Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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La SORCIÈRE ROUGE 3
- Par asbl-creabulles
- Le 19/09/2017
Scénario : James Robinson
Dessin : Vanessa Del Rey, Annpaola Martello
Couleurs : Jordie Bellaire, Felipe Sobreiro, Yackey Matt, Chris Brunner et Rachelle Rosenberg
Editeur : Panini Comics
Collection : 100% Marvel
Format : Format comics
Dépot légal : septembre 2017Wanda Maxomoff tente par tous les moyens de retrouver les traces de sa mère, la première Scarlet Witch. Depuis qu'elle a appris que Magneto n'est pas son père et que son frère et elle ne sont pas des mutants, elle a besoin de retrouver ses véritables origines et comprendre ce qui s’est passé au moment de leur naissance, découvrir par qui ils ont été élevés, qui a fait d’eux des êtres dotés de super-pouvoirs puisqu’ils ne sont pas des mutants, et quel rôle le Maître de l'Evolution a réellement joué dans tout cela. Elle se rendra en Serbie et avec son ancienne tutrice Agatha Harckness, elle va communiquer et même combattre aux côtés de sa mère, Natalya.
Mon avis: Ces derniers changements laissent la Sorcière Rouge un peu orpheline, surtout orpheline de tout ce qui la rendait crédible, puissante, et aujourd'hui c'est comme si elle avait tout perdu. On a beau essayer de lui redonner un passé solide, cela ne marche plus trop, du moins en ce qui me concerne. Déception donc, d'autant que c'était l’un de mes personnages préférés. Idem pour la magie, quand on sait que dans le cas du Dr Strange, les scénaristes rivalisent d’inventivité pour retrouver chaque parcelle de magie restante. Ici, cela n’a plus rien à voir. On oublie tout, on se limite à évoquer l’existence d’une déesse des sorcières emprisonnée quelque part, etc. La continuité chez Marvel n'est plus vraiment ce qu'elle était. C'est le dernier tome, et franchement, il était temps de limiter les dégâts. Espérons que le retour de la Sorcière Rouge chez les Vengeurs sera plus convaincant. Les dessins et illustrations sont originaux et efficaces, parfois sombres et tantôt lumineux, hormis sur quelques cases, heureusement plutôt rares, où le beau et le très réussi cède la place à des cases pas très bien finies. Les nouveaux costumes de la Sorcière Rouge sont originaux même si je préfère les anciens. Les couleurs sont très réussies et coté couvertures, de toute beauté, lorsqu'on sait de qui elles sont, rien d'étrange, c'est du David Aja tout craché !
SDJ
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CHEVALIER BRAYARD
- Par asbl-creabulles
- Le 18/09/2017
Scénario: Zidrou
Dessin: Francisco Porcel
Couleurs: Francisco Porcel
Editeur: Dargaud
Dépot légal: Septembre 2017
Nombre de pages: 76De retour de sa deuxième croisade, le chevalier Brayard revient en son domaine de Porcelle-Sainte-Bertrude, après une absence de sept ans loin des siens. Il est accompagné d’un moine nommé Rignomer qui est chargé de ramener les reliques de Sainte Bertrude la Prude. Sur la route du retour, ils sont soudain attaqués par un agresseur qui se présente à eux comme la princesse Hadiyatallah. L’adolescente de 13 ans a été kidnappée par des compagnons de croisade de Brayard qui vont vite les rejoindre et leur annoncer que le prince d'Alep est prêt à payer une forte rançon pour récupérer sa fille. Seule condition, elle doit être escortée et arriver à Alep saine, sauve et pure. Le chevalier Brayard et le moine décident, contre toute attente, de faire partie de son escorte.
Mon avis: Ce nouvel album de Zidrou est avant tout un récit d'aventures plein de rebondissements et de surprises, souvent très drôle, parfois touchant mais surtout très efficace. Le chevalier Brayard, qui porte bien son nom, est un homme plein de force et au répertoire de chansons paillardes bien fourni. On se surprend à tenter de trouver les rimes souvent très osées mais toujours très drôles et on finit même par se prendre au jeu. Au fond de chacun de nous se cache certainement un chevalier Brayard. Zidrou nous propose à travers ce récit une vision très crédible du Moyen Âge, avec ses folies, ses exagérations, l’omniprésence de la religion et ses dérives ainsi que la difficile condition de la femme dans cette société. Les personnages sont tout de suite attachants malgré leurs défauts, ce qui les rend plus humains.
En charge du dessin, Francis Porcel nous surprend à chacune de ses nouveautés. Cette fois, il adopte un style hésitant entre le semi-réalisme et le réalisme, penchant bien vers le réalisme tout de même. Il nous fait vivre cette aventure comme personne d'autre, passant avec une aisance déconcertante du burlesque et de la parodie à des chevauchées puissantes et meurtrières ou à des scènes prenantes et émouvantes. Son dessin est clair et aéré, légèrement caricatural pour cette aventure moyenâgeuse captivante agrémentée de cases rocambolesques parfois des plus croustillantes. Les couleurs respectent parfaitement l'aspect aéré du dessin en mettant bien en valeur les paysages et les personnages.
Un peu ours mais pas du tout maladroit, le Chevalier Brayard va en surprendre plus d'un. Une belle réussite.
SDJ
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GIANT
- Par asbl-creabulles
- Le 01/09/2017
Scénario: Mikaël
Dessin: Mikaël
Couleur: Mikaël
Préface : Jean-Louis Tripp
Editeur: Dargaud
Dépot légale: juin 2017
Nombre de pages: 54
Au départ de l'histoire de la BD "Giant", une photo célèbre, prise en 1932, mettant en scène 11 ouvriers anonymes assis sur une poutre, les pieds dans le vide, prenant leur lunch au 69e étage de la tour principale du Rockefeller Center alors en construction.
Charles Ebbets - 1932
Synopsis:
Dans le New York de 1932, les buildings s'élèvent toujours plus haut. Malgré la grande dépression qui frappe durement l'Amérique, les chantiers prolifèrent.
Notre héros, Giant est un colosse irlandais, taciturne, avare en mots. Comme nombre de ses compatriotes, il travaille sur les poutrelles où les accidents sont monnaie courante. Un jour, ses collègues ouvriers le chargent d'avertir la famille d'un compatriote irlandais décédé accidentellement sur le chantier...
La BD "Giant" croque le quotidien des ouvriers des années 30 aux Etats-Unis : la violence économique, les conditions de vie sordides, les relations difficiles entre communautés, les cadences infernales, l'alcool, la prostitution...
Le récit de Mikael est intelligent, très habilement construit.
On appréciera le quotidien raconté en images sépia : les quartiers sombres, la dureté et l'humanité de ces équilibristes des années trente. L'auteur nous conte aussi avec beaucoup de subtilité la personnalité cachée de Giant et les vérités tronquées.
Un récit brillant solidement ficelé dont le dénouement est prévu en janvier 2018.
Mon avis : On est pris et ce dès la couverture par l'ambiance du New York de la grande dépression, par des personnages crédibles et des dialogues impeccables de justesse. A acheter si ce n 'est déjà fait !
Ci-après, un lien qui vous amènera en photos au chantier du Rockfeller Centerhttps://www.youtube.com/watch?v=U8Of5EAkFX8MIchel
Voir la chronique du tome 2
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Annabelle 2
- Par asbl-creabulles
- Le 30/08/2017
De David F. Sandberg
Avec Stephanie Sigman, Miranda Otto, Lulu Wilson, Anthony LaPaghlia, plus
Genre Epouvante-horreur
Nationalité Américain
Date de sortie 9 août 2017 (1h 50min)
Synopsis officiel:
Elle est de retour ! Encore traumatisés par la mort tragique de leur petite fille, un fabricant de poupées et sa femme recueillent une bonne sœur et les toutes jeunes pensionnaires d'un orphelinat dévasté. Mais ce petit monde est bientôt la cible d'Annabelle, créature du fabricant possédée par un démon…
Critique de Frédéric Briones:
Sans être aussi prenant (sur la durée) que ces grands frères Conjuring 1 & 2, un bon film qui fait le job (largement mieux que le premier opus des aventures de la poupée possédée) : à savoir poser une ambiance, distiller petit à petit des indications tout va partir en sucette à un moment donné, puis faire la bascule dans le frissons, via des effets spéciaux distillés au compte goutte, et des effets plateau visant le sursaut régulier du spectateur...
A moins d’être terriblement blasé, on cède volontiers aux réactions escomptées...avec une certaine délectation... Les actrice jouent plutôt bien, même si certains personnages sont traités de manière un peu superficielle... La mise en scène est efficace...L'isolement des lieux est perceptible...
Tout juste quelques (petites) longueurs empêchent une note meilleure...
Soyons toutefois bon public et ne boudons pas ce petit plaisir...en attendant un prochain Conjuring ou autre pépite ibérique (les œuvres et les réalisateurs ibères et latinos sont les meilleurs en ce moment pour vous ficher la trouille au cinéma...Frédéric Briones
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CLÉOPÂTRE, La reine fatale
- Par asbl-creabulles
- Le 27/08/2017
Tome 1.
Scénario: Marie & Thierry Gloris
Dessin: Joël Mouclier
Couleur: Joël Mouclier
Edition: Delcourt
Collection: Les Reines de Sang
Dépot légal: Août 2017
Nombre de pages: 56Un demi-siècle avant Jésus-Christ, Cléopâtre VII Théa Philopator, fille ainée et héritière testamentaire de Ptolémée Aulète va bientôt partager le trône des Pharaons après avoir célébré au temple de Karnak son union avec son frère cadet Ptolémée XIII Philopator. Cléopâtre est jeune, impétueuse, orgueilleuse, hautaine et parfois désinvolte mais déterminée à régner sur la haute et la basse Egypte. Elle est considérée comme une déesse. Malgré tous ses efforts, son frère cadet Ptolémée n'arrive pas à la dominer, à la faire plier. Cléopâtre n’hésitera pas à l’humilier publiquement devant la cour. Frustré, rabaissé, il n'aura plus qu'une seule idée en tête, l'éliminer au plus vite. Il s’en faudra de peu qu’elle soit assassinée mais Cléopâtre aidée par Apollodore va finalement réussir à s'enfuir jusqu'en Judée. Là, elle va chercher un moyen de constituer une armée pour revenir chasser son frère du trône. Alors que la guerre civile entre César et Pompée fait rage dans la République romaine, Rome qui entretient déjà de nombreux contacts commerciaux avec l’Égypte, exerce déjà un contrôle sur le pays. Nombreux sont les Romains déjà présents en Égypte. Les chemins de César et de Cléopâtre ne vont pas tarder à se croiser suite à l’assassinat de Pompée sur le sol égyptien. Mais quel camp va choisir César : celui de Ptolémée XIII ou celui de sa sœur Cléopâtre ?
Mon avis: Nouvelle fresque historique menée de main de maître par Thierry Gloris qui nous relate l’arrivée au pouvoir d’une jeune reine de 17 ans qui va s’emparer du trône d'Egypte puis s'allier avec Jules César pour faire tomber son frère Ptolémée XIII. Après "Isabelle, la Louve de France" aux côtés du dessinateur espagnol Jaime Calderon, Gloris se penche sur le destin de cette reine d'Egypte aux mœurs légères qui n'avait pas peur d'utiliser ses charmes pour atteindre son but. Elle savait ce qu'elle voulait et Thierry Gloris nous fait vivre son histoire avec beaucoup d'entrain, nous fait partager cette épopée avec brio en captivant notre attention dès les premières cases. Les dessins de Joël Mouclier contribuent beaucoup à l’attrait de cet album. En utilisant des traits plus fins pour les décors, il fait davantage ressortir les personnages, donnant une impression de relief aux cases. Les costumes, les décors intérieurs et extérieurs sont particulièrement réussis et somptueux, ainsi que les scènes de guerre entre Pompée et César, tout comme les scènes plus métaphysiques comme les rêves et cauchemars de Cléopâtre au milieu des divinités égyptiennes. A noter que Joël Mouclier s’est également chargé de la mise en couleurs qui se révèle très agréable et éclatante même si certaines pages semblent avoir été imprimées de manière un rien trop sombre. Un bel album à mettre entre toutes les mains sans hésiter une seconde.
SDJ
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MÉDICIS 3
- Par asbl-creabulles
- Le 25/08/2017
Tome 3: Jules, de l'or à la croix.
Scénario : Olivier Peru
Dessin : Emanuela Negrin et Lucio Leoni
Couleurs : Elodie Jacquemoire
Couverture : Kyko Duarte
Dépot légal : 08/2017
Editeur : Soleil Productions
Nombre de pages: 76Pierre de Médicis comptait bien profiter de la notoriété de son nom pour vivre jusqu'à la fin de ses jours sans trop s’interroger sur son avenir. Mais c'était sans compter avec la montée en puissance de Savonarole, un frère dominicain ayant entrepris de dénoncer la corruption morale à Florence et qui rassemble de plus en plus de fidèles autour de lui. Et lorsque Pierre commencera à s'en rendre compte, il sera déjà trop tard. Pendant ce temps, le roi de France Charles VIII est bien décidé à concrétiser ses visées sur le Royaume de Naples. En lançant son expédition pour s’en emparer et l’annexer à la couronne de France, son armée devra passer sur les terres des Médicis. Affaibli et ayant perdu son autorité par son attitude désinvolte, hautaine et égoiste, mais aussi ses soutiens politiques et autres, Pierre de Médicis devra se courber devant Charles VIII, et lui offrir davantage que ce qu'il pouvait. Désormais, il s’est mis à dos presque tous les habitants et ne fera que rendre Savonarole encore plus populaire. Conforté dans ses convictions, Savonarole ira même jusqu’à rencontrer Charles VIII et tenter de lui faire comprendre qu’en faisant tomber les Borgia à Rome, il n'en serait que plus puissant encore. C'est donc à Rome que l'avenir de Florence risque bien de se jouer.
Mon avis : L'épopée des Médicis se poursuit, nous révélant comment cette famille patricienne a fait de Florence l’une des villes les plus puissantes et les plus convoitées. Olivier Peru (Androïdes, Elfes, Oracles, Maîtres inquisiteurs, etc.) persiste et signe ce troisième volet une nouvelle fois très instructif et riche en événements produisant sur nous une impression de crescendo. Les manipulations, les conspirations, les retournements de situations, les trahisons vont bon train en même temps que se multiplient et se succèdent les rebondissements. Si l’album offre un scénario particulièrement riche, il est également réussi côté illustrations. Les dessins de Lucio Leoni ( Templier, Zombies, Oracle, les Brumes d'Asceltis, etc.) et Emanuela Degrin sont excellents et fidèles à la qualité générale de cette mini-série prévue en cinq tomes, ce qui pourrait constituer un gros défi à relever pour le dessinateur du prochain album et lui mettre la pression. Les cases sont riches en personnages, en décors somptueux, en perspectives selon un découpage agréable tout au long de ce gros volume de 73 pages de pur bonheur, qui donne vraiment envie de se replonger dans l'histoire de cette grande famille, terrible, souvent cruelle mais tellement active en faveur de sa ville, Florence qui nous conte sa propre vie comme si elle était vivante. Les couleurs d’Élodie Jacquemoire sont du plus bel effet et mettent bien en valeur le travail du dessinateur. Et n'oublions pas la très belle couverture de Kyko Duarte (Elfes, World War Wolves, Dans la Paume du diable, etc.). On attendra donc avec impatience la suite d’une série qui mérite largement de devenir culte.SDJ
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Que dios nos perdone
- Par asbl-creabulles
- Le 19/08/2017
Film espagnol de Rodrigo Sorogoyen
Acteurs : Antonio de la Torre, Roberto Álamo, Javier Pereira, Luis Zahera, María Ballesteros, Raúl Prieto, Maria De Nati
Genres : Policier, Thriller
Durée : 2h06
Date de sortie (France) : 9 août 2017
Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement
Autant le dire tout de suite, je ne mets pas 5 étoiles parce que c'est très très noir et que cette exploration redoutablement efficace de la noirceur de l'âme humaine (celle des policiers comme celle du criminel qu'ils traquent) est douloureuse, tant elle est absolue jusque dans son dénouement ...
Ceci dit, ce film est une grande réussite tant au niveau de l'écriture que de la mise en scène. Les personnages, taiseux et rugueux, sont intéressants, ambivalents, et soutiennent cette atmosphère moite et glauque, cette enquête très dérangeante (le criminel viole et assassine des personnes âgées) d'une manière équivoque et non manichéenne...
Pour moi, le réalisateur puise avec justesse dans des références de genre honorables et parvient à y apporter sa touche personnelle : en effet, on pense à L'Étrangleur de Boston, à French Connection, à Seven et Zodiac, au Silence des Agneaux mais surtout à Taxi Driver ou ...
On pense aussi à From Hell de Alan Moore...
On a fait plus médiocre comme références !
Un diamant brut et noir...
À voir...Si vous avez le coeur et l'âme solidement accrochés... -
VALÉRIAN et la Cité des mille Planètes
- Par asbl-creabulles
- Le 11/08/2017
Un film de Luc Besson d'après la BD de Christin et Mézières.
Avec Dane DeHaan, Cara Delevingne, Clive Owen plus
Genres: BD, Science fiction, Aventure, Action, Fantastique
Nationalités Français, Chinois, Belge, Émirati, Américain, Allemand, Canadien, Britannique
Date de sortie 26 juillet 2017
Durée: 2h 17minUne opinion partagée concernant la dernière oeuvre de Besson "Valérian et la Cité des mille Planètes". N'étant pas un fan absolu de Besson dans ses dernières productions, j'aurais peut-être une opinion plus sévère que de coutume...
Commençons par ce qui dans Valérian est à placer à l'actif de notre "mogul" national : une profusion d'idées inventives, de couleurs vives et chatoyantes, d’extraterrestres bigarrés, d'images flashy et fluo qui dépaysent et rendent l'espace incontestablement pop... On s'inscrit ici dans la tendance initiée par le Cinquième Élément (mais aussi plus récemment les Gardiens de la Galaxie), avec beaucoup plus de moyens et beaucoup moins de fautes de goût... La première heure du film est par ailleurs rythmée et haletante, les mouvements de caméra sont un peu nombreux mais fluides et élégants (dans l'ensemble).
On est dans un vrai Space Opera qui se démarque volontiers des poids lourds du genre, ou du moins est-on plus dans la tendance Trekkies que Skywalkienne... Et on touche ici la vraie origine 60's et 70's de la BD, plus utopiste et progressiste dans son essence.
On sent l'envie et l'ambition de Besson de nous en mettre plein la vue, d’opposer une vraie et consistante alternative aux canons Star Wars en tenant compte des enseignements d'expériences réussis (comme Avatar) ou boudées par le public (Jupiter : Le destin de l’Univers, John Carter...). Chacun des (nombreux) dollars dépensés se voit clairement.
Des clins d’œils, des caméos et seconds rôles pour le fun (Alain Chabas, Ethan Hawk, Rutger Hauer...) ou pour le marketing (Rihanna...). Voilà pour les points forts de ce film...
Les faiblesses : des séquences qui s’enchaînent parfois comme les niveaux d'un jeu vidéo, comme des perles qu'on enfile parce qu'elles sont disponibles, là, sur la table, et non parce qu'elles font significativement et en toute rigueur avancer l'intrigue. D'ailleurs, c'est le point qui m'a personnellement clairement gêné à certains moments du film : quel est l'enjeu de la séquence, quel est le drame qui doit trouver une issue favorable par l'action des personnages? Et quand on se pose cette question, on s'aperçoit que certaines séquences ne s'imposaient pas vraiment... Besson s'est parfois laissé en roue libre.Autres faiblesses : les dialogues qui parfois manquent un peu de naturel. Les acteurs ne sont pas toujours super justes, mais certains dialogues ne les aident pas vraiment.
Besson est meilleur réalisateur que scénariste... Et quel dommage qu'il s’évertue systématiquement à écrire ses films... Mais, ne soyons pas injustes et ne boudons pas notre plaisir. Besson livre là un film ambitieux et passionné qui manque parfois vraiment de rigueur et joue régulièrement la facilité, mais ça reste un grand divertissement, grand public, esthétique et positif... et qui rachète un peu le calamiteux (selon moi) Lucy qui avait les mêmes défauts, en pire, et sans les points forts par lesquels j'ai entamé cette critique.
Par Frédéric Briones