Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
-
Le GUIDE MONDIAL DES RECORDS
- Par asbl-creabulles
- Le 10/06/2017
Scénario: Tonino Benacquista
Dessin: Nicolas Barral
Couleur: Nicolas Barral
Edieur: Dargaud
Dépot légal: avril 2017
Nombre de pages: 59.Synopsis "Après Dieu n'a pas réponse à tout et Les Cobayes, Tonino Benacquista et Nicolas Barral se lancent dans un nouveau one shot. Paul Baron est un des vérificateurs du Guide Mondial des Records, il passe son temps à peser des courges, à assister à des concours aussi divers qu'étranges, à contrôler tout ce que les hommes peuvent inventer pour tenter de se distinguer de la masse. Activité plutôt inoffensive, sauf lorsque l'un des candidats tente de battre un record d'assassinats. Quand on pense que ce crétin de Warhol a dit qu'au XX e siècle, tout le monde aurait son quart d'heure de Gloire ... Et tout le monde l'a cru! !"Est-ce si indigne de ne s'illustrer en rien? De ne pas laisser son nom dans les livres?", "Pourquoi ne pas vous contenter d'être le voisin le plus sympathique de l'immeuble", ... Le Guide mondial des records, véritable ode à la normalité, mêle habillement thème sociétal, polar et humour.
Tonino Benacquista et Nicolas Barral, en parfaite symbiose, signent içi leur troisième collaboration. La bd est très agréable à lire. Le récit est très dynamique et les textes de Benacquista percutants. Nicolas Barral porte efficacement en images cette enquête et fable moderne. L'expressivité et le réalisme restituent très bien les sensations et sentiments du personnage.
Un album réussit qui nous mène tout droit sur le chemin du bonheur !
MDC
-
ELFES 17
- Par asbl-creabulles
- Le 09/06/2017
Tome 17: Le sang noir de Sylvains
Scénario: Nicolas Jarry
Dessin: Gianluca Maconi
Couleur: Righi
Editeur: Soleil
Dépot légal: Mai 2017
Nombre de pages: 54.Ilaw, qui a grandi dans la forêt au milieu de sa famille d'Elfes Sylvains, voit sa vie basculer à la suite du dramatique assassinat de sa sœur. Il est alors confié de force par ses parents à son oncle d’origine à la fois sylvaine et bleue, capitaine d'un navire dont l'équipage fait froid dans le dos. Bien que séparé de sa forêt natale, Ilaw s'adapte très vite à cette nouvelle vie qui le fait voguer sur les eaux et aller de port en port. Mais sur terre, la situation est tout autre car quelque chose tue et massacre tous les habitants. Contraint d’accoster pour honorer un contrat, l'équipage du navire va devoir affronter d’innombrables goules dans une bataille acharnée dont l’issue lui sera fatale. Ilaw qui a réussi à en réchapper s’empresse de rejoindre les Elfes Sylvains et leur reine Ora. Mais ses origines vont lui exploser au visage. Désormais, il est pourchassé par des Elfes Noirs qui veulent à tout prix l'éliminer. Son seul espoir de survie face à ces Elfes Noirs est Sriza, un nain jadis exorciste.
Mon avis : Si Lah Saa n'est plus, ce n'est pas pour autant que tout danger est écarté comme le confirme ce nouvel épisode. Cet album permet de faire la liaison entre l'affrontement final contre Lah Saa et ses goules et une nouvelle étape de la vie des différentes races d’Elfes qui peuplent cet univers savamment construit pas Istin, en alternance avec Nicolas Jarry, Olivier Peru, Éric Corbeyran et Marc Hadrien. Si cette série fonctionne bien, ce n'est pas dû au hasard et ce nouveau départ le démontre à merveille. Jarry, tout comme Istin, a de la ressource pour nous faire vivre de nouvelles aventures hautes en couleur qui n’ont pas fini de nous étonner. Leur mise en place avec de nouveaux personnages promet d'être à la hauteur de nos attentes. On retrouve avec plaisir Gianluca Maconi de l’équipe des dessinateurs de la série (Kyko Duarte, Stéphane Bileau, Jean-Paul Bordier, Ma Yi, Gwendal Lemercier, Bojan Vukic, Augustin Popescu). Il nous démontre une fois de plus toute l’étendue de son talent avec de belles scènes d'action et des décors toujours aussi fouillés et riches. Il maîtrise bien ses personnages auquel il donne du caractère. Les couleurs de Righi ne sont pas en reste, en soulignant la profondeur et la clarté du trait. Un album dans la continuité d’une série de qualité.
-
WONDER WOMAN Le Film
- Par asbl-creabulles
- Le 08/06/2017
Wonder Woman
De Patty Jenkins
Avec Gal Gadot, Chris Pine, Connie Nielsen, etc
Date de sortie en France : 7 juin 2017. Sortie prévue le 21 juin en Belgique, en avant-première dès le 14 juin à Kinepolis
Durée: 2h 21min
Genre: Super Héros, Action, Aventure, Fantastique
Adaptation du comics US DC: Wonder WomanQue dire de ce film ?
Qu'il est excellent !
La trame est simple et efficace, les origines sont présentées d'une manière esthétique et efficace... Et les amazones y sont d'une furieuse beauté, particulièrement lorsqu'elles sont en action. Le casting est impeccable quoique tous les personnages secondaires ne soient pas déployés dans tout leur potentiel. La mère et la tante de Diana (Connie Nielsen et Robin Wrigth) sont justes époustouflantes, matures, belles et fortes. Les décors et costumes sont magnifiques et subliment parfaitement les formes et tempéraments de tous ces personnages féminins. Et quelle bonne idée que d'avoir plongé WW dans le contexte atroce et inhumain de la première guerre mondiale, la mère de toutes les guerres du XXe siècle.Elle apporte une esthétique particulière, sombre mais aussi sépia et rougeoyante qui fait écho aux dorures et cuivres de l'antique Diana et qui tranche au contraire avec les magnifiques paysages italiens de la côte amalphitaine où furent tournées les scènes de la jeunesse de Diana... Mais, par dessus tout, le vrai coup de cœur nous vient de Gal GADOT, parfaite incarnation d'une Wonder Woman aux multiples dimensions : belle, guerrière, femme, enfant, idéaliste, protectrice, naïve, douce, drôle, sensuelle voire sexy... Pas seulement la femme forte et sexy dont beaucoup d'hommes fantasment sans doute, mais aussi amicale et bienveillante : Gal Gadot en fait aussi l'amie qu'on aimerait avoir et un modèle à suivre. Ce n'est pas une surprise puisqu'elle avait déjà illuminé le Superman vs Batman de l'an dernier, mais une confirmation et un dépassement de nos attentes...
La réalisation, quoique parfois un peu brouillonne dans certaines scènes d'actions en abusant des ralentis, joue parfaitement et avec délicatesse sur l'incroyable palette d'expressions et d'émotions de cette actrice qui saura je pense nous éblouir un bon moment.. Un très bon film de super-héros, qui respecte le matériau de base et le porte parfaitement à l'écran, mais avec un touche en plus : une très belle éloge de la féminité, vaillante et courageuse dans l'épreuve, mais gracieuse et déterminée à apporter paix et amour...
Un beau message et un film à voir... plusieurs fois, même.Frédéric Briones
-
Les CHEVALIERS D'HÉLIOPOLIS
- Par asbl-creabulles
- Le 06/06/2017
Tome 1: Nigredo, l'œuvre au noir
Scénario: Jodorowsky, Alexandro.
Dessin: Jérémy.
Couleur: Felideus.
Editeur: Glénat
Dépot légal: Mai 2017
Nombre de pages: 54.Nord de l'Espagne, fin XVIIe siècle. C'est dans un monastère secret, que Dix-Sept doit montrer sa valeur avant de pouvoir entrer dans le cercle ultra fermé de l'Assemblée des Chevaliers immortels du Temple d'Héliopolis. Il remporte les épreuves haut la main, y compris la dernière qui semblait hors d’atteinte tant son adversaire le surpassait en force et en puissance mais son agilité, son adresse et son intelligence lui ont finalement permis de le vaincre. Souhaitant en savoir davantage sur le protégé de maître Fulcanelli, l'Assemblée des Chevaliers apprend de sa bouche que son jeune prodige cache un lourd secret. Il n'est autre que le fils de Louis XVI et Marie-Antoinette, tous deux guillotinés en 1793. C’est grâce au sacrifice de sa mère nourricière qu'il a pu s'échapper de la prison où il était condamné à croupir. Aujourd'hui, il a toute légitimité pour monter sur le trône. Sa première mission va lui permettre de se rapprocher du monarque régnant, mais quelles ruses va-t-il utiliser pour être dans les bonnes grâces du roi Louis XVIII ? Quels plans les chevaliers d'Héliopolis ont-ils préparés pour lui ? Va-t-il les suivre à la lettre ou prendre son propre envol ?
Mon avis: Avec Alessandro Jodorowski, on ne sait jamais à l'avance jusqu'où ira l'exagération ou la folie des personnages. Cette fois, tout semble sous contrôle, avec suffisamment de folie et d'extravagance pour nous bousculer un peu mais sans excès. Certes, la vérité historique est un peu bousculée mais le récit conserve une certaine cohérence et reste crédible. Si l'imagination de Jodorowski est illimitée, le récit est tout à fait plausible si on se laisse porter par celui-ci, mêlant habilement faits historiques, alchimie, ésotérisme, élixir de jouvence pour une jeunesse éternelle, chevaliers d'un ordre ultra secret s'immisçant dans la cour des rois de France. Le scénario est très bien construit et captivant dès la première page. Au final, plus rien ne nous surprend.
Il faut l'avouer, le dessin détaillé et riche de Jérémy contribue aussi beaucoup à nous séduire. Son trait est précis et fouillé pour des décors somptueux et grandioses, notamment le château de Versailles, des costumes et tenues détaillées au possible. Tout comme feu Philippe Delaby, on frôle l'ultra-réalisme. Jérémy aime ce qu'il fait et se donne à fond dans cette aventure palpitante pleine d'amour, de dévotion, de sacrifices mais aussi de noblesse, de fierté avec une pointe de fantastique et d'ésotérisme que seul un Jodorowski au plus haut de sa forme peut offrir avec une telle qualité.
Les couleurs époustouflantes de Felideus participent grandement à la réussite de ce premier tome en donnant du volume et de la précision au dessin. Chaque détail est mis en valeur, chaque trait est respecté. Cette histoire prévue en quatre tomes est prometteuse car tous les ingrédients d’une réussite sont réunis. Un album à mettre entre toutes les mains. A noter que Canal BD a produit une superbe jaquette qui vaut également le détour !
SDJ
-
SORCIÈRE ROUGE 2
- Par asbl-creabulles
- Le 22/05/2017
Tome 2, Le tour du monde en Magie
Scénario: James Robinson.
Dessin: Marguerite Sauvage, Annie Wu, Tula Lotay, Joëlle Jones et Kei Zama.
Couleur: Marguerite Jones, Muntsa Vicente, Tula Lotay, Rachelle Rosenberg et Ian Herring.
Editeur: Panini Comics
Dépot légal: Mai 2017
Nombre de pages: 120.Poursuite des aventures de notre Sorcière Rouge désormais détective de l’étrange voyageant à travers le monde pour tenter d’enrayer la disparition progressive de la magie. En effet, le surnaturel ne cesse de perdre de sa puissance et le Docteur Strange et ses amis, dont elle fait partie, sont contraints d’employer les grands moyens. Malgré tout, aucune solution ne semble venir à bout des difficultés. Son voyage la conduit en France à Paris où, après avoir mis au tapis une bande de malfrats nommés "Les Apaches", elle retrouve Alain Racine, plus connu sous son nom de super-héros "faucon pèlerin". Celui-ci lui raconte que depuis la mort de son épouse survenue après les attaques terroristes, il ne peut plus voler. Puis notre sorcière file à Hong Kong où un sorcier nommé Kon Ji exerce ses ravages pour protéger sa triade grâce à la magie. Là, elle va apporter son aide au lieutenant Gulliver, la fille d'un policier et d’une puissante sorcière décédée dont elle a hérité les pouvoirs magiques exceptionnels. Et elles ne seront pas trop de deux pour affronter Kon Ji et sa triade. De retour à New York, alors qu’elle suit une nouvelle thérapie chez son psychologue Maynard Tiboldt, elle parvient à inverser les rôles et deviner que l’apparence de son praticien est trompeuse et dissimule un lourd secret : Maynard Tiboldt a une double identité dont une très malsaine. Enfin, après s'être expliquée avec son frère Vif Argent qui la pousse à choisir son camp dans cette guerre civile qui oppose deux groupes de super-héros, notre sorcière rouge se rend à Kyoto au Japon afin d’enquêter sur la mort du très puissant sorcier Hiroshi Tanaka qui pourtant semblait ne pas avoir d'ennemis.
Mon avis: L’album se présente sous la forme d’un recueil d'épisodes, en réalité des récits complets, ayant deux points en commun : la super-héroïne qu’on ne présente plus mais aussi un dessin uniquement réalisé par des dessinatrices, chacune avec un style et une approche bien particuliers du personnage, ce qui n’empêche en rien l’ensemble de fonctionner à merveille. Seule exception à cette règle, les couvertures toutes plus originales les unes que les autres, qui ont été magnifiquement dessinées par l’espagnol David Aja (Immortal Iron Fist, Hawkeye, etc.).
Le scénario continue sur la lancée du tome 1 toujours sous la houlette de James Robinson qui nous propose un tour du monde destiné à sauver ce qu'il reste de magie tout en ménageant des moments de solitude permettant à notre sorcière de satisfaire son besoin de se retrouver seule face à elle-même.
Scarlet Witch est très différente de celle qui faisait équipe avec les Avengers : détective et grande magicienne/sorcière prenant conscience de ses erreurs passées et ayant besoin de prendre ses distances non seulement avec le groupe, mais aussi avec les autres sorciers (Voir Docteur Strange) et surtout avec son frère Quicksilver qui lui imposait d'agir et de penser à sa manière, la cocoonant souvent un peu trop au point même de l'étouffer parfois. On prend beaucoup de plaisir à lire ce deuxième tome des aventures de la belle et ensorcelante Scarlet Witch.
SDJ
-
TRAVIS 12
- Par asbl-creabulles
- Le 18/05/2017
Scénario : Fred Duval
Dessin : Christophe Quet
Couleurs : Pierre Schelle
Couverture : Emem et Christophe Quet.
Dépot légal : avril 2017
Editeur : Delcourt
Collection : Neopolis
Format : Grand format
Nombre de pages: 46Histoire: Ayant rejoint les zapatistes, le groupe de résistants "Enfants de Marcos" s’est réfugié à San Cristóbal de las Casas, dernier rempart face à l’union des deux cartels qui veulent s'emparer du Mexique. Ils savent déjà qu'ils ne feront pas le poids mais comptent beaucoup sur l’aide de Travis, qui s’est fait passer pour mort pour mieux agir. Grâce à son savoir-faire, ils espèrent être en mesure de démontrer que les cartels sont manipulés par une Intelligence Artificielle émancipée. En effet, apporter cette preuve serait le seul moyen efficace de provoquer l’intervention des Nations Unies. Informé que Vlad Nirky s’efforce de mettre à l’abri près du Rio Usumancita un groupe de protégés confié à sa garde, Travis se met aussitôt en route pour lui venir en aide. Une bonne nouvelle pour la guérilla car si Travis et Vlad sont de nouveau réunis, celle-ci n'en sera que plus forte. Mais trois chasseurs de têtes sont également en route pour capturer Travis vivant.
Mon avis: Un quatrième cycle commence pour Travis et ses amis entraînés au Mexique dans une aventure cyberpunk aux allures de thriller géopolitique menée tambour battant. Travis et Vlad sont de nouveau réunis face au pouvoir mexicain, aux "multicontinentales" et aux deux cartels mexicains. Tout un programme pour les deux héros, rejoints par Pacman, un surdoué de l'informatique, d’une des séries qui ont fait la réputation des éditions Delcourt. Fred Duval est à la manœuvre de ce triptyque qui lui offre une nouvelle occasion de démontrer son talent. Il commence très fort, mettant déjà en place tous les ingrédients qui ne peuvent que nous mettre l'eau à la bouche. A ses côtés, on retrouve Christophe Quet, qui nous propose un dessin toujours aussi bon, donnant vie à des personnages très charismatiques. Il maîtrise à merveille les scènes d’action comme les décors sans changer d’un iota le graphisme auquel il nous a habitués. Idem avec Pierre Schelle pour la mise en couleurs. Pourquoi changer un trio qui fonctionne toujours aussi bien et qui contribue évidemment à la bonne réputation de la série !
SDJ
-
MEDICIS Tome 2
- Par asbl-creabulles
- Le 29/04/2017
Tome 2: Laurent le magnifique. De père en fils.
Scénario: Olivier Peru
Dessin: Eduard Torrents
Couleurs: Digikore studio
Editeur: Soleil
Dépot légal: Avril 2017.
52 pagesHistoire:
Venant après Cosme de Medicis et ses descendants – de grands banquiers ayant judicieusement placé leurs pions pour protéger leur ville contre des familles telles que les Albizzi – le prince Laurent de Medicis se voit contraint, dès le début de son règne, de s'imposer par la force pour défendre sa ville, Florence, devenue capitale des arts grâce à sa riche famille. En tout premier lieu, contre les Nardi et leurs complices qu’il s'empressera de mettre hors d'état de nuire, puis contre le Pape Sixte IV qui va très vite dévoiler sa soif de richesses et sa volonté de s’attaquer aux biens des Medicis. Laurent compte bien se faire respecter et tenir tête aux assauts répétés d’un pape qui n’hésite pas pour arriver à ses fins à user de conspirations et de manipulations en tous genres allant jusqu'à cautionner le meurtre de Laurent. Ayant subi un échec malgré tous ses efforts, Sixte IV décide de rallier Naples et son armée à sa cause. Laurent, qui a perdu tout soutien extérieur, va devoir se résoudre à renoncer à la force faute de faire le poids face au danger que représente l’alliance du pape et de Naples. La ruse sera-t-elle désormais suffisante pour venir à bout de celui qui tient le pays?
Mon avis : Encore un album qui confirme que les éditions Soleil ont tapé juste avec les récits historiques, comme cette passionnante saga consacrée à la riche famille des Medicis qui a su donner toute sa splendeur à la ville de Florence. Olivier Peru nous propose un scénario non seulement prenant dès les premières pages mais original puisque, tel un être vivant, c’est la ville qui parle, ce sont les murs qui nous racontent les événements qui vont s’y succéder, nous décrivant un Laurent de Medicis que tout semble pousser à prendre les armes pour devenir un chef de guerre qui au final se révèlera fin stratège. Les valeurs familiales comme le respect et l’amour sont bien présentes, mais aussi d’autres traits plus négatifs comme l’orgueil, l’ambition démesurée, l’égo surdimensionné, la soif du pouvoir, le désir avide de richesses au point que jalousies, trahisons et complots seront le lot presque quotidien de Florence.
Succédant à Giovanni Lorusso, Eduard Torrents nous offre des dessins à la mesure de l’histoire, détaillés, épiques, grandioses, tant dans les scènes de crime, les combats, les batailles et plus généralement les décors florentins que dans la représentation des personnages qui ont une expression à couper le souffle ou de la multitude de tenues et costumes de la Renaissance. Du grand art, ce qui tombe bien puisque nous sommes à Florence ! Les couleurs de Digikore Studio me donnent toujours cette impression d'écraser un peu les détails du dessinateur. Mais dans l'ensemble, elles sont bien réussies. J'attends le tome 3 avec impatience.
SDJ
-
NAINS 7
- Par asbl-creabulles
- Le 21/04/2017
Tome 7: Derdhr du Talion.
Scénario: Nicolas JARRY
Dessin: Stéphane CRÉTY
Designer: Pierre-Denis GOUX.
Couleurs: Digikore Studio.
Lettrage: Laurence Istin
Editeur: Soleil
Dépot légal: Avril 2017.Histoire:
Devenu fugitif, Ordo du Talion a réussi jusqu’à présent à se cacher, mais toujours sur le qui-vive et prêt au moindre souci à fuir sur le dos de son dragon pour partir se construire une nouvelle vie ailleurs. Alors qu’il était sans aucune nouvelle de l'ordre du Talion, voici qu’aujourd'hui une femme nommée Derdhr entre en contact avec lui. Elle se présente comme l’un des plus puissants seigneurs de la banque de Pierre et annonce à Ordo qu'il peut renverser la situation en acceptant de l’aider, qu’il pourra ainsi recouvrer une totale liberté, qu'il ne devra plus fuir les maîtres assassins qui sont à sa poursuite, qu'il va enfin pouvoir déjouer les plans machiavéliques d’un père qu'il haît plus que tout et qui ne cherche qu’à conquérir le trône et prendre la place du roi. Mais pour cela, Ordo va devoir faire pleinement confiance à Derdhr et accepter de tuer pour elle. La vengeance qui l’anime justifie-t-elle qu’il risque sa vie pour une femme membre de l’Ordre du Talion qui n’est encore pour lui qu’une inconnue? Réussira-t-il à reprendre sa place dans cet ordre auquel il a tourné le dos?
Mon avis: Cette série étant constituée de one shots consacrés chacun au destin d'un personnage nain, chaque album peut être lu séparément. Assez confus dans les premières pages, le scénario de Nicolas Jarry pour ce tome 7 se clarifie progressivement. Prenant la forme d'un monologue, le personnage nous raconte sa vie, ses espoirs, ses craintes et on comprend très vite qu'autour de lui il y a peu de personnes à qui faire confiance. Ordo se livre en quelque sorte à une introspection sur laquelle s’appuie l’intrigue de cette saga à plusieurs niveaux de machinations, complots et trahison familiale. Aucune limite ne semble freiner cette trame qui se déroule de manière machiavélique.
Pour illustrer une intrigue à plusieurs niveaux avec un tel savoir-faire, il fallait un dessinateur de la trempe de Stéphane Créty. Le trait est fin et soigné tant pour les personnages – et l’on sait qu’il n’est pas aisé de dessiner et mettre en scène des nains – que pour les décors majestueusement mis en images. Je suis resté bouche bée devant certains plans et notamment les châteaux forts. Sans oublier les dragons et autres scènes de batailles plutôt impressionnantes. Dommage que les couleurs de Digikore bien que globalement agréables donnent parfois l'impression d’écraser les détails par des tons ou des ombrages trop foncés. Un nouvel opus pour cette série d’une qualité graphique constante et toujours aussi agréable à lire.
SDJ