Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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CATAMOUNT 4
- Par asbl-creabulles
- Le 26/02/2021
Tome 4 . la rédemption de Catamount
Scénario : GAEL'S
Dessin : Benjamin BLASCO-MARTINEZ
Couleurs : Émilie BEAUD & Benjamin BLASCO-MARTINEZ
Adapté de : Albert BONNEAU
Dépot légal : Janvier 2021
Editeur : Petit à petit
ISBN : 978-2-380-46081-0
Nombre de pages : 64Le quatrième tome de Catamount commence sur les chapeaux de roues car notre héros est poursuivi par un marshal peu scrupuleux. L'histoire serait bien courte si le valeureux Catamount mourait aussi vite. Il s'en sort indemne, ce qui n'est pas le cas de son destrier... Mais que fait la SPA?!
À pied comme un poor lonesome cowboy – avouez, vous avez fredonné la chanson – il trouve refuge chez la vieille madame Gilson. Elle vit dans les bois, seule, depuis le départ de son fils William. Ce dernier est parti avec les dernières économies de la famille, vendant les troupeaux et quelques parcelles... L'argent est parti au poker, en alcool et dans les femmes de petite vertu. Il doit sûrement cuver son whisky dans le fond d'un caniveau. En réalité, c'est au gredin Buck Winter qu'est revenu l'argent...
Ce bon vieux fils Gilson est en fait dans la cité de Delgado où le misérable Buck Winter vole les honnêtes gens. En effet, il "rachète" les ranchs des environs - vous vous doutez des manières utilisées par ce gentleman - et il a des vues sur les terres de la jolie Paquita Mendez.
Vous voyez où je veux en venir ? Voilà le tableau : Gilson fait la connaissance de Paquita et Catamount débarque à Delgado... Ces trois-là mettent les pieds dans une sacrée aventure !
À trois contre le vil et vilain Winter accompagné de gens qu'on ne voudrait pas croiser à quatre heures du matin dans une ruelle sombre, ils vont faire en sorte que le ranch reste dans les mains de mademoiselle Mendez.
Mais dans un pays où la loi est faite à coups de Smith & Wesson, les balles se perdent et sifflent bien près de vos oreilles...Mon avis : Une bande dessinée qui se laisse lire et nous emmène à l’aventure. Le schéma est assez classique et n’apporte pas autant de surprises que je le voudrais.
La bande dessinée est bien découpée et on sent l’apport de Gaet’s dans la qualité du scénario.
Le dessin de Benjamin Blasco-Martinez est comme le bon vin, il se bonifie avec le temps. C’est un jeune dessinateur à tenir à l’œil et j’espère qu’il prendra une autre dimension grâce à un personnage de son imagination ou la reprise d’un grand personnage du monde de la BD franco-belge. On le voit bien avec des reprises telles Barbe Rouge et Stefano Carloni, Simon Van Liemt et Ric Hochet ou très bientôt Paolo Grella et Bob Morane. C’est tout le mal que je lui souhaite!Jordan Maenhout
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Le SPIROU DE Christian DURIEUX
- Par asbl-creabulles
- Le 25/02/2021
Pacific Palace
Scénario : Christian DURIEUX
Dessin : Christian DURIEUX
Couleurs : Christian DURIEUX
Dépot légal : Janvier 2021
Editeur :
Format : Grand format
ISBN : 979-10-34732-69-2
Planches : 78Licencié, Fantasio vient de perdre son job de journaliste au magazine Le Moustique. Pour lui venir en aide, Spirou a réussi à le faire engager comme groom au Pacific Palace après avoir fait son éloge auprès de Monsieur Paul, son supérieur. Mais ce dernier a tôt fait de constater que Fantasio n'a pas vraiment le profil requis pour le poste – il n’est guère souriant ni courtois et râle beaucoup – sauf qu’il a besoin de lui. En effet, l'hôtel vient d’être réquisitionné. Ses prestigieux clients ont été priés de quitter les lieux et son personnel réduit pour permettre d’accueillir dans la discrétion la plus totale le Président Iliex Korda, le dictateur déchu de la république démocratique du Karajan, ainsi que sa famille et ses gardes du corps. Iliex Korda est décrit comme un tyran. Il n’a pas hésité à éliminer tous ses opposants pour arriver au sommet de l'État, placer les membres de sa famille aux plus hauts postes et se faire nommer président à vie. Malgré tout et avec un personnel restreint, l'hôtel se doit d'offrir un service impeccable à la hauteur de sa réputation. Seccotine et son équipe télé ne pouvant franchir les grilles de l'hôtel pour faire leur reportage, Fantasio se voit comme LE reporter qui va pouvoir couvrir l'événement. Il espère ainsi se faire réembaucher au journal. Quant à Spirou, et c’est là le hic de l’histoire, dès qu’il a vu Elena, la fille du dictateur, il en est éperdument tombé amoureux.
Mon avis: Une histoire politico judiciaire superbement scénarisée par Christian Durieux qui parvient sous un calme apparent à entretenir la tension durant tout l’album, une tension tour à tour de nature politique avec le président/tyran, mystérieuse avec ses gardes du corps surgissant de nulle part à tout moment ou amoureuse grâce à la belle et envoûtante Elena. L’intrigue est originale, savamment construite pour maintenir le suspense jusqu’à la fin dans le huis-clos de cet hôtel où, devenu observateur, on assiste à une succession d’événements auxquels l’auteur apporte une touche d’imaginaire. C’est singulier, différent de tout ce qu’on a lu ou vu jusqu’ici mais, à coup sûr, très efficace tout comme les illustrations.
Un dessin très agréable, au trait fin et délicat, dans le superbe décor de cet hôtel de grand standing. De belles ambiances grâce aux couleurs pastel et une dizaine de pages de scènes bleutées et des cadrages soignés du plus bel effet. Les planches grand format que j’ai pu admirer lors de l’exposition Durieux chez Champaka avant de lire l'album soulignent bien la tension qui caractérise le récit. On note surtout un casting impressionnant de têtes des plus charismatiques et des personnages représentés avec des petits yeux à l’exception de la belle Elena, qui elle, les a grand ouverts et un regard ensorcelant.
Un très bon moment de lecture avec cette nouvelle pièce de la collection "Le Spirou de…" qui nous donne l’occasion d’apprécier des talents très divers.SDJuan
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BARTLEBY le Scribe
- Par asbl-creabulles
- Le 22/02/2021
Une histoire de Wall Street
Scénario : José Luis MUNUERA
Dessin : José Luis MUNUERA
Couleurs : SEDYAS
D'après : La nouvelle de Herman MELVILLE
Traduction : Geneviève MAUBILLE
Lettrage : Eric MONTESIMOS
Préface : Philippe DELERM
Postface : Alex ROMERO
Dépot légal : février 2021
Editeur :
ISBN : 978-2-505-08618-5
Nombre de pages : 72Quartier de Wall Street. Envoyé par la Ville de New York, Bartleby se présente au cabinet d’un notaire ravi d'avoir un nouveau scribe depuis le temps qu'il demandait du renfort. Il faut dire qu’il croule sous le travail. Bartleby découvre son bureau installé juste devant une fenêtre qui donne directement sur... un mur. L'arrivée de ce jeune homme calme, appliqué et concentré sur son travail qu’il accomplit avec le plus grand soin, et d’une nature peu encline à la distraction convient parfaitement à son employeur. Il a même une très bonne influence sur ses deux collègues, Turkey et Nippers, qui jusque-là se plaignaient sans cesse de leurs conditions de travail et de leur maigre salaire ainsi que sur Ginger, surnommé Nut, le commis chargé des courses. Quelques jours plus tard, comme il en a l’habitude, le notaire rassemble tout le monde car le moment est venu de vérifier toutes les copies d’actes juridiques avec les originaux. À la surprise générale, Bartleby refuse de participer à ce contrôle en déclarant "je préférerais pas". Malgré l'insistance de son patron et de ses collègues, rien n'y fait. La même situation va ainsi se répéter de jour en jour. Il refuse poliment en prononçant les mêmes paroles : "Je préfèrerais ne pas le faire". Le notaire, décontenancé et ne parvenant pas à l’obliger, ne sait plus comment réagir. Et les choses ne vont pas aller en s'améliorant...
Mon avis : Sachant qu’une énergie folle caractérise le trait de José Luis Munuera, entreprendre une telle BD a dû constituer un sacré défi pour lui.
Alors qu’il vient de nous offrir (octobre 2020) le dernier Tuniques Bleues (tome 65, L’Envoyé spécial, avec les BéKa) que j'ai adoré, et bien d’autres titres auparavant (Sortilèges avec Jean Dufaux dont la première intégrale est rééditée en même temps que Bartleby, Les Campbell, Zorglub), il se risque à adapter non pas Moby Dick mais une autre nouvelle d'Herman Melville parue en 1856 sous le titre "Bartleby, the Scrivener". Et le défi est brillamment relevé. L’histoire se situe dans le quartier de Wall Street à New York, haut lieu de la finance et de la puissance américaines. On sent tout de suite que la ville est un personnage à part entière mais aussi cette foule condensée de patrons et d’employés obéissant à un système établi.
Le notaire est déstabilisé car il se retrouve devant quelqu'un qui ne se plie pas aux exigences de la société : le devoir, l’obéissance.
En refusant de travailler, que cherche Bartleby ?
Faire acte de désobéissance et de contestation ?
Ne saisit-il plus le sens de son existence ou cherche-t-il à s’en rendre maître tout en devant en payer le prix?
Une lecture qui soulève bien des questionnements.Auteur complet, José Luis Munuera nous fait vivre cette histoire grâce à des ambiances incroyables, des vues d'ensemble de la ville, du quartier, des rues mais aussi de l’intérieur des bureaux, le tout dans des variations de couleurs plutôt monochromes du plus bel effet. Son talent s’exprime aussi dans les bouilles, les visages très expressifs, joie, étonnement, désappointement sans oublier la mélancolie qui caractérise Bartleby.
À noter aussi le travail remarquable de Sedyas, compagnon de route de Munuera sur ses autres albums, qui réussit à souligner les ambiances et donner une belle profondeur aux très nombreux décors ainsi qu’aux personnages de second plan qui sont davantage travaillés par la couleur que par le trait que Munuera réserve souvent de manière accentuée aux personnages de premier plan."Je préférerais ne pas" vous rappeler que depuis ses premières publications en Espagne à l’âge de 17 ans, José Luis Munuera n’a cessé de nous surprendre.
"Je préférerais ne pas" vous dire qu'il est sans aucun doute à présent un auteur majeur de la BD franco-belge.SDJuan
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CROMWELL
- Par asbl-creabulles
- Le 22/02/2021
CROMWELL Anita Bomba et Artbooks
Anita Bomba,
Autre univers, des jolies guerrières, des robots, des trognes, des décors de SF déglinguée, une faune et une flore mutagènes, un scénario qui déroute, qui décoiffe.
Rhââ Lovely comme dirait Gotlib.
Je m’accrochais au bord des falaises de ce monde qui m’intriguait et hésitais depuis quelques années déjà à plonger dans cet océan d’encres et de couleurs. Mais Anita et La Rafale telles des sirènes m’envoûtaient et je me suis laissé entraîner par cet Ailleurs créé par un génie inclassable du dessin, j’ai nommé POPEYE CROMWELL, le démiurge créateur d’un monde unique.
Je commencerai par les Comics :Anita Bomba 1, 2, 3
Couverture sur beau papier glacé bien épais et au verso une peinture très sexy destroy où tout l’art de Cromwell s’exprime dans la matière, les chiens, les robots et les femmes.
Celle du nº 1 est bluffante. Je kiffe.
L’intérieur présente chaque fois un épisode d’Anita, des strips de Mimosa dessiné par Edith avec des scénarios de Catmalou. Mimosa est une petite fille qui n’a pas sa langue en poche. Ses réparties sont d’une finesse percutante.
Il y aussi un texte de La Houle illustré par Julien Loïs de même qu’une BD très déjantée de Josepe.
Il faut encore ajouter deux illustrateurs pour les numéros 2 et 3 : Rimka et Toulhoat.
J’espère n’avoir oublié personne.
Je reviens à Anita qui anime de sa présence si remarquable chaque Comics. Cromwell, Catmalou et Éric Gratien ont concocté un scénario à la folie douce mettant en place des décors et des personnages représentés de différentes manières par cet artiste aux multiples facettes qu’est Cromwell.
Anita plaque ses deux comparses après avoir fait sauter un coffre.
Pour eux, la pilule amère sera très difficile à avaler.
Attention pas de casse à la Tom Cruise ici.
Les cartésiens, passez votre chemin.
Les curieux qui veulent être secoués et sortir des sentiers battus tout en tricotant des méninges... vous êtes les bienvenus.
Décrire cette manière de créer, de partir d’un univers mental et de le transmuter sur la page risquerait de réduire l’impact que vont produire tous ces dessins sur votre rétine servant de réceptacle avant que le nerf optique n’envoie toutes les infos générées par ces pages venant d’ailleurs à votre cortex visuel qui va se régaler devant cette création si intelligente.
Il y a Philippe DRUILLET et il y a Popeye CROMWELL, ni plus ni moins.
Deux dessinateurs mettant en œuvre leur univers propre et impressionnant.En témoignent évidemment les deux Artbooks qui sont parus en automne 2020.
1. Quelque Part qui est la réédition de celui paru en 2011.
Ce livre à la maquette très moderne présente 5 chapitres ouverts chacun par une illustration panoramique de toute beauté.
Chapitre 1 : Sur la piste des hors-la-loi.
Chapitre 2 : Au fond d’un vieux carton.
Chapitre 3 : Sur les bords de l’Hudson river.
Chapitre 4 : Entre futur et no future.
Chapitre 5 : À des milliards d’années d’ici.
Tous ces chapitres présentent les différents travaux réalisés par Cromwell, les supports sont variés, les procédés encore plus.
Tels ces indiens aux traits anguleux qui jaillissent de toutes ces couches de peinture étalées, plaquées avec un rendu du plus bel effet.
Ou ces illustrations au bic rouge et noir, des gouaches, des pastels...
Il faudra feuilleter, regarder, contempler, analyser toutes ces pages de nombreuses et de nombreuses fois pour en recueillir toute la quintessence (mot piqué au dos de la couverture).
Tous les textes explicatifs français/anglais sont de Cromwell.2. End Zone
Deuxième Artbook. Tout beau, tout neuf. Même maquette, même conception.
1. Au fond d’un vieux carton
2. Sketchbook
3. Lab
4. Sketchbook
5. Lab.
Ici, Cromwell nous fait découvrir ses premières fois.
Très instructif de découvrir les influences qui ont amené l’évolution de son trait depuis la fin des années 60, en passant par les 70’ pour arriver en 1984 où se devine un embryon du trait récent mais c’est entre 1987 et 1992 avec Les Minettos Desperados que PAF! Son style éclate et recouvre les pages blanches de hachures nerveuses, sanglantes et virevoltant dans tout l’espace
Place aux créatures, aux trognes, aux chiens, à Anita, aux extra-terrestres...
Des crayonnés, de l’encre, La Rafale troublement inquiétante.
Anita encore, plus envoûtante que jamais.
Des bagnoles sanguines.
Et pour terminer, les Indiens du Grand Nord et une femme aux cheveux rouges si ensorcelante.
Ces dernières pages atteignent le sublime. On touche le Graal.Merci Cromwell !!!
M.Destrée
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LOVE, LOVE, LOVE
- Par asbl-creabulles
- Le 19/02/2021
T
ome 1 . Yeah Yeah Yeah
Scénario : Kid TOUSSAINT
Dessin : Andrés GARRIDO
Couleurs : Andrés GARRIDO
Dépot légal : Février 2021
Editeur :
ISBN : 979-10-34733-56-9
Nombre de pages : 56Elle van Eden vient de perdre son job de serveuse. En fait, la jeune femme passe une sale période car elle a dû partir de son appart et son ami l'a plaquée. Et maintenant, elle est virée de son travail. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que le trafic sur sa ligne de métro est interrompu. C’en est trop. Dans un mouvement de rage et de maladresse, elle jette son gobelet de café... Évidemment, le gobelet au lieu de tomber au sol atterrit sur le pantalon d'un autre voyageur, un androïde du type cherish boy, nommé Karel. Confuse de son geste et estimant lui devoir au moins ça, Elle propose à Karel de finir leur trajet en schüber… mais la scoumoune continue. Leur schüber, une IA, refuse de prendre un mécha à son bord. Elle prend conscience que quelque chose doit changer dans ce monde où les androïdes, qui ont pourtant des sentiments, sont considérés comme des machines et utilisés uniquement pour les travaux pénibles. Ils n’ont quasiment aucun droit et sont condamnés à une obsolescence programmée sans autre possibilité d'avenir. Mais parfois arrive l'improbable. La jeune humaine au caractère bien trempé et l’androïde vont tomber amoureux l'un de l'autre.
Mon avis : Kid Toussaint qui publie pas moins de trois albums chez Dupuis en ce mois de février 2021 (Absolument normal T1 avec Alberto Aurelio Pizzetti, Animal Jack T4 avec Miss Prickly et Love love love T1 avec Andrés Garrido) n'a pas chômé durant le confinement, c'est le moins que l'on puisse dire. Et en matière de communication, il est tout aussi dynamique que ses albums.
Love, love, love démarre sur les chapeaux de roues grâce surtout à son héroïne prénommée Elle qui, telle un feu follet, ne tient pas en place. Son seul remède semble bien être Karel qui va réussir à canaliser, du moins en partie, l’énergie folle qui l’anime.
Avec un sujet pareil on aurait pu s'attendre à une histoire à l'eau de rose, eh bien détrompez-vous ! Il y a de l'amour, c'est sûr, même de la part d’un androïde (un thème récurrent en ce moment dans des séries comme West World ou Raised by Wolves mais aussi Avengers sur Disney+ et cet amour improbable entre la sorcière Wanda Maximof et l'androïde Vision), mais la révolte gronde entre humains et androïdes dans le monde futuriste où Kid Toussaint situe son récit.
Pour Elle c'est du pain bénit compte tenu de son tempérament. Mais cette révolte risque bien de déraper et se transformer en véritable guerre sociale et politique.Un scénario très tonique donc, bien servi par un dessin de la même trempe, lui aussi bourré d'énergie, tout comme son découpage, riche en décors flamboyants et légèrement teinté de manga, dû à Andrés Garrido.
Les personnages sont attachants, les expressions drôles et attendrissantes quand elles ne sont pas poignantes.
Les couleurs sont bien dosées formant un tout audacieux avec le dessin.
Une lecture qui nous fait passer un très bon moment.
Pour bien comprendre la couverture il ne faut pas hésiter à se plonger dans l'histoire.
Une BD vivement conseillée.SDJuan
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AVENGERS - DEFENDERS
- Par asbl-creabulles
- Le 17/02/2021
TAROT
Scénario : Alan DAVIS
Dessin : Paul RENAUD
Couleurs : Stéphane PAITREAU et Paul MOUNTS
Dépot légal : novembre 2020
Editeur : Panini Comics
Format : Format comics
ISBN : 978-2-8094-9130-2
Nombre de pages : 128
Contient les épisodes US inédits : Tarot # 1 à 4Comme plongé en léthargie hypnotique, Namor est occupé à revivre une scène se situant durant la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle son équipier, Captain America, au sein des Envahisseurs (The Invaders) se transforme soudain en Hulk, une scène qu’il n’a jamais réellement vécue même si, et c’est là le problème, tout semble parfaitement réel. Ayant repris ses esprits, il sent malgré tout qu’un détail cloche : la réalité semble avoir été altérée par quelque chose ou quelqu’un. C’est l’œuvre du super-méchant et maléfique Ish’Izog créateur de l’Ichor, un puissant artefact capable de contrôler les esprits. Le surnaturel et le mystique sont donc bien responsables de cette altération du réel. Et lorsque le docteur Strange disparaît, la Sorcière rouge ne sera pas de trop pour élucider ce mystère ainsi que les Avengers et les Defenders. Car, comme si la maîtrise de l’Ichor ne suffisait pas, l’alchimiste Diablo manipule les cartes de Tarot qu’il vient de créer pour que ces deux équipes de super-héros en viennent à s’affronter.
Mon avis : Le scénariste et dessinateur de comics Alan Davis, que l'on ne présente plus, nous offre en quatre épisodes réunis dans un album original une histoire s’inspirant du passé glorieux des comics. En effet, en la lisant, on pense aux aventures des années 80 et, surtout, le récit nous permet de retrouver les Défenseurs (The Defenders) ainsi que l’équipe des Envahisseurs (The Invaders) dont faisaient partie Namor et Captain America aux côtés de Bucky, la Torche humaine et Toro dans le contexte de leurs exploits à l’époque de la Seconde Guerre mondiale. Un récit complet faisant appel à la magie, la stratégie et la manipulation de super-vilains de l’époque mythique de la Marvel, le tout savamment retravaillé et actualisé pour coller à notre époque. Et cela fonctionne ! Grâce aux cartes de tarot de Diablo et aux plongées interdimensionnelles, le récit fait se succéder des scènes d’affrontement comme celui, entre autres, opposant les Avengers aux Defenders, et des passages plus surprenants voire plus légers et drôles impliquant "Les Incroyables" tandis que les recherches se poursuivent, entre autres, pour retrouve Dr Strange qui a disparu.
Un album dessiné par l’un des meilleurs dessinateurs/illustrateurs français du moment, Paul Renaud, à la griffe bien particulière et immédiatement reconnaissable. Quel plaisir de retrouver les super-héros dans leurs costumes d’origine, notamment Scarlet Witch vêtue de l’une de ses premières tenues, la plus connue et la plus mythique. Avec Paul Renaud on est constamment dans l'action, ça bouge de partout et c'est bourré d'énergie. Il nous régale d’un dessin soigné et précis, qui nous fait vraiment ressentir les capacités de chaque personnage et les puissances à l'œuvre.
A découvrir les très belles couvertures originales de Paul Renaud mais également des autres auteurs pour les variant covers.
La mise en couleurs réalisée par Paul Mounts et Stéphane Paitreau rend honneur au talent de Paul Renaud et donne de la vie aux illustrations.SDJuan
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MICHEL VAILLANT Nouvelle Saison 9
- Par asbl-creabulles
- Le 15/02/2021
Tome 9 . Duels
Scénario : Denis LAPIÈRE
Dessin : Benjamin BENÉTEAU
Couleurs : Vincent DUTREUIL
Dépot légal : Novembre 2020 mais parution le 15 janvier 2021
Editeur : Graton
Collection : Grand Public
ISBN : 979-10-34749-28-7
Nombre de pages : 54 avec Frontispice encartéJ’ai déjà écrit ici ce que je pensais de cette nouvelle saison des aventures de Michel Vaillant, je ne me répéterai pas.
Je plonge de suite dans l’intrigue de ce nouvel album, Duels.
Michel Vaillant participe au championnat des rallyes sur une Vaillante Cervin.
L’enjeu est important... Après avoir récupéré le droit et les moyens financiers de relancer la marque (lire les albums précédents), une première place sur le podium serait l’ultime récompense comme dit si bien Henri Vaillant.Mais que veut le nouveau coéquipier de Michel ?
Daniel Farid, jeune pilote semble combattre plus qu’aider Michel lors des rallyes où il atteint plus souvent la première place que notre champion ?
Que de soucis pour notre héros...
Un coéquipier jaloux et orgueilleux, son père déstabilisé par des problèmes de santé et... toujours cet horrible souvenir du tragique accident qui a emporté son frère à tel point qu’il n’ose pas approcher une falaise.
Heureusement, une aide surprenante, inattendue surviendra.
Le scénariste manie l’intrigue avec maestria et traite avec précision et concision autant la compétition, la psychologie des pilotes que les sentiments des membres de la famille Vaillant et leur entourage.Les deux dessinateurs doivent utiliser la palette numérique car les décors sont schématiques mais quelle virtuosité pour y insérer la fougue et la vitesse des bolides.
Les personnages sont bien présents.
Le tout forme des planches très attractives.
La gamme des couleurs est chatoyante.
Vous aurez compris que j’adhère à 100 % à cette nouvelle saison.M.Destrée
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LE PAVÉ DE PARIS
- Par asbl-creabulles
- Le 11/02/2021
Scénario : Emmanuel GUIBERT
Dessin : Emmanuel GUIBERT
Couleurs : Emmanuel GUIBERT
Dépot légal : novembre 2020
Editeur :
Collection : Aire Libre
Format : 14,8cm / 13 cm
ISBN : 979-10-34750-85-6
Nombre de pages : 512
Info édition : Nouvelle édition avec 32 pages inédites supplémentaires.Quelle belle surprise que cette réédition par Dupuis dans sa collection Aire Libre et dans une version enrichie de 32 pages inédites de l'album "Le pavé de Paris", initialement paru en 2004 chez Ouest-France puis republié chez Futuropolis en 2007.
Ce "pavé", petit par son format mais épais de 512 pages, compile tout ce qu’Emmanuel Guibert a vu ou croisé au gré de ses promenades parisiennes, de ses rencontres mais aussi de ses conversations avec les personnes qui l'interpellent ou s'intéressent à ce qu'il est occupé à dessiner, de ses pauses à la terrasse d’un café ou devant un site, un paysage, une statue, une situation inattendue… C’est une immense collection d’instantanés et d’images prises sur le vif en quelques coups de crayons ou de pinceau, un témoignage porté par Emmanuel Guibert sur sa ville, Paris, et son temps, réunis dans ce recueil de dessins et illustrations accumulés depuis 1990. Du "simple" dessin, croquis, esquisse crayonné(e), encré(e) ou mis(e) en couleurs à l’illustration de qualité au crayon ou à la gouache et même à de véritables peintures, tout a été regroupé dans cet ouvrage qui porte bien son nom de pavé.
Chaque dessin/illustration est accompagné(e) d’un texte explicatif, d’une anecdote, d’un souvenir, d’un commentaire historique le resituant dans son contexte – un moment agréable, surprenant, interpellant mais toujours fugace – ayant éveillé chez l’auteur l’envie, le désir de le transcrire en quelques traits et quelques mots.
On peut le lire comme un livre en suivant les déambulations d'Emmanuel Guibert au gré des rues de Paris, par quartiers ou par thèmes, mais on peut aussi l'ouvrir au hasard et se laisser surprendre par ses œuvres et s'émerveiller devant la diversité de ses styles et palettes graphiques.
Il n'y a pas si longtemps Emanuel Guibert nous proposait de découvrir ses dessins et illustrations lors de ses visites aux musées (Légendes - Dessiner dans les musées et autres lieux de culte chez Dupuis Aire Libre). Aujourd'hui, on peut le suivre et se promener avec lui, l'accompagner et du même coup découvrir Paris autrement.
Et, parallèlement à l’exposition que lui consacre le Festival d’Angoulême (visible au musée de la ville jusqu’au 27 juin 2021), les éditions Les Impressions Nouvelles publient une monographie (Emmanuel Guibert, en bonne compagnie) riche en images inédites sur l’œuvre d’Emmanuel Guibert, complétée de textes de Jacques Samson et Emmanuel Guibert en collaboration avec Philippe Ghielmetti.
SDJuan