Sans pardon
- Par asbl-creabulles
- Le 20/01/2015
Scénario : Yves H..
Dessin: Hermann.
Couleurs : Hermann.
Edition : Le Lombard.
Dépot légal : Janvier 2015.
Contenu:
Carter est de retour auprès des siens. Ce n’est pas pour revoir une famille qui lui manque mais plutôt pour se planquer et se faire oublier. En réalité, sa femme, son beau-père et son fils ne le voient que lorsqu'il est en cavale ou lorsqu’il a de gros problèmes. Sinon, ils le croient mort, abattu lors d’une attaque à main armée. Alors qu’ils rechignent à l’accueillir, Carter ne leur laisse pas vraiment le choix car cette fois c’est le Marshal et ses hommes qui viennent en découdre avec lui. Les choses vont rapidement tourner au vinaigre lorsque le Marshal décide d’incendier la maison pour obliger Carter à sortir. Mais rien n’y fait, Carter refuse obstinément d’obtempérer même lorsque le Marshal prend sa femme en otage pour l’obliger à se rendre. Une fusillade s’ensuit au cours de laquelle elle est tuée ainsi que le grand-père sous les yeux du fils de Carter. Profitant de la confusion, Carter et son fils vont néanmoins réussir à s’enfuir de la maison mais chacun par une route différente. En proie aux remords et poursuivi par sa mauvaise conscience, Carter va très rapidement entreprendre de retrouver son fils pour lui venir en aide. Les années passant, celui-ci va grandir seul et s’enfoncer dans cet univers cruel en devenant aussi violent que son père. Leurs retrouvailles ne vont pas vraiment se passer de la meilleure manière qui soit.
Mon avis: Dès la couverture, on est plongé dans une atmosphère sombre et violente qui annonce une histoire sans concession, dure et sans pitié comme Yves H a pris l'habitude de nous en livrer ces derniers temps. Voici un western bien noir et réaliste comme le Far West a pu en connaître avec ses hors-la-loi, ses tueurs à gage, ses chasseurs de primes, son marshal corrompu et ses familles détruites par une brutalité et une violence omniprésentes. Un western où seuls les colts font la loi, où le héros n'en n'est pas vraiment un, où la noirceur règne en maître et où la justice n'a plus vraiment sa place.
Au dessin, Hermann nous livre un travail de maître. Les textes et dialogues semblent souvent inutiles tellement ses illustrations sont explicites et traduisent en ce que Yves H voulait exprimer. Une réelle symbiose s'est installée entre les deux auteurs et on ne peut que s'en réjouir. Mais le danger n'est-il pas que la symbiose soit trop possessive et que Yves H ne puisse plus travailler avec d'autres dessinateurs. Hermann n'a plus besoin de nous démontrer sa maîtrise du dessin tant il s'applique à toujours vouloir faire mieux. On ne peut qu’admirer l’efficacité et la fluidité de son trait, le choix et la beauté de ses couleurs. Cette narration imagée se déroule dans un style cinématographique comme on en voit rarement. Que dire de plus sinon qu’Hermann a amplement mérité le Grand Prix du Festival d’Angoulême 2016.