Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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HERBERT WEST Le réanimateur
- Par asbl-creabulles
- Le 19/06/2019
Le réanimateur
Scénario : David P
Dessin : David P
Couleurs : H Arthur H
Adapté de: H.P. Lovercraft
Dépot légal : Avril 2019
Editeur : Soliane
ISBN : 978-2-930814-13-1
Nombre de pages : 55Massachussets, début du 20e siècle. Après avoir étudié la médecine à la Miskatonic University d’Arkham, le Dr Herbert West a consacré sa vie à chercher des moyens de vaincre la mort. C'est là qu'il est tombé sur un exemplaire du Necronomicon d’Abdul Al-Hazred qui traite surtout de la préservation des corps humains après leur décès. Il y découvre des indices, de nouvelles possibilités pour ses recherches, en somme de quoi s'investir davantage pour découvrir le sérum qui ramènerait des êtres récemment décédés à la vie ! Mais ses travaux ne sont pas du goût de tout le monde. Il décide donc de s’isoler et installe son labo dans une ferme à l’écart afin d’y mener ses recherches en secret avec l’aide d’un ami.
Mon avis: Un album impressionnant qui nous emmène dans le fantastique largement teinté d’horreur et la science-fiction et qui joue parfaitement avec les codes du genre. La sauce prend immédiatement et on est vite happé par l’intrigue que constitue ce défi hors normes de redonner la vie aux morts. Une belle adaptation par David Peeters – artiste autodidacte et touche-à-tout, à la fois écrivain, peintre, dessinateur, sculpteur et illustrateur né à Bruxelles en 1964 – de la nouvelle de l’auteur américain Howard Phillips Lovecraft publiée en 1922 sous forme d’épisodes dans la revue Home Brew, qui nous fait inexorablement penser aux avancées actuelles en la matière.
Son dessin détaillé, précis et riche en décors illustre parfaitement ce récit sombre et inquiétant. Des pages équilibrées, de belles cases tout au long de l’album, des personnages aisément reconnaissables y compris lors des flashes-back, tout contribue à la lisibilité du récit. Auto-édité chez Soliane dans le cadre d’un financement participatif, l’album est également proposé dans une version N&B particulièrement bien contrastée soulignant la qualité du dessin et de l’encrage. La version couleur est également très agréable en apportant un peu plus de profondeur aux illustrations. A noter 4 planches bonus en fin d'album.
Une très belle surprise.
SDJuan
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ANDROÏDES T6
- Par asbl-creabulles
- Le 14/06/2019
Tome 1 - Les déserteurs
Scénario : Christophe Bec
Dessin : Erion Campanella Ardisha
Couleur: J. Nanjan
Couverture : Bertrand Benoît
Dépot légal : avril 2019
Editeur: Soleil
Collection: Anticipation
ISBN : 978-2-302-07541-2
Nombre de pages : 52
Info édition : Vernis sélectif sur la couvertureLors d’une expédition, les humains détectent sur un corps céleste inconnu la présence d’êtres d’une taille démesurée. Cet ennemi extraterrestre hors du commun risque bien d'anéantir la Terre et ses occupants. Surnommés Mantas car ayant une forme évoquant la raie manta, ils utilisent des moyens psychiques pour vaincre leurs adversaires. Ils prennent possession de leur esprit et de leur corps pour les éliminer l'un après l'autre. L’attaque aussi rapide que brutale que les Mantas lancent en représailles sur Terre où ils anéantissent la région de Jakarta et ses 45 millions d’habitants vient confirmer l’importance de la menace qu’ils représentent. Tandis que la bataille fait rage sur cette planète éloignée, les humains pensent avoir enfin trouvé une réponse infaillible sous la forme d’une armée surpuissante de robots androïdes nommés "Wanders", dotés d’une intelligence artificielle de pointe, de sorte que l'ennemi n'aurait aucune emprise mentale sur eux. Une victoire redevient donc possible. Mais, deux robots manquent à l'appel. Plus moyen de mettre la main sur eux. Ils ont décidé de penser et réagir par eux-mêmes.
Mon avis: En nous faisant voyager au fin fond de l'univers, c'est la deuxième fois, après Crusaders, que Christophe Bec évoque des extra-terrestres menaçants en si peu de temps. Ce nouvel épisode d’aventures intergalactiques d’Androïdes ne se déroule pas vraiment comme prévu. Ce récit est moins sombre qu'à l'accoutumée sans doute grâce à la présence de robots androïdes de combat high tech qui redonnent espoir aux humains. Mais Christophe Bec introduit également un nouvel élément narratif très actuel en abordant la prise d’autonomie et l’acquisition d’une conscience par ces intelligences artificielles. La disparition de deux robots prend dès lors le dessus sur les événements guerriers très violents qui constituent le cœur du récit. Une suite serait dès lors très appréciée car on aimerait savoir ce qu’il va advenir des robots déserteurs comme du conflit en cours. Erion Campanella Ardisha illustre de manière efficace cette nouvelle aventure d’Androïdes. Des décors fournis, de multiples vaisseaux spatiaux et robots, un ennemi superpuissant, de nombreuses scènes d’action, tout lui réussit et témoigne d’un réel dynamisme, l’ensemble bénéficiant également d’une mise en couleurs variée et harmonieuse réalisée par J. Nanjan.
Un album de qualité pour un agréable moment de lecture
SDJuan
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LUMINARY
- Par asbl-creabulles
- Le 12/06/2019
Tome 1 - Canicule
Scénario : Luc Brunschwig
Dessin : Stéphane Perger
Couleurs : Stéphane Perger
Dépot légal : mai 2019
Editeur :
ISBN : 978-2-344-02554-3
Nombre de pages : 144À Pittsboro, dans le sud des États-Unis, la chaleur est à son comble en ce mois de juillet 1977. Cela fait trente ans qu'on n'avait plus connu de telles températures. Billy Swan, un jeune afro-américain chargé de s’occuper des animaux d’un cirque se rend vite compte que la tigresse risque de mourir alors qu’elle est sur le point de mettre bas. Contre l'avis de tous, Billy se faufile dans la cage sous les yeux ébahis de ses collègues pour aider l’animal, sauvant du même coup les deux félins, la mère et son petit. Le jeune Billy semble capable de communiquer avec les animaux, ce qui ne plaît vraiment pas à tout le monde, c'est le moins que l'on puisse dire. Dans le même temps à New York, qui suffoque également sous la chaleur, une gigantesque explosion d'énergie vient de se produire. Les effets de cet éclair aveuglant sont dévastateurs en plein centre de Manhattan. Étrangement, au cœur même du sinistre, on retrouve un homme nu et recroquevillé dans la clinique où il avait été admis quelques semaines plus tôt. Personne ne peut expliquer comment Darby McKinley a pu survivre à une telle explosion. Quand un drôle d'insecte semble vouloir lui venir en aide, et même s'il ne comprend pas bien comment il réussit à communiquer avec lui, Darby sent aussitôt qu'il doit le suivre s’il veut sauver sa peau.
Mon avis: Avec Luminary, Luc Brunschwig rend hommage au personnage de Photonik, ce jeune homme solitaire, bossu, plutôt complexé, créé par Cyro Tota pour les éditions Lug et dont les aventures ont été publiées dans les magazines Mustang puis Spidey dans les années 80. Mais loin de se limiter à un remake, Luc Brunschwig utilise habilement tout le potentiel de ces personnages pour donner aux protagonistes de sa nouvelle série un côté très humain. Il leur donne de la profondeur en développant leur personnalité, les rend vivants, il en joue, se fait plaisir et on le ressent très vite. Derrière l’hommage, Luc Brunschwig va bien plus loin, adaptant et transformant ce dont il a besoin pour bâtir une histoire forte et captivante. Les intrigues parallèles donnent le ton tout en se complétant. Les flashes-back habilement proposés dans des tons différents apportent encore de la consistance à un récit dense mais toujours lisible si bien que l'histoire se déroule aisément et nous happe sans plus nous lâcher.
Au dessin, Stéphane Perger, qui n'en est pas à son premier coup d'essai en comics puisqu'il a également travaillé pour le marché américain, restitue parfaitement l’énergie que dégagent non seulement le récit mais surtout cet être de lumière. Sous son trait précis et expressif, tous les personnages deviennent charismatiques, chargés d’émotions fortes. Ajoutons de très beaux décors, un découpage dynamique, et une mise en couleur directe sur des planches pleines de luminosité.
Une série flirtant avec les super-héros dont ce premier tome augure bien de la suite connaissant le talent de ses auteurs.
A noter en fin de volume un dossier de 11 pages (interviews de Luc Brunschwig et Stéphane Perger ainsi qu'une postface de Luc Brunschwig), le tout illustré de dessins, croquis et photos.
SDJuan
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LE CIMETIÈRE DES INNOCENTS
- Par asbl-creabulles
- Le 11/06/2019
Tome 3 - Cycle 2 1/1 "Le grand mystère de l'au-delà"
Scénario : Philippe Charlot
Dessin : Xavier Fourquemin
Couleurs : Hamo
Dépot légal : Avril 2019
Editeur :Bamboo Collection : Grand format
Nombre de pages: 54Dans ce second cycle, qui est en réalité le troisième opus d’un triptyque (cycle 1 2/2 + cycle 2 1/1), nous retrouvons Oriane qui fait des miracles qui n’en sont plus. En effet, ayant délaissé le pouvoir de la pierre dont elle redoute les retombées incontrôlables, Oriane soigne dorénavant sans magie grâce aux plantes de manière naturelle les fidèles du cimetière qui eux font passer les guérisons pour des miracles.
Mais du fond de sa cellule, Oriane se retrouve de plus en plus face à d’ignobles soupçons de sorcellerie. En effet, les miraculés roses, guéris précédemment par la pierre de la Sainte Recluse (voir tome 2 de la série), semblent, aujourd’hui, l’objet d’une terrible malédiction et tombent comme des mouches. Le vicaire nommé par le duc en remplacement du prêtre dévoré par les cochons en rend Oriane responsable et veut brûler "la sorcière". Jonas, le maladroit amoureux, essaye quant à lui sans grand succès d’infiltrer les papistes en vendant des reliques grâce à la pierre rose et ressuscite le père d’Oriane. D’autres fantômes suivront et pas des moindres: Jeanne d’Arc et Charles VII.
Pendant ce temps-là, Lansquenet, le redoutable garde-corps du duo d’amis, continue de veiller "discrètement" au grain…
Mon avis: Avec "Le grand mystère de l’au-delà", Philippe Charlot et Xavier Fourquemin nous entraînent une nouvelle fois dans ce haut lieu populaire de Paris qu’était le Cimetière des Innocents. Sur fond de guerre de religions, les lecteurs retrouvent avec plaisir ce trio atypique et comique que forment Oriane, Jonas et Lansquenet dans le troisième volet de cette comédie historique.
Les auteurs nous offrent une BD grand public dans un cadre passionnant avec des protagonistes divertissants malgré la dureté des faits et dérives de l’époque. C’est efficace, plaisant, truculent, amusant, habile et philosophique.
Xavier Fourquemin très régulier dans son style, mélange, encore une fois avec réussite, réalisme et caricature avec un rendu expressif très vivant.
Très bonne alchimie entre le duo d’auteurs et quel casting
Michel
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CHOC
- Par asbl-creabulles
- Le 04/06/2019
Les fantômes de Knightgrave - L'intégrale en N&B et albums
Scénario : Stéphane Colman
Dessin : Eric Maltaite
Couleurs : N&B pour l'intégrale et Lady C, Eric Maltaite et Cerise pour les albums.
Préface : Jean-Louis Bocquet
Dépot légal : Janvier 2019
Editeur :
Format : Grand format
ISBN: 9791034738076
Nombre de pages: 280Février 1955. Le manoir de Knightgrave a été vendu au mystérieux marquis Di Magglio, son nouveau propriétaire, qui tient à rester discret. Normal puisqu'il s'agit en réalité de Monsieur Choc, le célèbre criminel à la tête du gang de "La Main Blanche" recherché par toutes les polices. En ce lieu et à ce moment précis, ses souvenirs d’enfance lui reviennent à la mémoire et le submergent. Alors qu'il n’était qu’un gamin appelé Eden, sa jeunesse qui s’annonçait heureuse sera finalement jonchée de malheurs. Son père est amputé d’un bras durant la première guerre mondiale puis perd la vie, quelques années plus tard, lors d'une manifestation ayant mal tourné. Sa mère n'aura guère plus de chance car ces événements l’obligeront rapidement à se débrouiller seule. C’est grâce à des amies prostituées qu’elle est engagée par le Comte d’Essex pour travailler comme pâtissière dans ce magnifique manoir. Remarqué pour son travail assidu et son habileté de bricoleur, Eden se voit même confier l’entretien des luxueuses voitures et des armures du manoir. Profondément agacé, le fils du Comte n’hésite pas à le piéger. Accusé d’avoir volé un bijou qu’il pensait avoir reçu en cadeau des mains mêmes du fils du Comte, Eden est arrêté puis enfermé en maison de redressement. A sa sortie, il va se retrouver livré à lui-même car sa mère qui en a vu de toutes les couleurs pendant toutes ces années est finalement décédée. Les alliances les plus improbables qui vont se succéder, toujours frappées de tragédies et de malheurs, vont finalement le conduire à devenir Monsieur Choc, un nom qui a forcément un lien avec son passé et avec un ami disparu durant la seconde guerre mondiale. Car s'il est devenu aujourd'hui l’un des criminels les plus machiavéliques, c'est bien son passé qui l'a forgé et façonné de la sorte. Mais qu’est-il venu faire au manoir de Knightgrave qu’il semble bien connaître? Rencontrer des fantômes surgis de son passé ou accomplir de sombres desseins ?
Mon avis: Choc, personnage dont la tête est dissimulée sous un heaume d'armure, est apparu pour la première fois en 1955 dans la série "Tif et Tondu" scénarisée par Maurice Rosy et illustrée par Will Maltaite. Choc nous revient ici dessiné par Eric Maltaite qui avait déjà travaillé sur le personnage dans le tome 32 de Tif et Tondu "Traitement de choc" aux côtés de son père Will en 1984.
Avec cette nouvelle mini-série, dont le scénario a été confié à Stéphane Colman, on en apprend beaucoup sur les origines du personnage. Incarnant le mal absolu dans la série Tif et Tondu, on découvre que Monsieur Choc n’a pas toujours été un criminel puisqu’il a connu une enfance heureuse qui a malheureusement mal tourné. Ici, Choc évolue dans un monde plus réaliste et plus contemporain comme le souhaitaient les deux auteurs. Colman situe l'histoire en 1955, avant la première rencontre de Choc avec Tif et Tondu, mais y ajoute toute une série de flashes-back sur son enfance, son adolescence, les raisons qui l’ont conduit à devenir cet ennemi insaisissable, personnage emblématique de la série Tif et Tondu. Le scénario solide et bien construit s’appuie sur de nombreux flashes-back qui rythment le récit sans perturber la lecture, au contraire. Ils contiennent énormément d’infos et de précisions qui construisent l’intrigue comme un puzzle. Tout s'emboîte à merveille donnant de la profondeur à ce personnage devenu mythique !
Eric Maltaite avec son trait semi-réaliste s'est approprié le personnage et son univers de manière étonnante et efficace. Un trait net et précis, des personnages hauts en couleurs, un héros à visage découvert alors qu'on ne l'avait jamais vu dans la série-mère, charismatique et reconnaissable tout au long de l’histoire, depuis l’époque du gamin heureux en passant par l'adolescent révolté et enfin l’adulte déterminé à se venger. Un ensemble dynamique offrant des cases et des pages fournies en détails et décors, mais également pleines d'énergie, de violence et d'émotion. Eric Maltaite a relevé le défi haut la main! Une très agréable mise en couleurs de la part de Lady C, Eric Maltaite et Cerise. L’intégrale en noir et blanc se révèle une très bonne surprise.
Un bel hommage à Will et Rosy.
SDJuan
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MAMMA MIA ! 1
- Par asbl-creabulles
- Le 03/06/2019
Tome 1 - La famille à dames
Scénario : Lewis Trondheim
Dessin : Obion
Couleurs : Obion
Dépot légal : Mai 2019
Editeur :
Format : Format normal
ISBN : 979-1-03-473689-8
Nombre de planches : 44Chez Mamie, la vie se déroule de manière tranquille et paisible. Mais soudain pour des problèmes de cœur et/ou d’argent, le calme de son quotidien va vite disparaître. L’arrière grand-mère voit débarquer chez elle sa petite-fille Aurélie à la recherche d’un nouveau job, son arrière-petite-fille Emma qui, comme les autres femmes de la famille, n’a pas sa langue dans sa poche et, arrivant tout droit du Brésil, sa fille Sophie, au tempérament bien trempé et plutôt volage, qui sort d’une rupture amoureuse. Le moins que l’on puisse dire, c’est que chacune a son caractère, ses qualités et ses défauts. Quatre femmes sous un même toit, c’est vivant, parfois un peu mouvementé, souvent chaud avec une certaine tension dirons-nous, mais ce sont également de bons moments de franche rigolade. Une famille réunie ne vaut-elle pas tous les sacrifices? Pas vraiment tous en fait ...
Mon avis: Le numéro 4140 du Journal de Spirou titrait en couverture "Elles débarquent … MAMMA MIA !". En effet, c’est bien là qu’a débuté le 16 août 2017 sous la plume de Lewis Trondheim et le crayon d’Obion l’aventure de "Mamma Mia, série sans jeux de mots laids". La voici aujourd’hui proposée, pour notre plus grand plaisir, en album cartonné ayant fait l’objet d’une annonce en couverture du numéro 4227: "Mamma Mia ! Elles vont casser la baraque !". Le scénario sent presque le vécu tant il est crédible, plausible. Cela pourrait arriver à beaucoup de familles vivant toutes générations confondues, surtout celles ayant encore la chance d’avoir une arrière-grand-mère en vie. Des gags bien trouvés, pertinents, surprenants, drôles, décapants même parfois. En somme, un concentré du talent de cet auteur hyper-productif qu’est Lewis Trondheim!
Les dessins d’Obion, servent parfaitement le ton humoristique des aventures de Mamie et de sa famille. Les personnages sont charismatiques et les illustrations bourrées d’une énergie qui fait mouche. Sa mise en couleurs agréable apporte encore plus de vie à l’histoire de cette famille sans qu’il ait eu besoin de recourir à de la bagarre, du sexe, des cascades de guedins !!!
SDJuan
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RAHAN Intégrale 1
- Par asbl-creabulles
- Le 29/05/2019
Tome 1 - Fils des âges farouches
Scénario : Roger Lécureux
Dessin : André Chéret
Couleurs : Plusieurs
Dépot légal: Février 2019
Editeur :
Collection : Aventure
ISBN : 978-2-302-07507-8
Nombre de planches : 168Alors qu’il n’était encore qu’un "rah", autrement dit un bébé, ses parents, du clan des Hans, n’ont pas hésité à faire le sacrifice de leur vie pour sauver leur fils face à quatre "goraks" – des tigres à dents de sabre – venus les attaquer. Habilement dissimulé entre des pierres, le bébé sera recueilli par Craô, le sage du clan du "Mont bleu" qui désormais va le considérer comme son fils et lui donner le nom de Rah-Han. Très vite, Shawa l’ancienne à qui le bébé a été confié simplifie son nom en Rahan. Il devient rapidement un très bon coureur, un combattant et chasseur hors pair. Intelligent et curieux, son besoin de connaître ses racines le pousse à s’aventurer hors du territoire de son clan, et fatalement de nouveaux dangers vont faire leur apparition, notamment du côté du clan de la Rivière et de son chef réputé pour sa cruauté.
Mon avis: Cet album constitue le premier tome de l’intégrale des aventures de "Rahan, fils des âges farouches", le héros préhistorique dont on célèbre le cinquantième anniversaire en 2019. Il s’agit d’une nouvelle édition de l’intégrale parue en 1998 dont le tome 1 reprend les mêmes histoires: L'enfance de Rahan - Le secret du soleil - La horde folle - Le piège à poisson - La pierre magique - Le tombeau liquide - Le dieu Mammouth. L’intégrale est prévue en 26 volumes. La première histoire (46 premières pages de l’album) intitulée "L’enfance de Rahan" présente les origines du personnage. À l’origine, elle n’a été publiée qu’en février 1974 soit bien après les autres aventures parues dans Pif gadget à partir de mars 1969 (en commençant par Le secret du Soleil). On remarque tout de suite la différence de qualité du trait d’André Chéret entre cet épisode dont le dessin est beaucoup plus travaillé, détaillé et enrichi de décors, même si dans les histoires réalisées auparavant on devinait déjà sa fougue, son énergie et son environnement. Chéret avait fini par trouver son style reconnaissable entre tous! Rahan était né ! Et pour longtemps! Roger Lécureux a su donner à Rahan la curiosité et le charisme qui en ont fait un personnage intemporel, ce héros solitaire qui a besoin de connaitre les secrets de tout ce qui l'entoure ou presque. Rahan possède beaucoup de qualités, c’est un homme bon et courageux et, surtout, doté de sagesse, ce qui lui permettra d’affronter les divers obstacles de la vie avec justesse et détermination.
A noter enfin un nouvel habillage pour cette intégrale dont le premier tome est enrichi d’une préface de Louis Cance (illustrateur du magazine Pif et chez Disney) sur les origines de Rahan né en 1968 de la collaboration entre Roger Lécureux et André Chéret.
SDJuan
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Les BRÛLURES
- Par asbl-creabulles
- Le 27/05/2019
Les Brûlures
Scénario: Zidrou
Dessin et couleurs: Laurent Bonneau
Editeur: Bamboo
Collection: GRAND ANGLE
Dépôt légal: mars 2019
Nombre de pages: 111« Dans les rues d’une petite station balnéaire, les putes tombent comme des mouches. Un premier cadavre, atrocement mutilé, est découvert, puis un second, brûlé au chlore. La série, pourtant, ne fait que commencer…
Une couverture "du feu de Dieu" (copyright la Bible et Juan dans le désordre) de Laurent Bonneau, un Zidrou version polar aux manettes... il ne m’en fallait pas plus pour sombrer dans l’achat du précieux.
Mais une BD peut en cacher une autre, ce pourquoi je vous conseille chaudement à la lecture de vous mettre en mode CONTEMPLATION. Prenez le temps de regarder ce roman graphique. Arrêtez-vous dans la galerie des encres aquatiques, plumes et mines de plomb de Laurent Bonneau. Passez des séquences expressions réalistes à l’abstraction pure... Et n’oubliez pas de tourner les pages. On n’est pas au cinéma mais les séquences, les arrêts, les plans nous y font irrémédiablement penser.Quant au scénario, il m’a fallu trois lectures pour savoir si j’appréciais réellement son écriture. Vous connaissez certainement ce foutu questionnement: mais est-ce que cela a été écrit sur le coin d’une nappe au restaurant? Conclusion: atypique mais bon.
Zidrou que j’apprécie beaucoup est un scénariste prolifique et extrêmement polyvalent. Il s’essaye avec brio dans des genres très différents. Comme dit ma grand-mère: "On a tous un Zidrou dans sa bibliothèque" (et souvent sans le savoir: "Ah c’est Zidrou qui a fait cela aussi", etc.). Il prend des risques que son succès lui permet mais que de nombreux auteurs ne prennent pas. Et cela fait de lui un auteur qui se démarque irrémédiablement.Zidrou avec "Les Brûlures" nous raconte une histoire où les protagonistes sont des anti-héros qui essayent juste de se tenir debout. Dans une ambiance polar, un flic désabusé accro à la piscine enquête sans passion et dénude ses faiblesses tout en affichant quelques sentiments.
Bonneau, dans ce faux polar de Zidrou, sublime, comme peu auraient pu le faire, les ambiances et se révèle, par son dessin, ses couleurs et ses arrêts, maître du temps de Brûlures.Pour prolonger le plaisir des yeux www.laurentbonneau.com
Michel