Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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Doctor STRANGE
- Par asbl-creabulles
- Le 11/11/2016
Tome 1: Les voies de l'étrange.
Scénario : Jason Aaron.
Dessin: Chris Bachalo et Kevin Nowlan
Couleurs : Chris Bachalo et Kevin Nowlan.
Encrage: Tim Towsend, Kevin Nowlan, Irwin Mark, Jaime Mendoza, Victor Olazaba, Al Vey, John Livesay, Wayne Faucher.
Couverture : Joe Quesada, Kevin Nowlan et Richard Isanove.
Traduction : Alex Nikolavitch.
Edition : Panini Comics Collection : 100% Marvel.
Dépot légal : Octobre 2016.Histoire:
Stephen Strange est le sorcier suprême. Aussi lorsqu'il perçoit que quelque chose d’anormal vient perturber le monde de la magie, il y a tout lieu de le croire. Toutes ces intrusions étranges venues d'ailleurs n'annoncent rien de bon. Et le fait qu’elles se multiplient au fil des jours le pousse à en découvrir l’origine. Avant d'aller plus loin, Strange va retrouver ses collègues comme la Sorcière Rouge, le docteur Vaudou, Shaman, Magik et bien d'autres dans ce lieu seulement accessible aux magiciens, sorte de "club" new yorkais pour sorciers, pour y confronter leurs expériences et vérifier si ces manifestations sont plus fréquentes qu’auparavant afin de corroborer ses soupçons. Mais lorsque les sorciers suprêmes d'autres dimensions commencent à disparaître, Strange doit se résoudre à sauver au plus vite ce qu'il reste encore de la magie.
Mon avis: Cette nouvelle série met de nouveau l’accent sur l’aspect sympathique du sorcier suprême en le confrontant à des situations plus terre à terre et à toutes sortes de préoccupations du quotidien en quelque sorte plus "humaines". On le sent plus ouvert vers autrui, par exemple lors des réunions de sorciers et de magiciens, mais plus fragile également en raison du prix à payer après chaque intervention magique pouvant affaiblir voire vieillir son enveloppe physique. Cette coexistence du réel et du métaphysique nous en révèle davantage sur son univers plutôt "flippant". L'arrivée de ces êtres tueurs de Sorciers Suprêmes annonce un très bon début de série qu’il faudra vérifier sur la durée (ce qui n’était malheureusement pas le cas ces derniers temps chez Marvel).
Avec un tel scénario, on prend plaisir à retrouver Chris Bachalo et Kevin Nowlan au dessin car ils conviennent tout à fait à cette aventure mêlant de multiples dimensions, sortilèges et créatures extraordinaires. Leur dessin fournit une réponse adéquate et superbe à chaque situation, que l’on soit dans le réel ou le métaphysique. Cet album est une réussite à l’appui du nouveau départ pris par le personnage de Dr Strange, sans doute – en tout cas en partie – grâce au succès du film de 2016 avec Benedict Cumberbatch en vedette. Souhaitons à la série de rencontrer le même succès auprès du public des super-héros, tant pour son scénario que ses illustrations. La mise en couleurs donne de la profondeur au dessin et facilite la lecture en différenciant les mondes réel et métaphysique.
Si le dessin de couverture est très accrocheur (un bon point pour les ventes), le contenu vaut également le détour par son originalité et l’intérêt qu’il suscite.
SDJ
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La RELIGION
- Par asbl-creabulles
- Le 08/11/2016
Tome 1: Tannhauser
Scénario : Benjamin Legrand.
Dessin : Luc Jacamon.
Couleurs : Luc Jacamon.
D'après le Best-Seller de : Tim Willocks.
Editeur: Casterman.
Dépot légal: Octobre 2016.Histoire:
Au 16è siècle, fils de forgeron, Mattias Tannhauser travaille dur pour faire la fierté de son père. Un jour, alors qu’il est en train de façonner l’une de ses plus belles lames pour la montrer à celui-ci, son village est victime d’une violente attaque. Matthias assiste impuissant au meurtre de sa sœur cadette, au viol et à l’assassinat de sa mère et au massacre de presque tous les villageois. Lui s’en sort vivant, sauvé par un capitaine de la garde personnelle du Sultan Soliman, qui l’élève parmi les musulmans. Bien des années plus tard, Mattias, qui est devenu trafiquant d'armes et d'Opium, entouré de deux amis dont un juif, n’a aucune raison ni aucune envie de changer de vie.
C’est une fille aux dons divinatoires, recueillie par la belle comtesse Carla de la Penautier, qui va bouleverser sa vie. En effet dans ses visions, Ampora a vu Mattias sur un cheval doré, le corps couvert de dessins étranges. Un jour, la comtesse demande à Mattias de se rendre à Malte pour retrouver son fils qui lui a été arraché lors de son accouchement "clandestin". Mais en ces temps de bouleversements religieux, que le grand Soliman veut envahir l'île avec ses 45000 Lions de l'Islam, même si Mattias a beaucoup d'amis haut placés y compris chez les chevaliers qui se sont eux-mêmes dénommés "la religion", l'arrivée de cet inquisiteur, Don Ludovic, ne va certainement pas arranger ses affaires de coeur et va le placer au beau milieu d'une machination qui lui échappe totalement et à laquelle il va devoir faire face.
Mon avis: Intrigues et complots politico-religieux mais aussi amoureux sont au cœur de cette histoire menée tambour battant sur un scénario de Benjamin Legrand. Il s’agit d’une mini-série prévue en quatre tomes tirée du best-seller de Tim Willocks. Si le récit démarre et se déroule à toute allure, Benjamin Legrand prend toutefois le temps de donner de la profondeur aux personnages principaux en nous révélant leur passé dans divers flashs-back. Malgré des activités plus que contestables, on découvre ce dont un homme juste est capable quand il tombe amoureux, et ce malgré tous les dangers qui le menacent. Ce personnage plus qu'intéressant a "touché" aux divers cultes et religions pour devenir ce qu'il est aujourd'hui. Un homme qui s'est forgé sa propre opinion face aux pires fanatismes, comme la conquête du monde par l'Islam ou les excès de l'Inquisition à cette époque dramatique des conflits interreligieux. Outre ces machinations religieuses, le récit s’attarde longuement sur l'amitié sans faille qui unit ces trois amis de longue date.
Côté dessin, on connaît surtout Jacamon par la série "Le Tueur", qui a rencontré un vif succès. Son style reconnaissable entre tous a légèrement évolué mais demeure tout aussi efficace, notamment sur le personnage de Mattias Tanhausser, un héros truculent et fortement typé. On retrouve aussi tout le savoir-faire de Jacamon dans la mise en couleurs, sans doute plus intense que d’habitude au point de donner parfois l'impression de masquer un peu le dessin surtout dans les scènes de nuit, mais il s’agit peut-être d’un défaut d’impression. En tout cas, on peut raisonnablement augurer une série prometteuse de ce premier album.
SDJ
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SANGRE
- Par asbl-creabulles
- Le 04/11/2016
Tome 1: Sangre la survivante.
Scénario : Christophe Arleston.
Dessin : Adrien Floch.
Couleurs : Claude Guth.
Designs : Fred Blanchard.
Editeur: Soleil.
Dépot légal: Octobre 2016.Histoire:
Sangre revient de loin. Jusqu'à l'âge de 7 ans, elle menait une vie heureuse auprès de sa famille et de ses amis jusqu'à ce jour maudit où des Écumeurs, autrement dit des pirates véritables tueurs nés chevauchant des monstres ailés redoutables, ont massacré son père, et ses amis et capturé sa mère sous ses yeux. Même son frère y a perdu la vie alors qui tentait de fuir avec elle à bord de leur caravane volante. En pleine mer, à deux doigts de la mort, Sangre a été repêchée de justesse et sauvée par Dame Ydrelène, puis menée à Ovraches, principale cité marchande du continent sud de Cahagne, trouvant refuge auprès des Dames Immaculées du Magister d'ELM. Mais en l’absence de Dame Ydrelène, Sangre est vite devenue le souffre-douleur de ses camarades, sans cesse rejetée au point d’être contrainte et forcée de quitter le Magister quelques mois plus tard. A sa sortie, elle retrouve Loup qui a bien grandi. Ensemble, ils vont réussir à se débrouiller, d'autant que Sangre possède le don de figer le temps pendant quelques secondes. Mais aujourd'hui, elle n'a plus qu'une idée en tête, se venger des monstres qui ont tué sa famille et capturé sa mère.
Mon avis : Arleston nous a habitué à davantage d'humour, à des filles aux formes affriolantes, en somme à de l'Heroic Fantasy marquée par le délire et la "fantaisie". Cette fois le sujet s'y prête beaucoup moins vu le drame qui se déroule sous nos yeux. Mais passé ce moment de surprise, l’album capte notre attention et la sauce prend. J'ai immédiatement accroché à cette aventure et j'attends avec impatience de connaître le sort que Sangre va réserver à chaque assassin, de voir comment notre héroïne assoiffée de vengeance va traiter chacun de ces Ecumeurs.Le dessin de Floch est toujours aussi agréable à l’œil, un dessin au trait fin, clair et détaillé, aux décors fournis et aérés, un dessin plein d’énergie mais très fluide facilitant la lecture. Les couleurs de Paul Guth sont de toute beauté, comme d'habitude, faisant preuve d’un savoir-faire indéniable pour le mettre en valeur. Une belle équipe pour un récit assurément promis à un bel avenir.
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Lambil & Cauvin
- Par asbl-creabulles
- Le 02/11/2016
Souvenirs de campagne.
Auteurs: Lambil et Cauvin
Édition: Dupuis
Genre: portfolio
2016
Voici ce que fait Willy Lambil ente deux tomes de la série des Tuniques Bleues: de très jolies aquarelles !
Il en existe bien plus, les unes publiées d'autres pas encore.
Dans ce coffret on y trouvera une vingtaine d'entre elles et inédites.
Tirage limité à 300 exemplaires numérotés et signés.
Impression sur papier Munken 300g.
Format 400 / 275.
Pour le plaisir des yeux et les fans de la serie.
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Walking Dead 26
- Par asbl-creabulles
- Le 02/11/2016
Tome 26: L'appel aux armes.
Scénario : Robert Kirkman.
Dessin : Charlie Adlard. Encrage: Charlie Adlard et Stefano Gaudiano.
Couleurs : Cliff Rathburn.
Couvertures: Charlie Adlard et Dave Stewart.
Editeur: Delcourt, Collection Contrebande.
Dépot légal: Octobre 2016.Histoire:
Rick et son groupe ont affronté les Chuchoteurs sur leurs terres, un lieu terrifiant délimité par des piques surmontées de têtes empalées. Au terme d’un combat acharné, il doit tout faire pour garder un certain contrôle sur son groupe, acceptant même de laisser partir certains de ses amis et compagnons vers d'autres communautés comme celle de la "Colline". Même son fils Carl fait le choix de le quitter. Que va décider Michonne, rester ou partir également ? Alors que le danger est toujours présent autour de leur communauté, Rick, gravement blessé et mutilé, se demande s’il va pouvoir garder sa place à la tête du groupe. Même ses décisions sont remises en question, notamment son choix de retenir prisonnier celui qui semble être son pire ennemi. Des voix discordantes se font entendre au sein de sa communauté depuis un petit temps déjà, qui vont se concrétiser sous ses yeux. Le temps est donc venu pour Rick et les siens de remettre de l'ordre et de s’imposer, même si pour cela ils vont devoir aller affronter l'ennemi sur son propre territoire.
Mon avis: Le scénario de Robert Kirkman monte de nouveau en puissance et l'on sent que les événements vont bientôt atteindre un degré de violence sans précédent. L’objectif et l’espoir de Rick et des siens de retrouver d'autres humains semblent s’effondrer, tels ces Chuchoteurs – des humains dissimulés sous la peau de morts-vivants – qui se révèlent bien plus dangereux et sanguinaires que les zombies eux-mêmes. Rick va-t-il accepter de diviser les siens ? Peut-être finalement pour mieux régner ? Les dessins sont toujours de très bonne facture et nous plongent dans ce monde ultra violent, avec un noir et blanc qui a su s’imposer avec beaucoup d'efficacité. Charlie Adlard et Stefano Gaudiano nous offrent une fois de plus une illustration forte et percutante. La série impressionne toujours autant grâce à son scénario habilement renouvelé et son dessin de qualité constante et de haut niveau.
SDJ
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DJINN Tome 13.
- Par asbl-creabulles
- Le 01/11/2016
Tome 13, dernier tome de la série: Kim Nelson.
Scénario : Jean Dufaux.
Dessin : Ana Mirallès.
Couleurs : Ana Mirallès.
Editeur: Dargaud.
Dépot légal: Octobre 2016.Histoire:
Lorsqu'elle reçoit une invitation à se rendre au palais d’Eschnapur, Kim Nelson ne peut résister à la tentation, pleine d’espoir d'en apprendre davantage sur ses aïeux. Mais une mauvaise surprise l'attend à son arrivée. Elle retrouve une ancienne connaissance qu'elle aurait souhaité ne jamais revoir : Ebu Sarki, un homme infâme qui jadis l'avait complètement soumise et qui lui inspire de la répugnance. Sa surprise sera encore plus grande lorsqu’elle rencontre Saru Rakti, la Rani d'Eschnapur, sœur du défunt Maharadjah. Kim Nelson est littéralement sidérée par la jeunesse de la Rani. En effet, une malédiction l’a enfermée dans le corps d’une jeune fille tant que le Maharadjah vivra. Mais, anéanti par la mort de son épouse Tamyla, le Maharadjah finit par se donner la mort, mettant ainsi fin à la malédiction. Cependant, pour retrouver son apparence physique de femme âgée, la Rani demande à Kim Nelson de partir à la recherche d’une perle noire contenant l’antidote. Cette perle fait partie du fabuleux trésor ottoman que Kim a toujours espéré découvrir. Elle se réjouit de ce voyage en Afrique qui lui permettra également de connaître ses origines. Seule une Djinn peut effectuer une telle mission, mais cette fois elle va devoir l’accomplir en compagnie d’Ebu Sarki qui lui est à la recherche du trésor et qui revendique déjà la moitié du butin.
Mon avis: Jean Dufaux termine la série en beauté. Il fait en quelque sorte le point sur le déroulement des événements et leurs nombreux développements. Ce dernier cycle se situant avant le cycle africain, cet éclairage chronologique nous apporte des réponses qui sont les bienvenues. Jean Dufaux a su entretenir le suspense jusqu'au bout avec beaucoup d'habileté et d’efficacité. Le récit est très explicite et rondement mené. On est impressionné de voir comment il a réussi à refermer autant de ramifications et conclure cette saga, même si cela a nécessité un quatrième tome.
Côté illustration, Ana Miralles a fait preuve d’une remarquable évolution tout au long de cette série. On ne peut qu’admirer sa maîtrise de l’art du dessin. Cette minutie dans les moindres détails, reconnaissable entre mille, rend la série tellement exceptionnelle qu'on ne se lasse pas de la contempler. Chaque personnage, chaque case constitue en soi une splendide illustration, sans oublier les couvertures, toutes plus belles les unes que les autres. On est presque attristé de savoir que cet album est le dernier de la série et on en redemande volontiers. Gardons l’espoir car il semblerait qu’un préquel soit en projet depuis quelques mois déjà, avec comme personnage central, vous l'aurez deviné, Jade !
A noter: une version limitée à 999 exemplaires à été tiré pour les magasins Slumberland et BD-World en Belgique.
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SEPT CANNIBALES
- Par asbl-creabulles
- Le 01/11/2016
Tome 19: Sept compagnons repoussent les limites du mal.
Scénario : Sylvain Runberg.
Dessin : Tirso.
Couleurs : Tomeu Morey.
Editeur: Delcourt, collection: Conquistador.
Dépot légal: Octobre 2016.Histoire:
Sept amis de très longue date partagent plusieurs points communs. Ils sont issus de familles très aisées ou sont eux-mêmes devenus riches. Surtout, ils éprouvent le besoin de défier le politiquement correct et ont absolument besoin d'émotions fortes, de sexe, de violence et de meurtres. Depuis pas mal de temps déjà, ils se donnent rendez-vous chaque année pour commettre l'impensable et l'irréparable. Leur premier méfait sera le passage à tabac d’un sans-abri. Puis ils décident de violer et d’assassiner une jeune femme déshéritée. Et ainsi de suite jusqu'au jour où l'un d'eux a l'idée de tuer et de dévorer sa victime. Pour attirer leur proie dans ce piège mortel et ultra violent, ils organisent régulièrement un concours d’élégance et de beauté en faisant croire aux candidates qu'elles vont participer à un grand événement de mode ou un concours de beauté. Mais cette fois, c’est l'heureuse élue qui va les surprendre, et certainement pas dans le sens qu'ils escomptaient.
Mon avis : Voici l’une des plus violentes histoires de toute la série intégrant de nombreux flashes-back qui de prime abord peuvent déranger mais qui racontent cette progression fulgurante vers le mal absolu. Le scénario de Sylvain Runberg captive de bout en bout et fait en sorte de rendre les personnages de plus en plus haïssables, sans nous laisser la moindre raison d’éprouver une quelconque sympathie pour aucun d’entre eux. Côté dessin, c'est le grand retour de Tirso Cons que l'on n'avait plus eu l’occasion de voir depuis (trop) longtemps. Ici, il se surpasse dans un album plein d'énergie, de punch dans les scènes d'action et surtout de violence en tous genres. Les très nombreux personnages apparaissant dans le récit sont tous hauts en couleurs et l’action se déroule dans des décors somptueux qui en feront rêver plus d'un. Les couleurs de Tomeu Morey épousent parfaitement les différtentes ambiances en leur donnant encore plus d'impact. Splendides couleurs pour les paysages paradisiaques, les lieux de grand luxe; durs et sombres pour les actes violents. Une histoire qui mériterait incontestablement un spin-off de leur dernière proie.SDJ
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Le SPIROU de FRANK PÉ et ZIDROU
- Par asbl-creabulles
- Le 21/10/2016
SPIROU: La lumière de Bornéo.
Scénario : Zidrou.
Dessin : Frank Pé.
Couleurs : Cerise.
Editeur: Dupuis.
Dépot légal: Octobre 2016.Histoire:
Dans la réserve naturelle de Kituri, au sud-est du Mozundu, Fauvette et Kurt son tuteur, un photographe auquel son père a confié la fillette, ont surpris des braconniers venant d’abattre un gorille. Ceux-ci n’hésitent pas à tirer pour se débarrasser de ces témoins gênants. Seule Fauvette en réchappera. Des années plus tard, la gamine qui a été ballottée à travers le monde se voit contrainte de quitter le Canada et sa grand-mère dont la santé est devenue trop fragile pour venir en Belgique vivre avec son père qu'elle n'a plus vu depuis sa plus tendre enfance. Propriétaire du cirque Circo Mundo, celui-ci rechigne à se charger de Fauvette, sous prétexte qu’il est trop occupé pour respecter les délais de la première de son tout nouveau spectacle. C’est alors que Spirou se présente comme le baby-sitter tout désigné pour s’occuper de la fillette pendant quelques jours. En effet, il vient de claquer la porte de son journal – le Moustique – furieux qu’on lui ait demandé d'édulcorer son article jugé trop critique envers des promoteurs en Palombie dont le projet de méga-barrage menace de polluer toute la région et d’obliger la faune et les Indiens vivant sur ces terres depuis des siècles à se délocaliser. A Bruxelles, la presse est en émoi car de superbes peintures ont été livrées à la Galerie Bernard de manière anonyme. L’info se propage sur le net et multiplie les visiteurs parmi lesquels de richissimes spéculateurs qui s'en donnent à cœur joie, notamment le cheik Ibn-Mah-Zout et le señor Rastrillo y Platañes pour le plus grand bonheur du galiériste. A la rédaction du Moustique, c'est Fantasio, seul en l’absence de Spirou, qui va se charger d’enquêter sur l’affaire de ce généreux donateur. De son côté, Champignac a découvert dans son jardin un champignon noir qui "ne devrait pas exister" et qui se propage à travers le monde à une vitesse folle.
Mon avis: Lorsque deux "pointures" de la bande dessinée se penchent sur le groom le plus connu dans l’univers du 9e art le résultat est époustouflant. En charge des illustrations, Frank Pé s'en donne évidemment à cœur joie avec tous les animaux – sauvages et du cirque – mais pas seulement ! Spirou et Fantasio ainsi que tous les autres personnages de la série sont tout aussi remarquables et maîtrisés. Frank Pé a une manière incomparable de dessiner les animaux sauvages et les personnages. On retrouve partout sa griffe incomparable. La mise en couleurs est un vrai régal et alors qu’on s’attendait à ce qu’elle soit de la main du "maître", c’est Cerise qui s’en est chargée pour un résultat bluffant.
Coté scénario, on sent que Zidrou a pris du plaisir à mettre en scène autant de personnages hauts en couleurs puisqu’on retrouve de multiples références aux engins de Champignac, à Spip très présent et drôle, à Noé et son univers tout à fait à part, et même au Marsu, même si on ne le voit pas, etc. Un album sévère pour la race humaine mais qui grâce au talent de Zidrou devient attachant et émouvant jusqu'à la dernière page. Remercions au passage l'éditeur ou les auteurs qui ont préféré nous proposer un seul gros volume de 88 pages alors qu'ils auraient très bien pu exploiter le récit sur deux tomes. Encore un récit bien écrit et magnifiquement illustré.
A noter que les librairies belges BD-World et Slumberland proposent une édition spéciale tirée à 1249 exemplaires avec couverture variante et croquis supplémentaires exclusifs. Seul petit regret concernant l’absence de traduction des dialogues au début de l’album dans la réserve naturelle de Kituri.