Chroniques

Tome 2: Bartholdi - La statue de la Liberté
Scénario : Salva RUBIO
Dessin : Eduardo OCAÑA
Couleurs : Maz!
Dépot légal :06/2023 (Parution le 14/06/2023)
Editeur : 
Collection : Histoire et Histoires
Grand format
EAN/ISBN : 978-2-413-03774-3
Nombre de pages : 72

Au milieu des années 1850, Auguste Bartholdi, originaire de Colmar, est un sculpteur qui voit grand. Il travaille d'arrache-pied à une statue en bronze du général Rapp qui doit être exposée dans le tout nouveau Palais de l'industrie et des Beaux-Arts construit sur les Champs-Élysées pour l'Exposition universelle de 1855. Mais une simple erreur de dimension empêche la statue d'être présentée dans l'une des salles du palais. Finalement exposée à l'extérieur, c'est un véritable succès. Bartholdi recevra même une médaille des mains du comte de Nieuwerkerke, lui-même sculpteur mais, surtout, Intendant des beaux-arts de l'empereur Napoléon III. Le comte invite Bartholdi à accompagner le peintre et sculpteur Jean-Léon Gérôme en Égypte où il a été chargé de dessiner et photographier les monuments anciens. C'est ce voyage qui va déclencher chez Bartholdi l'envie de créer une statue pharaonique, aussi gigantesque que le Colosse de Rhodes. D'autant que plus rien d'aussi monumental n'a été réalisé depuis près de 2000 ans ! Bartholdi a alors la vision d'une statue qui serait la plus grande au monde. Quelques années plus tard, il soumet à Ferdinand de Lesseps un projet de statue monumentale à l'entrée du port et du canal de Suez représentant une paysanne égyptienne le bras levé tenant une torche (l'Égypte éclairant l'Orient). Mais son idée heurte l'égo de Lesseps qui refuse net le projet, tout comme le vice-roi d'Égypte Ismaïl Pacha. Bien que contraint et résigné à réaliser de simples bustes, Bartholdi rêve toujours d'une statue gigantesque. Le déclic sera l'assassinat du président américain Abraham Lincoln en 1865 et le hasard d'une rencontre avec le juriste et homme politique Edouard Laboulaye, farouche défenseur de la démocratie et des idéaux de liberté et surtout grand admirateur de l'Amérique et de sa Constitution. Il propose à Bartholdi d'honorer ce pays meurtri et de sceller l'amitié de la France par un monument conjoint dédié à la liberté construit par les deux pays. Après la guerre franco-prussienne de 1870, Laboulaye et Bartholdi estiment le temps venu de concrétiser leur projet. La statue sera réalisée en France et offerte aux États-Unis pour sceller l'amitié franco-américaine. Mais il va falloir trouver les soutiens financiers et politiques nécessaires pour la construire. La grande aventure ne fait que commencer…

Mon avis : C'est au retour d'un voyage à New-York et d'une visite de la Statue de la Liberté que le scénariste Salva Rubio a eu l'idée de faire cette BD, deuxième tome de la série historique Les Bâtisseurs dont le premier tome était consacré à Viollet-le-Duc et la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Le lien est bien présent puisque Bartholdi a d'abord pensé à Viollet-Le-Duc pour la structure de son monument mais ce dernier étant mort en 1879, c'est auprès de Gustave Eiffel que Bartholdi va se tourner notamment pour l'ossature de sa statue.
Dans un style clair et fluide, Salva Rubio nous entraîne au fil d'un récit très documenté dans cette incroyable aventure qui multiplie les rebondissements là où on ne les attend pas… ou plus, qui nous fait croiser la route de nombreuses célébrités de l'époque et qui nous fait voyager en France, en Egypte, en Italie et, bien sûr, en Amérique.
C'est surtout l'occasion de découvrir Auguste Bartholdi, un homme passionné, sculpteur obstiné, résolu et déterminé à mener à bien son projet aidé par son ami et collègue Simon mais aussi par son entourage proche et plus lointain, notamment par le Président américain Ulysses Grant en personne. Et même avec le soutien du président, Bartholdi devra se battre des années durant pour concrétiser son projet.
Le récit ne fait pas l'impasse sur les difficultés de tous ordres qu'il a rencontrées et qu'il a dû surmonter et nous explique le pourquoi du choix de l'emplacement dans la baie de New York...Côté dessin, Eduardo Ocaña nous offre grâce à son trait fin, précis et plaisant au regard une narration visuelle convaincante.
Là aussi, il s'agit d'un travail bien documenté, tant les monuments, leurs perspectives, leur environnement, les difficultés liées à leur réalisation que, plus globalement, le contexte historique ainsi que les ambiances et atmosphères des lieux évoqués.
Sans oublier les très nombreux personnages qui animent le récit, tous bien reconnaissables.
Les couleurs de Maz!, sobres, douces et lumineuses, épousent bien le travail de l'auteur et lui donnent encore plus de lisibilité.

L’album est enrichi d’un dossier de 7 pages intitulé "Un défi vieux de deux millénaires" écrit par Salva Rubio qui complète très utilement l'album sur Bartholdi, la naissance de son projet et le long parcours de sa réalisation.

Une lecture vivement conseillée. 

SDJuan

Scénario : Chip ZDARSKY
Dessin : Eddy BARROWS, Scot EATON, Diogenes NEVES, Jesus MERINO, Marcus TO
Couleurs : Adriano LUCAS
Encrage : Scot EATON, Diogenes NEVES, Jesus MERINO, Marcus TO, Julio FERREIRA, Oclair ALBERT; Eber FERREIRA
Couverture : Yasmine PUTRI
Dépot légal : Juin 2023
Editeur : Urban Comics
Collection : DC Infinite
Format comics
ISBN : 9791026828457
Nombre de pages : 152

Jason Todd, plus connu sous le nom de Red Hood, succédant à Dick Grayson dans le costume de Robin auprès de Batman, est de retour à Gotham. Il découvre une ville en proie au fléau d'une nouvelle drogue qui procure à ceux qui en consomment un sentiment de bonheur et de joie intense allant jusqu'à l'hallucination. Cette drogue pouvant conduire à la mort ressemble étrangement à celle de l’Épouvantail de par sa dangerosité. Alors qu'il enquête pour trouver l'un ou l'autre dealer, Jason croise un gamin, Tyler, dont la mère est tombée dans le coma après en avoir consommé. Il pense lui éviter d'être mis en foyer d'accueil en retrouvant son père. Mais lorsqu’il met la main dessus, le père se révèle pire que le mal et constitue plutôt un danger pour le gamin. Se retrouvant responsable de Tyler, Red Hood se sent dépassé par la situation. Sa seule certitude est qu'il doit mettre fin à ce trafic. Il demande l’aide d’Oracle mais le chevalier Noir est également sur l'affaire. Et comme on le sait, entre ces deux justiciers les méthodes d'action différent beaucoup. Cette différence a même souvent été un motif de discorde des plus violents entre eux. Vont-ils parvenir à se mettre d’accord pour stopper au plus vite ce fléau ?Mon avis: Avec Red Hood, on peut s’attendre à des méthodes radicales et expéditives. Dans cet album, il mène son enquête sur cette nouvelle drogue en restant plus ou moins dans les clous alors qu'il nous a habitué à bien pire et bien plus violent. Mais à mon goût, son "petit écart" − Red Hood vient tout de même de tuer un homme même si c'était une pourriture − passe presque comme un fait négligeable aux yeux de Batman !
Le récit nous replonge dans le passé commun des deux justiciers qui a été largement évoqué dans "Un deuil dans la famille". Il n’apporte pas vraiment d’éléments nouveaux sinon que le thème de la drogue est évoqué pour rappeler que les liens entre nos deux héros n’ont pas toujours été au beau fixe et que Jason Todd digère toujours aussi mal d’avoir été abandonné par son mentor.

La partie graphique a été confiée à plusieurs dessinateurs. Parmi eux, Eddy Barrows et Marcus To dont les styles bien reconnaissables permettent de bien différencier les époques évoquées. Sur le passé, les dessins de Marcus To sont efficaces, soulignant bien le côté émotionnel du récit, mais il nous offre aussi quelques scènes spectaculaires assez violentes qui collent bien au personnage de Red Hood. Eddy Barrows assure quant à lui la plupart des séquences relatives à l'enquête en cours dans un style globalement très dynamique.
À noter aussi un beau travail sur les couleurs d'Adriano Lucas qui collent à l’ambiance sombre du récit sans toutefois trop perdre de détails.

SDJuan

Scénario : Thomas LEGRAIN
Dessin : Thomas LEGRAIN
Couleurs : MiKl
Lettrage :Brun, Michel
Dépot légal : février 2023
Editeur :
Collection : Signé
Grand format
EAN/ISBN : 978-2-8082-0514-6
Nombre dre pages : 128

Legrain est un inconnu pour moi.
Alors pourquoi Latah?
Un article dans une revue spécialisée BD attire mon attention mais je suis prudent.
Je dois le feuilleter en librairie.
Chose faite.
Dessin très réaliste, très propre, trop?
Récit de guerre avec scènes violentes parfois.
Ambiance fantastique…
Mais pas encore convaincu.
Laissons passer le temps.
Si dans un coin de mon esprit, Latah persiste… alors oui!
Au fur et à mesure des jours, des semaines, l’élément insiste.
Achat effectué.

Lecture :
Un village vietnamien. Une statuette.
Un soldat lance un fumigène.
Une patrouille de soldats américains rencontre une famille de paysans vietnamiensSud-Vietnam, 1965. Napalm.

Comment? J’ai acheté une BD sur la guerre du Vietnam! Pas possible!
Oui! Pas de regret!
Le lecteur suit cette patrouille tout au long du récit.
Il va apprendre à connaître ces soldats.
Vivre avec eux, leurs pensées, leurs peurs de l’inconnu, de la souffrance, de la mort.
Leurs remords, leurs regrets de leurs actes, de leurs violences.
Il avance avec eux, inquiet, très inquiet, jusqu’à la folie dans ce milieu hostile où les autochtones ont d’étranges rites.

Ce récit est régulièrement coupé par des flash-back qui perturbe un peu mais qui, surtout, laissent le lecteur avide de découvrir ce qui s’est passé pour que ces soldats soient dans cet état.
À la fin du récit, le lecteur admire ce scénario très intelligent qui, à l’aide des flash-back, a fait monter progressivement la tension.

Au fur et à mesure le dessin devient plus évident et correspond exactement aux situations, aux décors, aux ambiances, aux éléments.
Cette forêt si dense, ces arbres si tortueux, ces blocs de rochers massifs, écrasants.
Cette moiteur.
Cette violence.
Ces scènes guerrières, de désespoir.Legrain construit ses planches avec lisibilité adaptant ses cases à la situation, à l’action, à l’émotion…

Le coloriste MiKl nous offre des teintes dans toute la gamme des bruns et des verts surtout qui nous font admirer cette nature qui pourtant recèle de nombreux dangers.
Maëlys Cantreau a aussi réalisé les aplats des planches 71 à 113.

Le noir est aussi très présent pour souligner l’appréhension, l’angoisse, la peur.

C’est album est un de mes coups de cœur de l’année.
Je vous encourage vivement à le lire, à le relire.

M.Destrée

Tome 12 - La cible
Scénario : Denis LAPIÈRE et EILLAM
Dessin :Bourgne, Marc BOURGNE et Benjamin BENÉTEAU
Couleurs : Bruno TATTI
Dépot légal : juin 2023 
Editeur : Graton (Dupuis)
Format normal
EAN/ISBN : 978-2-390-60152-4
Nombre de pages : 54

Faire coïncider la sortie de ce nouvel album qui se déroule au Mans pour la course du centième anniversaire avec la date de la course réelle, quel excellent timing.
Je suis toujours autant passionné par cette saison 2 déjà riche de 12 albums.
J’ai lu ce douzième avec autant de plaisir et d’émotion que les autres

Elsa, Steve et Michel roulent sur le circuit du Mans pour 24h et veulent emmener leur Vaillante à la première place.
Steve veut quitter la politique mais une menace pèse sur lui.
Un ennemi de toujours et sa tireuse d’élite rôdent autour des courbes.
Les scènes de courses sont toujours aussi professionnelles et les bolides si esthétiques.
Le dessin des personnages est toujours aussi léché et notre Françoise/Sophie aussi belle.
Elle sera sans doute la cause de beaucoup d’émotion dans un futur proche.

Tous ces albums forment une longue saga familiale et sportive que j’aurai bientôt le plaisir de relire.

M.Destrée

Tome 2 - L inspiration
Scénario : BéKa & Jose Luis MUNUERA
Dessin : Jose Luis MUNUERA
Couleurs : SEDYAS
Dépot légal : juin 2023
Editeur :
Format normal
EAN/ISBN : 979-10-34768-68-4
Nombre de pages : 70

Alors qu'elle n'est encore qu'une gamine, Eva a vu ses parents se faire sauvagement assassiner devant ses yeux par des robots. Se retrouvant seule elle décide de partir. En chemin elle rencontre un chiot abandonné qu'elle nomme Lesper. Ils vont vite s'entendre à merveille. Désormais, elle vit de petites rapines et cambriolages dans les maisons qu'elle croise sur sa route. Un jour elle récupère un livre et s'empresse de le lire au point de s'écrouler de fatigue. Le matin, elle est réveillée par un robot domestique qui lui apprend que l'ouvrage a été écrit par un robot. Or, dans ce monde où les "organiques" (les humains) vivent en harmonie avec les "mécaniques" (les robots intelligents), certains n'apprécient pas du tout l'évolution des "mécaniques" vers davantage d'humanité. Et lorsque l'un d'entre eux nommé Weldon a commencé à écrire des livres, des humains n'ont pas hésité jusqu'à aller détruire les ouvrages, chercher à en retrouver l'auteur pour l'éliminer mais aussi ses lecteurs. Ces humains vont même lancer des limiers, ces "mécaniques" ultraviolents, à leurs trousses. Si Eva a pris des risques en lisant ces livres, elle va devoir se faire encore plus discrète pour échapper à la mort. Mon avis: Quand la fiction rejoint l'actualité dans ce deuxième tome situé dans un État du Sud des États-Unis uchronique où vivent humains et robots ! Robots humanoïdes, intelligence artificielle, les scénaristes cachés derrière le pseudo Beka construisent ce nouvel album sur un thème dans l'air du temps. L'IA est à la fois prometteuse et inquiétante. La fascination qu'elle exerce est teintée de scepticisme et d'inquiétude. Le défi pour l'homme sera de garder la maîtrise sur une IA qui pourrait s'émanciper et fonctionner de manière autonome et, pourquoi pas, écrire des romans … Les Beka mettent en avant tout ce qu'il y a de bon en l'être humain mais également chez certains robots intelligents. Le récit se développe sur les valeurs de tolérance et de bonté par opposition à l'animosité et au fanatisme comme en témoignent certaines scènes plus agressives. Si certains nient la beauté et cherchent à tout prix à la détruire, les Beka insistent pour nous montrer que même au plus profond de la noirceur il y a encore une lueur d'espoir là où on l'attendait le moins.Au dessin, José-Luis Munuera nous plonge dans une atmosphère digne des meilleurs récits d'anticipation tout en y insérant une réelle tension, présente tout au long de l'album, et en y faisant passer plein d'émotions. On ressent très vite de l'empathie pour l'héroïne mais également pour la plupart des robots. Et bien qu'ils soient dépourvus de visages susceptibles de transmettre leurs émotions, Munuera s'en sort avec talent simplement par la gestuelle, la position de la tête ou des mains et même par la couleur s'échappant de leur œil unique... Mais arrêtons-nous là pour ne pas trop spoiler. Les couleurs servent le présent tandis que le passé d'Eva nous est proposé en noir et blanc avec quelques traits de rouge. Des couleurs dynamiques réalisées par Sedyas de manière toujours aussi efficace et dans le respect du travail de Munuera. 

Un deuxième tome qui confirme une fois de plus le talent des auteurs. 

SDJuan

Tome 4 - La reine en péril
Scénario : Marc BOURGNE
Dessin : Olivier WEINBERG
Couleurs : Florence TORTA
Dépot légal : juin 2023
Editeur :
Format normal
EAN/ISBN : 978-2-203-23566-3
Nombre de pages : 48

Durant la Guerre des Gaules (58 avant J.-C.), Astorix, chef d'un clan gaulois, est capturé par les Romains et emmené de force à Massalia (Marseille) avec toute sa famille. Alors que son épouse n'a pas survécu au voyage, Astorix est vendu à Esptah, un marchand d'esclaves égyptien, tandis que sa fille Alexia et son fils Alix sont cédés à des marchands phéniciens. Durant la traversée de la Méditerranée, Alexia et Alix profitent d'une escale en Sardaigne pour s'échapper et après avoir vécu un lot de frayeurs et d'aventures sont affranchis par Calenus, le gouverneur de la province Corse-Sardaigne pour avoir démantelé une secte qui semait la terreur. Un an plus tard, animé par l'espoir de retrouver son père, Alix décide de partir seul à sa recherche. Ayant rejoint Massalia, Alix y retrouve Esptah qui lui avoue que son père avait été emmené comme esclave sur le chantier de construction de la muraille d'Alexandrie, capitale du royaume d'Égypte. Alix décide donc de s'y rendre. Sur place, il découvre que son père est un héros. Ayant déjoué un attentat contre la reine Bérénice, la reine l'a récompensé en l'affranchissant et en l'affectant à sa garde personnelle. Mais Alix arrive trop tard. La flotille royale s'est mise en route sur le Nil pour rejoindre la Haute-Égypte, avec la reine Bérénice accompagnée de son conseiller Rahotep et de son père. Ayant finalement trouvé un moyen de les rejoindre, Alix fait la connaissance de Tahoser, la fille du Grand prêtre Hékanakht qu'il a tôt fait de soupçonner de conspirer contre la reine Bérénice…

Mon avis : Ce nouvel album nous donne l'occasion de mieux connaître les origines d'Alix mais également de découvrir comment l'un des personnages bien connus de la série débarque dans son univers. Alix l'intrépide fait preuve de courage dans cet album en partant tout seul à la recherche de son père. L'intrigue est bien construite même si tout semble lui tomber tout cuit dans le bec. Cela fait partie du jeu, sinon c'est toute une mini-série qu'il aurait fallu produire rien que pour cette aventure. Au final, cela fonctionne, on se laisse prendre au jeu et on est vite absorbé par toutes les situations et péripéties que vit Alix et Marc Bourgne sait y faire. Le public cible étant les jeunes ados, la série a adopté un style mi franco-belge mi manga qui semble bien marcher. La couverture est dynamique et attrayante de même que l'intérieur de l'album globalement très lumineux. Partageant la série avec Laurent Libessart (tomes 1 et 2), Olivier Weinberg (tomes 3 et 4) réussit le pari de nous proposer un dessin tout à fait dans la même ligne. Les pages sont bien équilibrées et pleines d'énergie. Les décors égyptiens sont particulièrement détaillés et documentés. Tous les personnages sont bien reconnaissables et aident à la lecture.
Florence Torta réalise une mise en couleur chaude et lumineuse collant parfaitement avec l'aventure.

SDJuan

Tintin de A à Z
Scénario : Patrice LECONTE
Dessin : HERGÉ
Dépot légal : mars 2023
Editeur : Moulinsart - Casterman
Autre format
EAN/ISBN : 978-2-203-25729-0
Nombre de pages : 122

Patrice Leconte, cinéaste bien connu avec plus d'une trentaine de films à son actif, citons par exemple la série des Bronzés, Les Spécialistes, Viens chez moi j'habite chez une copine, Ridicule, etc. est également metteur en scène de plusieurs pièces de théâtre mais encore romancier, scénariste et même dessinateur de BD (il a publié des récits courts dans Pilote, L'Écho des Savanes et Fluide Glacial ensuite réunis en albums et plus récemment on lui doit Le père de la coiffeuse (2017) et Deux passantes dans la nuit (2020-21).Mais surtout, Patrice Leconte est fan de Tintin depuis sa plus tendre enfance jusqu'à le considérer comme un membre à part entière de sa famille. C'est avec beaucoup d'amour, de tendresse et d'humour qu'il nous offre cet abécédaire, non exhaustif tout de même, de l'univers de Tintin. Ce livre ne se veut pas un ouvrage de spécialiste. C'est le récit d'une passion pour Tintin et plus globalement pour son univers.On sent tout de suite que Patrice Leconte connaît le personnage d'Hergé sur le bout des doigts, et son chien Milou évidemment, mais aussi chacun des personnages qu'il côtoie au cours de ses aventures, ses amis, sa famille, ses ennemis, etc. Leconte nous décrit aussi tout ce qui constitue l'univers de Tintin, son appartement, ses vêtements, le folklore, les insultes, les voyages… jusque sur la Lune !

Cet abécédaire coédité par Casterman et les éditions Moulinsart est écrit dans un style très vivant et chaleureux et bien documenté. S'agissant du récit d'un fan, c'est raconté de manière subjective, ce qui le rend encore plus attachant, quasi un recueil d'anecdotes.

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Largement illustré, l'ouvrage nous fait replonger avec délectation dans le monde d'Hergé que l'on soit un fan absolu ou simple curieux comme moi.

Tintin ne vieillit pas. Il se vend encore près d'un million d'albums chaque année auquel il convient d'ajouter les diverses publications Moulinsart.

SDJuan

Tome 8 - Le pacte
Scénario : Philippe RICHELLE
Dessin : Jean-Michel BEURIOT
Couleurs : Dominique OSUCH
Dépot légal : Mars 2023
Editeur :
Grand format
EAN/ISBN : 978-2-203-06222-1
Nombre de pages : 54

Août 1944. Tandis qu'à Lyon Catherine continue d'apporter une aide concrète à la Résistance, à Berlin la Gestapo s'efforce de retrouver les auteurs de l'attentat qui a échoué contre Hitler. Fredi a été arrêté et a subi de longs et nombreux interrogatoires. Même s'il a  totalement disculpé Martin Mahner de toute participation au complot, ses geôliers restent sceptiques car Martin, persuadé qu'il serait poursuivi pour complicité passive, a choisi de fuir. Désormais déserteur en cavale, Martin cherche un moyen de se cacher et de se faire oublier. Chez des amis, chez son oncle ou ailleurs. Il ne veut pas apporter de problèmes à ceux qui l'aideront. C'est finalement chez Hilda qu'il aura le plus de chance de passer inaperçu. Et pourtant...

Mon avis: Après plusieurs années d'attente, nous retrouvons dans ce huitième et avant-dernier tome de la série un récit toujours aussi bien construit et prenant.
Philippe Richelle nous fait vivre cette période terrible et tragique dans un style sobre et intelligent. Amours Fragiles est l'une des rares séries historiques évoquant le point de vue des résistants allemands. Richelle nous donne l'occasion de saisir les différentes facettes de l'être humain en période de guerre et surtout nous montre jusqu'où l'homme peut aller. Dans le contexte d'un Troisième Reich qui approche de sa fin et où les troupes nazies ne sont plus aussi efficacement commandées, Martin et Hilda vont devoir trouver le moyen de tenir. Que seront-ils prêts à faire.. ou pas ?
Avec juste ce qu'il faut d'aventure romanesque, la série est une belle réussite en matière de narration scénaristique et visuelle.

Au dessin, Jean-Michel Beuriot nous dépeint cet univers dans un style très ligne claire, avec un soin particulier du détail: paysages ruraux, environnements urbains, décors extérieurs et intérieurs, moyens de transports d'époque (carioles, trains, voitures), tenues, costumes, armes, coiffes et coiffures, etc.
Tout est largement documenté et nous plonge dans l'époque évoquée.
Son trait est fin et élégant, ses planches équilibrées et agréables et ses personnages bien reconnaissables.
Les couleurs de Dominique Osuch complètent parfaitement le dessin en y apportant lumière et volume. 
On ne se lasse pas de lire et relire la série. 

SDJuan