Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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Da Qin
- Par asbl-creabulles
- Le 14/02/2016
Tome 1: L'âge de fer.
Scénariste : Richard Olivier
Illustrateur : Weilin Yang
Coloriste : Greg Lofé
Editeur: Soleil.
Dépot légal: février 2016Histoire:
Faustus a annoncé une journée néfaste. Malgré ce mauvais présage, le consul Crassus a décidé d'attaquer les Parthes à la tête de onze légions. Mais les Parthes sont des adversaires redoutables, en particulier leurs cavaliers et leurs archers. Au moyen d’effets visuels, ils vont jusqu’à créer l’illusion d’une armée moins nombreuse que la réalité donc facile à vaincre, ce qui n’en sera que plus dévastateur pour des Romains écrasés sans autre issue que la mort. Pour renverser la situation, Numa, le chef de la cavalerie, et Brennus un colosse galate et ses guerriers lancent des tentatives désespérées de contre-attaque. En vain, les Romains sont écrasés. Numa et Brennus sont faits prisonniers ainsi que leurs soldats et emmenés vers l'Est jusqu’aux confins de la Chine. Mais sur leur route, il y a pire encore que les Parthes, les nomades Xiongnu. Cependant tout espoir n’est pas perdu quand surgissent les Han.
Mon avis: Histoire et légendes se rejoignent dans cette suite de batailles, de défaites et de survies miraculeuses même si certains faits historiques viendraient confirmer l’utilisation de techniques romaines dans la guerre ayant opposé Xiongnu et chinois, dont la troupe romaine de Numa et Brennus serait à l'origine. Olivier Richard au scénario s’en inspire de manière efficace pour nous proposer un récit hors du commun mêlant antiquités romaine et chinoise, une sorte de choc de civilisations.
Sur un story-board d’Ullcer, le dessinateur chinois Yang Wei Lin nous propose un dessin réaliste et soigné qui dépeint parfaitement la violence et la cruauté de ces guerres sans fin, notamment dans les nombreuses scènes de combat. On soupçonne un gros travail de documentation pour les uniformes, les armes, les décors des divers camps, bien mis en valeur par les couleurs de Greg Lofé. Une série historique prévue en deux volumes à découvrir pour son originalité et à apprécier à sa juste valeur.
SDJ
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Le Maître des crocodiles
- Par asbl-creabulles
- Le 12/02/2016
Scénariste : Stéphane Piatzszek
Illustrateur : Jean-Denis Pendanx
Coloriste : Jean-Denis Pendanx
Editeur: Futuropolis.
Dépot légal: février 2016Histoire:
Tous trois enquêteurs chevronnés, Léo, sa copine Isabelle qui attend un heureux événement et Bernard produisent des documentaires centrés sur l'écologie. Ils se rendent en Indonésie sur l'archipel des îles Banyak pour y réaliser un reportage visant à démontrer comment les actions de l'homme le mènent tout droit vers l'autodestruction. Dans cette région, précisément, les pêcheurs en utilisant des explosifs pour la pêche vont finir par détruire le corail et épuiser les ressources en poissons. La première confrontation de nos héros avec les indépendantistes de l’archipel aurait pu très mal tourner mais ce n'est pas cela qui va les arrêter. Ce qui devait être une ballade de routine pour nos trois reporters va en fait virer au cauchemar lorsqu’Isabelle, qui est en train de se baigner dans les eaux limpides du lagon, se retrouve victime d’une violente attaque de la part d’un énorme crocodile.
Mon avis: Disons-le tout de suite, cet album est de toute beauté ! Jean-Denis Pendanx joue avec les couleurs de manière inouïe, non seulement pour les paysages et décors somptueux des îles Banyak mais aussi pour les personnages, en particulier les visages, et surtout pour toutes les scènes aquatiques dont le rendu restitue à merveille la réalité de ces contrées. Le crocodile est particulièrement impressionnant. On est presque pétrifié par son approche et son attaque soudaine sur Isabelle.Le scénario de Stéphane Piatzszek est solide et contribue largement à la réussite de l’album. Le déroulement des événements est inattendu, notamment les faits qui vont survenir près de 30 ans plus tard, mêlés d’une pointe de mysticisme et sur fond de vengeance hors du commun. Ce duo d’auteurs fonctionne à merveille après l’excellent "Tsunami" paru en 2013. A ne rater sous aucun prétexte.
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Galkiddek
- Par asbl-creabulles
- Le 12/02/2016
Tome 3/3: Le Transfert.
Scénariste : Frank Giroud.
Illustrateur : Paolo Grella.
Coloriste : Paolo Grella.
Editeur: Delcourt.
Dépot légal: février 2016Histoire:
Ayant chargé le mage Alcantor de transférer l'âme de sa défunte épouse Eloée dans le corps de Lillewyn, sa nouvelle épouse, le comte Galohan donne libre cours à sa colère lorsqu’il découvre que le mage a en fait échoué et lui a menti. Face à une telle supercherie, Galohan ordonne à son fidèle lieutenant Branag d'exécuter Lillewyn et décide de chasser Alcantor. Désormais animé par un esprit de vengeance, ce dernier va tout faire pour arriver à ses fins d'autant que sa supercherie faisait partie d’un plan bien plus machiavélique. Quant à Lillewyn, pour échapper à une mort certaine, elle s’efforce de convaincre Branag de l’épargner car elle porte en elle l’enfant de Galohan, obligeant Branag à désobéir aux ordres du comte et à s’’exposer à un châtiment exemplaire. Meurtri dans sa chair, le comte Galohan va finir par se renfermer peu à peu sur lui-même. C’est l’annonce d’une guerre imminente qui va venir lui changer les idées, l’obligeant à sortir de ses murs remplis de tous ces terribles et insupportables souvenirs. Mais le destin va en décider autrement et le miracle tant espéré va prendre une forme bien inattendue.
Mon avis: Troisième et dernier tome qui vient conclure ce drame inquiétant et surprenant. Frank Giroud nous plonge dans un univers ésotérique et mystérieux dans lequel le fou furieux n'est pas celui que l'on croit. Jusqu'où le besoin de vengeance va-t-il aller, qui sera impliqué, qui en sortira vainqueur ? Une histoire noire se déroulant avec vivacité et efficacité qui devrait plaire aux amateurs de chevalerie et de châteaux forts de l’époque médiévale, aux adeptes d’histoires d’amour, de haine et de vengeance, aux lecteurs passionnés de complots et de trahisons, le tout parsemé de sorcellerie et de magie noire. Sombres et inquiétants, les dessins de Grella fonctionnent à merveille pour illustrer le côté noir du récit et restituer l’expression tragique, violente, dramatique ou triste de chacun des personnages, un dessin toujours percutant qui donne vie à cette intrigue captivante dont la conclusion va en surprendre plus d'un.SDJ
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Solo 2
- Par asbl-creabulles
- Le 11/02/2016
Tome 2: Le coeur et le sang.
Scénariste : Oscar Martín.
Illustrateur : Oscar Martín.
Coloriste : Oscar Martín.
Editeur: Delcourt.
Dépot légal: Janvier 2016Histoire:
Solo espérait bien achever sa vie en paix dans cette nouvelle communauté auprès de ses congénères et surtout en compagnie de Lyra. Mais voici qu’arrive Grand, un ami d'enfance de Lyra. Tout naturellement, celle-ci l’invite chez eux puisqu’il n’a nulle part où loger au village. Dès cet instant, la vie de Solo, qui ne voit pas d'un bon œil l'arrivée de celui qu’il estime être un rival, va s’en trouver bouleversée. Lyra ne sort plus chasser avec lui, préférant partir avec Grand. Souvent, elle rentre plus tard que prévu. Solo, qui a passé la plus grande partie de son existence à survivre, redoute que la rage qu’il a accumulée en lui au fil du temps ne déferle sur ses proches, sur Lyra. Grand est jeune et musclé et Solo sait déjà qu’il ne tardera pas à lui "rentrer dedans". Aussi, au lieu de faire souffrir Lyra, il préfère s'en aller et errer seul comme avant. Pendant ce temps, les humains tissent leur toile selon un plan machiavélique ciblant les rats. Après chacun de leurs passages meurtriers, c’est une véritable hécatombe. Mais pourquoi kidnapper uniquement les femelles ? Le danger vient aussi d’autres races comme ces chats noirs agressifs et invisibles qui attaquent en général la nuit ou ceux que l’on nomme "goinfres sur pattes" qui continuent à faire des ravages partout où ils passent.
Mon avis: Oscar Martin nous démontre une nouvelle fois sa parfaite maîtrise de cet univers post-apocalyptique dans lequel vivent Solo et ses proches. Alors que la survie est le maître-mot dans ce monde ultra violent où le danger rôde dans chaque recoin et derrière chaque pierre, l’auteur parvient malgré tout à susciter chez le lecteur un peu d’espoir en faveur de cette race éternellement pourchassée. Dans ce monde où domine la dureté, chaque parcelle de gentillesse ou de tendresse est perçue et vécue comme de la faiblesse car il ne reste que très peu de place pour les sentiments. Une leçon de vie ou de survie ? Solo risque de l'apprendre à ses dépens. Chacun trouvera son compte dans cette aventure dont Oscar Martin maîtrise chaque trait, chaque expression, chaque action avec brio. Le soin apporté au cadre et aux décors est saisissant. L’univers est ici bien plus sévère et acharné que dans "La Guilde" parue chez Casterman, un premier essai déjà surprenant qui avait suscité beaucoup d’intérêt auprès du lecteur que je suis. Oscar Martin ne maîtrise pas seulement à merveille l’art anthropomorphique. Pour vraiment se rendre compte de quoi il est capable, il suffit de parcourir ses sketchbooks et artbooks pour découvrir son univers de Tom et Jerry, mais aussi ses autres œuvres et projets. Ne ratez pas ce nouvel opus avant de connaître la conclusion des aventures de Solo prévue dans le tome 3 ! En bonus, l’album contient des fiches techniques détaillant les caractéristiques de chaque race ainsi que de courtes aventures en fin d'album ainsi qu'un superbe ex-libris offert avec la première édition. On en a pour son argent et plus encore.SDJ
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Harmony
- Par asbl-creabulles
- Le 10/02/2016
Tome 1: Memento..
Scénariste : Mathieu Reynès.
Illustrateur : Mathieu Reynès.
Coloriste : Mathieu Reynès et Valérie Vernay.
Editeur: Dupuis.
Dépot légal: Janvier2016Histoire:
Il semblerait que certaines personnes possèdent des pouvoirs et ce depuis des temps immémoriaux. C’est notamment le cas d’Harmony, qui semble posséder un don de télékinésie. Étant revenue à elle, Harmony découvre qu’elle est enfermée au sous-sol d’un certain Nita mais aussi qu’elle a perdu la mémoire. L’homme ne l'a pas maltraitée. Au contraire, il semblerait même qu'il lui a sauvé la vie en la récupérant après qu'elle fut blessée à la tête en chutant. Mais plus encore que sa situation, Harmony s’inquiète de cette vieille femme à l’allure bizarre toujours accompagnée d’un chien-loup blanc et de ces voix qu'elle entend dans sa tête. Car ces voix la connaissent et essayent de la mettre en garde contre un danger imminent.
Mon avis : La lenteur apparente du récit est trompeuse. Loin d’être tirée en longueur, l’histoire se met en place de manière efficace en nous donnant le temps de nous plonger dans une situation proche du thriller fantastique et d’en cerner les principaux personnages, Harmony et Nita.
Les dessins sont de belle facture et en raviront plus d'un. Un subtil mélange entre manga, bd franco-belge et un soupçon de "comics" aboutissant à un dessin dynamique, visuellement agréable et attirant. Mathieu Reynès en charge du scénario, du dessin et en collaboration avec Valerie Vernay aux couleurs est à suivre de près. Bonne opinion générale sur ce premier tome d’un premier cycle prévu en trois volumes déjà plein de promesses.
A noter: il existe une version tirée à 1500 exemplaire enrichie de 16 pages graphiques, un exlibris numéroté et signé ainsi que 8pages N&B du tome 2.
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Gloria Victis 3
- Par asbl-creabulles
- Le 10/02/2016
Tome 3 Némesis.
Scénariste : Juanra Fernández.
Illustrateur : Mateo Guerrero.
Coloriste : Javi Montes.
Editeur: Le Lombard.
Dépot légal: Janvier 2016Histoire:
Après avoir traversé une profonde remise en question et vécu un nouveau drame, Aelio Hermeros a quitté Valeria en Hispania Citerior Tarraconensis, galopant à bride abattue en direction de Gallia Narbonensis (Gaule narbonnaise). Il arrive épuisé et inconscient sur les terres de Marcus Lacanio auquel il doit remettre un objet que lui a confié le gladiateur Catulix. Pour lui exprimer sa gratitude, Lacanio propose à Aelios de l’héberger et de lui prêter ses chevaux pour poursuivre son entraînement. Une course de chars doit avoir lieu à Arelate (Arles) réunissant plusieurs auriges parmi lesquels le fameux Victor et un nouveau venu d’origine phénicienne nommé El Ishat. Grâce aux conseils avisés d'Aelio, El Ishat, renonçant à la victoire, réussit à empêcher Victor, le fils de Pluton, d’emporter la course. Aelio que le destin a mis sur le chemin de Dioclès son ancien maître se retrouve en présence de l'empereur Lucius Aurelius Verus. Celui-ci n’hésite pas à lui confier son meilleur cheval issu de la descendance du célèbre Bucéphale, la monture d’Alexandre Le Grand, pour la course du lendemain. Rien que cela ! Une occasion rêvée pour Aelio de redorer le nom de sa famille, d’assouvir sa vengeance et de conquérir Rome.
Mon avis: Troisième tome de cette saga au cœur de l’Hispanie et de la Gaule romaines dans l'univers des jeux du cirque, combats de gladiateurs mais aussi courses de chars dont les héros sont les auriges, ces conducteurs de chars prêts à tout pour la gloire et le spectacle. Juanra Fernández introduit dans ce drame un suspense soutenu, bien orchestré et haletant dont on attend le dénouement avec impatience et une revanche tant attendue.
Au dessin, on retrouve Mateo Guerrero au mieux de sa forme. Il nous livre un péplum épique, savoureux et visuellement efficace et plaisant. Les courses de chars et scènes de combats sont particulièrement impressionnants et les principaux acteurs, personnages et chevaux, du récit sont très réussis. On sent une évolution de l'auteur vers davantage de réalisme et de détails. Un auteur qui ne devrait pas avoir de difficulté à trouver de nouveaux et bons scénaristes pour faire évoluer sa carrière et, le cas échéant, progresser vers la réalisation de ses objectifs. Pour couronner le tout, les couleurs de Javi Montes sont très réussies donnant du volume et un très bon résultat final à cet album, cette série qui vaut vraiment le détour.
SDJ
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L'homme qui ne disait jamais non
- Par asbl-creabulles
- Le 10/02/2016
Scénariste : Tronchet.
Illustrateur : Olivier Balez.
Coloriste : Olivier Balez
Editeur: Futuropolis.
Dépot légal: janvier 2016Histoire:
Exerçant le métier d’hôtesse de l'air, Violette a entrepris une formation en psychologie car elle ambitionne de travailler comme "profiler" dans un aéroport. Dans l’avion qui la ramène de Madrid à Lyon, elle s'amuse avec une collègue à découvrir le profil psychologique des passagers, mais malgré ses efforts elle n'arrive pas à cerner l’un d’entre eux. En fait, Étienne Rambert est dans un état tout à fait anormal. Sans un sou en poche, il se montre complètement désorienté et semble avoir perdu la mémoire. Violette décide de lui venir en aide. Elle lui conseille de se comporter comme s'il n'avait pas perdu la mémoire afin de provoquer un choc qui pourrait l’aider à retrouver ses souvenirs : retourner dans son appartement, revoir ses collègues et même répondre aux avances de sa maîtresse présumée. Mais rien n'y fait, rien ne semble fonctionner à tel point qu'Étienne en vient à douter de sa propre identité qui lui semble étrangère. Pour Violette, la seule explication vient du fait qu’Etienne ne sait pas dire non ! Il dit oui à tout le monde sachant que cela fera plaisir aux personnes qu’il croise, quitte à faire dire et accepter ce que lui n'aime pas uniquement pour leur faire plaisir.
Mon avis : Un ton drôle et délirant pour cette enquête menée sur une personne toujours prête à s'effacer devant les autres et ne disant jamais non pour faire plaisir à son entourage. Nous connaissons tous ce genre de personnes se dévouant corps et âme pour autrui. Le scénario qui met en jeu un amnésique aidé par une hôtesse de l'air prévenante, douée et cocasse est entraînant et séduit rapidement, aboutissant à une histoire à la fois humaine, parfois dérangeante tout en restant amusante.Les dessins de Balez s’accordent parfaitement au récit donnant à nos deux héros un côté sympathique et enthousiaste qui leur colle bien à la peau. On prend du plaisir à déambuler avec eux dans les quartiers de Lyon mais aussi à Quito, à découvrir des paysages, des lieux de passage ou touristiques sensés aider Étienne à retrouver un passé complètement oublié, enfoui dans sa tête. Un album qui met de bonne humeur grâce au traitement intelligent et drôle d’un sujet sérieux.
SDJ
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L'Homme de l'Année
- Par asbl-creabulles
- Le 10/02/2016
Tome 11: 1886 - La Muse qui inspira la statue de la Liberté.
Scénariste : Céka
Illustrateur : Senad Mavric et Filip Andronic
Coloriste : Thorn
Editeur: Delcourt Histoire & Histoires.
Dépot légal: Janvier 2016Histoire:
Auguste Bartholdi a toujours rêvé de créer une œuvre de grande taille, une œuvre titanesque, en quelque sorte la huitième merveille du monde. Il y est presque parvenu en Égypte en 1869 avec son projet de colosse féminin, en réalité une statue-phare nommée "l’Égypte éclairant l'Orient" installée à l’entrée du futur canal de Suez en cours de percement sous la direction de Ferdinand de Lesseps. Malheureusement, son projet présenté au khédive Ismaël Pacha dans son palais royal de Ras El Tin à Alexandrie n’aura pas le succès escompté et ne verra jamais le jour. A Paris des années plus tard, il poursuit son idée avec "Miss Liberty" qui doit célébrer l'indépendance des Etats-Unis. Mais les difficultés s’accumulent. Au plan politique, la France ne s'est pas encore ouverte à une véritable démocratie pour sceller l’amitié avec celle d’outre-Atlantique. Les multiples vérifications et calculs savants effectués sur sa prochaine sculpture avec l’aide de Viollet-le-Duc démontrent qu’elle serait bien trop lourde pour tenir debout, ce qui obligera finalement Bartholdi à se tourner vers Gustave Eiffel, maître incontestable de l'acier pour des œuvres gigantesques. Mais ce qui lui manque surtout, c'est un visage ayant une âme, un beau visage apaisant, protecteur, rassembleur. Où trouver un tel visage?
Mon avis: Une mère envahissante et autoritaire, l’échec d’un premier projet en Égypte, un autre qui s’éternise, et enfin un visage manquant pour finaliser "Miss Liberty", Bartholdi a bien failli tout perdre même si, comme tout le monde le sait, le succès sera au rendez-vous puisque sa statue enfin terminée se trouve à New York. Jouant sur le suspense, le scénario situé dans le monde artistique de la fin du 19è siècle évoque de grands artistes aujourd’hui reconnus et confirmés. Filip Andronik et Senad Mavric nous proposent un dessin réaliste et précis, mais assez statique en raison d’une répétition de poses et cadrages directement liés au métier du héros, la sculpture et de certaines réceptions mondaines. On se sent proche des personnages dans une sorte de huis clos, un peu comme au théâtre lorsqu’on regarde les acteurs évoluant sur scène. Le récit étant surtout centré sur la question du visage, ceci explique sans doute cela. L’ensemble n’en demeure pas moins agréable et intéressant en faisant découvrir ce que peu de personnes savent au sujet du visage de la Statue de la Liberté.