Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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Les CAMPBELL 5
- Par asbl-creabulles
- Le 27/07/2018
Tome 5 . Les trois malédictions
Scénario : José-Luis Munuera
Dessin : José-Luis Munuera
Couleurs : Sergio Sedyas
Lettrage : Philippe Glogowski
Dépot légal : Juillet /2018
Editeur :
Format : Grand format
Nombre de planches : 62Campbell et ses fiers flibustiers sont sur le point de mettre la main sur l’un des plus grands trésors jamais découverts. Mais auparavant ils doivent encore, du moins certains d’entre eux, passer diverses épreuves, tandis que d’autres vont devoir faire en sorte d’échapper aux malédictions. Contre toute attente, les aborigènes pourtant réputés impitoyables et sanguinaires vont leur indiquer le chemin vers le temple Inferno où se trouve précisément ce fabuleux trésor. De la famille Campbell c’est Genova qui fait fureur. Faisant penser à sa mère, belle, intrépide, indomptable, dure comme le roc et déterminée, elle est la digne héritière du nom des Campbell. Les Campbell forment une famille ayant un long passé d’aventures et de péripéties, et pas des moindres, qui finissent par ressurgir et affecter le présent !
Mon avis: Encore une fois, José-Luis Munuera maîtrise parfaitement le rythme et les rebondissements pour nous tenir en haleine et ce depuis le premier tome. Bien que l'histoire soit partagée en plusieurs époques, il entrecoupe la narration de flashes-back bien placés et bien distinctifs sans casser le rythme, ce qui ne devait pas être évident. On trouve dans ce récit du rythme, de l’émotion, des gags, une chasse au trésor – logique pour des pirates – et quelques affrontements bien menés. Cette aventure s’achève sur une conclusion des plus réussies qui apporte des révélations qui devraient en surprendre plus d'un sur cette famille atypique. Munuera démontre son savoir-faire et sa maîtrise totale en tant que scénariste mais aussi dessinateur.
Son graphisme est élégant et fluide, au trait bien maîtrisé et dégage beaucoup d’énergie. On remarque le soin apporté aux personnages, plus charismatiques les uns que les autres, aux costumes, aux décors tant maritimes que terrestres, mais aussi aux effets comiques et autres gags qu’il souligne par une légère accentuation des mouvements afin qu’ils produisent l’effet escompté. L’ensemble bénéficie de l’agréable mise en couleurs réalisée par Sergio Sedyas. Une mini-série qui devrait plaire au plus grand nombre où l'humour, la piraterie et l'aventure ne nous quittent jamais.
SDJuan
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HILLBILLY 2
- Par asbl-creabulles
- Le 24/07/2018
2 . Tome 2
Scénario : Eric Powell
Dessin : Eric Powel Simone Di Meo et Steve Mannion
Couleurs : Eric Powell
Dépot légal : juin 2018
Editeur :
Collection : Contrebande
Format : Format comics
Nombre de planches : 86Si quelqu'un est taillé pour combattre les créatures maléfiques, c'est bien le vagabond Rondel, alias Hillbilly. Certes, il est aveugle mais voit tout ce qui l’entoure bien mieux que quiconque. Et surtout il est armé du hachoir géant dérobé au diable en personne! Nous le retrouvons donc dans cinq nouveaux épisodes racontant sa rencontre avec l’ourse Lucille et bien d’autres personnages et ses diverses confrontations avec toutes sortes de monstres. Ainsi lorsqu’il croise un trappeur terrifié dont les chiens ont été massacrés par le monstre Tailypo, il décide d’affronter ce dernier, lui proposant un marché qu'il ne pourra guère refuser. Alors qu’une sorcière surnommée "Maggie les Douze Orteils" s'apprête à fêter la capture et la mise à mort de celui qu’elle qualifie de chasseur de sorcières, elle va très vite comprendre qu’elle a vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Il y a aussi cet affrontement avec le Serpent Ezérat ou encore l’enquête et la traque qu’Hillbilly va mener contre ceux qui sont venus enlever James Stoneturner dans son village en prétextant qu’il détenait des informations sur la légende d’Hillbilly. En fait, Hillbilly n’en a pas fini d’affronter les sorcières et créatures en tous genres mais heureusement pour lui, il a des alliés comme l’ourse Lucille.
Mon avis: Suivant le même format que le tome 1, ce deuxième album nous conte dans plusieurs épisodes la suite des aventures de Hillbilly, sa chasse aux sorcières et démons en tous genres, principalement ceux des Appalaches, mais il nous révèle également quelques détails sur sa vie passée. Chaque histoire constitue un tout mais bien que condensés les scénarios sont toujours bien construits offrant de belles mises en place et conclusions. Dans l’une d’elle, on va donc en apprendre un peu plus sur l’origine de l’amitié entre Lucille vue dans le tome 1 et Hillbilly. Et comme toujours, on s’amuse à voir des animaux ayant la faculté de parler.
Côté dessin, Eric Powell, secondé pour certains passages par l’italien Simone di Meo et l’américain Steve Mannion, s'essaye à de nouvelles techniques, comme cette séquence réalisée en 3D grâce à un habile mélange des contours des différentes couleurs, mais le plus souvent on retrouve son style caractéristique et bien reconnaissable offrant des monstres peu ragoûtants ou réellement terrifiants. Ses dessins nous font pénétrer dans les plus profondes et inquiétantes forêts ou cavernes afin d’y débusquer toutes sortes de créatures. Les couleurs dans des tons similaires sont bien maîtrisées, apportant de la profondeur au dessin et créant un ensemble harmonieux.
Une belle réussite dans la continuité du premier tome – même si l’effet de surprise a disparu – et un très bon moment de lecture. À noter en fin d'album un cahier graphique contenant divers croquis et recherches de personnages commentés par Eric Powell.
SDJuan
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IL FAUT FLINGUER RAMIREZ
- Par asbl-creabulles
- Le 19/07/2018
Acte 1
Scénario, dessin et couleur : Nicolas Petrimaux
Dépot légal : Mai 2018
Editeur :
Collection : Hors Collection
Format : Grand format
Planches :114Arizona 1987, Jacques Ramirez travaille dans l’électroménager chez Robotop, une firme installée à Falcon City en Arizona. Tout le monde apprécie à sa juste valeur cet homme muet, aimable, serviable et efficace, sauf Sanchez son patron qui ne cesse de profiter de sa gentillesse et de l'exploiter car il n'y en a pas deux comme lui pour réparer un appareil en panne. Ramirez est sans aucun doute le meilleur dans cette catégorie. Un jour, deux hommes affichant un air patibulaire se présentent pour faire réparer un mixer tombé en panne malgré son prix très élevé ou en obtenir le remboursement. Membres du cartel de Paso del Rio dirigé par Hector Rodriguez, ils pensent avoir reconnu le fameux et impitoyable tueur "Ramirez". Ni une, ni deux, Rodriguez charge son fils Ramon de les rejoindre pour qu’ils ramènent ce terrible Ramirez qui leur pose problème vivant à Paso del Rio. Pendant ce temps, Ramirez croise deux filles dont l’une lui rappelle son amour passé. En fait, Chelsea Tyler et Dakota Smith sont des comédiennes ratées désormais reconverties en braqueuses sur le point d’attaquer la banque de Falcon City.
Mon avis: Nicolas Pétrimaux nous propose un récit complètement délirant dans lequel chaque personnage vaut son pesant d'or. Traité comme une série américaine, l'album fait même des pauses publicitaires tout aussi déjantées que l'histoire proprement dite. Nous avons même droit à une version gay de Thelma et Louise en la personne des deux femmes fatales Chelsea et Dakota. Pétrimaux fait très fort en matière de dérision, d’humour et de clins d’œil. On apprécie beaucoup ses gags pleins d’imagination et les dialogues savoureux qu’il place dans la bouche de ses personnages. Les hommes du cartel de la drogue sont déterminés à en découdre avec notre Ramirez qui malgré sa tête de victime ne payant pas de mine va donner du fil à retordre tant aux flics qu’aux tueurs mafieux, parmi lesquels le fameux Ramon. Avec ses airs de sainte nitouche, il fait pourtant fureur ou plutôt forte impression dans les deux camps, forçant même la crainte ou le respect, c’est selon.
Un album à situer entre la série "Breaking Bad" et les films de Tarantino, notamment Pulp Fiction. Et en prime Nicolas Pétrimaux nous récompense d’un dessin au top, tout aussi déjanté grâce à un découpage dynamique multipliant les scènes d’action, d’explosions, de poursuites effrénées en voiture, sous des angles de vue ressemblant aux meilleurs cadrages cinématographiques. Les personnages sont particulièrement charismatiques grâce à des trait précis et détaillés. L’ensemble bénéficie d’une mise en couleurs efficace et agréable réalisée par Pétrimaux (assisté par Léo Siret).
Une très bonne surprise pour un très bon moment de lecture!
SDJuan
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Le CHANT DES STRYGES Saison 3
- Par asbl-creabulles
- Le 17/07/2018
Tome 18 : Mythes
Scénario : Eric Corbeyran
Dessin : Richard Guérineau
Couleurs : Dimitri Fogolin
Dépot légal : Juin 2018
Editeur :
Collection : Machination
Format : Grand format
Nombre de planches : 55Déclenchée par Debrah, l’explosion de la Caverne du Cornu dans la forêt amazonienne a provoqué un cataclysme sur Terre accompagné d’un déluge de feu sous forme d’une pluie de météorites. La catastrophe a presque entièrement anéanti la population. Quelques rares personnes ont survécu mais souffrent de famine ou ont subi de graves mutations. Debrah, Abeau, Chrys, Nivek et Tom s’en sont sortis par miracle et ne se transforment pas en mutants grâce à leur ADN strygien mais surtout grâce au sérum conçu par Chrys. À présent, ils doivent non seulement trouver des antibiotiques pour maintenir Abeau en vie mais surtout faire face aux survivants transformés en mutants prêts à tuer pour se nourrir. Ils doivent aussi se protéger de Carson, leur ennemi de toujours, qui lui aussi a survécu. Enfin, ils doivent retrouver le jeune Stryge issu d’une procréation artificielle, qui semble avoir échappé à la mort pour on ne sait quelle raison. Certains indices donnent à penser qu’il serait à Rio de Janeiro. Mais pourront-ils y arriver et surtout le retrouver? Et quel accueil ce dernier leur réservera-t-il?
Mon avis: Un final qui revient aux débuts de l'humanité et des Stryges, créatures ailées au chant particulier transmis à la race humaine alors qu'elle n'était encore qu'au stade de primate. Cette série, développée sur une vingtaine d’années, aura donc marqué toute une génération de lecteurs pendant trois saisons, déroulant des changements de stratégies mais aussi de personnages toujours aussi charismatiques, de nouvelles alliances ou des désunions et surtout recherchant la vérité sur ce chant bien particulier des Stryges. Une des grandes réussites de Corbeyran et celle qui m'aura fait découvrir les dessins reconnaissables entre tous de Richard Guérineau. Depuis le début, alors que les albums étaient encore édités au petit format, Guérineau a su captiver notre attention avec la belle et fougueuse Debrah mais aussi ses ennemis devenus ensuite des amis comme Nivek et bien d’autres. Une belle énergie se dégage de ses dessins riches en scènes d'action dynamiques où les paysages et décors réussis sont également largement présents. Ajoutons des découpages efficaces et une qualité restée à la hauteur depuis le début. Plusieurs coloristes se sont succédés sur la série (Isabelle Merlet, Ruby, Christian Favrelle, Raphaël Hédon, Luca Malisan et Dimitri Fogolin) assurant par leurs talents une belle mise en valeur du dessin de Guérineau. Toujours impressionnants, les Stryges nous auront marqué pour un bon moment et on souhaite aux futures générations d’avoir à leur disposition des séries d'aussi bonne qualité. Les auteurs concluent la série de manière jugée décevante par certains, habile par d’autres, en revenant aux origines des Stryges, ce qui pourrait constituer un départ pour les nouveaux lecteurs ainsi encouragés à découvrir toute la série.
À l'occasion de la sortie du dernier tome concluant la saga du Chant des Stryges, les éditions Delcourt publient également sous le titre générique "La légende des Stryges" trois intégrales des séries parallèles de l'univers des stryges: "Le Maître de Jeu", "Le Clan des Chimères" et "Le Siècle des Ombres".
SDJuan
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VACANCES AU BLED
- Par asbl-creabulles
- Le 16/07/2018
Sociorama
Vacances au Bled, un récit sociologique en BD
Scénario: Jennifer Bidet
Dessins: Singeon
Dépôt légal: Juin 2018
Editeur:
Nombre de planches: 160 N&B
Format: 13 x 19 cmChaque été, ou presque, c’est le retour au "pays de mes parents": c’est les vacances au bled!
Pour Férouze, Selim et Djamila, les vacances d’été sont synonymes de retour au "pays". Ces petits enfants d’immigrés se retrouvent à cette occasion dans la même ville de Sétif en Algérie. Férouze a décidé de partir deux semaines au bled, ambiance famille et soleil garantis. Elle se demande si elle va reconnaître tout le monde car ça fait tellement longtemps … Il faudra quelle retrouve ses marques. Selim, quant à lui, avec la thune de sa dernière mission intérim il a bien l’intention de frimer en louant sur place une caisse de ouf. Djamila accompagne ses parents.Si les objectifs sont différents – quête des racines, habitude familiale, congé pas cher entre copains ou cousins – ces enfants d’immigrés ont tous un point commun: ils arrivent dans un pays dans lequel ils se sentent de plus en plus étrangers, au milieu de coutumes qu’ils ne comprennent ou n’acceptent pas. Ils expérimentent l’ambiguïté de se sentir alors ni tout à fait français, ni tout à fait algérien!
"Personne suivante ! "
"Hmm…Férouze …Vous êtes Algérienne ou Française ?"
" … "
"Vous êtes algérienne, alors la prochaine fois, vous voyagez avec un passeport algérien … au lieu de faire votre Française."
" … "
"Vacances au bled" est un roman graphique drôle, éloigné des clichés, touchant par ses interrogations et profondément humain. Cette BD "populaire" est une approche ludique du retour estival des enfants dans le pays de leurs parents. Elle s’adresse à un public très large. Petit format en noir et blanc aux dessins efficaces et dynamiques. Une lecture salutaire pour tous !La BD au service de l’éducation populaire: La récente collection "Sociorama" se caractérise par la rencontre et l’adaptation en fiction graphique d’enquêtes sociologiques(*) sur le terrain. D'un côté, des sociologues amateurs de BD; de l'autre, des auteurs de BD curieux de sociologie. Ensemble, ils ont initié une démarche originale: ni adaptation littérale, ni illustration anecdotique, mais des fictions ancrées dans les vraies réalités du terrain.
Michel
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AYAKO
- Par asbl-creabulles
- Le 14/07/2018
Intégrale . Ayako
Scénario : Osamu Tezuka
Dessin : Osamu Tezuka
Couleurs : <N&B>
Dépot légal : Junio 2018
Editeur : - Tonkam
Collection : Delcourt/Tonkam Seinen
Format : Format Manga
Planches : 712Jiro est revenu auprès des siens, la noble et puissante famille Tengé depuis des générations, sur près de deux siècles. Il va rapidement découvrir que chacun des membres cache un secret. Sans doute, n’aurait-il jamais dû rentrer car son retour est plutôt mal vu. Sakuémon, son père, aurait même préféré le savoir mort avec honneur au front plutôt que d’avoir été fait prisonnier durant la guerre contre les États-Unis. Car si Jiro a été relâché il le doit au fait qu’il a accepté de travailler pour les services secrets, ce qui va l’amener à tuer des personnes jugées gênantes comme l’un des leaders de l’opposition de gauche, qui n’est autre que le petit ami caché de sa sœur Naoko. Surpris par sa petite soeur Ayako âgée de 4 ans et la servante en train de laver sa chemise tachée du sang de sa victime, Jiro leur met la pression mais malgré la peur qui les tenaille au plus profond, les choses vont très vite déraper. Ce secret familial ne pouvant sortir en plein jour et pour ne pas salir le nom des Tengé, il est décidé qu’Ayako restera enfermée au sous-sol durant de longues et éprouvantes années, non seulement pour elle mais aussi pour sa mère véritable qui n’est autre que Sué, la femme de son grand frère Ichiro, qui va tenter en vain de faire éclater la vérité. Que va-t-il advenir de la petite Ayako ?
Mon avis: Ce récit impressionnant débute par une histoire d'espionnage et d'assassinats orchestrés durant l'après-guerre. L’affrontement se déroule désormais sur le plan politique dans un Japon exsangue et en crise marqué par de graves affrontements dans le secteur des Chemins de fer et avec les opposants de gauche. Ces assassinats deviennent très vite l'excuse pour la famille Tengé de se débarrasser de toute personne pouvant "salir" son nom et son honneur. Cela finira par la séquestration d’une gamine de 4 ans qui va passer ses plus belles années enfermée dans une cave, soumise aux pulsions des hommes de la famille durant de longues années. Un jour, devenue femme, elle retrouvera la liberté et découvrira un monde nouveau qui lui est complètement étranger. Un récit puissant autour de secrets familiaux bien enfouis, véritable drame social et familial avec son cortège de scènes atroces mettant le lecteur mal à l’aise, sur fond de règlements de comptes, de compromis et de crise. Un récit impressionnant et particulièrement prenant donnant l’occasion de vivre l’évolution de chaque personnage. Les révélations, les surprises, les rebondissements mêlant réalité et fiction vont bon train tout au long d’un récit de 700 pages qui accroche le lecteur en dépit de son ampleur. Tezuka signe avec ce titre un de ses chefs-d'œuvres parmi notamment "Le Roi Léo", "Astro Boy", "Bouddha", "L’histoire des 3 Adolf", etc. À n'en pas douter, ses dessins ont été à la base du manga contemporain.
Dans ses mangas, il utilise des angles de vue qu'il avouera avoir empruntés au monde du cinéma. Certains de ses traits, comme l'étoile ornant les pupilles de ses personnages, deviendront caractéristiques du manga moderne. Passionné de dessin dès son plus jeune âge, il suit des études de médecine et obtient son diplôme mais optera finalement pour sa passion. Au début des années 50, il publie sous forme de manga les aventures du Roi Léo, puis du petit robot Astro, qui seront ensuite adaptés en dessins animés pour notre plus grand bonheur. Lui-même fondera ses propres studios d’anime dès 1960. Par la suite, il publiera des récits plus durs, plus sombres, inspirés de l’histoire du Japon.
Son style, son œuvre en font un incontournable du manga contemporain. Rien d’étonnant à cela lorsqu'on constate la force exceptionnelle de son dessin dont Ayako est l’une des œuvres emblématiques. Un récit dur qui nous happe sans concession! Osamu Tezuka aurait eu 90 ans cette année. A cette occasion, Delcourt publie ses plus beaux récits dans de somptueux volumes. Sans oublier, détail important, que cette version nous dévoile la fin alternative inédite sur le marché francophone!
SDJuan
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MUTATIONS 1/2
- Par asbl-creabulles
- Le 13/07/2018
Mutations Episode 1/2
Mermaid Project – Saison 2
Scénario: Leo – Corine Jamar
Dessins: Fred Simon
Couleurs: Jean-Luc Simon
Dépôt légal: mai 2018
Éditeur:
Nombre de planches: 60Sur la touche … Romane et son coéquipier, Brahim El Malik, réprimandés injustement par l’Organisation des Nations Unies (voir fin du cycle 1 "Mermaid Project") se retrouvent sur la touche et peinent, depuis qu’ils se sont reconvertis en détectives privés, à joindre les deux bouts avec leur agence de sécurité qui ne marche pas. L’humeur n’est donc pas au beau fixe, et ce jusqu’au jour où l’ONU fait de nouveau appel à leurs services. La mission proposée: enquêter sur des attaques planifiées et meurtrières orchestrées par des orques mutantes dont sont victimes des navires et des bateaux de pêche.
Nous retrouvons avec grand plaisir les héros attachants du duo de scénaristes Leo et Corine Jamar, que nous avions découvert dans le "Projet Sirène". Pour rappel, Romane Pennac et Brahim El Malik évoluent dans une société où les personnes issues de l’immigration sont très largement majoritaires et où les Blancs souffrent de ségrégation. Interdiction des religions, refus du productivisme au profit d’une croissance raisonnable, réchauffement climatique … voilà autant de thèmes inspirés et inspirant que nous retrouvons dans ce premier volume du second cycle intitulé "Mutations". À noter que, contrairement au cycle 1 paru en cinq tomes de 48 pages étalés sur 5 ans, les auteurs ont opté pour un format plus confortable et simple de deux tomes de 60 planches. Personnellement, je m’en réjouis.
Mon avis: Les auteurs nous font réfléchir à de nombreuses thématiques sociétales très actuelles (réchauffement climatique, transformations génétiques…). Ils nous bousculent en présentant une "vieille" Europe devenue pauvre, une Terre légèrement futuriste mais plausible où la redistribution des richesses a entraîné l’apparition d’un racisme inversé dans lequel les anciens dominés du Tiers-Monde tiennent les rênes du pouvoir.
Mais ne vous laissez pas rebuter par les thématiques car il s’agit surtout d’une BD d’aventures, d’un divertissement séduisant, amusant et divertissant. Dans son style semi-réaliste, le dessinateur Fred Simon nous ballade sur 60 planches dans d’excellents décors urbains et naturels (mer et banquise). La narration est bien ficelée et à rebondissements. L’humour et l’humain sont bien présents. Un must à conseiller ! Faites passer le message…
Michel
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ELFES 21
- Par asbl-creabulles
- Le 11/07/2018
Tome 21 . Renaissance
Scénario : Jean-Luc Istin
Dessin : Kyko Duarte
Couleurs : Davide Mastrolonardo et Digikore Studios
Couverture : Olivier Héban et Kyko Duarte
Dépot légal : Juin 2018
Editeur :
Collection : Heroic fantasy
Format : Grand format
Nombre de planches : 65Alors qu’on la croyait disparue à jamais, la race des Elfes Rouges pourrait renaître de ses cendres grâce à Lanawyn qui détient peut-être la solution et qui a réussi à convaincre le Nouveau Grand Mester de tenter le tout pour le tout. Elle en avait fait la promesse à Lah'Saa du temps où cette dernière l'habitait encore et lui avait révélé l’existence d’un moyen d’inverser le processus métamorphosant les elfes de différents types en elfes noirs. Lea'yn et Feda'yn, deux elfes rouges seuls survivants de leur race avant leur transformation en elfes noirs, sont donc les premiers à accepter de jouer le rôle de "cobaye". Grâce à eux, le peuple des Elfes Rouges pourrait ainsi renaître. Ce qui, il faut bien le reconnaître, n'arrange pas vraiment les affaires des elfes noirs de Slurce. Mais sur leur route, Lanawyn et son équipage vont devoir faire face non seulement à ce qui semble être les elfes noirs qui les ont pris en chasse évidemment, mais aussi à ceux qui sont responsables de l'extermination des elfes rouges d'Oroboria: la Légion Noire! Son capitaine, Kowan Akeran, viendra même les exhorter à abandonner leur projet afin d'éviter un conflit, tout en profitant de l’occasion pour jauger l'adversaire qu'il va devoir affronter si Lanawyn et son équipe persistent dans leur voie. Mais cette rencontre ne sera pas la seule. D'autres vont surgir de toute parts, tout aussi surprenantes, bonnes et moins bonnes bien sûr.
Mon avis: Après le crossover mêlant les diverses espèces d'elfes (blancs, bleus, verts, sylvains, etc.) face à Lah'saa et ses goules, le nouveau cycle remet "enfin" les humains sur le devant de la scène et nous en savons un peu plus sur le rôle que ces derniers ont joué dans le monde d'Arran. Du moins le rôle qu'a joué la "Légion Noire" qui semble plus que jamais puissante, impitoyable et redoutée. C’est aussi le retour, tel le phénix renaissant de ses cendres, du peuple des Elfes Rouges qui ont précisément été exterminés par la Légion Noire et l'apparition de l'orc Turuk (voir Orcs et Gobelins 1) qui vient prêter main forte à Lanawyn. Le choix du titre "Renaissance" s’imposait certainement. Et, de toute évidence, Jean-Luc Istin n'est pas prêt de tomber à court d'idées pour poursuivre la saga des Elfes. A suivre avec intérêt donc!
Côté dessin, on retrouve avec plaisir Kyko Duarte pour ce nouvel album dans lequel il nous offre un résultat impressionnant. Comme toujours, la qualité est de mise que ce soit dans la vitalité des personnages, le dynamisme des cases et des pages, la facilité avec laquelle on reconnaît chaque personnage et la fluidité de lecture grâce à un dessin irréprochable et une mise en page cinématographique des plus réussies et efficaces. Si les splashs et illustrations sont de toute beauté, on regrette une nouvelle fois que la couleur en estompe trop les détails (comme on peut le voir sur les originaux, notamment la page 34, toujours visibles ici). La couverture est déjà une magnifique invitation à découvrir cette nouvelle aventure qui s’annonce comme une belle réussite. Rien d'étonnant lorsqu'on connaît les auteurs!
SDJuan