Exposition HERMANN
L'exposition de Créabulles était consacrée à un "géant" de la bd franco-belge connu de tous, Hermann, qui a bien voulu nous confier plusieurs illustrations originales inspirées des personnages de ses très nombreuses séries, notamment Bernard Prince, Comanche, Duke, Jeremiah, Les Tours de Bois-Maury.
Biographie :
HERMANN, de son vrai nom Hermann HUPPEN, est né en 1938 à Bévercé, petit village de la région des Fagnes, dans les Ardennes belges, non loin de la frontière allemande. Sa capacité à se former pendant la difficile période de la guerre et de l’après-guerre va en faire un parfait autodidacte. Avec sa mère, divorcée, son frère et sa sœur, le jeune adolescent qu’il est abandonne les Ardennes pour Bruxelles où il se forme avec succès au métier d’ébéniste – qu’il délaissera ensuite très vite – tout en suivant des cours du soir de dessin d’architecture et de décoration intérieure à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Gilles. Là, il sera dissuadé par le directeur de s’engager dans la bande dessinée, une voie considérée à l’époque comme sans intérêt, sans avenir, mais plutôt de se diriger vers un "vrai métier" …
À 18 ans, avec sa mère et son frère, il décide donc de rejoindre sa sœur partie s’installer au Canada. À Montréal, il travaille dans un cabinet d’architecture spécialisé dans l’aménagement intérieur de restaurants. Au final, Hermann se rend compte qu’il n’est pas fait pour vivre en Amérique du Nord et après une escapade de trois ans outre-Atlantique, il décide de rentrer à Bruxelles avec sa mère. Hermann travaille alors à mi-temps pour un architecte et dessine l’après-midi.
C’est son mariage, en 1964, qui va véritablement décider de son avenir. En effet, son beau-frère, Philippe Vandooren, futur directeur éditorial de Dupuis, dirige alors la revue scoute Plein-Feu dans laquelle il publie sa première histoire. Puis en janvier 1965, le journal Spirou publie sous la signature d’Hermann une "Histoire de l’Oncle Paul" intitulée "Livreuse d’avions". Remarqué par Michel Greg, Hermann, est engagé à l’essai dans son "studio" pour six mois. Bien que le premier projet d’Hermann intitulé "Valéry Valériane" ait été refusé par le magazine Pilote, Greg lui propose d’illustrer à partir de 1966 le scénario d’une série, "Bernard Prince"(d’abord publiée dans le journal Tintin puis en albums chez Le Lombard) qui va établir d’emblée le talent incontestable du jeune Hermann. Après un détour par "Jugurtha" (Le Lombard), dont il dessine les deux premiers albums parus en N&B, Hermann entreprend avec Greg la nouvelle série western "Comanche" dont la publication commence en décembre 1969 dans le journal Tintin puis chez Le Lombard.
Si tout semble se dérouler à la perfection, en 1977 Hermann ressent l’envie de créer sa propre histoire en auteur complet même si Greg émet des doutes quant à ses capacités de scénariste. Mais Hermann se sent prêt et le premier tome intitulé "La nuit des rapaces" de sa série d’anticipation post-apocalyptique "Jeremiah" voit le jour en 1979 dans le magazine allemand de bande dessinée Zack (Koralle Verlag) sous le titre David Walker, Die Nacht der Adler. En français, le récit est publié dans les magazines Métal Hurlant et Super-As avant de paraître en albums aux éditions Fleurus, puis Novedi (en Belgique) et Hachette (en France), et enfin Dupuis en 1988 à partir du tome 13.
Parallèlement et après avoir abandonné la série Bernard Prince reprise par Dany en 1980 au tome 14, Hermann illustre de 1980 à 1983 les trois tomes de la série "Nic" sur un scénario de Morphée, alias Philippe Vandooren, qui sera prépubliée dans le Journal de Spirou puis en albums chez Dupuis. En 1982, il réalise un mini-récit intitulé "La Cage" et abandonne la série Comanche qui sera reprise en 1990 (au tome 11) par Michel Rouge. En 1984, paraît chez Glénat le premier tome d’une nouvelle série historique "Les Tours de Bois-Maury" au scénario de laquelle lui succède son fils Yves H. en 2001 mais dont il continue d’assurer l’illustration en parallèle avec Jeremiah (dont le tome 37 sous-titré "La Bête" est paru en septembre 2019 et le prochain intitulé "Tu Piges ?" prévu le 4 septembre 2020).
Passionné et infatigable, Hermann va aussi trouver le temps d’imaginer et de réaliser plusieurs "one shot" en auteur complet comme le roman graphique "Missié Vandisandi" en 1991, le récit historique "Sarajevo-Tango" en 1995, les westerns "Caatinga" en 1997 et "On a tué Wild Bill" en 1999, le polar "Lune de Guerre" en 2000 (avec Jean Van Hamme au scénario), le récit d’aventure "Afrika" en 2007. Et même si sa carrière semble déjà bien remplie, Hermann trouve encore le temps de mettre son talent au service de très nombreuses parutions, entre autres "Innuat" en 2000, "Les meilleurs récits de …" en 2004, le collectif "Carrément Bruxelles" en 2005. Et il assiste son fils, Yves H., dans la réalisation de son premier album (le polar "Le Secret des hommes-chiens") dès 1995 et en illustrant un scénario de Yann inspiré de Perrault, "Deux citrouilles... et plus si affinités", pour le second volume des "Sales petits contes" paru en 1998 dans la collection "Humour Libre". En 2007, il réalise l’illustration de "La vie exagérée de l’Homme Nylon" (Le Lombard) sur un scénario de Hans-Michael Kirstein, illustrateur indépendant, éditeur de BD et professeur en matières artistiques devenu un grand ami d’Hermann.
Avec son fils Yves H. au scénario, il réalise pour la collection Signé du Lombard une trilogie américaine de polars comprenant en 2000 le polar fantastique "Liens de Sang", en 2002, un superbe roman noir "Manhattan Beach 1957" et en 2005 le thriller "The girl from Ipanema".
La collaboration père/fils s’est poursuivie sur diverses séries comme "Les Tours de Bois-Maury", "Sur les traces de Dracula" en 2006, "Le Diable des Sept Mers" en 2008-9 ainsi que sur de nombreux "one shot", notamment les thrillers "Zhong Guo" en 2003, "Une nuit de pleine lune" en 2011 ou "Retour au Congo" en 2013, le polar "Station 16" en 2014, le western "Sans pardon" en 2016, le drame ségrégationniste "Old Pa Anderson" en 2016, le thriller fantastique "Le Passeur" également en 2016, suivis à partir de 2017 du premier tome d’une nouvelle série western, "Duke", dont le quatrième tome est paru en janvier 2020.
Cette carrière bien remplie a valu à Hermann une multitude de récompenses et de prix – du meilleur dessinateur, du meilleur scénariste, du meilleur graphisme, du meilleur récit, pour l’album ou le meilleur travail de l’année, pour l’ensemble de son œuvre, etc . – dont le dernier et plus récent prix qui lui a enfin été décerné en 2016, le Grand Prix de la Ville d’Angoulême lors de la 43e édition du célèbre Festival international de la bande dessinée.
Katsuhiro Otomo remettant son prix à Hermann
Sources: Site www.hermannhuppen.be, Le Lombard, Dupuis, bdzoom
Nous avions donc l’immense plaisir et privilège de vous présenter à partir du 4 septembre 2020 une trentaine d’œuvres couleur aux formats A3 et A3+ ou B3 ou Super A3 qui sans aucun doute ont ravi les passionnés et les amoureux de ses personnages, de silhouettes, portraits et nus représentés dans des poses insolites, dans un style, pour certains, faisant penser à l’aspect "désarticulé" des œuvres de l’artiste autrichien Egon Schiele.
Du 4 au 19 septembre 2020 à la Galerie Passerelle Louise
Me 14h30-18h45 – Je & Ve 13h30-18h45 – Sa 11h30-18h45
34 rue Dejoncker - 1060 Bruxelles, à deux pas de la place Louise
Métro Louise - Trams 8, 92, 93 et 97 Louise ou Stéphanie
Parking Louise Village au 36 rue Dejoncker
Date de dernière mise à jour : 18/10/2020
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