Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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Le POUVOIR DES INNOCENTS Cycle 3 - Les ENFANTS DE JESSICA T2
- Par asbl-creabulles
- Le 05/05/2019
Les Enfants de Jessica
Tome 2 - Jours de deuil
Scénario : Luc Brunschwig
Dessin : Laurent Hirn
Couleurs: Laurent Hirn
Editeur:
Dépot légal : août 2012
Format: Grand format
Nombre de pages : 40Avril 2007. Jessica Ruppert s'apprête à prononcer son discours de réforme de la politique des Etats-Unis devant le Congrès. En visite à Pékin, le président Mac Arthur va vite se rendre compte que les grandes puissances mondiales considèrent cette réforme comme inacceptable. A leurs yeux, les États-Unis ne peuvent échanger un système fondé sur la mondialisation et le capitalisme contre des réformes sociales et écologiques. A Washington, Jessica perd beaucoup de ses soutiens et sera même trahie par son propre parti qui lance une procédure d'impeachment, autrement dit de destitution contre elle. Pendant ce temps, le procès de Colin Strongstone s’est ouvert. Ce jeune afro- américain membre du mouvement extrémiste Logan’s s'était introduit avec des pitbulls affamés dans un immeuble de logements "Ruppert" où se trouvaient 45 "migrants intérieurs" ayant rejoint New York pour bénéficier de la législation sociale que Ruppert avait établie dans sa ville de New York avec succès. Colin s'y était introduit avec la ferme intention de faire le plus de blessés possible. Condamné à 5 ans de réclusion, il est incarcéré à Rykers Island, là même où se trouve Joshua auquel son épouse Xuan Mai vient rendre visite fréquemment en faisant tout son possible pour le faire sortir. Jessica qui se sent menacée ne cesse de s’interroger. Finalement, sa décision de participer avec Amy au rassemblement en faveur des victimes de Colin Strongstone va lui ouvrir les yeux et lui permettre de prendre conscience des mouvements et actions de soutien qui se dessinent en sa faveur.
Mon avis: Cet album confirme que ce cycle est plus politique que les précédents tout en maintenant son aspect thriller bien présent. C’est passionnant et moderne dans l’évocation d’événements qui nous touchent directement lorsque Brunschwig parle notamment politique, économie mondiale et retombées de réformes unilatérales au niveau mondial. Moins de gros rebondissements certes, mais une évocation réussie de notre monde dans tous ses aspects socio-politiques. Le récit demeure rythmé et on retrouve cette construction à tiroirs permettant aux actions de s’imbriquer les unes avec les autres. Les manipulations vont bon train à tous les niveaux, allant jusqu'au crime et à la montée de l'extrémisme. Luc Brunschwig nous démontre une fois de plus son savoir-faire, sa maîtrise du sujet et de tous ses personnages dont il développe longuement les caractéristiques psychologiques. Des dialogues ciselés et percutants font de cette histoire bouleversante l’une des meilleures du catalogue BD en cours.
Au dessin, Laurent Hirn illustre parfaitement le récit auquel il donne vie et apporte beaucoup d’émotions, avec des cases bien pensées qui attisent notre empathie, notre envie de vivre l'instant, de mieux le ressentir. L’ensemble est dynamique grâce à un découpage qui capte notre attention. Les couleurs sont magnifiques, parfaitement dosées pour attirer notre regard là où il faut. Du très bon travail comme de coutume, très plaisant visuellement.
L’Album contient un supplément sous forme de cahier graphique de 12 pages "Making off les Enfants de Jessica - Dans l'atelier de Laurent Hirn ...", mêlant story-board, explications sur la méthode de travail et commentaires des auteurs.
Voir nos chroniques du cycle II de la série: Car l'enfer est ici:
T1 , T2 , T3 , T4 , T5 Dernier tome de ce cycle.
Voir nos chroniques du cycle III de la série: Les enfants de Jessica
SDJuan
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Le POUVOIR DES INNOCENTS Cycle 3 - Les ENFANTS DE JESSICA T1
- Par asbl-creabulles
- Le 04/05/2019
Les Enfants de Jessica
Tome 1 - Mardi 10 avril 2007
Scénario : Luc Brunschwig
Dessin : Laurent Hirn
Couleurs: Laurent Hirn
Editeur:
Dépot légal : mai 2011
Format: Grand format
Nombre de pages : 40Plusieurs années se sont écoulées depuis que la démocrate Jessica Ruppert a pris en main les destinées de sa ville, New York, au poste de maire. Aujourd'hui, la voici nommée Secrétaire d’État aux Affaires sociales du gouvernement nouvellement élu. Elle ambitionne de faire voter près de 200 réformes humanistes dans son pays, mais les États-Unis d’Amérique sont-ils prêts pour un tel bouleversement ? Au sein même du gouvernement, Jessica se retrouve en conflit avec un grand nombre de députés. Dans l’opinion publique, l’extrémisme monte en flèche et même sa ville est confrontée à la violence et à une farouche opposition de groupuscules opposés à ses idées pourtant empreintes d’un profond humanisme.
Mon avis: Près de dix ans après le "Pouvoir des Innocents" paru aux éditions Delcourt, Luc Brunschwig et Laurent Hirn sont de retour pour nous proposer une réflexion sur la société américaine. Le scénario est bien ficelé, d’un niveau égal au premier cycle, sinon meilleur, agrémenté dans les premières pages de plusieurs flashes-back permettant au lecteur de se remettre en contexte. Ce thriller politico-social est très bien mené et aborde de front divers problèmes d’actualité. Les idées ont pu germer et s’épanouir dans les cerveaux bouillonnants de nos deux auteurs durant cette longue "pause". Luc Brunschwig nous replonge dans l’univers sombre du Pouvoir des Innocents en traitant deux cycles en même temps bien que situés à des périodes différentes: Les enfants de Jessica – cycle III – en 2007 et Car l'enfer est ici – cycle II – se déroulant six mois après les événements du premier cycle. Un double défi que Luc Brunschwig relève haut la main.
Le dessin toujours aussi impressionnant de Laurent Hirn s’enrichit de couleurs chatoyantes sans aucun doute inspirées par le travail qu’il a réalisé dans l’intervalle entre les différents cycles du Pouvoir des Innocents sur la série "Le sourire du clown". Son savoir-faire est bien présent, de belles cases, un choix de plans, d’angles et un découpage particulièrement efficaces pour répondre aux besoins de la narration, un ensemble dynamique et bien équilibré pour une lecture des plus agréables.
Ce troisième cycle s'annonce déjà comme un moment fort de notre époque.
Voir nos chroniques du cycle II de la série: Car l'enfer est ici:
T1 , T2 , T3 , T4 , T5 Dernier tome de ce cycle.
Voir nos chroniques du cycle III de la série: Les enfants de Jessica
SDJuan
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LE POUVOIR DES INNOCENTS CYCLE 3 Les enfants de Jessica T3
- Par asbl-creabulles
- Le 03/05/2019
Cycle III - Les enfants de Jessica - Tome 3 - Sur la route
Scénario : Luc Brunschwig
Dessin : Laurent Hirn
Couleurs : Laurent Hirn
Dépot légal : Mars 2019
Editeur :
Format : Grand format
ISBN : 978-2-7548-0943-6
Nombre de planches : 502007. En charge des affaires sociales au sein du nouveau gouvernent, Jessica Ruppert s’efforce de concrétiser son grand projet de réforme sociétale. Elle ne s'est pas fait que des amis au sein du gouvernement, ni hors des frontières en raison de sa ligne politique qui remet en question le capitalisme et la mondialisation alors même que cette grande puissance mondiale qu’est son pays aurait plus que jamais besoin d’une politique sociale et écologique audacieuse qui lui fait tant défaut. En se remémorant des souvenirs de la fin de la 2ème guerre mondiale lorsqu'elle était jeune infirmière à l'hôpital Weimar en Allemagne, elle en arrive à se demander si elle n'est pas en train de suivre le même chemin que ceux qu'elle combat, c'est-à-dire imposer son point de vue au détriment des gens qu'elle veut aider.
De son côté, Lucy est partie rejoindre la marche de soutien à Jessica Ruppert organisée entre New York et le Sénat de Washington. L’événement ne cesse de prendre de l'ampleur grâce aux renforts de nombreuses personnes de Cleveland, Philadelphie, Pittsburgh, Chicago, Boston et bien d’autres villes encore. A sa grande surprise, elle retrouve Domenico Coracci à la tête du cortège. Marchant sous la pluie depuis des heures, tous sont trempés jusqu'aux os, n’ayant pu trouver aucun abri en raison du refus des diverses autorités locales de leur venir en aide. Lucy se rappelle qu’à Grandville 400 familles ont été expulsées de leurs maisons qui sont désormais vides. Ils pourraient s’y réfugier, sauf que... Dans le même temps, un rapprochement se fait jour entre l’inspecteur Coltrane et Amy, l’un s’efforçant de protéger l’autre qui ne ménage pas ses efforts pour aider le handicapé qu’il est devenu.
Toujours en prison mais gardant l’espoir d’en sortir un jour, Joshua fait appel aux conseils avisés de l’homme auquel il s'était pris violemment, à savoir Colin Strongstone. Il l’interroge sur les modalités à suivre au sujet d'un projet commercial et culturel qu'il désire entreprendre avec sa femme Xuan-Mai. Les apparences sont très souvent trompeuses.
Mon avis: Tout comme le bon vin, les personnages de Luc Brunschwig se bonifient avec le temps. Le scénariste excelle à les construire et leur forger une personnalité forte jusqu'à les rendre quasiment palpables, tangibles. Ils ne sont pas gentils ou méchants à 100%, ils sont juste terriblement humains. L’intrigue devient plus consistante et meilleure encore. On en vient même à se demander s’il s’agit d’une fiction ou d’une histoire vraie. Nous avons dû patienter beaucoup pour ce troisième tome, mais une fois plongés dans le récit, tout nous revient en mémoire tant les personnages sont forts et ont marqué notre esprit. Et malgré la richesse des cycles précédents, tout est rapidement fluide et compréhensible. Je l’avoue, les scénarii de Brunschwig m'ont toujours captivé, surtout lorsqu’il s’agit d’histoires développées sur plusieurs tomes, car il est particulièrement doué pour construire des intrigues solides à long terme grâce à une narration passionnante de bout en bout. Cet album en est la parfaite illustration. C’est du tout bon. De la tendresse dans un monde de brutes, de la manipulation à tous les niveaux, une touche d’extrémisme, de la cruauté politique et/ou sociale mais aussi et malgré tout de l'espoir. Tous les ingrédients qui, depuis les premières pages de cette série, ont happé mon intérêt et ne m'ont plus lâché sont ici bien présents.
Parallèlement au cycle II sur lequel il s'occupait de la mise en scène, des dessins additionnels et des couleurs aux côtés de David Nouhaud et Thomas Priou, pour le troisième cycle Laurent Hirn est seul en charge de l'illustration. Je suis impressionné et épaté, voire scotché par son savoir-faire. C’est tout bonnement magnifique. Laurent Hirn maîtrise parfaitement les ambiances, mais également les expressions, les émotions sur les visages de ses personnages. Il leur donne vie au milieu de décors réalistes, soignés et fournis. La lecture se révèle très fluide grâce à un découpage plutôt cinématographique qui nous permet de suivre les personnages et de vivre chaque instant de leur existence. Les couleurs sont de toute beauté, largement agrémentées de jeux d'ombre et de lumière extrêmement réussis. Ce troisième tome du cycle III (Les enfants de Jessica) confirme la qualité du travail accompli par ces deux auteurs sur une série qui n’en finit pas de nous surprendre et de nous émerveiller.
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T1 , T2 , T3 , T4 , T5 Dernier tome de ce cycle.
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SDJuan
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LE POUVOIR DES INNOCENTS Cycle II, Car l'enfer est ici. T5
- Par asbl-creabulles
- Le 02/05/2019
Cycle II - Car l'enfer est ici
Tome 5 - 11 septembre
Scénario : Luc Brunschwig
Dessin : Laurent Hirn
Couleurs : Laurent Hirn
Décors : Annelise Sauvêtre
Dépot légal : juin 2018
Editeur :
Format : Grand format
ISBN : 978-2-7548-1714-1
Nombre de pages : 80Six mois après le tragique attentat dont on l’accuse (508 victimes dans l’explosion de la propriété de Steven Providence le 4 novembre 1997) et qui a provoqué une vive émotion et une vague d'indignation non seulement à New York mais dans l’ensemble des États-Unis, l’ancien Marine Joshua Logan s'est rendu à la police afin de prouver son innocence. Ce 1er mars 2001 marque donc le début de son procès. Alors que tout semble accabler Joshua qui a été retrouvé sur les lieux, son avocat, Maître Chapelle, va s’efforcer de prouver son innocence ou du moins de démonter un à un chaque chef d’accusation. Il va même créer la surprise en appelant à la barre l'homme le plus détesté de New York, sans doute l’ultime espoir de Joshua. Quel rôle vont bien pouvoir jouer Domenico Coracci, Lucy Bulmer, Angelo Frazzy et tous les autres? Où cela va-t-il nous mener? Que se prépare-t-il en coulisse? Rien de bon, assurément.
Mon avis: Ce cinquième tome qui clôture par le procès de Joshua le deuxième cycle de la série nous plonge une nouvelle fois et pour notre plus grand "bonheur" au cœur de ce thriller socio-politique hors normes et captivant qui a fait le succès jamais démenti du Pouvoir des Innocents. Luc Brunschwig a su nous faire vivre ce drame humain entamé en juin 1992, nous faire aimer (ou détester, c’est selon) ses personnages mais aussi partager leurs joies, leurs peurs, leurs ambitions et leurs moments de tristesse évidemment. À force de suivre leurs aventures et mésaventures toujours aussi passionnantes, prenantes et, parfois même, angoissantes, on a vraiment l'impression de les avoir côtoyés au quotidien tout au long de ces années, même si 9 ans se sont écoulés entre la fin du premier cycle et le début des deux suivants. La tâche semblait ardue, voire impossible, et pourtant Luc Brunschwig a réussi à nous replonger dans l'aventure avec brio. D’autant que les cycles II et III ont débuté la même année bien que traitant de périodes différentes dans la vie de nos héros. En fait, il a bien maîtrisé le caractère et les spécificités de chaque personnage, bon ou mauvais, pour nous offrir cette suite avec autant de force. L’actualité plutôt riche de cette vingtaine d’années écoulée lui a donné de quoi largement enrichir le récit de nombreux événements médiatico-politiques dans ce qu'ils ont de plus sournois, de plus machiavélique compte tenu de toutes leurs ramifications et des manipulations auxquels ils ont donné lieu à tous les niveaux. Ce dernier tome ne fait que confirmer le talent indéniable d’un scénariste prolifique et toujours au top comme le confirment ses autres séries, notamment "La Mémoire dans les poches", "Le Sourire du Clown", "Urban", "Holmes (1854/†1891?)".
Mais si la série m'a toujours plu, c'est aussi en (très) grande partie grâce au dessin tout à fait remarquable de Laurent Hirn qui donne vie à des personnages tous hauts en couleurs! A retenir que s’il a repris seul le dessin pour ce tome 5, il n’a jamais été tout à fait absent tout au long de ce cycle II puisqu'il s'est chargé de la mise en scène, des dessins additionnels et de la couleur aux côtés de David Nouhaud et Thomas Priou. En parlant de couleurs: quel talent! L'alchimie dessin, encrage et couleurs démontre une maîtrise incroyable de l'illustration qui rend la lecture particulièrement agréable à suivre. Les cadrages et les découpages sont des plus efficaces pour un résultat final d’une grande fluidité nous faisant penser aux mouvements de caméras dans les films du genre. Il sait faire transparaître les émotions, les sentiments, les faire ressortir, les faire vivre en quelque sorte. Annelise Sauvêtre a rejoint l'équipe gagnante et nous a offert de superbes décors New Yorkais criants de vérité.
Cet album confirme s’il en était besoin que cette série est l’une des meilleures, je dirais même en tête des meilleures séries de notre époque!
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T1 , T2 , T3 , T4 , T5 Dernier tome de ce cycle.
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SDJuan
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CASSANDRA DRAKE
- Par asbl-creabulles
- Le 01/05/2019
CASSANDRA DARKE
Scénario : Posy Simmonds
Dessin : Posy Simmonds
Traduction de l’anglais : Lili Sztajn
Collection : Denoël Graphic
Dépôt légal : avril 2019
Editeur : Denoël
Nombre de pages : 90Selon les dictionnaires, un(e) Misanthrope est une personne qui hait le genre humain, qui a une opinion défavorable, pessimiste de l'humanité (ou de la vie) OU une personne de caractère renfermé, d'humeur sombre, qui fuit les rapports humains, se complaisant dans la solitude.
L’odieuse, cynique, obèse Cassandra Darke de Posy Simmonds correspond parfaitement à la définition, ci-dessus !
En délicatesse avec la justice, après avoir mené une escroquerie dans la gestion de la galerie d’art de son ex-mari qui a été diagnostiqué Alzheimer, Cassandra est mise au ban de la société et de son milieu. Mais s’accorde très vite le pardon, au prétexte qu’«à côté de tous ces meurtriers récidivistes, on se sentirait presque comme Blanche-Neige». La septuagénaire ne pense qu’à elle-même et se complait dans le confort et la solitude de sa maison de Chelsea. …hélas, dans son sous-sol, une ex-locataire, la jeune et naïve Nicki, fruit des amours de l’ex-époux et de la sœur de Cassandra, «a laissé une surprise qui pourrait bien s’accompagner de violence et d’au moins un cadavre… »Entre conte, polar et bande dessinée, Posy Simmonds, revisite Charles Dickens et plus précisément le personnage acariâtre d’Ebenezer Scrooge dans «Un chant de Noël ».
Raconté en flash-back, le récit oppose deux générations de femmes émancipées sur fond de fractures sociales et morales.
La talentueuse auteur britannique, Posy Simmonds nous compose avec son brio habituel (Gemma Bovery, Tamara Drewe) une caustique et touchante chronique tragi-comique. Le dessin est brillant et précis. La bd foisonne de détails et la mise en page très imaginative.C’est mordant, souvent cruel mais l’empathie nous guette très vite pour cette anti-héroïne à chapka à pans rabattus. Le plaisir de lecture est réel. L’auteur nous offre un parcours hybride et unique dans un style « patchwork » entre livre d’images, bd et roman graphique (à la sauce polar).
La lecture en est très fluide, vous verrez, et magiquement réjouissante ! Faites-vous plaisir et n’hésitez pas à vous procurer le Cassandra Darke de Posy Simmonds.Michel
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CANDY & CIGARETTES 1
- Par asbl-creabulles
- Le 29/04/2019
Tome 1
Scénario: Tomonori Inoue
Dessin: Tomonori Inoue
Couleur: N&B
Souple - Couleur - Broché
Format: 13.4 x 18.2 cm
Editeur:
Dépot légal: 27 mars 2019
ISBN : 9782203172364
Nombre de pages : 192En retraite, largement méritée au terme de sa remarquable carrière de policier, Raizo reste obligé à 65 ans de faire des petits boulots pour arrondir ses fins de mois. Un jour, il apprend que son petit-fils Shôta est atteint d'une maladie rare nommée "encéphalite léthargique de Chesterton", une sorte de maladie du sommeil qui n’est malheureusement pas couverte par la sécurité sociale. Or, la facture pour les soins de Shôta s'élève à 900.000 yens, somme que la famille n'a pas évidemment. Raizo ne sait plus trop quoi faire quand il tombe sur l’annonce d'une certaine "Agence SS" qui recherche des hommes ayant une bonne maîtrise des arts martiaux et des armes à feu. Il y a un million de yens à la clé. Raizo se présente le jour indiqué et sa candidature est retenue. Il ne lui reste plus qu’à passer un test d’aptitude. En fait, il est chargé de faire le nettoyage, cadavres, taches de sang, empreintes, etc. après le passage de Miharu, une tueuse atypique puisqu’il s’agit d’une gamine âgée d'à peine 11 ans !
Mon avis: Cet album complètement déjanté qui se déroule sur un rythme endiablé dès les premières pages fait la part belle à l'émotion même si on ne peut s'empêcher de se demander comment cette gamine Miharu a pu en arriver là. Si beaucoup de réponses nous sont données dès ce premier tome, bien d'autres interrogations viennent se greffer tout au long d’un récit qui se lit d’une traite. Les personnages sont attachants et on se surprend à avoir de l'empathie (ce qui est voulu évidemment) pour les deux héros que tout devrait opposer, Raizo l'ancien flic et Miharu, la petite tueuse de sang-froid.
Le dessin typiquement dans le style manga est bourré d'énergie et on fond tout de suite devant le regard espiègle et en même temps innocent de la gamine. Raizo le grand-père n'est pas en reste non plus avec ses émotions très bien rendues. On vit les scènes de colère, d'étonnement, de tristesse et de tendresse aussi. Le tout accompagné de belles scènes d'action, parfois assez violentes, de courses-poursuites ainsi que d’illustrations d’ambiance aux décors bien fournis.
Un premier volume qui promet une série très dynamique.
SDJuan
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AVANT
- Par asbl-creabulles
- Le 26/04/2019
Tome 1 - Mumu la bâtarde
Scénario : Yann
Dessin : Jérôme Lereculey
Couleurs : Usagi
Dépot légal : mars 2019
Editeur :
Format : Grand format
ISBN : 978-2-8001-7457-0
Nombre de pages : 48Souricette, de son vrai nom Musaraigne, alias "Mumu la bâtarde" comme s’amuse à l'appeler son père – ce qui bien sûr ne manque pas de la mettre en rogne à chaque fois – est une gamine intelligente et rusée. Certes, un peu tête de linotte, mais elle sait ce qu'elle veut. C'est déjà un exploit quand on est la fille de Smilodon, chef de la tribu du même nom, et de la terrible Goana. Smilodon est un homme à femmes. Alors qu'il a déjà trois compagnes, il n'hésite pas à s’enticher d’une quatrième avec qui il passe la majeure partie de son temps dès qu’il rentre de la chasse. C’est d’ailleurs à leurs risques et périls car Goana ne l'entend pas ainsi. Quant à Mumu, en plus d’être délaissée par son père, elle n'en peut plus des cancans, jalousies et autres chamailleries continuelles des femmes pour toutes sortes de futilités car, du coup, personne ne l'écoute même lorsqu'elle veut prévenir la tribu qu'un grand danger la menace.
Mon avis: On connaissait déjà Rahan, Tounga ou Kazar pour ne citer qu’eux. Désormais, il faudra compter avec... MUMU !! Yann se déchaîne dans cet album d’aventure préhistorique totalement déjantée. Car si le scénariste a l'air de bien s'amuser, il nous en fait largement profiter. Une maisonnée confrontée à toutes sortes de problèmes familiaux, on connaît, mais comment étaient-ils perçus à l’époque? Ne cherchez plus car Yann nous donne les réponses! En fait, ils n'étaient pas si différents de ceux d’aujourd’hui, même s’il faut y ajouter ceux d'une famille polygame, une gamine qui sait ce qu'elle veut, quand elle ne l'oublie pas en chemin, et des animaux dangereux dotés de dents de sabre par exemple. Bref, une histoire plutôt folle et drôle.
Au dessin, Jérôme Lereculey met en scène les péripéties de cette famille atypique de manière plutôt cocasse. Il maîtrise parfaitement ses personnages, poilus ou non, dotés de faciès tous bien reconnaissables, sans oublier les animaux hors normes qui peuplent une région à la végétation luxuriante. Sans entrer dans la caricature, Lereculey nous fait passer un très bon moment de lecture. Un nouveau genre (l'humour à l'état pur) qu’on ne lui connaissait pas mais qui fonctionne très bien. L’ensemble bénéficie de l’agréable mise en couleurs d’Usagi qui donne du volume et de la vie à ce récit déjà bien survolté conçu par un trio d’auteurs plutôt étonnant. Et même si l’album vise plutôt la jeunesse, il est idéal pour passer un bon moment.
SDJuan
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DÉTOX
- Par asbl-creabulles
- Le 25/04/2019
Détox, tome 1 "Le déni"
Scénario: Jim
Dessin: Jim et Antonin Gallo
Couleurs: Antonin Gallo
Dépôt légal: 27/03/2019
Editeur: Bamboo, collection Grand Angle
Nombre de planches: 70 + 4 pages supplément Genèse et album Canal BD (en haut à droite)Paris huitième. Il s’appelle Matthias d’Ogremont, marié, deux enfants, une femme, DG à la tête d’une société d’acquisition d’entreprises en cessation. "On rachète, un petit coup de peinture et on revend." Matthias n’arrête jamais, vit à deux cents à l’heure. Il a une putain de bagnole, des amis géniaux, de quoi payer des vacances bien comme il faut à sa femme et ses enfants. Il démarre tôt ses journées jusqu’à très tard le soir. Il fait du fric, aime l’adrénaline que sa vie lui procure et, plus que tout, le sentiment de bouffer la vie par tous les bouts.Matthias d’Ogremont surfe sur la crête de l’AVC permanent et ne compte surtout pas, malgré les conseils de son médecin, mettre le pied sur le frein. Mais un jour la foudre ne tombe pas loin …
Détox raconte l’histoire d’un parisien ultra-connecté, ultra-stressé qui va s’inscrire à un stage détox. Le récit d’une décélération, d’une purge forcée …interrogeant notre rapport à la vitesse, dressant le portrait de gens en quête de sens ne sachant pas exactement dans quelle direction chercher. Mais il n’est pas simple de se désintoxiquer de la ville. Et que reste-t-il de l’urbain sans l’urgence, sans le trop-plein de tout ce qui nous remplit de vide? Bref … c’est comment qu’on freine?"Déni" est le premier volume du diptyque "Détox" qui sort aujourd’hui dans la collection Grand Angle de Bamboo. Jim (Thierry Terrasson) en a écrit le brillant scénario et dessiné les personnages. Antonin Gallo quant à lui en a fait les décors et une mise au gris très riche. Le scénario est inspiré par un ami de Thierry qui est allé faire un stage détox, sans ordinateur ni téléphone pendant dix jours en pleine cambrousse loin des villes.Mon avis: Brillant, inspiré, amusant, interpellant, humain, authentique, cynique, intelligent et une très bonne mise en images + un accessit pour le travail des décors et la mise en couleurs.Michel