RICHARD CORBEN Murky World
- Par asbl-creabulles
- Le 04/02/2021
Scénario : Richard CORBEN
Dessin : Richard CORBEN
Couleurs : Reed, Beth CORBEN & Richard CORBEN
Traduction : Alex NIKOLAVITCH
Dépot légal : Septembre 2020
Editeur : Éditions Delirium
ISBN : 979-10-90916-63-0
Nombre de pages : 138 (120 + carnet de croquis en fin d'album de l'édition originale)
Corben nous a quittés récemment. (voir article ici)
Il nous reste son dessin incomparable et inimitable.
J’ai découvert cet auteur dans la revue Métal Hurlant.
Je ne sais plus pourquoi je me trouvais dans ce quartier bruxellois et comme je ne pouvais pas passer devant une librairie sans la visiter.
Mes yeux furent attirés par la sensationnelle couverture du numéro 1!
Ma mémoire a gardé cette sensation incomparable de découvrir et de feuilleter pour la toute première fois ce magazine.
J’ai eu et j’ai lu tous les livres de Richard Corben en édition originale parus en langue française. Même le portfolio grand format acheté à la librairie Temps Futurs du regretté Stan Barets.
Puis un jour, voici quelques années, j’emportais toute ma collection vers la librairie Rackam, temple de l’édition originale.
Mais c’était une autre époque. Depuis le maître des lieux a pris sa retraite.
Et moi j’ai racheté quelques Corben, tout ça parce qu’il a eu le grand prix d’Angoulême et que pour l’occasion est paru un somptueux catalogue de l’expo vendu en un rien de temps et absolument introuvable. Mais je l’ai trouvé.
C’est pourquoi aujourd’hui, je commente ce Murky World qui me fait beaucoup penser à Den.
Les grosses bébêtes, les sorciers, les femmes monstrueuses ou plantureuses sont là.
Le héros bodybuildé aussi, de même que les décors fantastiques où vivent toujours quelques monstres affamés.
Cette histoire est parue en chapitre de 8 pages aux USA en format comics.
Tugat, notre héros vaque dans ce monde trouble, guidé par la vieille Mag, sorcière qui a un faible pour lui.
Il rencontrera la jolie Moja, esclave qui s’est évadée.Il devra combattre Thurlon et ses zombies, qui recherchent l’esclave.
Tugat et Moja seront capturés et conduits chez Brek, propriétaire des combattants de l’arène...
Mais ils ne s’arrêteront pas là, leur périple les fera rencontrer deux lutteuses jumelles, l’effroyable animal de compagnie d’un horrible sorcier, une géante cyclope... au milieu d’un décor étonnant de tours oubliées où la terre est vorace.
Après des récits policiers ou dramatiques quand ce n’est pas l’histoire d’un rat géant,
Corben est revenu à ses premiers centres d’intérêt : la fantasy horrible et humoristique. Parodie des récits mythologiques et des péplums.
Il ne faut pas rechercher un scénario rigide, non Corben s’amuse et les invraisemblances sont nombreuses.
Les personnages parfois semblent être en pâte à modeler ou alors d’un hyperréalisme avec muscles ou seins exacerbés suivant leur sexe.
Mais c’est du Corben de toute beauté. Son travail sur la couleur (ici aidé par sa fille, je crois) est inouï.
Dans les combats, les plans sont d’une ingéniosité fantastique.
Ses représentations sont toujours imprégnées de la culture underground.
On se régale comme devant un nanar au cinéma à la différence qu’ici le réalisateur était un génie
M. Destrée