Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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SANGRE 2
- Par asbl-creabulles
- Le 15/10/2017
Tome 2: Fesolggio l'inexorable fâcheux
Scénario: Christophe Arleston
Dessin: Adrien Floch
Designs: Fred Blanchard
Couleurs: Claude Guth
Editeur: Soleil
Dépot légal: Octobre 2017
Nombre de pages: 55.Tarasque est une ville d'artistes, d’artistes de talent où l’art sous toutes ses formes – dessin, peinture, sculpture, musique – protège la ville. Mais les artistes sont tenus de maintenir un haut niveau de qualité, sinon des créatures sanguinaires appelées "fluves" déboulent sans prévenir pour s'en prendre à eux et aux habitants de la ville. Ces mêmes fluves savent se montrer généreuses envers les artistes comme le jeune Fesolggio, élève de Raffelo, lorsqu’ils respectent les règles du jeu, leur offrant des récompenses sous forme de pierres précieuses et leur apportant gloire et consécration. Raffelo est toutefois inquiet en découvrant les dernières créations de son disciple car elles sont empreintes d'un modernisme qui pourrait déplaire aux fluves. Contre toute attente, lorsqu’elles apparaissent Fesolggio va réussir à les convaincre que son art nouveau est de toute beauté. La reconnaissance des fluves va même en faire un être adulé par tous, littéralement mis sur un piédestal, croulant sous les commandes et recevant même le soutien d’un génie de la musique, le Prince Da Cartiello, pour construire son monumental "Palais des Arts Fesolggio". Sauf qu’un jour, Fesolggio se laisse aller et courtise la fille du prince pourtant promise à un autre homme. A partir de là, le prince n’aura de cesse de le démolir, ruinant à jamais sa réputation. Des années plus tard, lorsque Sangre accompagnée de son fidèle Loup viennent crier vengeance contre Fesolggio qui a tué son père, celui-ci n'est plus qu'une épave, un alcoolique invétéré et suicidaire. Frustrée, Sangre se refuse à tuer l’un des assassins de sa famille dans l'état où il se trouve car ce serait bien trop facile. Elle décide de le soigner et de le remettre sur son piédestal afin de mieux le détruire ensuite pour assouvir sa vengeance.
Mon avis: Ce deuxième tome commence de manière originale avec une longue introduction présentant la future victime de la vengeance de Sangre qui n'apparaît qu'à la page 14.
Arleston ménage habilement le suspense. L'intrigue qui donne la part belle à la création artistique est originale et prend forme de manière progressive au point que le lecteur soupçonne à peine le côté obscur de Fesolggio. On en apprend davantage sur la marque visible sur la jambe de Sangre mais aussi sur son intelligence et sa capacité à contrôler les événements. Ce récit forme un tout qui peut être lu comme une histoire complète, indépendamment des autres tomes.
Adrien Floch, comme à son habitude nous offre un travail limpide, aéré et détaillé. Son trait fin et léger s’adapte parfaitement à des paysages comportant des maisons et de minuscules personnages qu’à des plans rapprochés. Le thème de l’art est aussi l’occasion d’agrémenter le récit d’élégantes illustrations, peintures, sculptures, architectures, etc. bien mises en valeur par les couleurs de Claude Guth. Les planches sont éclatantes et aérées grâce à sa parfaite maîtrise des nuances et des dégradés.
Un ensemble solide, bien illustré et coloré de manière subtile pour un excellent moment de lecture.SDJ
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ELFES 18
- Par asbl-creabulles
- Le 15/10/2017
Tome 18 . Alyana
Scénario : Peru, Olivier
Dessin : Stéphane Bileau & Pierre-Denis Goux
Couleurs : Merli
Dépot légal : Septembre 2017
Editeur : Soleil Productions
Planches :56Pourquoi les goules de la nécromancienne Lah-Saa ont-elles épargné Tenashep ? L'elfe blanc Orbatesh veut en avoir le coeur net mais les présages annoncés par les sombres et inquiétants sorciers qu’il a rencontrés ne le rassurent pas du tout. En effet lorsqu’au terme de sa grossesse, Tenashep met au monde une fille, celle-ci parle dès sa naissance et le sang laissé sur les draps dessine un signe inquiétant. La petite Alyana, elfe croisée issue de l’union d’une mère elfe blanche, Tenashep, et d’un père elfe sylvain, Tall, grandit bien trop vite. Des ailes membraneuses commencent même à lui pousser dans le dos. Alyana a la puissance de son père, la sérénité de sa mère, la force d'un dragon et la puissance obscure de Lah-Saa. Les grands sages elfes blancs veulent entrer dans sa tête pour mieux la cerner. Mais une fois endormie, elle se retrouve dans une autre dimension où les araignées semblent régner en maître. Elle y fait la connaissance d’un certain Lapoisse surnommé l’orkelin car né bâtard mi-orc mi-gobelin, auprès duquel elle trouvera de l’aide. Elle retrouve aussi Lah-Saa qui lui apprend qu'elle a le pouvoir d’ouvrir des portes vers le monde des esprits. Des portes du futur mais aussi du passé qu’elle va utiliser pour plonger vers un passé lointain dans lequel des monstres appelés "Fléaux" régnaient en maîtres sur les terres d'Arran.
Mon avis: Le scénario de ce tome 18 est chargé en rebondissements annonciateurs d’un nouvel arc riche en développements dans lesquels la petite Alyana et les elfes blancs seront impliqués. C’est aussi l’occasion pour Olivier Peru de nous dévoiler une part importante de sa vision de la mythologie des Elfes blancs. De nouveaux personnages prometteurs et charismatiques entrent en scène.
Côté dessin, Pierre-Denis Goux et Stéphane Bileau se sont partagés le travail sur un album plus volumineux et plus sombre que d’habitude. Le dessin de Bileau est riche en informations mais lorsqu'il s’agit de plans généraux ou de scènes de combat, les personnages nous apparaissent vraiment très petits. Ce qui doit être un plus sur les planches originales se transforme en léger défaut sur des pages ramenées à la taille d’un album qui donnent une impression de confusion au point qu’il est parfois compliqué de distinguer ou reconnaître les personnages. Il semble que Pierre-Denis Goux soit venu dessiner les pages où Lah-Saa apparaît, notamment lorsqu’elle fait découvrir à Alyana le passé d'Arran avec ses Titans.
Les couleurs de Merli accentuent le côté sombre et dramatique des événements que vit la petite Alyana et qui semblent la relier au passé.
Cela dit, l'album est très dynamique et bourré de nouveaux personnages bien maîtrisés et énigmatiques. Alyana ne prend pas le chemin le plus facile du mal, d’autant qu’il se révèle bien plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord.
Attendons la suite pour savoir si ce cycle d’une série que beaucoup estiment déjà culte tiendra ses promesses.Voir toutes les autres chroniques des Elfes ici
SDJ
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MAÎTRES INQUISITEURS 7
- Par asbl-creabulles
- Le 12/10/2017
Tome 7 Orlias
Scénario: Sylvain Cordurié
Dessin: Andrea Cuneo
Couleurs: Digikore Studios
Editeur: Soleil
Dépot légal: Septembre 2017
Nombre de page:48.L’attaque contre la ville d’Ares, la trahison d'Assynia et la victoire sur l’impératrice ont fortement ébranlé et affaibli l'Ordre des Maîtres Inquisiteurs. Orlias et son elfe Gal'Ween ont reçu mission du juge Adrael de se rendre à la forteresse de Yagoss en plein désert d'Opkasis. C’est dans cette "citadelle pourpre" que sont enfermés de jeunes apprentis inquisiteurs ayant raté leur stage d’initiation en vue d’intégrer l'Ordre, ou ayant été écartés à cause de leur dangerosité et de leur incapacité à contrôler des pouvoirs qui les dépassent. Le maître inquisiteur Orlias est chargé de les remettre en selle, de reprendre en main leur entraînement, de leur rendre confiance en soi et de leur redonner l’espoir qu'ils ont perdu depuis longtemps d’intégrer l'Ordre des Inquisiteurs en les convainquant qu'ils en sont capables. Tout semble se dérouler dans le meilleur des mondes. Mais alors qu'ils s’apprêtent à rejoindre l’Ordre en Ardaigne, une tempête va les empêcher de prendre la route. Orlias et le commandant Hamerald sont même attaqués par un être invisible dont la silhouette sera trahie par le sable soulevé par la tempête. Hamerald perdra la vie en cherchant à sauver Orlias du coup de poignard qui aurait dû lui être fatal. Pour Orlias et Gal'Ween, il s’agit désormais de faire toute la lumière sur cette tentative d'assassinat.
Mon avis: Les Maîtres Inquisiteurs auraient pu avoir toute leur place dans le comics américain. Seraient-ils les super-héros version franco-belge ? En effet, Orlias me fait beaucoup penser au Professeur X des X-Men entouré de ses nouveaux jeunes mutants, mais la ressemblance s'arrête là puisqu'il s'agit bien des Maîtres Inquisiteurs. Sylvain Cordurié entame ce nouveau cycle prévu en cinq tomes sur les chapeaux de roues en nous proposant un récit bourré de rebondissements dans lequel les Maîtres Inquisiteurs doivent recouvrer toute leur puissance afin de rétablir la loi en Oscitan. Il réussit ce premier tome haut la main et parvient même à nous étonner. Ainsi lorsqu’on pense avoir saisi la suite logique des événements, il n’hésite pas à nous mener vers une fausse piste pour nous surprendre complètement lors du dénouement.Les dessins d'Andrea Cuneo sont de très bonne qualité, très clairs avec une belle maîtrise de la mise en scène des nouveaux personnages et de leurs pouvoirs sur des cases équilibrées qui rendent la lecture aisée de bout en bout. Les personnages bien que nombreux sont aisément reconnaissables. La mise en couleurs de Digikore Studio renforce encore la lisibilité même s’il reste encore de petites améliorations à apporter sur quelques scènes ombrées qui écrasent un peu le travail soigné et précis du dessinateur. L'ensemble est de très bonne qualité. Tout contribue au bon démarrage de ce nouveau cycle qui nous offre un excellent moment de lecture et d'évasion. Que peut-on demander de plus à une bonne BD ?
SDJ
Voir nos autres chroniques de la série:
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DENSITY
- Par asbl-creabulles
- Le 02/10/2017
Scénario: Lewis Trondheim
Dessin: Stan et Vince
Couleur: Walter
Dépot légal: Septembre 2017
Collection: Comics Fabric
Pages: 96Pour l’anniversaire de leur frère, Chloé et sa sœur lui ont offert un voyage à Phoenix pour assister à une convention sur les extraterrestres. Gilles étant un Geek passionné par tout ce qui touche aux extraterrestres, elles décident de monter une mise en scène pour lui faire croire à une rencontre avec des aliens. Mais la réalité va dépasser la fiction. En effet, c’est un véritable alien qui va se présenter à Chloé et Gilles lors d’une pause durant le trajet. Lorsque l’alien pointe vers eux ce qui semble être une arme, Gilles réagit aussitôt en poussant Chloé devant lui pour se protéger. Le rayon émis par l’objet vient frapper Chloé qui va vite découvrir qu’elle a le pouvoir de modifier sa densité corporelle. Équipé d’un traducteur universel, l’extraterrestre leur explique qu’il fait partie d’une race d'observateurs n’ayant aucune animosité envers les Terriens. Comme il a envie de voir la fin des séries télévisées diffusées sur Terre, il avait décidé d'offrir ce pouvoir à Gilles afin qu'il protège sa planète contre la venue imminente des Pouss, une race extraterrestre très belliqueuse. Le pouvoir ayant été donné à Chloé, sera-t-elle capable de le maîtriser avant l'arrivée des Pouss?
Mon avis: L’association Trondheim et Stan & Vince a d’abord piqué ma curiosité. Les voici réunis pour une aventure de super-pouvoirs, comme ceux de la Vision chez les Avengers ou de Layland du Club des Damnés. Mais cette fois, c'est une jeune fille drôle, ayant le sens du réel et très pragmatique qui va recevoir un pouvoir en réalité assez dangereux pour la personne qui le détient. Comment être certain qu'on ne va pas se solidifier lorsqu’on traverse un mur ou jusqu'à quelle profondeur peut-on s’enfoncer dans le sol ? Heureusement, Gilles, son geek de frère, est là pour préparer Chloé et l’entraîner. Ce premier tome nous propose une aventure assez drôle et captivante qui annonce bien la couleur.
Les dessins de Stan & Vince dans un style semi-réaliste et cartoonesque, collent parfaitement à l'ambiance, tantôt drôles, tantôt plus sérieux, décrivant bien une Chloé insouciante lorsqu’elle ne croit pas un mot de ce qu’on lui dit sur sa transformation et sereine lorsqu’elle finit par s’en rendre compte. C’est un tout nouveau style de dessin pour le duo de la série Vortex, plus léger mais très efficace pour une Chloé tout à tour "passe-muraille" ou masse très lourde capable de fracasser un énorme rocher dans sa chute. Les extraterrestres n'ont plus qu'à bien se tenir devant cette super-héroïne venue de la BD franco-belge
SDJ
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TEBORI 3
- Par asbl-creabulles
- Le 28/09/2017
Tome 3
Scénario: José Robledo.
Dessin: Marcial Toledano
Couleurs: Marcial Toledano
Editeur: Dargaud
Dépot légal: Septembre 2017
Nombre de pages: 46Chef du clan des Yakuzas Yamaguchi-Gumi, Takeshi Mitsumune vient de faire l’objet d’une tentative d'arrestation policière. Persuadé qu’il s’agit d’une manœuvre d’un clan adverse qui l’a dénoncé à la police et lui a même envoyé un tueur pour l’assassiner, il n’hésite pas un instant et met tout en œuvre pour retrouver le chef du clan. Mais Takeshi doit se faire une raison car l’homme tabassé jure qu’il n’est pour rien dans ce qui s’est passé. Au contraire, il affirme que c’est du côté d’un studio de tatouages que Takeshi devrait chercher et déverser sa rage. D’après lui, le studio aurait été mis sur écoute par Otsuya, la petite amie de Yoshi, qui serait une policière infiltrée. Yoshi de son côté ne sait pas comment s'excuser et faire amende honorable auprès de son maître tatoueur Horiseijun, l’un des sept Grands Maîtres du tatouage traditionnel Tebori. Ce dernier est prêt à tout pour épargner à son disciple les représailles des Yakusas. Et ce dans la plus grande tradition des dignités et sacrifices du "sepukku" qu’il compte bien accomplir chez son frère qui fait partie du clan des Yakusas Yamaguchi-Gumi. Mais Takeshi crie toujours vengeance.
Mon avis: L'heure est venue des règlements de comptes. Robledo nous propose cette dernière étape dans le respect des traditions japonaises, de ses chefs de clan Yakusas, mais aussi du jeune tatoueur reconnaissant à son maître tatoueur de l’avoir accueilli auprès de lui pour son apprentissage. C’est une belle aventure qui prend fin avec ce troisième opus.
Les dessins, pour les avoir vus de près à notre exposition "Escales BD à St-Gilles", sont d'une extrême précision, d'une netteté étonnante et à la fois empreints d’un dynamisme à couper le souffle. J’avais déjà éprouvé le même sentiment face au travail du tout grand Katsuhiro Otomo sur son titre cultissime Akira. Les personnages, tous charismatiques, sont très réussis. Les scènes de combat donnent parfois l'impression de sortir des pages. Et même si les couleurs peuvent parfois paraître un rien trop flashy sur quelques pages, ne vous arrêtez pas à ce détail, car une fois plongé dans la lecture l’ensemble se révèle de très bonne facture. Un récit en trois tomes dont il ne faut pas se priver, et ce sous aucun prétexte.
SDJ
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CLIFTON 23
- Par asbl-creabulles
- Le 20/09/2017
Tome 23: Just Married
Dessinateur: TURK
Scénariste: ZIDROU
Couleurs: KAËL
Editeur : Le Lombard
Dépot légal: septembre 2017Un bon moment de lecture avec le mythique Colonel Clifton! "Nouveau scandale au Royaume-Uni: un mystérieux tueur assassine les jeunes mariés à la fin des cérémonies. Pour le démasquer, une seule solution: Sir Harold Wilberforce Clifton, le meilleur détective du royaume, doit accepter de convoler à son tour en justes noces."
Créé par Marcherot en 1959 pour le journal "Tintin", Clifton résulte de trois caractères typiquement britanniques: l'officier en retraite, le chef scout et le détective amateur. Dans les années 80, la série rencontre un beau succès sous la plume de De Groot et le pinceau de Turk pour ensuite disparaître lentement du paysage des bulles. En 2016, Zidrou reprend les commandes du personnage avec le dessinateur Turk qui avait délaissé la série. Plus qu'un enjeu commercial, Clifton est pour moi surtout un personnage iconique de la maison Lombard. Ambiance très british et effet "Madeleine" assuré pour cet opus 23 qui plaira à de nombreux nostalgiques du colonel. On est loin du chef- d'oeuvre, mais le binôme très professionnel Turk/Zidrou nous propose une BD attachante et amusante. A noter que les nouvelles aventures du colonel Clifton se déroule dans les années 60. On sourit souvent. L'humour et les éléments qui on fait le mythe de la série sont présents.
Mon avis: L'histoire manque de rythme et l'intrigue se révèle assez minimaliste. On est dans une BD parodique, bien loin du suspense efficace "à la De Groot" de la série Clifton des années 80. L'humour est bien présent mais souvent trop appuyé. Et le méchant manque "vachement" de consistance.
MDC
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"Ça"
- Par asbl-creabulles
- Le 19/09/2017
Un film d'Andy Muschietti
Avec Bill Skarsgård, Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard, etc
Genre: Epouvante-Horreur, Thriller
Nationalité Américain
Date de sortie 20 septembre 2017
Durée: 2h15minVu en avant première, "Ça" est une oeuvre littéraire à laquelle j'accorde une importance particulière. Elle est une belle illustration et réponse à la citation de Goya "le sommeil de la raison engendre les monstres". Elle en propose aussi le remède.
"Ça" est une oeuvre puissante parce qu’elle raconte une histoire universelle : c'est une quête initiatique, l'épreuve de la fin de l'enfance et de la perte (parfois brutale) de l'innocence.
De l'enfance, il reste quelques grands serments à la vie à la mort, des batailles épiques pour de faux ou non, les peurs et les gamins cruels du bahut ou des moments d'insouciance... Puis viennent les premiers émois amoureux, les adultes et les parents décevants ou pathétiques, les premiers deuils, la rupture parentale, l'épreuve des responsabilités et des dilemmes moraux... Et tout est là, dans le livre. Et une grande partie est intelligemment mise en scène à l'écran.
Une excellente adaptation à la fois conforme dans les grandes lignes, qui en reprend l'essentiel mais qui s'en démarque et s'adapte au ciné d'aujourd'hui. En faisant notamment le choix audacieux de se focaliser sur l'enfance des héros en laissant de côté pour une probable suite l'époque adulte.
Les scènes chocs sont là, visuellement et dramatiquement réussies.
Les jeunes acteurs sont convaincants. Et ce n'est pas ce clown ni son interprète qui vous guériront de votre phobie. Ah ça non !
À voir sans hésiter.
Frédéric Briones
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Seven Sisters
- Par asbl-creabulles
- Le 19/09/2017
Un film de Tommy Wirkola
Avec Noomi Rapace, Glenn Close, Willem Dafoe, ...
Genres Science fiction, Thriller
Nationalités Américain, Britannique, Français, Belge
Date de sortie 30 août 2017
Duré du film: 2h 04minUne dystopie (le contraire d'une utopie) puissante, dérangeante dans son thème de base (la surpopulation et le contrôle massif et intime des foules). On pense à "Soleil Vert", "Bienvenue à Gattaca", "Looper", "Time Out", et bien sûr "1984" ou "Le Meilleur des mondes" ...
Certes, le film a des moyens limités, et cela se voit parfois, eu égard aux standards de plus en plus élevés des blockbusters ciné (et même TV). Mais il les utilise avec intelligence et efficacité (décors, gadgets high-tech ...), particulièrement avec un casting excellent et surtout le tour de force réalisé par Noomi Rapace qui rend distinctes et touchantes chacune des 7 soeurs. Un tour de force comme rarement porté à l'écran (à part dans "Orphan Black", sans doute) avec un seul acteur.
Le film mélange efficacement dystopie, thriller et action pure. Les rebondissements de l'intrigue sont parfois plus téléphonés que les experts marketing ne le croient (quand on a un peu de sens de la dramaturgie et de culture cinéma) mais cela passe plutôt bien.
"What happened to Monday" (le titre original du film, plus intrigant mais plus pertinent) prend aux tripes grâce à quelques séquences chocs (le doigt blessé, la première attaque mortelle...) et donne l'occasion de scènes parfois douloureuses, parfois d'une vengeance jubilatoire, et atteint à sa façon sa cible avec des messages humanistes et écologiques frontalement présentés.
Un film audacieux, ambitieux qui mérite sa chance.
Frédéric Briones