Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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HYPNOS
- Par asbl-creabulles
- Le 13/03/2017
T1: L'apprentie.
Scénario : Laurent Galandon
Dessin : Futaki Attila
Couleurs : Greg Lofé
Editeur : Le Lombard
Dépot légal : Février 2017Histoire:
« Je ne comprends pas la société actuelle... Elle est autoritaire et n'engendre qu'une foule de malheurs. Cette autorité a toujours été un épouvantail entre les mains des gouvernants au détriment de la masse. Je tiens tous les gouvernements responsables de toutes les guerres ayant eu pour résultat le meurtre de millions d'individus. » - déclare l’anarchiste Émile Cottin à son procès en 1919.
1919, année de la conférence de paix de Paris organisée par les vainqueurs de la Première Guerre mondiale afin de négocier les traités de paix entre les Alliés et les vaincus. La France recouvre la paix oui mais la paix est une chose fragile, qui a besoin de personnes pour la préserver des gens qui oeuvrent dans l’ombre comme Camille et ses talents d’hypnotiseuse.Mon avis: S’entourant des évènements géo politiques de l’après guerre, Laurent Galandon nous propose une très bonne série fiction : Hypnos. L’apprentie (T1) est un récit bien construit, intelligent et intéressant. Le scénariste nous entraine par le biais des talents de son héroine, à la réflexion sur cette période trouble et instable d’après-guerre.
Pour illustrer les aventures de l’hypnotiseuse et « planter le décor », Galandon a choisi le dessinateur, talentueux et eclectique, Attila Futaki.
Dans un style semi réaliste, le dessinateur Futaki, adapte son graphisme avec beaucoup de réussite a un style classique de bd .
On peux « neanmoins » et ce sans jeu de mots, reprocher au dessinateur, l’emploi à l’excès de modèles de nez caricaturaux (en trompette, en patate, busqué et bourbonien.) ce qui combiné à une mise en couleurs trop sombre de Guilhaumond , rendent la lecture confuse par moments .
Je terminerai par la couverture ou tout a commencé pour moi : Magnifique !MDC
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HEL'BLAR
- Par asbl-creabulles
- Le 12/03/2017
Tome 1: les Chasseurs de Draugar.
Scénario: Sergio A. Sierra
Dessin: Alex Sierra.
Couleur: Alex Sierra.
Editeur: Sandawe
Dépot légal: février 2017
Nombre de pages: 46.Histoire:
De retour à Lagarvik avec un butin abondant récupéré lors d’une expédition particulièrement fructueuse, Harek et ses hommes sont pétrifiés et médusés en découvrant leur village complètement dévasté où gisent partout des cadavres. Mais à peine ont-ils le temps de se demander ce qui a pu se passer qu'ils sont attaqués par un être ayant tout du vampire. C’est l'intervention d'Astrid accompagnée par quelques rescapés qui va permettre d’éviter un nouveau drame. Elle n’hésite pas à trancher la tête du monstre, seul moyen de défense efficace contre ces êtres malfaisants. Astrid informe Harek et ses hommes que beaucoup de leurs voisins et anciens compagnons sont morts et que cinq enfants dont ceux d’Harek, Hakon et Vin, ont été kidnappés. Harek et la mage du village décident de monter une expédition punitive pour récupérer les enfants. Un groupe de 13 guerriers parmi lesquels le fils de la mage du village, lui-même sorcier, est rapidement constitué et se met en route. Pendant ce temps, les autres rescapés entreprennent de reconstruire le village pour parer à toute nouvelle agression de monstres ou attaque d’habitants de villages voisins profitant de la situation pour s'emparer de Lagarvik. A la poursuite des assassins kidnappeurs d'enfants, les membres de l’expédition vont devoir affronter des Draugar, puissants guerriers aux pouvoirs surnaturels revenus d'entre les morts, mais aussi des Aptergangr, des êtres mi-homme mi-animal certainement des vampires, ainsi que des loups ayant le pouvoir de se transformer en créatures beaucoup plus féroces.
Mon avis: Dans la droite ligne de Thorgal et Beowulf ou de Game of Thrones et Conan le Barbare, le scénariste Sergio A. Sierra nous transporte avec Hel'Blar aux confins des légendes nordiques. Pas celles où interviennent les dieux tels Odin ou Thor mais plutôt celles où les portes de l'enfer se sont ouvertes pour libérer des créatures et monstres fantastiques. Le scénario bien construit accroche tout de suite au point qu’on passe sans trop s’en rendre compte d'une présentation rapide et efficace des personnages à une action haletante et trépidante sans aucun temps mort.
Cette aventure pleine de rebondissements est parfaitement illustrée par Alex Sierra qui mélange avec aisance différentes scènes, action pure, personnages ou simples décors. L’ensemble est construit dans un style cinématographique alternant des plans larges sur deux pages avec des images plus conventionnelles caractéristiques des cases et vignettes BD. Le rendu est agréable et rythmé. Des personnages charismatiques bien reconnaissables et une bonne maîtrise des "effets spéciaux" font de cet album une belle réussite scénaristique et graphique. Côté couleurs la qualité est également au rendez-vous avec des tons lumineux et clairs qui facilitent la lecture. Bravo aux auteurs d’un récit mêlant les genres aventure et médiéval fantastique dont on lira la suite et fin chez Sandawe!
SDJ
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ELFES 16
- Par asbl-creabulles
- Le 25/02/2017
Rouge comme la lave
Scénario: Jean-Luc Istin
Dessin: Kyko Duarte
Couleurs: Olivier Héban
Edition: Soleil Production
Dépot légal: Février 2017
Histoire:Lah'saa la nécromancienne a perdu la moitié de ses pouvoirs surnaturels en prenant le contrôle simultané de deux elfes. Certes, son entité s’est à demi désagrégée après le suicide de l’elfe blanche Fall, mais elle est toujours en possession de l'elfe bleue Lanawyn et de son pouvoir sur le cristal bleu. Avec le soutien de ses goules de plus en plus nombreuses, Lah’saa décide de lancer un ultimatum aux Elfes Noirs de la citadelle de Slurce: se rendre ou mourir ! En réalité ceux-ci ont élaboré un plan consistant à laisser Lah'Saa entrer dans la citadelle en espérant qu'elle abaissera sa garde. De son côté, Athénon, qui a survécu à la charge des goules sur la forteresse de Kastennroc où il a perdu sa bien-aimée et au poison qu'on lui avait administré, est fermement décidé à se venger de Lah’saa. Contre toute attente, il s’allie avec les puissants guerriers Orks et avec Ora, la déesse des Elfes Verts, arrivée in extremis pour les sauver lors de leur combat à mort contre une horde de dents de sabres. Ora propose à ses nouveaux alliés d’aller détruire les reliques de Lah’saa au lieu de prêter main-forte aux Elfes Noirs de Slurce. La contre-attaque prend forme contre la nécromancienne et reçoit le soutien d’une armée multiraciale qui fait route vers Slurce. Mais si l’étau se resserre, Lah’saa possède toujours Lanawyn et son cristal bleu et peut compter sur la centaine de milliers de goules prêtes à se sacrifier pour la protéger. La diversion de cette armée sera-t-elle suffisante pour permettre à Aamnon, Redwin, Bthloran et Torroni de s'approcher suffisamment de Lah'Saa pour la tuer? Seront-ils assez nombreux et puissants face à une telle puissance maléfique et sa troupe de goules dont chaque guerrier mort au combat vient grossir les rangs?
Mon avis : Cet album bien plus dense que d'habitude avec ses 66 pages porte principalement sur le dernier affrontement de Lah'saa et son armée de goules contre l'élite des diverses autres races – nains, elfes de toutes sortes, quelques orks, dragons et tigres – mais aussi sur l'influence qu’exerce l’elfe bleue Lanawyn sur la nécromancienne. Les rebondissements sont nombreux et variés, notamment son histoire en lien avec celle des Elfes Volcans ou Elfes Rouges, une race à présent éteinte à propos de laquelle Istin nous fait des révélations plus que surprenantes. Quelques indices laissent présager une suite obscure mais attendons de voir le prochain album avant de nous prononcer. On est abasourdi par la capacité d’Istin à maîtriser sans fléchir une telle masse d’informations concernant les races, les noms, les territoires proposées dans cette série.
Si le scénario est dense et chargé en événements et en révélations, les dessins eux aussi sont plus denses et plus riches, comme en témoigne l’augmentation du nombre de cases par page et, il faut le souligner, sans aucune perte de qualité. C'est une véritable prouesse de la part de Kyko Duarte qui n'a pas ménagé ses efforts pour nous offrir un tel album. Il ne cesse de nous surprendre par son talent, à en juger par le niveau de détail de chacune des cases même les plus petites. Rien ne semble l'effrayer et on en redemande. La mise en couleurs réalisée par Olivier Héban accompagne cette prouesse graphique avec brio.
SDJ
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A CHEVAL
- Par asbl-creabulles
- Le 24/02/2017
A Cheval, Tome 3 "Quel Toupet !
Scénario: Laurent Dufreney
Dessin: Miss Prickly (Isabelle Mandrou),
Couleur: Magali Paillat.
Editeur: Delcourt Jean-Michel
Dépot légal: Février 2017
40 pages.Histoire:
C’est avec plaisir que nous retrouvons notre très sympathique bande d’amis chevaux et poneys auprès de leur écurie au moment où apparaît une troupe inconnue dans la prairie voisine. Alors que Bijou est déjà prêt à rembarrer les nouveaux venus, nos amis découvrent que ceux-ci sont en fait venus leur annoncer la première édition d’un concours interclubs où ils pourraient montrer de quoi ils sont capables. Ni une, ni deux, Bijou, Flash, Rafal, Mylord, Noisette, Kara et tous les autres se déclarent partants et se préparent avec enthousiasme et rigueur tant pour la présentation, la toilette, la coiffure que pour l’épreuve de saut d'obstacles ou le concours de poneys, etc. Si leur préparation semble un peu improvisée, plus rien ne pourra les démotiver, bien au contraire surtout depuis qu’ils savent qu’ils vont côtoyer l’idole de Bijou, la star du groupe adverse, un étalon noir nommé Orage de Fer de Lance !
Mon avis : "A cheval !" est une BD très agréable à lire. Le scénario de Laurent Dufreney est plein d'humour, les gags sont bien amenés, et les thème récurrents chez les jeunes abordés de manière intelligente et drôle. Côté dessin, le défi est largement relevé par Miss Prickly (de son vrai nom Isabelle Mandrou), une charmante dessinatrice douée d’un talent certain comme en témoignent nos amis chevaux et poneys. Elle maîtrise son sujet à fond, qu’il s’agisse de leur anatomie, de leurs proportions ou de leurs différentes attitudes et postures selon les situations. Les décors et personnages ne sont pas en reste non plus et bénéficient des couleurs plutôt pastel de Magali Paillat dont l’aspect visuel est très agréable. Avec ce tome 3, Delcourt étoffe avec succès son catalogue Jeunesse déjà bien fourni avec sa série-phare "Les blagues de Toto" mais aussi "Les légendaires" ou "Le vent dans les saules" ou encore "La rose écarlate" pour n’en citer que quelques-unes. Une série qui n’’est pas seulement réservée à nos petites têtes blondes ou à tous les passionnés d'équitation et de beaux chevaux mais ouverte à un public plus large.
SDJ
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ROSE
- Par asbl-creabulles
- Le 23/02/2017
Tome 1: Double Vie.
Scénario: Emilie Alibert et Denis Lapière.
Dessin: Valérie Vernay.
Couleurs: Valérie Vernay.
Editeur: Dupuis.
Dépot légal: Janvier 2017.
Nombre de pages: 46.Histoire:
Depuis sa plus tendre enfance, Rose possède le don exceptionnel de pouvoir se dédoubler. Elle a bien essayé d'en parler à son père détective, mais a fini par se lasser de son indifférence et se faire une raison. Elle a donc grandi avec ce qu'elle a toujours considéré comme une maladie. Alors qu’il vient d'être assassiné, elle se rend chez lui pour la première fois depuis bien longtemps et se retrouve confrontée à trois fantômes avec qui elle peut converser. Grâce à eux elle va en apprendre beaucoup sur lui mais va également découvrir que la maison est maudite car des sorcières lui ont jeté un sort il y a plus d'un demi-siècle de cela.
Mon avis : Voici le premier tome d'une trilogie qui se révèle être une belle surprise dissimulée derrière une couverture qui prend tout son sens lorsqu’on referme l’album. On se laisse vite prendre par ce thriller fantastique construit par Denis Lapière et Émilie Alibert sur une intrigue simple mais originale et solide, de plus en plus captivante au fil des pages et agrémentée de quelques touches d'humour comme lorsque Rose espionne ses collègues et s'en amuse.
Les illustrations de Valérie Vernay sont soignées et très agréables notamment dans le rendu de notre héroïne tout à fait mignonne, proche d'une super-héroïne, mais ne soyons pas dupes car la dessinatrice passe très vite du style quasi cartoonesque au genre sérieux en quelques cases, comme lorsqu’elle évoque les sorcières brûlées vives ou des démons sortis des enfers. Les scènes de dédoublement tout comme celles évoquant des événements du passé sont habilement mises en valeur grâce à l’utilisation du noir et blanc autour de Rose.
Vous l'aurez compris, un nouveau titre Dupuis qui vaut le détour !
SDJ
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CES GENS-LÀ
- Par asbl-creabulles
- Le 23/02/2017
Scénario: Terreur Graphique
Dessin: Terreur Graphique
Couleurs: Terreur Graphique
Editeur: Dargaud
Dépot légal: Janvier 2017.
Ces Gens-là est un recueil de pages qui ont été publiées en lien avec l’actualité dans Libération.fr : une histoire ou une situation avec une chute comique à chaque page.
Les thèmes abordés sont tout public et actuels couvrant le travail, les vacances, l'éducation, la perte de repères…
Comme Lauzier et Bretécher, Terreur graphique accorde une grande importance au texte : « ni décor ni case, juste des personnages qui discutent ».
Le dessin est simple et efficace. L’auteur utilise peu de couleurs (aquarelle) et se concentre sur l’essentiel : les mots.
La comédie humaine de Terreur graphique est percutante et amusante. En se servant souvent d’expressions toutes faites et de stéréotypes, l’auteur nous fait sourire et souvent rire avec les absurdités graves de notre société.
L’auteur continuant à publier actuellement dans Libération.fr, il y aura vraisemblablement un deuxième tome.
MDC
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DES ESPACES VIDES
- Par asbl-creabulles
- Le 21/02/2017
Scénario: Miguel Francisco Moreno.
Dessin: Miguel Francisco Moreno.
Couleurs: Miguel Francisco Moreno.
Editeur: Delcourt collection Mirages.
Dépot légal: Janvier 2017.
Nombre de pages: 120.« Un jour, peut-être, tu te poseras des questions sur ta famille. Mais si je ne suis plus là pour y répondre et dissiper tes doutes, toutes les histoires que mon père m’a racontées, et toutes celles que son père lui a rapportées tomberont dans l’oubli. Et nous disparaitrons avec ses histoires pleines d’espaces vides et des silences qui en disent plus que des paroles.»
Récit semi-autobiographique et quête introspective sur le passé familial et ses souvenirs égarés, perdus ou cachés.
Synopsis :
Un après midi, les questions posées par son fils donnent à l’auteur ou son alter-ego, l’envie d’écrire l’histoire familiale.
Dans « Des Espaces Vides », Miguel Francisco nous entraine dans des va-et-vient réguliers entre passé (la guerre civile espagnole) et présent (son installation à Helsinki).
Miguel Francisco nous propose, sur 120 pages, un séduisant roman graphique sur la transmission familiale.
Pour un premier album, l’auteur fait preuve d’une excellente structuration du récit. Dans un style semi-réaliste, dynamique et fluide, Moreno retranscrit et découpe parfaitement son histoire intime.
Un album touchant et sincère, très bien narré !
Biographie :
Miguel Francisco est né en 1968 près de Barcelone. Il vit actuellement à Helsinki. Dès 1984, à seize, il commence à travailler pour les Éditions Bruguera. Illustrateur, caricaturiste, il est aussi directeur artistique dans de grandes entreprises de jeux vidéo et d’animation. Il est connu dans le milieu pour son rôle de concepteur des personnages principaux de la célèbre série animée Angry Birds.
MDC
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DUKE
- Par asbl-creabulles
- Le 12/02/2017
Tome 1: La boue et le sang.
Scénario: Yves H.
Dessin: Hermann
Couleur: Hermann
Editeur: Le Lombard.
Nombre de pages: 56.
Dépot légal: Janvier 2017.
Histoire:
Okden, Colorado, 1866. Mullins, le propriétaire de la mine d’or où travaillent la plupart des hommes de la ville dans des conditions déplorables et pour des salaires de misère se croit au-dessus des lois. Agissant à ses ordres, McCaulky et ses hommes se croient eux aussi tout permis sous prétexte qu’il tient la ville quasiment tout entière sous sa coupe. Ayant découvert qu’un mineur, Aurelio Cummings, dérobait des pépites d’or par petites quantités, McCaulky et sa clique se présentent chez lui et saccagent sa maison. Lorsque son épouse et sa fille se mettent en travers de leur chemin, McCaulky n’hésite pas à les tuer de sang-froid. En ville, tout le monde connaît le nom de l'assassin, mais personne n'ose le dénoncer ni se rebeller. Sur le lieu du crime, le Marshal Sharp est vite rejoint par le shérif adjoint Duke qui n'accepte plus de laisser McCaulky et ses hommes agir à leur guise sur ordre de Mullins sous prétexte qu'ils détiennent la mine. Cette fois, c'en est trop. Ils s’en sont pris à une femme et sa gamine et le temps est venu d’agir. De leur côté, les amis d'Aurélio ont décidé de l'aider dans une quête de vengeance et l'accompagnent au "Crimson Lily", le saloon de la ville, où ils sont certains de trouver McCaulty et sa bande. Contre toute attente, leur action va vite tourner court car les événements ne se déroulent pas vraiment comme ils l’espéraient.Mon avis: Après plusieurs one-shots, Hermann nous revient sur un scénario de son fils cette fois pour une série et qui plus est dans le genre western ! Ce premier tome nous présente les personnages les plus récurrents et succulents de ce qui s'annonce comme un western de très bonne facture. Je crois qu'il manquait à Yves H. une nouvelle corde à son arc. Cette fois, il la tient et c'est ce qui pouvait lui arriver de mieux. Il était difficile pour lui dans les one-shots de cerner et d'approfondir ses personnages, de développer une intrigue, d’en maîtrises les tenants et aboutissants. Pour Yves H., mais aussi pour son père, les êtres humains ne sont pas vraiment bons ou mauvais à 100%, blancs ou noirs, mais tous un peu gris. Le format de la série donne le temps de faire connaissance avec les personnages tout en passant des moments d'aventures sombres et durs mais toujours avec une touche plus ou moins importante d'humanité.
Hermann peut enfin prendre ses personnages en main, redessiner du western comme il l’aime, des héros aux gueules fortement typées, sévères, patibulaires comme on devait certainement en rencontrer dans ce monde dur et sans pitié. Ses paysages sont de toute beauté, mélangeant plusieurs techniques de mise en couleurs dont l'aquarelle. Les cow-boys, les chevaux, les plaines, les personnages, les armes sont très réalistes, avec juste ce qu’il faut de "pin up" pour la véracité du récit. Ce faisant, le lecteur reste concentré sur l'histoire qui n'en doutons pas un instant va marquer le monde de la BD comme l'ont fait d'autres grands titres du genre notamment Blueberry, Comanche, W.E.S.T, Bouncer, Durango ou plus récemment Undertaker ou Stern. "Duke" devrait sans aucun doute se tailler une place de choix sur le marché de la BD de genre.
SDJ