Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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LES PSY 22
- Par asbl-creabulles
- Le 24/05/2019
22 . Vive la retraite
Scénario : Raoul Cauvin
Dessin : Bédu
Couleurs : Liliane
Dépot légal : Avril 2019
Editeur : Dupuis
Format : Format normal
ISBN : 978-2-8001-7015-2
Nombre de pages: 46Notre Psy a décidé de prendre sa retraite. Pour autant, il reste pro jusqu’au bout car ce n’est pas une raison pour traiter ses derniers patients avec moins d’attention que d’habitude... en tout cas plus ou moins efficacement. Et pourtant, les patients qui viennent le consulter ne sont pas de tout repos comme cet homme qui ne supporte pas d’être dépassé lorsqu’il est sur son vélo, cette victime d'un accident qui refuse à présent de remonter dans une voiture, cette femme qui se précipite pour éteindre une flamme dès qu’elle l’aperçoit, cet homme effrayé par les flocons de neige, ce gamin colérique.... Notre Psy devra-t-il à son tour consulter un confrère pour ne fut-ce que remettre les pendules à l’heure ou de l’ordre dans sa tête avant de prendre sa retraite?
Mon avis: Voici un dernier album bourré de gags toujours aussi réjouissants les uns que les autres au point de se demander où Cauvin a pu trouver autant d'idées. Car en 25 ans de carrière, il aura scénarisé 22 albums, il faut le faire tout de même! Ne devrait-il pas passer entre les mains de ce psy justement? De même pour Bédu d'ailleurs! Cette (longue) série qui ne se prend pas la tête nous a offert une gigantesque collection de gags pas vraiment hilarants mais toujours plaisants, drôles et surprenants pour de très bons moments de lecture. La spécialité que constituent la psychologie, la psychiatrie, la psychanalyse et la psychothérapie a sans aucun doute été une source intarissable d’inspiration pour Raoul Cauvin qui grâce à cette série nous a offert avec son compère Bédu de très bons moments de détente.
Le dessinateur Bédu maîtrise parfaitement ses personnages et leurs environnements qu’il illustre à chaque fois dans des scènes au style simple mais très efficace. Chaque case fait mouche, reprenant parfois les mêmes personnages, la preuve s'il en faut qu'ils sont mal soignés ces pauvres bougres! Le crayon de Bédu nous fait vivre les changements d'humeur de notre psy qui s’efforce à chaque fois de faire du mieux qu'il peut.
Espérons que nos deux auteurs pourront fuir ce fauteuil qui leur a tant servi pour la série "Les Psy", sans oublier la coloriste, Liliane Labruyère, qui depuis le tome 7 a été le témoin de toutes ces "souffrances humaines" sans pouvoir dire un mot.
SDJuan
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FLÈCHE NOIRE
- Par asbl-creabulles
- Le 22/05/2019
Le roi emprisonné
Scénario : Saladin Ahmed
Dessin : Stéphanie Hans, Christian Ward et Frazer Irving
Couleurs : Stéphanie Hans, Christian Ward et Frazer Irving
Encrage : Stéphanie Hans, Christian Ward et Frazer Irving
Couverture : Christian Ward
Dépot légal : Avril 2019
Editeur : Panini Comics
Collection : Marvel Deluxe
Format : Format comics
ISBN : 978-2-8094-7701-6
Nombre de planches : 240Blackagar Boltagon, autrement dit Blak Bolt – Flèche Noire en VF – a perdu ses pouvoirs, une partie de sa mémoire, sa famille et son royaume. Son frère Maximus a usurpé sa place de roi chez les Inhumains en se faisant passer pour lui. Depuis quelque temps le destin s'est acharné contre lui et ses proches. Il se retrouve emprisonné sans en connaître les raisons dans cette prison cosmique créée par les Inhumains où il voulait justement enfermer Maximus, son frère atteint de démence. Il se rend compte que cette prison n'est pas restée secrète comme elle aurait dû l’être et ses codétenus parmi lesquels l’Homme Absorbant n'ont rien à y faire, n’ayant aucun lien avec les Inhumains. Mais comme dans toute prison, la terreur règne et s'il compte rester en vie, il va devoir s’y imposer. Sans ses pouvoirs cela ne pourra se faire qu’à la force de ses poings mais surtout de son mental. Sauf que dernièrement son mental en a pris un sérieux coup. Et le geôlier n'est autre qu'un vampire psychique.
Mon avis: Cinquante ans après sa première apparition dans les aventures créées par Stan Lee et Jack Kirby pour "Les 4 Fantastiques", Black Bolt / Flèche Noire a enfin sa propre série ! Ancien roi des Inhumains, maintes fois combattu par les Krees, par Thanos en combat individuel, capturé et remplacé par un Skrull, exilé, torturé, trahi plus d'une fois, ce souverain en a vu de toutes les couleurs au sein de plusieurs sagas, crossovers, entre les mains de plusieurs scénaristes et dessinateurs. Le voici de retour aujourd'hui dans cette mini-série écrite par Saladin Ahmed dont c'est la première BD et qui a valu aux auteurs l'Eisner Award 2018 de la meilleure nouvelle série. On retrouve Blackagon Boltagon en prison ayant perdu ses pouvoirs, en proie à de vieux souvenirs tout en essayant de protéger une gamine alien. Un album captivant !
Un récit dur et touchant à la fois dont la partie illustration se révèle très originale puisque l’accent est mis sur les couleurs, que certains jugeront peut-être déconcertantes, au détriment de l’encrage. Ce faisant, le trio d’artistes Christian Ward, Frazer Irvin et Stéphanie Hans souligne bien la dimension de l’esprit à mi-chemin entre imaginaire et réalité. Cet album inédit (qui contient les épisodes US Black Bolt 1 à 12) vaut le détour même s’il est assez cher comme la plupart des titres de la collection Marvel Deluxe.
SDJuan
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CRUSADERS 1
- Par asbl-creabulles
- Le 21/05/2019
Tome 1 - La Colonne de fer
Scénario : Christophe Bec
Dessin : Leno Carvalho
Couleurs : Massimo Travaglini et Vyacheslav Panarin
Couverture : Bastien Grivet
Dépot légal : Mai 2019
Editeur :
ISBN : 978-2-302-07640-2
Nombre de pages : 66Un message alien est arrivé sur Titan, l’un des nombreux satellites de Saturne, là où les hommes ont installé une colonie humaine et minière. L'humanité a toujours cru à une vie extraterrestre, dans le cas présent extérieure à Titan, mais ce message dépasse tout entendement humain. Il aurait parcouru 32 milliards d’années-lumière avec des données précises pour un "rendez-vous", notamment les coordonnées d’une galaxie lointaine, patrie des "émanants", et les plans de construction de vaisseaux adaptés à un tel voyage témoignant d’une technologie très avancée. Rien que la puissance de propulsion devrait à elle seule liquéfier les passagers. Le défi sera relevé même si l’idée d’un piège n’est pas du tout écartée. Une armada de cinq vaisseaux est finalement mise sur pied et c’est au Major Natalia Tarkovski de prendre la tête de la mission à bord du vaisseau amiral, le Crusader 1.
Mon avis: Une épopée galactique comme Christophe Bec en a le secret. Un départ sur les chapeaux de roues avec des personnages au caractère fort dans une intrigue qui se met solidement en place. Beaucoup d’explications de la part de l’auteur pour cette entrée en matière et quelques retours en arrière pour mieux situer les faits et acteurs de cette nouvelle aventure spatiale. Voyage intergalactique, découverte d'une civilisation extraterrestre, surtout là où on ne l’attendait pas, le tout dans une ambiance de compétition, de respect à gagner et d'inimitiés. Le ton est donné.
Dès les premières pages, Leno Carvhalo nous plonge dans l'espace, lieu qui n’est pas des plus apaisants, bien au contraire. Décors de type lunaire, vaisseaux spatiaux impressionnants, sauts dans l'espace, le tout fonctionne. En prime, quelques doubles pleines pages dont certaines (seulement) à couper le souffle. Une illustration globalement réussie qui bénéficie d’une agréable mise en couleurs de la part de Massimo Travaglini et Vyacheslav Panarin.
SDJuan
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ENFERME-MOI SI TU PEUX
- Par asbl-creabulles
- Le 20/05/2019
Enferme-moi si tu peux
Scénario : Anne-Caroline Pandolfo
Dessin : Terkel Risbjerg
Couleurs : Terkel Risbjerg
Préface : Michel Thévoz
Dépot légal : Mai 2019
Editeur : Casterman
ISBN : 978-2-203-16281-5
Nombre de pages : 168C’est l’histoire de six vies, six personnes ayant "réellement existé" comme il est écrit en exergue, six personnes que rien ne disposait à s’ouvrir au monde de l’art. Ferdinand Cheval, un facteur parcourant son circuit habituel et chronophage qui après avoir trébuché sur une pierre va décider d'en ramasser toute sa vie pour construire ce qui appellera le "palais idéal", tout droit sorti de son imagination. Augustin Lesage, un mineur ne faisant que creuser et casser des pierres encore et encore. Judith Scott, une jeune trisomique qu’on enferme parce qu’elle est persuadée qu’elle n’a aucun avenir et que sa seule présence pourrait ralentir l’épanouissement de sa sœur jumelle. Marjan Gruzewski, une enfant somnambule qui n’a plus le contrôle de sa main droite. Madge Gill, née sans père, cachée durant son enfance et ensuite placée dans un orphelinat. Et enfin Aloïse, cette jeune fille heureuse et bouillonnante de vie qui choisit de se replier sur elle-même lorsque la guerre arrive. Tous ces destins exclus de la société vont prendre un tout autre chemin: celui de la liberté artistique que rien ne peut enfermer ou même cloisonner ! Peinture, dessin, architecture, etc., les uns vont se découvrir sur le tard, les autres de manière quasi surnaturelle en communiquant avec l’au-delà. Assurément, chacun y trouvera sa voie vers une totale liberté d’expression artistique et ce comportement sera salvateur pour certains alors même que tout semblait les condamner.
Mon avis: Un album déroutant voire interpellant qui explore en format bande dessinée le mystère des capacités cérébrales de l'être humain. D’autant plus impressionnant qu’il s’agit bien de l’histoire de six personnes ayant vécu en marge de la société, n’ayant suivi aucune formation artistique et soudainement devenues des artistes à l’origine d’œuvres exceptionnelles. Ces récits nous font vivre ces destins hors du commun qui ont pu se libérer de leur condition pour donner libre court à l’art qui était en eux et qui n’attendaient que le bon moment pour l’exprimer de manière brute et spontanée.
Les auteurs Anne-Caroline Pandolfo au scénario et Terkel Risbjerg à l’illustration ont relevé le défi haut la main, ne se soumettant qu’à un minimum de codes pour cette adaptation BD. Un album qui peut dérouter parfois, mais sans aucun doute curieux et original sur la découverte de l’art et de la création par des personnes qui vont être soudainement propulsées au rang d’artistes alors que la société les avait plutôt tenues à l’écart.
Un très beau récit plein d’humanité et magnifiquement illustré, occasion de découvrir l’art dit brut, celui produit par des personnes sans culture artistique, des autodidactes voire des marginaux.
SDJuan
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SIX COUPS 1
- Par asbl-creabulles
- Le 17/05/2019
Tome 1 - Le Crash de Monsieur Crunch
Scénario : Jouvray, Anne-Claire & Jouvray, Jérôme
Dessin : Jérôme Jouvray
Couleurs : Anne-Claire Jouvray
Dépot légal : Avril 2019
Editeur :
Format : Format normal
ISBN : 978-2-8001-7095-4
Nombre de planches : 46Le shérif William Barrel est tout fier et heureux d’offrir à son adjoint, son fils Eliot qui fête ses 10 ans, un "Smouthie-Wesson" équipé d’un barillet de six coups, même si le gamin a toujours dit qu’il détestait les armes à feu. Malgré tout, ils partent dans la forêt pour l’essayer. Au premier coup, Eliot se fait mal au bras. Heureusement pour lui, son père est appelé au village. Sur le chemin du retour à la maison, Eliot croise Bianca. Contrairement à lui, Bianca qui a un tempérament plutôt déluré affiche une passion certaine pour les armes. Pour s’amuser, elle s’empare du revolver. Quand Eliot le lui reprend violemment, un coup part et touche un oiseau. Eliot, effrayé, s’enfuit en laissant son cadeau par terre. Pendant ce temps en ville, Mity et Albert, deux frères jumeaux exerçant le métier de braqueurs sont en repérage dans une épicerie lorsqu’ils tombent sur le shérif. Dépités, ils décident d’engager Vegas, un prestidigitateur un rien alcoolique qu’ils paieront en bouteilles de bières pour les aider dans leurs vols à main armée. Évidemment, les choses ne vont pas vraiment se passer comme prévu d’autant qu’un spectacle hors du commun doit avoir lieu: une collision frontale de deux trains !
Mon avis: Avec "Lincoln", Jérôme Jouvray nous a habitués à illustrer des récits beaucoup plus déjantés. Mais je ne peux pas lui en vouloir, peut-être un peu quand même c'est vrai, mais il faut aussi penser à se renouveler, ce qui est le cas ici. Cela dit, Anne-Claire Thibaut-Jouvray nous a concocté des personnages tous un peu "barjo", il faut l'avouer. Le père fana d’armes à feu veut à tout prix partager sa passion avec son fils et aussi en fournir à tous ceux voulant bien l'écouter; la copine battue par son père ne pense qu'à une chose, se tirer le plus loin possible; les bandits comme dans tout bon western sont bien là pour se faire un max d’argent mais pas très doués voire franchement nuls; et enfin il y a un magicien très porté sur la bouteille Belle équipe, non ! Et au milieu de tout ce beau monde, Eliot, qui va néanmoins bientôt révéler l’étendue de ses compétences …
Le duo Jouvray nous plonge une nouvelle fois dans le Far West comme il a toujours su le faire, c’est-à-dire de la meilleure des façons. Les personnages, les costumes, les décors, tout est bien là pour installer l’ambiance. On apprécie les dialogues pleins d’humour et d’allusions et un dessin fourni en scènes toujours aussi délirantes et gags qui font mouche. Un très bon moment de lecture.
SDJuan
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IRONS 2
- Par asbl-creabulles
- Le 16/05/2019
Série: Irons T2 – Les Sables de Sinkis (1/2 dyptique)
Scénario: Tristan Roulot
Dessins: Luc Brahy
Couleurs: Hugo Facio
Dépôt légal: avril 2019
Editeur: Lombard / Collection Troisième Vague *
Nombre de planche: 46Après être intervenu, en tant qu’expert des ponts, dans les paysages neigeux du Canada, les auteurs entrainent aujourd’hui Jack Irons dans une baie de Sumatra.
L’île de Sumatra a été durement touchée par le Tsunami de 2004. Les côtes ont été ravagées et il a fallu tout reconstruire. La réponse internationale a été incroyable et la construction de nouveaux ponts pour relier les villages a rapidement été lancée.
À Sinkis pourtant, malgré déjà dix ans de travaux, le chantier d’un pont n’avance toujours pas. Irons est envoyé sur place, en tant qu’expert indépendant, pour enquêter sur ce retard, le comprendre et donner son rapport.
Le soir de son arrivée, souffrant du décalage horaire, Jack rejoint l’équipe du chantier dans un bar et fait par la même occasion la connaissance de Tile Porter, l’ingénieur en chef de la société internationale Starbridge, responsable des travaux du pont. Porter, semble voir d’un très mauvais œil la remise en question de son travail.
Mais qui aurait donc intérêt à voir cette construction retardée? Et, surtout, pourquoi?Luc Brahy et Tristan Roulot inventent le "thriller technique". En effet, ils nous font découvrir l’univers opaque de l’ingénierie des ponts, tout en proposant un véritable thriller. L’originalité de la série réside également dans le choix d’un personnage hors norme comme héros de la série. Jack Irons, ingénieur spécialisé dans les ponts, n’est ni méchant, ni gentil. Il souffre de sociopathie, trouble de la personnalité caractérisé par une tendance générale à l'indifférence vis-à-vis des normes sociales ainsi que des émotions et droits d'autrui. La justice ne l’intéresse pas. Pour lui, seule la vérité mérite que l’on se batte pour elle. Bref, un héros froid, juste mais sans empathie aucune pour les autres.
Mon avis: Encore une fois, les auteurs nous offrent un scénario costaud et bien amené. Une intrigue pleine de surprises, "bourrée" d’informations techniques captivantes et d’action. Les personnages sont denses et profonds. Le dessin réaliste de Luc Brahy est efficace, précis et retranscrit bien l’action, les paysages les atmosphères pesantes et lourdes du récit.
Contrairement au premier opus, "Les sables de Sinkis" n’est pas un one-shot, mais se développera en dyptique. J’attends la suite avec impatience !
Une bd thriller bien foutue qui se démarque nettement du lot par son originalité !______________
* La collection Troisième Vague se veut la référence du thriller contemporain en bande dessinée. En mettant un peu de lumière sur des univers en général méconnus ou inaccessibles du grand public du 9e art, elle nous permet, en tout cas, d’en comprendre de façon "ludique" et passionnante une partie des rouages et enjeux du monde actuel.Michel
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Le TROISIÈME FILS DE ROME 5/5
- Par asbl-creabulles
- Le 15/05/2019
Tome 5 . Marc Antoine et Cléopâtre
Scénario : Laurent Moënard
Dessin : Rafa Fonteriz & Fernando Nicolas Baldo
Couleurs : Sebastián Facio
Couverture : Pierre Loyvet
Dépot légal : Avril 2019
Editeur :
Format : Grand format
ISBN : 978-2-302-07540-5
Nombre de pages : 48La rivalité entre Octave et Marc Antoine fait rage. Si l’un règne sur l’Occident et l’autre sur l’Orient, Octave n’a aucune envie de laisser l’Orient à Marc Antoine qui, non seulement, s’est épris de Cléopâtre mais qui a accueilli à ses côtés Césarion, le fils de Jules César et de Cléopâtre et l’héritier officiel de Rome. L’Ordre du Troisième Fils de Rome voit en Marc Antoine et Cléopâtre des alliés de taille pour mener à terme sa mission. Il apporte son soutien en facilitant le vol et la fonte du bouclier de Vulcain pour en fabriquer un nouveau à la gloire de Césarion et de sa prochaine victoire sur Rome. De son côté, se proclamant seul héritier de Rome, Octave qui a déclaré la guerre à Antoine, soulève le peuple, l’armée, les sénateurs et les généraux pour partir affronter son rival sur ses propres terres, l’Égypte.
Mon avis: La mise en contexte historique est bien présente pour ce dernier album dans lequel l'Ordre du Troisième Fils de Rome va arriver à ses fins. Le scénario de Laurent Moënard qui mélange toujours fiction et faits historiques demeure efficace même s’il se révèle plus léger que précédemment. Ici, pas de montée en violence ni de fin en apothéose. Les événements se déroulent selon les plans d’Octave, tels que l’histoire les a consacrés: l’affrontement pour le pouvoir avec Marc Antoine.
Cela dit, c’est pour nous lecteurs l'occasion d'apprécier les illustrations du duo hispano-argentin Rafa Fonteriz et Fernando Nicolas Baldo. Ces deux artistes nous régalent d’un dessin plutôt réaliste agréable à l’œil. L’album est largement fourni en décors – cités romaines mais également paysages égyptiens – et costumes de toutes sortes, pour un très bon moment visuel à la lecture.
SDJuan
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LUCIEN et les mystérieux phénomènes
- Par asbl-creabulles
- Le 14/05/2019
Tome 1 - L’empreinte de H. Price
Scénario : Delphine Le Lay
Dessin : Alexis Horellou
Couleurs : Alexis Horellou
Dépot légal : Avril 2019
Editeur :
Nombre de pages : 96Lucien et sa famille ont décidé de quitter la ville pour venir s’installer dans une maison entre mer et campagne. Cela ne fait pas du tout l'affaire de Julien qui est passionné de paranormal et, en particulier, de maisons hantées. Parti au village acheter de quoi manger avec Violette, sa petite sœur, il apprend qu'une maison pourrait bien l'intéresser. D’après l’épicier, cette vaste demeure abandonnée près de la falaise serait même hantée par le fantôme de son ancien propriétaire, Honoré Prince, un vieil homme décédé depuis près de 20 ans. D’ailleurs, personne n'ose approcher le manoir. Lucien, au contraire, est bien décidé à aller voir de quoi il retourne vraiment. Il persuade plusieurs gamins de l’école de l’accompagner, lui et Violette mais sur place, il préfère laisser sa petite sœur dehors, au cas où... et d’ailleurs ses copains d’école en font de même en décidant de l’attendre à la grille. C’est donc seul qu’il pénètre dans les lieux… dont il ressort à toutes jambes. Mais il n'en restera pas là et se promet de revenir au plus vite équipé des armes qu'il a confectionnées avec soin à cet effet.
Mon avis: Ce récit d’aventure d’Alexis Horellou mêlant habilement aventure, paranormal et écologie constitue une lecture à deux niveaux. Les plus jeunes vont s’identifier à Lucien et suivre avec passion ses aventures parsemées de phénomènes inexpliqués, tandis que les autres seront plus sensibles à l’aspect écologie. De fait, l’album prend très vite un virage écolo et devient plus profond qu’il n’y paraît, plus réaliste en abordant la grande question actuelle et future, celle de nos conditions d’existence sur Terre, d’abord défendue par les élèves puis par l'ensemble de la population du village. Si la famille de Lucien a clairement adopté un comportement plus "vert", l’élément déclencheur est bien ce "fantôme" qui attire toute l’attention de Lucien. Il vit "cloîtré" dans son manoir et s'autosuffit. Jusqu’à présent, il a fui les gens, préférant vivre à sa manière qu'il estime juste et écologique, sans rien devoir à personne et sans subir le jugement et les critiques des autres. L'arrivée soudaine de Lucien dans sa "bulle" va venir bousculer l’univers de chacun et éveiller en quelque sorte leurs consciences réciproques, en remettant en question leur façon de voir les choses. A noter une préface rédigée par Jérémy Pichon, militant associatif qui travaille depuis 15 ans pour des ONG environnementales et auteur avec Bénédicte Moret de "Famille (presque) Zéro Déchet – Ze Guide", un guide pratique dédié à l’écologie justement.
Pour illustrer ce récit, Delphine le Lay nous propose un dessin agréable, plutôt détaillé, souvent inspiré par le style "art nouveau" grâce à l’utilisation de superbes encadrements mettant en valeur ses personnages semi-réalistes, mais également un large éventail d’animaux et de décors végétaux particulièrement réussis. Cet album, enrichi d’un dossier "vert" plutôt destiné aux jeunes lecteurs, est une très agréable surprise.
SDJuan