FICOMIC 2017
EL 35 SALÓN INTERNACIONAL DEL CÓMIC DE BARCELONA.
Du 30 mars au 2 avril 2017, la Fira Barcelona Montjuïc a accueilli le "Saló internacional del Còmic de Barcelona" (Salón Internacional del Cómic de Barcelona), plus connu sous le nom de FICOMIC, sur le thème de l’aviation dans la bande dessinée ainsi que l’illustre l’affiche réalisée par Jaime Calderón, un auteur largement apprécié en Belgique et en France, nous montrant une aviatrice survolant le site de la Plaça d’Espanya et de l’Av. de la Reina Maria Cristina. Rendez-vous incontournable des bédéphiles, ce salon occupait cette année une surface d’exposition encore plus vaste (environ 50.000 m²), de quoi ravir un public venu en nombre à un événement international dont on célébrait cette année la 35e édition (118.000 visiteurs dénombrés, chiffre de fréquentation équivalent à celui de 2016).
Le palais 2 étant réservé aux fanzines, aux stands d’auteurs et d’associations ainsi qu’à un espace de démonstration de jeux vidéo, en particulier la nouvelle Nintendo Switch, c’est le palais 1 situé à l’entrée de la Fira Montjuïc qui accueillait les principaux exposants et les stands des maisons d’édition. Quant au palais 4, il accueillait sur différents niveaux plusieurs grandes expositions ainsi que divers espaces dédiés aux ateliers de dessin et d’animation, classes magistrales, conférences, zones de lecture, etc. Entre les palais, sur la place de l’Univers recouverte d’un vaste chapiteau blanc, on pouvait découvrir l’exposition consacrée à l’aviation dans la bande dessinée présentant plusieurs modèles d’aéronefs ainsi qu’une réplique du Monocoque Hedilla III utilisé par Salvador Hedilla pour réaliser le premier vol Barcelone-Palma de Mallorca en juillet 1916 à côté de leur représentation dans les bandes dessinées correspondantes (par ex. l’appareil North American T-6 Texan à côté d’illustrations du français Romain Hugault).
On retiendra de ce festival de très belles expositions notamment celle consacrée au Centenaire de la revue de bande dessinée espagnole TBO pour enfants née à Barcelone en 1917 d’où le mot "tebeos" forgé pour désigner toutes les BD. A noter que cette revue a cessé de paraître en 1998. Une centaine d’originaux étaient présentés au public parmi lesquels des dessins de Coll, Opisso et José Blanco également connu sous le nom de Josep Maria Blanco.
Nous avons également pu admirer divers originaux du créateur de "The Spirit", le célèbre Will Eisner que Ficomic a déjà reçu par le passé. On peut ainsi le voir sur une photo avec Moebius. Parmi les auteurs américains, également une belle rétrospective de Milton Caniff avec ses principaux personnages Steve Canyon, Terry, Pat mais aussi les ravissantes Dragon Lady et Miss Lace.
Lucky luke faisait aussi partie du décor, avec une belle reconstitution en carton de son village où évoluaient les personnages charismatiques de la série, également objet d’une exposition, nous donnant l’occasion de retrouver avec plaisir Jolly Jumper, Rantanplan, les frères Dalton mais aussi Billy the Kid, Buffalo Bill, Alfred Hitchcok, Calamity Jane, etc. On y évoquait aussi ses créateurs, Morris et Goscinny évidemment, mais on pouvait également voir des originaux d’Achdé et diverses évocations des ’adaptations cinématographiques de la série.
Autre exposition mêlant originaux et maquettes sur le thème d’"El Fantasma de Gaudí", l’album d’El Torres et de Jesús Alonso qui a gagné le prix du festival en 2016. L’exposition dressait un parallèle entre l’intrigue de la BD et la vie entièrement dédiée à l’architecture du maître internationalement reconnu qu’est Gaudí.
Après le succès de "Suicide Squad" au cinéma, on pouvait déambuler dans une exposition de super-héros "fuera de control" (hors de contrôle), toujours aux limites extrêmes de la ligne rouge de la légalité, de la moralité ou même de la justice, notamment Wolverine, Hulk, Harley Queen, Spawn, Hellboy, Ghost Rider, le Punisher, Namor, etc.
Actualité oblige, on pouvait aussi découvrir un mur "contre Trump" sur lequel plusieurs artistes nationaux ou internationaux s’étaient lâchés, exprimant leur peur, leur dégoût ou leur désarroi, quelques-unes de ces représentations valant le détour.
Beaucoup d’auteurs espagnols étaient présents comme Josep Homs, Oriol, David Morancho, Jaime Martin, Carlos Puerta, Beroy, Luis Royo, Daniel Torres, Juan Luis Landa, Miguelanxo Prado, Belen Ortega, Miguel Diaz Vizoso (qui vit en Belgique). Parmi les invités étrangers, nous avons reconnu les belges Hermann (sur le stand ECC Ediciones), Éric Maltaite (de nationalité belge mais qui réside en Espagne) sur le stand de Norma, Bruno Gazzotti sur le stand de Dibbuks, le français Romain Hugault sur le stand de Norma, le sud-coréen Kim Jung Gi présent au festival grâce à l’école de Comic Joso, les américains Jill Thompson, Gina Wynbrandt, Gene Ha et Mitch Gerads sur le stand ECC Ediciones et Matt Kindt sur les stands Astiberri et Norma, les anglais Bryan Talbot grâce à Astiberri Ediciones et Ediciones La Cúpula et Dave Gibbons chez ECC Ediciones, les argentins Jose Muñoz grâce à Salamandra Grafic mais aussi Luca Varela et Sole Otero sur le stand des Ediciones La Cúpula, le cubain Juan Padrón chez Astiberri Ediciones et enfin l’italien Michele Masier.
Par la variété et la densité des participants et exposants, ce salon fournit à chacun une occasion exceptionnelle de trouver son bonheur et de satisfaire sa passion qu’il s’agisse d’obtenir des dédicaces d’auteurs, de visiter des expositions, de trouver la pièce manquant à sa collection ou tout simplement de se faire plaisir auprès des nombreux stands qui proposent une multitude d’articles para-BD (T-shirts, figurines, bustes, statuettes, etc.). Ce sont surtout les maisons d’édition espagnoles comme Astiberri Ediciones, Diabolo Ediciones, Dibbuks, Dolmen Editorial, ECC Ediciones, Norma Editorial, Ominiky, Planeta de Agostini, Panini Comics, Ponent Mon, etc. ou le magasin El Corte Ingles et la FNAC qui proposaient les incontournables séances de dédicaces. Les auteurs pouvaient aussi louer un espace pour vendre leurs originaux ou réaliser des dédicaces (payantes ou non) ou des commissions dans le palais 2.
Une foule diversifiée mais majoritairement jeune a arpenté les allées du salon de la BD de Barcelone, y compris de nombreux cosplayers, faisant de ce festival un événement très festif et récréatif.
L’aspect culturel est également bien présent grâce à la diversité et la qualité des expositions, activités et animations qui y sont proposées. Et bien sûr, les amateurs de dédicaces y trouvent leur bonheur car il y en a pour tous les goûts même si cette abondance n’empêche pas les bousculades chez certains auteurs. Le rapatriement des stands des libraires, éditeurs et exposants dans le palais 1 constitue un plus pour la majorité du public (accès simplifié et rapide) mais ne lui donne plus l’occasion de voir ou d’entrevoir les expositions puisqu’il faut désormais faire l’effort de quitter le palais 1 pour aller les admirer au palais 4. On peut aussi regretter que certains stands recevant des auteurs en dédicace aient été installés trop près de portes largement ouvertes créant un courant d’air très désagréable (en particulier durant la journée pluvieuse du samedi). Même si l’on peut constater un amoindrissement de la participation internationale, ce salon demeure l’un des plus grands festivals internationaux d’Europe et répond aux goûts d'un public hétérogène.
FP & SDJ
Date de dernière mise à jour : 09/04/2017
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