FIBD 2025 Festival international de la BD
Le 52e festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême a fermé ses portes ce dimanche 2 février 2025. Malgré le froid et diverses polémiques de mauvaise gestion et rumeurs à propos d’une affaire présumée de viol autour de l’entreprise 9e ART+, Franck Bondoux, le délégué général du FIBD, a annoncé une augmentation de la fréquentation d’au moins 10 à 15% par rapport à 2024.
Il faut dire que cette année le festival aurait même pu m’intéresser… En effet, il proposait une exposition sur panneaux retraçant l’histoire de la BD espagnole organisée avec le soutien du gouvernement espagnol et répartie sur plusieurs sites.
Pourquoi y voit-on Pif en plein milieu de l’un des panneaux avec Juanjo Guarnido, Ana Mirallès, Ruben Del Rincon, Josep Homs et Jaime Calderón ? Tout simplement parce que son dessinateur était espagnol : José Cabrero Arnal. Les moments-clés ont évidemment été les rencontres-dédicaces avec les auteurs espagnols invités mais aussi et surtout les conférences avec ces mêmes auteurs sur le site "Vignettes de talent". On a ainsi pu y voir Rubén Pellejero, Ana Mirallès ou Juanjo Guarnido, évidement, mais aussi autour d’un espace interactif "jeunesse", Pau avec sa série Atlas et Axis (Ankama), Míriam Bonastres avec Hooky (Dupuis) et Verónica Álvarez avec Les Héricornes (Le Lombard). Bien d’autres auteurs espagnols étaient présents, notamment Josep Homs, Kenny Ruiz, Iñaki Holgado, Paco Roca, etc. pour la BD espagnole et franco-belge mais aussi pour le comics Bruno Redondo, David Aja, Pepe Larraz, entre autres. Enfin, l’exposition intitulée "Constellation graphique" était l’occasion de découvrir le travail de 9 autrices espagnoles d’avant-garde.
Angoulême proposait comme chaque année une multitude d’expositions dans différents lieux de la ville : "Posy Simmonds Herself", "Julie Birmant - Les Herbes folles", "La BD règle ses contes", "Hyper BD", une expo où les spectateurs sont les héros, et côté manga "Gou Tanabe x H.P. Lovecrafts: Visions Hallucinées" avec le mangaka Gou Tanabe, "L’atelier des sorciers: la plume enchantée" de Kamome Shirahama mais aussi "Vinland Saga: une quête d’identité "de Makoto Yukimura, histoire devenue culte de l’époque des vikings en Islande dont le héros n’aspire qu’à une seule chose : vivre en paix. A voir aussi un espace immersif consacré à l’homme qui tire plus vite que son ombre : Lucky Luke et une exposition consacrée à la SF.
Les amateurs de comics ont également été comblés avec l’expo MARVEL, "Super-héros & Cie - L’art des comics Marvel", une exposition consacrée aux comics Marvel avec les œuvres de 90 artistes internationaux et 170 planches et dessins originaux ! À noter que cette exposition était à l’origine prévue… à Bruxelles avant d’y être annulée.
Enfin et non des moindres, l’exposition intitulée "Superman le héros aux mille-et-une vies" sous-titrée "It’s a bird, It’s a plane, It’s Superman!". Superman, véritable icône culturelle, un des seuls survivants de sa planète, orphelin, migrant ayant grandi dans une ferme du Kansas, ayant trouvé du travail comme journaliste à Métropolis et ayant réussi à devenir fier défenseur des USA. C’est le plus connu des super-héros, né et créé il y a 87 ans en 1938 par Jerry Siegle et Joe Shuster et toujours aussi vaillant car qui dit super héros dit aussi super ventes dans le monde avec + de 600 millions d’exemplaires vendus. Bénéficiant d’une belle scénographie, cette exposition donnait l’occasion à travers 57 planches originales de parcourir son histoire, de mieux connaître ses points forts, ses faiblesses, sa famille avec Lois Lane et son fils John Kent, de découvrir son évolution ainsi que celle de l’Amérique à travers toutes ces décennies
Plusieurs auteurs se sont aimablement livrés au jeu des interviews et masterclass, notamment J. Romita JR et Posy Simmonds, Gou Tanabe, Kamome Shirahama ou Makoto Yukimura, mais bien d’autres rencontres ont également eu lieu durant le festival dont celle avec notre ami Chacma et Iñaki Holgado sur la base militaire du 1er Régiment d’infanterie de marine (RIMa) d’Angoulême pour dédicacer les albums "MP - Police Militaire".Angoulême est aussi le moment de faire le point sur le monde de la BD. Même si c’est la troisième année consécutive que les ventes diminuent (−9% en 2024), 68 millions d’exemplaires ont encore été vendus (en France). Il ne faut pas oublier que des chiffres records avaient été atteints il y a à peine 4 à 5 ans pendant et juste après la période des confinements liés au Covid. Et si un des facteurs majeurs de cette baisse est la montée des prix de vente des BD (+5% en moyenne), on ne connaît plus de grosses ventes liées à des titres phares comme Astérix ou Gaston en 2024 par exemple.
La bonne nouvelle c’est que le comics revient en force (+5% de vente en général) alors que le manga diminue légèrement, même si un album sur deux en matière de vente reste un manga. La plus grosse vente de 2024 est celle du youtubeur Inoxtag avec sa BD Instinct, suivie par Mortelle Adèle de Miss Prickly et Antoine Dole alias Mr Tan, Moi, Fadi, le frère volé de Riad Sattouf, puis les grands classiques Blake et Mortimer et le dernier Lucky Luke.
Palmarès
GRAND PRIX du FIBD 2025 a été remis à Anouk RICARD
Fauve d’or / Prix du meilleur album : « Deux filles nues » de Luz, publié chez Albin Michel
Prix spécial du jury : « Les météores, Histoires de ceux qui ne font que passer », de Jean-Christophe Deveney et Tommy Redolfi, aux éditions Delcourt
Prix de la série : « Dementia 21 », de Shintaro Kago, publié chez Huber éditions
Prix révélation : « Ballades », de Camille Potte, publié aux éditions Atrabile
Prix du Patrimoine : « Come over, Come over », de Linda Barry, publié aux éditions Çà et Là
Prix Jeunesse : « Retour à Tomioka », de Laurent Galandon et Michazo Crouzat, publié aux éditions Jungle
Prix de la bande dessinée alternative : « Hairspray Magazine » et « Fanatic Female Frustration »
Fauve Polar SNCF : « Revoir Comanche » de Romaine Renard, publié aux éditions du Lombard
Prix du public France télévisions : « Impénétrable », de Alix Garin, publié aux éditions du Lombard
Prix Eco-Fauve : « Vert de rage : les enfants du plomb », de Martin Boucot & Sébastien Piquet, aux éditions Michel Lafon
Fauve des Lycéens : « Contes de la Mansarde », d’Elizabeth Holleville et Iris Pouy, aux éditions L’employé du moi.
Prix René Goscinny 2025 meilleur scénariste : Serge Lehman
Fauve d'honneur : John Romita Jr
Prix ActuaBD de l’album de l’année 2024 : Le Château des Étoiles d'Alex Alice.
SDJuan & FPatrick
Date de dernière mise à jour : 04/02/2025
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