Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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LA CAGE AUX CONS
- Par asbl-creabulles
- Le 09/10/2020
Scénario : Matthieu ANGOTTI
Dessin : Robin RECHT
Couleurs : Robin RECHT
D'après Franz BARTELT
Editeur :
Collection : Machination
Dépot légal : Octobre 2020
ISBN : 978-2-413-01857-5
Nombre de pages : 152Voici l’histoire – qui pourrait arriver à tout un chacun – d’un type genre petit voyou qui se retrouve mis dehors parce qu’il n’a plus un rond. Sa copine Karine dont il est fou amoureux lui a bien fait bien comprendre qu’il ne pourrait revenir que les poches pleines. Au bar du coin où il tente de passer son amertume, il ne peut s’empêcher d’entendre un homme saoul comme un cochon et faisant le fanfaron se vanter de n’avoir peur de rien et de faire tout ce qui lui plaît grâce à son pognon. Un vrai con qui tombe à pic pour notre héros qui voit là une chance et un moyen de retrouver Karine, sa chérie. Après l’avoir suivi jusque chez lui et attendu qu’il se soit endormi une fois les lumières éteintes, il en profite pour visiter son logement. Un vrai jackpot pour notre voleur amateur qui découvre un tiroir bourré de liasses de billets de banque. Sauf qu’il ignore encore qu’il s’agit d’un piège qui va se refermer sur lui... Et il va vite se rendre compte qu’il n'est pas la première proie de celui qu’il prenait pour un "con". Mon avis : Un album étonnant et inattendu, scénarisé par Robin Recht et Matthieu Angotti qui ont adapté le roman Le Jardin du Bossu de Franz Bartelt (publié en 2004 dans la collection Série Noire de Gallimard). On est happé par l’histoire dès les premières pages et on se laisse piéger dès l’apparition de ce soi-disant "con" déniché au bistrot du coin. Ensuite, de rebondissement en rebondissement, le récit se transforme en thriller au suspense savamment entretenu. C’est à la fois inquiétant, étrange voire morbide et drôle. La victime prise au piège, on se demande quelle va être la réaction du "cougar" et on devient spectateur d'une sorte d'admiration mutuelle qui s'installe, on reste dans l'expectative des événements qui vont se succéder de manière surprenante et cocasse. Et que dire de la fin ? Quelle claque ! Au dessin, quand on connaît et qu’on apprécie le travail nerveux et puissant de Robin Recht sur "Totendom", "Le Troisième Testament - Julius" ou tout dernièrement "Conan le Cimmérien -T4", on se demande si l’on parle bien du même Robin Recht. En fait, il faut remonter trois ans en arrière pour retrouver l’autre facette de sa personnalité sur l’album "Désintégration" également scénarisé par Matthieu Angotti, mais cette fois il s’agit d’un dessin N&B aux multiples nuances de gris qui se révèlent des plus efficaces. Une ambiance sombre et inquiétante souvent déjouée par des actions surprenantes ou la bouille débonnaire d’un héros courageux, intrépide ou simplement inconscient de la réalité du danger (à vous de le découvrir en lisant l'album). En tout cas, on accroche à cette tranche de vie d’un "cougar" attendant le meilleur instant pour bondir et s'enfuir...Un récit tout à fait singulier et surprenant de bout en bout servi par un beau travail d’adaptation et un dessin qui présente parfaitement l'intrigue.
SDJuan
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ALIX 39
- Par asbl-creabulles
- Le 08/10/2020
Tome 39 : Le Dieu Sans Nom
Scénario : David B
Dessin : Giorgio Albertini
Couleurs : Giorgio Albertini
Dépot légal : Octobre 2020
Editeur :
ISBN : 978-2-203-19679-0
Nombre de pages : 48Depuis que César est rentré à Rome auréolé de sa victoire à la bataille de Zéla en Anatolie, les rumeurs vont bon train quant à son désir de devenir roi. Aujourd’hui, il envoie Alix dans les steppes de l'Oural rencontrer le roi sarmate Eunonès. Sa mission est de faire de la tribu nomade des Sarmates un nouvel allié de Rome ou d’obtenir qu’elle reste neutre à l’avenir, afin de sécuriser la zone. Poursuivant sa mission accompagné d'Enak et d’un détachement de Sarmates, Alix va vite découvrir de nouvelles cultures aux dieux sans noms et où, entre autres, les femmes guerrières n'obtiennent le droit de se marier que si elles ont déjà tué un ennemi. Capturés par des membres de la peuplade cannibale des Androphages, Enak, Alix et leur troupe auraient dû être sacrifiés sans l'intervention directe d’une ancienne connaissance, la géante "Personne" qui se trouve être à la tête de la tribu. Elle décide d’épargner Alix et Enak car elle compte sur eux pour l’accompagner vers le nord en vue d’y rencontrer les dieux du bord du monde afin de trouver un cheval fabuleux à sa taille. En revanche, l’escorte sarmate est entièrement sacrifiée au profit des membres de sa tribu.Mon avis: Nouvelle aventure confiée au duo Giorgio Albertini et David B. auquel nous devons déjà l’album "Veni, Vidi, Vici" paru en 2018. Le gaulois Alix est envoyé en mission dans les steppes de l'Oural à la demande de César. Ce voyage est l’occasion d’entrer en contact avec de nouvelles tribus et de nous faire découvrir leur culture, leurs us et coutumes, étranges pour ce gaulois au service de Rome. David B. assume ce scénario mêlant histoire et fiction qui explore dans un style que certains jugeront plutôt vif et percutant mais certainement plus proche de la réalité historique les contacts entre Rome et de nouvelles peuplades et tribus. Une nouvelle fois, David B. confirme son approche différente de l’univers traditionnel d’Alix. Il nous décrit un monde dur et impitoyable, qui est prémonitoire des changements, conquêtes et massacres qui ont marqué cette époque et qui se poursuivront plus tard lors des invasions dites "barbares". Un petit regret toutefois lié au format d’album de 48 pages qui oblige à des raccourcis et explications réductrices ne permettant pas une approche réellement pédagogique de cette période historique. Ce récit d’aventure offre une belle place, région oblige, aux cavalcades.Coté dessin, Giorgio Albertini nous offre des planches particulièrement détaillées et riches en décors en tous genres et surtout en personnages. Les pages sont divisées en quatre ou cinq bandes comportant des cases contenant parfois des dizaines voire davantage de personnages à pied ou à cheval au trait toujours net et précis. Un dessin millimétré qui constitue un exploit à ce niveau de qualité. Une mise en couleurs agréable et respectueuse du dessin assurée par Albertini en personne, assisté par V. Belardo et V. Moscon.
SDJuan
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L'ESPION DE CÉSAR
- Par asbl-creabulles
- Le 07/10/2020
Scénario : Jean-Pierre PÉCAU
Dessin : FAFNER
Couleurs : FAFNER
Dépot légal : Mai 2020
Editeur :
Collection : Histoires et Histoires
ISBN : 978-2-413-01582-6
Nombre de pages : 74Pirate et mercenaire, le gaulois Marcus Coax dont on va rapidement découvrir le désir de vengeance qui l’anime après la perte de son nourrisson puis de son épouse est amené à croiser le futur Jules César en personne lors d’un assaut en mer. En utilisant un stratagème des plus rusés voire machiavéliques, César va pouvoir échapper à une mort certaine moyennant le versement d’une rançon. Quant à Coax, qui échappera à la mort grâce à César, va rejoindre le milieu des gladiateurs où il révélera ses talents de combattant. Devenu le meilleur d’entre eux, César va finalement le racheter pour en faire l’un de ses guerriers mais pas seulement... Aujourd’hui, Marcus, en opération sur le territoire des Helvète, a vaillamment réussi à sauver un groupe d’habitants attaqués par les Germains. Sanian, la fille du chef des Helvètes, lui a même proposé de se joindre à eux pour le remercier de son geste. Mais Marcus leur conseille plutôt de quitter leur village car affronter des Germains beaucoup plus nombreux les conduirait à une mort certaine. Convaincu de pouvoir obtenir l’accord de César, Marcus Coax les pousse à fuir au plus vite et à passer par le camp romain.Mon avis: Comme toujours avec Jean-Pierre Pécau, on plonge dans l’histoire. Et comme il sait si bien le faire, il nous propose un récit qui mêle habilement faits et personnages réels et fiction. Si le contexte est l’occasion de (re)découvrir le monde romain, son héros s’apparente à un personnage d’heroic fantasy et me fait un rien penser à Conan par son allure, par sa force et sa puissance. Un premier tome de présentation générale et mise en place des principaux personnages et rapports de forces riche en rebondissements et combats bourrés de testostérone. La narration est fluide et efficace pour nous expliquer la relation qui se met en place entre les deux héros, laissant déjà entrevoir la manière dont elle va se dessiner pour que chacun puisse arriver à ses fins. Le dessin de Fafner sort clairement du lot. Un découpage original, un trait marqué collant parfaitement à des scènes de combats plutôt impressionnantes. On a parfois l'impression que les personnages jaillissent des cases. Les décors ne sont pas en reste, riches et soignés. L’ensemble est traité avec peu de couleurs, dans des tons doux correspondant à l’idée que l’on se fait généralement de l’Antiquité romaine.
SDJuan
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ROBILAR ou le Maistre Chat
- Par asbl-creabulles
- Le 06/10/2020
Tome 1 : Maou !!
Scénario : David CHAUVEL
Dessin : Sylvain GUINEBAUD
Couleurs : LOU
Dépot légal : Septembre 2020
Editeur :
Collection : Conquistador
ISBN : 978-2-413-03736-1
Nombre de pages : 64Robilar est un gros matou dodu dont la vie s’épanouit heureuse au cœur d'un magnifique domaine dans la très belle demeure de la comtesse Carabia. Robilar aime ce luxe, ce confort dont il profite au quotidien, pouponné, cajolé, chouchouté par sa maîtresse dont il est le sucre d’orge et dont l’unique préoccupation est de marier son fils. Et pourquoi pas à la fille du Roy ? Robilar s’est fait des amies souris avec qui il joue… évidemment au chat et à la souris mais en pleine entente complice et dans une ambiance bon enfant. Le moment du départ pour le château du Roy est enfin venu. Alors que la comtesse trouve le trajet long et chahuté, soudain c’est l’accident. Le carrosse est violemment bousculé et écrasé par un ogre surgi d’on ne sait où. Si l’ogre, embarrassé par ce qui vient de se produire, disparaît aussitôt après s’être transformé en aigle, il laisse derrière lui une scène de désolation. Seul, Robilar a survécu et le voici désormais orphelin et abandonné. Chassé, tabassé, menacé de passer à la casserole, Robilar est finalement sauvé par Panisse, le fils du meunier du village, qui le recueille. Mais ici on ne roule pas sur l'or et Robilar ne pourra rester qu’à la seule et unique condition qu’il chasse les souris qui font de gros dégâts dans les réserves du moulin. Avec son embonpoint, Robilar que Panisse a rebaptisé grigrigros chat a beau faire des efforts, même les souris se moquent de lui. Heureusement Panisse va l'encourager et tout faire pour l'aider à devenir une vraie machine à tuer … car une fois aminci, Grisgris gros chat a retrouvé son instinct de chasseur.Mon avis: On suit les (més)aventures du chat Robilar sorti de la plume de David Chauvel qui … le chat bien sûr (!) n'a rien demandé pour en arriver là mais qui vaille que vaille va tout faire pour survivre et même plus. De gros matou maladroit qu’il était, Robilar va évoluer tout au long de ce premier tome. Drôle, parfois effrayant et même triste par moments, le scénario de Chauvel est bourré de rebondissements savamment dosés et étonnants. Lui changeant son costume de grigrigros chat dodu, pantouflard, cocooné par sa maîtresse pour celui de chat botté au corps svelte et musclé sachant utiliser l’art de la ruse, Chauvel nous déroule le chemin semé d’embuches et de péripéties que Robilar va devoir parcourir. Il n’est certainement pas au bout de ses peines, même lorsqu'il réussit à gravir les échelons de la société. Et très vite, la chance et le succès vont tourner en sa faveur. David Chauvel y veille ! Côté dessin, Sylvain Guinebaud nous régale d’un très bel album. Des personnages hauts en couleur, aux bouilles expressives, parfois patibulaires et inspirant de la peur, souvent caricaturées. Une belle mise en page incluant des scènes d’aspect disneyen marqué, souvent drôles mais laissant vite la place à des passages réussis évoquant la tristesse, la violence, la rage voire le sadisme. L’ensemble est agrémenté de décors riches et nombreux. Un beau travail sur les couleurs réalisé par Lou au profit d’un dessin clair et aéré donnant de la vie au récit et contribuant à rendre la lecture très fluide. Un beau départ qui promet pour la suite.
SDJuan
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NOUS AURONS TOUJOURS 20 ANS
- Par asbl-creabulles
- Le 04/10/2020
Scénario : Jaime MARTÍN
Dessin : Jaime MARTÍN
Couleurs : Jaime MARTÍN
Dépot légal : Septembre 2020
Editeur :
Collection : Aire Libre
ISBN : 979-10-34742-94-3
Nombre de pages : 152La mort de Franco le 20 novembre 1975 a été un événement marquant pour le peuple espagnol, en tout cas les adultes car les enfants comme Jaime Martín (qui n'avait que 9 ans à l’époque) y ont certainement été moins sensibles. Ce fut donc un grand jour pour la famille qui s'était réunie pour l'occasion, même si les grands-parents savaient que la transition démocratique et la marche vers la liberté ne se feraient pas en un jour. Mais à l’âge de Jaime, on est souvent insouciant et indifférent aux problèmes des adultes. Si Jaime a souvent entendu parler de Franco, il trouve son bonheur chez sa tante Catalina qui vit au bout de la rue. Une véritable caverne d’Ali baba où il peut lire tranquillement des magazines et des BD. Cette année-là, faute de place à l’école publique, il est obligé avec José Maria, l’un de ses petits frères, d’entrer dans une institution religieuse et d’y suivre une éducation catholique plutôt stricte, ce qui ne l’empêchera pas de s’y faire de bons copains. Jaime s’adonne déjà au dessin et aime ça. Ayant découvert qu’il aidait ses camarades de classe en dessinant à leur place, le père Albert lui passe commande d’une illustration pour célébrer la Semaine sainte. Pour Jaime, cette première incursion officielle dans l’univers du dessin a sans aucun doute confirmé son désir de devenir peintre. Le retour à l’école publique sera l’occasion de vivre une adolescence faite de découvertes, de défis, de bouleversements mais surtout d’une richesse et d’une variété jusqu’ici inimaginables : les fêtes du parti communiste, la violence dans les rues, les élections, les concerts et vinyles de Hard Rock, l’abondance d’informations de toutes sortes, la découverte hallucinante des magazines Métal Hurlant et Creepy et les premières attaches avec la bande dessinée (qui depuis ne l'a plus quitté), notamment les premiers travaux pour la revue périodique El Vibora, sa complicité avec Josep Maria Beà, les filles évidemment … et tout cela pendant que l’Espagne s'engage lentement mais sûrement sur la voie de la démocratie libérale.Mon avis : "Nous aurons toujours 20 ans" est le dernier tome d'une trilogie racontant l’histoire de la famille de Jaime Martín sur une période allant du coup d’État de Franco en juillet 1936 et de la guerre civile (1936-39) qui a instauré sa dictature (1939-1977) jusqu’à notre époque. Dans le premier tome "Les Guerres Silencieuses" (2013), Jaime s’est appuyé sur le journal de mémoires que son père a écrit a posteriori pour raconter la jeunesse de ce dernier, en particulier son service militaire au Sahara alors espagnol durant la guerre avec le Maroc (1957-58). Le second "Jamais je n'aurai 20 ans" (2016), qui se situe chronologiquement avant le premier tome, évoque la jeunesse de ses grands-parents Isabel et Jaime, tous deux engagés dans la lutte contre Franco durant la guerre civile espagnole (1936-39). Avec "Nous aurons toujours 20 ans" (2020), Jaime nous raconte sa propre histoire. S’il n’est pas indispensable d’avoir lu les autres albums pour apprécier ce dernier récit, ils constituent des témoignages majeurs sur l’histoire récente de l’Espagne. Dans ce dernier tome, telle une autobiographie, Jaime Martín nous raconte les grandes étapes de sa propre histoire tout au long de la transition à la démocratie dans cette Espagne de la post-dictature touchée par la crise économique. S’il y a eu le rock, la drogue et la "débrouille" avec ses amis Bodi, David et Jordi, c’est sa passion pour le dessin, Métal Hurlant, les comics, la BD et Isa, son épouse, qui va finalement lui permettre de bien vivre sa jeunesse, de grandir, d’évoluer et de faire ce qu’il voulait de sa vie. On découvre ce témoignage personnel plutôt positif avec beaucoup d'intérêt. Cette très belle et touchante histoire, parfois dure mais toujours optimiste, nous montre comment sa personnalité s’est forgée et développée à partir de toutes sortes d’influences familiale, scolaire, professionnelle, sociale et amicale. Pour ma part, cet album m'a ramené en arrière lorsque chaque voyage vers l’Espagne était l’occasion d’y dénicher un maximum de BD inédites en français mais et surtout me rappeler ma vie familiale de l'époque en tant qu'Espagnol vivant à l'étranger et se demandant sans cesse si je n'aurais pas mieux vécu en Espagne.Côté dessin, Jaime Martín, comme à son habitude, nous offre des illustrations qui servent parfaitement la narration avec un trait clair et net, des personnages parfaitement reconnaissables au fil du temps et des expressions et émotions parfaitement rendues. La couleur est toujours savamment pensée pour rendre ces pages encore plus agréables à lire. Un album d’une impressionnante efficacité qui nous fait vivre et ressentir ce que l’auteur a vécu à la maison, à l’école, dans la rue, aux manifestations, aux concerts… À découvrir en fin d'album sur plusieurs pages une belle panoplie de photos d’objets d'époque avec notices explicatives ayant accompagné le parcours de Jaime Martín. Un très bel album clôturant une trilogie qui fait honneur à la collection Aire Libre.
SDJuan
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D.O.W.
- Par asbl-creabulles
- Le 02/10/2020
Tome 1 : Les Ailes du Loup
Scénario : Thilde BARBONI
Dessin : GABOR
Couleurs : GABOR
Dépot légal : Septembre 2020
Editeur :
ISBN : 979-10-34731-39-8
Nombre de pages : 56Dans l’un des plus beaux quartiers de Nice, le tatoueur Aliocha s'est fait une belle réputation au point de devenir le tatoueur attitré d’habitués des milieux mondains mais aussi de quelques membres de la mafia russe. Un jour, l’un de ses clients fait un malaise en pleine séance de tatouage. Aliocha appelle son médecin mais peu après, c’est une jeune femme de garde qui se présente, Alexandra Bariankoff. Elle diagnostique un malaise vagal et prescrit du repos au client avant de quitter les lieux. Durant son bref passage au salon de tatouage, elle a toutefois eu le temps de reconnaître le tableau "La jeune fille et la perle" accroché au mur et parmi les modèles de tatouage proposés aux clients une armoirie qu’elle a déjà vue dans l’un de ses livres. Le soir même, Aliocha fait irruption chez elle. Blessé par balle, il lui demande son aide. En réalité Aliocha mène une double vie. Le soir venu, il devient D.O.W., un street artist reconnu dans le monde entier mais très bien connu aussi de la police car il a pris l’habitude de laisser des coordonnées GPS sur ses œuvres pour aider les autorités à mettre la main sur des criminels, comme il l’a fait récemment sur le mur du Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain pour dénoncer un atelier clandestin faisant travailler des enfants enlevés dans des camps de réfugiés.Mon avis: Ménageant ses effets, Thilde Barboni nous propose un scénario qui ayant débuté dans les milieux aisés niçois comme une simple aventure de justicier nocturne, genre Batman ou Nightwing, se transforme très vite en un thriller dont l’intrigue va s'épaissir au fil des pages. On accompagne les héros dans une course poursuite durant laquelle ils vont se découvrir des points communs actuels, notamment leur existence d'aventuriers, mais aussi passés, si bien que leurs vies vont désormais s'entremêler de manière inéluctable. Et ils ne seront pas trop de deux pour élucider tout ce qui va leur tomber dessus. Au fil des pages, le scénario monte en puissance et devient plus complexe avec son lot de révélations et de rebondissements. Il va ainsi s'enrichir d'éléments de leurs personnalités ou de leurs vies passées comme cette vengeance qui anime Aliocha, l’évocation de la Russie des tsars, la mafia, etc. Le mystère s’épaissit et l’intrigue captive notre attention.Les dessins de Gabor sont au même diapason accompagnant cette montée de la tension au fil des pages. C’est bien construit, les cadrages sont efficaces et les cases bien pensées, certaines très détaillées, d’autres se limitant au strict nécessaire pour un rendu très fluide. Sous son trait réaliste, les personnages sont bien reconnaissables, à commencer par les deux héros, Aliocha alias D.O.W. faisant penser à Banksy comme artiste du Street Art, avec son look de super-héros au service de la justice mais aussi la belle doctoresse, alias Sasha.
Le but est atteint pour cette aventure au suspense savamment entretenu prévue en trois tomes.
SDJuan
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UN PUTAIN DE CONTE DE PUTAIN DE CHAT
- Par asbl-creabulles
- Le 02/10/2020
Scénario : LAPUSS' & TARTUFF
Dessin : LAPUSS'
Couleurs : TARTUFF
Dépot légal : Août 2020
Editeur :
ISBN : 978-2-380-75058-4
Nombre de pages : 32Lorsqu'on est un chat de race Angora turc à poils mi-longs doux et soyeux, que l’on répond au nom d’Hector et que l’on vit dans le quartier résidentiel chic de l'Upper East Side à New York chez son "esclave" de maîtresse, on ne manque assurément de rien. C’est bien l’avis de deux pigeons, Polo le Teubé et Jacques le Futé, qui au quotidien constatent l'attitude méprisante d’Hector envers sa maîtresse qui fait pourtant tout ce qu'elle peut pour le chouchouter. Finalement, ils décident d’intervenir. Ils commencent par provoquer ce matou prétentieux et, par la ruse, le forcent à bouger de son appartement, puis de son balcon pour enfin le faire tomber dans la rue afin qu'il redescende un peu sur terre, dans la réalité et le bon sens. C'est là qu'Hector va croiser d'autres animaux et y vivre des mésaventures qui vont vite le faire changer d'attitude. Raconté sous forme de conte illustré, une page de texte et/ou de dialogues faisant face à une page illustrée, on se laisse vite entraîner dans les aventures et mésaventures de ce chat arrogant à l’ego surdimensionné écrites par Lapuss’ et son complice Tartuff comme un spin-off de la série "Putain de chat" (dont le tome 6 est paru en juin 2020 chez Kennes). On sourit, on ricane d’Hector, mais on réalise vite que nos chères "boules de poils" en sont souvent l’incarnation. C’est drôle, captivant et on se surprend même à avoir de la pitié pour lui. Les situations sont cocasses et bénéficient des belles illustrations de Lapuss’, parfois un rien décalées par rapport à un texte bien plus dur, plus sadique, plus sournois. Le tout est jouissif, à croquer, à dévorer... ou à griffer.
SDJuan
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LORD JEFFREY 1
- Par asbl-creabulles
- Le 02/10/2020
Tome 1 : Le Train de 16h54
Scénario : Joël HEMBERG
Dessin : HAMO
Couleurs : HAMO
Dépot légal : Octobre 2019
Editeur :
ISBN : 978-2-87580-837-0
Nombre de pages : 62Jeffrey Archer aurait dû accompagner ses parents à la garden party organisée en l'honneur de la Reine à l’occasion de sa visite à Edimbourg. Mais si ce matin-là, son père est parti travailler à Londres comme de coutume, il n’est jamais rentré par le train de 16h54. Quatre mois se sont écoulés depuis sa disparition et la police ne semble avoir aucun indice et aurait même classé l'affaire. Jeffrey, âgé de 13 ans, ne compte pas rester les bras croisés et décide de mener sa propre enquête notamment au grenier où son père avait son bureau. C'est alors que le téléphone sonne. Au bout du fil, son père depuis Londres lui demande de passer un message à sa mère afin qu'elle soit à la gare à 16h50. Jeffrey qui a oublié que sa mère a repris le travail, décide de s’y rendre lui-même pour l’accueillir. Personne. Il décide de monter dans le train pour le retrouver. Personne. C’est son fidèle chien Sherlock, monté avec lui dans le train qui, en suivant une odeur, découvre le pardessus de son père. A peine Jeffrey a-t-il trouvé une clé dans l’une des poches du manteau qu’aussitôt deux hommes habillés en noir se lancent à sa poursuite. Heureusement, grâce au contrôleur du train Jeffrey et son chien parviennent à s’échapper. Jeffrey est à présent persuadé que ces deux hommes ont kidnappé son père et que ce dernier ne travaillait pas pour une fondation philanthropique à Londres mais qu’il est bien un agent secret comme il l’a toujours soupçonné... Mon avis: Dans le genre aventure, Joël Hemberg fait très fort. Son héros, Jeffrey, n’a que 13 ans et pourtant le voici acteur principal d’une intrigue menée tambour battant. Un père soudainement disparu et semant des indices, une police peu impliquée par cette disparition et un gamin persuadé que son père n’a jamais été celui qu’il prétend être. Il prend donc les choses en main et, avec l’aide de son chien Sherlock, tiens, tiens… va aller de surprises en surprises et nous aussi. Au fil de l’histoire, on va ainsi retrouver diverses références à des ouvrages et/ou films dont les histoires mêlent l’étrange, les secrets, le mystère sur fond d’univers britannique sympathique et dépaysant. Multipliant les rebondissements, le récit captive et nous annonce clairement qu’on n’est qu’au début de l’affaire.Le dessin réalisé par Hamo (Noirhomme, L’Envolée sauvage à partir du tome 3, les couleurs du Cimetière des Innocents dessiné par Xavier Fourquemin, etc.) est parfaitement raccord avec le propos. Précis, détaillé, riche en décors, particulièrement expressif s’agissant des nombreux personnages tous bien reconnaissables. Ajoutons une mise en page et des cadrages dynamiques et une très belle mise en couleurs. À lire au plus vite car le deuxième tome sort le 21 octobre 2020 dans toutes les librairies.
SDJuan