Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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BOUNCER 10
- Par asbl-creabulles
- Le 18/01/2018
Tome 10 "L'or maudit"
Scénario: François Boucq
Dessin: François Boucq
Couleurs: Alexandre & François Boucq
Editeur:
Dépot légal: Janvier 2018
Nombre de pages: 80M. Zeiss, l'horloger de Barro City, et sa fille Gretel ont été sauvagement agressés à leur domicile. La gamine ayant été scalpée, aussitôt une véritable chasse aux sorcières s’est engagée contre les Indiens de la cité. Harcelés et persécutés beaucoup de ces malheureux seront pendus sans sommation. Avec l’aide du shérif, le Bouncer ne pourra en sauver qu'un seul, mais apprendra que la petite Gretel avait reproduit sur son visage le tatouage de sa protégée Panchita, au point qu’on aurait pu les prendre pour des sœurs jumelles tellement la ressemblance était flagrante. Le Bouncer a tôt fait de comprendre que Panchita, qu’il a promis à son père mourant de protéger, est désormais en danger et qu’il doit très vite retrouver les agresseurs. Chez son amie Yin-Li où elle est en sécurité, Panchita lui avoue que son mystérieux tatouage dissimule en réalité une carte au trésor. Tout semble désigner ce marchand ambulant qui proposait aux habitants pour un dollar de voir dans sa roulotte la femme "la plus extraordinaire au monde […]l’incarnation de la mère universelle". Pendant que le Bouncer s’est lancé à sa poursuite, Panchita est kidnappée malgré la résistance de Yin-Li. Heureusement, Yin-Li se souvient du tatouage ce qui permet au Bouncer de partir vers le désert de Sonora pour essayer de le rattraper au plus vite. Mais dans ces plaines et déserts le danger ne vient pas seulement des Apaches, des bisons ou des serpents, il y a bien pire encore !
Mon avis: Même si le scénariste attitré, Alexandro Jodorowsky, a quitté la série Bouncer, ce n'est pas pour autant qu'on doit s'attendre à une baisse de régime. Le tome 10 que Boucq nous offre en ce début d'année 2018 en est la preuve. Un petit bijou de western avec tous les ingrédients du genre: courses poursuites, truands de la pire espèce, trahisons, colts et gâchettes faciles, bisons et plaines désertiques, cow-boys et indiens, scalps, traditionnel saloon et j'en passe. Mais quand la famille Boucq tient les rênes, c'est de toute beauté! Et c'est peu de le dire tellement on prend du plaisir à lire cet album. De tels personnages avec une telle force, un tel charisme ne peuvent produire qu'un très bon diptyque. Les rebondissements s’enchaînent et se multiplient donnant libre cours à autant de scénarios possibles, nous menant vers de fausses pistes pour ensuite nous surprendre et nous prendre à revers. Le Bouncer n'en a pas fini de nous surprendre, et c'est ce qui rend cette série toujours aussi intéressante même au dixième tome. Et tant que cela dure, on en redemande !
Côté dessin, Boucq est à mes yeux l’un des plus grands maîtres de la BD. Quel que soit le style qu'il adopte, je demeure aussi surpris, aussi admiratif devant son trait toujours aussi efficace, aussi précis. Même lorsque les cases sont chargées en détails, personnages et/ou décors, son dessin reste limpide et clair. Cet album permet d’apprécier tout son talent qu’il s’agisse du découpage très cinématographique des scènes, des visages expressifs, des décors particulièrement soignés, tout y est. Et comme si cela ne suffisait pas, les couleurs ajoutent encore de la beauté à un dessin déjà superbe en donnant de la profondeur, de la vie à cet univers des plaines du Far West américain. Un album à ne rater sous aucun prétexte d’autant que la suite et fin de ce diptyque (tome 11 de Bouncer) arrive dans deux mois seulement !
SDJ
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LONESOME
- Par asbl-creabulles
- Le 18/01/2018
Tome 1 la piste du pêcheur
Scénario: Yves Swolfs
Dessin: Yves Swolfs
Couleurs: Julie Swolfs
Editeur:
Dépot légal: Janvier 2018
Nombre de pages: 54Kansas, janvier 1861. Créant deux nouveaux États, le Kansas-Nebraska Act vient d’être promulgué. La question de l'abolition de l'esclavage est à l’origine de nombreux conflits entre les habitants des différents États, notamment avec le Missouri voisin. Alors que le climat est déjà agressif et violent, un prêcheur nommé Markham avive les querelles au moyen de discours haineux et enflammés et en faisant régner la terreur. S’autoproclamant juge et bourreau et agissant en tant que tel, il n’hésite pas à passer à l’acte, en particulier vis-à-vis des pêcheresses auxquelles il réserve son propre châtiment, en général la torture suivie de la mort. C'est alors qu'apparaît un cavalier solitaire et sans nom accompagné d’un gamin dont les parents, les Colson, ont été massacrés. Il se souvient comment il a été recueilli par les Indiens alors qu'il n'était encore qu'un enfant et comment il a appris à maîtriser le don qui lui permet de percevoir le passé et l’avenir des personnes avec lesquelles il a eu un contact physique. Mais jusqu’à présent ce don ne l’a guère aidé dans sa chasse à l’homme car il arrive toujours trop tard pour mettre la main sur Markham. Cette fois, il se retrouve au milieu de villageois galvanisés par les discours haineux du prêcheur et prêts à en découdre avec l'état voisin esclavagiste. En fait, c'est surtout une excuse pour eux de chercher la bagarre.
Mon avis : Yves Swolfs nous revient avec un album western, un genre qu'il aime tout particulièrement scénariser et dessiner. Un véritable retour aux origines en quelque sorte. Car cela fait déjà 20 ans qu'il n’avait plus créé de nouveau western et pour notre plus grand plaisir il y revient en force. Loin d'être une copie conforme de Durango, cette série se situe peu avant la Guerre de Sécession. Non seulement ce mystérieux cavalier est un fin tireur, particulièrement habile, rapide et sans concession, mais en outre il possède un don quasi surnaturel, il peut entrevoir le passé le présent et l'avenir des personnes qu’il effleure du bout des doigts, un don qui va vite se révéler indispensable pour satisfaire sa vengeance. En quête de justice et prêt à s’engager dans des règlements de comptes en cette période tourmentée qui voit s’affronter les pro et anti esclavagistes, notre héros va nous réserver pas mal de surprises et suivre un chemin qui s’annonce riche en rebondissements.
Cet album nous permet aussi et surtout de retrouver le dessin toujours aussi travaillé et reconnaissable entre tous auquel Yves Swolfs nous a habitués. C’est avec plaisir que nous redécouvrons son trait particulièrement efficace et dans le plus pur style western, avec les colts, les chevaux, les shérifs, les saloons, les plaines à perte de vue mais aussi les bandits et autres malfrats caractéristiques du genre. Si les personnages sont tous plus charismatiques les uns que les autres, les décors naturels et urbains sont caractéristiques de son savoir-faire en matière de cadrages et de perspectives. La mise en couleurs confiée à sa fille Julie contribue largement à la qualité de l’ensemble, alternant habilement de magnifiques couleurs naturelles et nuancées pour le temps présent et des tons à dominante rouge pour représenter les visions du héros.
L'année 2018 sera western ou ne le sera pas! Mêlant une action soutenue et une qualité graphique superbe, le tout associé à une intrigue bien construite, ce premier tome constitue une belle entrée en matière d’une aventure qui s’annonce captivante.
A noter pour les amateurs l’édition N&B grand format avec dos toilé et cahier graphique de 8 pages qui permet d’apprécier le talent de Swolfs à travers ses planches à l’encrage fin et précis.SDJ
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BATMAN DARK KNIGHT III
- Par asbl-creabulles
- Le 10/01/2018
Scénario : Brian Azzarello et Frank Miller
Dessin : Frank Miller et Andy Kubert
Couleurs : Alex Sinclair et Brad Anderson
Encrage : Klaus Janson
Couverture : Frank Miller pour la version normale et Andy Kubert pour la variante
Traduction : Jérôme Wicky
Dépot légal : Décembre 2017
Edition :
Collection : DC Essentiels
Format: comics
Nombre de pages: 104Les Kryptoniens ont réussi à rallier à leur cause Lara, la fille de Superman et Wonder Woman, et cherchent maintenant à s'emparer de son petit frère Jonathan. Wonder Woman et ses amazones vont donc devoir affronter les premières salves des Kryptoniens avec à leur tête Quar, qui est déterminé à soumettre ou détruire la race humaine. À Gotham, Batman a été terrassé. On le dit mort. La nouvelle Batfamily et la police doivent se résoudre à faire leur deuil mais totalement désemparées ne savent pas comment reprendre les choses en main. De leur côté, les super-héros – Hawkman, Hawkgirl, Atom, Green Lantern, etc. – s’efforcent tant bien que mal de s'organiser pour faire face à l’ennemi. En fait, tout semble dépendre de Superman, qui rappelons-le, ne savait plus trop de quel côté se positionner: du côté des Kryptoniens ou du côté des Terriens.
Mon avis: Avec ce quatrième tome (regroupant les épisodes 7 à 9), nous voici à la conclusion du troisième cycle palpitant de Batman Dark Knight. Le duo Frank Miller et Brian Azzarello au scénario fonctionne à merveille. Ils nous plongent dans cette atmosphère de deuil pour retrouver Lara qui doit faire un choix délicat: suivre les valeurs de ses parents et surtout décider ou non de trahir sa mère Wonder Woman et les amazones qui tentent de protéger Jonathan coûte que coûte, ou bien suivre et servir Quar qui cherche à asservir la Terre et kidnapper son frère Jonathan.
Tout va se jouer sur cet affrontement final bien amené et qui démontre une fois de plus qu'une mère sait ce qu'il faut faire pour protéger ses enfants. Le retour de Superman et d'autres héros de la Terre venus se joindre au combat vont nous offrir une bataille finale décisive contre les forces du mal. Au dessin, Andy Kubert (dont les travaux sont mis en avant en fin d'album) et Frank Miller sont une nouvelle fois des plus efficaces, chacun dans son style avec de très belles cases de combat, des splashs impressionnants, des batailles épiques évoquant celles de 300, d'une efficacité et d'une beauté rares.
Les couleurs sont de la même qualité, parfois un peu flashy, mais collent parfaitement à la série. Il est bien loin le premier cycle de Frank Miller sur Dark Knight. Espérons que ce dernier tome donnera envie aux nouveaux et anciens lecteurs de se (re)plonger dans la série car elle est tout de même devenue un incontournable du comics et de Frank Miller. A noter plusieurs bonus en fin d'album (dessins, encrages et autres couvertures fabuleuses).
SDJ
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Une GÉNÉRATION FRANCAISE 4
- Par asbl-creabulles
- Le 08/01/2018
Scénario : Thierry Gloris
Dessin : Eduardo Ocaña
Couleurs : Cyril Saint-Blancat
Dépot légal : janvier 2018
Editeur :
Collection : Quadrants
Nombre de planches : 48La chance sourit à Martin Favre car il échappe à tout, bombes, pièges, noyade et surtout tirs nourris des Stukas. A chaque fois il s’en sort indemne in extremis – certains diraient par miracle – et il survivra même à la bataille de Dunkerque avant de rejoindre Londres avec d’autres soldats. C'est là que les choses vont prendre une direction tout à fait inattendue pour lui. De Gaulle va bouleverser sa vie. Il est engagé comme interprète et restera à ses côtés ainsi qu’à ceux du Général Leclerc lors d'un voyage en Afrique pour préparer la libération d'une France qui vient d'essuyer une défaite des plus cuisantes et une occupation ressentie comme insupportable par Martin. A Londres, il va retrouver Elisabeth Moore, lors d’une permission de deux jours que lui accorde de Gaulle, et en même temps une famille, un enfant dont il ne connaissait même pas jusque-là l'existence. Ne fuyant aucune responsabilité, il décide de l’épouser avant de repartir vers l'Afrique pour accomplir son devoir envers la France et ses supérieurs.
Mon avis: Entre le Maréchal Pétain et le Général de Gaulle, la France a dû faire un choix. Pour ce récit captivant et plutôt didactique sans être rébarbatif, c'est de Gaulle qui a été retenu. Thierry Gloris a bien travaillé ses personnages rendant le récit des plus intéressants et nous fait voyager bien au-delà de la France quand le pays s’efforçait d’obtenir ses futures assises territoriales en Afrique où son avenir va se jouer. En charge des illustrations, l’espagnol Eduardo Ocaña nous transmet avec brio cette belle aventure empreinte de dévouement envers la patrie.
Le dessin est clair, fluide, les personnages charismatiques. Ocaña exprime bien les différents contextes de l’'album, que ce soit l'enjeu du message lancé le 18 juin par le Général de Gaulle à des Français déboussolés, terrassés, ou les enjeux économiques et stratégiques qui vont se jouer en Afrique. Il en va de même des scènes de guerre. En dépit d’un léger souci avec les couleurs sur certaines cases, cet album est une belle contribution à la connaissance d’une période difficile de l’histoire de France.
SDJ
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HELLBOY 16
- Par asbl-creabulles
- Le 07/01/2018
Tome 16: Le Cirque de Minuit
Scénario : Mike Mignola
Dessin : Duncan Fegredo et Gary Gianni
Couleurs : Stewart, Dave
Couverture : Mike Mignola
Dépot légal : Janvier 2018
Achev. impr. : 12/2017
Editeur : Collection : Contrebande
Nombre de planches : 98Enfant, Hellboy surprend une conversation au cours de laquelle Malcolm met en garde Trevor Bruttenholm et d’autres personnes contre le danger qu'il représente. Offensé et attristé, Hellboy parvient à s’enfuir du B.P.R.D. Dans sa fuite, il croise des crieurs annonçant les représentations du "Cirque Spectaculaire". Il décide de les suivre mais en arrivant au chapiteau découvre un spectacle étrange et tout à fait hors du commun et se laisse fasciner par une femme sur un éléphant. Mais surtout il s’aperçoit qu’on semble l'attendre. Apparemment, les gens du cirque savaient qu'il allait venir. Il sera rapidement pris en main et guidé par le maître des lieux et lorsque ce dernier lui demandera ce qu'il aimerait voir à l’instant même, Hellboy répondra Pinocchio.
Autre lieu, autre temps. Après avoir échoué sur une île, Hellboy tente de fuir sur une petite barque. Perdu en pleine mer, il est récupéré par l’équipage du "Rebecca". Le capitaine qui n’hésite pas à tuer à bout portant les matelots récalcitrants voit en Hellboy une source inépuisable de revenus lorsqu’il sera rentré à terre. En attendant, Hellboy se retrouve enchaîné au mât principal où il aura la visite d'une femme étrange que tous à bord considèrent comme le diable.Mon avis: Mike Mignola revisite le passé de notre démon écarlate favori dans deux histoires courtes réunies dans cet album. Petit et encore pourvu de ses cornes complètes, Hellboy est très influençable et se retrouve dans un cirque étrange aux prises avec des démons puis à bord du Rebecca où il va devoir affronter des créatures tout droit sorties de l'enfer, ou du moins cela y ressemble. Qu'à cela ne tienne, Hellboy est bâti pour ce genre de circonstances et Mignola sait y faire pour nous plonger dans ce genre d'univers sombre et inquiétant.
L’autre particularité de cet album est de faire appel à d'autres dessinateurs et je dois dire que je ne m'en plains pas, au contraire. Duncan Fegredo n'est pas nouveau dans l'univers de Hellboy mais c'est toujours un plaisir de le voir prendre les choses en main. Il maîtrise bien la créature de Mike Mignola, ce gamin qui semble hésiter entre caprices et autorité mais qui au final sait déjà bien ce qu'il veut. Pour le second récit, on retrouve Gary Gianni, tout à fait de la même trempe, pour un dessin peut-être plus proche de celui de Mignola mais tout aussi dynamique et efficace et bénéficiant d’un bel encrage. L’association de leurs styles différents est tout à fait bénéfique pour cet album qui profite également de la belle et bien reconnaissable mise en couleurs de Dave Stewart.
Un 16e album plein d’étrangetés et envahi par une atmosphère surnaturelle à ne lire qu'à partir de minuit si vous souhaitez visiter le Cirque de Minuit.SDJ
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Les HEURES SOMBRES
- Par asbl-creabulles
- Le 05/01/2018
Date de sortie: 3 janvier 2018 (2h06)
De: Joe Wright
Avec: Gary Oldman, Kristin Scott Thomas, Ben Mendelsohn, Ronald Pickup, Lily James…
Genres: Biopic, Historique, Drame
Nationalité: BritanniqueSynopsis : Une histoire palpitante, inspirée de faits réels, qui débute à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale, à quelques jours de l’élection du Premier Ministre de la Grande Bretagne. Winston Churchill doit affronter un des défis les plus terribles et déterminants pour sa carrière: négocier un traité de paix avec l’Allemagne nazie, ou se battre pour défendre les idéaux d’une nation libre.
Mon premier ciné de l'année !
Et quel film ! Et par-dessus tout, quelle performance d'acteur !Une tension permanente, un doute (légitime) d'un homme à l'orée de jeter tout un pays dans la guerre...
Un homme compliqué, que dis-je, complexe, enflammé et emporté, doté d'une faconde et parfois d'une vraie arrogance, conscient d'appartenir à une caste et qui envoie ceux qui n'en sont pas mourir pour elle...Bref, un homme, un vrai, qui doute, qui craint, qui redoute...
Et tout cela, Gary Oldman nous le fait vivre et sentir en s'effaçant si bien derrière le rôle qu'on est là face à une vraie GRANDE performance d'acteur... ET d'un film qui fait le contrepoint de l'opération dynamo mise en scène l'année dernière par C. Nolan.Un film très fort, tenu par ses acteurs plus que par une réalisation un peu classique, mais très élégante.
Frédéric Briones
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MÉTA-BARON 5
- Par asbl-creabulles
- Le 04/01/2018
Tome 5 Rina la Méta-Gardienne
Scénario : Jerry Frissen d'après l'oeuvre d'Alexandro Jodorowsky
Dessin : Valentin Sécher
Couleurs : Valentin Sécher
Storyboard : Mukesh Singh
Editeur :
Dépot légal : Octobre 2017
Nombre de planches : 52Le Méta-Baron débarque sur la planète Algoma où l'épiphyte se trouve en abondance. Il est accueilli puis rapidement soumis par le chef des Kohoutekks. Car ce dernier est persuadé que la présence du Méta-Baron est un signe avant-coureur de l'arrivée de pillards, venus pour l'épiphyte. En fait si le Méta-Baron se laisse aussi facilement capturer c'est pour en apprendre davantage sur les lieux. De son côté, Rina, la Méta-Gardienne, a pressenti que tout comme elle le Méta-Baron a un lien puissant avec l’épiphyte. C’est pourquoi elle décide, contre l'avis des Kohoutekks, de l'épargner. Une entente semble s'installer entre les deux Méta mais l'arrivée des Techno-techno va changer la donne.
Mon avis: Une série surprenante qui bénéficie d’illustrateurs de qualité vraiment hors du commun. J'avais déjà découvert et adoré les dessins de Valentin Sécher sur Khaal et de Niko Henrichon sur Pride of Bagdad. Ici, ils se surpassent et on ne peut qu’être admiratif devant un tel résultat. On est toujours aussi époustouflé par tant d’audace et de réalisme, par une telle maîtrise surtout de la part de jeunes auteurs.Le scénariste, Jerry Frissen, a bien choisi ses illustrateurs. Le Meta-Baron est toujours aussi imposant même après avoir perdu son bras gauche. Quant à la Méta-Gardienne, elle est de toute beauté et réellement impressionnante. Les couleurs jouent un rôle prépondérant en donnant de la profondeur et de la crédibilité à ces mondes fantastiques. Rien ne semble impossible à Valentin Sécher. Si l’intrigue de ce premier tome du troisième cycle paraît un rien plus légère, moins consistante que dans les précédents, elle propose néanmoins une bonne mise en place des prochains événements – l'affrontement avec les envahisseurs Techno-techno ou l’avenir de la population d’Algoma – et se laisse lire de manière fort agréable. Les diverses créatures, hommes, femmes et guerriers ainsi que la planète, sa végétation, sa technologie sont toujours aussi impressionnants. Aucun doute que ce troisième cycle va encore nous surprendre et nous éblouir.
SDJ
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SERVITUDE 5
- Par asbl-creabulles
- Le 03/01/2018
Tome 5 - Shalin (Première partie)
Scénario : Fabrice David et Eric Bourgier
Dessin : Eric Bourgier
Couleurs : Eric Bourgier
Editeur : Soleil Productions
Dépot légal : Novembre 2017
Nombre de pages : 51La cité de Shalin est devenue le dernier refuge des Drekkars rebelles et des Riddracks libérés du joug de l’esclavage. Ce lieu perdu en plein désert constitue également le dernier rempart et l’ultime espoir pour les Fils de la Terre – le prince Riben d'Arkanor et Rinor le sénéchal entouré d’à peine 200 hommes. À leurs trousses, le Duc d'Omel et ses mercenaires venus chercher la couronne de fer du prince mais aussi des Drekkars restés fidèles aux ordres d'Aïon bien décidés à massacrer les rebelles, au total une dizaine de milliers d’hommes prêts à anéantir les réfugiés de Shalin! La situation semble désespérée et l’espoir de s’en sortir très mince, alors même que Kiriel et Fl'ar, dont le bateau Iccrin guidé dans le ciel grâce au pouvoir de l’infante Esdras s’est échoué tout près de Shalin, sont venus leur prêter main forte. De son côté, Rinor le sénéchal tente de négocier l’appui d’Ada Ancha Lind, le chef de Shalin, en lui promettant d’aller chercher de l’aide à Xenthès afin de faire front commun contre le duc d'Omel, même s’il sait d’avance que Riben D'arkanor ne tiendra pas jusqu'à son retour. La bataille qui se prépare en plein désert risque bien d'être la dernière chance de survie ou de reconquête des réfugiés de Shalin!
Mon avis: Ce cinquième tome annoncé comme le dernier constitue en fait le prélude à la conclusion de cette longue et passionnante saga désormais prévue dans un sixième album. Loin de tirer l’aventure en longueur, Fabrice David et Eric Bourgier ont choisi de prendre leur temps pour mettre en place cette ultime étape à Shalin. Pas question de bâcler une telle saga. Au contraire, ils ont gardé la même qualité de narration et d’illustration depuis le lancement de la série en 2006.
Servitude est bien l’une des meilleures séries sur le marché (si pas la meilleure) mêlant le fantastique et le médiéval. Cette création originale est minutieusement travaillée, multipliant les rebondissements, les intrigues et luttes pour le pouvoir. Les personnages qui ont tous un rôle important à jouer forment une hiérarchie impressionnante solidement construite assurant une compréhension limpide de cette épopée digne des meilleurs films ou séries du genre.
Les dessins sont grandioses et largement mis en valeur par l’utilisation de couleurs sépia des plus réussies et des plus efficaces. Chaque planche, chaque case est de toute beauté. Chaque détail est pensé, réfléchi, travaillé de sorte que des pages entières n'ont nullement besoin de bulles pour raconter ou expliquer ce qui se passe, ce qui se trame. Le scénariste comme le dessinateur – également coscénariste – réalisent un travail d’orfèvre digne de louange. Les visages sont d’une rare intensité et particulièrement expressifs, les plans, les paysages d'une extrême finesse et richement détaillés. Cette série est l’une des plus belles que j'ai eu le plaisir de lire et d'admirer.
Réunissant tous les acteurs de la saga, le dernier opus se fera certainement attendre si l’on se base sur le rythme des parutions précédentes mais devrait logiquement venir combler notre impatience.SDJ