissance exceptionnelle mais souffre d’amnésie, Superman et Wonder Woman décident de le tenir à l’œil et d’en apprendre davantage sur lui. Sa véritable nature va se révéler lorsqu’ils se retrouvent ensemble en train d’appréhender un groupe de super criminels qui attaquent une banque: Wonderstar est un pur produit de la magie, en particulier ses super-pouvoirs et sa puissance colossale. C’est là qu’il se manifeste sous son véritable nom, Magog, et avoue qu’il cherche à assouvir une vengeance contre Superman et Wonder Woman. Mais qu'a-t-il à leur reprocher et d'où lui vient cette puissance magique?
Mon avis: Un album dans la plus pure tradition du comics, rempli de testostérone et de combats plus titanesques les uns que les autres, sur le thème de la relation entre deux super-héros. Cette relation les rend-elle plus forts ou plus faibles? Peuvent-ils additionner leurs forces? Leur attention mutuelle les détourne-t-elle de leur mission première, à savoir protéger les humains de toute super attaque? Sans rien dévoiler, on devine la réponse et elle ne vient pas forcément de là où on l'attend. Nombreux et très bien construits, les flashbacks éclairent un scénario habilement orchestré par Peter J. Tomasi.
Doug Mahnke et Ed Benes donnent toute sa puissance à ce récit grâce à leurs dessins plein d'énergie et de dynamisme, en particulier dans les nombreuses et magnifiques scènes de combat, ponctuées de plusieurs splashs qui mériteraient d’être édités en poster. Les couleurs sont de très bonne facture et accentuent encore la lisibilité des cases. En mettant directement l’eau à la bouche, la couverture laisse présager un très agréable moment d’évasion. Une lecture vivement recommandée aux amateurs d’aventures de super-héros.
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Les Trois Grognards
- Par asbl-creabulles
- Le 11/06/2016
Tome 1: L'armée de la lune.
Scénario : Régis Hautière.
Dessin : Frédéric Salsedo.
Couleurs : Greg Salsedo.
Editeur: Casterman.
Dépot légal: Mai 2016.Histoire:
Ancien lieutenant, Honoré Dimanche essaye sans relâche de s'échapper de prison même si à chaque fois il se fait rattraper. Emprisonné à Fort-Joux, il a presque réussi sa dernière tentative d’évasion – presque, car Honoré qui a pu sortir du bâtiment est approché par un mystérieux visiteur haut placé qui lui propose un marché en échange de sa totale liberté : se faire engager dans l’armée napoléonienne du camp de Boulogne qui s'apprête à livrer bataille contre l'Angleterre et attendre des instructions pour une mission. Ce mystérieux visiteur n'a aucun doute que grâce à ses talents d’évasion des prisons les mieux protégées, Honoré parviendra à s’introduire dans le bureau de Napoléon pour y dérober un plan de la plus haute importance. Sur place, alors qu'il est plutôt discret et préfère travailler seul, Honoré fait malgré tout connaissance avec deux autres soldats: Félicien, un homme frêle, malchanceux mais vif et Kémeneur, une force de la nature mais au tempérament plutôt naïf. A eux trois, ils vont créer une équipe improbable et mener cette mission non sans difficultés, et c'est rien de le dire.
Mon avis: Malgré un contexte historique sérieux dont on pense qu’il s’y prêtera mal, Régis Hautière au scénario, Fred Salsedo au dessin et Greg Salsedo aux couleurs réussissent à nous surprendre du début à la fin. Non seulement par le déroulement de la mission des plus risquées que le héros, Honoré, doit accomplir mais aussi par les personnalités surprenantes et drôles de Félicien et Kémeneur. L’ensemble fonctionne bien, mêlant des scènes somme toute "classiques" compte tenu du contexte mais également d'autres qui viennent régulièrement s’intercaler pour notre plus grand plaisir dans des cases délirantes qui frôlent parfois le burlesque façon Charlie Chaplin comme le combat de Félicien, ou lorsque les supérieurs hurlent dans les oreilles des soldats, et des cases dans le plus pur style manga pour illustrer la dynamique des combats.
Le duo des frères Salsedo est épatant et nous propose une illustration de haut niveau. On attend donc avec impatience la suite de cette aventure très plaisante où les rebondissements imprévus se suivent à un rythme soutenu.
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Nains 4
- Par asbl-creabulles
- Le 09/06/2016
Tome 4: Oôsram des Errants.
Scénario : Nicolas Jarry.
Dessin : Jean-paul Bordier.
Couleurs : Digikore Studio.
Couverture: Pierre-Denis Goux.
Editeur: Soleil.
Dépot légal: Mai 2016.Histoire:
Au terme d’une guerre sans merci de plus d’un an, le général Oösram et son armée de Nains ont vaincu les Elfes Sylvains et leur reine Alyess. Grâce à cette victoire, ils ont conquis la forêt de Chênes-Temples qui est offerte au roi Doran et permettra de construire une importante flotte de guerre. Bien qu’il soit devenu le plus puissant parmi ses pairs, le général Oösram ne peut s'empêcher de dérober les trésors de guerre pour lui et deux ou trois soldats qui lui sont proches. Dénoncé auprès de son roi, il est chassé de ses terres, ses biens sont confisqués, il est banni du clan du bouclier et condamné à mener une vie d’errance avec sa famille, en dehors de toute communauté et de tout ordre. Il finira par s’adapter à cette nouvelle vie, travaillant la terre avec les siens, et aura même l'impression d'y prendre goût. La réalité va se rappeler à lui lorsqu’après s’être absenté pour aller acheter la robe de mariage de sa fille, il retrouve ses enfants malades et est dans l’incapacité de les protéger contre la maladie. Plus tard, lors d'un combat pour sauver ses proches, il se rend compte que protéger sa famille a fait de lui un homme encore plus fort et plus puissant que jamais. Désormais il estime qu'il est temps pour les errants, les paysans, les ouvriers, les artisans de se faire respecter comme il se doit, car c’est grâce à leur travail que les membres des castes de la haute société peuvent se nourrir, se loger, autrement dire vivre.
Mon avis: Nicolas Jarry nous surprend par son scénario qui propose une vision très différente des nains, généralement présentés comme des ouvriers, des forgerons ou comme des combattants appartenant à des castes ou comme des suppléants armuriers. Ici, nous découvrons des nains ayant été chassés de leur caste, de leur armée ou se retrouvant sans maître et ayant perdu leur honneur tels des ronins dans le monde des samuraïs. Le plus grand général de la forteresse de Goll-Garsëm, Oösram, bénéficiant de tous les honneurs et du respect de ses pairs dus à son rang, devient donc un simple Errant tout comme sa famille et ses voisins. Malgré tout, il demeure un chef et finira par devenir le leader des rebelles révoltés contre les puissants. La révolution des nains, version Jarry, montre toute sa force. L'univers des nains n'a plus aucun secret pour Jean-Paul Bordier qui nous propose de fort belles illustrations aussi bien dans les scènes de combat contre les Elfes que dans celle de la vie quotidienne à l’intérieur des petites maisons. Le soin apporté au cadre de vie, aux décors de montagnes et de forêts et aux costumes (armures de combat ou vêtements de travail) est saisissant. Et tout est à la bonne taille ! Les couleurs de Digikore Studio sont réussies, mettant bien en valeur le travail réalisé par Bordier. Sans oublier de souligner les superbes couvertures de Pierre-Denis Goux ! -
ULYSSE 1781 Tome 2
- Par asbl-creabulles
- Le 07/06/2016
Le Cyclope 2/2.
Scénario : Xavier Dorison.
Dessin : Eric Herenguel.
Couleurs : Sébastien Lamirand.
Editeur: Delcourt.
Dépot légal: Mai 2016.Histoire:
1781. Poursuivis par les Iroquois, le capitaine Ulysse Mc Hendricks, son fils Mack et les rescapés de sa troupe de Minutemen s’engagent dans une vallée dans l’espoir d’échapper à la mort. Lorsqu’ils se rendent compte qu'ils ont été manipulés, il est déjà trop tard. En réalité, les Iroquois les ont conduits tout droit sur le territoire Wishita. A présent, ils se sont enfoncés trop profondément dans cette vallée maudite où une mystérieuse créature massacre ou capture un à un les derniers membres de l'équipage du capitaine pour les amener dans son repaire et garde-manger. Ulysse assiste impuissant à la capture de son fils qui essayait de le libérer de ses liens. Rendu fou furieux et bien que blessé aux avant-bras, il réussit à fuir mais avec la ferme intention de revenir pour libérer son fils et les survivants de son équipage. Yuma, un indien à qui Mack a sauvé la vie, lui vient en aide pour payer sa dette envers le fils d’Ulysse. Il connaît cette créature sous le nom de Wendigo et pense avoir une idée de l’endroit où elle pourrait retenir Mack et les autres survivants. Mais s’il apporte son aide à Ulysse, c’est uniquement pour Mack car au fond de lui il sait que l'affrontement entre Ulysse et le Wendigo n'augure rien de bon. Pendant ce temps, à New Itakee dans le Maryland, Penn attend avec la plus vive impatience le retour d’Ulysse et de Mack en essayant même de gagner du temps car dans la ville désormais aux mains des Anglais, elle est menacée d’être mariée de force au Colonel Montrose.
Mon avis:
Suite de l'Odyssée revue et corrigée par Xavier Dorison et Eric Herenguel et transposée durant l'après-guerre d'indépendance des Etats-Unis. Une nouvelle fois, c’est un véritable régal pour les yeux. Les dessins d'Eric Hérenguel nous transportent dans cette forêt maudite avec une intensité saisissante, le tout en symbiose avec les couleurs de Sébastien Lamirand. On ne peut s’empêcher de penser à la célèbre créature du marais (Swamp Thing) d’Alan Moore et au film Predator pour les poursuites et parties de chasse où les chasseurs deviennent la proie, autant de gages de qualité pour cette aventure menée tambour battant qui n'en finit pas de nous surprendre à chaque attaque de ce monstre griffu et brutal.
Des personnages comme Mack et Penn prennent déjà de plus en plus d'importance et devraient après ce très bon diptyque nous surprendre dans une suite qui s'annonce prometteuse, musclée et animée par la vengeance. Coté scénario, cette adaptation fonctionne à merveille même si on connaît déjà plus ou moins la trame du récit. On accroche très vite à l’aventure de personnages qui sont tous charismatiques et que l’on voit se développer au fil du récit au point d’attendre déjà une suite même si, à ce stade, on n’a encore aucune idée de la manière dont Dorison va pouvoir continuer de transposer l’épopée de l’Odyssée. Un album qui, sans conteste, se détache du lot et dont la lecture s’impose de toute urgence.
SDJ