Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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CARTHAGO Adventures
- Par asbl-creabulles
- Le 07/04/2017
Tome 5: Zana
Scénario: Christophe Bec
Dessin: Aleksa Gajic
Couleur: Aleksa Gajic
Editeur: Les Humanoïdes Associés
Dépot légal: Mars 2017
Nombre de pages: 54Lorsque le champion de boxe Nikolai Dzargoev, surnommé le King Kong de Sverdlovsk, donne un combat au Madison Square Garden en 1965, on ne peut qu’être stupéfait par sa taille et sa masse musculaire. Lui-même pense être le descendant de Zana, une femme étrange qui fut capturée et contrainte à la prostitution. Les hommes venaient de loin pour elle. Tombée enceinte, elle aurait abandonné son bébé qui serait l’arrière-arrière-grand-père de Dzargoev, bien décidé à en savoir davantage sur la peuplade sauvage des Almastys établie près du Mont Kholat Syakhl. Il décide de monter une expédition mais sera stoppé par l’armée soviétique et envoyé dans une maison de redressement en Sibérie. En 1974, le collectionneur milliardaire Feiersinger, un habitué des expéditions improbables, décide de partir libérer Nikolai qu’il a croisé à New York, persuadé qu’il est bien un descendant de Zana. Comme lui, il cherche à découvrir les secrets de la peuplade mystérieuse des Almastys. Ensemble, et cette fois avec les moyens de Feiersinger, ils vont remonter leurs traces dans les monts caucasiens. Mais c'était sans compter avec les forces armées soviétiques.
Mon avis: Le récit de Christophe Bec commence fort avec l’épisode de Zana, cette femme sauvage et étrange vite prostituée puis on passe directement au parcours de sportif et d'aventurier de Dzargoev et à la détermination de Feiersinger. Les rebondissements ne manquent pas et l'intrigue se maintient jusqu'aux dernières pages. L’album est un mélange de mythes d’espèces sauvages inconnues et de chasse à l'homme sur fond de polar noir, de drame et de génocide, ou plus précisément d'extermination des Almastys par l'armée soviétique. Les dessins d'Aleksa Gajic illustrent bien l'atmosphère pesante des montagnes et immenses plaines enneigées de Russie. Son trait réaliste est convaincant sur les personnages notamment leurs expressions comme leurs visages rougis par le froid. Les cases sont très aérées et claires avec de superbes couleurs. Un bel album pour ceux qui n'ont pas froid dans le dos.
SDJ
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DOCTEUR STRANGE
- Par asbl-creabulles
- Le 07/04/2017
Tome 2
Scénario: Jason Aaron, Jerry Duggan et James Robinson
Dessins: Chris Bachalo, Jorge Fornés, Mike Deodato Jr, Kevin Nowlan, Kev Walker, Leonardo Romero, Danilo Beyruth & Mike Perkins.
Encrage: Chris Bachalo, Mike Irwin, Tim Towsend, Wayne Faucher, John Livesay, Jaime Mendoza, Victor Olazaba, Jorge Fornés, Mike Deodato Jr, Kevin Nowlan, Kev Walker, Leonardo Romero, Danilo Beyruth & Mike Perkins.
Couleurs: Chris Bachalo, Kevin Nowlan, Java Tartaglia, Rain Beredo, Antonio Fabela, Jordie Bellaire, dan Brown et Andy Troy.
Editeur: Panini comics Marvel.
Dépot légal: Mars 2017.Le Docteur Strange, Sorcier Suprême de notre dimension, est à bout de forces, et c'est peu de le dire. Empirikul lui a mis une raclée monumentale et ne semble pas exagérer lorsqu’il annonce haut et fort que c'est la fin de la magie sur Terre ! Il faut dire que grâce à la technologie qu’il maîtrise à merveille, il a réussi à éliminer les Sorciers Suprêmes des autres dimensions. Face à cet ennemi venu d'un autre monde, bien décidé à aller jusqu'au bout de sa mission d'extermination de la magie où qu'elle se trouve, tous les êtres faisant partie de l'univers du surnaturel seront les bienvenus. Magik, Shaman et sa fille Talisman, Docteur Vaudoo, la Sorcière Rouge, Alice Gulliver alias La Wu, Médico Místico et bien d'autres maîtres de l'occultisme et de la magie ne seront pas de trop pour venir en aide au Docteur Strange. Même Wong, son serviteur et assistant, va lui apporter la sienne en affirmant qu’il est temps de faire appel aux services d’une créature terrifiante qu’il a tenue cachée dans les profondeurs les plus enfouies de leur manoir. Certes la révélation de ce secret bien gardé va déplaire au plus haut point à Stephen Strange, mais semble bien être la dernière chance de préserver sur Terre ne fût-ce qu'une once, devenue hypothétique, de magie.
Mon avis: Surfant sur le succès du film Doctor Strange, ce retour du Sorcier Suprême dans une nouvelle série se révèle une très bonne surprise. On pouvait craindre une énième tentative vaine et puérile de ressortie d’un personnage en solo, mais au final il n'en n'est rien, au contraire. Jason Aaron, Jerry Duggan et James Robinson maintiennent le récit à un très bon niveau en continuant sur la lancée du premier tome et ce malgré le grand nombre d'épisodes sur un même arc "Last Days of Magic ! Il fallait oser le faire ! Le personnage d'Empirikul monte en puissance en même temps qu'on découvre un Docteur Strange désemparé face à un tel ennemi.
Autre argument de taille, dès qu’on feuillette l’album on est tout de suite accroché par les superbes dessins de Chris Bachalo mais également d’autres artistes au talent confirmé comme Jorge Fornés, Kevin Nowlan ou Mike Deodato Jr. On découvre des scènes magiques à couper le souffle, des combats titanesques et une galerie de personnages hauts en couleurs tout au long de l’album. Les coloristes ont également fait un travail remarquable, notamment sur les dessins de Chris Bachalo.
On se régale aussi en découvrant de fantastiques couvertures originales plus belles les unes que les autres tout au long du récit ainsi qu’une série de "variantes" en toute fin d'album.
SDJ
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NATURES MORTES
- Par asbl-creabulles
- Le 07/04/2017
Scénario: Zidrou
Dessin: Oriol.
Couleur: Oriol.
Editeur: Dargaud
Collection: Autre regard.
Dépot légal: Mars 2017
Nombre de pages: 60.
Du grand art ! Le duo Zidrou Oriol nous séduit dans ce conte mêlant l’intrigue policière et les rapports troubles entre un artiste et ses créations.Histoire: Barcelone, 1899. Vidal Balaguer, jeune peintre catalan, au caractère ombrageux, est l’un des artistes les plus prometteurs de Barcelone. Criblé de dettes, Vidal est soupçonné par la police d’avoir joué un rôle important dans la disparition de sa maîtresse et muse Mar Noguera Monzo. Mar lui a servi de modèle pour "La mujer del manton", son tableau le plus célèbre et surtout, Vidal est la dernière personne à avoir croisé la muse. Au fil du récit, Balaguer commence à comprendre l’impossible…
Nature Mortes est, avant tout, une ode au post-modernisme catalan de la fin du XIXe siècle. Le duo Zidrou Oriol, dans ce « one-shot », restitue brillamment l’époque des peintres bohèmes et du fameux cabaret-galerie Els Quatre Gats.
Le cabaret-galerie Els Quatre Gats.
Vidal Balaguer a-t-il réellement existé?
C’est en effet la question que peut se poser le lecteur en refermant l’album et après avoir parcouru la très documentée biographie du peintre, signée par Roser Domenech, professeur d’histoire de l’art à l’Université autonome de Barcelone. A noter, la page zidroupédia qui lui est également consacrée. ( http://www.dargaud.com/wiki/Natures-mortes/)
J’en suis arrivé à la conclusion qu’Oriol existe bien.Mon avis : Idée originale et osmose parfaite entre le texte juste de Zidrou et les couleurs d’Oriol : un conte fauviste !
Pour les curieux, deux liens conseillés: La génération post-moderne : La Colla del Safrà https://www.aparences.net/periodes/modernisme/post-modernisme/ et Œuvres d’Ididro Nonell https://www.pinterest.com/alfredovicent/isidro-nonell/MDC
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Les PROMETHEENS
- Par asbl-creabulles
- Le 04/04/2017
Tome 3: le fils prodigue
Scénario Emmanuel Herzet et Henscher
Dessin: Rafa Sandoval
Encrage: Jordi Tarragona
Couleur: David García Cruz
Editeur Le Lombard
Dépot légal: mars 2017
Nombre de page: 46.Histoire:
Fuyant Thymos, un tueur de dieux qui a réussi à venir à bout de Neptune lui-même en un rien de temps et avec une facilité déconcertante, les dieux de l'Olympe se sont réfugiés sur Terre. Mais en dépit du danger, l'union sensée être plus forte et plus solide entre eux n’a jamais vraiment existé, l’ego des uns et les faiblesses des autres n’ayant fait que s'accentuer. Avec la réapparition d’Apollon bien vivant, la situation aurait dû s’améliorer. En fait, il n’en sera rien et leur unité face à la menace fera long feu. Tous ont leurs raisons, leurs terribles secrets qui les empêchent de revenir à la raison pour survivre. Ce tueur de dieux semble bien les connaître, mieux qu'eux-mêmes pourrait-on dire, mais surtout il demeure introuvable malgré les efforts déployés par une équipe de mercenaires réunissant Persée, Ulysse et Jason pour enquêter sur lui. Et, inévitablement des mortels se sont retrouvés impliqués par cette situation inédite comme ce policier de Newark, Franck Dito, qui a récemment perdu sa collègue et enquête sur le massacre survenu à l'hôpital à New-York, bien décidé à ne pas lâcher l'affaire avant d'avoir des réponses cohérentes. Ou Elora Petrakos, cette inspectrice grecque qui a retrouvé le corps sans tête de Neptune ignorant à qui il appartenait. Ou encore Vendel Chaz, un hacker enthousiaste qui n’imagine pas le guêpier dans lequel il va tomber à cause des Moires ou grâce à eux selon le point de vue où l’on se place.
Mon avis : Écrit à quatre mains par Emmanuel Herzet (Centaures, le Chant du Cygne, Duelliste, Narcos, etc.) et Henscher (Le Banni, Blackfury, Le Seigneur des couteaux), le scénario paraît de prime abord confus, un rien décousu mais au final se met progressivement en place sous nos yeux au fil des pages. Après un premier tome installant les dieux et leur ennemi mystérieux, Thymos, puis un deuxième tome axé sur les conséquences de cette chasse aux dieux pour les humains, ce troisième tome remet tous les pions en place sur l’échiquier pour prédire une fin qui s'annonce épique et mouvementée où chaque protagoniste va jouer un rôle tout aussi important. L’utilisation de sauts dans le temps pour mieux comprendre l'origine de certains personnages ne gêne en rien la lecture. La présence de personnages bien plus contemporains vient donner de la consistance aux dieux devenus des citoyens à part entière au milieu des humains. En somme, une intrigue policière réussie agrémentée d’éléments empruntés à la mythologie gréco-romaine qui viennent renforcer l’intérêt d’un récit déjà bien fourni en rebondissements. Côté illustrations, Rafa Sandoval (Catwoman, Superman, X-Men, Suicide Squad, etc.) a retravaillé son graphisme issu du comics à la sauce franco-belge pour nous faire vivre cette aventure sur les chapeaux de roues. Il n’hésite pas à utiliser de plus petites cases imbriquées dans d’autres plus grandes soit pour donner du dynamisme au récit soit pour créer des pauses tels des instantanés photographiques. Il travaille à l'américaine avec son encreur attitré, Jordi Tarragona (également issu du comics), qui réalise ici un travail efficace mettant bien en valeur son dessin (ce pas toujours le cas des encreurs comme j’ai pu le constater sur certains albums de comics américain). L’équipe qui fonctionne parfaitement est renforcée par un coloriste également espagnol, David Garcia Cruz, qui ajoute encore de la clarté et de la profondeur aux illustrations. Une belle aventure qui devrait achever son cycle dans le quatrième tome à paraître.
SDJ
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FRNCK
- Par asbl-creabulles
- Le 26/03/2017
Tome 1: le début du commencement.
Scénario: Olivier Bocquet.
Dessin: Brice Cossu.
Couleurs: Yoann Guillo.
Editeur: Dupuis.
Dépot légal: Mars 2017
Nombre de pages: 56.
Histoire:Orphelin, Franck est une nouvelle fois présenté à une famille venue pour l'adopter. Si cela l’indiffère, en revanche la directrice de l'orphelinat a du mal à cacher sa joie. Elle en est tellement heureuse que dans un moment d’inattention elle déclare qu'en réalité personne ne sait rien au sujet des parents de Franck alors que jusqu’ici on lui avait toujours dit qu’ils étaient morts. Le soir même, Franck décide de s'enfuir et de partir à leur recherche. Il croise le jardinier de l’orphelinat qui lui confirme que c’est lui qui l’a trouvé et qu’il portait au cou un collier orné d’un coquillage. Il avait même pris soin à l’époque de noter sur une carte l'endroit exact où il avait trouvé Franck. Arrivé sur place, Franck découvre une sorte de parc d'attractions sur le thème de la préhistoire. Poursuivi par un chien, il prend la fuite et finit dans l’eau d’un étang. Lorsqu’il ressort de l'eau, le monde autour de lui s’est transformé. Il se retrouve en pleine jungle en face d’un tigre à dents de sabre et d’hommes des cavernes qui parlent une langue presque compréhensible. Mais ils semblent n’utiliser que des consonnes. Comment et pourquoi a-t-il atterri dans ce monde inconnu ?
Mon avis: Voici un album plaisant et plein d'énergie, partagé entre le genre franco-belge et le manga (surtout dans la manière de représenter les culbutes de Franck, désarticulé et la tête en bas). Brice Cossu, que nous connaissons bien dans des récits plus réalistes (Paradis Perdu Psaume 2, La Geste des Chevaliers Dragon, etc.), nous revient avec ce style qu'il affectionne depuis longtemps mais qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de nous offrir en BD (sauf peut-être sur sa page facebook ou sur des affiches). Cette série s'annonce dynamique et pleine d'entrain avec une équipe d’auteurs qui ne demandent qu'à s'épanouir. Le scénario d'Olivier Bocquet (La Princesse des Glaces, Transperceneige, Le Prédicateur, etc.)est original et intelligent, même s'il faut parfois se torturer les méninges pour comprendre ce que les personnages d'un autre temps ont bien voulu dire. Il faut déchiffrer le texte et mettre les bonnes voyelles à leur place mais on se prend vite au jeu.
Ce premier tome s’articule autour de la quête identitaire de Franck, un gamin qui va apprendre à vivre sans ses gadgets du XXIe siècle tels smartphone et autres appareils connectés mais surtout amener des hommes d'une autre ère à faire un pas de géant en leur apprenant les voyelles. La mise en place des personnages est efficace et promet une belle suite. On découvre aussi de très bons dessins aux multiples personnages charismatiques facilement reconnaissables ainsi qu’une faune impressionnante chère à Brice Cossu, agrémentés grâce à Yoann Guillo (Marlysa, Largo Wynch, Les Arcanes du "Midi-Minuit", etc.) de belles couleurs à dominante claire très agréables à la lecture, à l’image de la couverture ! Un album BD tous publics divertissant de la première à la dernière page.
SDJ
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GUDESONN
- Par asbl-creabulles
- Le 22/03/2017
Tome 1: La nuit de Walpurgis.
Scénario : Didier Convard, Pierre Boisserie et Eric Adam
Dessin : Mr Fab.
Couleurs : Mr Fab.
Editeur : Delcourt
Nombre de pages : 56.
Dépôt légal : Mars 2017.Histoire :
Un massacre a eu lieu dans une crèche à Vörstorp, un village au nord de Stokholm, le soir de la fête scandinave de Walpurgis dont les rites païens de fécondité célèbrent l’arrivée des divinités et du printemps. Uniquement des enfants en bas âge et des bébés. Cette nouvelle qui a fait rapidement le tour du monde, déplaît fortement aux plus hautes autorités de la Guilde Nordique qui demandent au commandant Nolden de trouver rapidement des coupables. En effet, l’affaire risque de faire des vagues dans les médias, ce qui n'est pas vraiment ce dont la Guilde a besoin en ce moment. Le capitaine Martin Gudesonn et son équipe sont chargés de l'affaire. Arrivé de Stockholm, Gudesonn rejoint sur place le sergent Jonna Liberg qui a perdu sa sœur dans ce massacre, son neveu Nils ayant miraculeusement survécu. Sa mère avait réussi à le cacher dans une bouche d'aération des toilettes avant d'être abattue par les assassins. Malgré leur discrétion, l’info va fuiter et l'enfant pris en chasse. Martin et Jonna vont tout mettre en œuvre pour le protéger. Mais que peut-on faire lorsque l'ennemi accueille au sein de ses rangs des oracles annonçant des prophéties ?
Mon avis : Dans un monde où le monothéisme n'est pas encore apparu, on découvre cette uchronie surprenante où les polythéismes bataillent pour survivre et préserver leur suprématie face à l'arrivée d'un messager annonciateur d’un dieu unique source de bouleversements et de fin du monde. L’enquête policière sur le crime perpétré vient rapidement révéler une conspiration bien plus vaste sur fond d’affrontements interreligieux que l’on voit se préparer et il ne faut pas moins de trois scénaristes pour nous tenir en haleine dans cette nouvelle série : Didier Convard, Pierre Boisserie et Éric Adam. Les fidèles des dieux incas, hindous, égyptiens ou scandinaves, etc. sont sur le point de s'affronter n’hésitant pas si nécessaire à recourir à des moyens extrêmes pour favoriser l’un ou l’autre dieu mais surtout empêcher l’arrivée annoncée de ce messager.
Au dessin, Mr Fab nous propose un dessin réaliste et efficace. Les personnages sont bien rendus, en dépit parfois d’un très léger manque de précision sur ceux de quelques arrière-plans, les décors urbains modernes et les paysages bien détaillés et typiques de l’univers scandinave que nous connaissons. La mise en couleurs ajoute encore de la clarté et de la lisibilité aux illustrations. Mêlant les genres fantastique et policier, le récit peut surprendre de prime abord mais se révèle original au point de susciter notre intérêt par les enjeux politiques et de société qu’il soulève.
SDJ
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B.P.R.D. ORIGINES 3
- Par asbl-creabulles
- Le 22/03/2017
Volume III
Scénario: Mike Mignola, John Arcudi et Scott Allie
Dessins: Karl Moline, Richard Corben, Ben Stenbeck, Guy Davis , Andy Owens, Jo Chen, Herb Trimpe, John Severin et Peter Snejbjerg
Couleurs: Dave Stewart et Bjarne Hansen.
Editeur: Delcourt
Dépot légal: Mars 2017.
300 pages
Histoire: Nous revoici au Bureau de Recherche et de Défense sur le Paranormal, autrement dit le célébrissime B.P.R.D. (Bureau for Paranormal Research and Defense) dirigé par le non moins célèbre professeur Trevor "Broom" Bruttenholm, spécialiste du surnaturel et véritable détective de l'étrange. Liz Sherman qui a le pouvoir de contrôler le feu à distance, n'a pas beaucoup vu la lumière du jour depuis qu’elle a rejoint le groupe, osant à peine sortir à cause de ses pouvoirs "pyrokynétiques". Il faut dire qu’elle a accidentellement tué sa famille en déclenchant un incendie chez elle. Elle s’est progressivement entrainée et aguerrie au sein du BPRD pour reprendre confiance en soi. Pour l’aider, Hellboy a suggéré à Bruttenholm, son mentor et père d’adoption, de l'emmener avec lui lors de sa prochaine mission. Cette première sortie pour chasser des fantômes de la maison du père Vafidès sera pour elle une source de surprises, bonnes et mauvaises. Pour sa mission suivante, elle sera accompagnée par Abraham "Abe" Sapien et cette fois les loups-garous ne seront pas loin, voire trop près ! De son côté Hellboy poursuit ses missions au sein du BPRD. Pour cela, il s'entoure des meilleurs éléments, à commencer par son mentor mais également par d'autres membres triés sur le volet pour être en phase avec chacune des missions entreprises comme cette fois où pour faire face à un groupe de morts-vivants, il a demandé à Roger, un homoncule créé à partir d'herbes et de sang humain, de combattre à ses côtés.Mon avis : Chacune des histoires de ce beau recueil s’appuie sur un scénario haletant qui réussit à maintenir le suspense et à prolonger le mystère le plus total jusqu’au bout du récit. Mike Mignola, John Arcudi et Scott Allie nous immergent dans le surnaturel des mythes et légendes avec leur cortège de sorcières, de fantômes, morts-vivants, vampires et autres créatures de l'étrange qui ne semblent plus avoir aucun secret pour eux. Ils les font vivre ou revivre sous nos yeux au travers d’enquêtes bien construites et captivantes à souhait. Mike Mignola a su créer cet univers devenu culte où évolue une kyrielle de personnages plus récurrents les uns que les autres mais aussi s'entourer de la fine fleur du monde du comics tant pour les scénarios que pour les dessins. Précisément, nous retrouvons ici au dessin Karl Moline (Avengers, X-Men, Scion, Rising Star, etc.), Richard Corben (Creepy, Vampirella, Hell Blazer, Aliens, Cage, Batman, Punisher, etc.), Ben Stenbeck (Lord Baltimore, Witchfinder, Hellboy, etc.), Guy Davis (Sandman, Hell Blazer, Catwoman, etc.), Andy Owens, Jo Chen, Herb Trimpe, John Severin et Peter Snejbjerg qui nous font vivre ces aventures dans des styles certes différents mais toujours d'une qualité irréprochable. Inutile de vouloir les comparer, ce serait même dommage d'ailleurs, tant le niveau de qualité est élevé. Le dessin est précis et bien encré, dans le respect du style de Mignola sans toutefois le copier, car chacun conserve sa marque, sa griffe. La qualité est également au rendez-vous du côté des couleurs. Dave Stewart réalise un travail quasi irréprochable, secondé par un autre talent, Bjarne Hansen qui a fait ses preuves aux côtés de Snejbjerg sur "La terre comme au ciel", "Superman for all seasons", "Starman", entre autres. Un recueil d’histoires courtes qui vaut tous les détours, mais avec un tel univers il n’y a rien d'étonnant !
SDJ
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DARK MUSEUM
- Par asbl-creabulles
- Le 17/03/2017
Tome 1: American Gothic
Scénario : Alcante et Gihef
Dessin : Stéphane Perger
Couleurs : Stéphane Perger
Editeur : Delcourt
Collection : Machination
Dépot légal : Février 2017
Nombre de planches : 54« Pour entrer au Dark Museum, une toile doit provoquer chez son observateur une impression morbide que seule une origine mystérieuse semble pouvoir expliquer.
Telle est la règle de base du jeu de transposition œuvre d’art / bd établies que nous proposent les coauteurs Alcante et Gihef.
L’austère American Gothic de Wood ouvre cette macabre galerie.
Quelques mots sur l’œuvre …
American Gothic est sans aucun doute l'un des plus célèbres tableaux du peintre américain Grant Wood. Le tableau peint en 1930 se veut d'un réalisme pur et dur en montrant la réalité du Middle West. Il connaissait on ne peut mieux ce sujet. Deux personnages posent devant leur ferme, une fille (sa sœur Nan) et son dentiste (le docteur McKeeby), celui-ci tenant une fourche, symbole de l'Amérique profonde. Le regard grave et sévère, les deux personnages et le décor montrent la réalité rurale américaine. Pour les curieux, je vous conseille la visite suivante : http://www.grantwoodartgallery.org/
Nan Wood et le docteur McKeeby posant devant le tableau American Gothic
Le récit démarre à la foire d’Eldon Iowa en 1930. Grant Wood, photographe, y immortalise des scènes authentiques de la vie rurale . Le fermier Lazarus Henkel et sa fille Epiphanys après avoir vendu du matériel de ferme, se font prendre en photo.
Les conséquences de la Grande Dépression sont terribles dans ce bassin agricole. La région est ravagée par la sécheresse et par de terribles tempêtes de poussière (Dust Bowl) asséchant et étouffant toute production agricole.
A Watermills, lors de l’installation d’un cirque en pleine sècheresse, la misère se transforme bientôt en colère. Lazarus désespère de pouvoir nourrir sa famille et sauver son fils Caleb se meure, faute de soins.
Lorsqu’un accident de voiture se produit près de sa ferme, l ’odeur du corps en train de brûler lui rappelle soudain « le poulet rôti que Mman nous préparait le dimanche matin ». A chacun sa « madeleine ».Une idée de série originale.
Tous les tomes de la série Dark Museum seront co-scénarisés par Alcante et Gihef. Ils ont déjà travaillé ensemble pour la série Complot. Stéphane Berger a quant à lui a dessiné le tome 4 de cette série.
Prochain titre : Le Cri de Munch avec Luc Brahy . A noter que la vie de Munch a fait l’objet d’une bd en 2014 de la part du dessinateur et auteur norvégien Steffen Kverneland.Les scénaristes nous propose un récit d’horreur se déroulant durant la Grande Dépression des années 30. Par une progression inéluctable d’un récit mêlant les sentiments de misère, d’égoïsme, de rage et de haine, les auteurs, nous entraîne en crescendo, dans un vrais délire gore. A souligner aux pinceaux, Stéphane Perger qui réussit, par une magnifique mise en images et couleurs, à rythmer parfaitement la narration et donner identité et profondeur (noire) aux personnages.
Premier volume réussi ! "Engore", on en redemande !MDC