Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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BOULE ET BILL 1959 Intégrale 1
- Par asbl-creabulles
- Le 30/11/2021
Intégrale 1 (1959-1963)
Scénario : Jean ROBA
Dessin : Jean ROBA
Couleurs : Studio LEONARDO et Alain MAURY
Dossier d'introduction : PISSAVY-YVERNAULT, Christelle & Bertrand
Dépot légal : Juin 2021
Editeur :
Format normal
ISBN : 979-10-34757-45-9
Planches : 264
Autres infos : Noté 'Première édition'. Dossier de 60 pages rédigé par Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault. Reprend les récits "Boule contre les mini-requins", "Poisson vole", "Soir de Noël", les gags 1 à 157, les bandeaux-titres et les couvertures du Journal Spirou.Les seuls gags en BD que je lis avec un plaisir renouvelé à chaque fois.
Je me suis lassé de Titeuf, du Petit Spirou mais de Boule et Bill… jamais!
Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault nous ont concocté un petit bijou de livre comme ils ont le secret.
60 pages de dossier!
Des anciennes illustrations noir et blanc et couleurs de Roba.
Fac-similés de la couverture et de la première planche de Boule contre les mini-requins avec le calque couleur.
D’autres fac-similés et illustrations de couverture et des pages du journal Spirou.
Une reproduction recto-verso de l’album nº 1. J’espère que tous les albums bénéficieront de ce traitement…
Le texte très intéressant nous raconte les débuts du jeune dessinateur et nous narre toutes les étapes (publicitaires notamment) qu’il a vécues (et elles sont nombreuses) avant de dessiner ces deux personnages vedettes inspirés de son fils et de son chien.
On découvre quelques strips qui semblent être les prémices de la série des gags à venir.
Les personnes qui l’ont aidé ne sont pas oubliées comme Rosy (scénariste de la première aventure) ou Franquin pour qui il dessinait les décors et les personnages secondaires dans Spirou et Fantasio du Parisien libéré.
Je découvre des documents inédits pour moi : une page de L’Oncle Paul, Jo le Toubib, Tiou, une histoire en 4 pages qui s’intitule La route des 3 clés (récit publicitaire pour la 2 CV).
Christelle, j’aimerais tant voir un jour les 11 planches de l’adorable Pomme, reprises dans un album. Je vois d’ici le titre :
Les Trésors oubliés des grands dessinateurs du journal Spirou.
Les pages de garde sont reprises, ouf !
Un bandeau d’annonce. Il y en a de temps en temps répartis entre une série de gags.
Les mini-requins en format mini-récit. Et les 157 premiers gags où Boule, Bill le chien et le papa sont les principaux amuseurs.
Et même si Bill parvient à réaliser des prouesses qu’aucun chien ne pourrait faire, on lui pardonne car c’est pour la bonne cause, faire rire les petits et grands lecteurs.
Si les personnages et les décors sont au début légèrement inspirés des bandes de Modeste et Pompon, Roba trouvera vite son style et son dessin sera de plus en plus personnalisé.
Avant de terminer cette chronique, j’aimerais commenter certains gags.
1. Pouf l’ami de Boule, est déjà là (il était déjà présent dans le mini-récit) avec sa casquette sur les yeux. Il reviendra souvent.
2. On découvre Noisette (peut-être Pomme qui a grandi ). Aussi l’agent 22 qui ferait mieux pour ses nerfs de surveiller un autre quartier.
5. Première apparition de la maman très années 60. Elle revient de chez la coiffeuse après une heure sous le casque sans doute.
Les enfants d’aujourd’hui ne peuvent même pas imaginer cela.
7. Elle a déjà une autre coiffure et une autre robe quand Boule et son papa porteront souvent les mêmes vêtements.
8. Ah le directeur de papa…
19. L’instituteur, quelques gags se passeront à l’école mais ils seront rares. Ce sera plus souvent dans la maison, le jardin ou le quartier.
32. Le retour de Noisette, elle sera très rarement présente puis disparaîtra tout à fait.
34. L’instituteur qui a déjà les cheveux blancs. Eh oui, c’est un métier stressant.
40. Oh l’agent a changé…un stagiaire sans doute car le véritable reviendra.
47. Et voici la 2 CV rouge (les auteurs expliquent sa présence dans le dossier).
49. Boule et Bill à la mer, ils y reviendront.
79. Oh non pas elle! Qui? La nouvelle voisine.
Quelle caractère. Et à part son chat, qui aime-t-elle?
Je termine avec le gag 105 que j’ai lu pour la première fois enfant dans un album recueil de Spirou. Je ne l’ai jamais oublié.
Le pauvre agent 22 vient tous les soirs regarder la télévision. Cette fois il aura droit à un programme couleur ce qui était encore impossible en 1962.
Presque tous les personnages qui animeront les pages sont en place. Mais il y en aura encore d’autres.
En tout cas j’ai eu quelques fous rires silencieux en relisant les gags de cette intégrale.
Oui, j’avais acheté en 2020 tous les albums suite à la lecture du livre L’Art de Roba des mêmes auteurs de l’introduction.M.Destreé
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GARONNE ET GUITARE Contre Foxy Lady
- Par asbl-creabulles
- Le 29/11/2021
Tome 3 . La Bruges Sous-Les-Flots
Scénario : MYTHIC
Dessin : Marc HARDY
Couleurs : <N&B>
Dépot légal : septembre 2018
Editeur : Black & White
Format normal
ISBN : 979-10-94988-39-8
Nombre de pages : 44Une publication par Marc Hardy d’une planche de cet album en noir et blanc m’impressionne sur Facebook.
Je me rappelle que j’aimais bien cette série dans Spirou.
Les Éditions Black & White présente cette réédition dans une collection identique à celle des Lucky Luke, c’est à dire d’une qualité irréprochable.
Il existe aussi un tirage numéroté et signé avec dos toilé mais avec une couverture noir et blanc et je préférais la couleur.
Un dossier d’introduction de 14 pages présente une interview de Mythic et de Marc Hardy, des illustrations couleurs et des fac-similés d’illustrations parues dans le journal Spirou.
Vraiment très sympa pour nous remettre dans le contexte du journal à l’époque de la parution de l’histoire et pour se remémorer les nombreuses contributions du dessinateur. Il y a même une histoire courte en 3 planches.
Puis arrive La Bruges sous-les-flots.
Dès la première case (grande case d’une demi-planche), on est dans l’ambiance du bord de la mer du Nord où Garonne et Guitare vont commencer leur enquête. Qui sabote les travaux d’assèchement ?
Ces étranges créatures qui font sauter la digue ?
Ou l’ennemie habituelle Foxy Lady ?
C’est ce que découvriront nos amis en pénétrant dans une étrange cité sous les flots.
J’aimais bien ce dessin tout en rondeur, en mouvement, capable de rendre une ambiance fantastique, étrange. Un peu comme Will mais plus suintante, plus rude, plus imprégnée des éléments naturels (pages 26, 27, 28).
Et cette façon sensationnelle d’utiliser le noir pour créer des ambiances dramatiques et inquiétantes (pages 47, 50, 54, 56).
Plus tard Marc Hardy changera de style pour les gags de Pierre Tombal dont je ne suis pas fan hélas.
M.Destrée -
CRÉATURES 2
- Par asbl-creabulles
- Le 23/11/2021
Tome 2 ; La grande nuit
Scénario : Stéphane BETBEDER
Dessin : DJIEF
Couleurs : DJIEF
Dépot légal : Août 2021
Editeur :
Format normal
ISBN : 979-10-34749-16-4
Nombre de pages : 70Rien ne va plus. Chief, la Crado, la Taupe et Testo se sont séparés tandis que la brume se répand de plus en plus. La Taupe et Testo font croire aux autres qu'ils ont été kidnappés par Vanille. En fait, ils ont passés un accord avec le vieux savant fou qui, à leurs yeux, a toute sa tête et sait très bien ce qu’il fait. Testo va même devoir jouer un grand rôle taillé sur mesure. Vanille, en fait, s'est réveillée enfermée dans le coffre d'un taxi abandonné sur un pont où passent les "baveux", suivis de près par cette brume qui transforme les gens en serviteurs zombies. Elle veut à tout prix s’en échapper pour retrouver son petit frère Minus capturé et emprisonné par l'ennemi avec d'autres enfants aux pouvoirs annihilés par les barreaux d'une sorte de cage. Elle sait qu'elle va avoir besoin d'aide pour sauver son frère et vaincre un ennemi qui a pris la forme de tête de pieuvre ainsi que la créature mystérieuse qui les dirige dissimulée dans la brume. Mon avis : Stéphane Betbeder lève un peu plus le voile sur cet univers fantastique où les gamins sont les héros, du moins ceux ayant réussi à passer à travers les mailles du filet et à échapper à la brume démoniaque qui se referme sur la ville.
Leur seul moyen de survie, la débrouillardise.
On en apprend un peu plus sur chacun, sur sa personnalité, ses motivations.
Il est clair que nos héros risquent de perdre la partie s’ils ne s’unissent pas.
L’action est une nouvelle fois au rendez-vous, le suspense persiste... Au dessin, Djief illustre et met en couleurs ce récit avec beaucoup de force, de punch.
Un univers post-apocalyptique mystérieux bien rendu par des couleurs majoritairement sombres, des décors lugubres, d’étranges créatures tapies dans l’ombre… et au milieu, des personnages bien campés, bien reconnaissables aux bouilles plutôt sympathiques.
Un artiste au talent très divers si l’on se réfère à ses autres travaux, Tokyo Ghost, Le Crépuscule des Dieux, Broadway, Les Liaisons dangereuses (objet d’une expo Créabulles en juin 2020 voir ici) pour ce citer que quelques-uns d’entre eux.SDJuan
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ALICE GUY
- Par asbl-creabulles
- Le 23/11/2021
Scénario : José-Louis BOCQUET
Dessin : CATEL
Couleurs : <N&B> Marie-Anne DIDIERJEAN pour le gris / planche
Dépot légal : Septembre 2021
Editeur :
Collection :L es clandestines de l'Histoire
Format 17.5 x 23.8 cm
ISBN : 978-2-203-17165-7
Nombre de pages : 400D’étape en étape, nous parcourons la vie d’Alice Guy depuis sa naissance ce 1er juillet 1873 à Saint-Mandé où la famille séjourne après avoir provisoirement quitté le Chili en raison d’une épidémie de variole. Alice est le cinquième enfant du couple que forment Émile et Marie Guy. Ayant décidé de rentrer au Chili, les parents confient Alice à la grand-mère maternelle qui vit en Suisse à Carouge. En 1876, Marie revient chercher Alice. Après un très long voyage en bateau depuis Bordeaux jusqu’à Valparaiso via le détroit de Magellan, Alice découvre enfin le Chili et son père Émile. La vie semble paisible et souriante pour Alice mais les activités d’Émile périclitent et en 1879, il perd le soutien des banques. Il décide qu’Alice rejoindra ses sœurs au pensionnat du couvent de Bois-Salève à la frontière franco-suisse. Il se chargera de l’y mener personnellement en lui promettant au moment de la quitter de revenir bientôt… très bientôt… En fait, il réapparaît seulement en 1885, annonçant qu’il reste en France. Il va s’occuper d’une librairie à Paris où l’accompagneront Julia et Henriette, les deux plus grandes sœurs d’Alice, auprès de leur frère Louis et de leur mère Marie. Marguerite et Alice vont alors entrer dans un nouveau pensionnat moins coûteux à Fernay. En 1890, Alice a enfin rejoint les siens à Paris dans un appartement de la rue Saint-Sulpice où elle rêve de devenir actrice malgré le refus persistant de son père. Mais la famille va connaître de grands malheurs, d’abord le décès brutal de Louis d’une crise cardiaque à l’âge de 17 ans, puis la disparition d’Émile en janvier 1891. Allant vers ses 18 ans, Alice doit désormais travailler et choisit de suivre des études de sténographie. En 1893, elle fait ses débuts comme secrétaire dactylographe dans la société "Les Vernis Ducaron" où sa force de caractère en surprendra plus d’un. Puis elle obtient un nouveau poste dans la société "Richard - Comptoir de la photographie" où son talent convainc aussitôt un certain Léon Gaumont, alors fondé de pouvoir de l’entreprise. De fil en aiguille, Alice va s’initier aux mystères de la photographie puis du cinéma, d’abord auprès de Frédéric Dillaye puis de Léon Gaumont devenu le nouveau patron de la société Richard qu’il vient de racheter avec deux associés. C’est cette rencontre avec M. Léon Gaumont, industriel et chef d’entreprise pourtant davantage intéressé de faire prospérer ses activités en vendant ses matériels photographiques et/ou cinématographiques qui va enclencher la carrière d’Alice Guy. C’est à lui d’ailleurs qu’elle avouera son désir le plus cher : réaliser elle-même des films…Mon avis : Alice Guy, pionnière du féminisme avant l'heure, sans vraiment s'en rendre compte mais qui s’y est ralliée tout naturellement, femme déterminée, femme passionnée par un cinéma naissant et majoritairement masculin où elle va néanmoins réussir à se frayer un chemin.
Elle a eu (ou provoqué) la chance de faire ce qu'elle aimait, ce à quoi elle voulait et pouvait accéder tout en restant attachée à l’humanisme.
Elle s’est battue avec intelligence, elle a fait preuve de finesse pour concrétiser ses idées modernistes dans ses engagements y compris dans le cinéma où elle a abordé un peu tous les genres.
Ses nombreux contacts à des moments opportuns incroyables lui ont permis de prendre une part active aux origines du cinéma.
Un scénario de José-Louis Bocquet fluide, agréable, bien documenté.
Cerise sur le gâteau, on y croise des personnages célèbres, Léon Gaumont, Gustave Eiffel, Charlie Chaplin, etc.Le dessin de Catel est aisément reconnaissable : encrage puissant, gros travail de recherche pour restituer les nombreux décors d’époque, soin et précision du détail, mélange efficace de traits horizontaux, verticaux, obliques, courbes, etc. pour créer le mouvement, maîtrise du noir et blanc à l’encre de Chine ou même au bic, agrémenté de touches de gris, par Marie-Anne Didierjean, pour l’évocation du cinéma.
Un dessin faussement simple, très plaisant, très efficace.Résumé FPcas
Avis SDJuan -
LE CRABE AUX PINCES D'OR, Les aventures de Tintin
- Par asbl-creabulles
- Le 22/11/2021
Le Crabe aux pinces d'or - éditions spéciale 80ans
Scénario : HERGÉ
Dessin : HERGÉ
Couleurs : Quadrichromie
Dépot légal : Novembre 2021
Editeur :
Format normal
ISBN : 2-203-00108-9
Planches : 62Cette aventure est parue dans le supplément du Soir en 1940, Le Soir-Jeunesse qui succédait au Petit Vingtième pour la publication des aventures de Tintin.
Pour cause d’occupation allemande, Hergé avait préféré commencer une nouvelle histoire que de continuer Au Pays de l’Or Noir qui aurait été certainement interdit.
Cette édition anniversaire offre une couverture alternative, un très beau papier mettant en valeur l’impression et un dossier de 8 pages.
Je rappelle que cet album est celui qui amène Tintin à rencontrer le fameux capitaine Haddock. Un personnage qui devait être secondaire et qui deviendra l’égal de Tintin pour beaucoup de lecteurs. Son caractère le rendra plus proche.
Un enfant, un adolescent et un adulte liront cet album d’une manière toute différente.
L’enfant aime Milou, rigole avec les Dupondt, pleure avec Haddock, cherche le crabe aux pinces d’or, ne comprend pas tout sur le trafic d’opium. Je pense surtout à l’enfant des années 40-50 et 60.
L’adolescent comprend tout et en 2021 va trouver cette histoire trop simple, je pense. Trop datée aussi.
Une étude serait intéressante.
Et l’adulte que je suis, influencé par la "cancel culture" et autres ligues de (petite vertu) n’a pas pu s’empêcher de s’interroger sur l’impact de l’alcool plébiscité par les Dupondt et Haddock surtout.
Autant cela me faisait rire enfant, autant je m’interroge sur la raison de l’alcoolisme si marqué du capitaine dans une BD destinée aux enfants.
Hergé voulait-il déjà en montrer les méfaits ?
Le capitaine ivre est responsable d’actes dangereux qui se terminent bien, heureusement.
Mais fi de toutes ces réflexions.
Quand une œuvre amène tant de réflexions, c’est le signe de sa richesse.
Quel plaisir de relire et de regarder toutes ces cases qui font rire. 16 pour la première page. Les retrouvailles de Tintin et des Dupondt dans un café en 19 cases (à partir de la 5e case page 2) sont la preuve du génie narratif d’Hergé.
Toutefois la couleur souligne une erreur non visible en noir et blanc.
1ère case, les deux verres de bière des Dupondt sont déjà entamés.
4e case le verre de droite, ok mais le verre de gauche est plein.
7e case, les deux verres des Dupondt sont pleins.
On remarquera aussi que le fond des cases est souvent sobre, parfois une simple couleur.
Ce n’est qu’avec la création du studio, qu’Hergé demandera à ses collaborateurs d’étoffer les décors.
Ici, seuls l’histoire, les personnages et l’humour importaient.
J’arrête, je préfère que vous relisiez l’album.M.Destrée
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PINARD DE GUERRE
- Par asbl-creabulles
- Le 21/11/2021
Scénario : Philippe PELAEZ
Dessin : Francis PORCEL
Couleurs : Francis PORCEL
Dépot légal : septembre 2021
Editeur : Bamboo Édition
Collection :
Grand format
ISBN : 978-2-8189-7913-6
Nombre de pages : 64Homme peu scrupuleux et vénal, Ferdinand s’est fait un nom en vendant son vin de piètre qualité à l’armée. Pour ne pas faire partie des combattants en première ligne, il n’a pas hésité à simuler une blessure. Malgré tout, il va se retrouver au front où il continuera de vanter les qualités de son vin qui stimule les soldats. De fait, avec l’accord de l’État-Major, le vin coule à flot dans les tranchées, agissant comme un stimulant bienfaisant de la force morale. C’est au front que Ferdinand va être amené à accomplir un geste courageux salué par ses compagnons d’arme et qui lui vaudra le respect de tous. Il sauve la vie du soldat Sacha Morvan, danseur de ballet de son métier, qui sous l’effet du vin a cru pouvoir sortir de sa tranchée et narguer l’ennemi...
Mon avis: Le personnage principal, Ferdinand Tirancourt, est aussi le narrateur de cette histoire.
Au fil des pages, sa personnalité se précise et l’on découvre les raisons qui l’ont poussé à devenir un homme dur, profiteur, lâche et violent mais peu à peu tout cela va se déchirer…
Philippe Pelaez distille savamment les indices qui vont lever le voile sur sa véritable nature tout en nous donnant l’occasion de découvrir le contexte et les conditions de vie des soldats durant la guerre des tranchées sur les lignes de front au cours de la Première Guerre mondiale.
L’alcool faisait office de potion magique, donnant courage et détermination à des hommes épuisés et démoralisés.
Un scénario documenté et riche pour une fiction très réaliste qui ne peut laisser indifférent. En tout cas, ce premier tome accroche.Décidément, Francisco Porcel n’en finit pas de nous étonner depuis ses débuts avec Reality Show. Par la suite, Les Folies Bergère, Bouffon, Le Chevalier Brayard, Dans mon village on mangeait des chats, etc. ont régulièrement montré qu’il est à l’aise dans tous les genres avec une constante, l’efficacité de son trait sur les attitudes, les visages, les émotions des personnages…
Pour ce récit historique, on sent un gros travail de documentation sur les costumes et uniformes, les décors, les engins et véhicules d’époque.
La mise en page est soignée, le trait accroche notre regard, les illustrations humanisent le côté atroce de cette guerre.
On notera aussi une sobriété efficace de la mise en couleurs agrémentée de taches couleur vin évidemment …
L’album est enrichi d’un dossier documentaire illustré de 8 pages intitulé "Pourvu qu'on ait l'ivresse" réalisé par Philippe Pelaez.SDJuan
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COMPLAINTE DES LANDES PERDUES (La) Cycle 4 T1
- Par asbl-creabulles
- Le 20/11/2021
Cycle 4, tome 1 : Lord Heron
Scénario : Jean DUFAUX
Dessin : Paul TENG
Couleurs : Bérengère MARQUEBREUCQ
Préface : Jean DUFAUX
Dépot légal : Octobre 2021
Editeur :
Grand format
ISBN : 978-2-505-08268-2
Nombre de pages : 62Le long voyage entrepris par Sioban accompagnée de Seamus pour rendre visite à son oncle est sur le point de s’achever. Elle exprime toutefois le souhait de passer par le lac de Nortfangh pour vérifier si la Porte des Gardiens existe réellement. Non seulement elle la voit de ses propres yeux mais constate aussi que des hommes n’hésitent pas à passer marché avec le gardien pour assouvir leur soif de détenir le pouvoir qui se cache derrière la porte en tentant de la franchir par tous les moyens… Plus étrange encore est la révélation que le gardien fait à Sioban sur ses origines, bien plus anciennes que celles des Sudenne sur lesquels pèse une malédiction depuis tant d’années. Et justement, son oncle lui aussi a beaucoup à dire sur ces origines. Il parle à Sioban de son père, le roi Asfar, qui était atteint de folie ainsi que du Cryptos, une créature effrayante enfermée dans les sous-sols d’une tour pleine d’âmes égarées et torturées, attendant la venue du Loup Blanc, le père de Sioban, pour déployer enfin ses ailes. Ce Cryptos appartient à l’ancienne complainte, non pas celle des Sudenne, mais celle des origines, beaucoup plus anciennes... Sioban fait aussi la connaissance de sa cousine Aylissa qui, d’après Seamus, n’a pas toute sa tête. Malgré tout, elles partent ensemble se promener à cheval. Soudain, Aylissa lance son cheval pour sauter par-dessus un profond ravin, la faille de Pathmoor. Elle encourage Sioban à en faire de même mais celle-ci rate son coup et tombe au fond du ravin où le passé va rattraper la Sudenne qu’elle est…Mon avis : Avec ce nouveau cycle, que l’on peut lire indépendamment des précédents même s’il prolonge le premier, Jean Dufaux nous replonge dans l’univers familial de Sioban, la reine des Sudenne.
Quelle est cette malédiction planant sur la famille sudenne qui semble remonter bien plus en amont, aux toutes premières origines ?
Deux cycles de la même série évoluent donc parallèlement puisque celui illustré par Béatrice Tillier n’est pas encore terminé.
Pour rappel, la série comprend désormais quatre cycles dont deux sont achevés, celui de Grzegorz Rosinski ("Sioban" débuté en 1993) et celui de Philippe Delaby et Jérémy ("Les Chevaliers du Pardon", débuté en 2004).
Restent celui de Béatrice Tillier ("Les Sorcières" entamé en 2015) et celui de Paul Teng ("Les Sudenne"), autant d’artistes de grand talent pour une série hors normes.
Du pur Dufaux au mieux de sa forme, de nouveau confirmé avec ce nouveau cycle dessiné par Paul Teng qui devrait nous apporter des réponses très attendues.
Un tout nouvel album très prometteur pour ce nouveau cycle.
L’intrigue débute fort avec l’évocation de cette porte et de son gardien mais pas seulement.
Dufaux mêle avec habileté créatures maléfiques, magie blanche et sorcellerie, chevaliers de tous poils et personnages distillant mystère et ambiguïté.
Nombre de secrets sont encore bien cachés et les lever va en coûter plus qu’il n’en faut.
On est heureux de retrouver cette saga née il y a près de 30 ans et devenue une pièce maîtresse de la BD franco-belge d’heroic fantasy qui devrait combler un public tout acquis.En charge de la partie graphique, Paul Teng que je découvre à chaque fois dans des styles différents n’arrête plus de m’épater.
Il avait déjà attiré mon attention avec la série historique Shane à la fin des années 90. Plus récemment, j’avais pu apprécier son travail d’auteur complet sur la série western Delgadito entièrement illustrée en N&B et tout dernièrement j’ai apprécié son retour à l’histoire avec Le Pape et le Peintre, ce qui m’a permis de revoir le beau travail des couleurs de Dina Kathelyn.
Le voici donc aux côtés de Jean Dufaux sur un nouveau style de BD. Et il a relevé le défi d’une manière positive.
Il a su s’imprégner des personnages avec ses propres traits, son propre style sans chercher à copier Rosinski.
On peut dire que chacun des dessinateurs de la série y aura apporté sa griffe, et quelles griffes !L’album est éloquent car le résultat est bien là, à travers un beau travail de recherche vestimentaire, des paysages naturels (voir la troisième planche d’illustration ici) et des décors soignés et travaillés, de belles scènes de combat, des chevaux particulièrement réussis et une créature … mais n’en dévoilons pas trop.
Le dessin est largement mis en valeur et en lumière par les couleurs de Bérangère Marquebreucq.
L’album comporte une longue préface de Jean Dufaux qui constitue un résumé des autres tomes parus jusqu’à présent.SDjuan
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WEST LEGENDS 5
- Par asbl-creabulles
- Le 19/11/2021
Tome 5 : Wild Bill Hickok, Forty Bastards
Scénario : JARRY
Dessin : LACI
Couleurs : NANJAN J.
Dépot légal : Octobre 2021
Editeur :
Grand format
ISBN : 978-2-302-09196-2
Planches : 58Cette fois, Wild Bill Hickok a décidé de raccrocher. Le départ vers un havre de paix et de repos est imminent. L’ancien shérif quitte enfin le Kansas à bord d’un train mais dès le départ, la tension est tangible entre plusieurs voyageurs même si certains se connaissent déjà. Tous ont une raison personnelle de faire ce voyage. Au moment où les choses deviennent explosives entre deux passagers qui en sont venus aux mains, des vitres se brisent sous l’impact de balles. Mais le pire est encore à venir… Soudain le train déraille et bascule dans le talus. Les survivants se retrouvent livrés à eux-mêmes dans une région hostile. Pour survivre ils vont devoir se serrer les coudes. Certains s’efforcent de s’organiser pour se protéger contre le froid et les animaux sauvages, des loups et des ours entre autres. De plus, il n'est pas bon de rester sur place à attendre que les secours arrivent lorsqu’on est ainsi isolé en territoire indien. Mais surtout, parmi eux se trouve Wild Bill Hickok … que les hommes du Capitaine Custer ont pris en chasse pour une histoire de vengeance, bien décidés à le tuer ainsi que tous ceux qui se trouveraient sur leur chemin…Mon avis : Le frère du bien connu général George A. Custer veut en découdre avec Wild Bill Hickok.
Pour ce nouvel épisode qui retrace une tranche de vie de notre héros du jour, Nicholas Jarry nous met directement dans l’ambiance de la vie à la grande époque de l’Ouest américain, au milieu du 19e siècle.
Une vie difficile dans des contrées souvent hostiles et où tout ne tenait souvent qu’à un fil, le mélange des classes sociales et des origines ne faisant qu’aggraver les tensions au sein des communautés humaines.
Le scénariste a parfaitement travaillé les rapports sociaux.
Il capte notre attention dès les premières pages et la retient en multipliant les rebondissements et retournements de situation.
Une poursuite infernale s’engage qui va se poursuivre tout au long d’un album nerveux et captivant faisant de la série West Legends l’une des plus intéressantes du marché, à coup sûr pour tous les amoureux et fervents admirateurs du western.
Au dessin, Laci nous offre de belles illustrations grâce à son trait fin, soigné et globalement dynamique.
De très beaux décors de l’Ouest américain y compris sous la neige, des personnages – en grand nombre – bien typés (costumes, classe sociale, race, etc.), expressifs et facilement reconnaissables pour une lecture fluide.
Un bon choix de plans et cadrages.
Un bel équilibre des cases et des pages.
Un soin particulier apporté aux détails.
Bref, un travail de qualité comme il sait nous en offrir.SDJuan