Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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TANGO
- Par asbl-creabulles
- Le 09/11/2017
Un océan de pierres
Scénario: Matz
Dessin: Philippe Xavier
Couleurs Jean-Jacques Chagnaud
Editeur:
Dépot légal: 3 novembre 2017
Nombre de pages: 72John Tango a enfin trouvé la paix et la tranquillité dans ce coin perdu de Bolivie, au beau milieu de la Cordillère des Andes. Il s’est installé près d'un village et petit à petit a réussi à se faire accepter par les habitants, buvant un verre avec les uns, donnant un coup de main discret aux autres, offrant même une petite aide financière à ceux, heureusement rares, en ayant réellement besoin. Mais surtout, il a rencontré Agustina, une femme belle et intelligente employée comme barmaid au bar du village, avec laquelle il a noué une relation amoureuse forte. Ayant fraternisé avec le jeune Diego, le fils de son voisin Anselmo, ils partent ensemble à cheval ramasser des pointes de flèches incas ou de vieilles céramiques. Un jour lorsqu'il raccompagne Diego chez son père, il croise des visiteurs qui ne semblent pas très amicaux. Si d’ordinaire John fuit les problèmes, cette fois il ne peut éviter l'affrontement et tue les trois assaillants. Cherchant à rester discret et à étouffer l’affaire, Anselmo explique qu'il était seul et en état de légitime défense. Mais l’info circule et va éveiller les soupçons d’amis dont John aurait bien voulu oublier jusqu’à l'existence. Mario Borgès, un enquêteur privé, est à la recherche d’Anselmo et surtout de son fils Diego. Manifestement, John ne semble plus être le seul dans ce village des Andes à avoir de sombres secrets du passé enfouis au fond de sa mémoire.
Mon avis: Si d’après le résumé imprimé au dos de l’album, l’histoire paraît simple de prime abord et donne une impression de "déjà lu", en réalité elle réserve beaucoup de surprises dès que l’on s’y plonge. Plusieurs histoires s’entrecroisent et provoquent de multiples rebondissements, faisant de cet album un one shot original. John va ainsi voir son passé lui exploser à la figure, mais pas seulement (au risque de trop en dévoiler), et de nombreux règlements de comptes vont se produire dans un lieu, la Cordillère des Andes, où jamais il aurait imaginé que cela puisse arriver. Bonne nouvelle, le récit étant complet, il ne sera donc pas nécessaire d'attendre 15 épisodes pour en connaître la fin. Amitié, amour, famille, solidarité, trahisons, règlements de comptes, secrets et mensonges sont au menu de ce récit captivant qui s’appuie sur une intrigue bien conduite. Partez pour ce road trip avec Matz (Adios Muchachos, Mexicana, Dahlia Noir, Geronimo, Le tueur, etc.) et Xavier (Paradis Perdu, Conquistador, Croisade, Hyver 1709, etc.), mais n'ajoutez pas vos secrets à une liste déjà bien fournie!
Au dessin, Philippe Xavier, quittant ses récits d’inspiration historique, nous plonge dans un univers contemporain avec voitures, camions, chevaux, jeans et flingues sur fond de paysages désertiques de la Cordillère des Andes. Son trait fin et détaillé colle parfaitement au récit. L'atmosphère et l'ambiance sont très bien rendues sans doute parce que les auteurs n’ont pas hésité à faire le déplacement pour mieux les transcrire dans leur album. Les pages sont bien équilibrées, pleines d’énergie avec de nombreuses cases découpées dans un style presque cinématographique. La mise en couleurs d'excellente qualité de Jean-Jacques Chagnaud (Alix Senator, Hyver 1709, Le Gouffre de Padirac, Conquistador, Down Under, Croisade, etc.) constitue un plus indiscutable. Son travail soigné et précis respecte celui du dessinateur tout en donnant de la profondeur aux décors, aux paysages. Un très beau résultat donc.D’autres aventures du même calibre sont d’ores et déjà prévues autour du personnage de John Tango, mais je ne vous en dirai pas plus. A noter, pour les amateurs, que Le Lombard propose également une édition N&B de l’album.
Une présentation de quelques planches a eu lieu en même temps qu'une séance de dédicaces à la librairie Brüsel.
SDJ
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SHI 2
- Par asbl-creabulles
- Le 08/11/2017
Tome 2: Le Roi Démon
Scénario: Zidrou
Dessin: Homs
Couleur: Homs
Editeur:
Dépot légal: octobre 2017
Nombre de pages: 56Après leur rencontre dans de bien tristes conditions au Crystal Palace de Londres lors de la première exposition universelle de 1851, cela fait maintenant plusieurs mois que Jennifer et Kita ont été séparées. Chacune de son côté, elles vivent un véritable calvaire et cette vie de souffrance et de tourments insupportable ne cesse d’attiser leur haine. Jennifer est régulièrement battue par son époux, le révérend Green, au moindre prétexte. Un jour, dans un geste de défense elle lui jette du mercure brûlant au visage. Arrêtée, elle sera aussitôt internée au Hitchborough Asylum. Quant à Kita, non seulement elle doit se prostituer dans un bordel de luxe – "Le sanctuaire de la volupté", comme aime tant le crier haut et fort Madame Muse sa patronne – mais elle est également obligée de se prêter à une sombre machination visant à compromettre la réputation et faire chanter des membres de la haute société, photographiés à leur insu au moyen de daguerrétotypes. De leur côté, les membres de la loge secrète du colonel Winterfield, le père de Jennifer, se remémorent une bien triste aventure dont ils ont réchappé par miracle des années auparavant. C’est la visite surprise du Sensei de Kita, venu prendre la mesure de la puissance du Roi Dragon qu’elle porte en tatouage sur son dos, qui va changer la donne. Après avoir arraché Jennifer à l'asile, Kita escompte bien qu’elles pourront ensemble prendre leur revanche. Mais l'Empire britannique a décidé d’envoyer sur place un certain Mr Kurb, un être déterminé et sans pitié aux ordres directs de la Reine Victoria !
Mon avis: Pour bien apprécier ce récit riche et captivant impliquant de nombreux personnages importants, il est conseillé de relire ou, au moins, de refeuilleter le premier tome.
Zidrou a donné davantage d’ampleur et de profondeur aux protagonistes de cette intrigue. On sent la rancoeur et la haine monter chez nos deux héroïnes tandis que de multiples ramifications interviennent en coulisses, atteignant des membres de la haute société, jusqu'à la cour royale. Tous les coups sont permis.
A l’époque, les écarts sont très marqués entre les différentes classes sociales. La femme doit obéir à l’homme et être docile, surtout dans la haute société. Jennifer va devoir lutter pour s’en sortir mais Kita sera là pour l’aider.
Un récit dense et entouré de mystères dans lequel Zidrou mélange habilement les époques, même si c’est moins le cas dans ce deuxième tome.Le dessin, toujours assuré par José Homs, est de toute beauté. Chaque case constitue une petite pépite où l’énergie et la puissance émanent des regards, de la gestuelle, des costumes ou des décors aussi bien dans les milieux aisés de la société que dans la rue où les pauvres sont prêts à tous les sacrifices pour gagner une pièce et un peu de chaleur, à l’image des sœurs Pickles.
José Homs parvient à nous fait vivre cette aventure comme si nous y étions. Les cases défilent sous nos yeux tel un documentaire mettant en scène des personnages donnant l'impression de vivre tout simplement.Des couleurs tout aussi efficaces offrent une profondeur supplémentaire aux illustrations. José Homs a un talent fou. Personnellement, j'adore et j’adhère totalement.
Ce deuxième album d’une série prévue en quatre tomes augure bien de la suite que l’on attend déjà avec impatience.SDJ
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BATMAN
- Par asbl-creabulles
- Le 08/11/2017
La nuit des monstres.
Intrigue: Steve Orlando, Tom King, Tim Seeley et James Tynion IV.
Scénario: Steve Orlando.
Dessin: Riley Rossmo, Roge Antonio et Andy McDonald.
Couleurs: Ivan Plascencia, Chris Sotomayor et John Rauch.
Editeur: .
Dépot légal: Octobre 2017
Nombre de pages: 152.Depuis la très violente tempête de l'an zéro, aucune autre tourmente n'avait touché Gotham avec une telle puissance. Les éléments se sont déchaînés en provoquant des dégâts d’une ampleur inouïe, la ville devant même se préparer à un sérieux risque d’inondation. Mais le pire est encore à venir. En effet, une véritable déferlante de monstres géants arrivant de toutes parts s’abat soudain sur Gotham. Face à cette menace, Batman persuade sa cousine Batwoman d’entraîner physiquement un maximum de membres de la Batfamily, en particulier les "jeunes". Il crée plusieurs groupes, en général des équipes de deux, afin de parer au plus pressé et limiter les dégâts. Mais malgré leurs efforts, la situation devient hors contrôle et cette épidémie de monstres finit même par toucher la Batfamily. Si Hugo Strange semble être derrière ces événements, en est-il le seul et unique responsable ?
Mon avis: En lieu et place d'un Joker complètement déjanté, d’un Double-Face psychologiquement dérangé ou des super-vilains habituels sévissant à Gotham, etc. , nous avons affaire ici à des monstres d’une taille gigantesque. Il ne faudra pas moins de la Batfamily tout entière ou presque pour en venir à bout. La catastrophe météorologique qui s’abat sur Gotham suivie de cette déferlante de monstres vont toutefois provoquer certaines tensions au sein de la famille sur le choix de Batwoman comme responsable de l’action, même si chacun a bien conscience du fait qu’étant fille de militaire élevée et entraînée dans une discipline très stricte elle seule était apte à diriger l'équipe comme il se doit en de telles circonstances.
On peut noter quelques différences dans le rythme du récit et le graphisme car ce crossover est constitué d’histoires tirées de plusieurs séries. De même, la qualité peut varier du très bon au bon d’un épisode à l’autre, mais l’ensemble demeure intéressant. L’accent est mis sur les monstres et là c’est un régal. On a droit à toute une gamme de monstres tous plus affreux et étonnants les uns que les autres. On sent que les auteurs ont réellement donné libre cours à leur imagination. Côté dessin, mon cœur balance davantage vers l’équipe créative Riley Rossmo / Ivan Plascencia plutôt que Roge Antonio / Chris Sotomayor (même si le résultat est bon) ou Andy McDonald / John Raugh car ces auteurs ont su donner davantage de puissance à ce déluge de pluie, de monstres et aux combats.
La couverture est bluffante mais il faut également s’attarder sur la fin de l'album qui réunit des illustrations, sketchbooks/bestiaires et couvertures qui valent le détour. Un récit complet efficace qui ravira les amateurs d’action.
SDJ.
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DEAD INSIDE
- Par asbl-creabulles
- Le 06/11/2017
One shot
Scénario : John Arcudi
Dessin : Toni Fejzula
Couleurs : André May
Dépot légal : Octobre 2017
Editeur :
Collection : Contrebande
Nombre de planches: 128
Linda Caruso a été promue un peu malgré elle au rang d'inspectrice auprès du shérif du Comté de Mariposa. Sa première enquête au sein de la division des crimes en milieu carcéral porte sur un assassinat survenu à la Prison Bennett. Tout semble indiquer que l’enquête est presque bouclée quand elle arrive sur place. Mais quelque chose ne colle pas lorsqu’elle inspecte les corps. Un homme de forte stature a été poignardé par un autre plus petit et tout frêle qui s’est aussitôt donné la mort par pendaison. Si l’arme du crime a bien été retrouvée, curieusement, les caméras de surveillance ne fonctionnaient pas juste devant la cellule où s’est déroulé le meurtre. La seule vidéo disponible montre le présumé meurtrier avaler quelque chose. De plus, les autorités de la prison refusent qu’elle fasse pratiquer une autopsie ou un examen toxicologique. Une amie de Caruso lui suggère de faire une simple radio du thorax du meurtrier pour découvrir ce qu'il a bien pu avaler. La radio va tout chambouler en révélant qu’il a une balle dans l’estomac. Mais pourquoi aurait-il avalé un projectile ayant déjà servi alors qu'il vient de poignarder un codétenu? Décidément, il y a quelque chose d’incohérent dans cette affaire et de plus il est évident qu’on essaye de lui mettre des bâtons dans les roues.Mon avis: Voici une enquête policière prenante et captivante dès les premières pages. Les choses vont rapidement se compliquer à mesure que l’enquêtrice progresse, n'en finissant d’aller de surprises en rebondissements. John Arcudi ( B.P.R.D., Batman, Hellboy, Rumble, etc.) au scénario nous propose un polar noir dans la tradition du genre, se déroulant en milieu carcéral et faisant aussitôt penser à la superbe série "Oz". Tous les protagonistes sont à un moment ou un autre liés à l'affaire, du petit délinquant aux gardiens de prison ou même leurs supérieurs. Le dessin porte bien la griffe du serbe Toni Fezjula (Central zéro, Veil, etc.), aujourd’hui installé à Barcelone. On reconnaît immédiatement son style, sa manière à lui d’ombrer les visages, les silhouettes, les décors ou de disposer ses images. Le milieu carcéral ne l’a pas effrayé, au contraire il l’a rendu tout à fait crédible, comme si on y était. On accroche et on se laisse guider. Encore un artiste de talent qui fait son chemin avec brio.
A noter les suppléments en fin d'album: storyboards, recherches de personnages et hommages d'autres auteurs: Dave Johnson, Faith, Erin Hicks, Francis Portela, Danijel Zezelj, R.M. Guéra, Fernando Blanco, Marcial Toledano, Roger Vidal, Martin Pardo, Roger Ibañez, Aleksa Gajic, Max FumaraSanti Arcas -, Javier Hernandez, Enrique Fernandez et Roman Santacruz.
SDJ
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La HORDE du CONTREVENT
- Par asbl-creabulles
- Le 06/11/2017
Tome 1: Le cosmos est mon campement
D'après l'oeuvre d'Alain Damiaso
Scénario: Eric Henninot
Dessin: Eric Henninot
Couleurs: Gaëtan Georges
Editeur:
Dépot légal: Octobre 2017
Nombre de pages: 80.C’est à Aberlaas, la cité de l’Extrême-Aval, que les membres de la 34e Horde du Contrevent ont été formés depuis l’enfance. Bien que cet entraînement soit parmi les plus durs, les plus contraignants et impitoyables qui soient, tous ont réussis haut la main. Car ce n’est qu’une fois devenus adultes et parfaitement entraînés qu'ils pourront quitter Aberlaas et marcher d’ouest en est, jusqu’à la source de ce vent qui ne cesse de souffler sur leur monde. Leur mission ultime est d'arriver jusqu'en Extrême-Amont, en affrontant une nature hostile dont ils ne savent pas grand-chose, jalonnée d’obstacles, où un simple caillou peut se transformer en projectile létal. Ils sont tous différents mais unis pour former un bloc, soudés les uns aux autres pour se protéger contre les rafales les plus puissantes, seul moyen d'avancer et de se protéger face au vent. Tous ont un rôle bien défini comme Golgoth le traceur, à la tête de la 34e Horde, Sov le scribe ou Oroshi, une femme "aéromaître". Les rares accalmies, si tant est qu’on puisse les nommer ainsi, permettent de faire le point, de s’orienter avant de reprendre le chemin dans l’espoir d’effacer l’échec des 33 premières hordes.
Mon avis: Cette adaptation en bande dessinée du roman de science-fiction d’Alain Damasio paru en 2004 est prévue en cinq ou six tomes. Dès les premières pages la mise en place d’Éric Henninot est efficace. On sent l’extrême importance de la mission qui doit être accomplie et seuls les meilleurs, chacun dans son domaine de prédilection, feront partie de la grande aventure. Les personnages ont de l'ampleur, de la profondeur, du charisme. On comprend vite que le vent va être la source de tous les problèmes que vont rencontrer les membres de cette 34e Horde.
Au dessin, Éric Henninot relève également le défi haut la main. Son adaptation en bande dessinée est très réussie et pleine d’énergie: la puissance du vent sous forme de lignes latérales, les vêtements des hordiers qui se déforment et s’étirent au gré des bourrasques, les objets, les débris, la poussière qui volent autour d’eux mais aussi et surtout la position des personnages obligés de s’arrimer les uns aux autres car risquant à chaque instant de se faire emporter. Les couleurs de Gaëtan Georges épousent parfaitement le dessin fd'Eric Henninot et donnent également cette atmosphère pesante du vent continuel dans ce décor tout aussi impressionnant.
Un premier tome d’une série tout à fait originale et prometteuse à l’image du passionnant roman dont elle s’inspire. Je ne peux que vous dire "bon vent" en espérant que ce dernier vous mènera à une librairie pour vous le procurer.
A noter: il existe une version en Noir et Blanc avec en plus 3 pages de croquis en fin d'album.
SDJ
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SARA LONE 3
- Par asbl-creabulles
- Le 06/11/2017
Tome 3: Sniper Lady
Scénario: Erik Arnoux
Dessin: David Morancho
Couleurs: David Morancho
Editeur:
Dépot légal: Septembre 2017.
Nombre de pages: 46Base militaire d'Union Springs. L'agent de l'USSS (United States Secret Service) Rip Vandoorne est venu récupérer l’agent 7047. Miss Green, la psychologue de la base, vient de confirmer son aptitude à obéir aux ordres qu’il a reçus, ayant satisfait à tous les examens effectués selon le protocole Arlington. Mais en réalité, ce sujet présente une faille. Des photos prises il y a deux ans à la Nouvelle-Orleans pourraient bien faire scandale si elles refaisaient surface. L'agent Rip Vandoorne se félicite que le sujet 7047, alias Sara Lone, ait été confié à la base d’Union Springs et qu’il soit encore sous son emprise au prétexte d'une inculpation pour meurtre. Pendant ce temps à Washington, Bob Kennedy et le "groupe spécial élargi" en réunion au Pentagone opposent un refus catégorique au plan "Northwoods" proposé par l'État-Major Lemnitzer visant à éliminer Fidel Castro. Une opération clandestine est donc mise sur pied par Dick Capistrano. Si au gré des revirements politiques, le projet va subir divers changements d’orientation et de commanditaires, Vandoorne et son équipe, parmi laquelle Sara Lone, en seront toujours les hommes de main agissant sans filet.
Mon avis: Le scénario qui se situe dans les années 1960 est riche en rebondissements aux multiples ramifications et complots politiques d'envergure internationale. Pour dresser ce portrait des plus détaillés, Erik Arnoux s’est appuyé sur des faits réels, faisant de ce polar bien sombre, l’une des meilleures séries actuellement sur le marché. On en apprend beaucoup sur le passé de Sara Lone, sur son enfance mais également son retour à la pêcherie où elle retrouve son vieil ami Spit qui lui parlera de son père avec qui il avait fait le débarquement en Normandie.
Un récit complexe et captivant du niveau des opérations clandestines que mènent discrètement les États pour des raisons politiques ou diplomatiques.Les dessins de David Morancho sont efficaces et détaillés, avec des cases bien fournies et riches en décors offrant des planches bien équilibrées. Il est à l’aise aussi bien sur les personnages féminins, qui sont de toute beauté, que sur les scènes de guerre. Il n’hésite pas à varier les plans et angles de vue pour nous proposer un album très attractif. On peut regretter le format un peu trop petit pour un tel travail et des illustrations d’une telle qualité. Des planches au grand format classique auraient permis une meilleure lisibilité, en tout cas une approche plus agréable pour mieux apprécier le travail accompli, tant le dessin que le texte dans les bulles.
Les couleurs sont agréables, précises et claires, mettant bien en valeur le superbe dessin de David Morancho.
Deux auteurs de talent pour une série dans le style polar qui retient et mérite notre attention.SDJ
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ALL STAR BATMAN
- Par asbl-creabulles
- Le 30/10/2017
All Star Batman.
Tome 1: Mon pire ennemi.
Scénario: Scott Snyder
Dessin: John Romita Jr et Declan Shalvey
Encrage: Danny Miki, Declan Shalvey, Tom Palmer, Sandra Hope et Richard Friend
Couleurs: Dean White et Jordie Bellaire
Editeur:
Dépot légal: Septembre 2017
Nombre de pages: 191Avant l’agression à l’acide qui en le défigurant en a fait Double-Face, le procureur Harvey Dent collaborait souvent avec Batman et Jim Gordon dans la lutte contre le crime à Gotham City. A présent, difficile de savoir qui est réellement aux manettes, le procureur Harvey Dent ou Double-Face? Conscient du danger que son côté sombre peut représenter, le procureur demande à Batman de l’aider. Au lieu de l’asile d’Arkham, Batman choisit de l’emmener loin de Gotham, à 800 km de là. Ce faisant, il ne s'attendait pas à ce que l’autre personnalité du procureur ait échafaudé un plan pour l’en empêcher. Double-Face a ainsi mis la tête de Batman à prix, et pas à n'importe quel prix, la somme des fortunes des trois plus grands caïds de Gotham! De plus, il menace de faire des révélations sur tous les habitants de Gotham, simples particuliers comme criminels ou truands, en divulguant toutes sortes d’informations jusqu'aux plus compromettantes, bref il est prêt à dévoiler la face cachée de chacun! Du coup, Batman est poursuivi autant par des truands ou super-vilains comme Firefly, KillerMoth, Black Spider, Killer Croc, King Shark, les Ergots que par de simples citoyens. Mais la plus grande menace vient d’un tueur à gage engagé spécialement pour cette mission: Anatoli Knyazev, dit la bête ou KGBeast. Sans l'intervention de Duke Thomas, le nouveau partenaire de Batman, ce dernier et Harvey Dent/"Double-Face" seraient déjà passés de vie à trépas.
Mon avis : Scott Snyder (American Vampire, Iron Man, Swamp Thing, Severed, Nightwing, Superman, Wytches, etc.) avait l’intention de délaisser temporairement le comics et, par conséquent Batman. Mais lors d'un voyage avec son fils de 9 ans, il trouve l’inspiration pour traiter le personnage mais aussi ses ennemis sous un autre angle. C'est bien le cas dans cet album, même si au fil des pages on est un peu déboussolé par la construction du récit. Car tout part un peu dans tous les sens. Les moments de folie, les prises de tête avec les ennemis, les passages à tabac sont entrecoupés de pauses, de souvenirs plus paisibles sous forme de flashes-back y compris sur la jeunesse de Bruce et d’Harvey. L’album est tout à la fois nerveux, truffé de scènes d’action, intéressant mais un rien déroutant.
Cet aspect énergique se retrouve également dans le dessin grâce à John Romita Jr (X-Men, Avengers, Thor, Civil War, Daredevil, Hulk, Spider-Man, etc.) qui nous offre des illustrations comme on n’en avait plus vues depuis son travail sur la série Kick-Ass. La maîtrise du dessin est toujours bien présente sur les scènes de combat très violentes, les prises de vues, le cadrage efficace comme sur les scènes évoquant des souvenirs plus calmes, plus posés. Declan Shalvey (28 jours plus tard, Hulk, Avengers, Deadpool, Spider-Man, Conan, Civil War II, etc.) a également contribué au dessin pour la back-up story et les passages concernant Duke Thomas, le nouveau partenaire de Batman. A noter que Batman souhaiterait qu’on trouve un nom plus "intéressant" que Robin pour son partenaire (?!?). Le trait est agréable, le dessin globalement plus calme, davantage porté à l’introspection, aux souvenirs personnels de Duke Thomas avec toutefois quelques belles scènes d'action.
Les coloristes ont travaillé en symbiose avec les dessinateurs, Dean White avec John Romita Jr et Jordie Bellaire avec Declan Shalvey, pour un résultat toujours aussi efficace et agréable. Si Declan Shalvey se charge également de l’encrage, les dessins de John Romita Jr sont encrés par Danny Miky avec l’aide de Tom Palmer, Sandra Hope et Richard Friend pour le dernier épisode au contenu plus "chargé", notamment une météo épouvantable avec une pluie incessante durant la baston. Un album dans la collection DC Rebirth qui peut surprendre par son déroulement un peu chaotique du fait de ses flashes-back incessants mais qui n’en demeure pas moins intéressant et prometteur compte tenu de la notoriété de ses auteurs. En fin d'album, un magnifique cahier graphique de plus de 20 pages reprend des couvertures dessinées par les plus grands artistes, notamment Barry Kitson, Michael Turner, Jock ou Lee Bermejo.
SDJ
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BATMAN
- Par asbl-creabulles
- Le 30/10/2017
Tome 1/2: The Dark Prince Charming.
Scénario: Enrico Marini
Dessin: Enrico Marini
Couleurs: Enrico Marini
Editeur: et
Dépot légal: Novembre 2017
Nombre de pages: 72S'il y a bien un ennemi récurrent dont Batman n'arrive pas à se défaire, c'est bien le Joker même lorsque l’on parle d’un "simple" cambriolage dans une bijouterie. Si ce genre d’action est plus généralement le fait d’une maîtresse en la matière, à savoir la belle et féline Catwoman, cette fois c’est bien le Joker et sa bande de clowns qui ont agi, faisant huit victimes parmi les employés et les policiers, ainsi que des blessés. Tout cela pour faire plaisir à Harley Queen, la petite amie du Joker qui fête son 25e anniversaire. Rapidement sur place, Batman est déterminé à mettre la bande hors d'état de nuire. S’il n’arrive pas à capturer le Joker, il réussit à lui faire perdre son butin, notamment le magnifique collier destiné à Harley Queen. Folle de rage de ne pas recevoir un cadeau digne de son amour, elle délaisse sa fête d’anniversaire sans même toucher à son gâteau et s’installe devant sa télé où une publicité attire son attention : un collier orné d'un énorme diamant de 45 carats d'une valeur de 50 millions de dollars est mis aux enchères. C’est exactement le cadeau qu’elle compte bien recevoir de son "poussin adoré". Pendant ce temps, une femme qui prétend avoir été séduite par Bruce Wayne introduit contre lui une action en reconnaissance de paternité de sa fille Alina. Informé de l’affaire, le Joker élabore un plan dont la petite Alina fera naturellement partie.
Mon avis: On connaissait déjà des auteurs de BD franco-belges ayant travaillé dans le comics en collaboration avec des scénaristes européens. Cette fois, c’est un grand dessinateur du comics américain qui est venu solliciter un grand artiste européen. Jim Lee en personne a pris contact avec Enrico Marini pour lancer son tout nouveau projet. Honoré par cette proposition, Marini qui ne cache pas son amour pour un personnage qu’il a toujours eu envie de dessiner, se retrouve maître à bord pour le scénario, le dessin et les couleurs ! C'est un rêve d'enfant qui se concrétise pour ce grand auteur italien dans le cadre d’une coproduction entre DC et Dargaud (et non Urban cette fois). Ayant carte blanche pour ses choix, Marini a ainsi créé son propre costume de Batman, sa propre Batmobile, sa propre cité de Gotham, etc. Il a également souhaité faire intervenir quelques-uns des personnages emblématiques de l'univers de Batman comme Catwoman et le Joker évidemment, mais également des vilains comme par exemple Killer Croc. Le scénario est simple mais très efficace, truffé de rebondissements et de surprises permettant à chaque personnage de jouer un rôle important. Rivalités, folie, cambriolages, meurtres, kidnapping et chantage sur la personne de Bruce Wayne sont au menu de ce divertissement de haut vol.
Quant au dessin, c’est du très beau quoi qu’en pensent quelques détracteurs. Je me suis régalé avec le graphisme de Marini sur Batman, bien sûr, et plus encore Catwoman, mais surtout sur le Joker, Harley Queen et ses clowns qui sont réellement magnifiques avec leur panoplie de couleurs chatoyantes. On reste admiratif devant les très belles scènes d'action, agrémentées de vues aériennes de toute beauté, dans un pur style cinématographique. On a parfois une sensation de déjà-vu sur certaines illustrations ou poses qui évoquent Rapaces ou quelques-uns des ex-libris créés pour cette série. En réalité, cette marque donne une subtile touche de "vintage" au récit qu’apprécieront tous ceux qui ont adoré comme moi cette période de Marini.
Le duo Marini-Batman fonctionne parfaitement bien et, cerise sur le gâteau, il n’est pas nécessaire de connaître à fond l'univers du héros pour apprécier cet album hors-continuité ! Publié dans le grand format franco-belge, ce récit contient 4 pages d'illustrations en fin d'album ! Cet épisode indépendant intitulé "The Dark Prince Charming" est prévu en deux tomes. On attendra donc le second avec beaucoup d'impatience !
SDJ