Presque 80 ans déjà (1941-2021) que la célébrissime guerrière amazone créée par William Moulton Marston sous le pseudo Charles Moulton et apparue pour la première fois en décembre 1941 dans le comic book All Star Comics #8 nous fait rêver par sa force, sa puissance, ses prouesses mais aussi par son indépendance et sa soif de liberté et, dernièrement au cinéma, par sa plastique de rêve sous les traits de Gal Gadot.Le succès des aventures de cette super-héroïne présentée comme un modèle de féminité forte a vite été au rendez-vous et dès 1942, elle obtient une publication à son nom. Charles Moulton, psychologue de formation et conseiller éditorial de l’éditeur All-American Publications (à qui outre Wonder Woman on doit Flash, Atom ou Green Lantern et qui fusionnera avec DC Comics en 1944), décide de se faire aider pour l’écriture des scénarios par l’une de ses étudiantes, Joye Hummel, qui ne deviendra scénariste à part entière qu’après le décès de Moulton en 1947.Mais qui est cette héroïne la plus célèbre de DC Comics ? Derrière ce nom se cache la princesse Diana d'une tribu d'Amazones dont les origines sont liées à la mythologie grecque. Elle est la "fille" du dieu Zeus et de la reine Hippolyte qui dirige l’île fictive de Themyscira, également appelée Paradise Island, où les Amazones se sont réfugiées après leur défaite face à Hercule. En réalité, Diana a été créée à partir d'argile à laquelle les dieux ont donné la vie. Dans sa première aventure publiée dans le numéro 8 de All-Star Comics, Steve Trevor, pilote de l'armée américaine, s'écrase avec son avion sur Paradise Island. Obligé de quitter l'île, il est accompagné par Diana qui l'emmène dans son avion invisible. Elle prend l'identité de Diana Prince, devient la secrétaire de Steve Trevor et commence à combattre le crime. Diana a aussi pour mission d'aider les États-Unis, présentés comme la "dernière citadelle de la démocratie" et joue le rôle d’Ambassadrice amazone dans notre monde. Wonder Woman fait également partie de la Justice League of America et en est l’une des héroïnes les plus puissantes.Si Wonder Woman est dotée de pouvoirs surnaturels et a reçu des cadeaux des dieux comme ses bracelets à l'épreuve des balles et son lasso magique, elle est également forte de son entraînement d’amazone. Dès l’origine, son créateur l’a voulue femme parfaite, belle et intelligente et, surtout, modèle d’une féminité forte, libre et courageuse.
On aura surtout retenu, avant Gal Gadot au cinéma, l’interprétation de Lynda Carter dans la série télévisée Wonder Woman puis The New Adventures of Wonder Woman (diffusée de 1975 à 1979 aux États-Unis puis à partir de 1979 en France et 1998 en Belgique et régulièrement rediffusée depuis).Pour célébrer les 80 ans de Wonder Woman, et en attendant la sortie du film "Wonder Woman 1984" (repoussée déjà quatre fois et désormais annoncée par Warner Bros pour le 30 septembre prochain en France, soit deux jours avant la sortie US le 2 octobre), URBAN COMICS nous régale d’un très beau volume anniversaire. Il ne s’agit pas d’une anthologie (déjà publiée en 2016 sous le titre "Wonder Woman Anthologie, Les mille et un visages de la princesse amazone", 400 pages dans la collection Urban Comics DC Anthologie) mais bien d’un recueil compilant plusieurs nouvelles histoires (très) courtes rendant hommage au personnage, suivies du Wonder Woman Annual #1 et du Wonder Woman #750 en VF et bien d’autres surprises encore.
Les nouvelles histoires situées dans une période allant de 1941 à nos jours sont dues à une génération d’auteurs plus contemporains, parmi lesquels Rafael Scavone, Rafael Albuquerque, Brenden Fletcher, Karl Kerschl, Mairghread Scott, Riley Rossmo, Liam Sharp, Romulo Fajardo Jr., Ramon Bachs, Gail Simone, etc. Tous ces auteurs bénéficient d’une courte biographie en fin d’album. Parmi ces nouveaux épisodes, celui de Brenden Fletcher et Karl Kerschl (voir photo ci-dessous) a tout particulièrement retenu mon attention: en pleine savane, Wonder Woman, prête une oreille attentive aux animaux qui viennent lui annoncer qu’un malheur s’est produit puis elle voit une tigresse au regard triste s’avancer vers elle et venir chercher du réconfort dans ses bras. Car l’homme, leur pire prédateur, a commis l’irréparable. Le récit revêt une valeur hautement symbolique lorsque l’héroïne va alors contraindre le "chasseur" à présenter des excuses à la tigresse. Tous ces mini-récits ont en commun une grande qualité d’écriture et d’illustration.
Les amateurs de la super-héroïne en bustier doré et mini jupe-short étoilée apprécieront une magnifique galerie de projets de couvertures dessinées entre 1992 et 1995 par Brian Bolland dans lesquelles – qu'elles aient été publiées ou non – on retrouve toute la grâce et la puissance du personnage. N’oublions pas les innombrables représentations dans le style pin up de la belle amazone dues au talent de George Perez, Jenny Frison, Anny Wu, Yannick Paquette & Nathan Fairbairn, Sebastian Fiumura & Nathan Fairbairn, Claire Roe & Jordie Bellaire, etc. ainsi qu'une superbe galerie de couvertures alternatives.
Au gré des époques, l’amazone guerrière de l’univers DC Comics a été vue comme une pin up ultra sexy qui nous éblouit ou une icône féministe qui inspire. Assurément, elle suscite l’intérêt en incarnant des valeurs de justice, de paix et d’égalité. Gal Gadot a ainsi réussi au cinéma à incarner un modèle d’humanité et de féminité. Pour elle, Wonder Woman "est forte, dynamique, elle a confiance en elle, elle croit qu'elle peut tout faire, c'est une vraie femme", bien loin de l’image de la belle princesse des contes de fées sauvée par un jeune prince.
Un très bel ouvrage à découvrir sans attendre et à lire et feuilleter sans modération.
FPatrick & SDJuan
Évolution du personnage par DC pour ses 75 ans. A voir !
Vous assistez au premier crossover entre et
L'article est devant vous, pour voir la chronique sur les Wonder Woman 80 ans : cliquez ici
Date de dernière mise à jour : 24/07/2020
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