Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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NSA 1
- Par asbl-creabulles
- Le 20/03/2015
Tome 1: L'Oracle.
Scénariste: Thierry Gloris.
Dessinateur: Sergio Bleda.
Coloriste: Lorieng.
Editions: Casterman.
Dépot légal: Février 2015.Histoire:
Appolo travaille pour l’Agence nationale de la sécurité (NSA) en tant que prodige du renseignement et de l'information, affecté plus précisément à l'Opération Oracle. Appolo est atteint du syndrome d'Asperger. Autrement dit, il est autiste, et donc dénué de toute émotion. En revanche, il bat tous les records de rapidité en termes d'analyse des informations, raison pour laquelle la NSA tient tant à le garder. Il avait même prédit l'attentat du 11 septembre 2001, qui a tant bouleversé le monde entier. Mais depuis l'accident dans lequel sa mère a perdu la vie sous ses yeux, il est totalement paumé et s’est coupé du monde, restant cloîtré chez lui. Le seul espoir de le récupérer et de le redynamiser est sa demi-soeur Rose Nyx, surnommée Oz, même s’ils ne s’entendaient pas et qu'ils ne se sont pas vus depuis des années. Oz n’a jamais réussi à dépasser le rang d’agent de police car elle a toujours été recalée dans ses tentatives de devenir agent du FBI à cause de son caractère. Approchée par les agents O'Malley et Vanzetti, elle va finir par accepter de venir en aide à son demi-frère en échange d'un poste d'agent au sein de la NSA. L’analyse et le décryptage d'une multitude de données, comme seul Appolo est capable de le faire, vont aboutir à un numéro mystérieux qui va tout droit les conduire en Pensylvannie et les confronter aux lobbyistes du gaz de schiste. Petit à petit, on va découvrir que l'accident de sa mère n'en était pas vraiment un. Ils seront même victimes de plusieurs tentatives de meurtre, révélant l’existence d’une taupe au sein même de la NSA.
Mon avis:
Sous une approche sympathique et drôle, Thierry Gloris ("Aspic", "Détectives de l'étrange", "Codex Angélique", "Malgré nous", "Missi Dominici", etc.) nous offre au fil des pages un récit de plus en plus inquiétant et violent (sujet oblige), plein de surprises, mêlant organisations secrètes, lobbyisme, assassinats, complots, etc. aboutissant à un thriller très bien mené de bout en bout et agréable à lire. Sergio Bleda nous vient tout droit d'Espagne où il a travaillé dans le comics américain, le cinéma et la publicité. On a déjà eu l’occasion de le découvrir sur le marché franco-belge dans "Dors, petite fille", "Bloody Winter", "Wednesday Conspirac" et, plus récemment, "Dolls Killer". Il nous gratifie d'un dessin plein d'énergie et précis offrant une lisibilité des personnages très efficace. Les illustrations sont claires et détaillées tant dans les situations statiques que dans les scènes d'action qui ne manquent pas. Vous l'aurez compris, j'ai passé un bon moment avec ces auteurs qui devraient nous offrir une suite et fin d’enquête certainement très mouvementée et originale pour notre plus grand plaisir.
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Aquaman 4
- Par asbl-creabulles
- Le 19/03/2015
Tome 4: Tempête en eau trouble.
Scénariste: Jeff Parker et Charles Soule.
Dessinateurs: Paul Pelletier, Netho Diaz, Alvaro Martinez, Jesus Saiz et Yvel Guichet.
Coloriste: Rod Reis, Will Quintana, Andrew Dalhouse, Jeromy N.Cox, Rain Beredo et Nathan Eyring.
Editions: Urban Comics.
Dépot légal: Février 2015.Histoire
À moitié humain par son père, Tom Curry, à moitié atlante par sa mère, la reine Atlana, Aquaman symbolise à lui seul l’entente potentielle entre le monde de la surface et celui des profondeurs. Mais lorsque surgit un Karaqan, monstre des abysses de la taille d’un immeuble de dix étages, semant une pagaille générale et résistant aux coups les plus puissants que lui assène Aquaman, les humains ne savent plus à quel saint se vouer. D’ordinaire ces monstres obéissent aux rois d’Atlantis ! Alors pourquoi celui-ci ne reconnaît-il pas cette autorité ? Et comme si cela ne suffisait pas, le Dr Evans utilise le trident dont il s’est emparé pour ouvrir une porte qu’il croit être celle de l’Atlantide. En réalité, il vient d’ouvrir la porte de l’enfer où les fils des Géants de la mythologie grecque ont été enfermés, avec eux Hercule qui jadis avait aidé l’ancien roi atlante à les repousser. Tant d’années confiné avec cette engeance du mal ne sera pas sans conséquences pour lui. Aidé de Méra et de Wonder Woman, Aquaman va très vite s’en rendre compte. Réunis en France, nos héros vont devoir aller jusqu'à Carcassonne pour déloger et vaincre les fils des Géants au moment où d'autres dangers tout aussi inquiétants les menacent. Ainsi, une organisation s’est immergée dans le monde aquatique dans lequel elle mène des expériences hasardeuses, par exemple cette créature hybride dotée d’un corps humain mais dont le cerveau a reçu des implants de cerveau du karaqan. Quant à Swamp Thing, il ne parvient pas à contrôler une invasion d'algues alors que le monde végétal devrait lui obéir au doigt et à l'oeil. Comment va réagir Aquaman face à cette intrusion dans son monde ?
Mon avis:
Malgré quelques faiblesses dans le déroulement du scénario de Jeff Parker et Charles Soule par rapport aux albums précédents de Geoff Johns, cet ouvrage de 208 pages reste un incontournable car il nous permet de mieux comprendre l'utilité des artéfacts qu'Aquaman/Arthur Curry a découvert tout au long de sa quête dans les profondeurs. Il nous renseigne aussi sur la mythologie des rois qui l'ont précédé et sur ses relations avec la race humaine et les autres peuples de la mer. Enfin, il accorde une place plus qu'intéressante aux origines de son épouse Méra qui ne devrait pas tarder à causer quelques nouvelles complications. L'apparition de Swamp Thing et de Wonder Woman dans ces nouveaux épisodes confère un attrait non négligeable à l'album. La série ayant pris un très bon départ, espérons que le scénario tiendra sur la longueur car ce serait dommage qu’elle s'essouffle déjà, annonçant une fin prématurée. Les dessins de Paul Pelletier, Netho Diaz, Alvaro Martinez, Jesus Saiz et Yvel Guichet sont tout à fait honnêtes et à un très bon niveau de qualité. À noter que depuis le lancement de ce reboot, Aquaman bénéficie d'une mise en couleurs de très bonne facture, comme l’illustre cet épisode où elle a été confiée à Rod Reis, Will Quintana, Andrew Dalhouse, Jeromy N.Cox, Rain Beredo et Nathan Eyring.
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Amorostasia
- Par asbl-creabulles
- Le 07/03/2015
Tome 2 - Pour toujours....
Scénariste: Cyril Bonin.
Dessinateur: Cyril Bonin.
Editions: Futuropolis.
Dépot légal: Février 2015.Histoire:
Une étrange maladie se propage telle une épidémie à travers le monde. Elle frappe les amoureux qui se retrouvent aussitôt figés dans un état de catalepsie. Son nom: amorostasia. Olga, une journaliste chargée d’enquêter sur le phénomène, en sera également victime avec Kiran au charme duquel elle a succombé. Après trois longues années de recherches qui se sont soldées par des échecs, les scientifiques des Laboratoires d'innovation moléculaire sont bien décidés à tenter le tout pour le tout, y compris en recourant à des cobayes humains. Le seul traitement qui semble fonctionner est une sorte d'inhibiteur d'hormones, l'anamorax, qui sans être efficace à 100% a au moins pour effet de ralentir l'épidémie. Il est vite devenu obligatoire pour toute personne devant entrer en contact avec autrui au point que certains souhaitant rester libres de choisir de tomber amoureux ou non ont choisi d’entrer en résistance à l'anamorax et refusé de suivre le traitement. Parmi elles, Kiran qui va réveiller Olga ainsi devenue la première personne infectée par l'amorostasia à sortir de son état léthargique. Fermement décidée à retrouver Kiran au risque de retomber en catalepsie, Olga va devenir la femme la plus recherchée par la police mais aussi par les scientifiques désireux de comprendre comment elle a pu se réveiller après trois années de sommeil provoquées par l'amorostasie.
Mon avis: Reconnaissable entre tous par son trait – heureusement pour nous vivant et animé – Cyril Bonin nous livre une très belle histoire d'amour; un trait fin et élégant qui illustre en noir et blanc, avec divers tons de gris, un album captivant dans lequel le journalisme s’apparente à une enquête policière, où la résistance s’organise face à la dictature, où l'amour l’emporte sur tous les "a priori", sur la peur, parfois la terreur face à la maladie et où chacun désire savoir ce que l’on ressent une fois figé par amour. Une histoire contemporaine qui pousse tous ceux que la maladie ne fige pas à se remettre en question et à s’interroger sur la sincérité de leur amour envers leur partenaire, une histoire contemporaine qui nous interpelle aussi au point qu’on se demande quelle serait notre réaction si on était figés de la sorte.
Un album de qualité littéralement ensorcelant du début à la fin. A lire sans modération.
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Sara Lone 2
- Par asbl-creabulles
- Le 06/03/2015
Tome 2 - Carcano girl.
Scénariste: Erik Arnoux.
Dessinateur: David Morancho.
Coloriste: David Morancho.
Editions:
Dépot légal: Février 2015.
ISBN : 978-2-930623-29-0
Nombre de pages : 46Histoire:
Mai 1561 au Yutacan. Ce n'est pas si simple d'être conquistador, de piller les richesses des autochtones puis de repartir comme si de rien n'était. Il faut également être capable de commander un équipage expérimenté et espérer qu’il se montrera loyal jusqu’à accepter que le capitaine se remplisse les poches sans le menacer d’une mutinerie, et encore plus quand la tempête menace ! L’expérience va s’avérer amère pour Montijo, le capitaine du Galion "El Santa Madalena", qui va connaître une énorme déconvenue. Nous voici à présent en avril 1961 dans le golfe du Mexique. Après l’assassinat sanglant de son père, Sara Lone – comme elle tient à se faire appeler poar son nom de scène – a pris l’habitude de partir au large chaque jour à bord du Pinky Princess pour tenter de retrouver l’épave du Santa Madalena et surtout son trésor, ce qui lui permettrait de renflouer la pêcherie Carruthers que son père lui a léguée. Mais sans les coordonnées exactes que celui-ci n’a pu lui laisser avant de mourir, la tâche s'annonce ardue et très compliquée. Et il lui reste seulement 30 jours pour payer les dettes de son père au syndicat que dirige Leroy Chapman, un homme à la réputation plus que douteuse, auquel le père de Sara aurait parlé du trésor un soir où il avait bu et qui est désormais prêt à tout pour s'en emparer. Membre du Ku Klux Klan, Leroy Chapman est un homme bien plus dangereux qu’elle ne peut l'imaginer. Quant à Sara, elle doit agir au plus vite car elle est toujours accusée de meurtre dans l'affaire du "Blue" et du coup soumise à un certain chantage par un mystérieux organisme fédéral, et ce d’autant plus que le complot politique et la Mafia ne sont jamais loin.
Mon avis:Tous les ingrédients d'un très bon polar sont au menu de cette nouvelle, Sara Lone, série à ne rater sous aucun prétexte: meurtres sanglants, complots politiques, mafia, chasse au trésor, trahison, sexe, conspiration, etc. Un récit haletant méticuleusement orchestré par Erik Arnoux (Ava Dream, Les Aigles Décapitées, Celadon Run, Sophaletta, etc.) qui frappe fort, avec Carcano Girl, le deuxième tome de ce nouveau thriller, dont on attend la suite avec impatience. Les dessins de David Morancho sont de qualité comparable, détaillés, clairs, aérés, avec un découpage en plans de style cinématographique et des personnages hauts en couleurs. Les paysages sont également de bonne facture et les scènes d'action bien rendues. La belle Sara Lone paraît avoir un avenir bien tracé dans le monde très encombré de la BD franco-belge.
L'album couleur de la main même de David Morancho est superbe. Dommage que l'éditeur ne pense à publier une version noir et blanc vu la qualité du dessin, comme en témoigne l'illustration ci-dessus.
SDJuan
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Le pouvoir des innocents
- Par asbl-creabulles
- Le 04/03/2015
Cycle 2 Tome 3: 4 millions de voix.
Scénariste: Luc Brunschwig.
Dessinateur: Laurent Hirn et David Nouhaud.
Coloriste: Laurent Hirn.
Editions: Futuropolis.
Dépot légal: Février 2015.Nous voici en cette toute fin du XXe siècle après l'attentat qui a coûté la vie à 508 personnes. A New York, le procès de Joshua Patrick Logan, un ancien marine, va débuter. Entamant une nouvelle carrière politique, le conseiller Mc Arthur, un ancien avocat, pressent qu'il va perdre les élections au poste de gouverneur de New York car il s’est déclaré en faveur de l’abolition de la peine de mort et s’opposera à la condamnation à mort du tant détesté Joshua. Jessica Rupert, l'actuelle gouverneure, qui lui apporte son soutien, s’efforce toujours de donner une vie convenable à Amy, une enfant qui n'a pas connu une vie très heureuse jusqu'ici, mais la politique sociale qu’elle mène ne lui attire pas que des amis tant en politique qu’ailleurs. Elle aussi s’inquiète car tout donne à penser que l’abolition de la peine de mort que réclame Mc Arthur fera basculer les votes vers une opposition adepte d’une politique de répression de la délinquance beaucoup plus sévère. Qui va l’emporter, les Démocrates ou les Républicains ? New York risque bien de connaître un bouleversement quel que soit le résultat.
Mon avis:Cette mini-série avait déjà remporté un franc succès mérité chez Delcourt, qui pourrait bien se répéter avec cette suite qui lui donne un second souffle plus politique mais tout aussi intéressant. Luc Brunschwig décortique les clivages politiques de cette fin du second millénaire aux States avec comme fond le terrible attentat du 4 novembre 1997 et l'arrivée de la gauche au pouvoir. Laurent Hirn qui nous avait offert un premier cycle hors du commun n'est pas tout à fait absent de celui-ci puisqu'il s'occupe de la mise en scène, des dessins additionnels et de la couleur même s’il a confié le dessin à Nouhaud, lequel réussit à maintenir un niveau de qualité élevé, ce qui n'était pas une mince affaire après Hirn. Nouhaud laisse transparaître les émotions sur chaque visage rendant du même coup les personnages très attachants. Je suis certain que ce trio va nous concocter une fin de deuxième cycle mémorable.
A noter et surtout à souligner une belle stratégie de qualité/prix (13€ pour un album de 56 pages) car cela devient de plus en plus rare.
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Les 3 FRUITS.
- Par asbl-creabulles
- Le 23/02/2015
Les 3 Fruits.
Scénariste: Zidrou.
Dessinateur: Oriol.
Coloriste: Oriol.
Editions: Dargaud dans la collection Autre Regard.
Dépot légal: Janvier 2015.Histoire:
Bien que la vie lui ait toujours souri tout au long des quarante années de son règne, le roi s'affaiblit. Une femme aimante et quatre enfants, trois fils et une fille – Hubert, Vernon, Martin et Estelle – auraient dû le combler, mais non, rien n’y fait. Terrifié à l'idée de mourir, il n'arrive plus à ressentir la moindre émotion pour personne. Pressé par son fou d’apprendre à connaître la mort pour ne plus en avoir peur, il fait venir à lui les trois plus grands savants et pose à chacun la même question: "Comment ne pas mourir ?". Incapables de lui fournir la réponse escomptée, tous trois auront la tête coupée par le roi en personne, ainsi que le bouffon après qu’il eut avoué que lui n’avait pas peur de la mort. Peu de temps après ces événements tragiques, un mage se présente assurant pouvoir répondre à la question qui obsède le roi. Toutefois, en échange du secret de l'immortalité ce dernier devra lui donner la main de sa fille Estelle. Avant même d'entendre les termes précis du marché, le roi, après une courte hésitation, signe le pacte. C'est à ce moment que le mage lui délivre le secret: il doit manger la chair du plus valeureux de ses fils. Alors engagés dans des actions contre des créatures et monstres plus diaboliques les uns que les autres, les fils ignorent tout du pacte signé par leur père et surtout ne savent pas que c'est le plus valeureux d’entre eux, certainement le seul survivant, qui sera dévoré par leur père.
Mon avis: Après "Dans la peau de l'Ours", le duo Oriol et Zidrou nous revient avec un récit noir, plus sombre et plus terrible, démontrant que ces deux auteurs ne sont pas cloisonnés dans un genre ou un style. Oriol fait impression par sa maîtrise des couleurs, jouant avec brio de l'ombre et de la lumière, alternant les tons sombres et les couleurs flamboyantes qu'il utilise à la perfection. Plusieurs cases s’apparentent à de véritables tableaux de maître.
Au scénario, Zidrou nous plonge dans la quête de l'immortalité avec toutes ses dérives et ses folies poussées à l'extrême: une épouse et des enfants dévoués qui ne serviront qu'à assouvir la promesse d'immortalité quitte à pactiser avec le démon. Une belle histoire qui nous réserve une fin surprenante, à lire aussi et surtout pour sa magnifique illustration, de celles qu'on voit trop rarement dans la BD.
Un album qui vaut tous les détours.
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Complot
- Par asbl-creabulles
- Le 23/02/2015
Tome 3 - La bataille de Hamburger Hill.
Scénariste: Gihef.
Dessinateur: Stéphane Perger.
Coloriste: Stéphane Perger.
Couverture d'Alexis Sentenac.
Editions: Delcourt.
Dépot légal: Janvier 2015.Histoire:
Paul Duke est journaliste à Newsweek. En ce 5 juin 1968, il couvre la fin de la campagne du parti démocrate pour les élections primaires en Californie. En fait, il est dans un bar en train de draguer l’une des serveuses quand le sénateur Robert Kennedy est assassiné. Peu de temps avant, un homme au comportement bizarre l’avait bousculé et à présent il a la certitude qu’il s’agissait du tueur. Officiellement, l’auteur de l'assassinat est un certain Sirhan. D’ailleurs, il aurait avoué lors de son arrestation. Mais Duke n’en démord pas, Sirhan était de face et la balle est venue se loger dans la nuque de Kennedy. Comment le prouver? Kennedy avait pas mal de détracteurs notamment à la suite de ses prises de position sur la guerre du Vietnam, mais de là à soupçonner qu’un complice aurait tiré sur le sénateur ! À qui aurait profité ce crime? À Nixon? Le destin va fournir à Duke une occasion inespérée d’établir la vérité. Dans un dossier top secret comme les journaux en reçoivent chaque semaine, il découvre une photo de soldats engagés au Vietnam. Parmi eux, il en est certain, se trouve le tueur qui accompagnait Sirhan. C’est l’homme qui l'a bousculé dans sa fuite et qu'il a eu le temps de photographier juste après l'assassinat. Son enquête va finalement le mener jusqu’à une Section Attila, dépendant de la C.I.A., qui bientôt passera à l'offensive au Vietnam dans le cadre de l’Opération Apache Snow. Duke va tout faire pour se rendre sur place comme simple journaliste couvrant une opération militaire afin de démontrer qu’il peut fournir des preuves de ce qu’il avance, soutenu dans son action par le conseiller Fowler, un proche du défunt sénateur. Mais Duke ignore encore ce qui l'attend dans la vallée d'A Shau sur la colline 937 !
Mon avis:Une guerre insoutenable au Vietnam, l'assassinat du plus haut responsable du parti démocrate de Californie, des complots dans les plus hautes sphères du gouvernement, des organisations secrètes soutenues par l'opposition et un simple journaliste qui en venant mettre son grain de sel va enrayer une machine bien huilée. Scénariste sur cet album, Gihef n'y va pas avec le dos de la cuillère. Il nous propose une histoire bien écrite, bien construite de bout en bout parvenant à nous tenir en haleine du début à la fin car même s’il nous met la pression dès les premières cases, il maintient le suspense jusqu’au dénouement final. Cet album est certainement l’un de ses meilleurs sinon le meilleur. Au dessin, Stéphane Perger que j'avais déjà remarqué dans "Sir Arthur Benton" avec Tarek au scénario, "Scotland Yard" avec Dobbs au scénario mais et surtout dans "Avengers Origins" avec Kyle Higgins au scénario, en particulier pour son personnage de la Vision, m'a une fois de plus bluffé. Perger n'a peur de rien. Il est à l’aise aussi bien dans les scènes d'action quel que soit l'angle de vue ou les engins de guerre qu'il représente à merveille, à voir par exemple cet hélicoptère qui m'a fait immédiatement penser aux scènes mythiques d'Apocalypse Now. Une illustration éclatante, alternant couleurs magnifiques et pages en noir et blanc, et organisée de manière extraordinaire. Un album à mettre entre toutes les mains d'autant plus que la couverture d'Alexis Sentenac est très réussie et accrocheuse.
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Undertaker
- Par asbl-creabulles
- Le 21/02/2015
Tome 1 - Le mangeur d'or.
Scénariste: Xavier Dorison.
Dessinateur: Ralph Meyer.
Coloriste: Caroline Delabie et Ralph Meyer.
Editions: Dargaud.
Dépot légal: Janvier 2015.Histoire:
Anoki City a besoin d’un croque-mort. Une aubaine pour Jonas Crow, "undertaker" de métier, autrement dit croque-mort que tout le monde tente d’éviter le plus longtemps possible. A l’époque, il faut faire vite dans ce métier car la concurrence est rude. Lorsqu’il arrive sur place pour s’occuper du corps d’un certain Cusco, la situation est inhabituelle. Cusco n’est pas mort. Il lui manque bien une jambe mais de là à être mort, non ! Chose plus étrange encore, Cusco négocie lui-même son enterrement avant sa mort qu’il a lui-même programmée. Tout en menant la négociation à son avantage, Jonas n’oublie pas qu’il n’a rien mangé depuis longtemps ; il meurt de faim. Il accepte d’enterrer un gamin pour un steak de 5$. Et pour un second steak, il accepte de faire un sermon, second steak qui va aller tout droit dans la gueule de son vautour de compagnie, non sans susciter de la grogne qui tournera vite à la bagarre chez ceux qui s’étaient cotisés pour lui offrir son premier steak car eux doivent se contenter d’un morceau de porc aux haricots. Le côté sombre de Jonas est soudain dévoilé, ce qui incite le shérif à enquêter sur lui et à découvrir qui il est réellement. A présent, Cusco est mort. Très vite, tout le monde va savoir qu’il s’est suicidé en avalant la totalité de l’or qu’il possédait. Un sacrilège pour des orpailleurs à la recherche de la moindre poussière d’or à longueur de journée et pour un shérif bien décidé à récupérer la totalité du magot pour lui et ses hommes ! Une nouvelle ruée vers l’or est ouverte !
Mon avis :Les westerns ne sont pas légion dans le monde de la BD et l’on ne peut que se réjouir lorsqu’en paraît un de très bonne facture. Xavier Dorison (Asgard, Prophet, Long John Silver, W.E.S.T., etc.) est fidèle à sa réputation avec cet album qui se révèle très bon et captivant de la première à la dernière page, grâce aussi au talent indéniable de Ralph Meyer qui, après "Page Noire" et "Asgard", nous offre sur "Undertaker" des illustrations dignes des meilleurs westerns hollywoodiens. Son trait noir et bien encré est parfaitement adapté à l’univers sec des plaines et des petites villes à l’image d’Anoki City. Tout y est, shérif véreux, avis de recherche, mines et gisements d’or, plaines superbes, saloons, colts, fusils, sans oublier Rose Prairie, la belle briseuse de cœurs, et même la cavalerie.
Les illustrations et croquis en fin d'album sont bluffants. Non, rien ne manque à cet album western à ne rater sous aucun prétexte !