Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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BARTLEBY le Scribe
- Par asbl-creabulles
- Le 22/02/2021
Une histoire de Wall Street
Scénario : José Luis MUNUERA
Dessin : José Luis MUNUERA
Couleurs : SEDYAS
D'après : La nouvelle de Herman MELVILLE
Traduction : Geneviève MAUBILLE
Lettrage : Eric MONTESIMOS
Préface : Philippe DELERM
Postface : Alex ROMERO
Dépot légal : février 2021
Editeur :
ISBN : 978-2-505-08618-5
Nombre de pages : 72Quartier de Wall Street. Envoyé par la Ville de New York, Bartleby se présente au cabinet d’un notaire ravi d'avoir un nouveau scribe depuis le temps qu'il demandait du renfort. Il faut dire qu’il croule sous le travail. Bartleby découvre son bureau installé juste devant une fenêtre qui donne directement sur... un mur. L'arrivée de ce jeune homme calme, appliqué et concentré sur son travail qu’il accomplit avec le plus grand soin, et d’une nature peu encline à la distraction convient parfaitement à son employeur. Il a même une très bonne influence sur ses deux collègues, Turkey et Nippers, qui jusque-là se plaignaient sans cesse de leurs conditions de travail et de leur maigre salaire ainsi que sur Ginger, surnommé Nut, le commis chargé des courses. Quelques jours plus tard, comme il en a l’habitude, le notaire rassemble tout le monde car le moment est venu de vérifier toutes les copies d’actes juridiques avec les originaux. À la surprise générale, Bartleby refuse de participer à ce contrôle en déclarant "je préférerais pas". Malgré l'insistance de son patron et de ses collègues, rien n'y fait. La même situation va ainsi se répéter de jour en jour. Il refuse poliment en prononçant les mêmes paroles : "Je préfèrerais ne pas le faire". Le notaire, décontenancé et ne parvenant pas à l’obliger, ne sait plus comment réagir. Et les choses ne vont pas aller en s'améliorant...Mon avis : Sachant qu’une énergie folle caractérise le trait de José Luis Munuera, entreprendre une telle BD a dû constituer un sacré défi pour lui.
Alors qu’il vient de nous offrir (octobre 2020) le dernier Tuniques Bleues (tome 65, L’Envoyé spécial, avec les BéKa) que j'ai adoré, et bien d’autres titres auparavant (Sortilèges avec Jean Dufaux dont la première intégrale est rééditée en même temps que Bartleby, Les Campbell, Zorglub), il se risque à adapter non pas Moby Dick mais une autre nouvelle d'Herman Melville parue en 1856 sous le titre "Bartleby, the Scrivener". Et le défi est brillamment relevé. L’histoire se situe dans le quartier de Wall Street à New York, haut lieu de la finance et de la puissance américaines. On sent tout de suite que la ville est un personnage à part entière mais aussi cette foule condensée de patrons et d’employés obéissant à un système établi.
Le notaire est déstabilisé car il se retrouve devant quelqu'un qui ne se plie pas aux exigences de la société : le devoir, l’obéissance.
En refusant de travailler, que cherche Bartleby ?
Faire acte de désobéissance et de contestation ?
Ne saisit-il plus le sens de son existence ou cherche-t-il à s’en rendre maître tout en devant en payer le prix?
Une lecture qui soulève bien des questionnements.Auteur complet, José Luis Munuera nous fait vivre cette histoire grâce à des ambiances incroyables, des vues d'ensemble de la ville, du quartier, des rues mais aussi de l’intérieur des bureaux, le tout dans des variations de couleurs plutôt monochromes du plus bel effet. Son talent s’exprime aussi dans les bouilles, les visages très expressifs, joie, étonnement, désappointement sans oublier la mélancolie qui caractérise Bartleby.
À noter aussi le travail remarquable de Sedyas, compagnon de route de Munuera sur ses autres albums, qui réussit à souligner les ambiances et donner une belle profondeur aux très nombreux décors ainsi qu’aux personnages de second plan qui sont davantage travaillés par la couleur que par le trait que Munuera réserve souvent de manière accentuée aux personnages de premier plan."Je préférerais ne pas" vous rappeler que depuis ses premières publications en Espagne à l’âge de 17 ans, José Luis Munuera n’a cessé de nous surprendre.
"Je préférerais ne pas" vous dire qu'il est sans aucun doute à présent un auteur majeur de la BD franco-belge.SDJuan
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CROMWELL
- Par asbl-creabulles
- Le 22/02/2021
CROMWELL Anita Bomba et Artbooks
Anita Bomba,
Autre univers, des jolies guerrières, des robots, des trognes, des décors de SF déglinguée, une faune et une flore mutagènes, un scénario qui déroute, qui décoiffe.
Rhââ Lovely comme dirait Gotlib.
Je m’accrochais au bord des falaises de ce monde qui m’intriguait et hésitais depuis quelques années déjà à plonger dans cet océan d’encres et de couleurs. Mais Anita et La Rafale telles des sirènes m’envoûtaient et je me suis laissé entraîner par cet Ailleurs créé par un génie inclassable du dessin, j’ai nommé POPEYE CROMWELL, le démiurge créateur d’un monde unique.
Je commencerai par les Comics :Anita Bomba 1, 2, 3
Couverture sur beau papier glacé bien épais et au verso une peinture très sexy destroy où tout l’art de Cromwell s’exprime dans la matière, les chiens, les robots et les femmes.
Celle du nº 1 est bluffante. Je kiffe.
L’intérieur présente chaque fois un épisode d’Anita, des strips de Mimosa dessiné par Edith avec des scénarios de Catmalou. Mimosa est une petite fille qui n’a pas sa langue en poche. Ses réparties sont d’une finesse percutante.
Il y aussi un texte de La Houle illustré par Julien Loïs de même qu’une BD très déjantée de Josepe.
Il faut encore ajouter deux illustrateurs pour les numéros 2 et 3 : Rimka et Toulhoat.
J’espère n’avoir oublié personne.
Je reviens à Anita qui anime de sa présence si remarquable chaque Comics. Cromwell, Catmalou et Éric Gratien ont concocté un scénario à la folie douce mettant en place des décors et des personnages représentés de différentes manières par cet artiste aux multiples facettes qu’est Cromwell.
Anita plaque ses deux comparses après avoir fait sauter un coffre.
Pour eux, la pilule amère sera très difficile à avaler.
Attention pas de casse à la Tom Cruise ici.
Les cartésiens, passez votre chemin.
Les curieux qui veulent être secoués et sortir des sentiers battus tout en tricotant des méninges... vous êtes les bienvenus.
Décrire cette manière de créer, de partir d’un univers mental et de le transmuter sur la page risquerait de réduire l’impact que vont produire tous ces dessins sur votre rétine servant de réceptacle avant que le nerf optique n’envoie toutes les infos générées par ces pages venant d’ailleurs à votre cortex visuel qui va se régaler devant cette création si intelligente.
Il y a Philippe DRUILLET et il y a Popeye CROMWELL, ni plus ni moins.
Deux dessinateurs mettant en œuvre leur univers propre et impressionnant.En témoignent évidemment les deux Artbooks qui sont parus en automne 2020.
1. Quelque Part qui est la réédition de celui paru en 2011.
Ce livre à la maquette très moderne présente 5 chapitres ouverts chacun par une illustration panoramique de toute beauté.
Chapitre 1 : Sur la piste des hors-la-loi.
Chapitre 2 : Au fond d’un vieux carton.
Chapitre 3 : Sur les bords de l’Hudson river.
Chapitre 4 : Entre futur et no future.
Chapitre 5 : À des milliards d’années d’ici.
Tous ces chapitres présentent les différents travaux réalisés par Cromwell, les supports sont variés, les procédés encore plus.
Tels ces indiens aux traits anguleux qui jaillissent de toutes ces couches de peinture étalées, plaquées avec un rendu du plus bel effet.
Ou ces illustrations au bic rouge et noir, des gouaches, des pastels...
Il faudra feuilleter, regarder, contempler, analyser toutes ces pages de nombreuses et de nombreuses fois pour en recueillir toute la quintessence (mot piqué au dos de la couverture).
Tous les textes explicatifs français/anglais sont de Cromwell.2. End Zone
Deuxième Artbook. Tout beau, tout neuf. Même maquette, même conception.
1. Au fond d’un vieux carton
2. Sketchbook
3. Lab
4. Sketchbook
5. Lab.
Ici, Cromwell nous fait découvrir ses premières fois.
Très instructif de découvrir les influences qui ont amené l’évolution de son trait depuis la fin des années 60, en passant par les 70’ pour arriver en 1984 où se devine un embryon du trait récent mais c’est entre 1987 et 1992 avec Les Minettos Desperados que PAF! Son style éclate et recouvre les pages blanches de hachures nerveuses, sanglantes et virevoltant dans tout l’espace
Place aux créatures, aux trognes, aux chiens, à Anita, aux extra-terrestres...
Des crayonnés, de l’encre, La Rafale troublement inquiétante.
Anita encore, plus envoûtante que jamais.
Des bagnoles sanguines.
Et pour terminer, les Indiens du Grand Nord et une femme aux cheveux rouges si ensorcelante.
Ces dernières pages atteignent le sublime. On touche le Graal. Merci Cromwell !!!M.Destrée
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LOVE, LOVE, LOVE
- Par asbl-creabulles
- Le 19/02/2021
Tome 1 . Yeah Yeah Yeah
Scénario : Kid TOUSSAINT
Dessin : Andrés GARRIDO
Couleurs : Andrés GARRIDO
Dépot légal : Février 2021
Editeur :
ISBN : 979-10-34733-56-9
Nombre de pages : 56Elle van Eden vient de perdre son job de serveuse. En fait, la jeune femme passe une sale période car elle a dû partir de son appart et son ami l'a plaquée. Et maintenant, elle est virée de son travail. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que le trafic sur sa ligne de métro est interrompu. C’en est trop. Dans un mouvement de rage et de maladresse, elle jette son gobelet de café... Évidemment, le gobelet au lieu de tomber au sol atterrit sur le pantalon d'un autre voyageur, un androïde du type cherish boy, nommé Karel. Confuse de son geste et estimant lui devoir au moins ça, Elle propose à Karel de finir leur trajet en schüber… mais la scoumoune continue. Leur schüber, une IA, refuse de prendre un mécha à son bord. Elle prend conscience que quelque chose doit changer dans ce monde où les androïdes, qui ont pourtant des sentiments, sont considérés comme des machines et utilisés uniquement pour les travaux pénibles. Ils n’ont quasiment aucun droit et sont condamnés à une obsolescence programmée sans autre possibilité d'avenir. Mais parfois arrive l'improbable. La jeune humaine au caractère bien trempé et l’androïde vont tomber amoureux l'un de l'autre. Mon avis : Kid Toussaint qui publie pas moins de trois albums chez Dupuis en ce mois de février 2021 (Absolument normal T1 avec Alberto Aurelio Pizzetti, Animal Jack T4 avec Miss Prickly et Love love love T1 avec Andrés Garrido) n'a pas chômé durant le confinement, c'est le moins que l'on puisse dire. Et en matière de communication, il est tout aussi dynamique que ses albums.
Love, love, love démarre sur les chapeaux de roues grâce surtout à son héroïne prénommée Elle qui, telle un feu follet, ne tient pas en place. Son seul remède semble bien être Karel qui va réussir à canaliser, du moins en partie, l’énergie folle qui l’anime.
Avec un sujet pareil on aurait pu s'attendre à une histoire à l'eau de rose, eh bien détrompez-vous ! Il y a de l'amour, c'est sûr, même de la part d’un androïde (un thème récurrent en ce moment dans des séries comme West World ou Raised by Wolves mais aussi Avengers sur Disney+ et cet amour improbable entre la sorcière Wanda Maximof et l'androïde Vision), mais la révolte gronde entre humains et androïdes dans le monde futuriste où Kid Toussaint situe son récit.
Pour Elle c'est du pain bénit compte tenu de son tempérament. Mais cette révolte risque bien de déraper et se transformer en véritable guerre sociale et politique.Un scénario très tonique donc, bien servi par un dessin de la même trempe, lui aussi bourré d'énergie, tout comme son découpage, riche en décors flamboyants et légèrement teinté de manga, dû à Andrés Garrido.
Les personnages sont attachants, les expressions drôles et attendrissantes quand elles ne sont pas poignantes.
Les couleurs sont bien dosées formant un tout audacieux avec le dessin.
Une lecture qui nous fait passer un très bon moment.
Pour bien comprendre la couverture il ne faut pas hésiter à se plonger dans l'histoire.
Une BD vivement conseillée.SDJuan
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AVENGERS - DEFENDERS
- Par asbl-creabulles
- Le 17/02/2021
TAROT
Scénario : Alan DAVIS
Dessin : Paul RENAUD
Couleurs : Stéphane PAITREAU et Paul MOUNTS
Dépot légal : novembre 2020
Editeur : Panini Comics
Format : Format comics
ISBN : 978-2-8094-9130-2
Nombre de pages : 128
Contient les épisodes US inédits : Tarot # 1 à 4Comme plongé en léthargie hypnotique, Namor est occupé à revivre une scène se situant durant la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle son équipier, Captain America, au sein des Envahisseurs (The Invaders) se transforme soudain en Hulk, une scène qu’il n’a jamais réellement vécue même si, et c’est là le problème, tout semble parfaitement réel. Ayant repris ses esprits, il sent malgré tout qu’un détail cloche : la réalité semble avoir été altérée par quelque chose ou quelqu’un. C’est l’œuvre du super-méchant et maléfique Ish’Izog créateur de l’Ichor, un puissant artefact capable de contrôler les esprits. Le surnaturel et le mystique sont donc bien responsables de cette altération du réel. Et lorsque le docteur Strange disparaît, la Sorcière rouge ne sera pas de trop pour élucider ce mystère ainsi que les Avengers et les Defenders. Car, comme si la maîtrise de l’Ichor ne suffisait pas, l’alchimiste Diablo manipule les cartes de Tarot qu’il vient de créer pour que ces deux équipes de super-héros en viennent à s’affronter.Mon avis : Le scénariste et dessinateur de comics Alan Davis, que l'on ne présente plus, nous offre en quatre épisodes réunis dans un album original une histoire s’inspirant du passé glorieux des comics. En effet, en la lisant, on pense aux aventures des années 80 et, surtout, le récit nous permet de retrouver les Défenseurs (The Defenders) ainsi que l’équipe des Envahisseurs (The Invaders) dont faisaient partie Namor et Captain America aux côtés de Bucky, la Torche humaine et Toro dans le contexte de leurs exploits à l’époque de la Seconde Guerre mondiale. Un récit complet faisant appel à la magie, la stratégie et la manipulation de super-vilains de l’époque mythique de la Marvel, le tout savamment retravaillé et actualisé pour coller à notre époque. Et cela fonctionne ! Grâce aux cartes de tarot de Diablo et aux plongées interdimensionnelles, le récit fait se succéder des scènes d’affrontement comme celui, entre autres, opposant les Avengers aux Defenders, et des passages plus surprenants voire plus légers et drôles impliquant "Les Incroyables" tandis que les recherches se poursuivent, entre autres, pour retrouve Dr Strange qui a disparu.Un album dessiné par l’un des meilleurs dessinateurs/illustrateurs français du moment, Paul Renaud, à la griffe bien particulière et immédiatement reconnaissable. Quel plaisir de retrouver les super-héros dans leurs costumes d’origine, notamment Scarlet Witch vêtue de l’une de ses premières tenues, la plus connue et la plus mythique. Avec Paul Renaud on est constamment dans l'action, ça bouge de partout et c'est bourré d'énergie. Il nous régale d’un dessin soigné et précis, qui nous fait vraiment ressentir les capacités de chaque personnage et les puissances à l'œuvre.
A découvrir les très belles couvertures originales de Paul Renaud mais également des autres auteurs pour les variant covers.
La mise en couleurs réalisée par Paul Mounts et Stéphane Paitreau rend honneur au talent de Paul Renaud et donne de la vie aux illustrations.SDJuan
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MICHEL VAILLANT Nouvelle Saison 9
- Par asbl-creabulles
- Le 15/02/2021
Tome 9 . Duels
Scénario : Denis LAPIÈRE
Dessin : Benjamin BENÉTEAU
Couleurs : Vincent DUTREUIL
Dépot légal : Novembre 2020 mais parution le 15 janvier 2021
Editeur : Graton
Collection : Grand Public
ISBN : 979-10-34749-28-7
Nombre de pages : 54 avec Frontispice encartéJ’ai déjà écrit ici ce que je pensais de cette nouvelle saison des aventures de Michel Vaillant, je ne me répéterai pas.
Je plonge de suite dans l’intrigue de ce nouvel album, Duels.
Michel Vaillant participe au championnat des rallyes sur une Vaillante Cervin.
L’enjeu est important... Après avoir récupéré le droit et les moyens financiers de relancer la marque (lire les albums précédents), une première place sur le podium serait l’ultime récompense comme dit si bien Henri Vaillant.Mais que veut le nouveau coéquipier de Michel ?
Daniel Farid, jeune pilote semble combattre plus qu’aider Michel lors des rallyes où il atteint plus souvent la première place que notre champion ?
Que de soucis pour notre héros...
Un coéquipier jaloux et orgueilleux, son père déstabilisé par des problèmes de santé et... toujours cet horrible souvenir du tragique accident qui a emporté son frère à tel point qu’il n’ose pas approcher une falaise.
Heureusement, une aide surprenante, inattendue surviendra.
Le scénariste manie l’intrigue avec maestria et traite avec précision et concision autant la compétition, la psychologie des pilotes que les sentiments des membres de la famille Vaillant et leur entourage.Les deux dessinateurs doivent utiliser la palette numérique car les décors sont schématiques mais quelle virtuosité pour y insérer la fougue et la vitesse des bolides.
Les personnages sont bien présents.
Le tout forme des planches très attractives.
La gamme des couleurs est chatoyante.
Vous aurez compris que j’adhère à 100 % à cette nouvelle saison.M.Destrée
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LE PAVÉ DE PARIS
- Par asbl-creabulles
- Le 11/02/2021
Scénario : Emmanuel GUIBERT
Dessin : Emmanuel GUIBERT
Couleurs : Emmanuel GUIBERT
Dépot légal : novembre 2020
Editeur :
Collection : Aire Libre
Format : 14,8cm / 13 cm
ISBN : 979-10-34750-85-6
Nombre de pages : 512
Info édition : Nouvelle édition avec 32 pages inédites supplémentaires.Quelle belle surprise que cette réédition par Dupuis dans sa collection Aire Libre et dans une version enrichie de 32 pages inédites de l'album "Le pavé de Paris", initialement paru en 2004 chez Ouest-France puis republié chez Futuropolis en 2007.Ce "pavé", petit par son format mais épais de 512 pages, compile tout ce qu’Emmanuel Guibert a vu ou croisé au gré de ses promenades parisiennes, de ses rencontres mais aussi de ses conversations avec les personnes qui l'interpellent ou s'intéressent à ce qu'il est occupé à dessiner, de ses pauses à la terrasse d’un café ou devant un site, un paysage, une statue, une situation inattendue… C’est une immense collection d’instantanés et d’images prises sur le vif en quelques coups de crayons ou de pinceau, un témoignage porté par Emmanuel Guibert sur sa ville, Paris, et son temps, réunis dans ce recueil de dessins et illustrations accumulés depuis 1990. Du "simple" dessin, croquis, esquisse crayonné(e), encré(e) ou mis(e) en couleurs à l’illustration de qualité au crayon ou à la gouache et même à de véritables peintures, tout a été regroupé dans cet ouvrage qui porte bien son nom de pavé. Chaque dessin/illustration est accompagné(e) d’un texte explicatif, d’une anecdote, d’un souvenir, d’un commentaire historique le resituant dans son contexte – un moment agréable, surprenant, interpellant mais toujours fugace – ayant éveillé chez l’auteur l’envie, le désir de le transcrire en quelques traits et quelques mots.
On peut le lire comme un livre en suivant les déambulations d'Emmanuel Guibert au gré des rues de Paris, par quartiers ou par thèmes, mais on peut aussi l'ouvrir au hasard et se laisser surprendre par ses œuvres et s'émerveiller devant la diversité de ses styles et palettes graphiques.Il n'y a pas si longtemps Emanuel Guibert nous proposait de découvrir ses dessins et illustrations lors de ses visites aux musées (Légendes - Dessiner dans les musées et autres lieux de culte chez Dupuis Aire Libre). Aujourd'hui, on peut le suivre et se promener avec lui, l'accompagner et du même coup découvrir Paris autrement. Et, parallèlement à l’exposition que lui consacre le Festival d’Angoulême (visible au musée de la ville jusqu’au 27 juin 2021), les éditions Les Impressions Nouvelles publient une monographie (Emmanuel Guibert, en bonne compagnie) riche en images inédites sur l’œuvre d’Emmanuel Guibert, complétée de textes de Jacques Samson et Emmanuel Guibert en collaboration avec Philippe Ghielmetti.
SDJuan
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MIRAGES ET FOLIES AUGMENTÉES
- Par asbl-creabulles
- Le 09/02/2021
Scénario : Philippe DRUILLET
Dessin : Philippe DRUILLET
Couleurs : N&B
Dépot légal : mars 2020 paru le 25/11/2020
Editeur :
ISBN : 978-2-344-03799-7
Nombre de pages : 368Dernière parution aux éditions Glénat pour cette collection qui reprend tous les albums de Druillet avec des couvertures sur fond métallique souvent du plus bel effet.
L’intérieur par contre n’est pas toujours de qualité (textes illisibles, traits effacés, détails noyés dans le gras des noirs).
J’attends toujours l’édition ultime qui mettra en valeur l’Art de Philippe Druillet.
Un guerrier au regard de feu et à l’armure phallique imite le Surfer d’argent sur la couverture (celle de la réédition Dargaud dans la collection Histoires Fantastiques) qui une fois tournée révèle cette fois de belles surprises. Ce gros volume semble avoir été réalisé avec plus de soin que certains précédents.
C’est presque une anthologie. Chaque chapitre est présenté par Druillet lui-même qui nous fait part de ses souvenirs.
0. L’introduction présente deux courts récits en noir et blanc.
1. Lone Sloane, premier récit au trait très sommaire, rébarbatif. Présenté ici dans la version éditée par Losfeld. (Je viens de lire toute la genèse de cette histoire parue au Terrain Vague et comprend mieux le pourquoi de cette première histoire balbutiante fortement influencée par les relations parfois tendues entre un jeune dessinateur débutant et un éditeur voulant une collection d’albums BD plus adulte au milieu d’une époque en pleine effervescence psyché/pop/sf).
Il y a également quelques péchés de jeunesse.
2. Hommage à Lovecraft, illustrations parues autour de Lovecraft dont celles en couleur qui sont dans le gros volume Démons et Merveilles des Éditions Opta (paru en 1976 sous reliure cuir) que je suis aussi occupé à lire.
3. Histoires courtes, plus de 20 courts récits (N&B et couleur) parus pour la plupart dans Métal Hurlant et Pilote mensuel. C’est l’album Mirages proprement dit paru aux Humanos en 1976.
4. Firaz et la ville fleur (scénario Druillet, dessin Picotto), reprend l’histoire en couleur parue dans la collection pilote avec la couverture. Je passe...
5. Le mage Acrylic (scénario Druillet, dessin Bihannic) histoire en noir et blanc à l’infinité de traits, avec les deux couvertures (Humanoïdes Associés et Histoires Fantastiques chez Dargaud. On pense au début de Bilal. Mais je passe.
6. Et enfin... les courts récits dessinés par Alexis, trop tôt disparu hélas... et un pastiche pour Fluide Glacial scénarisé par Gotlib. Avec ce livre, on comprend mieux par quels chemins tortueux, oniriques, le génie créatif de Philippe Druillet après des heures et des heures de recherche et de volonté d’y arriver est passé d’un trait brouillon, hésitant à cette explosion de sensations fantastiques créée par un dessin inimitable nourri par toutes les lectures, les réflexions, les perceptions et les ressentis d’un dessinateur connecté à un monde uniquement accessible et visible à ceux qui possèdent l’Art de représenter et de transmettre la vision d’un Ailleurs dans l’Espace et le Temps.M. Destrée
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SOLO 5
- Par asbl-creabulles
- Le 08/02/2021
Tome 5 - Marcher sans soulever la poussière
Scénario : Oscar Martín
Dessin : Oscar Martín
Couleurs : Oscar Martín
Dépot légal : 27 Janvier 2021
Editeur :
Collection : Contrebande
ISBN : 978-2-413-02269-5
Nombre de planches : 88Surnommé "le chien prophète", Legatus a suscité un espoir gigantesque. Ses idéaux et préceptes de pacification et d’alliance entre les races d’animaux et les humains censés permettre à tous de survivre se sont propagés comme une traînée de poudre. Mais les humains qui tiraient profit de leur suprématie sur les autres espèces animales commencent à se rendre compte qu’avec cette nouvelle donne ils perdent rapidement l’avantage que leur procurait leur supériorité numérique et l’armement. De plus, une nouvelle menace ne cesse de grandir incarnée par les "nouvelles" alliances d’animaux, végétariens pour la plupart, progressant sur les terres arides où ils réintroduisent une végétation très luxuriante les rendant quasi invisibles et invulnérables. Mon avis: La série avance et au fil des albums s'enrichit des nouvelles péripéties vécues par nos héros. Ce que nous pensions immuable – les humains d'un côté, les animaux de l'autre, tuer ou être tué, manger ou être mangé, en un mot survivre dans un monde apocalyptique – ne l’est plus. Petit à petit l'espoir est apparu comme un moyen de survivre d’une autre manière en appelant à la réconciliation, à l'unification et à l'entraide y compris entre humains et animaux. Cela étant, la méfiance reste grande et a évidemment des raisons d'être en éveil. Mais après Solo qui a donné sa vie en essayant de changer les choses, Legatus et ses partisans ainsi que cette nouvelle vague "verte" d’animaux herbivores sont bien décidés à changer définitivement la donne au grand dam des suprémacistes humains sans foi ni loi sinon la leur : dominer et asservir tous les animaux et s’en nourrir.Oscar Martin consolide son univers autour du personnage de Solo pourtant disparu à la fin du premier cycle.
Un récit toujours aussi passionnant sur fond de confrontation, d’écologie, mais aussi de cohésion et de solidarité. Les ramifications sont nombreuses et la tension de plus en plus grande. L'affrontement s’annonce et rien ne semble pouvoir l'empêcher.La partie dessin est toujours aussi réussie, aussi efficace. Des scènes d'action toujours aussi truculentes et violentes, mais aussi parfois drôles et/ou attendrissantes. Des personnages toujours aussi charismatiques malgré leur nombre croissant au fil de l’histoire. Et des décors variés et soignés.
Si on retrouve un graphisme marqué de l'influence des cartoons, il l’est tout autant de celles du franco-belge, du comics et même du manga. Un savant mélange qui détonne au profit d’un récit bourré d'énergie et de vie. Le dessin gagne encore en efficacité grâce au choix heureux des cadrages et de la mise en page.
Les couleurs confirment la qualité du travail réalisé par Oscar Martin.Une très bonne série Delcourt.
SDjuan