VALOIS 2
- Par asbl-creabulles
- Le 11/02/2019
Tome 2 - Si deus pro nobis, quis contra nos ?
Scénario : Thierry Gloris
Dessin : Jaime Calderón
Couleurs : Felideus
Dépot légal : Janvier 2019
Editeur :
Collection : Histoire & Histoires
Format : Grand format
ISBN : 978-2-413-00535-3
Nombre de pages : 48
Château de Ravaldino en Émilie-Romagne. Grâce à l’action de la troupe de mercenaires que commande le célèbre condottiere Vitellozzo Vitelli et qui compte désormais dans ses rangs Henri Guivre de Tersac et Blasco de Villallonga, la signora Sforza est désormais en lieu sûr, à l'abri des Borgia. Alors que Blasco passe la plupart de son temps à lire principalement des ouvrages consacrés à l'art de la guerre dans la riche bibliothèque du château – ce qui réjouit beaucoup Vitellozzo – Henri supporte mal sa rupture brutale avec la signora Sforza. Le calme étant revenu, décision est prise de lever le camp. Dans le même temps à Milan, le roi Charles VIII s’attache à préserver son alliance avec Ludovic Sforza, l'oncle de Jean Galéas qui a épousé Isabelle, la fille du Roi de Naples, Alphonse II. Malgré tout, leur première rencontre ne va pas être des plus diplomatiques, d’autant qu’Isabelle a donné rendez-vous dans le plus grand secret au roi pour lui demander son aide. A Gênes, alors que les vaisseaux napolitains sont prêts à débarquer pour lancer l’attaque sur la région, Vitellozzo parvient à arracher au nez et à la barbe des condottieres Alviano et Colonna un contrat en or auprès de Louis d'Orléans (le futur roi Louis XII), cousin de Charles VIII, pour se faire engager, lui et sa troupe de mercenaires aguerris, dans les rangs de l'armée française. Leur bravoure à combattre les Napolitains pour sauver Rapallo à une trentaine de kilomètres de Gênes vaudra d’ailleurs à Henri d'être fait chevalier pour avoir sauvé la vie de Louis d'Orléans. L'affrontement est proche, les forces inégales, mais Rome n'a pourtant pas dit son dernier mot.
Mon avis: L’épisode des guerres d’Italie, en pleine Renaissance, constitue un cadre privilégié pour Thierry Gloris qui fait vivre à nos deux héros une grande aventure au cœur d’événements historiques majeurs. En tant que mercenaires, Henri et Blasco peuvent en effet passer d’un camp à l’autre, un jour français, un jour italiens, avec beaucoup d’aisance. Cela nous offre plusieurs points de vue et c'est plutôt ingénieux pour décrire une époque où chacun place ses pions pour vaincre et/ou déjouer l'adversaire. Thierry Gloris réussit à capter toute notre attention pour ne rien perdre des multiples enjeux politiques et stratégiques qui se croisent sous nos yeux… d'autant plus que la France et l'Espagne veulent également leur part du gâteau. Amateurs d’histoire et autres, Valois est bien l’une des meilleures séries à suivre actuellement.
Côté dessin, force est de constater que Jaime Calderón est au plus haut de sa forme. Il nous livre un album somptueux, travaillé d’une manière des plus efficaces. Chaque case est une petite merveille de dessin réaliste. Soin du détail et précision dans les décors qui sont époustouflants. Cadrage et découpage aux effets impressionnants grâce à l’utilisation habile de plans larges, plongées, contre-plongées. Visages de toute beauté aux expressions tout simplement à couper le souffle. Scènes de guerre et de combat parfaitement restituées. Jaime Calderón est un maître du dessin réaliste et il est vivement conseillé de prendre le temps d’admirer chaque case, chaque planche comme elle le mérite, plans en extérieur, scène du banquet, point de vue sur l’armada napolitaine, etc.. car tout est simplement impressionnant. La décision de prendre des acteurs, des sportifs ou des amis comme modèle pour les personnages se révèle également très plaisante.
On apprécie également la très belle mise en couleurs de Felideus qui souligne un peu plus le soin apporté aux détails et donne du volume aux personnages, aux voiles des bateaux, aux forteresses, etc. Le duo Calderón/Felideus donne un album littéralement éblouissant. Valois, une série historique ayant sa place parmi les musts de la BD franco-belge et que chacun se doit d’avoir dans sa bibliothèque !
SDJuan