Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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LETTRE 44
- Par asbl-creabulles
- Le 25/07/2015
Scénario : Charles SouleDessin : Alberto J. AlburquerqueCouleurs : Guy Major et Dan JacksonLettrage : Fred UrekCouverture : Alburquerque, Alberto J.Dépot légal : Juin 2015Editeur : GlénatCollection : ComicsHistoire:Le jour de l'investiture de Stephen Blades, 44e président des Etats-Unis d'Amérique, son prédécesseur, Francis T. Carrol, au terme de ses deux mandats, a laissé sur son bureau, comme le veut la coutume, une lettre à l'attention de son successeur. Ce qui est moins habituel, c’est le contenu de cette lettre : la photo d’un vaisseau spatial accompagnée d’un mot d’explication. En fait, le président sortant lui explique que lorsqu’il décidait d’envoyer les troupes US au combat sur les théâtres d’opérations, il s’agissait d’abord et avant tout de préparer l’armée pour la rendre plus forte et mieux expérimentée afin de faire face à une menace extra-terrestre dirigée contre la Terre. En effet, la Nasa a détecté un vaisseau étranger dans la ceinture d'astéroïdes située entre Mars et Jupiter. Le nouveau président tombe des nues car il s'attendait plutôt à trouver des explications du président Carrol sur la crise budgétaire et financière affectant le pays. Mais il a vite compris qu’il tient entre ses mains les réponses à ce désastre financier. Hormis les haut gradés et la Nasa, personne ne semble être au courant de la menace. En tant que nouveau président, il décide donc de convoquer une réunion pour s’informer directement de la situation et apporter son plein soutien à l’équipage du vaisseau américain envoyé à la rencontre des extra-terrestres sous le nom de code "Projet Monolith" : une équipe de 9 personnes, dont quatre militaires chevronnés et cinq scientifiques parmi les meilleurs dans leurs domaines respectifs. Leur mission ? Recueillir un maximum d’informations sur le vaisseau extra-terrestre une fois passé un bouclier d’ondes qui les rend invisibles, transmettre ces résultats vers la Terre et tout faire pour rentrer sains et saufs.Mon avis : Au moment où l’on vient d’annoncer la découverte d’une nouvelle exoplanète baptisée Kepler-452b, similaire à la Terre et potentiellement habitable, "Lettre 44" nous prépare à l’idée d’une vie extra-terrestre. Seulement cette fois, dans la BD, le secret est bien gardé par le Président, la NASA, les plus hauts dignitaires civils et militaires qui se préparent à un conflit imminent. Le scénario de Charles Soule (Batman, Superman, Uncany Inhumans, Wolverine, etc) nous propose une aventure dans l’espace avec son cortège d’événements extrêmes, d’illusions, d’espérances voire de fin du monde sans oublier en arrière-plan les Etats-Unis avec leurs qualités, leurs faiblesses et leurs excès. Charles Soule nous offre avec cette nouvelle série une autre vision de l’Amérique, de sa puissance toute relative cette fois face à l’inconnu, de ses inquiétudes à travers les yeux de ses astronautes partis à la rencontre des extraterrestres et à travers ceux du nouveau président Blades qui, contrairement au précédent, refuse de tout miser sur la puissance militaire.AJA, de son vrai nom Alberto Jimènez Alburquerque, illustre cette aventure avec un dessin bien reconnaissable puisqu’il a déjà travaillé sur Elles, Crawford, Chasseur de sorcières, le Dieu des cendres, les Fugitifs de l’ombre, les Larmes de Fées, etc. Avec une aisance déconcertante, il nous fait passer du bureau présidentiel à la cabine du vaisseau spatial, de l’espace infini à la cohue des grandes villes américaine. L’ensemble est visuellement très agréable et l’album pourtant riche de 142 pages se lit avec plaisir. On attend la suite avec impatience.SDJ -
Les Maîtres Inquisiteurs
- Par asbl-creabulles
- Le 24/07/2015
Tome 2 Sasmaël
Scénario: Nicolas Jarry
Dessin : Paolo Deplano
Couleurs : Digikore Studios
Couverture : Benoît Bertrand.
Edition: Soleil Production.
Dépôt légal: juin 2015.Histoire:
Accompagné de son équipe, le maître inquisiteur Sasmaël arrive sur les lieux d'un massacre à la limite de l’insoutenable même pour quelqu’un de sa trempe pourtant habitué au sang et à la barbarie. Cette fois, c'est différent, tout semble indiquer que le tueur n'est autre que Fendraël, un maître inquisiteur qui a été son instructeur. Son enquête va devoir déterminer pourquoi Fendraël est venu dans l’un des plus grands ports de Sardaigne dans le but d’assassiner le prince Bran de Tyr. L'autopsie va révéler que le prince a été drogué avec une forte dose d'absinthe pourpre, une drogue très puissante qui permet en usage normal de façonner son corps et son cerveau, chacun des organes, afin d’en tirer le maximum. Mais lorsque cette drogue est prise maladroitement, elle devient toxique et fatale. Seul les alchimistes les plus doués et les plus avisés peuvent arriver à un tel exploit. Ils sont peu nombreux et la plupart font partie de l'ordre. C’est grâce à l’absinthe que Fendraël a modelé son corps pour être plus puissant et ne pas ressentir la douleur. L’enquête conduit Sasmaël et sa collègue et compagne, l’elfe Lotweën, jusqu’au frère du prince Bran, membre de la confrérie Solaire, confirmant que celle-ci est bien réelle et loin d'être une légende. Ils soupçonnent le trafic d'opium et l'asservissement des Orcs d’être à l’origine de cet assassinat, ce qui les ramènent vers l'Ordre des Maîtres Inquisiteurs car lui seul aurait permis un commerce d'une telle importance. Comment l'Ordre peut-il être mêlé de près ou de loin à cette affaire? Sur quoi porte l’enquête menée par Fendraël et son elfe et quels liens unissent l'Ordre des Maîtres Inquisiteurs et l'Ordre solaire?
Mon avis: Voici un tome 2 tout aussi bon que le premier (tome 1 réalisé par Peru et Goux). Au lancement d’une série, le renom des auteurs est important pour capter l’intérêt et la confiance du public. L’éditeur a bien compris qu’il devait maintenir le même de niveau de qualité pour cette suite qu’il a confiée à Nicolas Jarry (Le Crépuscule des Dieux, Les Elfes, Mercenaires, Les Nains, La Rose et la Croix, Troie, Trône d'argile, etc.) et Paolo Deplano (Les Exilés d'Asceltis, Un Coin de Ciel Bleu, Mercenaires, etc.) un gage de qualité pour pérenniser la série. Le scénario de Nicolas Jarry se révèle riche en revirements de situation et événements qui relancent l'enquête de manière intéressante et explicite annonçant d’autres albums tout aussi captivants. On retrouve ici la qualité du dessin de Paolo Deplano déjà appréciée dans Mercenaires. Un dessin net et précis qui sert parfaitement la trame d’une série appelée à faire parler d'elle. Les paysages n'ont rien à envier aux personnages et aux scènes d'action, l’ensemble, couleurs comprises des Digikore Studios, offrant un très bon moment de lecture dans cet univers d'heroic fantasy où chacun trouvera les meilleurs ingrédients du genre.SDJ
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Ant-Man
- Par asbl-creabulles
- Le 18/07/2015
Scénario: Nick Spencer et Matteo Casali.
Dessin: Ramon Rosanas et Steve Kurth.
Encrage: Ramon Rosanas et Allen Martinez.
Couleurs: Jordan Boyd et Sunny Sho.
Editeur: Panini Comics France
Dépot légal: Juillet 2015.Histoire:
Ant-Man: Ingénieur électronicien compétent chez Stark Enterprises, Scott Edward Harris Lang, alias Ant-Man, va malgré tout se retrouver en prison pour cambriolage. Ayant payé sa dette envers la société, il pense que les années sombres sont derrière lui, mais le destin en a décidé autrement. Pour sauver sa fille Cassie malade du cœur, il doit absolument contacter une chirurgienne, Erica Sondheim, retenue de force par Darren Cross, un industriel peu recommandable. Redevenu cambrioleur par nécessité cette fois, il dérobe un costume étrange dont il découvre vite les capacités. Il peut réduire sa taille à celle d’un insecte, communiquer avec les fourmis et reprendre sa taille normale à volonté. C’est ainsi qu’il va libérer la chirurgienne, sauvant du même coup sa fille Cassandra. Mais pour éviter la prison, il décide de rapporter le costume à son propriétaire et créateur, Hank Pym (premier Ant-Man), qui va finalement le lui offrir et l’aider à revenir dans le droit chemin. Avec ce costume et ses formidables pouvoirs, Scott fera souvent équipe avec Iron Man et fait désormais partie de super équipes comme les 4 Fantastiques ou les Heros for Hire, voire même les Secret Avengers. Aujourd'hui, pour offrir une vie meilleure à sa fille, il veut à tout prix obtenir le poste de directeur des solutions sécurité chez Stark Industries, sauf que Cassandra a décidé de partir pour Miami. Du coup, Scott va une fois de plus décevoir son ex-femme en déclinant l'offre de Tony Stark pour aller chercher du travail plus près de sa fille
Iron-Man: Pendant ce temps Iron-Man fait face à un un artefact extraterrestre très ancien, un robot géant qui ressemble, en plus grand, à Ultimo, celui que Mandarin avait réussi à contrôler pendant un certain temps et qui a fini démantelé au S.H.I.E.L.D.. Mais cette fois il n'y a pas de Mandarin dans les environs et Iron-Man semble être le seul a éradiquer cette menace même si, pour ce faire, il se voit contraint d'utiliser une nouvele arme... alien..
Mon avis:
Mon avis: Le mensuel Ant-Man est disponible chez Panini Comics depuis le 3 juillet, précédant de peu la sortie tant attendue dans les salles de cinéma du film éponyme réalisé par Payton Creed (à voir de préférence en 3D). Grâce à ces sorties quasi simultanées, Ant-Man semble bien devenir un géant dans l'univers Marvel qui l'avait jusqu'ici un peu mis au second plan. Dessiné par Ramon Rosanas, Scott Lang, alias Ant-Man, reprend une nouvelle vie avec cette nouvelle série ! Pour ceux qui ne le sauraient pas, Scott Lang endosse l'identité d'homme-fourmi depuis pas mal d’années déjà puisqu'il est apparu pour la première fois dans Avengers n°181 publié en 1979. Depuis, il en a fait du chemin et Nick Spencer lui ouvre les portes d'une série régulière avec l'aide du dessinateur espagnol, Ramon Rosanas. Comme à son habitude le personnage est sympathique bien qu’un peu maladroit, mais toujours prêt à tout faire pour sa fille Cassandra, ce qui l’entraîne souvent dans des situations rocambolesques. Grâce à son talent, Ramon Rosanas nous en donne une magnifique adaptation graphique, nous offrant un album plein de bonne humeur communicative avec des dessins nets et précis. Rosanas donne vie à ce nouvel Ant-Man avec toute l'énergie possible, ce qui devrait l’aider à trouver sa voie auprès du public et permettre à sa propre série de perdurer. Si ces deux auteurs restent à la barre, l'homme-fourmi risque bien de nous surprendre et de nous entraîner dans de belles et grandes aventures.
SDJ
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Le Trône d'Argile
- Par asbl-creabulles
- Le 17/07/2015
Tome 6: La Geste d'Orléans
Scénario: France Richemond
Dessin: Théo
Couleur: Lorenzo Pieri
Editeur: Delcourt
Histoire de l'album: 1429, en route pour Chinon, Jeanne d’Arc doit passer près de la cité d'Orléans, qui protège encore ce qu’il reste du Royaume de France. Tout doit être mis en œuvre pour qu'elle vienne dans la ville y raviver la foi des habitants soumis au joug de l'ennemi anglais. Tanneguy est chargé de rassurer la reine sur le rôle important qu’elle va devoir jouer sur le front. Jeanne devant être reçue en audience par le roi Charles VII, le Conseil convient de lui tendre un piège. Le jour dit, l’un des membres de la cour prend la place du souverain sur le trône pour vérifier que Jeanne est bien l'envoyée de Dieu. Mais Jeanne reconnaît immédiatement le roi dans l’assistance et, se prosternant à ses pieds, lui délivre le message qu'elle a reçu de dieu "Vous êtes le véritable, le seul héritier de France, le fils légitime du roi Charles le Sixième", gagnant ainsi sa confiance. Pour vaincre les Anglais, il faudra rendre le royaume au roi du ciel. Et pour convaincre tout le monde, elle devra se rendre à Poitiers pour y subir les questionnements des plus grands théologiens du roi. Elle sera finalement nommée chef de guerre pour mener l'armée au secours d'Orléans et chasser du même coup les Anglais des villes voisines pour garantir la sécurité de la cité.
Mon avis: Avant-dernier tome de cette saga historique autour de la Guerre de Cent Ans où l'on découvre celle que l’on surnommera bientôt la "Pucelle d’Orléans" en salvatrice et libératrice de la ville et de ses environs. L’histoire est menée à toute allure avec une fluidité narrative assez déconcertante. Sur un scénario bien construit ni trop didactique ni rébarbatif, France Richemont rend cette période de l'histoire de France absolument captivante.Les dessins de Théo Caneschi (Le Pape Terrible également publié chez Delcourt) sont détaillés, fouillés, généreux, le trait est précis, tout ce qu'il faut pour illustrer le côté épique de cette fresque historique. La mise en couleurs de Lorenzo Pieri vient encore rehausser la qualité des illustrations, à commencer par la magnifique couverture de ce tome 6. Une série Delcourt vivement recommandée aux amateurs du genre.
sdj
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Sherlock Holmes Society
- Par asbl-creabulles
- Le 15/07/2015
Tome 1: l'affaire Keelodge.Scénario : Sylvain Cordurié.Dessin : Stéphane Bervas.Couleurs : Jean Bastide.Lettrage : Sylvain Cordurié.Couverture : Ronan Toulhoat.Editeur : Soleil Productions.Collection : 1800.Dépot légal : Mai 2015.Histoire:Quartier londonien de Whitechapel, 10 juillet 1894. Sherlock Holmes est enfin de retour après une longue absence de près de trois ans. Il n’a pas hésité à se faire passer pour mort en simulant sa disparition aux chutes du Reichenbach au terme d’un violent combat avec James Moriarty. Scotland Yard se réjouit de son retour et de sa participation, avec l'aide de son inestimable ami et collègue, le docteur Watson, à la capture de Clive Long, un imitateur de Jack l'éventreur se faisant passer pour le célèbre criminel. Mais c’est une autre mission qui va retenir toute son attention. Son frère lui demande d'enquêter sur une étrange épidémie survenue à Keelodge en Irlande du Nord. C’est en voyant Watson effondré d'apprendre que son amie de longue date, Rebecca Jones, dont il n’a aucune nouvelle était en mission sur les lieux contaminés que Sherlock Holmes accepte de s’en charger. L’épidémie a déjà fait de nombreuses victimes... ou plutôt transformé ses victimes en morts-vivants affamés et ultra violents. Leur mission? Essayer de retrouver Rebecca si toutefois elle est encore en vie, déterminer les causes de l’épidémie, vérifier s'il y a des survivants et rapporter des éléments de preuve de ce qui est sans aucun doute une scène de crime d'une ampleur sans précédent.Mon avis: Voguant sur la mode actuelle des zombies, cette mission de Sherlock Holmes vaut le détour dans la mesure où elle propose une autre approche du thème maintes fois exploité depuis le succès toujours d'actualité de la série événement Walking Dead, tant en bande dessinée que dans sa version télévisée. Sur fond d'enquête policière, nous assistons à une véritable compétition entre deux frères à l’intelligence hors normes, sans oublier le lien historique unissant Holmes et Watson. Sherlock Hommes Society nous révèle un détective plus sombre et plus énigmatique que d’ordinaire et un Watson un peu blessé de n'avoir reçu aucune nouvelle depuis la mort supposée de son ami. La lecture est aisée et retient vite l’attention. Cordurié réussit à nous accrocher et j'attends avec impatience le tome 2 dont la sortie est prévue fin août.Au dessin, Stéphane Bervas (2021) nous plonge dans l’ambiance de cette fin de 19è siècle, avec une atmosphère sombre faite de rebondissements et d’intrigues collant parfaitement à l'enquête que mènent notre célèbre détective et son collègue. Les personnages et l'action sont mis en valeur, si besoin en est, par le coloriste Jean Bastide qui en alternant les teintes froides et chaudes donne encore plus de tonus à cette nouvelle série parue dans la collection 1800, qui bénéficie d’un nouvel habillage, avec une couverture pour cet album de Ronan Toulhoat.SDJ -
La Terre des Vampires
- Par asbl-creabulles
- Le 30/06/2015
Tome 3/3: Résurrection.
Scénario: David Muñoz
Dessin : Manuel García
Couleurs : Javi Montes
Traduction : Nathalie Nédélec-Courtès
Editeur: Humanoïdes Associés
Dépot légal: Mai 2015.
Résumé:
Vampire passé du bon côté et s'étant fait la promesse de ne plus boire de sang humain, Nil, à présent prisonnier de son ancien compagnon de route, va finir par craquer et accepter d’en boire de nouveau pour rester en vie. Et pour bien montrer qu'il a rejoint la cause des vampires renégats, il va devoir transformer Leire, l’une des gamines qui a perdu son frère durant le conflit contre les vampires et qu'il voulait pourtant protéger et sauver. Comme beaucoup d'autres humains, Elena, la professeure qui aidait les enfants, est immobilisée dans une machine qui lui extrait son sang. Seul espoir pour eux, cette ville encore tenue par des humains qui veulent faire revenir le soleil qui a depuis longtemps disparu derrière d’épais nuages noirs. Mais cette ville et ces humains sont au loin, tout comme l’espoir pour Elena, ses protégés et l'avenir de l'humanité.
Mon avis: David Muñoz nous avait déjà concocté une belle et forte histoire avec Tirso Cons avec le Manoir des Murmures. Ici, surfant sur la vague du film Twilight ou des séries télévisées Vampire Diaries et True Blood, celle série en trois tomes a profité de l’engouement du public pour le genre, mais ce troisième et dernier tome remet vite les pendules à l'heure. En effet, le dénouement va en surprendre plus d'un car l’histoire se conclue sur des événements inattendus. Le récit est bien pensé et bien écrit et se lit avec beaucoup de plaisir. Ce plaisir est dû aussi à la qualité du dessin de Manuel Garcia dans un style bien particulier tout droit sorti du comics mais en même temps parfaitement adapté à la bande dessinée franco-belge pour cette série d'anticipation et fantastique. Série en trois tomes, La Terre des Vampires aurait largement mérité une suite vu le nombre de personnages charismatiques qu’elle a mis en scène depuis la parution de son premier tome en juin 2013.
A noter: une prépublication "bande annonce" de 6 pages de "L'autoroute sauvage" en fin d'album.
SDJ
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Jazz Maynard
- Par asbl-creabulles
- Le 10/06/2015
Tome 5 Blood, Jazz and Tears.
Scénariste: Raúl
Dessinateur: Roger Ibáñez
Coloriste: Roger
Editeur: Dargaud.
Dépot légal: Mai 2015.Histoire:
Accompagné de Téo, Jazz Maynard vient d’arriver à Reykjavik. Il a déjà séjourné dans cette ville il y a pas mal de temps ce qui lui a permis de se faire de nouvelles connaissances dans le milieu et de nouer des contacts très utiles pour ses affaires. Aujourd'hui, la présence de Téo dérange certains. Diane, leur contact sur place, va tout faire pour vérifier si Téo est digne de confiance car leur prochaine mission sera de mettre la main sur l'Œil Doré, une boule de résine qui, selon les Iraniens, confère des pouvoirs surnaturels à la personne qui la détient. Jusqu’à présent Téo s’est montré très sceptique, en fait jusqu'à ce que Jazz lui parle de son rêve, semblable au sien, dans lequel une femme portant un bandeau sur l'œil gauche et tenant une dague dans la main pratique un rituel de sacrifice en leur compagnie. Déterminés à récupérer l’Œil Doré à tout prix, les services secrets iraniens du Vevak décident de laisser carte blanche à Jazz et Téo afin de ne pas envenimer les relations entre l'Islande et l'Iran. Alors que nos héros passent à l’action, quel rapport peut-il y avoir entre l’Œil Doré, l'arrivée de responsables de Washington et de Tel Aviv dans la ville et la découverte de cadavres d’afro-américains qu’un tueur nommé Askjar a pris un malin plaisir de jeter sur Reykjavik depuis son hélicoptère?Mon avis: Raule (Isabellae. La serie BD, Vie à contre-jours, etc.) n'a pas perdu son sens aigu du polar pimenté d’une poussée d'adrénaline. L'histoire commence paisiblement, agrémentée de flashes-back, du retour de vieilles connaissances et de tueurs racistes puis l’ensemble passe à la vitesse supérieure pour se dérouler à un rythme effréné sans perdre de son efficacité et tout en demeurant cohérent. Roger (Vies à contre-jour, Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre qui donc lui reprisait ses chaussettes ?) agrémente le récit d’un dessin noir qui souligne avec brio le coté polar du récit, et nerveux qui décoiffe dans les scènes d'action. Vous l'aurez compris, Jazz Maynard, malgré ce silence de cinq ans (oui, le temps passe très vite !) n'a rien perdu de son tonus et pourrait bien monter encore d'un cran son niveau dans le prochain album.
A ne rater sous aucun prétexte !SDJ
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L'essai
- Par asbl-creabulles
- Le 09/06/2015
Scénariste: Nicolas Debon
Dessinateur: Nicolas Debon
Coloriste: Nicolas Debon
Editeur: Dargaud collection Long Courrier..
Dépot légal: Mai 2015
Histoire:
Tout commence en juin 1903 lorsque Jean-Charles Fortuné Henry part avec son chien et une pelle sur une parcelle qu'il a achetée dans la forêt près du village d'Aiglemont dans les Ardennes françaises. Au village, on ne voit pas d'un bon œil l'arrivée de cet homme ayant l'air d’un sauvage, surtout lorsqu'il est surpris à se baigner nu dans la rivière en grommelant entre ses dents. A force d’expliquer son point de vue sur la société actuelle et son désir de créer une communauté exempte de toute autorité, basée sur la bonne volonté de ses membres et construite à la force de leurs bras, il parviendra à se faire admettre et même à attirer la sympathie de beaucoup de villageois qui finiront par l'aider ou le rejoindre. Même Adrienne et sa fille Andrée, lasses de la ville, Paris, et de ses contraintes, viendront grossir les rangs de la communauté qui finira par prendre forme en développant l’agriculture et l’élevage grâce à l'huile de coude, à l’origine de L'essai de la "Communauté communiste D'Aiglemont", sorte de révolution face aux exigences de notre mode de vie.Mon avis: A travers son récit, Nicolas Debon nous apporte quelques éclaircissements sur ce qui pousse certains à se lancer dans la création de telles communautés et démontrer ainsi au monde que l'utopie reste une alternative possible même si, avouons-le, on peut avoir du mal à comprendre comment cela peut fonctionner en totale autonomie et être même simplement envisageable lorsque la seule motivation est l'intérêt commun. Comme dans le cas présent le projet bénéficie d’une aide financière et du soutien des habitants, ma lumière ne sera donc pas encore complètement éclairée. On découvre et on suit le cheminement d’un homme déterminé, ce qui peut a priori faire un peu peur.
D’ailleurs, on ressent bien cette peur de l'inconnu en début d'album mais la détermination va très vite devenir contagieuse et l’emporter sur la peur, mettant en scène des personnages forts et résolus. L’histoire impressionne d’autant plus qu’elle s’inspire de faits réels. Le dessin est clair, aéré, réussi et efficace. Il s’appuie sur une technique qui a fait ses preuves et que Nicolas Debon utilise avec brio et finesse. Certaines cases sont de véritables tableaux qui pourraient bien être accrochés au mur. Un très bel album à découvrir.
SDJ