Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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LE JEU DE LA MORT 1 & 2
- Par asbl-creabulles
- Le 25/01/2021
Tome 1
Scénario : SORA
Dessin : SORA
Couleurs :<N&B>
Dépot légal : octobre 2020
Editeur : Delcourt
Collection : Shojo Delcourt/tonkam
Format : Format Manga
ISBN : 978-2-413-02948-9
Planches : 1921/ La jeune lycéenne Mikoto est déçue. Le garçon dont elle est tombée amoureuse a refusé ses avances. De honte et de chagrin, elle est sur le point de mettre fin à ses jours en se jetant dans le vide depuis le toit du lycée. Au même moment, Jin Haiba, son professeur de physique que tout le monde surnomme Haijin, autrement dit l’infirme, le marginal, vient fumer une cigarette sur le toit. Apercevant Mikoto, il s’approche. La discussion s’engage et au bout d’un moment, Jin lui fait une proposition plutôt surprenante. Que dirait-elle avant de mourir de commencer une relation amoureuse avec lui car il a remarqué qu’en cours elle est l’une des rares élèves à l’écouter? Au début, la jeune fille n'en croit pas ses oreilles mais, finalement, elle veut bien se laisser tenter à condition qu’il la séduise.
Tome 2
Scénario : SORA
Dessin : SORA
Couleurs : <N&B>
Dépot légal : octobre 2020
Editeur : Delcourt
Collection : Shojo Delcourt/tonkam
Format : Format Manga
ISBN : 978-2-413-02949-6
Planches : 1922/ Entre Mikoto et Haijin les liens se resserrent. Malgré leur différence d'âge et malgré les critiques que peut produire autour d'eux ce genre de relation, l'élève et son professeur poursuivent leur liaison. Mais Haijin se montre de plus en plus possessif et autoritaire vis-à-vis de Mikoto, notamment lorsqu’un jeune homme de son âge et qui plus est bien de sa personne entreprend de la courtiser.
Mon avis: Une histoire plutôt classique dont l’auteure développe progressivement l’originalité sur le thème des sentiments contradictoires. Une sorte de jeu s’engage entre cette élève suicidaire qui se sent de plus en plus tentée par les propositions de son professeur, même si leur relation est risquée et doit rester la plus secrète possible, et cet homme qui, pour sa part, va peu à peu dévoiler sa personnalité bien plus complexe et sensible qu’il n’y paraît. Un récit touchant, sur fond de tentation sentimentale, manipulation et drame sans oublier cette petite touche d’humour propre aux mangas. Parution simultanée des deux premiers tomes en VF de cette série en cours de publication au Japon.
Un dessin agréable, plutôt riche en détails et avec de beaux dégradés de noir et de gris, dont les personnages sont représentés dans le plus pur style manga. Malgré l’aspect introspectif bien présent et une sorte de confrontation permanente entre cette élève et son professeur, l’ensemble est assez dynamique grâce à une grande variété de cadrages qui donnent au récit un rythme plutôt soutenu. Peut-être pas mon meilleur manga mais il devrait néanmoins trouver son public.
SDJuan
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ION MUD
- Par asbl-creabulles
- Le 21/01/2021
Scénario : Amaury BÜNDGEN
Dessin : Amaury BÜNDGEN
Couleurs : <N&B>
Dépot légal : Janvier 2021
Editeur :
ISBN : 978-2-203-20293-1
Nombre de pages : 280Cela fait longtemps, très longtemps, que Lupo erre à bord de ce vaisseau gigantesque que des extraterrestres ont capturé puis délaissé et, apparemment, abandonné. Chaque jour il sort faire du repérage espérant rencontrer d’autres humains et trouver de la nourriture. Mais chaque sortie le met en danger car des prédateurs de toutes sortes rôdent un peu partout, zombies, robots, aliens, etc. et d’étranges particules sous forme de pollen flottent en suspension dans le vaisseau. C’est lors de ces tournées qu’il a découvert que quelque chose transforme les humains en mutants. A leur contact, il a appris que certains d’entre eux sont presque demandeurs de cette mutation et que l’avenir semble plus que compromis pour l’humanité. Mais aujourd’hui, après tant d’années, il a découvert une tour de communications et tente de l’utiliser pour entrer en contact avec d’autres personnes.
Mon avis : Amaury Bündgen a fait fort pour un premier album. En réalité, il est loin d’être un débutant dans le dessin puisqu’il a déjà beaucoup travaillé dans le concept design pour jeux videos.
C’est à la suite d’un speed dating d’éditeurs lors du salon BD de Lyon en juin 2018 que les éditions Casterman l’ont remarqué et sélectionné pour un premier album. Aujourd’hui, ce lyonnais nous propose un roman graphique de science-fiction dans un magnifique noir et blanc, tout à fait original et graphiquement superbe.
Les amateurs de décors monumentaux, de robots et autres créatures impressionnantes seront sans aucun doute comblés.
Au début, son album a quelque chose de vraiment intrigant. Cet homme seul qui se débrouille depuis plusieurs dizaines d’années dans un environnement hostile pour trouver des réponses attise notre curiosité. Puis on va de rebondissements en rebondissements entre le virus, les rencontres avec des créatures étranges, les métamorphoses et mutations qui affectent les humains, et les "alliés".
On s'attend à tout… sauf que les réponses qu’on espère obtenir sont bien gardées jusqu'à la fin de l'album.Amaury Bündgen reconnaît volontiers diverses influences dans ses choix de dessinateur, en tout premier lieu Tsutomu Nihei dont le titre Blame! est tout un symbole pour les fans de manga cyberpunk. Mais si ces influences, ces sources d’inspiration ne sont pas taboues, il a su s'en détacher suffisamment pour nous offrir un bel album personnel, bien construit et finalement assez proche des codes de la BD dite franco-belge.
Une belle surprise qui vaut largement le détour.SDJuan
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LE CHAT 23
- Par asbl-creabulles
- Le 19/01/2021
Tome 23 : Le Chat est parmi nous
Scénario : Philippe GELUCK
Dessin : Philippe GELUCK
Couleurs : Serge DEHAES
Dépot légal : Octobre 2020
Editeur :
ISBN : 978-2-203-21847-5
Planches : 46À situation exceptionnelle, album exceptionnel… pour cause d’annulation du programme initialement prévu. Les mesures de con..décon..recon.. finement ayant empêché l’exposition de ses sculptures monumentales (en avril 2020 sur les célèbres Champs-Élysées parisiens), Philippe Geluck s’est retrouvé lui aussi dans une espèce de retraite forcée dans sa maison sans pouvoir nous présenter ses 20 chats géants censés "apporter de la joie et faire rire les passants", ni le catalogue de l’expo. Et que peut bien faire un auteur enfermé chez lui ? Nous offrir un nouvel album évidemment, le 23e du genre et, comme d’habitude, c’est une belle réussite !
On peut se demander comment ce simple (gros) chat arrive à parler de tout avec autant de bonheur mais aussi d’efficacité et de provoc, le plus souvent sous forme de courts monologues, pensées, maximes. C’est précisément tout son secret, et celui de son maître, percuter là où on ne l'attend pas.
Il aborde évidemment le problème des masques en cette période de pandémie mais sans trop en faire. Il parle de la religion, du sport, du viagra, de l’art, de l’actualité et de bien d’autres sujets de société très souvent dans le politiquement (très) incorrect, s’amusant même à réinterpréter d’anciennes gravures de manière impertinente et parfois légèrement irrévérencieuse mais tellement drôle qu’on en redemande. Les couleurs de Serge Dehaes ( Mademoiselle F, Frères siamois, Manager mode d'emploi, etc) arrivent à donner encore plus de punch au récit, au gag.
On passe un très bon moment et il ne faut pas hésiter à y revenir pour se changer les idées et se mettre de bonne humeur car "dans le Chat, tout est bon".
SDJuan
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ELFES 29
- Par asbl-creabulles
- Le 19/01/2021
29 . Lea'saa l'Elfe rouge
Scénario : Jean-Luc ISTIN
Dessin : Giovanni LORUSSO
Couleurs : NANJAN, J.
Storyboard : Kyko DUARTE
Couverture : Kyko DUARTE & NANJAN, J.
Dépot légal : Décembre 2020
Editeur :
ISBN :978-2-302-09022-4
Nombre de pages : 56Anciens Elfes noirs, Feda'saa et Lea'saa ont eu des jumeaux après avoir été sauvés par Lanawyn. Mais quatre représentants des Elfes rouges sur les terres d'Arran c’est peu, d’autant qu’ils sont l’objet d’attaques incessantes de la part des humains de la Légion noire. Aujourd’hui, Turuk et Feda'saa reviennent d'un combat titanesque face aux guerriers humains qu’ils ont piégés sur la seule route menant vers Altoran. Les humains ont dû capituler face au mi-orc mi-elfe Turuk et à l'elfe rouge Feda'saa. Lea'saa s'étonne et s’inquiète qu’autant d’hommes soient envoyés pour en finir avec les elfes rouges encore vivants. Heureusement, le mage Belthoran les rassure. Il a consulté les grimoires de la bibliothèque d'Odessa, la plus grande des terres d'Arran et pense avoir trouvé des signes de l’existence d'Elfes rouges sur d’autres terres, inconnues pour la plupart ou légendaires selon d'autres, les Terres d'Ogon. Plus précisément à Kamina, ce pays où vivent les Kulu, il existerait des dieux nommés "Zul Kassai" ce qui signifie "immortels à peau rouge". L’indice de l’existence d’elfes rouges semble bien mince mais suffisant pour que Lea'saa décide d’aller vérifier sur place malgré les dangers que cela implique. Cela fait déjà longtemps que l’idée de fonder une nouvelle dynastie d'Elfes rouges lui trotte dans la tête. Elle n’hésite pas à droguer Feda'saa pour qu'il reste auprès des enfants et se prépare à prendre la route en compagnie de Belthoran etTuruk. Pour les guider, le Belthoran a prévu de faire appel à Liet Cranlaw, un cartographe réputé pour avoir dessiné la carte des Terres d'Ogon. En fait, c'est sa fille Irinild qui va remplacer son père aujourd’hui décédé. Lea'saa, Turuk et Irinild devront s'y rendre seuls, sans le mage Belthoran qui n'a aucun pouvoir hors des terres d'Arran. Leur expédition ne fait que commencer…
Mon avis: Le moins qu’on puisse dire après avoir refermé cet album c’est que les auteurs, Jean-Luc Istin (scénario) et Kyko Duarte (storyboard) ont d’extraordinaires réserves d’imagination créatrice pour maintenir cette série captivante et vraiment intéressante.
Je craignais sincèrement qu’elle s’épuise ou soit tirée en longueur mais les derniers tomes prouvent le contraire et je ne peux que leur tirer mon chapeau.
Cette nouvelle intrigue est rondement menée et prometteuse pour l'avenir des Elfes rouges mais pas seulement…
Ce dernier tome est une belle réussite avec l’apparition d’un nouveau monde.
On a beaucoup entendu parler du Wakanda grâce à la Panthère Noire, mais voici venir les Terres d'Ogon avec ses sorciers et ses êtres aux pouvoirs surnaturels. Les comics de super-héros n'ont plus qu'à bien se tenir…Lea'saa va devoir se battre pour prouver sa valeur et elle aura fort à faire, pas seulement pour sa survie mais pour celle de tout un peuple. Va-t-elle trouver les dieux à la peau rouge? Sa couleur de peau – noire à l’origine, rouge aujourd'hui – sera bien au cœur de l'intrigue de cet album. Mais n'allons pas plus loin de peur de trop en dire.
Vous l'aurez compris, avec ce diptyque qui donne la part belle aux derniers Elfes rouges sur de nouvelles terres, Istin et Duarte nous ouvrent de nouveaux horizons avec brio.Ayant créé cet univers des Elfes avec Jean-Luc Istin (comme Pierre-Denis Goux pour celui des Nains, etc.), il était naturel de retrouver Kyko Duarte à la naissance des Terres d'Ogon et de ses nouveaux personnages. Kyko Duarte a fait fort pour les décors et surtout le design des personnages. Et nous n’en sommes encore qu’aux prémices de ces nouvelles aventures dans des contrées lointaines qui s’apparentent beaucoup à l’Afrique que nous connaissons.
Outre ses albums, Duarte réalise en parallèle un grand nombre de storyboards (y compris la mise en page et les indications de cadrage) pour d’autres tomes des Elfes mais aussi d’autres séries. Il s’attelle aussi à créer de nouveaux univers. Et comme tout forçat du dessin, il réalise chaque jour avec son ami Miki des strips pour plusieurs périodiques du groupe de presse andalou Joly.
Cela ne m’empêche pas d'apprécier à sa juste valeur le dessin de Giovanni Lorusso qui donne vie à cette histoire avec une énergie folle.
La qualité est bien au rendez-vous avec des détails à profusion, un beau rendu des ambiances, en particulier la violence, et des personnages expressifs. Il est à l’aise pour les intérieurs comme pour les décors, les paysages et les personnages mais j’ai surtout apprécié ses scènes de combat en fin d'album : impressionnantes !
L’ensemble bénéficie d’une très belle mise en couleurs de la part de Jamberi Nanjan donnant de la vie, de la lumière, du volume aux illustrations.Premier volet d’un dyptique plein de promesses.
A noter qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu les 28 premiers tomes pour pleinement apprécier cet album.SDJuan
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XIII Tome 27
- Par asbl-creabulles
- Le 19/01/2021
Tome 27 . Mémoire rechargée
Scénario : Yves SENTE
Dessin : Youri JIGOUNOV
Couleurs : Bruno TATTI
Dépot légal : Décembre 2020
Editeur : Dargaud
Cycle : 2
ISBN : 978-2-505-08332-0
Planches : 46On ne présente plus XIII.
Ce deuxième cycle en est déjà à son huitième album en comptant le spécial.On retrouve XIII en sniper visant le pape.
Simultanément, des terroristes roulent sur la foule.
Et des drones armés se dirigent sur le Capitole.
Rien que ça...
Pendant ce temps, Jones et Carrington s’emparent de l’hélicoptère des tueurs envoyés pour les éliminer.Beaucoup d’action dans cet album. Des personnages importants sont effacés, ce qui recentre l’intrigue principale. Mais pourquoi vouloir s’acharner ainsi sur la mémoire de XIII ?
Une autre piste de scénario est-elle impossible à envisager ?Personnellement, j’aime beaucoup la reprise de Sente et Jigounov.
C’est presque comme avant.
Les scènes d’action sont impeccables.
XIII est quasiment identique, ainsi que Jones et Carrington.
Les personnages féminins sont d’une élégance très sensuelle.Certains reprocheront peut-être que Jigounov copie le maître (William Vance) mais quand je regarde la reprise de Bruno Brazil (un classique de Vance) avec Aymond au dessin, je ne peux que l’encourager à continuer ainsi.
M.Destrée
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LE JARDIN Paris
- Par asbl-creabulles
- Le 19/01/2021
Scénario : Gaëlle GENILLER
Dessin : Gaëlle GENILLER
Couleurs : Gaëlle GENILLER
Dépot légal : Janvier 2021
Editeur :
Collection : Mirages
ISBN : 978-2-413-02253-4
Planches : 224Paris, années 20. C’est dans le cabaret "Le Jardin" que dirige sa mère qu’a grandi Rose, jeune homme de 19 ans sur qui la danse a exercé une fascination toute particulière depuis qu’il côtoie les filles qui s’y produisent chaque soir. Comme lui, elles portent des noms de fleurs. Ce soir, c'est au tour de Rose de danser et c'est le succès ! Le public est sous le charme et adore son numéro au point que les jours suivants les gens vont venir en masse y assister. Chaque soir, Rose innove, se diversifie, se réinvente et cela plaît. Lui danse sans vraiment voir son public dissimulé dans l’ombre du cabaret. Aimé, l’un de ses fans vient même très tôt chaque semaine pour être assis au premier rang. Un soir, alors qu’il tente d’approcher Rose dans sa loge, il est poliment intercepté par les autres danseuses qui lui font remarquer que le règlement interdit aux spectateurs de rencontrer les artistes. Elles vont finalement proposer à Rose d'aller dans la salle saluer son public et de choisir une personne pour établir le contact. Entre Rose et son plus fidèle spectateur, le courant va vite passer. Du coup, Rose va enfin sortir de son "Jardin" pour découvrir ce qu’il y a à l'extérieur, tout en restant fidèle à son public et sa famille, sa mère évidemment mais aussi les autres "fleurs" du cabaret.
Mon avis : Un très bel album tout en douceur, tout en beauté qui nous fait vivre les nouvelles expériences d'un jeune homme quelque peu androgyne, sa passion pour le spectacle, son affection pour les "filles" qu’il côtoie quotidiennement, sa nouvelle notoriété, assurément lourde à gérer, tout comme sa quête identitaire, mais également source d’un sentiment nouveau de liberté.
Ayant finalement pris son envol pour le plus grand plaisir de sa mère et de ses amies danseuses qui n’ont cessé de le soutenir et de l’encourager, il s’accorde un vrai moment de vie personnelle auprès de son nouvel ami.
Garçon ou fille ? On s'en moque ! Seul compte le bien-être. S'épanouir comme une fleur justement... Rose.
On ne peut qu’accrocher à tant de beauté, d'ouverture d'esprit et de quiétude. Ce qui, en cette période, fait un bien fou.Le terme beauté qualifie également le dessin, particulièrement soigné et travaillé.
Gaëlle Geniller a réellement fait de chaque case un petit tableau. Le cabaret, les costumes, les décors sont autant de superbes illustrations.
Une belle richesse expressive des personnages agrémentée d’une touche de sensualité.
Leur bonne humeur, leur sincérité sont présentes tout au long du récit.
Une très belle couverture qui donne le ton de ce roman graphique également enrichi d’un cahier graphique de huit pages.SDJuan
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LULU ET NELSON T2
- Par asbl-creabulles
- Le 19/01/2021
Tome 2 : Le royaume des lions
Scénario : Charlotte GIRARD
Dessin : Aurélie NEYRET
Couleurs : Aurélie NEYRET
Dépot légal : Décembre 2020
Editeur :
Collection : Metamorphose
ISBN : 978-2-302-09138-2
Nombre de pages : 68Afrique du Sud, années 60. Lulu est seule depuis que son père a été emprisonné pour avoir défendu Nelson, un gamin black. De son côté, Nelson attend lui aussi le retour de son père, obligé de fuir le pays à cause de ses activités anti-apartheid. C’est grâce à Nelson que Lulu a pu être recueillie chez Mary, une militante blanche contre la ségrégation raciale, qui l’héberge dans sa ferme. Nelson et Lulu sont devenus quasiment inséparables. Aussi lorsque Nelson parle d’aller faire un tour dans la savane, Lulu insiste pour l'accompagner. En fait, ils ont décidé d’aller voir les lions et, peut-être même, de capturer un lionceau pour que Lulu puisse l’offrir à son père. Mais le fils du voisin, un certain M. Hendricks, un sale type comme le prétend Nelson, a tout entendu et va vite le raconter à son père. Celui-ci échafaude alors un plan pour en savoir davantage sur la fuite si soudaine du père de Nelson et son éventuel retour. Il promet à l’un de ses employés de couleur qui, dit-on, aurait le don de parler aux animaux, y compris les lions, de faire venir son épouse s’il accepte d’approcher les enfants pour en savoir davantage sur le père de Nelson et satisfaire son racisme invétéré.
Mon avis : Pour ce deuxième épisode, l’aventure se poursuit donc sur le sol sud-africain. Nos deux héros, Lulu et Nelson, sont l’occasion de proposer à un public jeunesse d’en apprendre davantage sur les luttes raciales ayant marqué l’histoire de ce pays, ancienne colonie néerlandaise puis britannique. L’aspect pédagogique est bien là à travers les sujets graves que Charlotte Girard aborde dans son scénario. Malgré tout, l’histoire se veut aussi plus légère en soulignant l’amitié, la solidarité qui peut naître entre les personnes au bon cœur…
Le tout dans un environnement naturel très dépaysant, grâce en particulier aux dessins et couleurs d’Aurélie Neyret qui restituent bien les ambiances et les superbes paysages africains. La faune est également très bien représentée. Là aussi, l’aspect éducatif est certain pour montrer qu’il s’agit pour plusieurs d’entre eux d’animaux sauvages qui participent de la biodiversité et qu’il faut les protéger du braconnage.
Suite et fin de cette histoire et de ses personnages auxquels on s’est vite attachés dans le prochain et dernier tome.SDJuan
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THORGAL 38
- Par asbl-creabulles
- Le 19/01/2021
Tome 38 : La Selkie
Scénario : YANN
Dessin : Fred VIGNAUX
Couleurs : Gaëtan GEORGES
Editeur:
Dépot légal: Novembre 2020
ISBN : 978-2-8036-7718-4
Nombre de pages : 46Déjà le 2e album de Thorgal par Vignaux et Yann.
Des peaux de phoques qui sèchent.
Une cage.
Louve enfermée.
Un flash-back nous explique comment la fille de Thorgal s’est fait capturer par deux chasseurs de phoques vivant sur une des Îles Féroé.
Thorgal et Jolan partent de suite à sa recherche et ils se heurtent à la légende de la Selkie (femme phoque).
Une malédiction frappe les îles depuis qu’un pêcheur découvrant des Selkies vola la peau d’une de ces très jolies femmes pour qu’elle reste humaine.
Nos héros seront confrontés au chef de clan qui veille au bon déroulement de la cérémonie annuelle du massacre des phoques afin d’exterminer jusqu’à la dernière Selkie, avant de poursuivre leur recherche.
Le récit est bien construit.
Des nouveaux personnages apparaissent.
Des scènes d’actions très violentes.
De la fantasy.Mais pourquoi un homard géant traité comme un petit chien ?
Pourquoi Louve semble-t-elle avoir oublié son pouvoir ?
Vignaux s’en sort honorablement mais ne maîtrise pas encore l’évolution de Louve. Elle est devenue une jeune adolescente et il la dessine parfois comme une petite fille.
La fresque épique de Van Hamme servie par le dessin somptueux et puissant de Rosinski, c’est fini.
Le scénario emberlificoté de Sente qui a malmené la destinée des personnages s’est heureusement terminé grâce à la conclusion de Dorison.
Maintenant il faudra se contenter d’une bonne histoire de Yann, au dessin parfois (très peu heureusement) brouillon de Vignaux.
Mais il reste la couverture à admirer !M. Destrée