Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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LAOWAI 1
- Par asbl-creabulles
- Le 26/09/2019
Tome 1 : La guerre de l'opium
Scénario : ALCANTE et Laurent-Frédéric BOLLÉE
Dessin : Xavier BESSE
Couleurs : Xavier BESSE
Préface: Jean-François KLEIN
Dépot légal : Janvier 2017
Editeur :
Collection: Grafica
ISBN : 978-2-344-00504-0
Nombre de pages : 461859. Depuis que son parrain, le père Chapdelaine, a été cruellement exécuté en Chine en 1852, François Montagne, fantassin dans l'infanterie de Marine, n'a qu'une idée en tête, se venger. Les événements vont lui en donner l’occasion car la France et l'Angleterre se préparent à envoyer des forces navales en Chine dans le cadre d’une expédition punitive suite à la mort du prêtre mais aussi parce que l’Empire n’aurait pas respecté toutes les clauses du traité de Tientsin (Tianjin) signé en 1858. Auparavant, François doit d’abord remporter des épreuves éliminatoires. En présence du général Charles Cousin-Montauban, il s’agit de sélectionner les hommes appelés à former le contingent qui sera envoyé en Chine. Si François remporte l'épreuve au terme d’un long et dur entraînement, ce n’est pas le cas de son ami, Jacques Jardin. En usant de ruse auprès du Sergent Marais, Jacques finira lui aussi par se faire engager en promettant au sergent d’illustrer ses exploits tout au long de l’expédition grâce à ses dons de dessinateur. A bord du navire en route vers la Chine, François est désigné pour nettoyer la chambre d'un étrange diplomate français dont la jeune épouse chinoise, Jia Li, ne semble guère l'apprécier. Bien des secrets sont encore dissimulés et rien ne va se passer comme prévu au cours de cette expédition vers la Chine.
Mon avis: D'emblée on plonge dans l'action grâce à un scénario savamment construit, puis on se laisse emporter dans une aventure qui ne va plus s'arrêter pour finalement nous mener vers ce qui semble inévitable, la guerre, une guerre qui sera prétexte à bien d’autres développements de la part des auteurs. L’idée de raconter la guerre de l'opium trottait par la tête d’Alcante à la suite d’un voyage en Chine où elle reste un traumatisme.
Avec la complicité de Bollée, il a donc construit cette fiction bien documentée (prévue en trois tomes) qui s’appuie sur des personnages et faits réels venant en consolider les bases. Allant à l’essentiel, le récit nous permet de découvrir une période peu ou mal connue (voire ignorée dans les manuels scolaires) de l’histoire de France, révélant les véritables enjeux et la nature davantage économique de la présence occidentale en Chine dans une guerre qui sera ensuite qualifiée de guerre de la honte du fait même qu’elle ne visait qu’à protéger et favoriser le commerce de l’opium. Entretenant des relations plutôt difficiles, les principaux protagonistes alimentent le suspense tout au long d’un récit dynamique, fluide et captivant qui se déroule sur fond de guerre sale et de marché de la drogue.
Dessinateur et coloriste de la série, Xavier Besse apporte son savoir et son expérience en art asiatique (pour lequel il a un goût marqué) dans l’illustration de cette série essentiellement située en Chine. Lui aussi s’est largement documenté afin de nous proposer des illustrations fiables et fidèles. Un trait précis et soigné pour un dessin tout en finesse et élégance, en particulier pour les décors et maisons traditionnelles chinoises. Ajoutons un découpage varié, de nombreuses scènes d’action et de combat, de superbes décors maritimes et une grande variété et richesse des tenues, costumes ou uniformes des soldats en présence. L’ensemble bénéficie d’une très belle mise en couleurs. Début plus que prometteur pour cette aventure fort attachante.
SDJuan
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BUZZKILL
- Par asbl-creabulles
- Le 19/09/2019
One Shot
Scénario : Donny Cates, Mark Reznicek
Dessin : Geoff Shaw
Couleurs : Lauren Aff
Dépot légal : Août 2019
Editeur :
Collection : Contrebande
ISBN : 978-2-413-01661-8
Nombre de pages : 88Ruben est un super-héros peu ordinaire, ce qui lui apporte bien des problèmes. En effet, il n’acquiert ses "super"-pouvoirs qu'en absorbant de l'alcool ou de la drogue et, du coup, beaucoup de personnes le considèrent comme un danger public, notamment ses collègues super-héros qui ne veulent plus de lui dans leurs rangs. Son plus gros souci est qu'une fois imbibé de drogue ou d'alcool il perd tout contrôle et, de surcroît, une fois les effets estompés il oublie tout ce qui a pu se passer. C’est lui-même qui se confie aujourd’hui lors d’une séance aux Alcooliques Anonymes. Et comme si cela ne suffisait pas, son père n'est pas vraiment ce que l'on peut appeler un père modèle mais bien plutôt un meurtrier sans foi ni loi. Mon avis: Donny Cates (scénariste de comics "classiques" mais aussi de récits plus sombres et plus complexes beaucoup moins grand public) et Mark Reznicek se sont associés pour écrire le scénario dur mais largement empreint d'humour (noir évidemment) de ce one shot. L'alcool n'est pas un thème nouveau dans le comics, loin de là, mais cet album en parle très ouvertement avec comme point de mire le choix pour Ruben de rester sobre par amour ou de continuer à en consommer – ainsi que d’autres drogues – pour activer ses pouvoirs et contrer la menace dévastatrice qui arrive. Un scénario captivant de bout en bout et très bien construit, soulignant les tentations et hésitations du héros face à l’imprévu, avec de bonnes scènes d’action et une bonne dose de flashes-back explicatifs sur la vie de notre anti-héros qui, au final, va devenir plutôt attachant même s’il est aux antipodes du super-héros bien propre sur soi. Les dessins de Geoff Shaw, très nerveux et percutants, donnant parfois une impression de confusion voulue par l’auteur, illustrent parfaitement ce récit violent et noir. On se laisse très vite prendre par l'énergie qu'ils dégagent. Les couleurs soulignent l'ambiance sombre qui se dégage de l'album. Une très bonne surprise.
SDJuan
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TEEN TITANS Rebirth 1
- Par asbl-creabulles
- Le 18/09/2019
Tome 1: Damian, le petit génie
Scénario : Benjamin Percy
Dessin : Jonboy Meyers, Diogenes Neves et Khoi Pham
Couleurs : Jim Charalampidis
Encrage : Ruy José, Sean Parsons et Wade Van Grawbadger
Couverture : Khoi Pham et Jim Charalampadis
Dépot légal : Août 2019
Editeur :
Collection : DC Rebirth
Format : Format comics
Nombre de pages : 144
ISBN : 9791026817840
Contenu vo : • TEEN TITANS #1-5 + TEEN TITANS Rebirth #1Même s’il en a le patronyme, Damian Wayne n’a pas été élevé par son père, Bruce Wayne. Né d’une liaison un rien forcée entre Batman et Talia al Ghul, c’est la Ligue des Assassins dirigée par Ra's al Ghul, le père de Talia et donc le grand-père de Damian, qui s’est chargée d’élever le gamin, de lui donner une éducation et une formation et de l’entraîner. Depuis qu’il est devenu Robin aux côtés de Batman, il ressent le besoin de démontrer aux yeux de tous qu’il est le meilleur des Robin. Il s’est également mis en tête de prendre la tête d'une nouvelle équipe dénommée "Teen Titans" – la précédente se faisant à présent appeler Titans – comprenant de nouveaux membres tels que Kid Flash et Aqualad, mais aussi quelques plus anciens comme Beast Boy (ancien Changelin), Raven et Starfire. Fatalement et bien malgré eux, ces Teen Titans vont devoir affronter le grand-père de Damian en personne, le célèbre super-vilain Ra's al Ghul et sa nouvelle "Ligue des Assassins" au sein de laquelle apparaît une ancienne rivale de Damian prête à tout pour prendre la tête de la Ligue, sa cousine Mara al Ghul !!!
Mon avis: La présence de Damian a donné du piment à la série Batman, grâce à la rivalité qu’il a suscité entre tous ceux qui ont revêtu le costume de Robin mais surtout parce qu’il ne cesse de s'autoproclamer le meilleur de tous en tout. Cette fois, il s’efforce de prendre une certaine distance avec son père et de prouver qu’il est capable lui aussi de former une nouvelle équipe et d’en prendre la tête. Le scénario plutôt dynamique de Benjamin Percy souligne ce désir d'indépendance du fils de Batman décrit comme un être arrogant et impétueux – d’où le titre "Damian, le petit génie" de ce premier tome – et sa volonté de diriger l’équipe alors que d'anciens membres auraient été un choix plus judicieux pour la mener. Mais les événements vont rapidement les contraindre à travailler ensemble.
Côté dessin, plusieurs artistes se sont partagé le travail pour un résultat plutôt efficace. Jonboy Meyers avec un trait très fin, des cases et un découpage énergiques, un peu plus dans le style manga, laissant du coup une large place aux couleurs de Jim Charalampidis. Dans un style plus traditionnel "comics", on retrouve Diógenes Neves et Khoi Pham, assistés à l'encrage par Ruy José, Sean Parsons et Wade Van Grawbadger sur des cases bourrées de testostérone, des découpages plutôt bluffants avec des personnages hauts en couleurs.
Jusqu’ici Urban distillait ça et là, notamment dans Batman puis dans Justice League récit complet, etc., des épisodes mettant en scène ces jeunes super-héros alors qu'aux States la série a toujours tenu le coup et revient même en force ! Alors saluons ce premier album cartonné des Teen Titans car, oui, il était grand temps qu’Urban leur consacre toute l’attention qu’ils méritent !
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GUNFIGHTER
- Par asbl-creabulles
- Le 11/09/2019
Scénario : Christophe BEC
Dessin : Michel ROUGE
Couleurs : Corentin ROUGE
Dépot légal : Août 2019
Editeur :
Collection: Graphica
ISBN : 978-2-344-01011-2
Nombre de pages : 54Colorado. L’orage menace en cette fin de journée de l’automne 1886. Dans la nuit, la foudre s’abat près du troupeau de longhorns des Cotten. Un mouvement de panique affole les bêtes qui fuient en tous sens. Au matin, la famille Cotten constate que beaucoup sont mortes mais, surtout, les animaux ont fait de gros dégâts sur les clôtures en barbelés placées par le baron Wallace pour délimiter ses terres. Mais durant cette même nuit un homme a été pris en chasse et laissé pour mort. Alors qu’ils rassemblent leurs bêtes rescapées, l’un des Cotten découvre un corps inanimé au bord de la rivière. Récupéré gravement blessé mais vivant, l’homme est ramené au ranch pour y être soigné et remis sur pied. Tandis que Wallace est désormais convaincu que les Cotten, déjà bien empêtrés dans les ennuis et les difficultés financières, vont finir par lui céder leurs terres, la chance va-t-elle enfin sourire à cette famille "méritante" car celui qu’ils ont sauvé, Craig Bellamy, est un "gunfighter", autrement dit le bras armé d’un homme puissant et donc un as de la gâchette. Quel rôle va-t-il jouer dans cet échiquier et pourquoi était-il pourchassé?Mon avis: Au scénario, Christophe bec nous offre un western dans la pure tradition des principaux codes du genre, gage d’un bon moment de lecture, puisque son scénario se déroule dans des paysages et décors tout à fait caractéristiques – terres de pâturages et troupeaux de longhorns – et met en scène des cow-boys, des fermiers en difficulté, sans oublier l’arrivée du chemin de fer avec les bouleversements que cela va occasionner. Du traditionnel certes mais bien ficelé avec son lot de surprises et de rebondissements et laissant (déjà) présager de beaux développements. Le cadre est posé et les personnages bien définis. Leurs vies vont se croiser et être sans aucun doute bouleversées. Un premier tome plein de promesses. Au dessin, on retrouve avec plaisir Michel Rouge, déjà habitué aux westerns (Comanche, Marshal Blueberry, etc.). Dans cette nouvelle série, son trait confirme l’impression de western classique, très réconfortante pour tous les amateurs du genre. On apprécie la qualité du trait, soigné et précis, et de la mise en scène grâce à un découpage efficace. Plusieurs cases sont superbes, scènes sous la pluie, décors du grand ouest américain sans oublier les chevaux et le bétail particulièrement bien rendus. Corentin Rouge apporte son savoir-faire pour une mise en couleurs qui met bien en valeur le dessin de son père.
Du bon western à l’ancienne et de qualité !
SDJuan
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UN AIR DE GRAVITÉ
- Par asbl-creabulles
- Le 11/09/2019
Scénario : Philippe Foerster
Dessin : Philippe Foerster
Couleurs : N&B
Dépot légal : Août 2019
Editeur :
Collection: 1000 feuilles
ISBN : 978-2-344-01869-9
Nombre de pages : 109Protagoniste de l’aventure, Jean-Paul Sartre, du moins son double, fait dorénavant partie des "ayant-étés" et vit dans un au-delà qu’il n’aurait jamais pu imaginer. Là, il vit dans un logement enclavé dans l’un de ces gigantesques immeubles ayant forme de visage, un peu comme les statues de l’Île de Pâques. Ce monde insolite est géré par les "Nevermores", sorte de corbeau ayant toutefois une très légère apparence humaine. Il fait d’étranges rencontres, croise des créatures bizarres rampantes ou volantes, mais également d’autres personnes comme Nietzsche ou Dante, d’anciens SDF, des momies et même un bébé-œil. Rien à voir avec le ciel, la terre, le paradis ou l’enfer!Mon avis: Philippe Foerster (Certains l’aiment noir chez Fluide Glacial, etc) nous livre un album dans un style dont lui seul a le secret. Fantastique et humour noir sont les maîtres à bord dans une aventure mêlant délire, étrange, imaginaire avec une forte touche de dérision et d’absurde. Mais derrière se cachent une réflexion philosophique sur l’existentiel et une vision différente de notre monde pas si dénué que cela d’absurde et de folie en fin de compte. C’est fait avec intelligence et magistralement illustré, en noir et blanc évidemment ! Foerster est l’un des grands maîtres belges en la matière. Le trait, la matière, les formes et l’imaginaire n’ont aucune limite entre ses doigts. Rien ne semble impossible à réaliser.
Un album dans un style unique qui ravira les fans du genre mais qui devrait plaire aussi aux curieux tentés par l’imaginaire absurde.
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LE CHÂTEAU DES ANIMAUX
- Par asbl-creabulles
- Le 10/09/2019
Tome 1 : Miss Bengalore
Scénario : Xavier DORISON
Dessin : DELEP
Couleurs : DELEP
Dépot légal : 18 Septembre 2019
Editeur :
EAN : 9782203210035
Nombre de pages : 72Il y a bien longtemps, les hommes ont construit un château, qu’ils ont ensuite transformé en ferme, plutôt une prison pour les animaux. Puis un jour, les hommes sont partis, laissant seuls dans ce lieu abandonné les animaux qui, devenus libres, ont alors décidé de redonner vie au château et d’en faire une "République". Un conte de fées? Malheureusement non car, aujourd’hui, cette "république des animaux" vit une période sombre. Après le départ des humains, les animaux avaient eu l’espoir de vivre en liberté dans une véritable démocratie, mais une hiérarchie s’est vite instaurée au profit des plus forts qui ont pris le dessus. La république s’est rapidement transformée en une dictature où la tyrannie a régné en maître. A sa tête, Sylvio, un puissant taureau, entouré de sa meute de chiens sanguinaires et violents. Tous les animaux devaient travailler dur pour la communauté et étaient payés une misère pour survivre. Miss Bangalore – Miss B pour les intimes – avait ainsi dû prendre le relais de son compagnon mort à la tâche pour que ses deux chatons survivent. Et c’est le cas de tous les animaux de la ferme. Il y a bien eu des tentatives de rébellion mais elles se sont toutes terminées par des peines de mort et un bain de sang sous la répression du tyran. C’est la venue d’un rat qui va enfin faire souffler un vent d’espoir dans la communauté. Nommé Azélar, ce rat à lunettes promène son petit théâtre de marionnettes ambulant où il raconte des histoires de révolution qui se sont déroulées dans le calme et la non-violence dans d’autres contrées. Ce vent d’espoir mais aussi de subversion résonne vite aux oreilles de Miss B et de César, un lapin qui survit en faisant le tapin.
Mon avis: Xavier Dorison nous propose une version personnelle – sorte de variante puisqu’il fait intervenir de nouveaux personnages – du court roman "La ferme des animaux", le chef-d’œuvre publié par George Orwell en 1945. Une variante dans laquelle la non-violence s’efforce, tant bien que mal, de prendre le dessus sur la brutalité et la tyrannie. Comment faire pour se sortir de la répression et de la peur qui ont depuis longtemps envahi le château et ses animaux? Dorison va trouver dans l’histoire du XXe siècle des exemples et des personnalités qui lui fournissent le terreau si fertile pour nous raconter cette histoire prenante dès la première page, solidement construite et mettant en scène de multiples personnages charismatiques et prometteurs. Un premier tome qui démontre que ce sujet tenait à cœur à l’auteur et qu'il a eu le temps de le laisser mûrir dans sa tête pour en arriver à un tel niveau.
Les illustrations de Félix Delep sont de toute beauté. Une finesse de trait plutôt impressionnante pour un premier album (après avoir illustré Red et Blanco, une histoire de Lewis Trondheim pour le Journal Spirou en décembre 2016). L'auteur se voyait davantage faire carrière dans l'animation. Heureusement pour nous, son style disneyen – il suffit de voir les bouilles et visages sympathiques de Miss Bangalore et ses chatons, la poule Adélaïde, le lapin César, Marguerite et autres personnages de ce récit – a tout de suite plu à Xavier Dorison qui l'a engagé pour cette série prévue en quatre tomes. Un trait fin et dynamique, des personnages hauts en couleurs, pleins d’expression et de vivacité, une richesse des décors et une mise en couleurs harmonieuse font de cet album une véritable pépite à ne rater sous aucun prétexte. L’album est également disponible en version luxe grand format (28x37 cm) avec couverture cartonnée inédite, 80 pages couleurs incluant un cahier graphique et un ex-libris numéroté offert.
La parution de l’album a été précédée de celle de la "Gazette du Château" sous forme de trois fascicules de 24 pages chacun (tirés à 10000 exemplaires + 200 HC numérotés et signés, publiés en avril 2018, janvier 2019 et août 2019) constituant une sorte d’organe de propagande du président Silvio.
SDJuan
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JOUR J 38
- Par asbl-creabulles
- Le 09/09/2019
Tome 38 - Le dernier mousquetaire 1/2
Scénario : Fred Duval et Jean-Pierre Pécau assistés de Fred Blanchard
Dessin : Vladimir Aleksic
Couleurs : Nuria Sayago
Couverture : Ugo Pinson et Fred Blanchard
Dépot légal : Août 2019
Editeur :
Collection : Neopolis
ISBN: 978-2-413-00806-4
Nombre de pages : 56Paris, 1651. Confronté à la Fronde des Princes, le jeune roi Louis XIV et sa famille, prennent la fuite en direction de Poitiers sous l’escorte du général Turenne et la protection des Mousquetaires dont Charles de Batz de Castelmore, dit d’Artagnan. Leur convoi ayant pris du retard, décision est prise avant la tombée de la nuit de s’arrêter dans une auberge réputée, entre autres, pour ses bons vins. En réalité, ils sont tombés dans un guet-apens. Un véritable massacre. Seuld’Artagnan va réchapper par miracle à ce bain de sang car il a passé la nuit en galante compagnie dans le foin de l’écurie. A la recherche de rescapés, il ne découvre que morts et désolation. Tous ont été victimes de brigands, le roi, sa mère l’ex-régente Anne d’Autriche et tous les membres de l’escorte, à l’exception du Dauphin, le seul et unique rescapé. Ailleurs, la situation n’est pas meilleure, de multiples foyers de fronde ayant été allumés partout en province. Mazarin est exilé et le prince de Condé assiège Cognac, bien décidé à livrer la France aux Espagnols. Ce n’est qu’une vingtaine d’années plus tard que le Cardinal Mazarin va reprendre l’initiative et faire bouger ses hommes avec à leur tête d’Artagnan, entre-temps devenu maître d’armes, sur le grand échiquier qu’il a mis tant de temps et d’énergie à mettre en place.
Mon avis: D'Artagnan est de retour après un échec cuisant. Mêlant intrigues de pouvoir et religion, ce récit relate les méandres de la politique et la résistance des années durant dans un pays, la France, abandonné aux Espagnols. Une bonne intrigue habilement construite par le duo Duval et Pécau qui se sont appuyés sur des faits et personnages historiques, à suivre dans le prochain tome. Le dessin assez classique de Vladimir Aleksic sert bien l'histoire et l'époque et l’on peut y dénicher quelques très belles cases. L’ensemble bénéficie d’une belle mise en couleurs par Nurya Sayago qui nous a maintes fois démontré son savoir-faire sur d'autres séries notamment Hauteville House. A noter toutefois quelques cases un rien trop sombres certainement dû à un défaut d’impression. La couverture réalisée par Ugo Pinson et Fred Blanchard est très réussie et nous fait tout de suite penser aux grands peintres.
SDJuan
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JUSTICE LEAGUE New Justice 2
- Par asbl-creabulles
- Le 06/09/2019
Tome 2: Terre noyée
Scénario : Scott Snyder, Dan Abnett & James Tynion IV
Dessin : Frazer Irvin, Ian Medina, Scott Glowdeski, Clayton Henry, Bruno Redondo, Francis Manapul et Howard Porter
Couleur : Hi-Fi, Marcelo Maiolo, Frazer Irving, Francis Manapul et Gabe Eltaeb
Dépot légal : Juin 2019
Editeur :
Collection: DC Rebirth
ISBN : 979-1-02-681761-1
Nombre de pages : 232Aquaman et la Ligue de Justice se remettent à peine d’un combat titanesque qui les a opposés à la Légion Fatale, le nouveau groupe dirigé par Lex Luthor et composé de leurs pires ennemis, Sinestro, Grodd, Black Manta, Cheetah et le Joker. À présent, ils doivent affronter des extra-terrestres venus envahir les océans de la Terre. Non seulement ces envahisseurs font monter le niveau des mers au point de noyer toute la planète, mais ils ont le pouvoir d’infecter l’eau et de transformer tous ceux qui y touchent en créatures aquatiques monstrueuses soumises à leur domination. Il ne faudra pas longtemps avant que les super-héros de la Terre et sa population soient infectés et finissent par se retourner contre les seuls qui ne sont pas complètement contaminés à savoir Superman, Batman très affaibli par ses blessures lors du combat contre la Légion fatale, Flash, Wonder Woman et Aquaman. Mera, qui détient toujours le contrôle de l’eau encore saine, sera la seule à pouvoir les aider à trouver une solution. Mais cette solution suppose de recourir aux anciens dieux marins aujourd’hui disparus et à Poséidon qui a été assassiné par Cheetah de la Légion Fatale dans l’album précédent.
Mon avis: Pour cette aventure des plus classiques mêlant mythologie grecque, extra-terrestres et super-héros, trois scénaristes ont participé à l’élaboration de l’histoire, Scott Snyder, Dan Abnett et James Tynion IV, gage d’une certaine qualité, sans surprise donc mais sûre. On découvre un récit aux nombreux rebondissements et au suspense bien entretenu pour nous pousser à tourner les pages, s’achevant d’une manière assez originale en ouvrant du même coup un nouveau cycle pour Arthur Curry/Aquaman. Côté illustration, bien que plusieurs artistes et coloristes se soient partagés le travail, l’ensemble est plutôt homogène et assez plaisant. Des dessins et un découpage assez nerveux donnent du rythme au récit. Une belle énergie se dégage d’illustrations riches en décors et action. Cet album se situe entre Aquaman Rebirth tome 5 et le nouveau cycle qui débute fin août.
SDJuan