SPIDER 1
- Par asbl-creabulles
- Le 29/01/2019
Tome 1 - Rabbit hole
Scénario : Christophe Bec d'après un concept original de Gilles Daoust
Dessin : Stefano Raffaele
Couleurs : Marcelo Maiolo
Dépot légal : Janvier 2018
Editeur :
Nombre de planches :56
Détroit, Michigan. Dans une ville frappée par la crise, appauvrie et chaotique, les autorités doivent faire face à une drogue des plus addictives et meurtrières nommée "Spider". Le premier cas découvert a réellement déboussolé tout le monde, même le médecin légiste. Le détective John Brandt est dépêché sur place pour enquêter. Il semble que cette drogue ait des effets radicaux sur ses consommateurs dont certains vont jusqu'à se mutiler. Arrivée au commissariat de police, Charlie Dubowski, une jeune flic fraîchement sortie de l’école de police, doit faire équipe avec Brandt, même s'il n'en a guère envie. Appelés sur le lieu d’un homicide, ils découvrent un autre corps dans le même état que la première victime. Ensuite tout va s'enchaîner très vite. Des cris dans une maison ayant alerté un quartier, Brandt et Dubowski se rendent sur place mais la situation tourne rapidement au vinaigre. Brandt est sévèrement agressé et emmené d'urgence à l'hôpital. Le lien est fait avec une espèce d'araignée manipulée génétiquement qui serait la source de cette drogue. Charlie, pour accélérer l'enquête, va prendre des risques et se retrouver prise dans un engrenage sans limite, confrontée à des dealers incontrôlables et hyper violents mais, surtout, elle va faire un saut dans l’inconnu en décidant d’essayer cette drogue meurtrière.
Mon avis: On retrouve avec plaisir un Christophe Bec passé maître dans le genre thriller/horreur/fiction lorsqu’il nous plonge dans une ville envahie par une drogue qui rend les gens fous à lier et hyper violents et une jeune enquêtrice qui n'est pas au bout de ses peines et va s'en prendre plein la figure. Le rythme est bien présent dès ce premier tome qui se déroule dans une atmosphère glauque. Le scénario déroule une situation inquiétante voire angoissante et nous plonge au moyen de flashes-back dans le passé pas toujours rose de Charlie. L’ensemble est déjà bien prenant et même si l’enquête reste encore mystérieuse, on se doute qu’elle va entraîner Charlie vers le fond.
Pour la partie graphique, Stefano Raffaele, compagnon dessinateur de longue route de Christophe Bec, nous propose des illustrations tout aussi sombres et angoissantes, frôlant même souvent l'horreur, mais qui restituent bien la violence du récit. Une belle performance pour l'artiste qui réussit à passer de planches très encrées et noires à des pages plus claires et aérées pour différencier les moments, les situations, les ambiances. Il utilise même un style plus cartoonesque et peu encré pour les flashes-back ce qui facilite aussi la lecture. Le contraste est dur entre des visages aux expressions fortes – salement amochés, tuméfiés, sanguinolents – et la (encore) belle Charlie. Les couleurs de Marcelo Maiolo accompagnent parfaitement le récit, passant des tons clairs et doux à des teintes sombres et agressives.
Cette plongée dans l’univers noir des addicts au "Spider" nous réserve bien des surprises.
SDJuan